Emma.
Terrée dans un coin de la voiture, je regarde par la fenêtre, frustrée et en colère. Le père et le fils, assis en face de moi, font comme si je n’existais pas. Les retrouvailles sont bruillantes, normal ça doit faire très longtemps qu’ils ne se sont pas vus, mais de là à m’exclure totalement ? C’est exagéré je trouve. Ils est venu nous chercher en limousine, cet homme aime faire étalage de son argent, encore un point en commun avec son fils. J’essaye d’analyser sa réaction de tout à l’heure, il a délibérément ignoré ma main, pourquoi ? Peut-être parce qu’il a vu ton soutien-gorge me souffle la voix dans ma tête. Je deviens aussi rouge qu’une pivoine, merde ! Le père de mon petit ami a vu mon soutien-gorge, tu m’étonnes qu’il ne veuille pas me parler. Je soupire, il va vraiment falloir que je fasse quelque chose pour réparer ça, c’est juste un malentendu. Hors de question que je laisse cette histoire sur un malentendu, si seulement Lucas ne passait pas son temps à me sauter dessus à tout bout de champ. Mon téléphone se met à vibrer dans ma poche, je le sors pour regarder qui peut bien m’appeler à cette heure, c’est ma sœur. Je lève les yeux et encore une fois, je croise le regard désapprobateur de mon beau-père. Je raccroche et décide de lui envoyer un message pour lui dire que je suis bien arrivée et promets de la rappeler dès que j’aurais un peu de temps.Monsieur Rossi tourne la tête vers son fils, ils parlent tous les deux en italien, c’est la première fois que j’entends Lucas parler dans sa langue, d’habitude il ne sort que quelques bribes, que des mots romantiques. Je m’étais dit que c’était pour ne pas que je me sente mal à l’aise, alors j’avais décidé de prendre des cours d’italien pour lui faire la surprise. Je me débrouille plutôt pas mal, j’arrive à entendre quelques bribes de leur conversation. Ils ne parlent pas de moi, c’est déjà ça. Le trajet jusqu’à la résidence des Rossi est très long, et le fait de ne parler à personne le rend encore plus davantage. Au bout d’interminables heures, nous parvenons enfin à une immense clôture qui s’ouvre automatiquement. La voiture traverse une immense vigne, tellement grande que je serais incapable de dire le nombre d’hectares à vu d’œil. Mais je dirais qu’il s’étend sur six kilomètres. Enfin, nous nous arrêtons devant une fontaine, un employé vient nous ouvrir la portière. La porte est immense, une rangée d’employés nous attend au bas de l’escalier, ils sont habillés en blanc et noir, le style classique, une dame âgée est placée au milieu, il ne fait aucun doute que c’est elle la gouvernante principale. Elle sourit à Lucas, qui s’en va la serrer dans ses bras. Je les regarde en restant à l’écart, je ne suis même pas présentée aux employés, tout le monde m’ignore. Je pense vraiment que je vais me prendre une chambre d’hôtel. On nous ouvre les portes et je marche derrière eux, le salon est immense, tout notre appartement à LA pourrait suffire dans cet endroit. La décoration est rustique et classe, un immense portrait trône sur le mur, un homme d’un certain âge à l’air sévère. Son regard me fait froid dans le dos.
“ Princesse, vient que je te montre notre chambre. ” Lucas ne me laisse pas le temps de dire au revoir à son père qu’il m’entraîne à l’étage. Nous traversons un long couloir, puis nous entrons dans une chambre immense. Le lit l’est d’autant plus. Je regarde autour de moi regrettant presque ma petite chambre, je ne m’habituerais jamais à tout ce luxe. Je retire mon sac à dos et m’assois sur le lit pour retirer mes baskets. “ Ça te plaît ? ” Me demande Lucas en me regardant dans les yeux. “ Pas vraiment, je ne crois pas que ce soit une bonne idée que je reste ici. Ton père me déteste. ” “ Mais non, tu racontes n’importe quoi. ” “ Lucas, il ne m’a même pas adressé la parole, il m’a regardé avec tellement de mépris, je me suis sentie tellement mal. ” “ Princesse, c’est sûrement parce qu’il ne te connais pas. Quand il apprendra à te connaître, quand il verra la personne magnifique que tu es, il t’aimera c’est certain. ” “ Tu le penses vraiment ? ” Lucas me prend par les mains et les passe autour de son cou. “ Qui ne pourrait pas t’aimer, tu as vingt-trois ans, et tu as presque terminé tes études de médecine, tu es la femme la plus battante que j’e connaisse en plus d’être la plus belle et la plus sexy. ” Je souris en collant mon front contre le sien, il sait si bien comment me remonter le moral. Lucas est vraiment un être exceptionnel. “ J’ai envie de te jeter sur ce lit et de te faire l’amour toute la nuit. ” “ Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, ton père est juste en bas. Tu imagines s’il entre dans la chambre et nous surprend ? ” Lucas lève les yeux au ciel et je m’éloigne de lui. Il m’envoie un baiser et sort de la chambre. Une fois seule, j’appelle ma famille pour les rassurer, puis je vais me coucher. Je ne sais pas quand reviendra Lucas, mais moi j’ai besoin de repos, je finis par m’endormir sans avoir vu Lucas. Je suis réveillée par un bruit, je sursaute et regarde autour de moi paniquée et perdue. Je retrouve mes esprits et me rappelle que je suis en Italie dans la maison du père de Lucas. Je regarde à côté de moi et Lucas est bien là endormi. Un bruit de voiture à l’extérieur attire mon attention. Je me lève et ouvre discrètement les rideaux. Monsieur Rossi et un groupe d’hommes discutent ensemble, tandis que d’autres transportent des caisses dans une camionnette. Je regarde ma montre, trois heures du matin, non mais qui transporte des caisses à une heure pareille ? Des caisses de vin ? Après tout, nous sommes dans un vignoble pas vrai ? Soudain, comme s’il se sentait observé, monsieur Rossi se tourne et regarde droit dans ma direction, ses yeux cherchent les miens dans la pénombre, je referme les rideaux aussi vite que possible, mais c’est trop tard, il m’a déjà vu. Merde ! Merde ! Maintenant il va me prendre pour une fouine, décidément, je fais tout de travers depuis que je suis arrivée ici. Quelque chose au fond de mes tripes me hurle de partir, vivre dans cette maison ne va m’apporter que des ennuies.Alessandro.Je frappe sur le sac de boxe, encore et encore. Toute cette colère que je ressens, je ne sais absolument pas d’où elle provient. Ah si, Esteban a essayé de faire tuer mon fils, il va falloir que je trouve un moyen de le lui faire payer, le plus tôt sera le mieux. Je sais pertinemment quoi faire, il va le regretter c’est certain. Je m’arrête de frapper lorsque je vois le visage de mon coach, il a l’air à l’agonie. “ On reprend dans dix minutes. ” Dis-je en retirant mes gants. Je tire une chaise en face de Léo et me prend une bouteille d’eau. Mon frère me regarde amusé. “ Tu sembles avoir beaucoup d’énergie à revendre aujourd’hui. ” Je ne réponds pas et continue de le fixer, attendant qu’il arrive où il veut en venir. “ Où est Lucas ? Je ne l’ai pas encore vu. ”“ Quelque part dans la maison. ” “ Et sa petite amie ? ” Sans que je ne puisse la retenir, une grimace de désapprobation se forme sur mon visage, chose que mon frère remarque immédiatement. “ Il est donc là
Emma. La voiture de Lucas se gare devant la façade d’un hôpital, Santa Rosa. C’est ici que je vais passer les six prochains mois, à faire ce qui me passionne le plus, aider les gens, prendre soin d’eux. Je n’ai pas choisi ce métier par hasard, quand on a été comme moi victime d’abus et d’intimidation, qu’on a dû vite apprendre à recoudre une plaie, avec une aiguille non stérilée et prier Dieu pour ne pas attraper le tétanos. Et encore, c’était la chose la moins grave qui aurait pu m’arriver dans cet environnement. “ Princesse ? ” Je lève les yeux vers lui.“ Tu m’as parlé ? ” “ Ça fait deux minutes que je te parle bébé, à quoi penses-tu ? ”“ Rien, tu passes me chercher quand je vais finir ? ” “ Bien sûr, dix-huit heures c’est ça ? ”Je lui réponds oui de la tête. “ Et que vas-tu faire de ta journée ? Voir ta mère ? ” “ Elle n’est pas en Italie, je vais aller voir des amis. ” Je l’embrasse sur la joue et je sors de la voiture, puis je lui fais un signe de main pour lui dire a
AlessandroVingt-cinq ans plus tôt…“ Tu dois le faire Sandro, pour la famille. ” Me murmure Léonardo à l’oreille. Je regarde mon petit frère pétrifié. Est-ce vraiment ça la famille ? Des gens pour lesquels tu dois tuer ? Montrer son amour et sa loyauté à sa famille se résume-t'il à tuer des gens. Même si cette personne est innoncente, ça devrait quand même un peu apaiser ce sentiment de culpabilité que je ressens mais rien n’y fait. “ Quand vas-tu devenir un homme Sandro ? Je t’ai élevé pour prendre la succession de mes affaires. Carlos Rinaldi a tué ma sœur qui était ta tante, il doit payer. ” Je serre les poings en colère, tante Sofia be méritait sans doute pas ça. C’était une personne extraordinaire qui a toujours vécue loin des affaires de la famille. Elle aspirait à une vie loin de toute cette violence. Ce n’est pas la première fois que je tue, j’ai déjà eu à le faire, mais cette fois, on parle du grand-père de mon fils ! Petra ne s’en remettra jamais. “ Sommes-nous certain
Emma.“ Oui maman, je prendrai soin de moi, promis. ”“ Tu as pris de la crème solaire ? C’est qu’il fait très chaud en Italie. ” Me demande ma mère depuis la cuisine. “ Oui maman. ” Dis-je en levant les yeux au ciel.Nadia sourit et je lui lance l’oreiller. Maman n’arrêtera jamais de nous couver. Je plis le dernier vêtement qu’il me reste et je referme ma valise. “ C’est sympa de la part du père de Lucas de vous héberger. ” Dit Nadia. “ Oui, mais j’aurais préféré un hôtel ou louer un appartement. Je n’ai pas envie de m’imposer. ” “ Comme si Lucas t’aurait laissé faire. ” “ Lucas est mon copain Nadia pas mon maître. Je ne connais même pas son père, ni même sa mère. Tout ce que je sais c’est qu’ils sont séparés, mais tous les deux vivent en Italie. ” “ Justement, imagine s’il profitait de ce séjour pour te demander en mariage, tu vas pouvoir rencontrer son père, sa famille. Ça va faire quoi deux ans que vous êtes ensemble ? Et en plus il est méga riche. ”Je secoue la tête en s
Emma. La voiture de Lucas se gare devant la façade d’un hôpital, Santa Rosa. C’est ici que je vais passer les six prochains mois, à faire ce qui me passionne le plus, aider les gens, prendre soin d’eux. Je n’ai pas choisi ce métier par hasard, quand on a été comme moi victime d’abus et d’intimidation, qu’on a dû vite apprendre à recoudre une plaie, avec une aiguille non stérilée et prier Dieu pour ne pas attraper le tétanos. Et encore, c’était la chose la moins grave qui aurait pu m’arriver dans cet environnement. “ Princesse ? ” Je lève les yeux vers lui.“ Tu m’as parlé ? ” “ Ça fait deux minutes que je te parle bébé, à quoi penses-tu ? ”“ Rien, tu passes me chercher quand je vais finir ? ” “ Bien sûr, dix-huit heures c’est ça ? ”Je lui réponds oui de la tête. “ Et que vas-tu faire de ta journée ? Voir ta mère ? ” “ Elle n’est pas en Italie, je vais aller voir des amis. ” Je l’embrasse sur la joue et je sors de la voiture, puis je lui fais un signe de main pour lui dire a
Alessandro.Je frappe sur le sac de boxe, encore et encore. Toute cette colère que je ressens, je ne sais absolument pas d’où elle provient. Ah si, Esteban a essayé de faire tuer mon fils, il va falloir que je trouve un moyen de le lui faire payer, le plus tôt sera le mieux. Je sais pertinemment quoi faire, il va le regretter c’est certain. Je m’arrête de frapper lorsque je vois le visage de mon coach, il a l’air à l’agonie. “ On reprend dans dix minutes. ” Dis-je en retirant mes gants. Je tire une chaise en face de Léo et me prend une bouteille d’eau. Mon frère me regarde amusé. “ Tu sembles avoir beaucoup d’énergie à revendre aujourd’hui. ” Je ne réponds pas et continue de le fixer, attendant qu’il arrive où il veut en venir. “ Où est Lucas ? Je ne l’ai pas encore vu. ”“ Quelque part dans la maison. ” “ Et sa petite amie ? ” Sans que je ne puisse la retenir, une grimace de désapprobation se forme sur mon visage, chose que mon frère remarque immédiatement. “ Il est donc là
Emma.Terrée dans un coin de la voiture, je regarde par la fenêtre, frustrée et en colère. Le père et le fils, assis en face de moi, font comme si je n’existais pas. Les retrouvailles sont bruillantes, normal ça doit faire très longtemps qu’ils ne se sont pas vus, mais de là à m’exclure totalement ? C’est exagéré je trouve. Ils est venu nous chercher en limousine, cet homme aime faire étalage de son argent, encore un point en commun avec son fils. J’essaye d’analyser sa réaction de tout à l’heure, il a délibérément ignoré ma main, pourquoi ? Peut-être parce qu’il a vu ton soutien-gorge me souffle la voix dans ma tête. Je deviens aussi rouge qu’une pivoine, merde ! Le père de mon petit ami a vu mon soutien-gorge, tu m’étonnes qu’il ne veuille pas me parler. Je soupire, il va vraiment falloir que je fasse quelque chose pour réparer ça, c’est juste un malentendu. Hors de question que je laisse cette histoire sur un malentendu, si seulement Lucas ne passait pas son temps à me sauter des
Emma.“ Oui maman, je prendrai soin de moi, promis. ”“ Tu as pris de la crème solaire ? C’est qu’il fait très chaud en Italie. ” Me demande ma mère depuis la cuisine. “ Oui maman. ” Dis-je en levant les yeux au ciel.Nadia sourit et je lui lance l’oreiller. Maman n’arrêtera jamais de nous couver. Je plis le dernier vêtement qu’il me reste et je referme ma valise. “ C’est sympa de la part du père de Lucas de vous héberger. ” Dit Nadia. “ Oui, mais j’aurais préféré un hôtel ou louer un appartement. Je n’ai pas envie de m’imposer. ” “ Comme si Lucas t’aurait laissé faire. ” “ Lucas est mon copain Nadia pas mon maître. Je ne connais même pas son père, ni même sa mère. Tout ce que je sais c’est qu’ils sont séparés, mais tous les deux vivent en Italie. ” “ Justement, imagine s’il profitait de ce séjour pour te demander en mariage, tu vas pouvoir rencontrer son père, sa famille. Ça va faire quoi deux ans que vous êtes ensemble ? Et en plus il est méga riche. ”Je secoue la tête en s
AlessandroVingt-cinq ans plus tôt…“ Tu dois le faire Sandro, pour la famille. ” Me murmure Léonardo à l’oreille. Je regarde mon petit frère pétrifié. Est-ce vraiment ça la famille ? Des gens pour lesquels tu dois tuer ? Montrer son amour et sa loyauté à sa famille se résume-t'il à tuer des gens. Même si cette personne est innoncente, ça devrait quand même un peu apaiser ce sentiment de culpabilité que je ressens mais rien n’y fait. “ Quand vas-tu devenir un homme Sandro ? Je t’ai élevé pour prendre la succession de mes affaires. Carlos Rinaldi a tué ma sœur qui était ta tante, il doit payer. ” Je serre les poings en colère, tante Sofia be méritait sans doute pas ça. C’était une personne extraordinaire qui a toujours vécue loin des affaires de la famille. Elle aspirait à une vie loin de toute cette violence. Ce n’est pas la première fois que je tue, j’ai déjà eu à le faire, mais cette fois, on parle du grand-père de mon fils ! Petra ne s’en remettra jamais. “ Sommes-nous certain