Le ciel était bas, cotonneux, d’un gris presque bleu. Il ne pleuvait pas, mais tout dans l’air annonçait une averse à venir. On sentait dans le vent une hésitation, une promesse suspendue. Élisa, debout près de la porte d’entrée, observait les arbres immobiles, leurs branches comme figées dans une attente silencieuse.Elle tenait une carte froissée entre les mains. Une vieille carte dessinée à la main, retrouvée la veille dans un tiroir de la bibliothèque. Les chemins y étaient représentés comme des veines : tortueux, imprécis, mais vivants. Des noms anciens s’y mêlaient à des symboles que personne ne savait vraiment lire. Au coin du papier, un mot griffonné au crayon : “On ne se perd que là où on ne s’est jamais cherché.”Elle avait proposé, le matin même, une marche. Pas une randonnée. Pas un atelier. Une marche simple, lente, sans but. “On prendra les chemins qui veulent de nous”, avait-elle dit. Une douzaine de personnes s’étaient jointes à elle. Lila, Malik, Ana, quelques enfants
Last Updated : 2025-04-04 Read more