AnnaLa robe qu’il m’impose est indécente. Un tissu noir, satiné, glisse sur ma peau nue, soulignant chaque courbe, chaque trace encore vive de ses mains. La dentelle mord ma poitrine, dévoilant plus qu’elle ne cache.— Je ne veux pas, Maître…Ma voix tremble. Il sourit, cruel.— Tu veux. Parce que je l’ordonne. Tu seras à mon bras ce soir et ils verront tous ce qui m’appartient.Il me saisit par la nuque, m’oblige à lever le menton. Ses lèvres effleurent les miennes, possessives.— N’oublie jamais à qui tu appartiens, Anna. Même quand leurs regards te déshabilleront, seule ma marque est sur toi.Je frémis. La peur et le désir s’entrelacent dans mon ventre alors qu’il me pousse hors de la chambre, vers ce monde auquel je n’appartiens pas.LouisElle est sublime. Et chaque homme qui croisera son chemin ce soir saura qu’elle a été prise, consumée, qu’elle ne respire plus que par ma volonté.La salle de réception résonne de murmures à notre arrivée. Les regards masculins glissent sur sa
LouisJe l’entraîne au centre de la salle, au milieu des regards curieux, lubriques ou envieux. Chaque pas que nous faisons ensemble scelle davantage sa soumission et ma possession. Les conversations se taisent peu à peu. Tous les yeux sont sur elle… sur nous.Je la sens trembler contre moi, et ce frisson m’électrise autant qu’il m’enrage. Ils la convoitent. Ils osent poser les yeux sur ce qui m’appartient.Un claquement sec résonne. C’est moi qui frappe dans mes mains pour les rappeler à l’ordre.— Approchez, messieurs. Venez admirer ce que vous ne pourrez jamais posséder.AnnaMon cœur s’arrête. Il m’exhibe. Me montre comme un trophée. Et pourtant… une part de moi brûle d’excitation sous sa voix d’acier.Des hommes s’avancent, masquant à peine leur appétit. L’un d’eux s’approche trop. Un sourire insolent aux lèvres.— On dit qu’elle a la peau douce… Puis-je… effleurer ce trésor ?Je retiens mon souffle. Louis ne répond pas. Son regard s’assombrit. Le silence devient insoutenable.Et
LouisLe masque glisse de mon visage dès que la porte se referme derrière nous. Je l’arrache, le jette sans un regard. Ce masque… Ce putain de masque qu’ils craignent là-bas. Mais ici, dans cette pièce, je suis Louis. Rien d’autre.Et elle, dans mes bras, fragile, haletante… elle est la première à franchir ce seuil.Personne, jamais, n’a foulé ce sol nu si ce n’est moi. Pas une femme. Pas une amante. Cette chambre… je l’ai construite comme un sanctuaire, un territoire interdit. Des murs sombres, des draps noirs, des boiseries massives. Et au centre, le lit, large, profond, fait pour contenir mes démons.Je la dépose dessus, sans douceur. Elle s’enfonce dans les draps, la poitrine qui se soulève encore sous la violence de la salle.— Tu sais ce que ça signifie, Anna ? murmuré-je en me penchant sur elle.Ses yeux se lèvent vers moi, voilés de crainte et d’un désir fou. Elle secoue la tête, incapable de parler.Je souris, sans tendresse.— Tu es à moi. Définitivement. Il n’y aura plus d’é
AnnaL’air glacial de ce matin de rentrée me saisit dès que je descends de la voiture. Je reste là, immobile, incapable d’avancer. Mes doigts tremblent contre la lanière de mon sac, pourtant léger. Le simple fait de poser le pied dans cette cour me semble irréel. Comme si tout ça appartenait à une autre vie.La voiture noire s’éloigne, mais il reste là. Le garde du corps. Le chien de Louis. Grand, massif, le regard dur. Aucun sourire, aucune émotion. Sa présence écrase tout.Je souffle lentement. Il m’a laissée venir… mais à quel prix ? Ce n’est pas une liberté. Juste une laisse plus longue.Je fais quelques pas, mes talons résonnent sur les pavés de la cour. Déjà, je sens les regards. Des anciens camarades, des inconnus. Curieux, moqueurs parfois. Je ne leur en veux pas. Une disparition soudaine, un retour en silence… et cette ombre menaçante derrière moi.La porte de l’amphithéâtre s’ouvre sur un murmure de voix. Je m’avance, la gorge serrée. Un frisson me parcourt. Tout ici me para
AnnaLe trajet de retour me semble interminable. Le silence dans la voiture est oppressant, presque suffocant. Je sens la colère, l’impatience qui vibrent dans l’air. Il sait. Il a tout vu.Lorsque la voiture s’arrête devant la demeure, je n’ose pas bouger. Mais la portière s’ouvre d’un coup et sa silhouette apparaît. Louis. Froid, imposant, terrifiant.— Descends.Sa voix claque, sans appel. Mes jambes me portent à peine. Je le suis, la gorge nouée, incapable d’articuler le moindre mot. Il marche vite, ses épaules tendues, son corps traversé par une rage qu’il ne prend même plus la peine de dissimuler.Le manoir est vide. Personne n’ose traîner dans les couloirs quand Louis est dans cet état-là.Il grimpe les marches deux à deux et je comprends. Ce soir, pas d’attente. Pas de douceur. Ce soir, il va me prendre comme un avertissement. Comme un rappel brutal de ce que je suis pour lui.Sa propriété.Quand il ouvre la porte de sa chambre — cette chambre où jamais aucune femme n’a mis le
AnnaQuand mes paupières se soulèvent, la lumière douce du matin inonde la chambre. Je me sens encore engourdie, épuisée par la nuit et par cette première journée à l’université qui m’a laissée vidée. Mais la chaleur contre moi me rappelle où je suis. Chez lui.Un instant, je crois rêver. Louis est là, assis au bord du lit, torse nu, son regard posé sur moi. Un regard qui me dévore sans violence, avec cette possessivité silencieuse qu’il ne prend plus la peine de cacher.— Tu es réveillée, murmure-t-il.Je hoche la tête, encore un peu perdue. Il tend la main et caresse lentement ma joue, me forçant à affronter ses prunelles sombres.— Tu as dormi si profondément… J’ai préféré ne pas te réveiller. Mais maintenant… tu dois manger.Je le fixe, interdite. Et c’est là que je vois le plateau, posé près de lui. Fruits découpés, viennoiseries encore tièdes, un chocolat chaud fumant. Tout est là. Et surtout… c’est lui qui a tout préparé.— Vous… vous avez fait ça ?Il esquisse un sourire presq
AnnaLe soir tombe. Il me ramène dans son antre. Sa main glisse dans mes cheveux, ses lèvres s’attardent sur ma tempe.— Ce n’est que le début. Je te veux partout. Même là où tu crois être libre… tu ne l’es plus.Je frémis. Et pourtant, une partie de moi aime cette cage. Parce qu’elle est sienne. Et que, malgré la peur… j’y trouve ma place.Le silence pèse lorsqu’il referme la porte derrière nous. J’entends le cliquetis de la serrure. Plus de fuite possible. Le regard de Louis s’alourdit, une lueur dangereuse danse dans ses prunelles sombres.— Viens ici, Anna.Je m’avance, le souffle court. Mes pas résonnent sur le parquet jusqu’à ce qu’il m’attrape par la taille et m’attire brutalement contre lui. Sa main se cale sur ma nuque, me forçant à lever les yeux.— Tu sais ce que tu m’as fait aujourd’hui ? Chaque fois que je pensais à toi, là-bas, seule parmi ces hommes… Je ne respirais plus.Je tente de parler, mais sa bouche s’abat sur la mienne, m’arrachant un gémissement. Il m’embrasse
AnnaLe jour s’est levé depuis longtemps quand j’ouvre enfin les yeux, courbaturée, les membres engourdis d’avoir été trop longtemps prisonnière de ses bras. Louis ne dort pas. Il est là, assis contre la tête de lit, la chemise entrouverte, le regard posé sur moi avec une intensité qui me serre le ventre.Je me redresse à peine, gênée par la nudité de mon corps marqué de ses empreintes. Il m’a faite sienne cette nuit. Encore et encore. Jusqu’à ce que je ne sois plus qu’un souffle, une chose qu’il possède tout entière.— Bonjour… Maître…Ma voix est rauque, presque brisée. Il esquisse un sourire en coin, satisfait, triomphant.— Tu as dormi trop longtemps… Tu m’as volé une partie de ma matinée.Je baisse la tête, le rouge me montant aux joues. Je n’ose pas répondre. Louis se penche et glisse une main sous mon menton, forçant mon regard à s’ancrer au sien.— Tu me dois une récompense pour ça…LouisJe la dévore des yeux. Chaque trace sur sa peau me rappelle ce que nous avons fait cette
AnnaLe temps passe autrement depuis que j’ai dit ces mots. Comme si quelque chose s’était dénoué, à l’intérieur. Une brèche. Une fissure dans l’armure. J’ai longtemps cru que ce que j’avais vécu me définirait pour toujours. Que cette douleur, cette trahison originelle, serait le prisme à travers lequel je verrais tout. Même l’amour. Même la vie à venir. Mais ce matin-là, en regardant Louis me promettre que notre enfant serait libre, aimé, j’ai compris que j’avais le droit d’espérer autre chose.La maison est silencieuse. Il fait encore nuit. Juste avant l’aube. Ce moment suspendu entre l’ombre et la lumière. Louis dort encore. Je suis debout, pieds nus sur le parquet, une main sur mon ventre. Il bouge. Doucement. Une présence. Une promesse.Je ferme les yeux.Il ou elle sera le commencement, pas la suite d’une histoire brisée. J’ai porté la honte, le silence, l’abandon. Mais je refuse de transmettre ça. Je ne serai pas sa mère. Je ne ferai pas les mêmes choix. Je veux être là. Présen
LouisIl y a des silences plus durs que les cris. Des vérités si profondément ancrées qu’elles ne trouvent pas la force de devenir des mots. Elles restent là, tapies dans l’ombre d’un regard, entre les battements d’un cœur qu’on croit apaisé. J’ai vu Anna sourire, oui. Je l’ai vue s’endormir contre moi, la tête blottie contre ma poitrine, son souffle régulier venant effleurer ma peau comme une promesse fragile. Et pourtant… je sais.Je sais qu’il y a encore des choses qu’elle n’a jamais dites. Des souvenirs qu’elle garde pour elle, qu’elle enferme derrière ce calme redoutable. Elle est forte, Anna. Trop forte, parfois. Tellement qu’elle donne l’impression que tout va bien, alors que sous la surface, les blessures continuent de saigner.Ce matin-là, le soleil filtre à travers les rideaux de lin, dessinant sur le parquet des traînées d’or et de chaleur. L’air est doux, presque paisible. Dans la cuisine, la bouilloire a fini de chanter. Je l’entends cliqueter doucement, abandonnée sur le
LouisIl y a des moments dans la vie où tout semble s’accélérer, où l’air autour de nous devient plus dense, plus lourd de significations. Le poids de ce que l’on porte, ce que l’on doit affronter, devient palpable. Mais en même temps, il y a cette étrange sensation que tout peut encore changer, que tout est encore possible, si seulement on ose franchir le seuil.Le seuil de ce que je m’apprête à dire, de ce que j’ai déjà dit, résonne encore dans mon esprit. Un enfant. Un futur qui s’écrit, pas dans la douleur du passé, mais dans l’espérance de ce que nous pourrons être. Anna, l’enfant, ma mère… tout se mêle dans une spirale qui m’entraîne vers des rives inconnues, mais infiniment attirantes.Je regarde la pièce autour de moi, cette maison qui a été le théâtre de tant de décisions, de batailles et de retrouvailles. Et maintenant, un autre tournant s’annonce. J’ai dit à ma mère que nous allions être parents, et elle a accepté, malgré la surprise et l’inquiétude qui avaient traversé ses
LouisLes mots flottent dans l’air comme une tempête qui attend d’exploser. Je les ai répétés encore et encore dans ma tête, mais maintenant qu’ils sont sur le point de franchir mes lèvres, je me sens… vulnérable. Une sensation étrangère, presque absurde. Je suis Louis. Je suis celui qui ne tremble jamais, celui qui prend des décisions qui façonnent l’avenir. Et pourtant, en ce moment, alors que je regarde ma mère, je me sens plus fragile que je ne l’ai jamais été.Elle est assise dans le fauteuil près de la fenêtre, le regard plongé dans l’extérieur, comme si elle cherchait quelque chose dans l’horizon lointain. Elle ne sait pas encore. Elle n’a aucune idée du poids de ce que je vais dire. Mais elle le saura bientôt. Et la peur d’annoncer cela, cette vérité qui va tout changer, me serre la gorge.Anna est dans la pièce voisine, prête à entendre la même chose, prête à affronter cette étape avec moi. Mais c’est à ma mère que je dois d’abord m’adresser. C’est elle qui m’a façonné, c’est
LouisLes heures qui suivent sont un tourbillon de discussions silencieuses, de sourires et de gestes mesurés. Ma mère a cette façon de dire les choses sans jamais vraiment les dire. Les mots flottent, mais ils restent hors de portée. Pourtant, tout est là, dans l'air, dans les regards furtifs et les sous-entendus. C’est comme si nous étions deux, peut-être trois, mais que la véritable conversation n’avait jamais eu lieu. Anna et moi, toujours sur la défensive, et ma mère, qui analyse chaque mouvement, chaque respiration, comme si tout cela n’était qu’un jeu, une sorte de danse que nous devons accomplir avant de pouvoir passer à l’étape suivante.Nous avons l’habitude de ces silences pesants. Ma mère et moi avons toujours communiqué de cette manière. Pas besoin de beaucoup de mots. Juste des gestes, des regards, des intentions qui s’expriment sans avoir à être dites. Mais aujourd’hui, avec Anna, tout est différent. Et c’est ce qui me déstabilise. C’est ce qui fait naître en moi un sen
LouisLe matin de la rencontre avec ma mère, je me réveille plus tôt que d’habitude. Les premiers rayons du soleil traversent à peine les rideaux, mais je sens déjà la tension qui s’installe dans l’air. Un autre jour, une autre étape à franchir. Mais celle-ci, elle est différente. Elle pourrait tout changer. Si ma mère ne l’accepte pas… Si elle rejette ce que je suis devenu, ce que je veux devenir avec Anna… Alors, tout ce que j’ai construit, tout ce que j’ai sacrifié, pourrait bien être en ruines.Anna est encore endormie à mes côtés, paisible, comme si elle ne sentait pas l’ampleur de ce qui se joue. Mais je la connais. Je sais qu’elle se doute de ce que cette rencontre implique. C’est la première fois que ma mère la rencontrera. C’est la première fois que je me montre à ma mère autrement que l’homme d’affaires qu’elle a toujours vu. Aujourd’hui, je ne suis pas cet homme. Aujourd’hui, je suis celui qui a décidé de tout changer pour l’amour. Mais est-ce que ma mère le comprendra ?Je
LouisIl est des moments dans la vie où les mots ne suffisent pas. Des moments où la réalité dépasse tout ce que l’on pourrait imaginer. Quand j’ai posé la question, je n’étais pas certain de ce que je ressentais exactement, mais je savais qu’il y avait une part de vérité que je ne pouvais plus ignorer. Quand elle m’a dit oui, tout a changé. Ce n’était pas un simple oui, comme dans un film où tout s’arrange. Non. C’était un oui lourd de sens. Un oui chargé de l’avenir, de nos peurs, de nos doutes, mais aussi de cet amour brutal, pur, qu’on ne peut ignorer.Anna ne se contente pas de répondre à ma question. Elle me répond par une promesse implicite. Celle de tout ce qui vient avec le fait de m’accepter dans sa vie. Et moi, je ne suis pas prêt à lui offrir un monde sans ombre. Je suis un homme qui a construit son empire sur des décisions impitoyables, des sacrifices que j’ai faits dans l’ombre, des murs dressés autour de moi pour que personne ne puisse m’atteindre. Mais elle… elle fait
LouisIl est des moments dans la vie où les mots ne suffisent pas. Des moments où la réalité dépasse tout ce que l’on pourrait imaginer. Quand j’ai posé la question, je n’étais pas certain de ce que je ressentais exactement, mais je savais qu’il y avait une part de vérité que je ne pouvais plus ignorer. Quand elle m’a dit oui, tout a changé. Ce n’était pas un simple oui, comme dans un film où tout s’arrange. Non. C’était un oui lourd de sens. Un oui chargé de l’avenir, de nos peurs, de nos doutes, mais aussi de cet amour brutal, pur, qu’on ne peut ignorer.Anna ne se contente pas de répondre à ma question. Elle me répond par une promesse implicite. Celle de tout ce qui vient avec le fait de m’accepter dans sa vie. Et moi, je ne suis pas prêt à lui offrir un monde sans ombre. Je suis un homme qui a construit son empire sur des décisions impitoyables, des sacrifices que j’ai faits dans l’ombre, des murs dressés autour de moi pour que personne ne puisse m’atteindre. Mais elle… elle fait
LouisIl y a des moments dans la vie où le silence parle plus fort que les mots. Aujourd’hui, je suis plongé dans ce silence, ce silence lourd de décisions. J’ai pris ma décision, et elle me suit partout, me hante dans chaque recoin de la pièce.Je suis prêt à franchir un pas que je n’aurais jamais cru possible. Demander sa main. Pas seulement parce que c’est la chose qu’on fait quand on aime quelqu’un. Mais parce que je veux lui offrir quelque chose de solide, quelque chose de réel. Nous avons survécu à trop de tempêtes pour qu’une promesse en l’air puisse être suffisante. Je veux que ce soit un engagement concret, que mes actions soient aussi fortes que mes paroles.Ce n’est pas une simple demande. C’est une promesse. Une promesse que je ne ferai pas à la légère. Une promesse qu’elle mérite.Je me lève tôt, comme à l’habitude. Pas de bruit, pas de gestes inutiles. Ce n’est pas le moment d’être impulsif. C’est un moment pour faire les choses comme il se doit. Je prends mon téléphone