AnnaLa porte s’est refermée, et je suis restée là, figée, les jambes coupées. Sa colère m’a laissé un goût amer dans la bouche, un vertige au creux du ventre. Et pourtant, malgré la peur, il me manque déjà.Le temps s’étire. Je ne sais combien de minutes, d’heures passent. Et puis, soudain, la porte s’ouvre. Lentement.Louis entre. Son regard me cherche aussitôt. Plus de colère. Juste cette intensité qui me coupe le souffle.Il ne dit rien. Il s’avance, me domine de toute sa prestance. Et puis, à ma grande surprise, il s’agenouille devant moi. Ses mains glissent sur mes cuisses, doucement, presque avec révérence.Louis— Pardonne-moi…Ma voix n’est qu’un souffle. Je la sens tressaillir sous mes doigts. Elle ne comprend pas. Moi non plus. Mais je ne supporte pas de la voir trembler à cause de moi.— J’ai… je me suis emporté, Anna. Tu me rends fou. Cette idée que tu sois là-bas… que d’autres t’approchent…Je lève les yeux vers elle. Ses prunelles humides me transpercent.— Je ne sais p
AnnaLa lumière du matin perce à travers les rideaux entrouverts, baignant la pièce d’une lueur dorée. Je me réveille blottie contre Louis, sa main possessive toujours posée sur ma hanche nue. Un instant, je reste là, savourant ce moment rare de calme et d’intimité.Mais la paix ne dure pas.Le téléphone posé sur la table de chevet vibre, brisant le silence. Louis grogne, mais tend la main sans me lâcher. Il décroche sans regarder l’écran.— Oui ?Sa voix rauque résonne dans la pièce. Je le fixe, attentive.Un silence, puis il se redresse légèrement.— Camille…Je me fige. Ce prénom claque dans l’air, brutal, inconnu mais déjà détesté. Son ton a changé, plus doux, plus… distant aussi.Je détourne les yeux, la gorge nouée. Mon cœur se serre tandis qu’il parle.— Non, je ne suis pas disponible ce matin… Je suis occupé.Sa voix se fait plus froide. Mais le mal est fait. Ce Camille m’est entré dans la peau comme une écharde. Qui est-elle ? Pourquoi sa voix s’adoucit-elle ainsi pour elle ?
Louis Le soleil s’est à peine levé sur Paris que Louis est déjà debout, implacable. Son regard sombre est rivé à la fenêtre, le dos droit, les poings serrés. Dans l’air flotte un silence pesant, chargé de cette colère froide qu’il contient à grand-peine.— Son nom ?Le ton est glacial, tranchant. L’homme qui se tient face à lui baisse instinctivement la tête.— Thomas Lefèvre. Fils d’un avocat sans grande importance. Il étudie dans le même établissement qu’elle.Un sourire sans chaleur étire les lèvres de Louis.— Un fils à papa qui se croit tout permis… Il a osé la regarder. Lui parler. Croire qu’elle était à sa portée.Il se détourne lentement, croise les mains dans son dos et s’avance vers la cheminée, son regard noir fixé sur les flammes mourantes.— Je veux qu’il comprenne. Qu’il ne recommence jamais. Vous le trouvez, vous le suivez et vous lui donnez une leçon qu’il n’oubliera pas. Mais pas ici… Je ne veux pas que ça remonte à moi. Faites ça proprement.L’homme hoche la tête, s
LouisJe la dépose sur le lit, essoufflé, les veines gonflées d’un désir qui ne faiblit pas. Sa peau porte mes marques, ses lèvres tremblent encore, et pourtant… ce n’est pas suffisant. Rien ne l’est. Pas quand il s’agit d’elle.Je la regarde, nue, vulnérable sous mes yeux. Et je souris. Un sourire cruel, satisfait, affamé.— Tu pensais que c’était fini ? Non, Anna… La nuit ne fait que commencer.Elle tourne la tête, cherche de l’air, mais je ne lui laisse aucun répit. Je me glisse entre ses cuisses et, d’un mouvement sec, je la prends à nouveau. Son cri résonne dans la pièce, aigu, déchirant. Et je grogne, incapable de me contenir.Je la prends plus fort, plus vite. Comme si je voulais l’ancrer en moi. Comme si je voulais qu’elle ne puisse plus jamais oublier ce moment, ce corps qui la dévore. Sa voix se brise, ses mains s’agrippent aux draps, désespérée.— Louis… s’il vous plaît…Je l’attrape par les hanches et je la retourne. Elle tombe sur le ventre, haletante. Je la pénètre à nou
AnnaJe sors de l’appartement avec cette étrange sensation d’être suivie, marquée. Comme si sa présence collait encore à ma peau, me rappelant que je lui appartiens. Chaque pas dans la rue me semble surveillé. Je tremble, sans vraiment savoir si c’est de froid ou d’autre chose.Louis n’a rien dit de plus. Il s’est contenté de m’embrasser la nuque avant de me laisser partir, un sourire satisfait aux lèvres, comme un fauve repu qui sait que sa proie reviendra d’elle-même.Je serre contre moi mon sac et prends la direction de l’université. Le trajet me paraît interminable, tant je sens sur ma nuque son regard absent mais omniprésent. La veille encore, ses mains me retenaient contre lui, ses ordres claquaient dans l’air, et maintenant… je suis seule au milieu de cette foule anonyme.Une fois dans l’amphithéâtre, je tente de me fondre dans le décor. Mais mon corps me trahit. Je suis tendue, incapable d’écouter le professeur. Ses paroles résonnent sans atteindre mon esprit.Je pense à lui.
AnnaLe jour peine à percer les lourds rideaux de sa chambre quand j’ouvre lentement les yeux. Son odeur m’enveloppe, entêtante, possessive. Louis dort encore, son bras passé autour de ma taille, me maintenant contre lui comme un trésor qu’on refuse de lâcher. Son souffle chaud caresse ma nuque, et je frissonne en sentant sa main glisser instinctivement sur ma peau nue.Je ferme les yeux un instant, profitant de cette accalmie. Mais très vite, ses doigts s’animent, remontent le long de mon ventre avant d’encercler ma gorge. Il n’appuie pas. Il me retient. Me rappelle à lui.— Réveille-toi, murmure-t-il d’une voix encore rauque de sommeil. On ne reste pas sage au réveil… Pas avec moi.Je déglutis, incapable de lui échapper. Ses lèvres effleurent ma peau, de ma nuque à mon épaule, avant de mordiller doucement ce point sensible qui m’arrache un gémissement étouffé.— Louis…Il grogne et resserre sa prise.— Tu sais ce que ça me fait… de t’avoir ainsi, nue, dans mon lit ? Tu crois que je
AnnaLe silence retombe après la tempête de nos corps. Louis me porte jusqu’à sa chambre, cette pièce qu’aucune autre n’a jamais foulée. Le luxe s’y étale sans fioritures : bois sombres, draps de soie noire, cheminée allumée. Mais c’est son odeur qui m’enveloppe, chaude, masculine, entêtante.Il me dépose doucement sur le lit, ses doigts glissant sur ma peau encore marquée de sa possession. Je frissonne, incapable de croiser son regard. Je sais ce que je suis devenue. Sa chose. Sa faiblesse. Et pourtant, je n’éprouve aucune honte, seulement ce besoin irrépressible de le sentir encore contre moi.Il s’assied au bord du lit, son regard sombre posé sur mon corps nu. Un sourire en coin étire ses lèvres.— Tu es magnifique ainsi… ruinée par moi.Je détourne les yeux, mais il attrape mon menton et m’oblige à le regarder.— Ne détourne jamais le regard, Anna. Ici, dans cette chambre, tu ne crains rien… sauf moi.Un frisson me parcourt. Oui, c’est ça… Je ne crains rien ni personne, sauf lui e
AnnaIl referme la porte derrière lui et me fixe, son regard brûlant d’un désir brutal, sauvage, impossible à contenir. Je suis là, debout, vulnérable, le souffle court. Et lui… il me dévore des yeux comme si j’étais son dernier souffle, sa seule obsession.Louis avance lentement, ses pas résonnent dans la pièce silencieuse. Chaque geste, chaque regard me rappelle que je lui appartiens. Ce soir plus que jamais.— Enlève tout. Je veux te voir nue, Anna. Comme la première fois… mais ce soir, tu ne me supplieras pas. Tu comprendras pourquoi tu es à moi.Sa voix grave se glisse dans mes veines. Je tremble, mais mes doigts obéissent. Je défais ma robe lentement, sentant son regard me suivre, glisser sur ma peau offerte. Quand le tissu touche le sol, je reste là, nue, les joues en feu, la poitrine soulevée par ma respiration précipitée.Il approche enfin, si près que je sens son parfum m’envelopper.— Regarde-moi.Je lève les yeux. Il retire sa veste d’un geste lent, puis sa chemise, révéla
AnnaLe temps passe autrement depuis que j’ai dit ces mots. Comme si quelque chose s’était dénoué, à l’intérieur. Une brèche. Une fissure dans l’armure. J’ai longtemps cru que ce que j’avais vécu me définirait pour toujours. Que cette douleur, cette trahison originelle, serait le prisme à travers lequel je verrais tout. Même l’amour. Même la vie à venir. Mais ce matin-là, en regardant Louis me promettre que notre enfant serait libre, aimé, j’ai compris que j’avais le droit d’espérer autre chose.La maison est silencieuse. Il fait encore nuit. Juste avant l’aube. Ce moment suspendu entre l’ombre et la lumière. Louis dort encore. Je suis debout, pieds nus sur le parquet, une main sur mon ventre. Il bouge. Doucement. Une présence. Une promesse.Je ferme les yeux.Il ou elle sera le commencement, pas la suite d’une histoire brisée. J’ai porté la honte, le silence, l’abandon. Mais je refuse de transmettre ça. Je ne serai pas sa mère. Je ne ferai pas les mêmes choix. Je veux être là. Présen
LouisIl y a des silences plus durs que les cris. Des vérités si profondément ancrées qu’elles ne trouvent pas la force de devenir des mots. Elles restent là, tapies dans l’ombre d’un regard, entre les battements d’un cœur qu’on croit apaisé. J’ai vu Anna sourire, oui. Je l’ai vue s’endormir contre moi, la tête blottie contre ma poitrine, son souffle régulier venant effleurer ma peau comme une promesse fragile. Et pourtant… je sais.Je sais qu’il y a encore des choses qu’elle n’a jamais dites. Des souvenirs qu’elle garde pour elle, qu’elle enferme derrière ce calme redoutable. Elle est forte, Anna. Trop forte, parfois. Tellement qu’elle donne l’impression que tout va bien, alors que sous la surface, les blessures continuent de saigner.Ce matin-là, le soleil filtre à travers les rideaux de lin, dessinant sur le parquet des traînées d’or et de chaleur. L’air est doux, presque paisible. Dans la cuisine, la bouilloire a fini de chanter. Je l’entends cliqueter doucement, abandonnée sur le
LouisIl y a des moments dans la vie où tout semble s’accélérer, où l’air autour de nous devient plus dense, plus lourd de significations. Le poids de ce que l’on porte, ce que l’on doit affronter, devient palpable. Mais en même temps, il y a cette étrange sensation que tout peut encore changer, que tout est encore possible, si seulement on ose franchir le seuil.Le seuil de ce que je m’apprête à dire, de ce que j’ai déjà dit, résonne encore dans mon esprit. Un enfant. Un futur qui s’écrit, pas dans la douleur du passé, mais dans l’espérance de ce que nous pourrons être. Anna, l’enfant, ma mère… tout se mêle dans une spirale qui m’entraîne vers des rives inconnues, mais infiniment attirantes.Je regarde la pièce autour de moi, cette maison qui a été le théâtre de tant de décisions, de batailles et de retrouvailles. Et maintenant, un autre tournant s’annonce. J’ai dit à ma mère que nous allions être parents, et elle a accepté, malgré la surprise et l’inquiétude qui avaient traversé ses
LouisLes mots flottent dans l’air comme une tempête qui attend d’exploser. Je les ai répétés encore et encore dans ma tête, mais maintenant qu’ils sont sur le point de franchir mes lèvres, je me sens… vulnérable. Une sensation étrangère, presque absurde. Je suis Louis. Je suis celui qui ne tremble jamais, celui qui prend des décisions qui façonnent l’avenir. Et pourtant, en ce moment, alors que je regarde ma mère, je me sens plus fragile que je ne l’ai jamais été.Elle est assise dans le fauteuil près de la fenêtre, le regard plongé dans l’extérieur, comme si elle cherchait quelque chose dans l’horizon lointain. Elle ne sait pas encore. Elle n’a aucune idée du poids de ce que je vais dire. Mais elle le saura bientôt. Et la peur d’annoncer cela, cette vérité qui va tout changer, me serre la gorge.Anna est dans la pièce voisine, prête à entendre la même chose, prête à affronter cette étape avec moi. Mais c’est à ma mère que je dois d’abord m’adresser. C’est elle qui m’a façonné, c’est
LouisLes heures qui suivent sont un tourbillon de discussions silencieuses, de sourires et de gestes mesurés. Ma mère a cette façon de dire les choses sans jamais vraiment les dire. Les mots flottent, mais ils restent hors de portée. Pourtant, tout est là, dans l'air, dans les regards furtifs et les sous-entendus. C’est comme si nous étions deux, peut-être trois, mais que la véritable conversation n’avait jamais eu lieu. Anna et moi, toujours sur la défensive, et ma mère, qui analyse chaque mouvement, chaque respiration, comme si tout cela n’était qu’un jeu, une sorte de danse que nous devons accomplir avant de pouvoir passer à l’étape suivante.Nous avons l’habitude de ces silences pesants. Ma mère et moi avons toujours communiqué de cette manière. Pas besoin de beaucoup de mots. Juste des gestes, des regards, des intentions qui s’expriment sans avoir à être dites. Mais aujourd’hui, avec Anna, tout est différent. Et c’est ce qui me déstabilise. C’est ce qui fait naître en moi un sen
LouisLe matin de la rencontre avec ma mère, je me réveille plus tôt que d’habitude. Les premiers rayons du soleil traversent à peine les rideaux, mais je sens déjà la tension qui s’installe dans l’air. Un autre jour, une autre étape à franchir. Mais celle-ci, elle est différente. Elle pourrait tout changer. Si ma mère ne l’accepte pas… Si elle rejette ce que je suis devenu, ce que je veux devenir avec Anna… Alors, tout ce que j’ai construit, tout ce que j’ai sacrifié, pourrait bien être en ruines.Anna est encore endormie à mes côtés, paisible, comme si elle ne sentait pas l’ampleur de ce qui se joue. Mais je la connais. Je sais qu’elle se doute de ce que cette rencontre implique. C’est la première fois que ma mère la rencontrera. C’est la première fois que je me montre à ma mère autrement que l’homme d’affaires qu’elle a toujours vu. Aujourd’hui, je ne suis pas cet homme. Aujourd’hui, je suis celui qui a décidé de tout changer pour l’amour. Mais est-ce que ma mère le comprendra ?Je
LouisIl est des moments dans la vie où les mots ne suffisent pas. Des moments où la réalité dépasse tout ce que l’on pourrait imaginer. Quand j’ai posé la question, je n’étais pas certain de ce que je ressentais exactement, mais je savais qu’il y avait une part de vérité que je ne pouvais plus ignorer. Quand elle m’a dit oui, tout a changé. Ce n’était pas un simple oui, comme dans un film où tout s’arrange. Non. C’était un oui lourd de sens. Un oui chargé de l’avenir, de nos peurs, de nos doutes, mais aussi de cet amour brutal, pur, qu’on ne peut ignorer.Anna ne se contente pas de répondre à ma question. Elle me répond par une promesse implicite. Celle de tout ce qui vient avec le fait de m’accepter dans sa vie. Et moi, je ne suis pas prêt à lui offrir un monde sans ombre. Je suis un homme qui a construit son empire sur des décisions impitoyables, des sacrifices que j’ai faits dans l’ombre, des murs dressés autour de moi pour que personne ne puisse m’atteindre. Mais elle… elle fait
LouisIl est des moments dans la vie où les mots ne suffisent pas. Des moments où la réalité dépasse tout ce que l’on pourrait imaginer. Quand j’ai posé la question, je n’étais pas certain de ce que je ressentais exactement, mais je savais qu’il y avait une part de vérité que je ne pouvais plus ignorer. Quand elle m’a dit oui, tout a changé. Ce n’était pas un simple oui, comme dans un film où tout s’arrange. Non. C’était un oui lourd de sens. Un oui chargé de l’avenir, de nos peurs, de nos doutes, mais aussi de cet amour brutal, pur, qu’on ne peut ignorer.Anna ne se contente pas de répondre à ma question. Elle me répond par une promesse implicite. Celle de tout ce qui vient avec le fait de m’accepter dans sa vie. Et moi, je ne suis pas prêt à lui offrir un monde sans ombre. Je suis un homme qui a construit son empire sur des décisions impitoyables, des sacrifices que j’ai faits dans l’ombre, des murs dressés autour de moi pour que personne ne puisse m’atteindre. Mais elle… elle fait
LouisIl y a des moments dans la vie où le silence parle plus fort que les mots. Aujourd’hui, je suis plongé dans ce silence, ce silence lourd de décisions. J’ai pris ma décision, et elle me suit partout, me hante dans chaque recoin de la pièce.Je suis prêt à franchir un pas que je n’aurais jamais cru possible. Demander sa main. Pas seulement parce que c’est la chose qu’on fait quand on aime quelqu’un. Mais parce que je veux lui offrir quelque chose de solide, quelque chose de réel. Nous avons survécu à trop de tempêtes pour qu’une promesse en l’air puisse être suffisante. Je veux que ce soit un engagement concret, que mes actions soient aussi fortes que mes paroles.Ce n’est pas une simple demande. C’est une promesse. Une promesse que je ne ferai pas à la légère. Une promesse qu’elle mérite.Je me lève tôt, comme à l’habitude. Pas de bruit, pas de gestes inutiles. Ce n’est pas le moment d’être impulsif. C’est un moment pour faire les choses comme il se doit. Je prends mon téléphone