RaphaëlJe suis incapable de me souvenir du moment où j’ai commencé à perdre pied. Peut-être que c’était ce soir-là, sous la pluie battante, quand j’ai vu Cassandra s’effondrer dans mes bras, brisée, dévastée. Ou peut-être que c’était bien avant, quand j’ai compris qu’elle serait toujours mon point faible.Ce que je sais, c’est que maintenant que je l’ai retrouvée, je suis incapable de la lâcher.La pièce est sombre, éclairée seulement par la lueur diffuse des lampadaires de la rue. Cassandra est assise au bord du lit, son dos nu offert à la lumière. La couverture glisse le long de sa peau dorée, révélant la courbe parfaite de son épaule.Je m’approche lentement, mes doigts frôlant la ligne de sa colonne vertébrale. Elle frissonne sous mon contact.— « Tu ne dors pas ? » murmuré-je.Elle ne se retourne pas, mais je vois sa main se crisper légèrement sur le drap.— « Je n’y arrive pas. »Je m’assois derrière elle, mes jambes de chaque côté de son corps. Je glisse mes bras autour de sa
CassandraLe matin perce à travers les rideaux, baignant la pièce d'une lumière dorée. Raphaël dort encore, son bras enroulé autour de ma taille, son souffle chaud effleurant ma nuque. Son torse nu est pressé contre mon dos, et je peux sentir la régularité de sa respiration.Je me demande depuis combien de temps je suis réveillée. Peut-être une heure. Peut-être plus. Mon esprit tourbillonne, incapable de se fixer sur une seule pensée. La conversation de la veille avec Gabriel me hante. La guerre. Les choix. Les conséquences.Je me redresse doucement, le cœur battant. Raphaël gémit dans son sommeil, sa main cherchant instinctivement la mienne.— « Cass… » murmure-t-il d’une voix rauque.Je me retourne pour le regarder. Ses paupières s’entrouvrent, révélant ce bleu profond qui me transperce toujours autant.— « Tu ne dors pas ? »J’effleure son visage du bout des doigts.— « Non. »Il m’attire contre lui, mes mains posées à plat contre son torse.— « Tu penses à ce qu’a dit Gabriel, n’e
RaphaëlLe silence dans le club est pesant. Les mots de Cassandra résonnent encore dans l'air, suspendus comme une menace à peine voilée. Gabriel s’est redressé dans son fauteuil, son regard d'acier fixé sur Cassandra, et pourtant, c’est moi qu’il observe vraiment.Il attend ma réaction. Il veut voir si je vais flancher, si je vais reculer.— « Alors c’est comme ça ? » murmure-t-il, un sourire tordu naissant sur ses lèvres.Je me lève lentement, ajustant le col de ma chemise.— « Oui. »Gabriel penche légèrement la tête.— « Intéressant. »Il repose son verre de whisky sur la table d'un geste mesuré, le son du verre résonnant dans la pièce.— « Vous savez ce que ça implique, n'est-ce pas ? »— « Parfaitement. »Gabriel se lève à son tour, sa silhouette élancée projetant une ombre menaçante sur le mur derrière lui.— « Très bien. Mais ne venez pas pleurer quand tout ça s’effondrera. »Il se dirige vers la sortie, mais au moment où il passe près de Cassandra, il s’arrête, son regard gli
CassandraLa lumière filtrant à travers les rideaux caresse ma peau nue. Mon souffle est encore léger, écho des sensations brûlantes de la nuit passée. Raphaël dort profondément à mes côtés, son bras enroulé autour de ma taille, son souffle chaud effleurant ma nuque.Je pourrais rester là éternellement, me perdre dans la chaleur de son étreinte, mais la réalité est une lame froide qui menace toujours de s’abattre. Gabriel n’a pas dit son dernier mot.Je glisse lentement hors du lit, prenant soin de ne pas le réveiller. J’enfile la chemise de Raphaël qui traîne sur le sol, le tissu doux contre ma peau encore sensible. Le miroir de la chambre me renvoie l’image de mon visage, de mes lèvres rougies par ses baisers, de la lueur fiévreuse encore dans mon regard.Je m'avance vers la fenêtre, écartant légèrement les rideaux. La ville est encore sombre sous le ciel du matin. Les lumières de la rue brillent faiblement, mais une ombre se détache sur le trottoir d’en face.Gabriel.Je frissonne.
CassandraLe silence dans la pièce est étouffant. J’ai l’impression qu’un étau invisible serre ma poitrine tandis que je fais lentement les cent pas devant la baie vitrée de mon bureau. Dehors, le ciel est chargé de nuages lourds, une tempête en gestation, miroir parfait du chaos qui gronde en moi.Raphaël est assis dans le fauteuil en cuir face à mon bureau. Il me suit du regard, son visage tendu, ses doigts tapotant nerveusement l’accoudoir.— « Il joue avec nous. »Sa voix est basse, rauque, pleine de cette colère contenue qui menace d’exploser à tout moment.Je m’arrête, tournant lentement les yeux vers lui.— « Gabriel ne joue jamais. »Raphaël se lève, sa silhouette imposante se découpant dans la pénombre du bureau. Il s’avance vers moi, son regard brûlant planté dans le mien.— « Alors qu’est-ce qu’il veut ? »— « Moi. »Le mot glisse entre mes lèvres comme une évidence. Raphaël se fige, sa mâchoire se contractant brutalement.— « Il ne t’aura pas. »Je m’approche de lui, posan
CassandraLe silence dans la pièce est étouffant. J’ai l’impression qu’un étau invisible serre ma poitrine tandis que je fais lentement les cent pas devant la baie vitrée de mon bureau. Dehors, le ciel est chargé de nuages lourds, une tempête en gestation, miroir parfait du chaos qui gronde en moi.Raphaël est assis dans le fauteuil en cuir face à mon bureau. Il me suit du regard, son visage tendu, ses doigts tapotant nerveusement l’accoudoir.— « Il joue avec nous. »Sa voix est basse, rauque, pleine de cette colère contenue qui menace d’exploser à tout moment.Je m’arrête, tournant lentement les yeux vers lui.— « Gabriel ne joue jamais. »Raphaël se lève, sa silhouette imposante se découpant dans la pénombre du bureau. Il s’avance vers moi, son regard brûlant planté dans le mien.— « Alors qu’est-ce qu’il veut ? »— « Moi. »Le mot glisse entre mes lèvres comme une évidence. Raphaël se fige, sa mâchoire se contractant brutalement.— « Il ne t’aura pas. »Je m’approche de lui, posan
CassandraLa nuit est tombée depuis longtemps quand je sors de la voiture. La grande demeure de Gabriel se dresse devant moi, majestueuse et glaciale, baignée par la lumière blafarde des réverbères. Les murs en pierre sombre semblent respirer le danger. L’air est froid, chargé de cette tension sourde qui précède une tempête.Raphaël est à mes côtés, une main posée sur le bas de mon dos, comme pour me rappeler qu’il est là, prêt à bondir au moindre signe de menace. Il est tendu, son regard sombre balayé par une colère contenue. Je le sens prêt à exploser à la moindre provocation.— « Tu es sûre de vouloir faire ça ? » murmure-t-il en se penchant vers moi.Je hoche la tête, mes yeux fixés sur les grandes portes en bois massif devant nous.— « Je dois savoir ce qu’il cache. »— « Si c’est un piège… »— « Alors on tombera dedans ensemble. »Raphaël serre les mâchoires, mais il ne discute pas. Il sait que, quoi qu’il arrive ce soir, je n’ai pas l’intention de reculer.Un domestique ouvre l
RaphaëlLe silence après le départ de Gabriel est oppressant. L'air est lourd, chargé de tension et d'un parfum métallique de danger. Cassandra est toujours contre moi, son souffle court, sa main posée sur mon torse comme pour s'assurer que je suis réel. Mes doigts se resserrent doucement autour de sa taille.— « Il faut qu'on parte d'ici. »Elle hoche la tête, mais je sens son trouble. Ses yeux sont perdus dans le vide, fixant l’endroit où Gabriel a disparu.— « Cassandra… »Elle secoue la tête, comme si elle essayait de chasser une pensée.— « Il savait pour le pacte. Il savait… »— « On s’en fiche du pacte. »Je prends son visage entre mes mains, l’obligeant à me regarder.— « C’est toi que je veux. Rien d’autre n’a d’importance. »Ses yeux se voilent d’émotion. Mais derrière cette fragilité apparente, je vois la détermination qui la rend si forte.— « Il ne s’arrêtera pas, Raphaël. »— « Alors il faudra le briser avant qu'il n'ait la chance de frapper. »Son regard s’assombrit.—
CassandraLa lumière du matin filtre doucement à travers les rideaux, éclatante et douce, marquant la fin d'une nuit agitée. Je me réveille lentement, sentant la chaleur du corps de Raphaël à mes côtés. Ses bras sont enroulés autour de moi, protecteurs, comme s'il savait que chaque nuit porte encore ses fantômes. Mais ce matin, quelque chose est différent. Le poids qui pesait sur mon cœur semble plus léger, comme si la brume qui enveloppait mon esprit se dissipait peu à peu.Je tourne doucement la tête pour le regarder. Il dort paisiblement, son visage détendu, presque serein. Je pourrais rester là, à observer son visage, toute ma vie. Dans ses bras, je me sens en sécurité, mais plus important encore, je me sens... entendue. Il m’a permis de me libérer sans jugement, sans précipitation. Il a fait de l’espace pour que je trouve mon propre rythme, et c'est ce dont j'avais besoin.Je sais qu'il m'aime. Je sais qu'il est là pour moi, pour le meilleur comme pour le pire. Mais il y a aussi
CassandraJe ferme les yeux un instant, cherchant la tranquillité dans la nature qui m’entoure. Les arbres murmurent doucement dans le vent, et j’entends au loin le chant d’un oiseau solitaire. Pourtant, mon esprit est loin d’être apaisé. Chaque souffle est une lutte entre ce que je veux et ce que je pense que je devrais faire. Le passé et le présent se battent dans une danse macabre, leurs échos résonnant dans mon cœur.« Cassandra. »Je sursaute légèrement, reconnaissant la voix de Raphaël. Il n'a pas à parler beaucoup pour que je sache qu'il ressent l'intensité de mon malaise. Il m'a observée depuis un moment, je le sens. Lentement, il s'approche de moi, comme une ombre calme, presque trop parfaite. Il n'essaie pas de briser le silence, de me forcer à parler. Il se contente de me rejoindre dans cet espace de solitude que je m’efforce de préserver, un silence qui devient presque un refuge.« Je sais que tu es prête à prendre une décision, Cassandra. » Il se place à côté de moi, et j
CassandraJe suis censée être heureuse avec Raphaël, n’est-ce pas ? C’est lui qui est là, présent, qui se tient fermement à mes côtés, me soutient dans cette lutte silencieuse. Mais parfois, il y a des moments où je doute. Des instants où je me demande si, en avançant avec lui, je trahis la mémoire de ce que j’ai vécu avec Gabriel. Je m’arrête, cherchant à apaiser mon esprit tourmenté. Mais à chaque respiration, je sens cette lutte intérieure croître.Un bruit me fait tourner la tête. Raphaël est là, dans l’encadrement de la porte, son regard sérieux posé sur moi. Il doit savoir. Il doit avoir vu cette lutte dans mes yeux. Je le vois avancer vers moi, calme et implacable. Il ne dira rien de tout cela, mais je le ressens. Il sait.« Cassandra. » Sa voix est basse, grave, mais pleine de compréhension. « Tu as l’air... ailleurs. »Je soupire, ma poitrine se serrant sous le poids de ses mots. « Je ne peux pas me détacher de lui, Raphaël. » Ces mots, je les prononce à haute voix pour la pr
CassandraLa journée s'étire, douce et calme, mais une sensation persistante me ronge l'esprit. Raphaël et moi avons franchi un pas, je le sais, mais l’incertitude reste suspendue au-dessus de moi, comme une ombre prête à m’enserrer à tout moment. La décision de m'engager à nouveau, d'accepter l'idée d'un futur avec lui, n’est pas aussi simple que de tourner une page. C’est un combat intérieur, un chemin semé d’embûches où je dois chaque jour poser un pied devant l’autre sans regarder en arrière.Je regarde par la fenêtre, mes pensées dérivant vers Gabriel. Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à l’oublier complètement ? Pourquoi est-ce que sa présence continue de hanter mes rêves, même après tout ce temps ? La culpabilité me serre le cœur. Même si je sais que je dois avancer, je n’ai pas encore réussi à me libérer de ce fardeau émotionnel.« Cassandra. »La voix de Raphaël m’arrache à mes réflexions. Il est là, juste derrière moi, observant avec douceur, comme s'il pouvait lire en moi
RaphaëlCassandra est là, assise à côté de moi, dans le silence que nous avons choisi de partager. Il y a quelque chose de lourd dans son regard, un éclat de vulnérabilité qu'elle ne laisse jamais paraître. Elle m’a dit qu’elle était prête à avancer, à prendre le risque de bâtir quelque chose avec moi, mais j’ai bien vu, dans l'intensité de son regard, qu’elle n’avait pas encore complètement tourné la page. Elle est prête à faire un pas vers l'avenir, mais une partie d'elle se refuse encore à laisser partir l'ombre de Gabriel.Je ne sais pas ce qu’il en est pour elle, mais pour moi, cette situation est devenue une épreuve de patience. Je ne veux pas la presser, mais j’ai besoin de savoir où nous en sommes. La vérité, aussi douloureuse soit-elle, est la seule chose qui nous permettra d’avancer. J’ai vu trop de vies dévastées par les non-dits, par les secrets non partagés.« Cassandra, tu sais que je ne vais pas t'abandonner. Mais je dois savoir où tu en es, vraiment. » Ma voix est plus
RaphaëlLe vent souffle fort ce soir-là. Il entre par les fenêtres ouvertes, emportant avec lui un souffle de liberté, mais aussi un soupçon d’incertitude. Le bruit des arbres qui se plient sous la pression du vent résonne dans la pièce, comme un présage de ce qui est à venir.Je regarde Cassandra, toujours là, silencieuse, comme perdue dans ses pensées. Le regard qu'elle me lance lorsque je croise son regard me fait comprendre que la décision qu'elle a prise n’est pas aussi simple qu’elle le laisse paraître. Elle porte un poids, une lourdeur invisible, et je sais que ce n'est pas seulement à propos de nous deux. C’est à propos de ce qu'elle a laissé derrière elle. De ce qu’elle est prête à sacrifier pour ce qui vient.« Tu penses à lui, n’est-ce pas ? » Je brise le silence, ma voix douce, mais avec une pointe de vérité qui me fait mal. Gabriel. L’ombre de son nom pèse toujours sur nous, malgré tout. Je le sais. Elle le sait. C’est un fantôme que nous n’avons pas encore appris à exorc
RaphaëlJe suis là, debout, dans l'ombre de Cassandra, observant chacun de ses gestes, chaque soupir qui s’échappe de ses lèvres. Elle est dans ses pensées, perdue dans un tourbillon qu’elle peine à comprendre. Il y a des instants où je me demande si ma présence l’aide vraiment, ou si je ne suis qu’une ombre en trop dans son monde déjà si complexe. Mais je suis là, et je ne partirai pas.Les instants passent lentement, chaque seconde étant marquée par le silence qui flotte entre nous. Cassandra a toujours été forte, indépendante, mais aujourd’hui, je la sens vulnérable. L'amour qu'elle porte pour Gabriel est encore une plaie béante qu'elle peine à guérir. Et moi… je ne suis que l'homme qui tente d'apaiser cette douleur, de la guider vers un avenir incertain. Un avenir où elle pourrait m’accepter, m’aimer. Mais pour cela, il lui faut du temps. Je le sais. Et j’attendrai.Je m’avance d’un pas, mes pensées flottant dans l’air comme des poussières. Je ne sais pas vraiment quoi dire, ni mê
Cassandra« Raphaël… » Je murmure doucement, à peine audible.Il relève immédiatement la tête, comme si mon souffle était tout ce qu’il attendait. Il me regarde avec cette intensité qui me fait sentir vulnérable, et pour la première fois, je n’ai pas peur.Je ne sais pas encore ce que l’avenir me réserve, mais je sais une chose : il est celui qui mérite ma confiance. Et peut-être qu’un jour, il sera celui que je choisirai.Le silence qui s’est installé entre nous est lourd. Trop lourd. J’ai l’impression que chaque mot que je pourrais dire ne suffira jamais à briser cette tension. Raphaël est là, près de moi, mais il me semble si lointain. Il attend une réponse, mais je suis encore en train de chercher la mienne. Le poids du passé, de tout ce que j’ai vécu avec Gabriel, me pèse sur les épaules. Je suis déchirée entre deux mondes, deux hommes, deux versions de moi-même.« Cassandra… » La voix de Raphaël est douce, presque hésitante. Mais dans cette douceur, je perçois aussi une détermin
RaphaëlJ'ai le sentiment de me retrouver à nouveau dans un piège. Pas un piège que j'ai créé, mais un piège que Cassandra s'est elle-même tendu. J’ai vu les signes depuis un moment : cette distance qu’elle met entre nous, ces silences gênés, ces regards fuyants. Et pourtant, elle est là, à ma table, effleurant ma main comme si rien n’était. Comme si tout pouvait encore être simple.Je n'ai jamais cru aux histoires de destin, aux contes où deux âmes se rencontrent et se reconnaissent immédiatement. Mais Cassandra et moi, c’est différent. Chaque moment passé avec elle est comme une étoile qui brille un peu plus fort dans l’obscurité de ma vie. Je sais que je dois la laisser respirer, lui donner de l'espace, mais quelque chose en moi refuse de la laisser partir. Pas sans un combat.« Pourquoi tu fais ça ? » La question m’échappe avant que je puisse la retenir.Cassandra sursaute légèrement, comme si elle n’avait pas vu la profondeur de ma curiosité. Elle relève les yeux vers moi, cherch