CassandraLe silence dans la pièce est étouffant. J’ai l’impression qu’un étau invisible serre ma poitrine tandis que je fais lentement les cent pas devant la baie vitrée de mon bureau. Dehors, le ciel est chargé de nuages lourds, une tempête en gestation, miroir parfait du chaos qui gronde en moi.Raphaël est assis dans le fauteuil en cuir face à mon bureau. Il me suit du regard, son visage tendu, ses doigts tapotant nerveusement l’accoudoir.— « Il joue avec nous. »Sa voix est basse, rauque, pleine de cette colère contenue qui menace d’exploser à tout moment.Je m’arrête, tournant lentement les yeux vers lui.— « Gabriel ne joue jamais. »Raphaël se lève, sa silhouette imposante se découpant dans la pénombre du bureau. Il s’avance vers moi, son regard brûlant planté dans le mien.— « Alors qu’est-ce qu’il veut ? »— « Moi. »Le mot glisse entre mes lèvres comme une évidence. Raphaël se fige, sa mâchoire se contractant brutalement.— « Il ne t’aura pas. »Je m’approche de lui, posan
CassandraLe silence dans la pièce est étouffant. J’ai l’impression qu’un étau invisible serre ma poitrine tandis que je fais lentement les cent pas devant la baie vitrée de mon bureau. Dehors, le ciel est chargé de nuages lourds, une tempête en gestation, miroir parfait du chaos qui gronde en moi.Raphaël est assis dans le fauteuil en cuir face à mon bureau. Il me suit du regard, son visage tendu, ses doigts tapotant nerveusement l’accoudoir.— « Il joue avec nous. »Sa voix est basse, rauque, pleine de cette colère contenue qui menace d’exploser à tout moment.Je m’arrête, tournant lentement les yeux vers lui.— « Gabriel ne joue jamais. »Raphaël se lève, sa silhouette imposante se découpant dans la pénombre du bureau. Il s’avance vers moi, son regard brûlant planté dans le mien.— « Alors qu’est-ce qu’il veut ? »— « Moi. »Le mot glisse entre mes lèvres comme une évidence. Raphaël se fige, sa mâchoire se contractant brutalement.— « Il ne t’aura pas. »Je m’approche de lui, posan
CassandraLa nuit est tombée depuis longtemps quand je sors de la voiture. La grande demeure de Gabriel se dresse devant moi, majestueuse et glaciale, baignée par la lumière blafarde des réverbères. Les murs en pierre sombre semblent respirer le danger. L’air est froid, chargé de cette tension sourde qui précède une tempête.Raphaël est à mes côtés, une main posée sur le bas de mon dos, comme pour me rappeler qu’il est là, prêt à bondir au moindre signe de menace. Il est tendu, son regard sombre balayé par une colère contenue. Je le sens prêt à exploser à la moindre provocation.— « Tu es sûre de vouloir faire ça ? » murmure-t-il en se penchant vers moi.Je hoche la tête, mes yeux fixés sur les grandes portes en bois massif devant nous.— « Je dois savoir ce qu’il cache. »— « Si c’est un piège… »— « Alors on tombera dedans ensemble. »Raphaël serre les mâchoires, mais il ne discute pas. Il sait que, quoi qu’il arrive ce soir, je n’ai pas l’intention de reculer.Un domestique ouvre l
RaphaëlLe silence après le départ de Gabriel est oppressant. L'air est lourd, chargé de tension et d'un parfum métallique de danger. Cassandra est toujours contre moi, son souffle court, sa main posée sur mon torse comme pour s'assurer que je suis réel. Mes doigts se resserrent doucement autour de sa taille.— « Il faut qu'on parte d'ici. »Elle hoche la tête, mais je sens son trouble. Ses yeux sont perdus dans le vide, fixant l’endroit où Gabriel a disparu.— « Cassandra… »Elle secoue la tête, comme si elle essayait de chasser une pensée.— « Il savait pour le pacte. Il savait… »— « On s’en fiche du pacte. »Je prends son visage entre mes mains, l’obligeant à me regarder.— « C’est toi que je veux. Rien d’autre n’a d’importance. »Ses yeux se voilent d’émotion. Mais derrière cette fragilité apparente, je vois la détermination qui la rend si forte.— « Il ne s’arrêtera pas, Raphaël. »— « Alors il faudra le briser avant qu'il n'ait la chance de frapper. »Son regard s’assombrit.—
CassandraLe vent nocturne fouette mon visage alors que nous quittons le club de Lucien. Raphaël marche à côté de moi, sa main fermement nouée autour de la mienne. Son pouce effleure distraitement ma peau, un geste protecteur, presque possessif. Il ne dit rien, mais je sens la tension dans son corps, cette énergie sombre qui palpite juste sous la surface.— « Tu es sûr de vouloir faire ça ? »Sa mâchoire se contracte.— « Tu crois que j’ai le choix ? »Je m’arrête et le force à me faire face. La lueur des lampadaires éclaire à peine son visage, dessinant les lignes dures de ses traits. Ses yeux sont sombres, l’ombre de la colère y dansant comme une menace contenue.— « Ce n’est pas une obligation, Raphaël. Si on fait ça… ça nous liera d’une manière irrévocable. Ce n’est pas juste un symbole. Ce sera pour toujours. »Il glisse une main dans mes cheveux, son front venant se poser contre le mien.— « Ce n’est pas une obligation, Cassandra. C’est une nécessité. »— « Pourquoi ? »Il inspi
RaphaëlLe silence dans la voiture est presque oppressant. Cassandra est assise à côté de moi, son visage éclairé par le faible halo des lampadaires qui défilent à travers la vitre. Son profil est tendu, le regard fixé sur l’obscurité de la nuit.Je sens encore le goût métallique du sang sur ma langue, la chaleur du lien qui s’est installé entre nous vibrant dans mes veines. C’est comme si une partie d’elle coulait désormais en moi, comme si je pouvais sentir son souffle même quand elle ne disait rien.Je jette un coup d'œil vers elle. Son poignet porte encore la marque fine de la coupure, une ligne rouge à peine visible. J’attrape doucement sa main et la porte à mes lèvres.— « Ça ne te fait pas mal ? »Elle secoue la tête.— « Ce n’est rien comparé à ce qui nous attend. »Je serre sa main plus fort.— « Gabriel ne pourra plus rien contre toi. Il ne peut pas briser un lien de sang. »— « Il le sait. »Elle tourne la tête vers moi. Ses yeux sont sombres, pénétrants.— « C’est pour ça
CassandraJe suis assise sur le lit, les genoux repliés contre ma poitrine, le regard perdu dans le vide. La chambre est plongée dans une pénombre oppressante, seulement éclairée par la faible lueur de la lampe de chevet. L’obscurité m’enveloppe, aussi lourde qu’un manteau trempé. J’ai l’impression de suffoquer.Ma mère.Gabriel a ramené ma mère d’entre les morts. Ou plutôt… quelque chose qui porte son visage. Ce n’était pas elle. Ce ne pouvait pas être elle.Et pourtant, cette voix… cette main froide sur ma joue…— « Cassandra ? »La voix de Raphaël me tire de mes pensées. Il est assis en face de moi, sur le rebord du lit, son regard sombre rivé sur moi.— « Dis-moi ce que tu ressens. »Je secoue la tête.— « Je ne sais pas. »— « Si, tu le sais. »Je ferme les yeux, sentant ma gorge se nouer.— « Je suis perdue. J’ai l’impression qu’une partie de moi a été arrachée. »Il s’approche, posant une main sur ma joue.— « Gabriel joue avec ton esprit. Il manipule tes souvenirs, tes émotion
LucienJe suis assis dans le salon, un verre de whisky à la main. La pièce est plongée dans une semi-obscurité, seulement éclairée par la lueur tremblante du feu dans la cheminée. Le crépitement des flammes emplit le silence oppressant.Je fixe le liquide ambré dans mon verre, mais mon esprit est ailleurs. Les images de cette soirée me reviennent encore et encore : Gabriel dans le couloir, le regard noir de Raphaël, la peur dans les yeux de Cassandra.Gabriel a franchi une ligne. Il a réveillé quelque chose que nous pensions tous enterré à jamais.— « Tu comptes rester là toute la nuit à broyer du noir ? »Je lève les yeux. Cassandra se tient dans l’encadrement de la porte, une robe fine glissant le long de ses hanches. Ses longs cheveux noirs tombent en cascade sur ses épaules, et son regard sombre est fixé sur moi avec une intensité qui me transperce.— « Je réfléchis. »Elle s’avance vers moi, pieds nus sur le tapis moelleux.— « Depuis quand Lucien Moretti réfléchit-il autant ? »
CassandraJe suis là, dans ses bras, mon corps encore brûlant des flammes de ce que nous venons de partager. Mon cœur bat encore la chamade, et chaque respiration que je prends semble chargée de ce qu’il m’a donné. De ce qu’il m’a arraché. J’ai toujours cru que je pouvais contrôler ma vie, que je pouvais choisir, que je pouvais fuir quand ça devenait trop intense. Mais lui, Raphaël, il m’a prouvé qu’il n’y a rien que je puisse faire pour empêcher ce qui s’éveille en moi. Ce désir brûlant, cette passion dévorante.Je me recule légèrement, me redressant dans le lit, observant son visage. Ses yeux, encore noyés de cette intensité que nous avons partagée, me regardent avec cette familiarité douce et pleine de promesses. Je veux l’éviter, fuir ce qui semble pourtant inéluctable, mais chaque parcelle de mon être me crie que je suis bien là où je devrais être. Avec lui. Pas seulement pour le moment, mais pour plus.Je caresse sa joue, mes doigts traçant les contours de son visage avec une do
RaphaëlJe la regarde, debout près de la fenêtre, les rayons du soleil effleurant sa peau. Elle semble presque irréelle, comme si le monde autour d’elle s’était suspendu, comme si tout prenait sens dès qu’elle était là, dans ma vie. Cassandra... Elle a ce don, sans même le savoir, de transformer chaque instant en quelque chose d’intense, d’important. Et pourtant, aujourd’hui, elle semble différente. Elle est calme, mais d’une manière que je n’ai jamais vue. Il y a une sorte de paix en elle, une décision qu’elle a prise sans retour possible.Je me permets de la regarder un peu plus longtemps, absorbé par la beauté de ce moment, par la simplicité de sa présence. Puis je la vois se tourner vers moi, son regard croisant le mien. Ses yeux sont pleins de promesses, mais aussi d'une fragilité que je ressens au plus profond de moi.« Bien dormi ? » J'essaie de briser le silence, de lui offrir une ouverture, quelque chose pour qu'elle se sente à l'aise. Sa réponse est une légère esquisse de so
CassandraLe vent souffle doucement à travers les rideaux ouverts, apportant avec lui un parfum de printemps qui flotte dans l’air. Il est presque tard, et le soleil se couche lentement, parant la pièce d’une lumière dorée. Mais dans mon esprit, il fait plus sombre qu’il ne l’a jamais été. J’ai repoussé ce moment trop longtemps, tenté de fuir cette vérité que je savais au fond de moi. Le temps m’a apporté une clarté nouvelle, mais aussi une décision lourde, une décision qui pèse sur mon cœur.Je regarde Raphaël. Il est là, à quelques pas de moi, attendant patiemment que je trouve les mots qui, je le sais, changeront tout. Il n’a pas cherché à me convaincre. Il m’a laissée choisir, et je l’ai observé, espérant trouver une raison de m’échapper de ce lien invisible qui m’attire pourtant vers lui. Mais chaque jour passé à ses côtés, chaque instant partagé, m’a convaincue que c’était lui. Lui qui m’avait donnée une autre chance. Lui qui, malgré tout, n’avait jamais cessé de croire en nous.
CassandraLe jour s’étire dans une lenteur que je peine à supporter. Mon esprit est encore agité par la dernière conversation avec Lucien, un écho de ses mots résonnant dans mon esprit. La souffrance de le voir partir, d’être celle qui a décidé de tout laisser derrière, me pèse comme un fardeau. Mais ce n’est pas le poids de la décision qui m’accable, c’est l’incertitude qui m’attend. Est-ce que j’ai fait le bon choix ? Est-ce que je pourrais vivre avec cette décision ?Je ferme les yeux, la chaleur du soleil effleurant ma peau, mais à l’intérieur, il y a une tempête. Une part de moi veut crier, briser tout ce que j’ai construit pour me libérer de cette douleur. Mais une autre part, plus calme, me dit de continuer, de ne pas regarder en arrière.Un bruit derrière moi me fait sursauter. Je me retourne, et je trouve Raphaël, debout dans l’encadrement de la porte, son regard posé sur moi avec une intensité que je ne peux ignorer.« Tout va bien ? » Sa voix est douce, mais il y a une inqu
CassandraJe suis frappée par la force de ses paroles. Un frisson me parcourt, mais je garde les yeux baissés, cherchant à rassembler mes pensées. C’est trop. Il me pousse dans mes retranchements, me forçant à faire un choix. Mais quel choix ?« Et si je te dis que je n’ai plus envie de choisir ? » La question m’échappe avant que je ne puisse la retenir. « Que je n’ai plus envie de jouer à ce jeu ? »Raphaël ne répond pas tout de suite. Il se tient là, silencieux, comme s’il pesait chaque mot avant de parler. Et puis, il s’avance un peu plus près, et cette fois, ses mains encadrent doucement mon visage, forçant mes yeux à se poser sur lui.« Alors fais-le pour toi. » Ses mots sont un souffle, presque une prière. « Ne choisis pas pour lui. Choisis pour toi. Parce que tu le mérites. »Les larmes montent sans que je puisse les retenir. Elles ne sont pas seulement de tristesse. Il y a de la colère, de la frustration, de l’impuissance. Et au milieu de tout cela, un désir inavoué. Un désir
CassandraJe me tourne brusquement. Raphaël. Sa silhouette se découpe dans l’encadrement de la porte, son regard perçant. Il me fixe intensément, presque à la manière d’un spectateur, comme si chaque émotion qui me traverse était une scène qu’il observait avec une curiosité non dissimulée.« Pourquoi es-tu là ? » Ma voix est plus froide que je ne le voudrais, mais je ne peux m’empêcher de le regarder, d’analyser son visage, ses traits, toujours aussi fascinants, mais aussi tellement complexes.« Parce que je sais que tu souffres. » Il s’avance lentement, chaque pas résonnant comme un défi. « Et parce que tu ne veux pas l’admettre. »« Je n’ai rien à te dire. »« C’est pour ça que tu me dis tout. » Il sourit légèrement, un sourire entendu. Il connaît bien mes mécanismes de défense, il sait que je lutte, que je me cache derrière des murs d’acier pour ne pas laisser mes émotions se déverser. Mais je n’ai pas envie de jouer à ce jeu. Pas ce soir.« Il est trop tard, Raphaël. »« Peut-être
CassandraLe vent souffle fort, comme si la ville elle-même voulait m’emporter, me tester, m’éprouver encore. Je n’ai pas l’habitude de cette solitude, pas après toutes les années passées à naviguer entre des hommes, des désirs, des ambitions. Mais aujourd’hui, ce vide est devenu un allié. Un vide que j’ai créé, un espace que j’ai ouvert pour moi seule. L’indépendance est un fardeau et une bénédiction, et pourtant, je m’y sens étonnamment bien.Je marche, presque sans but, mes pensées flottant entre ce que je suis devenue et ce que je pourrais encore être. Les décisions que j’ai prises se bousculent dans ma tête, se superposent à ce que j’ai ressenti avant. Il y a encore des échos de Gabriel dans mon esprit, des morceaux de Raphaël qui m’appellent, mais je les ignore. Je dois garder le cap, avancer, ne pas me laisser emporter par les vagues du passé.Mais, au détour d’une rue, je le vois. Lucien. Le visage marqué par les batailles, une lueur de colère froide dans ses yeux, mais aussi
CassandraJe me tais, le silence s’étire, et même à travers l'écran, je peux sentir son souffle lourd. Il sait ce que je veux dire, il le comprend, et, à ma grande surprise, je n'ai pas peur. Ni de la solitude, ni de l'avenir incertain. Parce que je sais que, même si cela me déchire, je choisis enfin de me libérer.« Je comprends, Cassandra. Je ne veux pas te forcer à choisir, mais sache que je serai là. Si jamais tu changes d'avis… »« Je n’ai pas à changer d’avis. C’est juste que je dois me retrouver d’abord. »J’entends la tristesse dans sa voix, mais aussi une forme de respect. Il sait que ce n’est pas la fin, même si c’est difficile.Je raccroche et laisse un dernier regard sur la fenêtre, l’obscurité de la nuit enveloppant ma silhouette. Une décision lourde, mais pleine de sens. J’ai choisi de ne pas me perdre dans une relation où je serais l’ombre de ce que je suis, à côté de l’autre. Ce ne sera pas Raphaël, ni Gabriel, ni un autre. Ce sera moi. Et c’est ainsi que je veux avanc
CassandraLes heures s’étirent après l’appel de Raphaël, mais une étrange sensation m'envahit. La paix n'est pas totale, mais elle est là, persistante, comme une lumière qui commence à percer les nuages sombres. Pourtant, mon esprit reste agité, les échos de ce passé, aussi douloureux soient-ils, résonnent encore en moi. Je sais que le chemin vers la guérison sera long, mais je ne peux plus attendre. Je ne veux plus.Je me lève du canapé, secouant les ténèbres de ma tête. Mes jambes se dirigent presque par instinct vers mon bureau, où des piles de papiers s’accumulent depuis trop longtemps. J'ai l’impression de fuir, de chercher à occuper mon esprit pour ne pas sombrer dans la mélancolie qui m’enveloppe. Mon regard se fixe sur le premier dossier que je prends, un projet sur lequel j'avais commencé à travailler avant que tout ne déraille. C'est une tâche simple, mais qui me demandait d’être présente, de me concentrer. Ce qui est exactement ce dont j'ai besoin.Je me plonge dans les chi