Pour vous situer, nous étions un jeudi matin. Pas n'importe quel jeudi. C'était le dernier jeudi de cours. Il me restait cette semaine et j'étais enfin en vacances loin du stresse des contrôles et j'avais hâte.
Pour une fois j'avais fait un effort et j'avais préparé mes vêtements du jour comme me l'avait conseillé tant de fois une fille de ma classe. Je me suis préparée en dix minutes et je me suis dirigée vers la cuisine où mon père avait préparé du pain. Ma mère partait tôt au travail et jusqu'à huit heures, il n'y avait que mon frère, mon père et moi.
Noé mangeait des céréales devant la télé et mon père faisait la vaisselle. Je me suis servie à mon tour quelques tartines que j'ai recouverts de beurre et de confiture de fraise.
« Tu commences à quel heure ?me demanda mon père.
-A huit heures.
-Tu veux que je te dépose au collège ?
-Non merci, ça va aller. Je vais marcher.
-Tu es sûr ?
-Oui, merci quand même.
-Okay. »
Mon père sortit de la cuisine et alla préparer mon frère. On avait de la chance. Notre maison était proche de tout. De l'école primaire, du collège, de la maternelle, du lycée, d'un arrêt de bus, de la gare, d'un magasin... On avait tout à porté de mains et la route pour aller au collège ne durait que dix minutes si je marchais à la vitesse d'un escargot.
J'ai fini d'avaler mon petit déjeuner et après m'être brossé les dents, j'ai chaussé mes chaussures, pris ma veste et mon sac et avant de partir, j'ai fait un bisous à mon père et à mon frère.
Une fois sur le palier, j'ai sortit mes écouteurs et j'ai lancé Lola Montez sur mon téléphone.
C'était mon père qui m'avait fait découvrir cette chanson comme beaucoup d'autres. Il a toujours aimé nous faire partager son goût musical sauf qu'à part mon frère personne n'appréciait vraiment le métal. J'avoue qu'il a tout de même réussit à me montrer quelques chansons pas mal. J'aimais marcher en écoutant de la musique. J'avais l'impression d'être dans ma bulle. Je n'entendais pas les bruits de l'extérieur mais je le voyais. Dans ces moments, j'avais tout le loisir de rêvasser.
Arrivée devant le collège, j'ai dû éteindre ma musique et ranger mon téléphone sinon je me le faisais confisquer. Je suis allée voir Lise, Lara, Léa, Louise et Camille qui étaient en groupe à part pour leur faire la bise.
Camille organisait souvent des événements comme des garden party dans son jardin et elle invitait tout le temps les mêmes filles : Lise, Louise, Clarence, Marie, Mathilde et moi.
Puis, j'ai pénétré dans l'enceinte du collège. Devant la porte, Manon et Caroline attendaient pour aller en sport. Je suis allée les voir et je leur ai fait la bise aussi.
Manon était la personne la plus gentille que je connaissais. Nous ne nous étions jamais vraiment parlées mais elle me faisait toujours la bise et dès qu'elle me voyait elle me souriait. Caroline quant à elle était dans ma classe d'euro anglais. Elle était très drôle et assez sympas. Je ne lui parlais pas beaucoup mais quand je suis partie en Irlande deux jours qui tombaient sur des jours de cours, elle fut la première à m'écrire et elle me demanda si j'allais bien parce qu'elle s'inquiétait pour moi. Elle croyait que j'étais malade, elle ne savait pas que j'étais en vacances chez des amis.
En entrant dans le hall, j'ai aperçu Lila et Ambre qui étaient entrain de discuter. Lila était nouvelle cette année et elle était dans ma classe. Le jour de son arrivée je fus la première à lui parler. Je suis allée tout droit sur elle et je lui avais posé pleins de questions. Elle était encore plus timide qu'Angéliqua. Mais au bout d'une semaine elle s'habitua à quelques personnes de la classe et se mit à parler sans gêne. Elle avait des délires chelous... Elle était devenue amie avec Anne. Je ne lui avais pas parlé depuis.
La prochaine personne à qui je fis la bise fut Vanessa. Elle était ma meilleure amie d'enfance mais nous avions été séparées en sixième et nous ne nous étions pas parlées jusqu'en troisième parce que nous nous sommes enfin retrouvées dans la même classe.
J'ai très vite aperçu Angéliqua qui était postée près des casiers et je suis allée à sa rencontre.
« Salut ! »
Ma voie lui fit légèrement peur mais elle se retourna avec un grand sourire. Elle était un peu plus petite que moi et elle avait de magnifiques cheveux blonds qui lui arrivaient à la taille. Moi, j'avais les cheveux coupés court et aussi lisses que les siens. Quand je passais beaucoup de temps au soleil, mes cheveux devenaient blonds mais quand je restait dans l'ombre, ils devenaient plus sombres.
« Coucou ! Ça va ?me demanda-t-elle.
-Oui et toi ?
-Oui. Tu as rendu ton autorisation de sortie signée ?
-Yep et toi ?
-J'ai oublié... »
Je me mis à rire.
« T'inquiète t'es pas la seule. Zoé l'a oublié aussi mais elle va imiter la signature de sa mère comme ça elle pourra le rendre. Et toi tu vas faire comment ?
-J'sais pas encore. »
Angéliqua était ma meilleure amie au collège. Elle était timide et elle ne parlait pas beaucoup mais elle était très attentionné et elle m'aidait dès qu'elle le pouvait.
« On va en quoi?demandais-je.
-Musique.
-Ça va. Tu as des projets pour les vacances ?
-Oui, je pars à Barcelone avec mes parents. Et toi ?
-Ce seront les premières vacances de ma vie où je ne ferai rien.
-Tu ne pars nul part ?
-Non ! Mes parents travaillent et mon frère sera au centre de loisirs alors je vais rester toutes les vacances à lire ou à dormir !
-Ça te dirait de sortir demain ?
-Oh... Désolée mais... Demain je dois aider mes parents à faire le ménage de la semaine et ce soir, c'est moi qui vais chercher mon frère. »
Je n'étais pratiquement jamais libre mais ça ne me gêné pas plus que ça. J'avais un emploi du temps très chargé et je consacrais tous mes temps libres à ma famille. Je n'aimais pas vraiment parler au téléphone et presque toutes de sorties que je faisais c'était avec Luna qui était ma meilleure amie mais malheureusement elle n'était pas dans mon collège.
Angéliqua n'eut pas le temps de répondre car c'est à ce moment que Marie et Julie décidèrent de nous rejoindre.
« Salut les filles!dirent-elles en cœur.
-Hey !les saluais-je. »
Marie et Julie étaient comme des sœurs jumelles. Toutes les deux avaient des yeux bruns avec des traces de vert et elles avaient toutes les deux des cheveux bruns bouclés qui leur arrivaient en haut du dos. Je me disais souvent que ça devait être génial d'avoir quelqu'un qui vous ressemblait comme deux gouttes d'eaux. Vous pourriez venir au collège habillées pareil et vous feriez des blagues à tous le monde mais je n'aimerais pas avoir une sœur jumelle. Je préférais me dire que j'étais unique sur Terre.
La cloche sonna et nous dûmes aller en cours. Le cours de musique passa très vite puisque tout ce qu'on avait à faire était chanter.
En histoire on a un peu parlé de la guerre froide même si on l'avait déjà vu. Durant le cours d'histoire, presque personne n'écoutait. Marie a passé tout le cours à lire et Julie dessinait. La moitié de la classe dormait et j'avais l'impression d'être la seule qui écoutait. Bien sûr je n'étais pas la seule mais c'était une impression. Et puis, je ne pouvais pas ne pas écouter même si je le voulais. J'étais juste en face du professeur. Et puis j'adorais l'Histoire.
Ma classe était réputée pour être la meilleure troisième, la plus calme. Ne vous méprenez pas. Les garçons de ma classe ne dérangeaient pas le cours mais c'était juste parce qu'ils rattrapaient leurs nuits.
La pause parut durer une minute. Le temps que j'aille poser mon sac et que je trouve Clara la cloche retentissait déjà et je dû me diriger en cours de maths. La prof de math était plutôt drôle et elle avait une tonne d'énergie. Il nous arrivait à quelques cours de passer toute l'heure à discuter avec elle mais on n'était pas en retard sur le programme car même le pire de la classe écoutait de temps en temps.
Puis vint la pause déjeuner. Je me suis assise avec Sabine, Mathilde, Sarah et Angéliqua. Nous mangions des frites ce jour là. Notre cantine n'était pas mauvaise et nous avions souvent des frites mais quand il y en avait c'était la folie. Les garçons de ma classe demandaient à tous ceux qu'ils connaissaient et même à ceux qu'ils ne connaissaient pas d'être sympas et de leur donner quelque chose. Rayan passa cinq fois à notre table pour nous demander soit des frites, soit nos yaourts.
Le cours de français arriva très vite. Autant avant je n'aimais pas le français, cette année on avait des sujets palpitants. Moi qui adorais écrire, j'étais servie. Lila qui était sur I*******m sur son téléphone avait oublié de le mettre sur silencieux et toute la classe, y compris la prof, put entendre la vidéo. Mais la prof de français était très sympas et elle aimait rigoler alors elle gronda Lila en rigolant, lui fit croire qu'elle lui confisquait son téléphone, puis elle lui dit qu'elle rigolait et lui ordonna de le ranger.
Après le cours de français, on devait avoir physique chimie mais la prof était absente alors on est partis en permanence. Je me suis assise à côté d'Angéliqua et on en a profité pour faire vite nos devoirs. Je les avais terminé très vite et j'ai ressortit mon carnet rose. La plupart des filles de ma classe ont toujours tenu un journal intime alors il y a quelques années j'avais essayé mais je m'en suis très vite lassée. Luna en avait un aussi ! Je lui en avais offert un nouveau pour son anniversaire. Mais moi je n'aimais pas écrire mes secrets et ma vie. J'avais l'impression qu'à n'importe quel moment, quelqu'un pouvait le trouver et le retourner contre moi. Alors je me suis réfugiée dans l'écriture. J'adorais inventer des histoires. C'était mon meilleur passe temps et j'écrivais toutes mes idées dans mon carnet rose que je ne prêtais à personne. Je ne le prenais que les jours où je savais que j'en aurait réellement besoin, de peur de le perdre. Bien sûr je n'avais pas qu'un seul carnet rose. J'en étais à mon onzième.
Ma dernière heure était un cours d'allemand. Il y a eut une courte époque de quelques semaines où je regrettais amèrement d'avoir choisit cette langue et je voulais absolument changer et faire espagnole à la place ce qui m'aurait permis d'être avec Clara mais si je n'avais pas pris allemand, je n'aurais jamais connu Julie ni tous les membres de ma classe et ça aurait été du gâchis.
On était en plein contrôle mais j'étais déconcentrée toutes les trois secondes par Victor qui me demandait mon aide. Victor et moi avions créé une alliance en quatrième et on s'aidait dès que possible car pour un raison qui nous échappait, les professeurs nous plaçaient toujours à côté. Adèle quant à elle, riait sur l'indiscrétion de Victor. Et Mickaël qui était caché de la prof par un potto, dansait.
La cloche retentit enfin et je pus me diriger vers le portail et quitter le collège. Je fis la bise à Angéliqua, à Marie et aux quelques filles de ma classe qui se trouvaient dans les parages et j'ai pris la route qui menait chez moi aux côtés de Emma.
« Plus qu'un jour à tenir...soupira-t-elle.
-J'ai l'impression qu'il y a dix minutes il était huit heures du matin.
-Oui, aujourd'hui c'est passé vite.
-Le temps a toujours était ce qui me passionnait le plus.
-Moi c'est les chaussures. »
On partit dans un fou rire. Arrivé à un embranchement, je dis au revoir à Emma qui partie à gauche et moi à droite. Je suis très vite arrivée devant chez moi mais je ne me suis pas arrêtée. J'ai dépassé ma maison et j'ai continué ma route quelques mètres plus loin jusqu'à l'école de mon frère.
Quand Noé me vit, il courra chercher ses affaires et il me fit un câlin puis il sortit ses dessins du jour.
« Regarde.
-Il est écrit quoi ici ? »
Sur une feuille était écrit en grand un espèce de quatre avec une barre en dessous suivit d'un O accroché à un H.
« J'ai écris Noé en Corée du sud.
-Ouah bravo, mais où as-tu appris à écrire en coréen?le questionnais-je intriguée.
-C'est une maîtresse qui m'a montrée. »
Un de nos points communs avec mon frère était qu'on faisait tous les deux du taekwondo (il arrêtera un an après), un art martial coréen et quand il parlait de sa maîtresse, il parlait sûrement de sa maîtresse au taekwondo.
« Et tu as passé une bonne journée?lui demandais-je.
-Oui.
-Tu as fais quoi ?
-J'ai dessiné. Tu sais ce qu'on a mangé aujourd'hui?me questionna-t-il.
-Je n'en ai aucune idée!avouais-je
-On a mangé du cordon bleu avec des frites.
-Ah, comme au collège.
-C'est vrai ?
-Oui.
-C'est à partir de quel âge le collège ?
-C'est à partir de onze ans. Tu y passeras à la fin de l'école primaire.
-Quand je serai au collège, tu seras une maman.
-Non, je ne serai pas une maman, mais je serai une adulte.
-C'est quoi la différence?demanda-t-il incrédule.
-Quand tu es maman, tu as un enfant et quand tu es adulte, tu as dix-huit ans ou plus.
-Mais c'est compliqué de calculer notre différence d'âge. Tu es née en milieu d'année et moi en décembre.
-Oui, c'est vrai.
-Tu feras quoi une fois que tu seras adulte?s'intéressa-t-il.
-Je ne sais pas encore, Noé.
-Tu veux que je t'aide?me proposa-t-il.
-Je t'écoute, que me proposes-tu ?
-Cuisinière ?
-Non.
-Astronaute ?
-Non.
-Scientifique ?
-Non.
-Prof ?
-Non.
-J'y réfléchirai... »
Arrivés à la maison, on s'assit directement devant l'ordinateur et nous regardions la suite de notre série préférée.
Ma mère rentra plus tôt que prévue et j'abandonnai mon frère pour lui préparer un café.
« Tu es rentrée tôt aujourd'hui...remarquais-je.
-Oui, je voulais rentrer plus tôt pour que tu puisses te préparer. »
Il m'arrivait de lire dans les pensées de ma mère mais là, je ne voyais pas du tout ce qu'elle voulait dire.
« Me préparer pour quoi?demandais-je hésitante.
-Écoute, avec ton père on a discuté et on s'est dit que ce ne serait pas très bien si tu devais passer toutes les vacances seule à la maison.
-Ça veut dire qu'on part en vacances ? C'est géniale ! On part où?demandais-je excitée.
-Non, pas on Otilia. Tu. Tu pars en Hongrie. »
Vous savez quand vous lancez une recherche sur votre ordinateur et que ça bug ? J'étais pareil.
« Quoi ? Mais pourquoi ? Ça ne me dérange pas de rester. Au contraire.
-Ma chérie, tu ne peux pas rester deux semaines seule. Et puis, tu n'y est pas allée depuis si longtemps... Tu pourras revoir la famille. On a déjà tout organisé. Tu vivras dans un hôtel à Szeged et tout ce qu'on veut c'est que tu prennes du bon temps. On t'a même inscrite à l'école. Ce sera génial tu verras. Tu voyages si peu... »
Je n'avais pas mis les pieds en Hongrie depuis six ans et je n'avais aucune envie de revoir ma cousine. Je continuais de parler hongrois avec mes parents mais je n'aimais pas voyager seule. En plus, la Hongrie était tellement loin... Mes cours d'histoire n'ont fait qu'aggraver les choses. Durant les deux guerres mondiales et même durant la guerre froide, la Hongrie était du côté des ''méchants'' d'après les français. Mes parents me parlaient souvent des hongrois mais je ne savais presque rien de leur histoire. Le seul roi hongrois que je connaissais c'était Mátyás Király. Bon au moins je connaissais l'histoire de la Révolution hongroise.
Je pesais le pour et le contre. S'ils avaient déjà tout organisé, je ne pouvais pas refuser... Pourquoi ne me l'annoncer que maintenant ?
« Pourquoi vous ne m'en avez pas parlé avant ?
-On voulait te faire la surprise et on ne savait pas comment tu allais réagir.
-Maman, tu dis toujours tout faire pour mon bien mais en quoi ce voyage va-t-il être bien?demandais-je agacée.
-Tu trouves ça nul pour l'instant mais une fois là-bas, tu ne voudras plus revenir!me rassurait-elle.
-Je pars quand ?
-Demain.
-Demain?demandais-je surprise.
-On a déjà appelé le collège et on les a prévenu que tu seras absente. Ta valise t'attend dans ta chambre, tu n'as qu'à la remplir.
-J'y vais pour combien de temps ?
-Un moi.
-Un moi ? Mais, les vacances durent deux semaines...
-Oui, on a prévenu le collège que tu seras absente deux semaines. »
J'ai quitté la cuisine et je me suis précipitée dans ma chambre. Ma mère ne m'avait pas mentit. Ma valise rose m'attendait bel et bien sur mon lit. Première chose à faire, j'appelais Angéliqua.
« Allô ?
-Salut, c'est Otilia.
-Coucou, pourquoi tu m'appelles ?
-Tu ne vas jamais me croire si je te dis que je pars en vacances finalement.
-Tu pars tous les ans en vacances. J'étais sûr que cette année ne sera pas différente !
-Mais écoutes moi jusqu'au bout. Je pars demain.
-Tu rates un jour de cours ?
-Pas seulement. Je ne viens pas demain mais je ne viens pas non plus deux semaines après la rentrée.
-Oh la chance ! Tu vas où ?
-En Hongrie.
-Vraiment ?
-Oui. Ma mère vient de me le révéler.
-Attends, tu pars demain et tu l'as sut maintenant ?
-Oui... Ma valise m'attend sur mon lit. Et ce n'est pas tout. Je pars seule.
-Tes parents et ton frère ne viennent pas ?me demanda-t-elle surprise.
-Non... Mes parents m'envoient pour pas que je m'ennuie.
-Tu vas habiter où ?
-Ils m'ont dit qu'ils ont déjà tout organisé et que j'habiterai dans un hôtel à Szeged.
-Ta cousine n'habite pas à Szeged ?se rappela-t-elle.
-Non, ils habitent à Deszk mais c'est même pas à cinq minutes de Szeged.
-Depuis quand n'es-tu pas allée en Hongrie ?
-Depuis six ans...soufflais-je.
-Tu vas sûrement t'amuser. »
C'était ce que venait de me dire ma mère il y a quelques minutes. Je n'avais pas envie d'entendre ça maintenant, j'avais appelé Angéliqua juste pour me plaindre.
« Je dois te laisser. Je dois me préparer.
-D'accord, bonne chance.
-Tu pourras me donner les devoirs et les cours s'il te plaît ?
-Bien sûr.
-Merci.
-De rien bisous. »
Je devais m'y faire. J'ai sortit de mon armoire tous mes vêtements que je voulais emporter et je les ai placé dans ma valise suivit de mes chaussons et de ma trousse de toilette.
Une fois fait, je me suis assise à mon bureau et j'ai commencé à dresser la liste de tout ce dont j'aurais besoin pour aller là-bas. J'adorais ranger. C'était bizarre dit comme ça mais j'adorais faire mes valises, ça me donnait un avant goût des vacances. Ces vacances ne m'enchantaient guère. Je comprenais mes parents, ils m'avaient prévenus seulement la veille pour que je n'ai pas le temps de réfléchir. Ils me connaissaient mieux que je ne le pensais. Un frisson me parcourra le dos. Des souvenirs.
Avant, il m'arrivait de rester en Hongrie durant deux mois seule, sans mes parents, avec ma... Mon cœur se serra. Mes yeux s'embrumèrent et ma gorge se noua. Je me mis à secouer la tête pour chasser toutes les pensées qui m'envahissaient et je reportais mon attention sur ma liste.
La sonnerie de mon téléphone attira mon attention. Joshua m'avait envoyé un snap. J'ai ouvert ma porte-fenêtre qui ouvrait sur mon balcon et je me suis penchée en faisant bien attention de m'agripper à la rembarre. J'ai levé la tête autant que ma peur du vide me le permis et je vit la tête de Joshua sur le balcon au dessus.
« Je te voies!cria-t-il en rigolant.
-Salut!répondais-je.
-Tu viens samedi ?
-Non. Je serais pas en France.
-Jure ! Tu seras où ?
-En Hongrie !
-Ah ouais ? Tu m'abandonne ? Comme ça !
-Mdr. »
Nous discutâmes quelques secondes de choses banales puis je mis fin à notre échange et nous continuâmes à parler sur Messenger.
Une fois ma liste terminée, je me suis mise à rassembler le tout. Ma tablette, mes chargeurs, de l'argent hongroise que j'avais mis de côté et que mes parents m'avaient donné, Guerre et Paix, mon carnet rose, deux stylos... Et pour finir, Hamilton.
Hamilton était une peluche que mes parents m'avaient achetés à Disney land. C'était une journée mémorable. Repas dans ratatouille, manèges meilleurs les uns que les autres, spectacles ahurissent et bonheur d'être tous ensemble. Hamilton n'était pas une peluche à mes yeux. Il faisait partit de la famille. Je l'emmenais partout avec moi. Il était déjà venu en Irlande et à Londres. Il me soutiendrait même en Hongrie. Mais il y avait aussi une autre raison pour que cet ours soit si important à mes yeux...
Mon père m'avait expliqué que je devais être à l'aéroport deux heures avant et que la route durait environ une heure et demi. Je devais donc me lever quatre heures avant le départ de mon vol pour être sûr de l'avoir.A six heures, mon réveil sonna et je dû m'extirper du lit. Je n'avais pas faim donc je me suis juste habillée, peignée et brossée les dents.Mon père descendit mes valises dans la voiture pendant que je disais au revoir à ma mère.« Tu vas nous manquer mais amuses toi.-Vous allez me manquer aussi mais ne t'inquiète pas, je vais vous appeler tous les soirs.
J'ai discuté poliment avec ma cousine et ses parents le temps du voyage et ils ont décidé de m'emmener chez eux pour me donner à manger avant de me déposer à l'hôtel. Je devais avouer que c'était assez gentil de leur part. Mais j'étais horriblement mal à l'aise. J'avais l'impression que mon âme était détachée de mon corps.Leur maison avait été peinte en jaune récemment. Elle avait beau n'avoir qu'un seul étage, c'était la maison la plus décoré et la plus grande que je n'avais jamais vu. Il y avait un grillage marron très étrange qui entourait toute la maison et cette dernière possédait une terrasse immense en béton d'où on pouvait accéder à l'entrée.
C'était mon deuxième jour en Hongrie. J'avais très bien dormi cette nuit jusqu'à ce que des cauchemars ne me réveillent à trois heures du matin. Pourtant je ne faisais plus de cauchemars depuis quelques mois. Pendant quelques secondes je ne savais pas où j'étais et c'était assez terrifiant. J'avais pourtant réussi à me rendormir sans trop de problèmes et je me suis de nouveau levée à sept heures trente en pleine forme.Je suis descendues pour le petit-déjeuner et Zita m'attendait à la même table sauf que cette fois, elle ne m'avait pas pris de quoi manger. J'ai pris un bol que j'ai rempli de céréales et de lait et je me suis assise en face d'elle.« Bonjour...dis-je sur un ton qui ressemblait plus &ag
Je connaissais la route par cœur. Ce n'était pas très compliqué, je n'avais qu'à aller tout droit. Le grillage avec le chien, la maison grise et enfin... La sienne. Une magnifique maison orange et au toit rouge dont la terrasse était camouflée par un portail brun. Mais je savais ce qu'il y avait derrière ce portail. Tous les ans, mes parents le repeignaient pour que ça reste jolie.J'ai longé la maison et je suis entrée sur le terrain de foot qui se trouvait à côté. La maison et le terrain étaient séparés d'un seul grillage à travers lequel on voyait tout et qui comportait des fentes. Ce n'était pas celui où j'avais croisé Napsugár mais il lui ressemblait. Surface grise avec quatre paniers et deux cages de foot. Ce qu'elle avait en plus &
J'avais les paupières lourdes mais je ne pu me rendormir à cause de la lumière qui inondait la pièce à cause des volets que j'avais oublié de fermer. Je me suis donc levée et je me suis préparée lentement avant de descendre pour prendre mon petit déjeuner. J'ai opté pour une robe vu la chaleur qu'il faisait. Je mettais rarement de robes mais j'en avais trois que j'adorais. J'en avais deux bleues et une noir, j'ai pris la bleu la plus courte.Arrivée en bas des escaliers, je ne me suis pas dirigée vers la cantine mais je suis sortie. J'avais envie de manger quelque chose de sucrée dans un cukrázda ce matin. Je n'allais pas non plus partir trop loin pour éviter de me perdre.Je suis tombée sur un cukrázda dans les
Je suis restée plantée devant l'hôtel à réfléchir. Un rire me ramena vite sur terre. Je me suis retournée et je suis tombée nez à nez avec András.« Encore perdue?riait-il.-Figure toi que non... »Il arqua les sourcils dubitatif. Je n'aimais pas sa manière supérieur de me dévisager.« En es-tu sûr?insista András.-Parfaitement sûr ! Je viens tout juste d'être invitée à manger chez ma cousine. »Je ne savais pas pourquoi je lui avais tout avou&eac
Le lendemain matin j'étais horriblement fatiguée. Chez les hongrois, la vie commençait beaucoup plus tôt qu'en France. Les boutiques françaises ouvraient à quoi ? Neuf, dix heures ? En Hongrie c'était six. A six heures tout commençait. Les boutiques ouvraient, les oiseaux chantaient, le soleil se levait et le petit-déjeuner était servit à la cantine. Je commençais à m'habituer mais j'avais quelques cernes bien visibles. Je me demandais comment j'allais faire pour me réadapter à la vie parisienne...J'avais décidé de rester dans ma chambre toute la journée. Ne me demandez pas pourquoi. J'étais fatiguée et j'avais envie de rester dans mon lit et de regarder la télé. Je vous épargne donc un long récit dans lequel je vous d&eac
Je ne sais pas ce qui m'a prit mais la déprime m'assaillit. Je n'avais nullement envie de sortir. J'étais heureuse d'avoir revu Napsugár et Gábor mais les souvenirs... Je me rapprochais involontairement de Zita et je ne voulais pas lui pardonner. Mes parents et mon frère me manquaient et l'idée de devoir rester encore plus de trois semaines m'abattit. Le jour suivant s'est donc déroulé exactement de la même manière que la veille.Comme si elle lisait dans mes pensées, ma mère m'appela.« Hallo ?-Oti ? Ça va ?-Je suis enfermée dans ma chambre...-Comm
Les autres se sont changés dans des cabines puis nous avons trouvé des transats pour poser nos sacs. Moi j'avais déjà mon maillot sur moi. Fidèles à leur promesse, Liza et Aliz étendirent leurs serviettes et s'allongèrent pour bronzer. Quant à moi, je me précipitais avec les autres dans l'eau qui n'était ni chaude ni gelée. Au départ nous restions prêts des transats et nous nous éclaboussions mais l'eau n'arrivait qu'à ma taille. Lajos avait amené un matelas gonflable que nous avions mis dans l'eau et nous nous amusions à monter dessus et à sauter dans l'eau ou à nous faire renverser. Levente et Adorján sortirent d'un coups de l'eau et sortirent de leur sacs deux pistolets à eaux que nous n'avions pas vu jusque là. Il rentrèrent dans l'eau pour les charger puis se dirigèrent vers Liza et Aliz qui étaient en pleine discutions avec des garçons en combinaison. Levente et Adorján les arrosè
Je me suis réveillée tôt et après m'être préparée j'ai vérifié une dernière fois le contenu de mon sac. Je suis descendue cinq minutes avant notre rendez-vos avec Andris et je n'ai pas oublié de mettre mon téléphone et mes clés en lieu sûr.Les premières lueurs du soleil commençaient déjà à se montrer quand Andris apparut dans l'entrée. La forte lumière orange m'empêcha de le regarder et je dû détourner mes yeux. Il me tendit son bras et on sortit le regard fixé sur nos chaussures.« Tu as tout?me demanda-t-il en chuchotant.-Oui !-
« Zita je te cherchais. Il faut que je te dise quelque chose.-Quoi ?-J'ai promis à Zsúzsa néni de t'en parler immédiatement !-Quoi?redemanda Zita inquiète.-Demain, il n'y a pas de rendez-vous. C'est annulé.-Comment ça ?-Non, c'est pas vraiment annulé. Ça a été déplacé on va dire...répondit Andris.-Comment ça?insista Zita.-J'ai vu Zsúzsa néni
Le lendemain matin, j'étais assez fatiguée à cause de la fête de la veille. Je suis descendue manger et alors que je buvais du lait, ma cousine m'envoya un sms. J'en fis presque tomber mon verre. On avait rendez-vous avec la directrice de l'école de ma cousine dimanche. Sauf que dimanche j'allais au Balaton... Dimanche rien n'était ouvert... Je n'allais pas non plus voir le mal partout... Je me suis convaincue que Pamela était sympa de m'arranger une rencontre avec sa directrice alors j'ai juste répondu :« On ne peut pas la voir aujourd'hui ?-Elle ne travaille pas dimanche en générale, elle s'est libérée pour nous.-
J'ai enfilé des chaussures de sport et je suis descendue au terrain de foot où j'avais croisé Napsugár pour la première fois durant ces vacances. J'ai fait la bise à tout le monde.On a formé les équipes et Andris et moi avons décidé d'être défenseurs pour que je puisse lui raconter tranquillement les dernières nouvelles.« Les anglais sont partis ce matin.-Quels anglais ?-Ashley et Nathan. »Andris renvoya un ballon devant puis il se replaça à mes côtés.
J'ai reçu un message de la part d'Andris comme quoi on se retrouvait avec tous les hongrois pour un foot ce matin. Mais avant je devais absolument parler à Ashley durant le petit déjeuner et dire au revoir à Nathan. Il était trop tôt pour descendre manger alors je suis allée toquer à la porte d'Ashley. Elle m'ouvrit.« Otilia ! J'en suis à la moitié du livre!déclara-t-elle fière.-Je dois te parler...-Euh... Okay... Tu veux entrer ?-Non, tu dois être la seule à entendre. »Ashley fe
« On ne devrait pas acheter de ticket ?-J'en ai acheté un pour toi!répondit Napsugár en me tendant un ticket avec un koala dessus.-Oh, merci mais je vais te rembourser.-Non ! Ce n'est rien. »J'avais raison. Le zoo était devenu cent fois plus grand qu'il y avait six ans et il y avait des centaines d'animaux ! Nous sommes restés une dizaine de minutes devant les girafes et les tigres et nous avons passé au moins une demi heure devant le panda roux.
J'étais réveillée par mon téléphone que j'avais oublié de mettre en mode avion. Andris venait de répondre à mon sms. Je l'avais invité à venir manger avec moi pour midi. Je me souvenais d'un super restaurant de hamburgers géant que j'avais adoré quand j'étais petite. J'avais fait des recherches et il existait encore ! Sur les photos, il semblait être resté le même.« D'accord avec plaisir. Je viens te chercher à l'hôtel.-A quelle heure ?-Tu es debout ?-Je suis encore au lit. Je viens de me réveiller.
Je n'avais pas vraiment faim alors j'ai juste pris une pomme et je me suis rendue chez Andris. Il m'ouvrit et on est montés dans sa chambre pour faire une liste de ce dont j'aurai besoin et aussi pour parler.« Alors quoi de neuf?me demanda-t-il.-J'ai joué à la détective hier.-Vraiment ?-Ouais!affirmais-je fière.-Tu as trouvé qui était le tueur ?me demanda Andris en souriant.-Quoi ? Non... J'ai suivit Jared et Zita.