Clara observait, incrédule. Léo a contourné la tête de la voiture et y est monté.Se jouait-il d'elle ?N'était-ce pas lui qui craignait de ne pas pouvoir divorcer ? Depuis quand était-ce elle ?C'était presque comique !Charles demeurait près de la voiture, fixant Léo avec perplexité. Puis, après un court moment, il s'est adossé à l'avant du véhicule, les bras croisés sur sa poitrine, un sourire impuissant flottant sur ses lèvres.Aimait-il Clara, ou ne l'aimait-il pas ?Clara a posé son regard sur Léo installé au volant, sachant pertinemment que l’attitude dure n'était pas efficace avec lui. Elle a décidé donc d'opter pour la douceur.Arborant un large sourire, elle a déclaré d'un ton sérieux : « Je suis touchée par tes bonnes intentions. Mais Charles est venu me chercher. Je ne peux décemment pas le laisser seul, ce serait peu convenable. »Léo a levé les yeux pour croiser ceux de Clara.Elle était magnifique lorsqu'elle souriait, tel un souffle léger venant caresser la peau.« Alor
Charles n’est pas parti.Plus Clara résistait, plus Léo hésitait à la laisser sortir.« Reste tranquille », lui a-t-il rappelé d'une voix froide, avant d'appuyer sur l'accélérateur.La voiture de sport a démarré en trombe, comme si elle provoquait Charles.Exaspérée, Clara s’est sentie obligée d'envoyer un SMS à Charles pour s'excuser.Charles lui a répondu poliment : « Ce n'est pas grave, c'est moi qui suis en retard. »Face à cette situation, Clara s’est sentie encore plus désolée.Charles était véritablement stable émotionnellement, une qualité qui le rendait parfait pour être son alter ego. Mais pour Clara, aimer quelqu'un d'autre semblait insurmontable.En y pensant, elle ne pouvait s'empêcher de jeter un regard en direction de Léo.Il conduisait la voiture, les sourcils légèrement froncés, tout son corps dégageait une aura de détermination. Peut-être est-ce l’intensité de son regard qui l'a incité à croiser son regard.Clara, le regard perdu dans l'horizon à travers la fenêtre, r
« Léo, Clara ? » La voix de Marie s’est faite soudain entendre derrière eux.Clara et Léo, se sont tous deux retournés ensemble. Ils ont découvert Marie vêtue d'une blouse blanche, une tasse de café à la main.Le visage de Marie s’est figé quelques instants, elle s’est mordillée la lèvre. Pas étonnant qu'elle n'ait pas pu joindre Léo au téléphone tôt le matin, il a accompagné Clara à l'hôpital ! Que faisait-il ? Il conservait encore l’obsession pour son ex ?« Je vous dérange, non ? » a demande Marie d’un ton plein de jalousie.Léo lui a expliqué immédiatement : « Non, je l'ai accompagnée pour changer le pansement. Tu sais, elle s'est blessée à la fête d'anniversaire l'autre jour. »Clara fixait Léo, le maudissant mentalement d'être un homme infidèle.Marie, visiblement agacée, s’est efforcée de dire en souriant : « Grâce à l’aide de Clara, sinon… »« Il t'a menti ! » Clara pris la parole avec détermination, interrompant Marie.Léo a tourné immédiatement la tête vers Clara, ses yeux
Vêtues de blouses blanches et immaculées, ils émanaient une aura de professionnalisme et de détermination. La figure dominante du groupe, une femme d'une trentaine d'années, était la chirurgienne cardiaque en chef, parachutée dans ce service il y a un an. Son nom résonnait dans les couloirs comme une légende : Nina Larmeir, surnommée la « Démone ». Froide et incroyablement compétente, elle imposait le respect par son aura.C'est avec elle que Clara faisait son stage.Nina examinait les dossiers des malades lorsqu'elle a aperçu Clara, qui lui a fait un signe de tête. « Mme Larmier ! » l'a-t-elle interpellée.Un léger grognement a échappé à Nina et elle a répondu : « Vous êtes nouvelle ici, n'est-ce pas ? Attendez-moi dans mon bureau. »Elle a poursuivi son chemin avec une assurance qui ne laissait place à aucun doute, laissant dans son sillage une atmosphère de détermination.Pendant que le groupe avançait majestueusement, Clara se tenait discrètement contre le mur, observant la foule s
« Clara, nouvelle dans notre service. Tout le monde peut faire connaissance. »Dans la salle de section, Nina a pris une gorgée d'eau et a posé la tasse avant de regarder Clara. Les cheveux de cette dernière, maintenus par un chouchou, étaient soigneusement agencés. Elle portait ce jour-là une chemise rose pâle, délicate, cachée sous un manteau blanc immaculé, lui conférant une allure à la fois décontractée et élégante.Tout le monde a applaudi chaleureusement pour souhaiter la bienvenue, sauf Faustin qui l’a balayé par un regard ironique : « Autrefois, c'était Marie, à présent c'est Clara. Sommes-nous donc un sanctuaire ici ? Je n’accueille pas les gens incompétents. »Ces paroles à peine prononcées, la porte s'est ouverte pour laisser apparaître Marie, debout dans l'embrasure.Faustin a lancé un regard blasé à Marie et s’est massé les tempes, manifestement agacé.Marie… Clara… ces deux noms le hantaient comme un cauchemar. Chaque année, d'éminents médecins aspiraient à rejoindre leu
Jonathan scrutait la foule, son visage beau mais glacial, dénué d'expression. Il a répété les paroles de Chloé : « À tous, voici les pâtisseries que Mme Gasmi a préparées pour nous. Elle espère que Mlle Clara ne vous cause pas de souci. »Les gens ont secoué la tête avec indulgence : « Bien sûr ! Tout va bien. »Marie, observant la scène, a froncé les sourcils, un malaise naissant dans son cœur. Pourquoi toute cette fanfare ? Clara aimait vraiment se montrer prétentieuse, tout comme elle le faisait au lycée !Après avoir fini son explication, Jonathan s’est adressé à Nina avec insistance : « Mme Larmier, Mme Gasmi a mentionné aussi qu'elle prévoyait de vous rendre une visite spéciale une autre fois ! Elle veut vous remercier en personne. »Nina a avalé sa salive, excitée par ces paroles.Chloé était une légende dans le domaine médical ! Elle allait lui rendre visite en personne ? C'était trop beau pour être vrai, non ?« Elle a aussi souligné que vous êtes très occupé. Elle nous a dema
Quelques délices importés étaient également offerts pour agrémenter le moment. Au moment de partir, Pascal a annoncé : « Dorénavant, des friandises seront livrées chaque lundi. »Alors que la diversité des collations emplissait peu à peu le bureau, les médecins se sont surpris presque à se demander si tout cela était réel.Marie scrutait intensément les objets sur la table, puis, dans un geste de frustration, elle les a balancés rageusement dans la poubelle.La flatteuse de Marie était sur le point de l'imiter lorsqu'une voix s'est élevée : « J'ai cherché ce foulard en soie sur Internet, il est très cher, valant des dizaines de milliers d'euros. »« Et ce parfum est une édition limitée, difficile à se procurer. »À ces paroles, Viviane a figé son geste, avalant péniblement sa salive. Si le café et les viennoiseries étaient de peu de valeur à ses yeux, le dilemme a surgi face à ces objets précieux.Marie fixait intensément Viviane, se demandant ce qu'elle avait en tête. Voulait-elle co
Chloé : « As-tu reçu les cadeaux ? Assure-toi de bien représenter la famille à l'hôpital, ne nous déshonore pas ! »Clara a fait une moue, « Ne t'en fais pas, je sais ce que j'ai à faire ! Je ne te décevrai pas ! »Théo : « Même si je suis un peu déçu que tu n'aies pas repris l'entreprise familiale, je te soutiens de faire ce que tu aimes. Je n’hésiterai pas à te donner des faveurs nécessaires ! Si ce travail ne te plaît plus, rentre hériter mon entreprise ! »Théo rêvait toujours que Clara hériterait son entreprise.Le regard de Clara s'est adouci, mêlant impuissance et gratitude. Cindy : « Ma chérie, travaille bien. Je suis fière de toi ! »Clara a souri, véritablement émue.Mais où est passé son grand-père Augustin ?Clara : « @Augustin, Grand-père, qu’est-ce que tu fais ? »Augustin lisait ces messages avec ses lunettes. Voyant Clara le mentionner, il a envoyé un message d'agacement : « Je comptais te demander une breloque porte-bonheur pour ta réussite professionnelle, mais ta g
Clara semblait résolue à empêcher Léo de perturber l’équilibre familial. Elle se tenait entre lui et la porte, comme un rempart silencieux contre tout intrus.« Bonsoir, M. Robert ! » Théo s’est empressé de se redresser, une pointe de sarcasme perçant légèrement son ton habituellement courtois.« Bonsoir… » Léo s’est incliné légèrement, un geste élégant mais empreint d’une profonde tristesse. En même temps, il essuyait délicatement les larmes qui perlaient au coin de ses yeux.Théo, observateur de nature, a perçu immédiatement l’atmosphère étrange entre les deux, ce non-dit pesant qui flottait dans l’air. Son regard s’est attardé un instant sur les yeux rougis de Léo, mais il n’a pas analysé davantage la scène ; il s’en est détourné rapidement pour revenir à la situation présente.« C’est un véritable plaisir de vous recevoir à cette heure tardive, veuillez entrer », a dit Théo, en faisant un geste élégant vers l’intérieur de la maison.L’invitation a semblé aussi inattendue pour Clara
L’homme la fixait intensément, ses yeux débordant d’émotions infinies. Un silence profond s’est installé entre eux, aussi lourd que la nuit.Clara le percevait, comme elle avait toujours perçu les silences entre eux : cet homme n’avait jamais compris ce qu’était véritablement l’amour.Il était l’héritier d’une grande famille, et ses « je suis désolé » successifs n’étaient que des excuses sans cœur, des paroles vides. C’était un processus qu’il accomplissait mécaniquement, sans véritable émotion.« Tu gères ton mariage comme une entreprise, en exigeant tout, mais sans jamais réaliser que le mariage a besoin d’être entretenu avec amour. Le mariage exige de la patience et de la sincérité, alors que la gestion d’une entreprise est une question de stratégie, de recherche de résultats et d’avantages, et que tout ce qui intéresse tes employés, c’est leur salaire. As-tu déjà pensé aux exigences de ta femme ? »Elle a soupiré profondément, sans même remarquer qu’une larme s’échappait discrèteme
Les yeux de Léo se sont embués un instant, comme si des mots restaient bloqués dans sa gorge, et il a tendu la main, hésitant, pour saisir celle de Clara. Clara l’a fixé intensément. Elle a senti la chaleur de son corps envahir l’espace entre eux, et un tremblement discret s’est emparé de son cœur, qui s’est mis à battre la chamade. Ses yeux ont croisé ceux de Léo, et pendant un instant, elle a perçu qu’une lumière tremblotante, proche de la larme, s’y reflétait.Dans la seconde qui a suivi, Léo a ouvert légèrement ses lèvres, sa voix à peine plus qu’un murmure. Il semblait aussi fragile qu’une bouffée de fumée : « Clara, me détestes-tu à ce point ? » Il a posé cette question d'un air presque pathétique, mais au lieu de la rendre plus douce, Clara s’est faite encore plus froide : « Oui, je te déteste. »Léo, les sourcils froncés, a laissé échapper un soupir amer : « Tu veux que je disparaisse de ta vie complètement ? » Un éclat d’autodérision a brillé dans ses yeux sombres, comme une
« Clara, à quelque titre que ce soit, il est impératif que je sois ici aujourd’hui. » Léo a prononcé ces mots avec une raideur évidente, tentant de reprendre contenance après l’émotion qui l’avait saisi.Il savait pertinemment que Clara le détestait, que la famille Gasmi ne lui réservait aucun accueil chaleureux. Cependant, il se devait tout de même d’être présent pour marquer l’anniversaire de Théo, d’une manière ou d’une autre.Christophe, toujours en retrait, a pris la parole en faveur de Léo : « Mlle Gasmi, aujourd’hui est l’anniversaire de votre père. Nous devons absolument être là pour le célébrer. » Clara a lancé un regard glacial à Christophe, un regard qui en disait long sur l’indésirable intrusion de ses paroles. Christophe s’est tu aussitôt. Léo, d’un geste discret, lui a ordonné de poser les cadeaux qu’il portait et de rentrer l’attendre dans la voiture. Christophe a acquiescé sans protester, s’excusant brièvement auprès de Clara avant de s’éloigner.Léo l’a fixée de nouv
Se pourrait-il que Clara ne soit pas la fille biologique de la famille Gasmi ?Les pensées de Jacqueline se sont dissipées aussitôt, comme emportées par un souffle léger. Alors qu’elle se perdait dans ses réflexions, une voix claire et soudaine l’a tirée de son état songeur : « Jacqueline, viens ici ! »Elle s’est aussitôt précipitée : « Qu’est-ce qui ne va pas, mamie ? »Chloé lui a tendu son téléphone portable. Elle a montré du doigt l’image et a demandé : « Qui est-ce ? Vous avez été photographiés par les paparazzis. Est-ce que vous sortez ensemble ? »L’article sur l’écran disait :« Nolan et Jacqueline aperçus dans la même voiture, Nolan a raccompagné Jacqueline chez elle, sont-ils amoureux ? »Jacqueline a rougi, un peu gênée, mais elle s’est hâtée de répondre : « Non, c’est un malentendu. C’est juste qu’après le travail, il a gentiment proposé de m’accompagner chez moi. C’est tout. »Cependant, au fond d’elle-même, elle devait bien admettre que Nolan était effectivement un homme
Le lendemain, l’anniversaire de Théo est arrivé comme prévu. La maison des Gasmi baignait dans une ambiance festive, les décorations chatoyantes étaient soigneusement disposées un peu partout, rappelant aux invités que l’événement n’était autre que l’anniversaire de Théo, mais aussi, par leur éclat, un message clair : ici, on célébrait dans une joie éclatante.Clara, vêtue d’une robe blanche au style sportif, les cheveux relevés avec simplicité, s’affairait dans la cuisine avec Cindy. En plus des membres de la famille Gasmi, plusieurs amis proches de Théo étaient venus présenter leurs vœux, par exemple les parents d’Esmeralda.Dans le salon, Chloé était assise sur le canapé, accompagnée d’Augustin. Dès qu’ils ont aperçu un invité, ils se sont levés simultanément, un sourire de politesse sur les lèvres.Clara, en se dirigeant vers les parents d’Esmeralda pour leur verser un verre d’eau, a repensé à ce que lui avait dit Esmeralda quelques heures plus tôt. Son avion atterrissait à huit he
Clara a laissé échapper un sourire léger, teinté d’une impuissance évidente. L’humour de Théo avait toujours ce don de la faire rire aux éclats. « C’est une bonne idée ! » a approuvé Cindy, le sourire aux lèvres.Clara a levé les yeux, surprise. À ses yeux, Sally avait toujours été une femme mature, posée. Il était donc étrange de la voir se rallier à ce genre de farce.« Vous allez vraiment mettre Léo à la porte avec les cadeaux qu’il a apportés ? » Clara s’est étonnée, son regard exprimant un mélange de surprise et de légers reproches, « je suis vraiment impressionnée alors. » De toute façon, elle les avait déjà prévenus de l’éventuelle présence de Léo à l’anniversaire de son père, et pour ce qui était de leur réaction demain soir, elle avait décidé de les laisser gérer la situation à leur manière.« J’ai une idée », Théo a adopté soudainement un air plus sérieux, l’ombre d’un plan brillant dans ses yeux.Clara et Cindy ont échangé un regard curieux, attendant la suite. Théo a alo
Léo était toujours là, près de sa voiture. Il l’a regardée s’éloigner, sa voiture traversant lentement le paysage. La vitesse à laquelle elle conduisait était telle qu’il n’avait même pas le temps de distinguer les traits de son visage.Son regard s'est posé ensuite sur le bouquet de roses rouges abandonné dans la poubelle. Un sentiment étrange et douloureux s’est éveillé en lui. Il a réalisé avec une pointe de tristesse combien il était difficile de poursuivre quelqu’un, de courir après un amour qui semblait si lointain. Il s’est demandé, dans un élan d’émotion, si, par un étrange retournement du temps, il aurait pu se glisser dans la peau de Clara et observer de près les années qu’elle avait traversées, seule, abandonnée par lui...Adossé contre le flanc de la voiture, il a baissé les yeux, laissant échapper un soupir. Dans ses pensées, l’impuissance et la confusion se mêlaient dans une danse silencieuse de torture.Finalement, il s’est décidé à retourner à sa voiture. Il en a tiré u
« Clara, que faudrait-il pour que tu acceptes les fleurs que je t’offre ? » Léo s’est avancé vers elle, son ton doux, mais une pointe d’impatience dans ses yeux.Le vent effleurait délicatement son visage ce soir-là, et même sa voix semblait se teinter d’une tendresse insoupçonnée, comme portée par la brise nocturne.Clara a secoué lentement la tête, son regard glacial : « Je n’accepterai plus jamais de fleurs de ta part. »Léo, homme intelligent, a immédiatement compris la portée des paroles de Clara. Il ne s’agissait pas seulement d’un rejet des fleurs, mais d’un rejet de lui-même. Dans sa vie, il semblait qu’elle ne pourrait plus jamais l’accepter.Pour certaines âmes, l'amour une seule fois, une seule blessure, suffisaient à tout effacer. Il n’est pas nécessaire de continuer à souffrir.« Mais je veux réessayer... » Léo lui a tendu de nouveau le bouquet de fleurs.Clara a esquissé un léger sourire. Elle a pris les fleurs d’un geste presque mécanique, sans empressement, mais d’une f