Dès le départ de Clara, Marie a sorti son téléphone portable d'un geste précis. Elle a composé un numéro, son cœur battant avec une impatience croissante.« Tu as les nouvelles sur le Saussurea ? À qui appartient-il désormais ? » Sa voix trahissait une urgence mêlée de frustration.À l'autre bout du fil, l'homme semblait désemparé, « Mlle Leroux, j'ai tout fait en mon pouvoir, mais en vain. »Il se demandait aussi comment un objet aussi mystérieux avait-il pu disparaître sans laisser de traces ? Et qui l'avait emporté ? C'était presque magique.« Toi ! Un pari perdant ! » s'est écriée Marie, exaspérée, elle tapait du pied, « Trouve une autre solution, comment diable puis-je obtenir le Saussurea ? »L'anniversaire de Jade approchait à grands pas, et pourtant le Saussurea demeurait introuvable. Si elle échouait, deviendrait-elle le moquerie des gens ? Que penseraient Léo d'elle et de sa famille ?« J'ai peut-être une idée. Que diriez-vous de contacter M ? »Marie s’est mordillée la lèvr
Clara savourait lentement ses chips, laissant échapper un rire étouffé. Cette fille unique de la famille Leroux avait prétendu avec son allure arrogante et dominatrice qu’elle avait déjà obtenu le Saussurea et qu’elle était amie de M. Mais derrière cette façade glorieuse se cachait une vérité ridicule. Clara avait voulu le refuser, mais dès qu'elle a appris qu'il s'agissait de la demande de Marie, son intérêt était piqué. Elle n’appréciait pas du tout cette Marie, mais jamais elle n'avait eu l'occasion de lui jouer un tour. Pourquoi ne pas saisir cette opportunité pour lui donner une leçon ?Alors, Clara s’est connectée à son compte pour entamer une discussion avec cet homme.M : « Un milliard d’euro. »L : « Si vous nous aidez à obtenir le Saussurea, cette somme apparaîtra immédiatement sur votre compte. »M : « Rencontrons-nous pour en discuter. »L : « D'accord ! »M : « Mais je veux parler à votre patronne. »L : « Pourquoi donc ? »M : « À huit heures du soir, au Understood Ba
Marie a franchi la porte de la boîte 999, mais il n’y avait personne d’autre à l’intérieur.Le garde du corps a chuchoté avec précaution : « Mademoiselle, ce M est-il digne de confiance ? »« Bien sûr qu'il l'est ! » a-t-elle répliqué d'un ton sec, lançant un regard noir au garde du corps.Elle savait que M était sa meilleure chance d’obtenir le Saussurea. Si quelqu'un osait mettre en doute sa fiabilité, elle serait la première à le remettre à sa place !Elle s'est installée sur le canapé, a sorti son téléphone portable et a envoyé un message empli de triomphe à Léo.Marie a écrit ces mots avec assurance : « Léo, tu n'as pas besoin de m'aider à trouver le Saussurea. J'ai déjà l'information clé, et je vais l'obtenir ! »Avec une lueur d'excitation dans les yeux, elle a éteint son téléphone portable.L'horloge semblait suspendue dans le temps alors que huit heures sonnaient. Marie s’est levée d'un bond, prête à accueillir M.Ce dernier, énigmatique, se montrait rarement en public. C'étai
Marie était dans un état de rage bouillonnante ! Elle l’avait attendu toute la nuit, de huit heures jusqu'à minuit et demie, pour rien. Et le pire, c'est qu'il lui avait annoncé qu'il n’y viendrait pas. Quel tour lui jouait-on là ?! Elle, Marie Leroux, la fille unique d’une famille prestigieuse, n’avait jamais subi une telle humiliation.Serrant son téléphone portable avec force, Marie s'apprêtait à déverser tout son mécontentement dans un message cinglant. Mais voilà qu'un nouveau message est arrivé, une demande de report pour le lendemain. Marie a plissé les yeux, sceptique. Encore un rendez-vous ?« Vous n’allez pas encore me faire faux bond demain, n'est-ce pas ? Je vous dis franchement, je suis très fâchée ! » La réponse n’a pas tardé : « Bien sûr que non. Je suis vraiment désolé pour aujourd'hui ! Demain, je vais vous rencontrer avec ce que vous voulez. Si vous préférez ne plus me revoir, alors laissez tomber. Je ne veux pas vous faire perdre votre temps ! »Marie a froncé les
Le déluge s'est abattu sur la ville lorsque Clara a émergeé du pub. Les éclairs zébraient sporadiquement le ciel, leur éclat illuminant brièvement les rues, tandis que le tonnerre grondait en silence, tel un timide messager céleste.Clara avait toujours eu un penchant étrange pour les jours de pluie. Elle aimait se pelotonner chez elle, se perdre dans une émission télévisée tout en savourant des friandises tandis que le monde extérieur était noyé sous les averses torrentielles. Pour elle, ces jours-là étaient empreints d'une douce tranquillité, un cocon de quiétude dans le tumulte de la nature.Pourtant, malgré cette affection pour la pluie, Clara redoutait le tonnerre. Depuis cette chute dans les abysses marins, le bruit de l'orage lui inspirait une terreur viscérale, comme si chaque éclat sonore était une explosion dans son être, ravivant les souvenirs enfouis de ce jour fatidique.Alors qu'elle s'apprêtait à rejoindre sa voiture, son regard était attiré par une Maïbach noire station
Lorsque Marie a regardé par la fenêtre, un grand bruit s’est fait de nouveau entendre, et les éclairs ont semblé transpercer le ciel.Elle a pris une profonde inspiration : « C’est effrayant. »Léo a levé les yeux avec un air préoccupé.La voiture est passée devant celle de Clara.Même s’il pleuvait abondamment, il pouvait vaguement voir Clara couchée sur le volant. Au bout d’un long moment, la voiture est encore restée immobile.Clara se couchait sur le volant et se couvrait le visage avec les mains pour éviter ce maudit tonnerre.Sans savoir pourquoi, le tonnerre a grondé encore plusieurs fois, comme s’il essayait délibérément de l’effrayer.Au moment où Marie a levé la tête, sa mine était toute pâle.Elle a ensuite sorti la couverture derrière elle et s’est enveloppée.Les essuie-glaces de la voiture n’ont pas cessé de tourner, et Clara s’est recroquevillée pour essayer de se calmer.À une heure du matin, la ville Y aurait été très animée, mais comme il pleuvait, les rues étaient pe
Clara était encore en état de transe, elle n’a donc pas remarqué que Léo la suivait tout le temps.Charles a accéléré, voulant se débarrasser de Léo.Mais Léo a également accéléré pour le suivre de près.La voiture s’est dirigée vers le viaduc, accueillant la pluie torrentielle. Clara a accidentellement aperçu la voiture de Léo dans le rétroviseur. Elle s’est figée un moment et a regardé en arrière. Charles a pris la parole : « Léo nous suit. » « Comment se peut-il qu’il soit ici ? Il est allé renvoyer Marie chez elle, n’est-ce pas ? », s’est dit Clara. Après y avoir réfléchi, elle a répondu : « C’est probablement juste une coïncidence. » Charles ne le pensait pas.À en juger par la vitesse de la voiture de Léo, il les suivait spécialement. Deux voitures roulaient à toute vitesse sur le viaduc, les compétences de conduite de Léo étaient très bonnes, et de temps en temps, il conduisait côte à côte avec Charles.En voyant Léo, Clara avait des sentiments mitigés et s’est d
Plus tard, elle se sentait tellement désespérée qu’elle avait appelé Théo. Cet homme, qui prétendait rompre la relation père-fille avec elle tout le temps, s’était précipité à la villa pour l’accompagner par un temps si mauvais où les branches avaient même été coupées par le vent violent. Le lendemain matin de ce jour-là, il avait également fait une soupe de bœuf pour elle. Comme Théo avait dit de belles paroles sur Léo, Clara s’était querellée avec lui et avait renversé la soupe partout. À cette pensée, Clara se sentait tellement coupable qu’elle avait des larmes aux yeux. Elle était gentille avec Léo, avec tout le monde, mais pas avec sa famille. « Qu’est-ce qui ne va pas avec toi ? Pourquoi pleures-tu ? La soupe n’est pas bonne ? », a demandé Théo en mangeant une bouchée de la soupe, « c’est bon ça ! » En l’ignorant, Clara a encore plus baissé la tête, laissant ses larmes couler de ses yeux. Après avoir remarqué que quelque chose n’allait pas, Théo s’est empressé de
Clara semblait résolue à empêcher Léo de perturber l’équilibre familial. Elle se tenait entre lui et la porte, comme un rempart silencieux contre tout intrus.« Bonsoir, M. Robert ! » Théo s’est empressé de se redresser, une pointe de sarcasme perçant légèrement son ton habituellement courtois.« Bonsoir… » Léo s’est incliné légèrement, un geste élégant mais empreint d’une profonde tristesse. En même temps, il essuyait délicatement les larmes qui perlaient au coin de ses yeux.Théo, observateur de nature, a perçu immédiatement l’atmosphère étrange entre les deux, ce non-dit pesant qui flottait dans l’air. Son regard s’est attardé un instant sur les yeux rougis de Léo, mais il n’a pas analysé davantage la scène ; il s’en est détourné rapidement pour revenir à la situation présente.« C’est un véritable plaisir de vous recevoir à cette heure tardive, veuillez entrer », a dit Théo, en faisant un geste élégant vers l’intérieur de la maison.L’invitation a semblé aussi inattendue pour Clara
L’homme la fixait intensément, ses yeux débordant d’émotions infinies. Un silence profond s’est installé entre eux, aussi lourd que la nuit.Clara le percevait, comme elle avait toujours perçu les silences entre eux : cet homme n’avait jamais compris ce qu’était véritablement l’amour.Il était l’héritier d’une grande famille, et ses « je suis désolé » successifs n’étaient que des excuses sans cœur, des paroles vides. C’était un processus qu’il accomplissait mécaniquement, sans véritable émotion.« Tu gères ton mariage comme une entreprise, en exigeant tout, mais sans jamais réaliser que le mariage a besoin d’être entretenu avec amour. Le mariage exige de la patience et de la sincérité, alors que la gestion d’une entreprise est une question de stratégie, de recherche de résultats et d’avantages, et que tout ce qui intéresse tes employés, c’est leur salaire. As-tu déjà pensé aux exigences de ta femme ? »Elle a soupiré profondément, sans même remarquer qu’une larme s’échappait discrèteme
Les yeux de Léo se sont embués un instant, comme si des mots restaient bloqués dans sa gorge, et il a tendu la main, hésitant, pour saisir celle de Clara. Clara l’a fixé intensément. Elle a senti la chaleur de son corps envahir l’espace entre eux, et un tremblement discret s’est emparé de son cœur, qui s’est mis à battre la chamade. Ses yeux ont croisé ceux de Léo, et pendant un instant, elle a perçu qu’une lumière tremblotante, proche de la larme, s’y reflétait.Dans la seconde qui a suivi, Léo a ouvert légèrement ses lèvres, sa voix à peine plus qu’un murmure. Il semblait aussi fragile qu’une bouffée de fumée : « Clara, me détestes-tu à ce point ? » Il a posé cette question d'un air presque pathétique, mais au lieu de la rendre plus douce, Clara s’est faite encore plus froide : « Oui, je te déteste. »Léo, les sourcils froncés, a laissé échapper un soupir amer : « Tu veux que je disparaisse de ta vie complètement ? » Un éclat d’autodérision a brillé dans ses yeux sombres, comme une
« Clara, à quelque titre que ce soit, il est impératif que je sois ici aujourd’hui. » Léo a prononcé ces mots avec une raideur évidente, tentant de reprendre contenance après l’émotion qui l’avait saisi.Il savait pertinemment que Clara le détestait, que la famille Gasmi ne lui réservait aucun accueil chaleureux. Cependant, il se devait tout de même d’être présent pour marquer l’anniversaire de Théo, d’une manière ou d’une autre.Christophe, toujours en retrait, a pris la parole en faveur de Léo : « Mlle Gasmi, aujourd’hui est l’anniversaire de votre père. Nous devons absolument être là pour le célébrer. » Clara a lancé un regard glacial à Christophe, un regard qui en disait long sur l’indésirable intrusion de ses paroles. Christophe s’est tu aussitôt. Léo, d’un geste discret, lui a ordonné de poser les cadeaux qu’il portait et de rentrer l’attendre dans la voiture. Christophe a acquiescé sans protester, s’excusant brièvement auprès de Clara avant de s’éloigner.Léo l’a fixée de nouv
Se pourrait-il que Clara ne soit pas la fille biologique de la famille Gasmi ?Les pensées de Jacqueline se sont dissipées aussitôt, comme emportées par un souffle léger. Alors qu’elle se perdait dans ses réflexions, une voix claire et soudaine l’a tirée de son état songeur : « Jacqueline, viens ici ! »Elle s’est aussitôt précipitée : « Qu’est-ce qui ne va pas, mamie ? »Chloé lui a tendu son téléphone portable. Elle a montré du doigt l’image et a demandé : « Qui est-ce ? Vous avez été photographiés par les paparazzis. Est-ce que vous sortez ensemble ? »L’article sur l’écran disait :« Nolan et Jacqueline aperçus dans la même voiture, Nolan a raccompagné Jacqueline chez elle, sont-ils amoureux ? »Jacqueline a rougi, un peu gênée, mais elle s’est hâtée de répondre : « Non, c’est un malentendu. C’est juste qu’après le travail, il a gentiment proposé de m’accompagner chez moi. C’est tout. »Cependant, au fond d’elle-même, elle devait bien admettre que Nolan était effectivement un homme
Le lendemain, l’anniversaire de Théo est arrivé comme prévu. La maison des Gasmi baignait dans une ambiance festive, les décorations chatoyantes étaient soigneusement disposées un peu partout, rappelant aux invités que l’événement n’était autre que l’anniversaire de Théo, mais aussi, par leur éclat, un message clair : ici, on célébrait dans une joie éclatante.Clara, vêtue d’une robe blanche au style sportif, les cheveux relevés avec simplicité, s’affairait dans la cuisine avec Cindy. En plus des membres de la famille Gasmi, plusieurs amis proches de Théo étaient venus présenter leurs vœux, par exemple les parents d’Esmeralda.Dans le salon, Chloé était assise sur le canapé, accompagnée d’Augustin. Dès qu’ils ont aperçu un invité, ils se sont levés simultanément, un sourire de politesse sur les lèvres.Clara, en se dirigeant vers les parents d’Esmeralda pour leur verser un verre d’eau, a repensé à ce que lui avait dit Esmeralda quelques heures plus tôt. Son avion atterrissait à huit he
Clara a laissé échapper un sourire léger, teinté d’une impuissance évidente. L’humour de Théo avait toujours ce don de la faire rire aux éclats. « C’est une bonne idée ! » a approuvé Cindy, le sourire aux lèvres.Clara a levé les yeux, surprise. À ses yeux, Sally avait toujours été une femme mature, posée. Il était donc étrange de la voir se rallier à ce genre de farce.« Vous allez vraiment mettre Léo à la porte avec les cadeaux qu’il a apportés ? » Clara s’est étonnée, son regard exprimant un mélange de surprise et de légers reproches, « je suis vraiment impressionnée alors. » De toute façon, elle les avait déjà prévenus de l’éventuelle présence de Léo à l’anniversaire de son père, et pour ce qui était de leur réaction demain soir, elle avait décidé de les laisser gérer la situation à leur manière.« J’ai une idée », Théo a adopté soudainement un air plus sérieux, l’ombre d’un plan brillant dans ses yeux.Clara et Cindy ont échangé un regard curieux, attendant la suite. Théo a alo
Léo était toujours là, près de sa voiture. Il l’a regardée s’éloigner, sa voiture traversant lentement le paysage. La vitesse à laquelle elle conduisait était telle qu’il n’avait même pas le temps de distinguer les traits de son visage.Son regard s'est posé ensuite sur le bouquet de roses rouges abandonné dans la poubelle. Un sentiment étrange et douloureux s’est éveillé en lui. Il a réalisé avec une pointe de tristesse combien il était difficile de poursuivre quelqu’un, de courir après un amour qui semblait si lointain. Il s’est demandé, dans un élan d’émotion, si, par un étrange retournement du temps, il aurait pu se glisser dans la peau de Clara et observer de près les années qu’elle avait traversées, seule, abandonnée par lui...Adossé contre le flanc de la voiture, il a baissé les yeux, laissant échapper un soupir. Dans ses pensées, l’impuissance et la confusion se mêlaient dans une danse silencieuse de torture.Finalement, il s’est décidé à retourner à sa voiture. Il en a tiré u
« Clara, que faudrait-il pour que tu acceptes les fleurs que je t’offre ? » Léo s’est avancé vers elle, son ton doux, mais une pointe d’impatience dans ses yeux.Le vent effleurait délicatement son visage ce soir-là, et même sa voix semblait se teinter d’une tendresse insoupçonnée, comme portée par la brise nocturne.Clara a secoué lentement la tête, son regard glacial : « Je n’accepterai plus jamais de fleurs de ta part. »Léo, homme intelligent, a immédiatement compris la portée des paroles de Clara. Il ne s’agissait pas seulement d’un rejet des fleurs, mais d’un rejet de lui-même. Dans sa vie, il semblait qu’elle ne pourrait plus jamais l’accepter.Pour certaines âmes, l'amour une seule fois, une seule blessure, suffisaient à tout effacer. Il n’est pas nécessaire de continuer à souffrir.« Mais je veux réessayer... » Léo lui a tendu de nouveau le bouquet de fleurs.Clara a esquissé un léger sourire. Elle a pris les fleurs d’un geste presque mécanique, sans empressement, mais d’une f