Chapitre 72

(Point de vue de Julien)

Après un léger passage de turbulences vers la fin du vol, on a finalement atterri à Honolulu sans encombre.

Dès qu'on a mis pied à terre, Sheila s'est précipitée vers moi pour se plaindre à quel point elle avait eu peur en étant seule pendant les « turbulences de folie, c'était la vie ou la mort ». Quand j'ai levé un sourcil, sceptique, elle m'a assuré que les passagers en classe éco avaient dû ressentir bien plus de secousses que ceux de la première, à cause de la mauvaise qualité de leurs sièges.

Voyant que je restais dubitatif, elle a demandé à Alain de confirmer ses dires. Et, à ma grande irritation, il l’a fait sans hésiter. Sheila a alors profité de l’occasion pour se coller à moi, sous prétexte qu’elle avait besoin de se reposer sur mon épaule jusqu’à ce que sa tête arrête de tourner.

Dans une autre situation, j’aurais peut-être ri. Que Sheila pense que ce genre de comportement théâtral puisse lui ouvrir les portes de mon cœur, voire de mon lit, c'é