J'ai bien compris qu'il fallait patienter, mais là, je suis à bout. Ce monsieur a intérêt à me recevoir durant les prochaines minutes s'il ne veut pas que je pète un câble. Comme s'ils avaient entendu mes pensées, une femme vient m'annoncer:
- Mademoiselle Jackson, monsieur Dupervil vous demande.
Je me lève et serre nerveusement la petite veste que maman m'avait recommandée de porter avec la robe pour paraitre professionnelle et choisis de la suivre dans le bureau du fameux M. Dupervil.
- Vous êtes bien la nouvelle recrue?
J'aurais aimé qu'il choisisse un autre mot, mais puisqu'on y est, autant éviter une gaffe. Je lui réponds gentiment, il examine encore une fois mon CV avant de me confirmer les dires de mon superviseur de stage.
- Bien, je vous intégrerai dans une nouvelle équipe sous la direction d'un de mes plus fidèles employés, vous pouvez aller le rejoindre, ma secrétaire vous y conduira.
A peine ai-je le dos tourné pour suivre sa secrétaire qu'il me retient par ses mots qui n'ont fait qu'accentuer mon stress:
- Mademoiselle Jackson, mes félicitations et surtout bonne chance! Vous en aurez grand besoin.
Je me retourne et affiche un sourire crispé:
- Merci monsieur Dupervil.
La secrétaire entame un long couloir et me conduit dans une grande salle où nous voyons un homme qui discutait avec un groupe de filles. La secrétaire, puisque je ne connais pas son nom, me désigne le monsieur à qui je dois m'adresser. Je m'approche un peu plus d'eux et me racle la gorge:
- Veuillez m'excuser s'il-vous-plait...euh...bonjour! Monsieur Dupervil m'envoie pour...m'entretenir avec vous.
Il se retourne et se fige en me voyant:
- C'est vous, la nouvelle?
Je me fige à mon tour, cette voix est impossible à oublier. Je déglutis quand je le regarde plus attentivement. Ça doit être une épreuve de plus! Pourquoi Dieu a-t-il choisi aujourd'hui pour me stresser autant? Remarquant qu'il attend ma réponse, je ne peux cacher mon trouble.
- Ro-roland, c'est toi?
- Non, mademoiselle. Je suis monsieur Laventure. Il n'y a que les amis et la famille qui m'appellent Roland hors mademoiselle, vous ne figurez dans aucune de ces catégories. Vous n'êtes qu'une nouvelle qui se prend déjà les grands airs d'une employée, je ne vous connais pas et je préférerais que vous me vouvoyiez car je suis votre supérieur, déclare-t-il d'une voix sèche.
Je baisse la tête et lui présente des excuses devant les rires des autres personnes présentes. Il ne fallait pas plus pour enlaidir ma matinée, la honte!
Il me demande de le suivre. On arrive dans son bureau. Il prend place et m'invite à faire pareil. Il se met à examiner mon CV. Ils ne l'ont pas regardé avant de m'embaucher ou quoi? D'abord le grand patron et maintenant, lui!
- Mademoiselle Jackson, comment va Frederick?
- On ne se connait pas monsieur, pourquoi me parlez-vous d'un Frederick qui n'est même pas figuré dans mon CV?
Dans ta face, monsieur l'arrogant! Il sourit.
- Avez-vous un petit ami?
- Non.
- Un fiancé?
- Non plus.
- Une petite amie alors?
- Mais non.
- Aviez-vous l'intention d'en avoir un?
- En quoi cela est-il pertinent pour mon travail? Je ne suis pas ici pour discuter de ma vie amoureuse avec vous mais pour travailler.
- Pour me préparer à l'éventualité de commencer à chercher une remplaçante au cas où vous tombiez enceinte mais si mes questions vous dérangent et que vous souhaitiez travailler, soit! Allez me chercher un café, je le prends avec du lait et bien chaud.
Il se moque de moi? Je rejoins son équipe pour un poste important et il me traite comme une assistante. S'il pense que je vais me laisser faire...
- Je ne suis pas votre assistante mais votre chargée d'affaires et vous chercher du café ne fait pas partie de mes attributions.
- Vous êtes d'une insolence incomparable. Ce n'est pas chez vous ici, mademoiselle "j'obtiens-tout-grâce-à-maman", vous êtes sous mes ordres, et le présent, c'est vous demander d'aller me chercher un bon café.
- Je ne suis pas une enfant gâtée, j'ai acquéri ce boulot grâce à mes compétences et non par la réputation de ma mère. Si vous voulez toujours ce café, allez le chercher vous-même car je n'irai pas. Je ne suis pas votre assistante.
- Aucune référence de travail dans votre dossier et vous prétendez ne pas être ici selon les bonnes grâces de la maman.
- J'ai effectué un stage de dix mois ici et mon superviseur m'a proposé le poste donc j'ai accepté ensuite monsieur Dupervil a examiné mon dossier et m'a référé à vous alors soit, vous commencez à travailler réellement soit je fais un rapport sur votre comportement odieux vis-à-vis de moi basé seulement sur votre haine pour le nom que je porte.
Il fronce les sourcils.
- Vous êtes dans mon bureau, à mes ordres alors si vous voulez vraiment que je vous prenne au sérieux, évitez de tenir de tels propos. Le patron n'est pas votre mère, si vous désirez vous plaindre auprès de lui, renoncez-y.
Il se lève et contourne son bureau pour prendre un cartable sur un canapé, j'étais tellement occupée à le défier que je n'avais pas prêté attention à la pièce. Elle semble accueillante, dommage que je ne peux dire pareil de son occupant.
Il revient vers moi et me toise. Il lance le cartable devant moi:
- Terminez ça et refaites le compte puis partez! Je me retiens déjà de rendre mon petit-déjeuner en vous regardant. Vous êtes soûlante!
Je prends le cartable et me lève en le toisant à mon tour. Je quitte vite son bureau pour rejoindre la secrétaire de monsieur Dupervil afin de connaitre mon poste de travail.
J'épluche le dernier papier en y notant des recommandations comme il avait commencé. Je soupire en retransmettant cela sur mon ordinateur, monsieur vient de me spécifier que les copies étaient formellement interdites alors je dois tout retaper en mentionnant les modifications apportées parce que je dois avoir une sauvegarde par mesure de précaution.
Comme il devait déjà s'en douter, je ne termine avec la paperasse qu'en début de soirée.
- Mademoiselle, votre carte, s'il vous plait? Me demande un des agents de sécurité.
Ah pas ça! Je cours vers mon bureau pour récupérer mon badge d'accès au bâtiment.
Sitôt sortie des locaux, je me précipite vers ma voiture car j'avais hâte d'aller lui raconter ma merveilleuse journée riche en humiliation et en corvée. Lui qui s'attendait à des surprises, il sera servi. Après une bonne trentaine de minutes, j'y arrive enfin. Je franchis alors la porte de son bureau en souriant:
- Mon parasite adoré!
- Devine qui est mon superviseur au travail !- Maman!- Comment pourrait-elle alors qu'elle travaille ici?Il se gratte la nuque, c'est à croire que c'est un tic familial, il sourit nerveusement et reprend:- Cela ne m'étonnerait pas car elle a la mauvaise habitude de vouloir tout commander.On éclate de rire.- Plus sérieusement! Il s'agit de ton vieil ami Roland Laventure.Reprenant son sérieux, il essaie de réfléchir pour se rappeler de Roland mais cela ne lui prend pas beaucoup de temps vu qu'il part dans un fou rire.- Ah, le seul de mes amis que tu n'as pas mis dans ton lit! Ou plutôt le seul qui avait pu résister à tes charmes.- Ne dis pas des sottises, je n'ai jamais couché avec tes amis.- Ce n'est pas ce que Sébastien disait.Je ferme les yeux. Certains de mes souvenirs me reviennent en mémoire, ce que Sébastien avait dû faire pour m'aider à tenir malgré mon chagrin: ma copine de l'époque, Camilla devait célébrer son anniversaire, connaissant mon attirance pour Roland, ell
Je franchis fièrement le portail de sécurité en présentant mon badge à un des agents puis je me dirige vers mon espace de travail. Durant mon passage, j'ai attiré certains regards vers ma petite personne en raison de ma tenue. Fred n'avait peut-être pas tort finalement, j'attise même l'attention de ce gros bonhomme qui m'avait clairement ignoré hier quand je lui avais demandé le chemin de la cafétéria. Avec un peu de chance, j'espère que mon superviseur sera tout aussi admiratif et deviendra plus indulgent envers moi. Après tout, ne faut-il pas toujours rêver pour ne pas mourir de chagrin?Après avoir achevé le rapport qu'il m'avait envoyé la veille, je vais le lui rendre à son bureau. Cependant, j'étais loin de me douter que mon frère serait présent quand monsieur Laventure m'a autorisé à entrer. Fred se lève en me voyant et envoie un regard glacial à mon superviseur. Ils s'échangent un bref air de défi puis une poignée de main ensuite mon frère quitte le bureau en me saluant.Dérout
- Ça ne vous est jamais arrivé d'être jalouse du succès de votre frère?- Non, pourquoi le devrais-je?- Il a toujours été l'enfant modèle, celui qui satisfait pleinement les désirs de maman, ajouté au fait qu'il gagne plus que vous.Nerveusement, je regarde ma fourchette en maudissant mon interlocuteur. De quoi se mêle-t-il?- Pour quelqu'un qui voulait du professionnalisme, vous vous ingérez trop dans ma vie privée.- Quand votre frère débarque sur mon lieu de travail pour me faire une proposition sous prétexte que vous travaillez dans ma boite, ça devient mon problème. Si vous tenez tant à votre vie privée, demandez-lui d'aller faire sa loi chez vous et non dans mon bureau.Pourquoi refuse-t-il de me parler de ce que Fred lui a proposé afin qu'on termine avec ce jeu? Je commence à avoir marre de cette conversation. Il m'invite à déjeuner puis me traite comme si je n'étais qu'un moins que rien. Repoussant mon assiette, je le toise et me lève de table. Le laissant seul avec ses propo
Fred m'embrasse légèrement sur le front et souhaite que j'arrête de m'inquiéter. Mais comment ne pas l'être quand il refuse de répondre à mes questions? J'ai carrément passé la nuit et le trajet à essayer de savoir le motif de sa rencontre avec Laventure mais monsieur veut rester discret comme l'avait fait mon superviseur.Je soupire et descend de la voiture. Julia me rejoint. Main dans la main, on pénètre dans le bâtiment...- Voilà, prends ces papiers et classe-les en ordre chronologique. Va t'installer là-bas, il me faudra mon bureau pour travailler.- J'étais censée te tenir compagnie et non t'aider.- Serait-ce le démon de Monica qui a pris possession de ton corps?Elle éclate de rire à ma remarque et prend les papiers en question et va s'installer sur le petit canapé pour commencer à les classer comme je lui ai demandé.- Mets ton téléphone sur alarme, à midi on doit manger.Elle acquiesce et continue avec sa tâche.Je n'ai ni vu ni entendu monsieur Laventure de la matinée, je s
Les journées se succédaient sans trop d'hostilités entre Laventure et moi vu qu'on se voyait de moins en moins. Julia m'accompagnait toujours au travail car elle y a pris goût, ce qui m'arrange parce qu'elle m'aidait énormément. Cependant, aujourd'hui marque son dernier jour avec nous: non pas qu'on vient de retrouver à peine Monica mais la petite avait voulu rester jusqu'à la rentrée des classes. Elle s'arrête un moment dans le couloir et tire sur mon bras pour nous prendre en selfie.- Je le montrerai à mes copines. Elles seront hyper jalouses de savoir que j'ai pu me faire un peu d'argent en venant ici.Je lui avais proposé de lui donner de mon salaire pour la remercier, même si au début, elle avait été réticente mais a fini par accepter. Déjà trois semaines dans cette ONG, si ce ne sont pas mes chamailleries avec Julia, les plaisanteries de James ou les disputes avec M. Laventure, je n'adresse la parole à personne.- Que le soleil illumine ces lieux car les plus belles sont arriv
- J'ignorais que tu pouvais être Gargantua.Je repose ma fourchette.- Non, j'ai sauté le petit déjeuner puisque je m'étais levée tard.Il acquiesce puis me lance un regard méfiant.- Tu n'as pas à noyer ton chagrin dans la nourriture, je sais qu'elle te manque et je dois bien avouer que sa présence me manque également.Je suis Laventure du regard, il prend son plat et se dirige vers la table de Nathalie qui l'attendait sans oublier de me toiser au passage.L'évocation de l'absence de Julia m'attriste, elle a dû rentrer chez elle pour se préparer pour l'école. Durant son passage à l'ONG, elle s'était liée d'amitié avec James aussi et il a su la vérité quant à la vraie nature de notre relation, on lui avait finalement avoué qu'elle était plutôt ma nièce et non ma fille.- Si toutefois, tu as besoin de pleurer, mes épaules te sont offertes.- Merci James, mais je pense que j'ai bien plus envie de pleurer sur les épaules de tes hot-dogs que sur les tiennes.Il regarde son assiette et écl
Je remets en place, pour la troisième fois, cette mèche rebelle dans mon chignon. Je maudis déjà mon frère pour avoir voulu me punir en me laissant faire la route à pieds. Prenant une pause, je cherche mon portefeuille dans ma valise, espérant trouver de quoi prendre un taxi mais la malchance a voulu que j’aie de la monnaie seulement pour me payer un café. En soupirant, je reprends ma marche jusqu'à la boutique de madame Xavier.Son assistante vient immédiatement m'accueillir dès que je pousse la porte d'entrée. Léa a toujours été gentille avec moi, je ne sais pas si c'est sa patronne qui le lui a demandé mais j'apprécie son effort pour être courtoise à chacune de mes venues. Une employée souriante attire les clients. Je pense à ma mère en invoquant cette phrase.- Tu te vois comment pour ton premier jour?Je gratte légèrement ma nuque. C'est vrai que je n'y avais pas du tout pensé.En raison de ma petite corpulence, et de mes nombreuses contradictions morphologiques, je ne trouvais j
- J'ignorais que tu pouvais être Gargantua.Je repose ma fourchette.- Non, j'ai sauté le petit déjeuner puisque je m'étais levée tard.Il acquiesce puis me lance un regard méfiant.- Tu n'as pas à noyer ton chagrin dans la nourriture, je sais qu'elle te manque et je dois bien avouer que sa présence me manque également.Je suis Laventure du regard, il prend son plat et se dirige vers la table de Nathalie qui l'attendait sans oublier de me toiser au passage.L'évocation de l'absence de Julia m'attriste, elle a dû rentrer chez elle pour se préparer pour l'école. Durant son passage à l'ONG, elle s'était liée d'amitié avec James aussi et il a su la vérité quant à la vraie nature de notre relation, on lui avait finalement avoué qu'elle était plutôt ma nièce et non ma fille.- Si toutefois, tu as besoin de pleurer, mes épaules te sont offertes.- Merci James, mais je pense que j'ai bien plus envie de pleurer sur les épaules de tes hot-dogs que sur les tiennes.Il regarde son assiette et écl
Les journées se succédaient sans trop d'hostilités entre Laventure et moi vu qu'on se voyait de moins en moins. Julia m'accompagnait toujours au travail car elle y a pris goût, ce qui m'arrange parce qu'elle m'aidait énormément. Cependant, aujourd'hui marque son dernier jour avec nous: non pas qu'on vient de retrouver à peine Monica mais la petite avait voulu rester jusqu'à la rentrée des classes. Elle s'arrête un moment dans le couloir et tire sur mon bras pour nous prendre en selfie.- Je le montrerai à mes copines. Elles seront hyper jalouses de savoir que j'ai pu me faire un peu d'argent en venant ici.Je lui avais proposé de lui donner de mon salaire pour la remercier, même si au début, elle avait été réticente mais a fini par accepter. Déjà trois semaines dans cette ONG, si ce ne sont pas mes chamailleries avec Julia, les plaisanteries de James ou les disputes avec M. Laventure, je n'adresse la parole à personne.- Que le soleil illumine ces lieux car les plus belles sont arriv
Fred m'embrasse légèrement sur le front et souhaite que j'arrête de m'inquiéter. Mais comment ne pas l'être quand il refuse de répondre à mes questions? J'ai carrément passé la nuit et le trajet à essayer de savoir le motif de sa rencontre avec Laventure mais monsieur veut rester discret comme l'avait fait mon superviseur.Je soupire et descend de la voiture. Julia me rejoint. Main dans la main, on pénètre dans le bâtiment...- Voilà, prends ces papiers et classe-les en ordre chronologique. Va t'installer là-bas, il me faudra mon bureau pour travailler.- J'étais censée te tenir compagnie et non t'aider.- Serait-ce le démon de Monica qui a pris possession de ton corps?Elle éclate de rire à ma remarque et prend les papiers en question et va s'installer sur le petit canapé pour commencer à les classer comme je lui ai demandé.- Mets ton téléphone sur alarme, à midi on doit manger.Elle acquiesce et continue avec sa tâche.Je n'ai ni vu ni entendu monsieur Laventure de la matinée, je s
- Ça ne vous est jamais arrivé d'être jalouse du succès de votre frère?- Non, pourquoi le devrais-je?- Il a toujours été l'enfant modèle, celui qui satisfait pleinement les désirs de maman, ajouté au fait qu'il gagne plus que vous.Nerveusement, je regarde ma fourchette en maudissant mon interlocuteur. De quoi se mêle-t-il?- Pour quelqu'un qui voulait du professionnalisme, vous vous ingérez trop dans ma vie privée.- Quand votre frère débarque sur mon lieu de travail pour me faire une proposition sous prétexte que vous travaillez dans ma boite, ça devient mon problème. Si vous tenez tant à votre vie privée, demandez-lui d'aller faire sa loi chez vous et non dans mon bureau.Pourquoi refuse-t-il de me parler de ce que Fred lui a proposé afin qu'on termine avec ce jeu? Je commence à avoir marre de cette conversation. Il m'invite à déjeuner puis me traite comme si je n'étais qu'un moins que rien. Repoussant mon assiette, je le toise et me lève de table. Le laissant seul avec ses propo
Je franchis fièrement le portail de sécurité en présentant mon badge à un des agents puis je me dirige vers mon espace de travail. Durant mon passage, j'ai attiré certains regards vers ma petite personne en raison de ma tenue. Fred n'avait peut-être pas tort finalement, j'attise même l'attention de ce gros bonhomme qui m'avait clairement ignoré hier quand je lui avais demandé le chemin de la cafétéria. Avec un peu de chance, j'espère que mon superviseur sera tout aussi admiratif et deviendra plus indulgent envers moi. Après tout, ne faut-il pas toujours rêver pour ne pas mourir de chagrin?Après avoir achevé le rapport qu'il m'avait envoyé la veille, je vais le lui rendre à son bureau. Cependant, j'étais loin de me douter que mon frère serait présent quand monsieur Laventure m'a autorisé à entrer. Fred se lève en me voyant et envoie un regard glacial à mon superviseur. Ils s'échangent un bref air de défi puis une poignée de main ensuite mon frère quitte le bureau en me saluant.Dérout
- Devine qui est mon superviseur au travail !- Maman!- Comment pourrait-elle alors qu'elle travaille ici?Il se gratte la nuque, c'est à croire que c'est un tic familial, il sourit nerveusement et reprend:- Cela ne m'étonnerait pas car elle a la mauvaise habitude de vouloir tout commander.On éclate de rire.- Plus sérieusement! Il s'agit de ton vieil ami Roland Laventure.Reprenant son sérieux, il essaie de réfléchir pour se rappeler de Roland mais cela ne lui prend pas beaucoup de temps vu qu'il part dans un fou rire.- Ah, le seul de mes amis que tu n'as pas mis dans ton lit! Ou plutôt le seul qui avait pu résister à tes charmes.- Ne dis pas des sottises, je n'ai jamais couché avec tes amis.- Ce n'est pas ce que Sébastien disait.Je ferme les yeux. Certains de mes souvenirs me reviennent en mémoire, ce que Sébastien avait dû faire pour m'aider à tenir malgré mon chagrin: ma copine de l'époque, Camilla devait célébrer son anniversaire, connaissant mon attirance pour Roland, ell
J'ai bien compris qu'il fallait patienter, mais là, je suis à bout. Ce monsieur a intérêt à me recevoir durant les prochaines minutes s'il ne veut pas que je pète un câble. Comme s'ils avaient entendu mes pensées, une femme vient m'annoncer:- Mademoiselle Jackson, monsieur Dupervil vous demande.Je me lève et serre nerveusement la petite veste que maman m'avait recommandée de porter avec la robe pour paraitre professionnelle et choisis de la suivre dans le bureau du fameux M. Dupervil.- Vous êtes bien la nouvelle recrue?J'aurais aimé qu'il choisisse un autre mot, mais puisqu'on y est, autant éviter une gaffe. Je lui réponds gentiment, il examine encore une fois mon CV avant de me confirmer les dires de mon superviseur de stage.- Bien, je vous intégrerai dans une nouvelle équipe sous la direction d'un de mes plus fidèles employés, vous pouvez aller le rejoindre, ma secrétaire vous y conduira.A peine ai-je le dos tourné pour suivre sa secrétaire qu'il me retient par ses mots qui n'
Je remets en place, pour la troisième fois, cette mèche rebelle dans mon chignon. Je maudis déjà mon frère pour avoir voulu me punir en me laissant faire la route à pieds. Prenant une pause, je cherche mon portefeuille dans ma valise, espérant trouver de quoi prendre un taxi mais la malchance a voulu que j’aie de la monnaie seulement pour me payer un café. En soupirant, je reprends ma marche jusqu'à la boutique de madame Xavier.Son assistante vient immédiatement m'accueillir dès que je pousse la porte d'entrée. Léa a toujours été gentille avec moi, je ne sais pas si c'est sa patronne qui le lui a demandé mais j'apprécie son effort pour être courtoise à chacune de mes venues. Une employée souriante attire les clients. Je pense à ma mère en invoquant cette phrase.- Tu te vois comment pour ton premier jour?Je gratte légèrement ma nuque. C'est vrai que je n'y avais pas du tout pensé.En raison de ma petite corpulence, et de mes nombreuses contradictions morphologiques, je ne trouvais j