Les journées se succédaient sans trop d'hostilités entre Laventure et moi vu qu'on se voyait de moins en moins. Julia m'accompagnait toujours au travail car elle y a pris goût, ce qui m'arrange parce qu'elle m'aidait énormément. Cependant, aujourd'hui marque son dernier jour avec nous: non pas qu'on vient de retrouver à peine Monica mais la petite avait voulu rester jusqu'à la rentrée des classes. Elle s'arrête un moment dans le couloir et tire sur mon bras pour nous prendre en selfie.
- Je le montrerai à mes copines. Elles seront hyper jalouses de savoir que j'ai pu me faire un peu d'argent en venant ici.
Je lui avais proposé de lui donner de mon salaire pour la remercier, même si au début, elle avait été réticente mais a fini par accepter. Déjà trois semaines dans cette ONG, si ce ne sont pas mes chamailleries avec Julia, les plaisanteries de James ou les disputes avec M. Laventure, je n'adresse la parole à personne.
- Que le soleil illumine ces lieux car les plus belles sont arrivées!
Julia lui fait la bise quant à moi, je me contente seulement de lever les yeux au ciel et de poursuivre mon chemin vers mon bureau mais il nous suit quand même.
- James, inutile de jouer le charmeur! Je t'ai déjà dit non.
Il se place près de Julia et fait la moue.
- Veux-tu vraiment utiliser la petite?
- Tous les coups sont permis et ça ne la dérange pas.
- Tu corromps son jeune esprit. Rien que pour ça, je réitère mon "non".
Il lève les épaules et lâche Julia, cette dernière me fixe, les yeux écarquillés. Elle vient chercher son lot de dossiers mais au lieu de s'éloigner, elle me surplombe de sa hauteur vu que je suis assise.
- Accepte! Ça pourrait être amusant.
Depuis deux jours, James n'arrête pas de me demander de l'accompagner au gala de l'organisation, j'avais évidemment refusé car je ne souhaitais pas m'y rendre.
- Va pour un service alors!
Il saute de joie et exécute un drôle de chorégraphie qui provoque le rire. Il s'en va sur ses pas de danse, après m'avoir remerciée.
La journée avait terminé sans que je ne le remarque. Julia me rappelle le gala mais au lieu de m'empresser de rentrer, je fais un léger détour vers le bureau de M. Laventure.
- Irez-vous au gala?
- C'est pour le travail donc oui, et vous?
Je lui remets les rapports de la journée, il me sourit étrangement en les prenant:
- Votre petit ami ne vous a pas demandé de l'accompagner?
- Figurez-vous qu'il sera enchanté de ma présence.
Il se lève, contourne son bureau et s'approche de moi, à ma surprise, il m'attire vers lui en me tirant par la taille.
- Si vous hésitez à l'accompagner de peur de faire tâche à ses côtés, venez avec moi. Aucune chance qu'on ne vous vole la vedette lorsque je vous aurais conduite chez moi à la fin de la soirée, me chuchote-t-il à l'oreille.
Je tressaillis immédiatement. Pourquoi me fait-il autant d'effet?
- Euh et votre compagne? Réussis-je à articuler.
- Nathalie sait que la fidélité n'est pas mon point fort. Comme vous et moi sommes adultes, autant vous prévenir que ce sera seulement une aventure d'une nuit.
Toute mon excitation retombe en flèche, il n'a pas changé au moins sur ce point-là, toujours le même joueur du lycée. Je rassemble toutes mes forces, faisant pression sur mes membres, je me dégage de son étreinte.
- Je me passerai bien de votre service monsieur. Mon petit ami me satisfait pleinement et je ne ferai aucune tâche près de lui car nous nous assumons largement. Au revoir, monsieur. Je dois aller me préparer.
- Nina!
Brusque arrêt! C'est la première fois depuis nos retrouvailles qu'il prononce mon prénom. Il profite de ma stupeur pour me caresser légèrement la joue.
- S'il vous satisfait comme vous le dites, pourquoi portez-vous ce genre de tenue pour attirer les autres?
- Je n'attire personne, je veux lui faire plaisir de temps en temps.
- Est-il si impuissant que ça ? Je peux vous confier que la mienne n'a pas à me faire plaisir en s'habillant de la sorte, déjà quand elle est nue, c'est une bombe, imaginez alors la scène. Attendez, je pense avoir une photo sur mon téléphone.
Je ne me retiens plus, je lui lance une claque mais à ma grande surprise, il éclate de rire en massant sa mâchoire.
- Vous n'avez pas à être jalouse, James s'est toujours contenté des rejetons, aucune chance qu'il craque pour Nathalie.
Je laisse la pièce en essayant de retenir mes larmes qui menaçaient de couler. Roland Laventure, pourquoi me détestes-tu autant?
[***]
Julia m'avait proposé une robe de soirée mauve parmi celles qui laissent entrevoir mes courbes; elle scintillait dans le noir et moulait parfaitement avec mon corps. Je la complète avec de hauts talons couleur argent, et un maquillage toujours léger. Mes cheveux, relevés en une coupe faite de tresses par Julia, m'ont laissé muette devant le miroir, je n'arrive pas à croire que le mannequin qui me regarde soit mon reflet.
Fred me donne ma pochette mauve et propose de me prendre en photo. Il est tout aussi beau dans son smoking noir confectionné également par madame Xavier, il me propose son bras et nous descendons les escaliers sous le regard de notre mère.
- Est-elle obligée d'y aller aussi?
Je salue Sasha en ignorant la remarque de maman. Gênée, elle baisse la tête et me sourit. Fred nous rappelle que le chauffeur nous attend dehors. Tous ensembles, nous nous dirigeons vers la limousine louée spécialement pour l'occasion.
Le gala se passe bien, excepté les seules fois où je me suis retrouvée seule car James devait parler à un certain nombre de clients.
- Cendrillon a eu droit aux faveurs de sa marraine? Si j'étais vous, je m'empresserais de rentrer, il va bientôt être minuit.
La voix de Laventure vient sérieusement m'irriter. Je me retire et vais rejoindre Julia qui discutait avec Sasha dans un coin du grand salon. Après quoi, j'ai dansé tantôt avec Fred et tantôt avec James, j'ai réussi à éviter ma mère et mon superviseur tout au long de la soirée même si ce dernier passait son temps à me fixer.
J'ai passé un excellent moment, si ce n'est qu'à la fin, j'ai encore été témoin d'un duel de testostérone entre Laventure et Fred qui m'a encore menti sur leur désaccord. Malgré moi, je m'endors en pensant à la main de Roland Laventure sur ma taille dans son bureau et à son souffle sur mon oreille quand il chuchotait.
- J'ignorais que tu pouvais être Gargantua.Je repose ma fourchette.- Non, j'ai sauté le petit déjeuner puisque je m'étais levée tard.Il acquiesce puis me lance un regard méfiant.- Tu n'as pas à noyer ton chagrin dans la nourriture, je sais qu'elle te manque et je dois bien avouer que sa présence me manque également.Je suis Laventure du regard, il prend son plat et se dirige vers la table de Nathalie qui l'attendait sans oublier de me toiser au passage.L'évocation de l'absence de Julia m'attriste, elle a dû rentrer chez elle pour se préparer pour l'école. Durant son passage à l'ONG, elle s'était liée d'amitié avec James aussi et il a su la vérité quant à la vraie nature de notre relation, on lui avait finalement avoué qu'elle était plutôt ma nièce et non ma fille.- Si toutefois, tu as besoin de pleurer, mes épaules te sont offertes.- Merci James, mais je pense que j'ai bien plus envie de pleurer sur les épaules de tes hot-dogs que sur les tiennes.Il regarde son assiette et écl
Je remets en place, pour la troisième fois, cette mèche rebelle dans mon chignon. Je maudis déjà mon frère pour avoir voulu me punir en me laissant faire la route à pieds. Prenant une pause, je cherche mon portefeuille dans ma valise, espérant trouver de quoi prendre un taxi mais la malchance a voulu que j’aie de la monnaie seulement pour me payer un café. En soupirant, je reprends ma marche jusqu'à la boutique de madame Xavier.Son assistante vient immédiatement m'accueillir dès que je pousse la porte d'entrée. Léa a toujours été gentille avec moi, je ne sais pas si c'est sa patronne qui le lui a demandé mais j'apprécie son effort pour être courtoise à chacune de mes venues. Une employée souriante attire les clients. Je pense à ma mère en invoquant cette phrase.- Tu te vois comment pour ton premier jour?Je gratte légèrement ma nuque. C'est vrai que je n'y avais pas du tout pensé.En raison de ma petite corpulence, et de mes nombreuses contradictions morphologiques, je ne trouvais j
J'ai bien compris qu'il fallait patienter, mais là, je suis à bout. Ce monsieur a intérêt à me recevoir durant les prochaines minutes s'il ne veut pas que je pète un câble. Comme s'ils avaient entendu mes pensées, une femme vient m'annoncer:- Mademoiselle Jackson, monsieur Dupervil vous demande.Je me lève et serre nerveusement la petite veste que maman m'avait recommandée de porter avec la robe pour paraitre professionnelle et choisis de la suivre dans le bureau du fameux M. Dupervil.- Vous êtes bien la nouvelle recrue?J'aurais aimé qu'il choisisse un autre mot, mais puisqu'on y est, autant éviter une gaffe. Je lui réponds gentiment, il examine encore une fois mon CV avant de me confirmer les dires de mon superviseur de stage.- Bien, je vous intégrerai dans une nouvelle équipe sous la direction d'un de mes plus fidèles employés, vous pouvez aller le rejoindre, ma secrétaire vous y conduira.A peine ai-je le dos tourné pour suivre sa secrétaire qu'il me retient par ses mots qui n'
- Devine qui est mon superviseur au travail !- Maman!- Comment pourrait-elle alors qu'elle travaille ici?Il se gratte la nuque, c'est à croire que c'est un tic familial, il sourit nerveusement et reprend:- Cela ne m'étonnerait pas car elle a la mauvaise habitude de vouloir tout commander.On éclate de rire.- Plus sérieusement! Il s'agit de ton vieil ami Roland Laventure.Reprenant son sérieux, il essaie de réfléchir pour se rappeler de Roland mais cela ne lui prend pas beaucoup de temps vu qu'il part dans un fou rire.- Ah, le seul de mes amis que tu n'as pas mis dans ton lit! Ou plutôt le seul qui avait pu résister à tes charmes.- Ne dis pas des sottises, je n'ai jamais couché avec tes amis.- Ce n'est pas ce que Sébastien disait.Je ferme les yeux. Certains de mes souvenirs me reviennent en mémoire, ce que Sébastien avait dû faire pour m'aider à tenir malgré mon chagrin: ma copine de l'époque, Camilla devait célébrer son anniversaire, connaissant mon attirance pour Roland, ell
Je franchis fièrement le portail de sécurité en présentant mon badge à un des agents puis je me dirige vers mon espace de travail. Durant mon passage, j'ai attiré certains regards vers ma petite personne en raison de ma tenue. Fred n'avait peut-être pas tort finalement, j'attise même l'attention de ce gros bonhomme qui m'avait clairement ignoré hier quand je lui avais demandé le chemin de la cafétéria. Avec un peu de chance, j'espère que mon superviseur sera tout aussi admiratif et deviendra plus indulgent envers moi. Après tout, ne faut-il pas toujours rêver pour ne pas mourir de chagrin?Après avoir achevé le rapport qu'il m'avait envoyé la veille, je vais le lui rendre à son bureau. Cependant, j'étais loin de me douter que mon frère serait présent quand monsieur Laventure m'a autorisé à entrer. Fred se lève en me voyant et envoie un regard glacial à mon superviseur. Ils s'échangent un bref air de défi puis une poignée de main ensuite mon frère quitte le bureau en me saluant.Dérout
- Ça ne vous est jamais arrivé d'être jalouse du succès de votre frère?- Non, pourquoi le devrais-je?- Il a toujours été l'enfant modèle, celui qui satisfait pleinement les désirs de maman, ajouté au fait qu'il gagne plus que vous.Nerveusement, je regarde ma fourchette en maudissant mon interlocuteur. De quoi se mêle-t-il?- Pour quelqu'un qui voulait du professionnalisme, vous vous ingérez trop dans ma vie privée.- Quand votre frère débarque sur mon lieu de travail pour me faire une proposition sous prétexte que vous travaillez dans ma boite, ça devient mon problème. Si vous tenez tant à votre vie privée, demandez-lui d'aller faire sa loi chez vous et non dans mon bureau.Pourquoi refuse-t-il de me parler de ce que Fred lui a proposé afin qu'on termine avec ce jeu? Je commence à avoir marre de cette conversation. Il m'invite à déjeuner puis me traite comme si je n'étais qu'un moins que rien. Repoussant mon assiette, je le toise et me lève de table. Le laissant seul avec ses propo
Fred m'embrasse légèrement sur le front et souhaite que j'arrête de m'inquiéter. Mais comment ne pas l'être quand il refuse de répondre à mes questions? J'ai carrément passé la nuit et le trajet à essayer de savoir le motif de sa rencontre avec Laventure mais monsieur veut rester discret comme l'avait fait mon superviseur.Je soupire et descend de la voiture. Julia me rejoint. Main dans la main, on pénètre dans le bâtiment...- Voilà, prends ces papiers et classe-les en ordre chronologique. Va t'installer là-bas, il me faudra mon bureau pour travailler.- J'étais censée te tenir compagnie et non t'aider.- Serait-ce le démon de Monica qui a pris possession de ton corps?Elle éclate de rire à ma remarque et prend les papiers en question et va s'installer sur le petit canapé pour commencer à les classer comme je lui ai demandé.- Mets ton téléphone sur alarme, à midi on doit manger.Elle acquiesce et continue avec sa tâche.Je n'ai ni vu ni entendu monsieur Laventure de la matinée, je s
- J'ignorais que tu pouvais être Gargantua.Je repose ma fourchette.- Non, j'ai sauté le petit déjeuner puisque je m'étais levée tard.Il acquiesce puis me lance un regard méfiant.- Tu n'as pas à noyer ton chagrin dans la nourriture, je sais qu'elle te manque et je dois bien avouer que sa présence me manque également.Je suis Laventure du regard, il prend son plat et se dirige vers la table de Nathalie qui l'attendait sans oublier de me toiser au passage.L'évocation de l'absence de Julia m'attriste, elle a dû rentrer chez elle pour se préparer pour l'école. Durant son passage à l'ONG, elle s'était liée d'amitié avec James aussi et il a su la vérité quant à la vraie nature de notre relation, on lui avait finalement avoué qu'elle était plutôt ma nièce et non ma fille.- Si toutefois, tu as besoin de pleurer, mes épaules te sont offertes.- Merci James, mais je pense que j'ai bien plus envie de pleurer sur les épaules de tes hot-dogs que sur les tiennes.Il regarde son assiette et écl
Les journées se succédaient sans trop d'hostilités entre Laventure et moi vu qu'on se voyait de moins en moins. Julia m'accompagnait toujours au travail car elle y a pris goût, ce qui m'arrange parce qu'elle m'aidait énormément. Cependant, aujourd'hui marque son dernier jour avec nous: non pas qu'on vient de retrouver à peine Monica mais la petite avait voulu rester jusqu'à la rentrée des classes. Elle s'arrête un moment dans le couloir et tire sur mon bras pour nous prendre en selfie.- Je le montrerai à mes copines. Elles seront hyper jalouses de savoir que j'ai pu me faire un peu d'argent en venant ici.Je lui avais proposé de lui donner de mon salaire pour la remercier, même si au début, elle avait été réticente mais a fini par accepter. Déjà trois semaines dans cette ONG, si ce ne sont pas mes chamailleries avec Julia, les plaisanteries de James ou les disputes avec M. Laventure, je n'adresse la parole à personne.- Que le soleil illumine ces lieux car les plus belles sont arriv
Fred m'embrasse légèrement sur le front et souhaite que j'arrête de m'inquiéter. Mais comment ne pas l'être quand il refuse de répondre à mes questions? J'ai carrément passé la nuit et le trajet à essayer de savoir le motif de sa rencontre avec Laventure mais monsieur veut rester discret comme l'avait fait mon superviseur.Je soupire et descend de la voiture. Julia me rejoint. Main dans la main, on pénètre dans le bâtiment...- Voilà, prends ces papiers et classe-les en ordre chronologique. Va t'installer là-bas, il me faudra mon bureau pour travailler.- J'étais censée te tenir compagnie et non t'aider.- Serait-ce le démon de Monica qui a pris possession de ton corps?Elle éclate de rire à ma remarque et prend les papiers en question et va s'installer sur le petit canapé pour commencer à les classer comme je lui ai demandé.- Mets ton téléphone sur alarme, à midi on doit manger.Elle acquiesce et continue avec sa tâche.Je n'ai ni vu ni entendu monsieur Laventure de la matinée, je s
- Ça ne vous est jamais arrivé d'être jalouse du succès de votre frère?- Non, pourquoi le devrais-je?- Il a toujours été l'enfant modèle, celui qui satisfait pleinement les désirs de maman, ajouté au fait qu'il gagne plus que vous.Nerveusement, je regarde ma fourchette en maudissant mon interlocuteur. De quoi se mêle-t-il?- Pour quelqu'un qui voulait du professionnalisme, vous vous ingérez trop dans ma vie privée.- Quand votre frère débarque sur mon lieu de travail pour me faire une proposition sous prétexte que vous travaillez dans ma boite, ça devient mon problème. Si vous tenez tant à votre vie privée, demandez-lui d'aller faire sa loi chez vous et non dans mon bureau.Pourquoi refuse-t-il de me parler de ce que Fred lui a proposé afin qu'on termine avec ce jeu? Je commence à avoir marre de cette conversation. Il m'invite à déjeuner puis me traite comme si je n'étais qu'un moins que rien. Repoussant mon assiette, je le toise et me lève de table. Le laissant seul avec ses propo
Je franchis fièrement le portail de sécurité en présentant mon badge à un des agents puis je me dirige vers mon espace de travail. Durant mon passage, j'ai attiré certains regards vers ma petite personne en raison de ma tenue. Fred n'avait peut-être pas tort finalement, j'attise même l'attention de ce gros bonhomme qui m'avait clairement ignoré hier quand je lui avais demandé le chemin de la cafétéria. Avec un peu de chance, j'espère que mon superviseur sera tout aussi admiratif et deviendra plus indulgent envers moi. Après tout, ne faut-il pas toujours rêver pour ne pas mourir de chagrin?Après avoir achevé le rapport qu'il m'avait envoyé la veille, je vais le lui rendre à son bureau. Cependant, j'étais loin de me douter que mon frère serait présent quand monsieur Laventure m'a autorisé à entrer. Fred se lève en me voyant et envoie un regard glacial à mon superviseur. Ils s'échangent un bref air de défi puis une poignée de main ensuite mon frère quitte le bureau en me saluant.Dérout
- Devine qui est mon superviseur au travail !- Maman!- Comment pourrait-elle alors qu'elle travaille ici?Il se gratte la nuque, c'est à croire que c'est un tic familial, il sourit nerveusement et reprend:- Cela ne m'étonnerait pas car elle a la mauvaise habitude de vouloir tout commander.On éclate de rire.- Plus sérieusement! Il s'agit de ton vieil ami Roland Laventure.Reprenant son sérieux, il essaie de réfléchir pour se rappeler de Roland mais cela ne lui prend pas beaucoup de temps vu qu'il part dans un fou rire.- Ah, le seul de mes amis que tu n'as pas mis dans ton lit! Ou plutôt le seul qui avait pu résister à tes charmes.- Ne dis pas des sottises, je n'ai jamais couché avec tes amis.- Ce n'est pas ce que Sébastien disait.Je ferme les yeux. Certains de mes souvenirs me reviennent en mémoire, ce que Sébastien avait dû faire pour m'aider à tenir malgré mon chagrin: ma copine de l'époque, Camilla devait célébrer son anniversaire, connaissant mon attirance pour Roland, ell
J'ai bien compris qu'il fallait patienter, mais là, je suis à bout. Ce monsieur a intérêt à me recevoir durant les prochaines minutes s'il ne veut pas que je pète un câble. Comme s'ils avaient entendu mes pensées, une femme vient m'annoncer:- Mademoiselle Jackson, monsieur Dupervil vous demande.Je me lève et serre nerveusement la petite veste que maman m'avait recommandée de porter avec la robe pour paraitre professionnelle et choisis de la suivre dans le bureau du fameux M. Dupervil.- Vous êtes bien la nouvelle recrue?J'aurais aimé qu'il choisisse un autre mot, mais puisqu'on y est, autant éviter une gaffe. Je lui réponds gentiment, il examine encore une fois mon CV avant de me confirmer les dires de mon superviseur de stage.- Bien, je vous intégrerai dans une nouvelle équipe sous la direction d'un de mes plus fidèles employés, vous pouvez aller le rejoindre, ma secrétaire vous y conduira.A peine ai-je le dos tourné pour suivre sa secrétaire qu'il me retient par ses mots qui n'
Je remets en place, pour la troisième fois, cette mèche rebelle dans mon chignon. Je maudis déjà mon frère pour avoir voulu me punir en me laissant faire la route à pieds. Prenant une pause, je cherche mon portefeuille dans ma valise, espérant trouver de quoi prendre un taxi mais la malchance a voulu que j’aie de la monnaie seulement pour me payer un café. En soupirant, je reprends ma marche jusqu'à la boutique de madame Xavier.Son assistante vient immédiatement m'accueillir dès que je pousse la porte d'entrée. Léa a toujours été gentille avec moi, je ne sais pas si c'est sa patronne qui le lui a demandé mais j'apprécie son effort pour être courtoise à chacune de mes venues. Une employée souriante attire les clients. Je pense à ma mère en invoquant cette phrase.- Tu te vois comment pour ton premier jour?Je gratte légèrement ma nuque. C'est vrai que je n'y avais pas du tout pensé.En raison de ma petite corpulence, et de mes nombreuses contradictions morphologiques, je ne trouvais j