AnibalLa rencontre avec Rodrigo me laisse dans un état de confusion et de colère. Son regard, son ton, tout en lui est une menace à peine voilée. Ce n’est pas un hasard s’il est venu à moi, et je le sais. Ce qu’il m’a dit n’est qu’un avertissement, un message clair : Miller et ses associés ne m’oublieront jamais. J’ai toujours su que ce monde ne me laisserait pas partir aussi facilement, mais l’entendre de sa bouche ravive une peur que je croyais éteinte.Je suis resté éveillé presque toute la nuit, incapable de chasser ces pensées de mon esprit. La tranquillité que j’ai trouvée auprès de Claire semble désormais si fragile qu’elle me glisse entre les doigts. Je voulais croire qu’en m’éloignant, en changeant de vie, je pourrais effacer le passé. Mais ce passé est un spectre qui me suit, qui me hante. Et plus j’essaie de le laisser derrière moi, plus il se rapproche, prêt à m’avaler tout entier.Claire… Elle est mon ancre, mon seul repère. Pourtant, je ressens un conflit intérieur gran
AnibalLe matin suivant, je me réveille avec un sentiment d’urgence que je ne parviens pas à ignorer. À côté de moi, Claire dort encore, paisible, inconsciente de la tourmente qui gronde dans mon esprit. Je ne peux plus rester là, à attendre que le passé me rattrape. Rodrigo n’était qu’un avant-goût de ce qui nous attend. Si je veux éviter le pire, je dois agir maintenant.Je me lève sans bruit, laissant Claire dans la douceur du sommeil. Chaque instant passé avec elle est précieux, mais je sais que cette accalmie ne durera pas. Le calme avant la tempête, c’est exactement ce que je ressens. Et le plus effrayant dans tout ça, c’est que Claire risque d’en payer le prix. Le danger se rapproche, trop vite, trop brutalement. Je ne veux pas la perdre. Mais chaque pas que je fais l’entraîne un peu plus dans ce monde qu’elle ne devrait jamais connaître.Toute la matinée, je rassemble mes pensées, cherchant une solution pour éviter le chaos sans la mettre en péril. Je sais que Rodrigo n’est qu
AnibalLe trajet du retour est plus rapide que je ne l’aurais voulu. Le moteur vrombit sous mes mains, mais ma tête tourne dans tous les sens. Mon esprit est en ébullition, agité par des pensées sombres. L’angoisse me serre la gorge, me ronge depuis que j’ai eu cette conversation avec Éric. Claire est une cible. Et cela change tout. Chaque mot prononcé par Éric résonne dans ma tête comme un avertissement, un écho menaçant.Je connais bien le réseau de Miller. Un ensemble de filières bien rodées, sans foi ni loi. Pas de pitié. Pas de seconde chance. Pas d’échappatoire. Tout le monde est expendable, surtout ceux qui ne sont pas dans leurs bonnes grâces. Et Claire, avec son innocence et sa vulnérabilité, représente exactement ce qu’ils veulent : une pression, un levier pour m’atteindre. J’ai beau me répéter que j’ai encore un peu de temps, quelques heures peut-être, avant que tout ne s’accélère, je sais au fond de moi que ce n’est qu’une illusion. Le temps, ce traître, m’échappe.Quand j
AnibalLe calme relatif de la soirée dure jusqu'à ce que Claire et moi arrivions devant notre immeuble. À chaque pas, je reste alerte, scrutant les alentours, cherchant la moindre anomalie, la moindre personne qui pourrait être en observation. Même si la rue semble déserte, même si tout semble parfaitement ordinaire, mon instinct ne me permet pas de relâcher ma vigilance. Quelque part, je sais que c’est trop tranquille pour durer.Nous montons les escaliers, et je la regarde sans qu’elle ne le remarque. Claire semble insouciante, sereine, heureuse de retrouver la chaleur de l’appartement. Cela me rassure, mais en même temps, je ne peux m’empêcher de me dire que tout ça est bien trop facile. Après tout, Miller n’est jamais loin, et ce n’est qu’une question de temps avant qu’il n’intervienne à nouveau. L’idée que Claire puisse devenir une cible aussi à cause de moi me hante."Tu penses à quelque chose, Anibal ?" me demande Claire en se retournant alors qu’on arrive devant la porte de no
AnibalJe pousse la porte de l’appartement avec force, la fermant derrière moi avec un bruit qui résonne comme un avertissement. Mon cœur est lourd, alourdi par une certitude qui me ronge de l’intérieur. Je sens cette oppression familière se poser sur ma poitrine, une sensation que j’ai apprise à reconnaître avec les années : celle que quelque chose de terrible est sur le point de se produire.Claire se lève dès qu’elle m’aperçoit. Ses yeux cherchent immédiatement des réponses, mais je n’ai pas de mots, juste une tension palpable qui nous envahit tous les deux. Elle me scrute, ses sourcils froncés, une inquiétude claire sur son visage."Qu’est-ce qui ne va pas ?" Sa voix est calme, mesurée, mais je devine la légère nervosité qui y perle.Je m’approche du salon, mais je n’arrive pas à m’arrêter de jeter des regards furtifs derrière moi, comme si je pouvais encore sentir la menace qui m’a suivi jusque dans cette pièce. Mes yeux se posent sur la fenêtre, scrutant l’obscurité qui m’entour
Par AnibalL’immeuble dans lequel nous nous sommes réfugiés est vieux et en ruine. Les murs sont marqués par le temps, usés jusqu’à la moelle, mais il y a quelque chose de fascinant dans cette décrépitude. Pas assez pour me faire oublier ce qui nous attend. Ce que je ressens à cet instant est un mélange de soulagement et de tension. J’ai beau être ici, à l’abri de certains regards, je sais que cet endroit n’est pas aussi sûr qu’il n’y paraît.Nous montons les escaliers dans un silence pesant. Chaque pas résonne dans les couloirs vides, et une solitude étrange m’envahit. C’est une solitude qui nous protège, mais qui nous expose tout autant. Une fois arrivés à l’appartement, je ferme la porte derrière nous et je m’approche des fenêtres. Les rideaux sont tirés, mais mes yeux fouillent l’extérieur, cherchant la moindre silhouette, le moindre mouvement suspect.Claire s’assoit sur le canapé. Ses yeux trahissent une fatigue profonde, mais son esprit ne semble pas prêt à se calmer. "Tu crois
AnibalLe silence qui suit l'appel de Miller est lourd, presque suffocant. Je garde le téléphone entre mes mains, mes poings serrés autour de l'appareil. Je savais que ce moment arriverait un jour, mais je n'avais pas imaginé que cela se produirait si tôt. Claire est là, à mes côtés, et bien que je sente sa nervosité, elle essaie de ne pas me montrer qu'elle est aussi inquiète que moi. On sent la tension, mais on n'est pas encore dans l'angoisse totale. Pas encore."On doit bouger", dis-je, essayant de garder la voix aussi calme que possible. Mais je sais bien que ce n’est pas le cas. "Il faut quitter cet endroit avant qu'ils ne nous trouvent."Elle hoche la tête, même si je sais qu’elle comprend que le temps presse. Miller, ou ses hommes, sont déjà en route. La ville semble calme, mais il y a cette tension invisible, comme un souffle suspendu, prêt à éclater. Mais il n’est pas question de céder à la panique. On a survécu à pire, après tout. On peut encore tenir."Tu as un plan ?" me
AnibalLes rues sont plus animées, bien que la nuit soit tombée. Les lumières tamisées des réverbères projettent des ombres longues sur les trottoirs, et le bourdonnement des voitures qui passent donne un air de normalité à ce qui est devenu un jeu de cache-cache pour Claire et moi. Nous avançons à un rythme soutenu, mais discret, traversant des ruelles étroites et contournant les coins de rues de manière à ne jamais nous retrouver dans une situation où nous serions pris de plein fouet par quelqu'un qui pourrait nous chercher.Je scrute sans cesse les environs. Mais ce soir, une sensation étrange s'est installée en moi, un frisson d'inquiétude qui ne me quitte plus. Peut-être est-ce l'incertitude de la situation, ou peut-être la fatigue accumulée, mais quelque chose ne tourne pas rond. Claire, elle aussi, semble plus nerveuse que d'habitude. Elle jette des regards furtifs autour d’elle, comme si elle avait une intuition similaire.Nous nous dirigeons vers un quartier plus éloigné du c
AnibalL'odeur de la terre fraîche et de la poussière m'envahit les poumons alors que je m'éloigne de l'entrée du tunnel. Je n'ai pas de plan précis, juste l'instinct de survie qui me guide depuis toujours. La lumière à l'extérieur est faible, mais elle nous offre une chance. Les bruits de poursuite derrière moi se rapprochent, menaçants. Je n'ai pas de temps à perdre. Je dois les semer, mais comment ?Je jette un coup d'œil rapide à la sortie, observant les buissons qui entourent l'ouverture. Nous sommes dans une vallée profonde, un endroit isolé que je connais bien. À moins qu'ils ne connaissent la région aussi bien que moi, Miller et ses hommes risquent de se perdre dans ce terrain accidenté. Mais je ne peux pas parier sur l'ignorance de l'ennemi.Je me glisse hors du tunnel et me couche à plat ventre derrière un tas de rochers. Mon esprit tourne à toute vitesse, analysant les options possibles. Je suis seul ici. Plus que quelques secondes avant que Miller ne surgisse.D'un geste v
AnibalJe sens la douleur dans mes muscles, mais je la chasse de mon esprit. L’homme blessé marche à mes côtés, son visage déformé par la douleur, mais aussi par la terreur qui émane de lui à chaque pas. Je le soutiens du mieux que je peux, mais chaque mouvement me rappelle à quel point la situation est urgente. Les bruits de Miller et de ses hommes semblent s’estomper, mais la peur, elle, est bien là, tapis dans l’obscurité de mon esprit. Elle ne me lâche pas."On doit avancer plus vite", murmure Claire près de moi, ses yeux rivés sur chaque recoin du tunnel. Je hoche la tête, plus concentré que jamais. "Nous n’avons pas beaucoup de temps. Si Miller est vraiment aussi près qu’il le laisse entendre, il ne nous faudra pas longtemps pour nous retrouver."Claire, toujours aussi déterminée, répond sans hésiter. "On fait vite, mais on ne peut pas laisser cet homme ici. S’il a des informations sur Miller, ce pourrait être notre chance."Je sens une ombre de doute flotter dans l’air quand Lu
Par AnibalLe tunnel continue de s’étirer devant moi, sombre et silencieux. Je ne ralentis pas, malgré la fatigue qui commence à peser sur mes jambes. Je sens les battements de mon cœur, l’adrénaline qui pulse dans mes veines, mais je sais qu’il n’est pas question de m’arrêter. Pas maintenant. Nous sommes encore loin d’être en sécurité, et chaque seconde compte.Claire et Luca suivent de près. Je peux sentir la tension qui les lie, mais aucune parole n’est nécessaire. Nous n’avons qu’une priorité : échapper à Miller et à ses hommes. L’unité de notre petit groupe est la seule chose qui nous maintient debout à cet instant précis.Le tunnel s’élargit lentement à mesure que nous nous enfonçons plus profondément sous terre. L’air devient plus humide et l’odeur de la terre et de la moisissure envahit mes narines. Chaque virage nous éloigne un peu plus de l’extérieur. Je sais qu’on doit continuer, mais je n’ai aucune idée de la direction exacte ni même de la fin de ce labyrinthe. Ce tunnel s
Pensée d'AnibalLe cercle se resserre autour de nous, les mercenaires de Miller avançant méthodiquement, leurs fusils pointés droit sur moi, Claire et Luca. L’atmosphère est électrique, chaque instant s’étirant en une éternité. Mes battements de cœur résonnent dans mes oreilles, mais je ne laisse rien paraître. J’ai survécu à ce genre de situations, je sais comment manipuler le chaos. Mais cette fois, il n’y a plus d’issue évidente, aucun plan infaillible à déployer. Je me trouve à la croisée des chemins, avec l’envie de me battre mais aussi le poids de la réalité qui m’écrase."Je vois que vous ne comprenez toujours pas." Miller s’avance lentement, ses pas résonnant lourdement sur le sol. "Vous êtes pris au piège. Il n’y a plus de fuite. Plus d’échappatoire. Ce qui arrive maintenant dépend de vous. Mais il est trop tard pour faire marche arrière."Je ne bouge pas. Mes yeux, calmes et calculateurs, se posent sur lui. Je sais qu’il faut riposter, mais comment ? Miller a tout anticipé.
Pensé par AnibalLe tunnel s’étend devant nous, sombre et étroit, presque oppressant. Chaque pas résonne dans l’obscurité, brisé uniquement par notre respiration haletante et l’écho lointain de la voix menaçante de Miller. Je ne me retourne pas. Je sais que, quoi qu’il arrive, nous ne devons pas perdre de temps. Chaque seconde compte désormais.Nous avançons rapidement, courant presque, nos pieds se heurtant contre les pierres irrégulières du sol. Le tunnel semble ne jamais vouloir finir, une ligne droite qui s’enfonce profondément sous terre. La lumière des torches tremble, projetant des ombres sur les murs humides, mais cela n’empêche pas la tension de s’accroître à chaque instant qui passe."On va où exactement ?" demande Luca, sa voix brisée par l’essoufflement. "Ce tunnel peut nous mener n’importe où…"Je ne réponds pas immédiatement. Il a raison. Personne ne sait où ce tunnel mène, mais il n’y a pas d’autre choix. C’est la seule issue qu’on ait, et notre seule chance de nous éch
AnibalMiller esquisse un sourire étouffé par le froid. "Le choix, Anibal", dit-il lentement, comme s’il savourait chaque mot. "Le choix de vivre… ou de mourir."Je sens la tension se tendre encore davantage, mon esprit faisant le tour des alternatives possibles. Il n’y a plus de place pour les demi-mesures. Je dois choisir.Claire s’avance légèrement, défiant Miller du regard. "Tu crois que tu as le pouvoir de nous faire peur ? Tu te trompes, Miller. C’est toi qui es piégé."Mais Miller ne bouge pas, se contentant de nous observer, ses yeux brillants d’une lueur glacialement calculée.Je sais que je n’ai plus beaucoup de temps. Tout est en jeu maintenant. Le choix que je vais faire décidera de notre avenir… ou de notre fin.Le silence qui suit la déclaration de Miller est lourd, presque suffocant. L’ombre de ce dernier se découpe devant nous, comme un prédateur attendant que sa proie se dévoile. Mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine, mais il n’est pas question de céder à la peu
Par AnibalLa voix de Miller résonne dans l’obscurité de l’entrepôt comme un écho menaçant, un rappel brutal que la fuite n’est plus une option. Mon cœur se serre dans ma poitrine, un frisson glacé me parcourant l’échine. Ce moment était inévitable. Bien que je l’aie anticipé, l’adrénaline ne fait que rendre l’instant plus intense. Nous ne sommes plus seuls. La traque que j’ai si longtemps fuie est désormais arrivée à son apogée.Luca, qui se tient près de la porte arrière, fait un mouvement pour la fermer, mais je l’arrête d’un geste brusque. Je sais que tout est joué. "Trop tard pour ça", murmure-je, l’air grave. "Miller sait exactement où nous sommes."Claire, à quelques pas, s’adosse contre le mur, ses yeux scrutant chaque recoin, chaque ombre mouvante dans l’entrepôt. La tension dans l’air est palpable. Elle sent cette même pression montante, celle qui naît lorsqu’on réalise que le jeu ne peut plus être gagné par la fuite. Il faut agir."On ne peut pas attendre", dit-elle, la voi
Par AnibalLe temps semble s'étirer, presque intenable, tandis que Claire et moi nous retrouvons dans l'appartement de Luca. L'endroit est à la fois un abri et une prison. Les murs, chargés de souvenirs et de non-dits, semblent nous oppresser à chaque respiration. Luca, après avoir échangé quelques mots avec nous, disparaît dans une autre pièce, nous laissant un instant de répit. Mais même dans ce silence, l'angoisse de la situation reste palpable.Claire se tient près de la fenêtre, son regard ancré dans les rues en contrebas. Rien de particulier n'attire son attention, mais je sais que ce qu'elle scrute n'est pas ce qui se passe autour d'elle, mais ce qui pourrait bientôt arriver. Elle est distante, comme si elle cherchait à échapper à la réalité, mais il n'y a pas de fuite possible. Pas cette fois.Je brise le silence, incertain de ce qu'il me reste à dire. "Ça va ?"Elle me lance un regard furtif avant de détourner les yeux. Un sourire rapide, à peine un éclat d'espoir. "Ça va… ma
AnibalLes rues sont plus animées, bien que la nuit soit tombée. Les lumières tamisées des réverbères projettent des ombres longues sur les trottoirs, et le bourdonnement des voitures qui passent donne un air de normalité à ce qui est devenu un jeu de cache-cache pour Claire et moi. Nous avançons à un rythme soutenu, mais discret, traversant des ruelles étroites et contournant les coins de rues de manière à ne jamais nous retrouver dans une situation où nous serions pris de plein fouet par quelqu'un qui pourrait nous chercher.Je scrute sans cesse les environs. Mais ce soir, une sensation étrange s'est installée en moi, un frisson d'inquiétude qui ne me quitte plus. Peut-être est-ce l'incertitude de la situation, ou peut-être la fatigue accumulée, mais quelque chose ne tourne pas rond. Claire, elle aussi, semble plus nerveuse que d'habitude. Elle jette des regards furtifs autour d’elle, comme si elle avait une intuition similaire.Nous nous dirigeons vers un quartier plus éloigné du c