Le manoir était d'un calme de cimetière, au milieu d'une forêt épaisse, où seuls les bruits des oiseaux résonnaient en écho dans le manoir, les habitants de ce manoir presque lugubre s'étaient habitués à cette ambiance sombre et triste.
De toute façon, cela avait toujours été ainsi et le resterait indéniablement. Dans ce manoir, perché sur une colline entourée d'une forêt dense, loin de tout, un homme devant sa fenêtre regardait les nuages dans le ciel. C'était son seul plaisir depuis presque huit siècles, depuis qu’il l'avait perdu.
800 ans de monotonie, des siècles de solitude, de longues et interminables années de souffrances muettes. Pourtant la vie n'avait pas toujours été ainsi. À une époque, il avait été heureux. Son père était encore le Lord. Jadis encore, il vivait une vie plutôt paisible pour un jeune vampire .
Ses parents étaient aimants et attentionnés, se souciaient de ce qu'il ressentait et surtout de ce qu’il voulait. Ils lui disaient tout le temps : « Fils, vis ta vie comme tu l’entends et daigne à la mener pleinement afin de ne pas nourrir de regrets plus tard ».
Vladimir croyait qu’il aurait eu le temps d’appliquer ce conseil, mais malheureusement, ce ne fut pas possible. Ses parents, des sang purs, des personnes à la puissance et à la résistance reconnues par tout le clan avaient succombé à une maladie inconnue des vampires. C’était tellement inconcevable qu’il avait pensé à une machination. Mais qui aurait osé supprimer deux sang purs ? Il était devenu tellement rare d’en trouver surtout dans un monde où les humains qui jadis n’étaient qu’une petite communauté semblaient avoir proliféré plus qu’il ne pourrait l’exprimer. Il avait juste eu le temps de dormir pendant deux siècles et à son réveil les bruits que faisaient les humains avaient envahi son esprit.
Heureusement que le territoire des vampires était presque sacré et que malgré leur expansion, ces humains n'avaient jamais osé violer leur territoire. Il savait que les anciens déjà hostiles envers les autres créatures comme les loups garous n’auraient pas accepté cette nouvelle intrusion.
Alors , depuis des siècles, les vampires vivaient en marge des humains et des autres créatures se confortant dans cette simple vie recluse. De toutes les façons, lui non plus ne s’en était jamais plaint. Alors si ce n'était pas une maladie causée par une autre espèce ou pire, par des humains, qu'est-ce qui aurait pu emporter deux illustres créatures de la trempe de ses parents?
Mais les tragédies semblaient ne pas s'arrêter pour lui, et ce, par des disparitions étranges. Son ami d’enfance qu'il considérait comme un frère et sa jeune sœur qui n’était autre que sa fiancée avaient également succombé à ce mal mystérieux. Pourquoi tous ses proches, tous ceux à qui il tenait le quittaient aussi brusquement ?
Jusque là, il n'avait pas trouvé de réponses même si , pour dire la vérité, il n'avait jamais réellement cherché à comprendre tant la douleur qu’il ressentait l'avait assailli violemment. Il avait préféré oublier pour ne plus avoir aussi mal. Malgré les jours qui devenaient de plus en plus longs, il menait sa vie tant bien que mal au fil des siècles.
Sa tranquillité était perturbée de temps à autre quand les anciens venaient le voir dans son manoir pour lui soumettre des requêtes absurdes. Étant le dernier sang pur de leur clan, ils lui demandaient de se choisir une épouse dans l’une des familles les plus respectables et puissantes de leur clan. En soi, un mariage arrangé afin de pérenniser son sang si précieux.
Même si son enfant ne serait pas un sang pur, le clan aurait quand-même un héritier au regard de la possibilité que leur Lord succombe également au mal étrange qui avait emporté ses parents. De son côté, Vladimir ne voulait pas justifier un tel empressement. Contrairement à ses parents, lui était encore dans la fleur de l'âge, il n'avait pas encore atteint 2000 ans. Il avait tellement de siècles devant lui, mais pourtant, les anciens le pressaient quand-même pour produire un héritier avec une femme qu’il ne connaissait pas et ne voulait pas rencontrer.
Comment pourrait-il y penser? Il avait toujours au fond de son cœur, la douce image de son grand amour parti bien trop tôt. Et à chaque fois qu'il y pensait, son cœur se tordait d’une douleur qui lui donnait envie de tomber lui aussi dans un sommeil éternel.
Pourquoi étaient-ils partis en le laissant seul derrière ? Il aurait préféré partir avec eux…. Il posa la main sur sa poitrine et la serra, ça faisait mal. La douleur, malgré les siècles après sa mort, était toujours aussi intense. Sa mère lui avait dit, quand un vampire tombait amoureux, c'était avec toutes les cellules de son corps, son amour était démesuré et infini, il aimait éternellement, certainement aussi éternel que l'était sa vie.
Alors , lui Vladimir, était condamné à vivre cette douleur pour le reste de sa vie. Il soupira avant de se lever de son lit. Il porta un regard sur sa chambre et jaugea son décor : le même depuis des siècles.
Rien n’avait changé, ni la décoration, ni les couleurs. Tout était toujours aussi sombre et sobre, pas d’extravagance, juste ce qu’il fallait à la place qu’il fallait. Il entendit des coups à la porte et une servante entra.
« maître, les anciens sont dans le salon, ils vous attendent » Vladimir regarda la servante se prosterner avant de lui apporter une coupe remplie d’un liquide rouge vif.
« Ceci est le plus frais de ce matin. » Après l’avoir dit, elle baissa une tête avec tristesse et dépit, Vladimir comprenant pourquoi.
Il sourit à la sollicitude de sa servante avant de la congédier. Une fois qu’elle fut sortie, il prit la coupe et la porta à ses lèvres. Le goût était fade mais il préférait s’en contenter. Du sang d’animaux. Il préférait en boire plutôt que de prendre du sang d’humains qu’il n'avait pas lui-même chassé au préalable.
Il préférait ça car il ne chassait plus d’humains ou n’en avait plus chassé depuis des siècles; depuis qu’il l’avait perdue. Ils partaient tous les trois, avec son meilleur ami pour trouver de nouvelles proies et s’en délectaient goulûment. Mais depuis qu’elle l’avait quitté, il n'en avait plus trouvé la force, ni la volonté d’ailleurs.
Les autres disaient qu’il se laissait mourir à petit feu car le sang d’animaux n'était pas assez consistant et ne convenait donc pas à une personne de son rang. Il pourrait penser qu’ils se souciaient de son bien-être, mais il savait qu’il n'en était rien. Ils cherchaient juste à le maintenir en vie pour la stabilité du clan. Rien de plus, rien de moins. Il termina de boire dans sa coupe avant de marcher vers la porte de sa chambre, ramassant une chemise au passage.
« allons écouter ce que ces personnes ont encore à me dire cette fois».
Vladimir marcha lentement dans le long couloir de son manoir, observant d'un air absent l’architecture ancienne et les tableaux anciens sur les murs le long du couloir. Ces tableaux étaient les portraits de ses illustres ancêtres et des membres de sa famille. Sa famille, comment en était-elle arrivée là ?La famille DRAC, la fondatrice du clan mais surtout, la descendance directe du vampire le plus exceptionnel que le monde n'ait jamais connu. Ils étaient une bonne vingtaine il y a encore trois millénaires, mais les sang-purs commencèrent à mourir l’un après l’autre sans que personne n'en comprenne la raison. Ses ancêtres, ses parents, tous avaient succombé mystérieusement et à présent, il restait le dernier. Succomberait-il également à ce mal inconnu ?Il espérait que ça arriverait bientôt car malgré son « jeune âge», il n'en pouvait déjà plus de la vie et ne désirait qu’une chose, les rejoindre, la rejoindre. Il s'arrêta devant un portrait, son visage se tordant douloureusement,
Vladimir ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Cette femme lui donnait un sentiment étrange. Il devrait être en train de renvoyer ces impertinents d’anciens avec leur fameux tribut, mais non; il ne pouvait juste pas détourner son regard de celui de cette femme. Elle avait un tel visage doux et tendre, de grands yeux innocents aux contours délicats, cette allure noble loin du fait d'être juste de sang royal. Non, elle dégageait quelque chose de plus digne, de plus élégant et de plus majestueux.Malgré son état déplorable et ses nombreuses contusions, elle exultait grâce et dignité. Il fronça cependant les sourcils en regardant l’état pitoyable dans lequel cette jeune femme était. Il n'avait jamais été quelqu’un de particulièrement altruiste, non loin de là; surtout face à un humain :sa principale source de nourriture.Mais à ce moment, il éprouvait énormément de pitié pour cette femme et se surprenait à ne vouloir qu’une seule chose: de s’assurer de son bien-être. Il se redres
Les anciens n’en croyaient pas leurs oreilles. Faire de cette femme humaine, son assistante ? Comment une personne de son rang, aussi illustre que vénérable pouvait autoriser un être aussi disgracieux et sale à ses côtés ?Peut-être était-ce la faim qui le faisait devenir aussi irréfléchi. Il était impossible qu’en pleine faculté de ses moyens, leur Lord ait pris une décision aussi déraisonnable. Accorder un tel honneur à un humain, pourtant, depuis que cet homme qu’il disait être son meilleur ami était décédé, il n'avait plus permis à quiconque de se tenir à ses côtés. Ceci était d'autant plus révoltant car la place aux côtés du Lord était un honneur que même eux les anciens lorgnaient.Se tenir à la suite d’un être aussi majestueux et exceptionnel que leur maître , beaucoup seraient prêts à tuer pour occuper cette place.Mais là, à ce moment précis, le Lord était en train de donner cette place importante à une personne qui ne le méritait pas. Une humaine qui aurait dû lui servir
Vladimir pouvait comprendre le regard perdu de Luxiana après ce qu’il lui avait dit. À sa manière d’agir, il comprit que la jeune femme s’attendait à ce qu’il plante ses crocs dans son cou et lui pompe son sang jusqu'à la dernière goutte. Mais plutôt que de faire ce que tout le monde attendait de lui, il avait décidé de se passer de son sang et porter son intérêt sur elle, cela prêtait à confusion.« Que voulez-vous dire, monseigneur ? » Vladimir fronça les sourcils, il ne s'attendait pas vraiment à ce qu’elle lui saute dessus pour se défendre - même le plus écervelé des humains ayant entendu parler des vampires saurait que c’est inutile.Les vampires étaient non seulement plus forts et résistants qu’eux, mais aussi, plus rapides. Mais même un lapin dans ses derniers retranchements se battrait pour sa vie même face au prédateur le plus effrayant ; mais cette femme au contraire, préférait se coucher devant lui avec résiliation, comme si elle n'avait plus rien sur quoi se raccroch
Cette journée devait être comme toutes les autres, c'est-à-dire monotone. Du moins, c'était ce qu'avait pensé Vladimir à son réveil. Mais force était de constater qu'il se trompa lourdement. Mis à part son réveil routinier, il avait fait la rencontre d’une femme intrigante qui, devrait-il se l'avouer, poussait sa curiosité à son paroxysme. Il se renfrogna; il n'aimait pas penser ainsi car cela lui donna l’impression qu’il s’intéressait plus que nécessaire à cette fille.À cette pensée, une culpabilité presque assommante l'assaillit. Il n'avait pas le droit de faire ça, de lui faire ça à elle, son Angelica. Pas après qu’ils se soient promis un amour éternel et qu’elle ait disparu dans des circonstances aussi troubles. Il devait garder à jamais son amour pour elle intact.De toutes les façons, Luxiana ne représentait qu’une curiosité pour lui, une chose nouvelle qui le changeait de sa pesante et ennuyeuse monotonie.Rien de plus, rien de moins.Il éprouva juste de l’empathi
Luxiana fut fille de roi, ce qui en faisait d'elle une princesse royale.Pour beaucoup de filles, cela aurait été un rêve, vivre dans un palais, entourée de serviteurs, assister à des soirées mondaines prestigieuses avec des invités tout aussi prestigieux. Rencontrer des princes aussi beaux que charmants et profiter de tous les avantages réservés à la royauté. Ce serait ce que pourrait penser n’importe qui en entendant le mot princesse, mais ce n'était pas le cas pour Luxiana. Elle fut certes une princesse, mais née d’une esclave. Sa mère était une esclave ramenée dans le royaume par les chevaliers après la soumission d’un territoire barbare.Cette dernière, d'une beauté extraordinaire, avait captivé le roi qui n'avait pas réussi à se retenir de la faire sienne. Des cheveux argentés et des yeux d’un bleu profond et envoûtant, le roi n’avait pas su réfréner ses pulsions et s'était glissé sous la couche de l'esclave la nuit tombée avant d’abuser de la jeune femme.Un acte abominab
Vladimir comprenait ou du moins essayait de comprendre ce qui pouvait bien se passer dans la tête de Luxiana.Pour une princesse, elle était bien trop humble et effrayée de tout, ce qui le confortait dans ce besoin inexplicable de prendre soin d’elle. Ah , il ne devrait pas mais il n'y pouvait rien.Il était comme hypnotisé, son instinct qui pourtant devrait lui dicter de se nourrir de cette jeune fille fraîche et appétissante, lui dictait au contraire de la protéger.Drôle de pensée pour un sang pur de son rang surtout si on considérait qu’elle n'était en fait qu’une vulgaire humaine. Cette race misérable qui n'était bonne qu’à leur fournir du sang .Il souffla d'abandon en voyant la fille en face de lui. Elle tremblait, ses yeux larmoyants, il pourrait d’un côté lui demander qu'elle lui dise de son propre gré pourquoi elle insistait pour ne pas retourner chez elle - ce qui en soi était la réaction normale de toute personne enlevée - ou d’un autre côté, utiliser ses pouvoirs de va
Nina était fulminante et tous ceux en cuisine pouvaient le voir.La raison ? Tout le monde la savait également vu qu’ils ressentaient tous la même révolte. Comment leur Lord si précieux pouvait-il accepter d’avoir cet être si impur à ses côtés ?C’était inadmissible et tellement révoltant , mais celle qui exprimait le plus clairement sa colère était Nina .Elle avait dû servir cet être minable contre son gré, à croire que leur maître avait perdu l’esprit. Et pire, qu’est-ce qu’elle entendait ? Lui qui était resté enfermé dans ses appartements pendant des siècles, avait toujours rechigné à se nourrir de bon sang comme l’exigeait son rang, ou encore des mets de grandes gastronomies; il avait commandé que lui soit préparé un festin pour deux ? Les autres avaient d’abord pensé au fait qu’il s'agissait certainement d’un stratagème de leur Lord afin de s’assurer de la qualité du sang que lui procurerait cette humaine.Si elle était bien nourrie, elle serait plus goûteuse.Leur raison
Luxiana sursauta à la question. Bien-sûr que ça ne la dérangeait pas le moins du monde que Vladimir la touche, elle s'était surprise à se languir de son contact. Mais après ses pensées de plus tôt, elle se rendit compte qu’il serait absurde et stupide pour elle de continuer à espérer et profiter de ces attentions. Surtout si elles étaient faites avec des motivations autres que celles qu'elle voudrait. Elle ne devait pas être naïve, les gens autour d'elle avaient toujours agi ainsi - moins chaleureux que Vladimir mais elle ne devait pas se laisser avoir. Ils feraient semblant de lui vouloir du bien avant de la traiter comme une esclave, la maltraitant comme ils le voulaient. Elle se mordit la lèvre, son cœur se tordant presque dans sa poitrine. Il y avait cette émotion naissante, une qu'elle aurait tellement voulu qu'elle ne soit qu'une simple reconnaissance pour la personne qui lui a montré de la gentillesse ; de la tendresse pour son nouveau maître. Mais elle savait mieux ce q
Plus tôt, alors qu’ils prenaient place autour de la table, Luxiana avait voulu suivre Vladimir en prenant place à sa droite mais en avait été empêchée par ce dernier.Il avait un visage lourd et douloureux alors qu’il ne semblait pas la regarder mais plutôt une chose invisible sur cette chaise.« Vas plutôt t’asseoir de l’autre côté » Elle regarda l’homme dans les yeux et encore une fois, il avait ce regard triste et abattu qu’elle n’arrivait pas à supporter. Plus loin, elle vit les servants avec une expression de déchirement et elle sût qu’il y avait une signification particulière aux actions de Vladimir.Il semblait porter une grande tristesse que tous ici connaissaient sauf elle. Son bienfaiteur, l'homme qui l'avait traité avec respect et humanité semblait souffrir et elle ne savait quoi faire pour l’apaiser alors que lui en avait autant fait pour elle et continuait de le faire. Cette chaise, elle devait appartenir à la raison de sa tristesse, était-ce un membre de sa fam
La dîner était calme , les servants autour regardaient avec appréhension leur maître manger se disant que, peut-être il ne trouverait pas cela goûteux. Surtout le cuisiner car, cela faisait des siècles que leur Lord n’avait plus mangé. Ils regardèrent également la femme qui l’accompagnait et froncèrent les sourcils. Vladimir s'arrêta au bout d'un moment, lui aussi, regardant sur le côté pour trouver Luxiana lorgnant son plat. Elle n'y avait pas touché depuis le début et il se demanda pourquoi. « Luxiana, le repas ne te plaît-il pas ? Veux-tu quelque chose en particulier ? » Le cuisinier s'approcha plus près, venant auprès de la jeune femme.« Ma lady, si vous avez une quelconque préférence, commandez et je vous le ferai faire sur le champ » Nina au loin faillit s’étouffer, pourquoi est-ce que ces homme étaient aux petits soins avec cette vulgaire humaine?Que ce soit le cuisinier la traitant comme leur maîtresse ou encore leur Lord, tous la traitaient comme si elle était
La salle à manger n’avait pas vraiment changé, c’était comme dans ses souvenirs.Il ne sût si c’était par nostalgie ou par habitude, mais il marcha autour de la table, comme s'il essayait de se souvenir de quelque chose en particulier, caressant les chaises et les couverts comme s’il les inspectait. Pour les trois servants, c’était un spectacle assez douloureux à voir car cela traduisait le fait que non seulement leur maître n'avait plus posé un pied dans ce lieu pourtant chargé de souvenirs, mais qu’en ce moment, ces souvenirs tellement lourds de significations et de sentiments pesaient sur leur Lord. Ils avaient peur qu’il ne se remette à déprimer et que malgré sa bonne volonté à vouloir aller de l’avant - de passer outre les douleurs du passé - qu’il ne se renferme de nouveau dans sa chambre. C’était une situation tellement difficile ! Dans cette pièce, il avait eu des fous rires depuis son enfance avec ses parents aimants, et après que ces derniers s’en soient allés, il y a
« Quand notre Dona était encore vivante, elle répétait sans cesse de permettre à notre Lord, son fils, de toujours être heureux. S’il en a l’occasion, qu’on cède à ses caprices si cela permet de le maintenir sain et épanoui. Cette femme malgré sa nature est comme un réconfort pour le Lord et rien que pour cela, je suis prête à l’accepter dans notre manoir et à l’aider si ça peut aider notre Lord en retour ». Elle finit de parler alors que les deux hommes à ses côtés acquiescèrent d’un mouvement de la tête, ils connaissaient leur Lord depuis le berceau et l’avaient vu traverser tant de situations difficiles.Alors, si maintenant, il pouvait entrevoir un peu de bonheur, ils feraient tout pour l’y aider dans ce sens.Ils étaient en pleine conversation quand ils virent leur Lord arriver avec à son bras, la jeune femme qui venait d’arriver dans leurs murs. Ils sourirent.Les traits habituellement tirés et la mine tendue de leur Lord avaient été remplacés par une expression de pure do
Nina était fulminante et tous ceux en cuisine pouvaient le voir.La raison ? Tout le monde la savait également vu qu’ils ressentaient tous la même révolte. Comment leur Lord si précieux pouvait-il accepter d’avoir cet être si impur à ses côtés ?C’était inadmissible et tellement révoltant , mais celle qui exprimait le plus clairement sa colère était Nina .Elle avait dû servir cet être minable contre son gré, à croire que leur maître avait perdu l’esprit. Et pire, qu’est-ce qu’elle entendait ? Lui qui était resté enfermé dans ses appartements pendant des siècles, avait toujours rechigné à se nourrir de bon sang comme l’exigeait son rang, ou encore des mets de grandes gastronomies; il avait commandé que lui soit préparé un festin pour deux ? Les autres avaient d’abord pensé au fait qu’il s'agissait certainement d’un stratagème de leur Lord afin de s’assurer de la qualité du sang que lui procurerait cette humaine.Si elle était bien nourrie, elle serait plus goûteuse.Leur raison
Vladimir comprenait ou du moins essayait de comprendre ce qui pouvait bien se passer dans la tête de Luxiana.Pour une princesse, elle était bien trop humble et effrayée de tout, ce qui le confortait dans ce besoin inexplicable de prendre soin d’elle. Ah , il ne devrait pas mais il n'y pouvait rien.Il était comme hypnotisé, son instinct qui pourtant devrait lui dicter de se nourrir de cette jeune fille fraîche et appétissante, lui dictait au contraire de la protéger.Drôle de pensée pour un sang pur de son rang surtout si on considérait qu’elle n'était en fait qu’une vulgaire humaine. Cette race misérable qui n'était bonne qu’à leur fournir du sang .Il souffla d'abandon en voyant la fille en face de lui. Elle tremblait, ses yeux larmoyants, il pourrait d’un côté lui demander qu'elle lui dise de son propre gré pourquoi elle insistait pour ne pas retourner chez elle - ce qui en soi était la réaction normale de toute personne enlevée - ou d’un autre côté, utiliser ses pouvoirs de va
Luxiana fut fille de roi, ce qui en faisait d'elle une princesse royale.Pour beaucoup de filles, cela aurait été un rêve, vivre dans un palais, entourée de serviteurs, assister à des soirées mondaines prestigieuses avec des invités tout aussi prestigieux. Rencontrer des princes aussi beaux que charmants et profiter de tous les avantages réservés à la royauté. Ce serait ce que pourrait penser n’importe qui en entendant le mot princesse, mais ce n'était pas le cas pour Luxiana. Elle fut certes une princesse, mais née d’une esclave. Sa mère était une esclave ramenée dans le royaume par les chevaliers après la soumission d’un territoire barbare.Cette dernière, d'une beauté extraordinaire, avait captivé le roi qui n'avait pas réussi à se retenir de la faire sienne. Des cheveux argentés et des yeux d’un bleu profond et envoûtant, le roi n’avait pas su réfréner ses pulsions et s'était glissé sous la couche de l'esclave la nuit tombée avant d’abuser de la jeune femme.Un acte abominab
Cette journée devait être comme toutes les autres, c'est-à-dire monotone. Du moins, c'était ce qu'avait pensé Vladimir à son réveil. Mais force était de constater qu'il se trompa lourdement. Mis à part son réveil routinier, il avait fait la rencontre d’une femme intrigante qui, devrait-il se l'avouer, poussait sa curiosité à son paroxysme. Il se renfrogna; il n'aimait pas penser ainsi car cela lui donna l’impression qu’il s’intéressait plus que nécessaire à cette fille.À cette pensée, une culpabilité presque assommante l'assaillit. Il n'avait pas le droit de faire ça, de lui faire ça à elle, son Angelica. Pas après qu’ils se soient promis un amour éternel et qu’elle ait disparu dans des circonstances aussi troubles. Il devait garder à jamais son amour pour elle intact.De toutes les façons, Luxiana ne représentait qu’une curiosité pour lui, une chose nouvelle qui le changeait de sa pesante et ennuyeuse monotonie.Rien de plus, rien de moins.Il éprouva juste de l’empathi