Cette journée devait être comme toutes les autres, c'est-à-dire monotone. Du moins, c'était ce qu'avait pensé Vladimir à son réveil. Mais force était de constater qu'il se trompa lourdement.
Mis à part son réveil routinier, il avait fait la rencontre d’une femme intrigante qui, devrait-il se l'avouer, poussait sa curiosité à son paroxysme.
Il se renfrogna; il n'aimait pas penser ainsi car cela lui donna l’impression qu’il s’intéressait plus que nécessaire à cette fille.
À cette pensée, une culpabilité presque assommante l'assaillit. Il n'avait pas le droit de faire ça, de lui faire ça à elle, son Angelica. Pas après qu’ils se soient promis un amour éternel et qu’elle ait disparu dans des circonstances aussi troubles. Il devait garder à jamais son amour pour elle intact.
De toutes les façons, Luxiana ne représentait qu’une curiosité pour lui, une chose nouvelle qui le changeait de sa pesante et ennuyeuse monotonie.
Rien de plus, rien de moins.
Il éprouva juste de l’empathie en voyant son état pitoyable et maintenant, un peu de curiosité. Il trouva ces sentiments assez grotesques également, lui qui avait toujours méprisé les humains, ne tenant même pas compte de leur existence.
Il soupira avant de se lever du chevet de Luxiana. Il passa sa main dans sa chevelure avant de secouer la tête, posant une dernière fois son regard sur elle.
« Il n'y a pas lieu de trop y réfléchir. Je m’ennuie tellement dans ce manoir depuis des siècles que cette humaine n’a fait que raviver mon côté extravagant. Elle ne sera qu’une banale servante à mon service et qui sait, cela m’amusera un peu de voir un non vampire parader dans le manoir. La nature a toujours besoin d'une étincelle de renouveau » .
Il marcha dans son immense chambre allant vers le bar à cocktails près de son bureau. Ça faisait combien de temps qu’il n'avait pas goûté à une de ces liqueurs ?
Ça devait faire des siècles, il était certain qu’avec le temps, le vin était devenu exquis. Angelica qui fusse moitié sorcière et moitié vampire aimait bien se parader parmi les humains. C'était grâce à elle qu’il développa ce goût prononcé pour le bon vin.
Il baissa la tête tristement.
« Je me souviens encore de ces moments où on organisait avec ton frère des séances de dégustation. Tu ne tenais même pas un verre mais étais toujours prête à nous mettre au défi »
Au souvenir de ces moments de gaieté, il sentit son cœur se tordre, posant sa main sur sa poitrine avant de prendre une bouteille. Son regard se brisa à nouveau, réalisant qu’il avait choisi le vin préféré de Angelica. De quoi rajouter de la douleur dans sa tourmente.
« Merde… pourquoi es-tu partie ? Pourquoi m’as-tu abandonné Angie ? Tu as été cruelle, j’aurai préféré ne t’avoir jamais rencontrée, jamais aimée si j'aurais su que j'en souffrirais autant »
Vladimir regretta tout de suite ses mots, en ne les considérant pas vraiment. Jamais il ne regretterait d’avoir eu la chance de rencontrer et d’aimer cette femme incroyable, Angelica. Elle apportait du soleil dans sa vie, son essentiel.
Ses jambes perdirent de leur force alors qu’il tombait sur ses genoux. Raison pour laquelle il aimait à rester dans son lit, plongé dans son sommeil. Il préférait dormir car, à ce moment, il pouvait être à ses côtés, il pouvait profiter de la tendresse des bras de Angelica et imaginer sa présence à ses côtés: il pouvait l'imaginer toujours en vie, près de lui.
Il se mordit la lèvre sentant son propre sang couler sur son menton, soupira en sentant les fluctuations dans l’air. Son sang, ce liquide précieux qui ferait tuer n’importe qui pour pouvoir en goûter même l’infime saveur.
Sa fragrance fût tellement forte que cette simple goutte de sang fît réagir tous les vampires à des kilomètres à la ronde. S’il ne faisait rien, une horde de vampires excités et assoiffés - se faisant passer pour des servants viendraient rôder autour du manoir, sous le fallacieux prétexte de s’enquérir de sa situation. Luxiana serait en danger avec ces vampires excités et aveuglés par leur soif.
Tout ce simulacre fait dans l'unique espoir d'avoir l’opportunité cupide et vorace de pouvoir ne serait-ce que goûter à cette seule goutte de sang. Il fallait qu’il fasse le nécessaire pour les éloigner sinon, dans leur cacophonie, ils pourraient réveiller Luxiana - elle venait juste de s'endormir en plus. Lentement, il passa son pouce sur sa lèvre, soignant la morsure et stoppant la légère hémorragie avant de se débarrasser de toute odeur de son sang.
Il sentit les fluctuations s’adoucir et il décida de se reprendre. L’heure n'était plus à la dépression, il se devait essayer d’aller de l’avant même si ce n'était point chose facile.
Lentement, il se redressa, replaçant la bouteille où il l’avait prise avant d’entendre derrière lui des gémissements.
C’était Luxiana et elle semblait avoir un cauchemar.
Très rapidement, il marcha à grandes enjambées vers le lit pour la trouver en train de se débattre. Son front était légèrement humide de quelques gouttes de sueur, ses sourcils plissés de manière angoissée et sa mâchoire serrée.
Elle serrait, de ses doigts délicats mais abîmés, les draps donnant l'impression qu’elle essayait de se battre contre quelque chose, se débattre. Ses gémissements se firent de plus en plus inquiétants quand il vit des perles de larmes aux coins de ses yeux avant de hurler, suppliant qu'on l'épargne.
« Pitié… ne me faîtes pas de mal… je vous en supplie, prenez pitié… père… »
Elle finit ses supplications en criant le nom de son père et il se renfrogna. Elle avait donc bel et bien une famille, un père s’il avait bien entendu.
Mais pourquoi lui avoir dit qu’elle préférerait mourir plutôt que de retourner chez elle ? Se pourrait-il que son père ait été mort ? Cela expliquerait mieux la situation. Peut-être était-il mort dans des circonstances traumatisantes pour sa fille et ensuite elle avait subi beaucoup d’injustices ?
Les vieux anciens lui avaient dit qu’elle était une princesse , une sainte, elle devrait être bien traitée n'était il pas ? Mais apparemment, elle semblait au contraire avoir beaucoup souffert.
Cela fût très étrange en effet, et même troublant. Il aimerait bien connaître ce qui lui était arrivé pour la rendre ainsi mais en même temps, il se retenait de le faire.
Pourquoi voudrait-il s'intéresser à elle à ce point ? Non , il n’avait pas à se poser des questions aussi futiles. Comme il l’avait dit plus tôt, elle n'était qu’une servante dont il prenait un peu trop soin pour être honnête.
Vladimir soupira de nouveau, bien qu'étant des pensées futiles, il ne pouvait s’empêcher de vouloir savoir. Il fût de nouveau attiré par des gémissements avant de baisser les yeux vers Luxiana.
Son magnifique visage était taché de larmes et encore une fois, il détesta cette vision. Il leva son doigt vers les coins de ses yeux, essuyant les perles qui en sortaient puis, il sentit la délicate main de Luxiana tenir son bras, l'agrippant fermement.
Il fronça les sourcils avant de remarquer qu’elle était toujours endormie.
« Ne me quitte pas… je t’en prie, j’ai tellement besoin de toi »
Au moment où elle dit ces mots, elle se calma, replongeant dans un sommeil plus calme et paisible. Vladimir sourit en caressant son visage.
« Ne t’en fais pas, je reste près de toi »
Son sourire s'effaça alors qu'un sentiment désagréable enserra sa poitrine : à qui se référait-elle?
Une personne chère à son cœur, c'était évident. Un amant ? Cette dernière pensée ne lui plût pas .
Luxiana fut fille de roi, ce qui en faisait d'elle une princesse royale.Pour beaucoup de filles, cela aurait été un rêve, vivre dans un palais, entourée de serviteurs, assister à des soirées mondaines prestigieuses avec des invités tout aussi prestigieux. Rencontrer des princes aussi beaux que charmants et profiter de tous les avantages réservés à la royauté. Ce serait ce que pourrait penser n’importe qui en entendant le mot princesse, mais ce n'était pas le cas pour Luxiana. Elle fut certes une princesse, mais née d’une esclave. Sa mère était une esclave ramenée dans le royaume par les chevaliers après la soumission d’un territoire barbare.Cette dernière, d'une beauté extraordinaire, avait captivé le roi qui n'avait pas réussi à se retenir de la faire sienne. Des cheveux argentés et des yeux d’un bleu profond et envoûtant, le roi n’avait pas su réfréner ses pulsions et s'était glissé sous la couche de l'esclave la nuit tombée avant d’abuser de la jeune femme.Un acte abominab
Vladimir comprenait ou du moins essayait de comprendre ce qui pouvait bien se passer dans la tête de Luxiana.Pour une princesse, elle était bien trop humble et effrayée de tout, ce qui le confortait dans ce besoin inexplicable de prendre soin d’elle. Ah , il ne devrait pas mais il n'y pouvait rien.Il était comme hypnotisé, son instinct qui pourtant devrait lui dicter de se nourrir de cette jeune fille fraîche et appétissante, lui dictait au contraire de la protéger.Drôle de pensée pour un sang pur de son rang surtout si on considérait qu’elle n'était en fait qu’une vulgaire humaine. Cette race misérable qui n'était bonne qu’à leur fournir du sang .Il souffla d'abandon en voyant la fille en face de lui. Elle tremblait, ses yeux larmoyants, il pourrait d’un côté lui demander qu'elle lui dise de son propre gré pourquoi elle insistait pour ne pas retourner chez elle - ce qui en soi était la réaction normale de toute personne enlevée - ou d’un autre côté, utiliser ses pouvoirs de va
Nina était fulminante et tous ceux en cuisine pouvaient le voir.La raison ? Tout le monde la savait également vu qu’ils ressentaient tous la même révolte. Comment leur Lord si précieux pouvait-il accepter d’avoir cet être si impur à ses côtés ?C’était inadmissible et tellement révoltant , mais celle qui exprimait le plus clairement sa colère était Nina .Elle avait dû servir cet être minable contre son gré, à croire que leur maître avait perdu l’esprit. Et pire, qu’est-ce qu’elle entendait ? Lui qui était resté enfermé dans ses appartements pendant des siècles, avait toujours rechigné à se nourrir de bon sang comme l’exigeait son rang, ou encore des mets de grandes gastronomies; il avait commandé que lui soit préparé un festin pour deux ? Les autres avaient d’abord pensé au fait qu’il s'agissait certainement d’un stratagème de leur Lord afin de s’assurer de la qualité du sang que lui procurerait cette humaine.Si elle était bien nourrie, elle serait plus goûteuse.Leur raison
« Quand notre Dona était encore vivante, elle répétait sans cesse de permettre à notre Lord, son fils, de toujours être heureux. S’il en a l’occasion, qu’on cède à ses caprices si cela permet de le maintenir sain et épanoui. Cette femme malgré sa nature est comme un réconfort pour le Lord et rien que pour cela, je suis prête à l’accepter dans notre manoir et à l’aider si ça peut aider notre Lord en retour ». Elle finit de parler alors que les deux hommes à ses côtés acquiescèrent d’un mouvement de la tête, ils connaissaient leur Lord depuis le berceau et l’avaient vu traverser tant de situations difficiles.Alors, si maintenant, il pouvait entrevoir un peu de bonheur, ils feraient tout pour l’y aider dans ce sens.Ils étaient en pleine conversation quand ils virent leur Lord arriver avec à son bras, la jeune femme qui venait d’arriver dans leurs murs. Ils sourirent.Les traits habituellement tirés et la mine tendue de leur Lord avaient été remplacés par une expression de pure do
La salle à manger n’avait pas vraiment changé, c’était comme dans ses souvenirs.Il ne sût si c’était par nostalgie ou par habitude, mais il marcha autour de la table, comme s'il essayait de se souvenir de quelque chose en particulier, caressant les chaises et les couverts comme s’il les inspectait. Pour les trois servants, c’était un spectacle assez douloureux à voir car cela traduisait le fait que non seulement leur maître n'avait plus posé un pied dans ce lieu pourtant chargé de souvenirs, mais qu’en ce moment, ces souvenirs tellement lourds de significations et de sentiments pesaient sur leur Lord. Ils avaient peur qu’il ne se remette à déprimer et que malgré sa bonne volonté à vouloir aller de l’avant - de passer outre les douleurs du passé - qu’il ne se renferme de nouveau dans sa chambre. C’était une situation tellement difficile ! Dans cette pièce, il avait eu des fous rires depuis son enfance avec ses parents aimants, et après que ces derniers s’en soient allés, il y a
La dîner était calme , les servants autour regardaient avec appréhension leur maître manger se disant que, peut-être il ne trouverait pas cela goûteux. Surtout le cuisiner car, cela faisait des siècles que leur Lord n’avait plus mangé. Ils regardèrent également la femme qui l’accompagnait et froncèrent les sourcils. Vladimir s'arrêta au bout d'un moment, lui aussi, regardant sur le côté pour trouver Luxiana lorgnant son plat. Elle n'y avait pas touché depuis le début et il se demanda pourquoi. « Luxiana, le repas ne te plaît-il pas ? Veux-tu quelque chose en particulier ? » Le cuisinier s'approcha plus près, venant auprès de la jeune femme.« Ma lady, si vous avez une quelconque préférence, commandez et je vous le ferai faire sur le champ » Nina au loin faillit s’étouffer, pourquoi est-ce que ces homme étaient aux petits soins avec cette vulgaire humaine?Que ce soit le cuisinier la traitant comme leur maîtresse ou encore leur Lord, tous la traitaient comme si elle était
Plus tôt, alors qu’ils prenaient place autour de la table, Luxiana avait voulu suivre Vladimir en prenant place à sa droite mais en avait été empêchée par ce dernier.Il avait un visage lourd et douloureux alors qu’il ne semblait pas la regarder mais plutôt une chose invisible sur cette chaise.« Vas plutôt t’asseoir de l’autre côté » Elle regarda l’homme dans les yeux et encore une fois, il avait ce regard triste et abattu qu’elle n’arrivait pas à supporter. Plus loin, elle vit les servants avec une expression de déchirement et elle sût qu’il y avait une signification particulière aux actions de Vladimir.Il semblait porter une grande tristesse que tous ici connaissaient sauf elle. Son bienfaiteur, l'homme qui l'avait traité avec respect et humanité semblait souffrir et elle ne savait quoi faire pour l’apaiser alors que lui en avait autant fait pour elle et continuait de le faire. Cette chaise, elle devait appartenir à la raison de sa tristesse, était-ce un membre de sa fam
Luxiana sursauta à la question. Bien-sûr que ça ne la dérangeait pas le moins du monde que Vladimir la touche, elle s'était surprise à se languir de son contact. Mais après ses pensées de plus tôt, elle se rendit compte qu’il serait absurde et stupide pour elle de continuer à espérer et profiter de ces attentions. Surtout si elles étaient faites avec des motivations autres que celles qu'elle voudrait. Elle ne devait pas être naïve, les gens autour d'elle avaient toujours agi ainsi - moins chaleureux que Vladimir mais elle ne devait pas se laisser avoir. Ils feraient semblant de lui vouloir du bien avant de la traiter comme une esclave, la maltraitant comme ils le voulaient. Elle se mordit la lèvre, son cœur se tordant presque dans sa poitrine. Il y avait cette émotion naissante, une qu'elle aurait tellement voulu qu'elle ne soit qu'une simple reconnaissance pour la personne qui lui a montré de la gentillesse ; de la tendresse pour son nouveau maître. Mais elle savait mieux ce q
Luxiana sursauta à la question. Bien-sûr que ça ne la dérangeait pas le moins du monde que Vladimir la touche, elle s'était surprise à se languir de son contact. Mais après ses pensées de plus tôt, elle se rendit compte qu’il serait absurde et stupide pour elle de continuer à espérer et profiter de ces attentions. Surtout si elles étaient faites avec des motivations autres que celles qu'elle voudrait. Elle ne devait pas être naïve, les gens autour d'elle avaient toujours agi ainsi - moins chaleureux que Vladimir mais elle ne devait pas se laisser avoir. Ils feraient semblant de lui vouloir du bien avant de la traiter comme une esclave, la maltraitant comme ils le voulaient. Elle se mordit la lèvre, son cœur se tordant presque dans sa poitrine. Il y avait cette émotion naissante, une qu'elle aurait tellement voulu qu'elle ne soit qu'une simple reconnaissance pour la personne qui lui a montré de la gentillesse ; de la tendresse pour son nouveau maître. Mais elle savait mieux ce q
Plus tôt, alors qu’ils prenaient place autour de la table, Luxiana avait voulu suivre Vladimir en prenant place à sa droite mais en avait été empêchée par ce dernier.Il avait un visage lourd et douloureux alors qu’il ne semblait pas la regarder mais plutôt une chose invisible sur cette chaise.« Vas plutôt t’asseoir de l’autre côté » Elle regarda l’homme dans les yeux et encore une fois, il avait ce regard triste et abattu qu’elle n’arrivait pas à supporter. Plus loin, elle vit les servants avec une expression de déchirement et elle sût qu’il y avait une signification particulière aux actions de Vladimir.Il semblait porter une grande tristesse que tous ici connaissaient sauf elle. Son bienfaiteur, l'homme qui l'avait traité avec respect et humanité semblait souffrir et elle ne savait quoi faire pour l’apaiser alors que lui en avait autant fait pour elle et continuait de le faire. Cette chaise, elle devait appartenir à la raison de sa tristesse, était-ce un membre de sa fam
La dîner était calme , les servants autour regardaient avec appréhension leur maître manger se disant que, peut-être il ne trouverait pas cela goûteux. Surtout le cuisiner car, cela faisait des siècles que leur Lord n’avait plus mangé. Ils regardèrent également la femme qui l’accompagnait et froncèrent les sourcils. Vladimir s'arrêta au bout d'un moment, lui aussi, regardant sur le côté pour trouver Luxiana lorgnant son plat. Elle n'y avait pas touché depuis le début et il se demanda pourquoi. « Luxiana, le repas ne te plaît-il pas ? Veux-tu quelque chose en particulier ? » Le cuisinier s'approcha plus près, venant auprès de la jeune femme.« Ma lady, si vous avez une quelconque préférence, commandez et je vous le ferai faire sur le champ » Nina au loin faillit s’étouffer, pourquoi est-ce que ces homme étaient aux petits soins avec cette vulgaire humaine?Que ce soit le cuisinier la traitant comme leur maîtresse ou encore leur Lord, tous la traitaient comme si elle était
La salle à manger n’avait pas vraiment changé, c’était comme dans ses souvenirs.Il ne sût si c’était par nostalgie ou par habitude, mais il marcha autour de la table, comme s'il essayait de se souvenir de quelque chose en particulier, caressant les chaises et les couverts comme s’il les inspectait. Pour les trois servants, c’était un spectacle assez douloureux à voir car cela traduisait le fait que non seulement leur maître n'avait plus posé un pied dans ce lieu pourtant chargé de souvenirs, mais qu’en ce moment, ces souvenirs tellement lourds de significations et de sentiments pesaient sur leur Lord. Ils avaient peur qu’il ne se remette à déprimer et que malgré sa bonne volonté à vouloir aller de l’avant - de passer outre les douleurs du passé - qu’il ne se renferme de nouveau dans sa chambre. C’était une situation tellement difficile ! Dans cette pièce, il avait eu des fous rires depuis son enfance avec ses parents aimants, et après que ces derniers s’en soient allés, il y a
« Quand notre Dona était encore vivante, elle répétait sans cesse de permettre à notre Lord, son fils, de toujours être heureux. S’il en a l’occasion, qu’on cède à ses caprices si cela permet de le maintenir sain et épanoui. Cette femme malgré sa nature est comme un réconfort pour le Lord et rien que pour cela, je suis prête à l’accepter dans notre manoir et à l’aider si ça peut aider notre Lord en retour ». Elle finit de parler alors que les deux hommes à ses côtés acquiescèrent d’un mouvement de la tête, ils connaissaient leur Lord depuis le berceau et l’avaient vu traverser tant de situations difficiles.Alors, si maintenant, il pouvait entrevoir un peu de bonheur, ils feraient tout pour l’y aider dans ce sens.Ils étaient en pleine conversation quand ils virent leur Lord arriver avec à son bras, la jeune femme qui venait d’arriver dans leurs murs. Ils sourirent.Les traits habituellement tirés et la mine tendue de leur Lord avaient été remplacés par une expression de pure do
Nina était fulminante et tous ceux en cuisine pouvaient le voir.La raison ? Tout le monde la savait également vu qu’ils ressentaient tous la même révolte. Comment leur Lord si précieux pouvait-il accepter d’avoir cet être si impur à ses côtés ?C’était inadmissible et tellement révoltant , mais celle qui exprimait le plus clairement sa colère était Nina .Elle avait dû servir cet être minable contre son gré, à croire que leur maître avait perdu l’esprit. Et pire, qu’est-ce qu’elle entendait ? Lui qui était resté enfermé dans ses appartements pendant des siècles, avait toujours rechigné à se nourrir de bon sang comme l’exigeait son rang, ou encore des mets de grandes gastronomies; il avait commandé que lui soit préparé un festin pour deux ? Les autres avaient d’abord pensé au fait qu’il s'agissait certainement d’un stratagème de leur Lord afin de s’assurer de la qualité du sang que lui procurerait cette humaine.Si elle était bien nourrie, elle serait plus goûteuse.Leur raison
Vladimir comprenait ou du moins essayait de comprendre ce qui pouvait bien se passer dans la tête de Luxiana.Pour une princesse, elle était bien trop humble et effrayée de tout, ce qui le confortait dans ce besoin inexplicable de prendre soin d’elle. Ah , il ne devrait pas mais il n'y pouvait rien.Il était comme hypnotisé, son instinct qui pourtant devrait lui dicter de se nourrir de cette jeune fille fraîche et appétissante, lui dictait au contraire de la protéger.Drôle de pensée pour un sang pur de son rang surtout si on considérait qu’elle n'était en fait qu’une vulgaire humaine. Cette race misérable qui n'était bonne qu’à leur fournir du sang .Il souffla d'abandon en voyant la fille en face de lui. Elle tremblait, ses yeux larmoyants, il pourrait d’un côté lui demander qu'elle lui dise de son propre gré pourquoi elle insistait pour ne pas retourner chez elle - ce qui en soi était la réaction normale de toute personne enlevée - ou d’un autre côté, utiliser ses pouvoirs de va
Luxiana fut fille de roi, ce qui en faisait d'elle une princesse royale.Pour beaucoup de filles, cela aurait été un rêve, vivre dans un palais, entourée de serviteurs, assister à des soirées mondaines prestigieuses avec des invités tout aussi prestigieux. Rencontrer des princes aussi beaux que charmants et profiter de tous les avantages réservés à la royauté. Ce serait ce que pourrait penser n’importe qui en entendant le mot princesse, mais ce n'était pas le cas pour Luxiana. Elle fut certes une princesse, mais née d’une esclave. Sa mère était une esclave ramenée dans le royaume par les chevaliers après la soumission d’un territoire barbare.Cette dernière, d'une beauté extraordinaire, avait captivé le roi qui n'avait pas réussi à se retenir de la faire sienne. Des cheveux argentés et des yeux d’un bleu profond et envoûtant, le roi n’avait pas su réfréner ses pulsions et s'était glissé sous la couche de l'esclave la nuit tombée avant d’abuser de la jeune femme.Un acte abominab
Cette journée devait être comme toutes les autres, c'est-à-dire monotone. Du moins, c'était ce qu'avait pensé Vladimir à son réveil. Mais force était de constater qu'il se trompa lourdement. Mis à part son réveil routinier, il avait fait la rencontre d’une femme intrigante qui, devrait-il se l'avouer, poussait sa curiosité à son paroxysme. Il se renfrogna; il n'aimait pas penser ainsi car cela lui donna l’impression qu’il s’intéressait plus que nécessaire à cette fille.À cette pensée, une culpabilité presque assommante l'assaillit. Il n'avait pas le droit de faire ça, de lui faire ça à elle, son Angelica. Pas après qu’ils se soient promis un amour éternel et qu’elle ait disparu dans des circonstances aussi troubles. Il devait garder à jamais son amour pour elle intact.De toutes les façons, Luxiana ne représentait qu’une curiosité pour lui, une chose nouvelle qui le changeait de sa pesante et ennuyeuse monotonie.Rien de plus, rien de moins.Il éprouva juste de l’empathi