Luxiana fut fille de roi, ce qui en faisait d'elle une princesse royale.
Pour beaucoup de filles, cela aurait été un rêve, vivre dans un palais, entourée de serviteurs, assister à des soirées mondaines prestigieuses avec des invités tout aussi prestigieux. Rencontrer des princes aussi beaux que charmants et profiter de tous les avantages réservés à la royauté.
Ce serait ce que pourrait penser n’importe qui en entendant le mot princesse, mais ce n'était pas le cas pour Luxiana.
Elle fut certes une princesse, mais née d’une esclave. Sa mère était une esclave ramenée dans le royaume par les chevaliers après la soumission d’un territoire barbare.
Cette dernière, d'une beauté extraordinaire, avait captivé le roi qui n'avait pas réussi à se retenir de la faire sienne. Des cheveux argentés et des yeux d’un bleu profond et envoûtant, le roi n’avait pas su réfréner ses pulsions et s'était glissé sous la couche de l'esclave la nuit tombée avant d’abuser de la jeune femme.
Un acte abominable, indigne du souverain d’un royaume mais comme toute excuse à son acte horrible, il avait accusé la jeune femme de sorcellerie ; le clan de barbares dans lequel elle était étant traité d'infidèles par l'église car pratiquant une magie interdite au royaume.
En effet, si ce n'était par enchantement, comment lui, le roi aurait pu s’abaisser à s’unir à une personne aussi impure ?
L'esclave avait donc été mise en cause et frappée pendant des jours mais, prétextant un manque de main d'œuvre, le roi avait interdit son exécution. Ce qui avait malheureusement accentué la colère et la jalousie de la reine qui savait mieux que son mari avait été séduit par la beauté unique de l'esclave, craignant qu'il en fasse sa concubine.
Incapable de réfréner son complexe à peine dissimulé, la reine fit subir à l'innocent des brimades et bastonnades inhumaines et ce de manière répétitives.
Le roi fût également contraint d'arrêter ses visites dans les locaux des esclaves quand la rumeur de ses visites à l'esclave commença à se répandre parmi ses sujets.
Le calvaire de l'esclave continua jusqu'à ce que la reine découvrit que sa rivale, quoique impromptue, était enceinte du roi; la crainte qu'il s'agisse d'un fils la poussant à envisager l'assassinat de la future mère.
Brimades des servants, fouets des chevaliers, insultes et agressions, tentatives d'assassinat, la grossesse avait été menée avec peine et l'esclave s'était réfugiée dans un endroit isolé près de l’écurie pour enfanter, loin de ses persécuteurs.
Elle donna naissance à une magnifique fille qu'elle nomma Luxiana. Malgré que son père ait été le roi, cela ne changea rien à l’enfance d'esclave de la petite Luxiana.
Elle avait su très tôt par les autres esclaves qu'elle était la fille du roi mais n'ayant jamais été reconnue officiellement comme tel, elle avait continué sa vie d'esclave aux côtés de sa mère ; dans le pavé des esclaves à travailler comme eux.
Elle mangeait le même repas qu’eux et quand la reine décidait de la punir d’exister, elle leur privait de repas, sa mère et elle.
Luxiana connût également le fouet très tôt, à cinq ans déjà, elle avait des traces profondes de fouet sur tout le corps.
Pour un oui ou pour un non, elle se faisait fouetter. Sa mère essaierait de prendre la punition à sa place mais la plupart du temps, ça ne servait à rien vu que c'était Luxiana qui devait être punie.
La première fois que Luxiana rencontra son père, elle avait 12 ans. Elle avait été emmenée dans le pavillon des servants afin de renforcer la main-d'œuvre car le royaume recevait des émissaires étrangers.
Il y avait une autre raison à sa venue : sa beauté unique.
Selon la gouvernante, une beauté pareille ne devait pas rester cachée et peut-être, pourrait-elle servir à quelque chose en réchauffant le lit de l’un des émissaires.
Sa mère avait refusé, disant vouloir remplacer sa fille , mais elle avait été grièvement mordue deux ans plus tôt par les chiens royaux qui avaient pris en chasse Luxiana , sous les ordres du prince héritier qui ne supportait pas de partager le même sang avec une esclave.
Heureusement pour sa Luxiana, elle était arrivée à temps sacrifiant sa jambe pour la sauver, la rendant légèrement boiteuse. Luxiana avait donc dû servir les émissaires avec les autres servantes, et ce fût à ce moment qu’elle vit pour la première fois, l’homme qu’elle savait être son père.
Il était accompagné de la reine, du prince héritier et des deux princesses, son frère et ses sœurs. Mais malheureusement pour elle, que ce soit son père ou les autres membres de la famille royale , tous l'avaient regardé avec dédain et mépris.
C'était à ce moment qu’elle comprit qu’elle n’était rien pour son père, rien qu’une gêne dont il aimerait bien se débarrasser. Les années passèrent et sa mère tomba gravement malade , personne ne voulant leur venir en aide.
Dans un élan de désespoir, elle se faufila dans le jardin royal où son père prenait le thé avec sa famille pour le supplier d’envoyer quelqu’un au chevet de sa mère. Même si elle savait déjà qu’il la détestait, elle ne s’imaginait pas qu’il dégainerait son épée contre elle, ordonnant aux chevaliers de la battre et de la renvoyer dans les locaux des esclaves sans tenir compte de sa requête.
« Pitié… ne me faîtes pas de mal… je vous en supplie, prenez pitié… père… »
Sous les ricanements moqueurs de ses demi-frère et sœurs, de la reine et sous le regard dégoûté de son propre père, elle se fît battre, le fouet lacérant sa peau et déchirant sa chair avant d’être traînée jusqu’à sa mère agonisante.
Malgré la douleur dans sa chair, elle essaya de prendre soin de sa mère comme elle le pouvait mais sans espoir. Deux jours après avoir été aussi cruellement rejetée par son père, elle perdit sa mère .
« Ne me quitte pas… je t’en prie j’ai tellement besoin de toi »
Sa vie continua misérablement ainsi jusqu’à ce que son père, de manière inattendue, arrive dans l’étable où elle dormait, lui demandant de le suivre.
Elle ne comprenait pas pourquoi après 18 ans à l’ignorer, il venait enfin à elle. Elle eût très vite la réponse.
Le peuple réclamait une sainte à l'église car depuis des siècles, elle n’était plus apparue dans leur royaume. Il fallait que la personne présentée puisse être assez honorable aux yeux du peuple mais pas trop importante pour qu’on puisse s’en débarrasser facilement dans l'hypothèse où la vraie sainte apparaîtrait.
Ça ne pouvait pas être une simple roturière sinon le peuple se poserait des questions, et ça ne pouvait être une noble car aucune n’accepterait se faire décapitée parce qu'ayant trompé le peuple et usurpé la place de sainte.
Alors une princesse sacrificielle dont personne ne se souciait était le meilleur choix.
Ainsi donc, Luxiana devînt la sainte du royaume où, loin des louanges et adorations du peuple, subissait le mépris et les maltraitances des membres de l’église.
Le jour où elle fût enlevée par les anciens, elle pria qu’elle puisse enfin en finir avec cette vie misérable.
Luxiana se réveilla de son sommeil rejetant tous les mauvais souvenirs de ce passé douloureux avant de remarquer que sa main était prise dans une plus grande.
Elle regarda sur le côté, intriguée par cette chaleur si réconfortante, pensant rêver car cela lui rappelait sa mère. Mais une fois qu’elle vit la personne à qui appartient cette main, elle sauta du lit, rompant le contact avant de se mettre à quatre pattes.
« Pardonnez moi monseigneur, ce n’était pas mon intention de vous toucher de la sorte. Pitié ne vous fâchez pas contre moi… ne me renvoyez pas…pitié »
Vladimir comprenait ou du moins essayait de comprendre ce qui pouvait bien se passer dans la tête de Luxiana.Pour une princesse, elle était bien trop humble et effrayée de tout, ce qui le confortait dans ce besoin inexplicable de prendre soin d’elle. Ah , il ne devrait pas mais il n'y pouvait rien.Il était comme hypnotisé, son instinct qui pourtant devrait lui dicter de se nourrir de cette jeune fille fraîche et appétissante, lui dictait au contraire de la protéger.Drôle de pensée pour un sang pur de son rang surtout si on considérait qu’elle n'était en fait qu’une vulgaire humaine. Cette race misérable qui n'était bonne qu’à leur fournir du sang .Il souffla d'abandon en voyant la fille en face de lui. Elle tremblait, ses yeux larmoyants, il pourrait d’un côté lui demander qu'elle lui dise de son propre gré pourquoi elle insistait pour ne pas retourner chez elle - ce qui en soi était la réaction normale de toute personne enlevée - ou d’un autre côté, utiliser ses pouvoirs de va
Nina était fulminante et tous ceux en cuisine pouvaient le voir.La raison ? Tout le monde la savait également vu qu’ils ressentaient tous la même révolte. Comment leur Lord si précieux pouvait-il accepter d’avoir cet être si impur à ses côtés ?C’était inadmissible et tellement révoltant , mais celle qui exprimait le plus clairement sa colère était Nina .Elle avait dû servir cet être minable contre son gré, à croire que leur maître avait perdu l’esprit. Et pire, qu’est-ce qu’elle entendait ? Lui qui était resté enfermé dans ses appartements pendant des siècles, avait toujours rechigné à se nourrir de bon sang comme l’exigeait son rang, ou encore des mets de grandes gastronomies; il avait commandé que lui soit préparé un festin pour deux ? Les autres avaient d’abord pensé au fait qu’il s'agissait certainement d’un stratagème de leur Lord afin de s’assurer de la qualité du sang que lui procurerait cette humaine.Si elle était bien nourrie, elle serait plus goûteuse.Leur raison
« Quand notre Dona était encore vivante, elle répétait sans cesse de permettre à notre Lord, son fils, de toujours être heureux. S’il en a l’occasion, qu’on cède à ses caprices si cela permet de le maintenir sain et épanoui. Cette femme malgré sa nature est comme un réconfort pour le Lord et rien que pour cela, je suis prête à l’accepter dans notre manoir et à l’aider si ça peut aider notre Lord en retour ». Elle finit de parler alors que les deux hommes à ses côtés acquiescèrent d’un mouvement de la tête, ils connaissaient leur Lord depuis le berceau et l’avaient vu traverser tant de situations difficiles.Alors, si maintenant, il pouvait entrevoir un peu de bonheur, ils feraient tout pour l’y aider dans ce sens.Ils étaient en pleine conversation quand ils virent leur Lord arriver avec à son bras, la jeune femme qui venait d’arriver dans leurs murs. Ils sourirent.Les traits habituellement tirés et la mine tendue de leur Lord avaient été remplacés par une expression de pure do
La salle à manger n’avait pas vraiment changé, c’était comme dans ses souvenirs.Il ne sût si c’était par nostalgie ou par habitude, mais il marcha autour de la table, comme s'il essayait de se souvenir de quelque chose en particulier, caressant les chaises et les couverts comme s’il les inspectait. Pour les trois servants, c’était un spectacle assez douloureux à voir car cela traduisait le fait que non seulement leur maître n'avait plus posé un pied dans ce lieu pourtant chargé de souvenirs, mais qu’en ce moment, ces souvenirs tellement lourds de significations et de sentiments pesaient sur leur Lord. Ils avaient peur qu’il ne se remette à déprimer et que malgré sa bonne volonté à vouloir aller de l’avant - de passer outre les douleurs du passé - qu’il ne se renferme de nouveau dans sa chambre. C’était une situation tellement difficile ! Dans cette pièce, il avait eu des fous rires depuis son enfance avec ses parents aimants, et après que ces derniers s’en soient allés, il y a
La dîner était calme , les servants autour regardaient avec appréhension leur maître manger se disant que, peut-être il ne trouverait pas cela goûteux. Surtout le cuisiner car, cela faisait des siècles que leur Lord n’avait plus mangé. Ils regardèrent également la femme qui l’accompagnait et froncèrent les sourcils. Vladimir s'arrêta au bout d'un moment, lui aussi, regardant sur le côté pour trouver Luxiana lorgnant son plat. Elle n'y avait pas touché depuis le début et il se demanda pourquoi. « Luxiana, le repas ne te plaît-il pas ? Veux-tu quelque chose en particulier ? » Le cuisinier s'approcha plus près, venant auprès de la jeune femme.« Ma lady, si vous avez une quelconque préférence, commandez et je vous le ferai faire sur le champ » Nina au loin faillit s’étouffer, pourquoi est-ce que ces homme étaient aux petits soins avec cette vulgaire humaine?Que ce soit le cuisinier la traitant comme leur maîtresse ou encore leur Lord, tous la traitaient comme si elle était
Plus tôt, alors qu’ils prenaient place autour de la table, Luxiana avait voulu suivre Vladimir en prenant place à sa droite mais en avait été empêchée par ce dernier.Il avait un visage lourd et douloureux alors qu’il ne semblait pas la regarder mais plutôt une chose invisible sur cette chaise.« Vas plutôt t’asseoir de l’autre côté » Elle regarda l’homme dans les yeux et encore une fois, il avait ce regard triste et abattu qu’elle n’arrivait pas à supporter. Plus loin, elle vit les servants avec une expression de déchirement et elle sût qu’il y avait une signification particulière aux actions de Vladimir.Il semblait porter une grande tristesse que tous ici connaissaient sauf elle. Son bienfaiteur, l'homme qui l'avait traité avec respect et humanité semblait souffrir et elle ne savait quoi faire pour l’apaiser alors que lui en avait autant fait pour elle et continuait de le faire. Cette chaise, elle devait appartenir à la raison de sa tristesse, était-ce un membre de sa fam
Luxiana sursauta à la question. Bien-sûr que ça ne la dérangeait pas le moins du monde que Vladimir la touche, elle s'était surprise à se languir de son contact. Mais après ses pensées de plus tôt, elle se rendit compte qu’il serait absurde et stupide pour elle de continuer à espérer et profiter de ces attentions. Surtout si elles étaient faites avec des motivations autres que celles qu'elle voudrait. Elle ne devait pas être naïve, les gens autour d'elle avaient toujours agi ainsi - moins chaleureux que Vladimir mais elle ne devait pas se laisser avoir. Ils feraient semblant de lui vouloir du bien avant de la traiter comme une esclave, la maltraitant comme ils le voulaient. Elle se mordit la lèvre, son cœur se tordant presque dans sa poitrine. Il y avait cette émotion naissante, une qu'elle aurait tellement voulu qu'elle ne soit qu'une simple reconnaissance pour la personne qui lui a montré de la gentillesse ; de la tendresse pour son nouveau maître. Mais elle savait mieux ce q
Le manoir était d'un calme de cimetière, au milieu d'une forêt épaisse, où seuls les bruits des oiseaux résonnaient en écho dans le manoir, les habitants de ce manoir presque lugubre s'étaient habitués à cette ambiance sombre et triste. De toute façon, cela avait toujours été ainsi et le resterait indéniablement. Dans ce manoir, perché sur une colline entourée d'une forêt dense, loin de tout, un homme devant sa fenêtre regardait les nuages dans le ciel. C'était son seul plaisir depuis presque huit siècles, depuis qu’il l'avait perdu.800 ans de monotonie, des siècles de solitude, de longues et interminables années de souffrances muettes. Pourtant la vie n'avait pas toujours été ainsi. À une époque, il avait été heureux. Son père était encore le Lord. Jadis encore, il vivait une vie plutôt paisible pour un jeune vampire . Ses parents étaient aimants et attentionnés, se souciaient de ce qu'il ressentait et surtout de ce qu’il voulait. Ils lui disaient tout le temps : « Fils, vi
Luxiana sursauta à la question. Bien-sûr que ça ne la dérangeait pas le moins du monde que Vladimir la touche, elle s'était surprise à se languir de son contact. Mais après ses pensées de plus tôt, elle se rendit compte qu’il serait absurde et stupide pour elle de continuer à espérer et profiter de ces attentions. Surtout si elles étaient faites avec des motivations autres que celles qu'elle voudrait. Elle ne devait pas être naïve, les gens autour d'elle avaient toujours agi ainsi - moins chaleureux que Vladimir mais elle ne devait pas se laisser avoir. Ils feraient semblant de lui vouloir du bien avant de la traiter comme une esclave, la maltraitant comme ils le voulaient. Elle se mordit la lèvre, son cœur se tordant presque dans sa poitrine. Il y avait cette émotion naissante, une qu'elle aurait tellement voulu qu'elle ne soit qu'une simple reconnaissance pour la personne qui lui a montré de la gentillesse ; de la tendresse pour son nouveau maître. Mais elle savait mieux ce q
Plus tôt, alors qu’ils prenaient place autour de la table, Luxiana avait voulu suivre Vladimir en prenant place à sa droite mais en avait été empêchée par ce dernier.Il avait un visage lourd et douloureux alors qu’il ne semblait pas la regarder mais plutôt une chose invisible sur cette chaise.« Vas plutôt t’asseoir de l’autre côté » Elle regarda l’homme dans les yeux et encore une fois, il avait ce regard triste et abattu qu’elle n’arrivait pas à supporter. Plus loin, elle vit les servants avec une expression de déchirement et elle sût qu’il y avait une signification particulière aux actions de Vladimir.Il semblait porter une grande tristesse que tous ici connaissaient sauf elle. Son bienfaiteur, l'homme qui l'avait traité avec respect et humanité semblait souffrir et elle ne savait quoi faire pour l’apaiser alors que lui en avait autant fait pour elle et continuait de le faire. Cette chaise, elle devait appartenir à la raison de sa tristesse, était-ce un membre de sa fam
La dîner était calme , les servants autour regardaient avec appréhension leur maître manger se disant que, peut-être il ne trouverait pas cela goûteux. Surtout le cuisiner car, cela faisait des siècles que leur Lord n’avait plus mangé. Ils regardèrent également la femme qui l’accompagnait et froncèrent les sourcils. Vladimir s'arrêta au bout d'un moment, lui aussi, regardant sur le côté pour trouver Luxiana lorgnant son plat. Elle n'y avait pas touché depuis le début et il se demanda pourquoi. « Luxiana, le repas ne te plaît-il pas ? Veux-tu quelque chose en particulier ? » Le cuisinier s'approcha plus près, venant auprès de la jeune femme.« Ma lady, si vous avez une quelconque préférence, commandez et je vous le ferai faire sur le champ » Nina au loin faillit s’étouffer, pourquoi est-ce que ces homme étaient aux petits soins avec cette vulgaire humaine?Que ce soit le cuisinier la traitant comme leur maîtresse ou encore leur Lord, tous la traitaient comme si elle était
La salle à manger n’avait pas vraiment changé, c’était comme dans ses souvenirs.Il ne sût si c’était par nostalgie ou par habitude, mais il marcha autour de la table, comme s'il essayait de se souvenir de quelque chose en particulier, caressant les chaises et les couverts comme s’il les inspectait. Pour les trois servants, c’était un spectacle assez douloureux à voir car cela traduisait le fait que non seulement leur maître n'avait plus posé un pied dans ce lieu pourtant chargé de souvenirs, mais qu’en ce moment, ces souvenirs tellement lourds de significations et de sentiments pesaient sur leur Lord. Ils avaient peur qu’il ne se remette à déprimer et que malgré sa bonne volonté à vouloir aller de l’avant - de passer outre les douleurs du passé - qu’il ne se renferme de nouveau dans sa chambre. C’était une situation tellement difficile ! Dans cette pièce, il avait eu des fous rires depuis son enfance avec ses parents aimants, et après que ces derniers s’en soient allés, il y a
« Quand notre Dona était encore vivante, elle répétait sans cesse de permettre à notre Lord, son fils, de toujours être heureux. S’il en a l’occasion, qu’on cède à ses caprices si cela permet de le maintenir sain et épanoui. Cette femme malgré sa nature est comme un réconfort pour le Lord et rien que pour cela, je suis prête à l’accepter dans notre manoir et à l’aider si ça peut aider notre Lord en retour ». Elle finit de parler alors que les deux hommes à ses côtés acquiescèrent d’un mouvement de la tête, ils connaissaient leur Lord depuis le berceau et l’avaient vu traverser tant de situations difficiles.Alors, si maintenant, il pouvait entrevoir un peu de bonheur, ils feraient tout pour l’y aider dans ce sens.Ils étaient en pleine conversation quand ils virent leur Lord arriver avec à son bras, la jeune femme qui venait d’arriver dans leurs murs. Ils sourirent.Les traits habituellement tirés et la mine tendue de leur Lord avaient été remplacés par une expression de pure do
Nina était fulminante et tous ceux en cuisine pouvaient le voir.La raison ? Tout le monde la savait également vu qu’ils ressentaient tous la même révolte. Comment leur Lord si précieux pouvait-il accepter d’avoir cet être si impur à ses côtés ?C’était inadmissible et tellement révoltant , mais celle qui exprimait le plus clairement sa colère était Nina .Elle avait dû servir cet être minable contre son gré, à croire que leur maître avait perdu l’esprit. Et pire, qu’est-ce qu’elle entendait ? Lui qui était resté enfermé dans ses appartements pendant des siècles, avait toujours rechigné à se nourrir de bon sang comme l’exigeait son rang, ou encore des mets de grandes gastronomies; il avait commandé que lui soit préparé un festin pour deux ? Les autres avaient d’abord pensé au fait qu’il s'agissait certainement d’un stratagème de leur Lord afin de s’assurer de la qualité du sang que lui procurerait cette humaine.Si elle était bien nourrie, elle serait plus goûteuse.Leur raison
Vladimir comprenait ou du moins essayait de comprendre ce qui pouvait bien se passer dans la tête de Luxiana.Pour une princesse, elle était bien trop humble et effrayée de tout, ce qui le confortait dans ce besoin inexplicable de prendre soin d’elle. Ah , il ne devrait pas mais il n'y pouvait rien.Il était comme hypnotisé, son instinct qui pourtant devrait lui dicter de se nourrir de cette jeune fille fraîche et appétissante, lui dictait au contraire de la protéger.Drôle de pensée pour un sang pur de son rang surtout si on considérait qu’elle n'était en fait qu’une vulgaire humaine. Cette race misérable qui n'était bonne qu’à leur fournir du sang .Il souffla d'abandon en voyant la fille en face de lui. Elle tremblait, ses yeux larmoyants, il pourrait d’un côté lui demander qu'elle lui dise de son propre gré pourquoi elle insistait pour ne pas retourner chez elle - ce qui en soi était la réaction normale de toute personne enlevée - ou d’un autre côté, utiliser ses pouvoirs de va
Luxiana fut fille de roi, ce qui en faisait d'elle une princesse royale.Pour beaucoup de filles, cela aurait été un rêve, vivre dans un palais, entourée de serviteurs, assister à des soirées mondaines prestigieuses avec des invités tout aussi prestigieux. Rencontrer des princes aussi beaux que charmants et profiter de tous les avantages réservés à la royauté. Ce serait ce que pourrait penser n’importe qui en entendant le mot princesse, mais ce n'était pas le cas pour Luxiana. Elle fut certes une princesse, mais née d’une esclave. Sa mère était une esclave ramenée dans le royaume par les chevaliers après la soumission d’un territoire barbare.Cette dernière, d'une beauté extraordinaire, avait captivé le roi qui n'avait pas réussi à se retenir de la faire sienne. Des cheveux argentés et des yeux d’un bleu profond et envoûtant, le roi n’avait pas su réfréner ses pulsions et s'était glissé sous la couche de l'esclave la nuit tombée avant d’abuser de la jeune femme.Un acte abominab
Cette journée devait être comme toutes les autres, c'est-à-dire monotone. Du moins, c'était ce qu'avait pensé Vladimir à son réveil. Mais force était de constater qu'il se trompa lourdement. Mis à part son réveil routinier, il avait fait la rencontre d’une femme intrigante qui, devrait-il se l'avouer, poussait sa curiosité à son paroxysme. Il se renfrogna; il n'aimait pas penser ainsi car cela lui donna l’impression qu’il s’intéressait plus que nécessaire à cette fille.À cette pensée, une culpabilité presque assommante l'assaillit. Il n'avait pas le droit de faire ça, de lui faire ça à elle, son Angelica. Pas après qu’ils se soient promis un amour éternel et qu’elle ait disparu dans des circonstances aussi troubles. Il devait garder à jamais son amour pour elle intact.De toutes les façons, Luxiana ne représentait qu’une curiosité pour lui, une chose nouvelle qui le changeait de sa pesante et ennuyeuse monotonie.Rien de plus, rien de moins.Il éprouva juste de l’empathi