Non ! Je veux que toutes ses spéculations disparaissent avant ce soir !
Calmez-vous patron, nous allons nous charger de tout effacer, ne vous inquiétez pas ! Je ne m’inquiète pas, Moreni, je suis hors de moi ! Collée contre le battant fermé du bureau de mon mari, je l’observais furtivement déverser son venin sur son bras droit debout devant lui, la mine impassible. Ce dernier se pencha vers la table pour attraper un journal et l’inspecta quelques minutes avant de secouer désespérément la tête. Je vais régler ça, soyez tranquille. Sur ce, il tourna les talons pour sortir du bureau, emportant le journal avec lui. Dès qu’il me vit à la porte, il s’inclina respectueusement. Madame Pavarotti. Je lui souris à mon tour puis il s’éclipsa ensuite. Prenant une grande inspiration, je fis mon entrée dans le bureau avec tout le détachement dont j’étais capable. Asher leva deux billes furieuses vers moi, se retenant presque de me bondir dessus. Ne me regarde pas comme ça, chéri, raillai-je. Je n’y suis pour rien. Sale garce, cracha-t-il. Si tu penses pouvoir ternir ma réputation, tu te trompes ! C’est toi-même qui la ternis, rétorquai-je en prenant appui de mes deux mains sur son bureau pour le narguer. Et tu le fais si bien ! Ferme-la ! rugit-il. Ferme-la ! Il se leva ensuite pour contourner la table et venir me surplomber de sa hauteur. Tu vas démentir cette connerie devant les journalistes demain soir au gala, m’ordonna-t-il. Commence à choisir tes mots. Un rire jaune s’échappa de ma gorge. On ne démentit pas une vérité, Asher, répliquai-je, amère. Tout le monde doit savoir que tu ne fais que m’agresser quand on se retrouve en privé ; tu es un monstre ! Je vais la tuer, bordel ! Aussi rapide que l’éclair, il m’attrapa par le cou avant de dégainer une arme à feu qu’il colla contre ma tempe. Un hoquet de surprise sortit d’entre mes lèvres tandis que ma respiration se hachait. Qu’est-ce que tu fais ? m’affolai-je, la peur au ventre. Pourquoi tu as un pistolet avec toi ? Tu vas voir le monstre que je suis, me menaça-t-il en renfermant sa prise sur mon cou. Je déglutis difficilement, les yeux ancrés dans les siens qui étaient empreints d’une colère noire. Il allait tirer si ça continue, il allait tirer ! Je me mis à trembler sans pour autant parvenir à me mouvoir. Non, écoute… ASHER ! Une voix ferme et autoritaire s’imposa à quelques pas de nous mais personne ne bougea. Pose cette arme immédiatement ou c’est moi qui t’éclate la cervelle ! Le jeune homme et moi nous fixâmes toujours, la respiration marquée. Finalement, il me libéra avant de tirer dans la bibliothèque au fond de son bureau, trouant un livre d’une balle. Je lâchai un cri d’effroi avant de me précipiter vers la sortie, bousculant presque mon sauveur que je ne pris même pas la peine de regarder. Elle m’énerve, elle m’énerve, elle M’ÉNERVE ! entendis-je dans mon dos, suivi d’un bruit de chaise qui tombe. Je dévalai rapidement les escaliers pour descendre à l’étage en dessous et aller m’enfermer dans ma chambre. Je m’appuyai contre la porte en essayant de contrôler ma respiration saccadée alors que des larmes s’étaient mises à couler sur mes joues. Telle une forcenée, je me dirigeai vers ma table de chevet et en ouvrit le tiroir principal dans lequel je me mis à farfouiller. Où est-ce qu’il est ? Où est-ce qu’il est ? Je sortis tout ce qu’il y avait, entre autres des reçus, des pilules et autres utilités avant de tomber sur la plaquette de comprimés qui m’intéressait. Fébrilement, je détachai un nombre raisonnable de cachets et les avalai avant de me servir un verre d’eau pour digérer le tout. Je posai ensuite une main sur ma poitrine en reniflant puis je vidai mon verre. Je rangeai ensuite la plaquette avant d’aller m’accaparer de mon sac à main et de mon téléphone portable pour sortir. Mais à peine eussé-je ouvert la porte que je tombai net sur la servante qui m’était assignée. Dès qu’elle me vit, ses yeux s’écarquillèrent et elle laissa tomber les draps qu’elle avait en main. Madame, vous pleurez ? Qu’est-ce qui se passe ? Laisse-moi tranquille, Arminda ! Sur ce, je la dépassai pour m’en aller, l’abandonnant sans réponses…* *
*
Debout, le pied tapant nerveusement contre le sol, j’essayais de me laisser distraire par les tableaux autour de moi qui étaient à l’effigie des marques de chaussures populaires et tendances. Mais plus les secondes passaient et moins j’arrivais à garder mon calme.
Irina ? Je me tournai vers la femme aux cheveux poivrés qui m’observait avec surprise et confusion mêlés. À ce moment-là, le fait qu’elle m’ait appelé par le prénom de ma sœur m’irrita à tel point que j’eus envie de lui crier : « Moi, c’est Marya ; pas Irina ! MARYA ! » Ça ne va pas ? s’enquit-elle. Viens, entre ! Je courus presque pour traverser le seuil de la porte et me retrouver dans le grand séjour que j’avais quitté la veille de force. Tu es toute pâle ma chérie, qu’est-ce qui se passe ? C’est Asher ? Comme un déclencheur, le prénom de l’homme que j’ai épousé deux semaines plus tôt fit exploser l’angoisse que je contenais et je fondis en larmes dans ses bras. Ma belle-mère m’accueillit gentiment, me serrant prestement contre elle. Son parfum de fleurs envahit mes narines alors que sa tiédeur corporelle me rassura. Je m’en doutais, murmura-t-elle, dans mes cheveux. Je m’en doutais… Elle m’entraîna ensuite avec elle pour qu’on s’asseye dans un fauteuil alors que mes larmes ne voulaient plus s’arrêter. J’extériorisais toute la pression et la tension émotionnelle que j’avais accumulé dernièrement car mon psychique venait d’en avoir sa claque. Pleure, m’encouragea-t-elle. Pleure, ça va te faire du bien. Après quelques secondes, je finis par me redresser, les yeux embués et le corps secoués de sanglots. Je… je suis désolée de vous… de vous déranger sans prévenir, m’excusai-je. Mais je n’ai personne d’autre… je suis… Ce n’est pas un problème, ma belle, me sourit-elle gentiment. Je suis aussi ta mère. Elle m’essuya ensuite les joues de ses doigts, compatissant réellement à ma douleur. Et je suis vraiment heureuse que tu me considères autant pour venir chercher du réconfort chez moi. Tu seras toujours la bienvenue ici. J’hochai la tête en reniflant, légèrement honteuse quand même. Je ne me souviens pas de la dernière fois où ma mère a été aussi bienveillante avec moi. Elle a toujours préféré Irina à moi, soutenant le fait que j’étais la pire version de nous deux et ça, parce que je ne brillais pas autant à l’école que ma sœur mais qu’à la place, je lui arrachais tous ses petits crushs sans faire exprès. Quand notre père fut décédé, notre génitrice prit la décision de déménager à Los Angeles dans l’une des villas qui nous appartenaient : nous n’avions que seize ans. J’ai alors refusé de les suivre, ne voyant pas l’intérêt de rester avec une mère qui ne m’aimait pas. C’est ainsi que ma sœur s’était retrouvée ici tandis que moi, j’étais restée en Russie. Plus tard, elle a obtenu son diplôme en sciences administratives tandis que moi, j’étais une catastrophe ambulante : j’avais été expulsée de mon collège pour mauvaise conduite et ma mère, plus que jamais furieuse, a décidé de bloquer mes cartes de crédits sans même essayer de négocier pour moi. J’ai dû chercher du travail et voilà comment je suis devenue danseuse anonyme de clubs privés au détriment d’une certifiée en psychologie. Tu veux me raconter ce qui s’est passé ? La voix d’Ophélia me sortit de mes pensées alors que sa question s’immisça dans mes méninges. Devrais-je lui dire que son fils avait essayé de me tuer avec une arme à feu ? Ou qu’il ne faisait que me maltraiter depuis qu’il m’avait passé la bague au doigt ? J’ai vu l’article de journal, m’informa-t-elle. Et cette trace sur ton avant-bras, je l’avais aussi remarqué hier quand vous êtes arrivés. Je portai instinctivement la main à l’endroit évoqué dont la photographie insolite avait fait la une des médias ce matin, alimentant des rumeurs plus ou moins fondées. Je pense que c’est lorsque j’étais descendue de la voiture après qu’Asher m’ait menacée de me tenir tranquille, que le cliché avait été pris. J’avoue ne pas avoir pensé une seule seconde au fait que ses doigts allaient rester marqués au rouge sur ma peau parce que sinon, j’aurais pris des précautions dissimulatrices. Honnêtement, je n’étais pas du genre à exposer mes problèmes au monde entier parce que comme on le dit : « Le linge sale se lave en famille ». Je suis moi-même la seule et unique solution à mes problèmes. Est-ce qu’il… est-ce qu’il te frappe ? La question de ma belle-mère me fit tiquer et je secouai en même temps la tête de gauche à droite. Asher était certes agressif mais à aucun moment il n’avait levé la main sur moi. Non, Ophélia ! répondis-je avec véhémence. Non ! Elle posa une main sur sa poitrine en soufflant de soulagement. Parce que… parce que je me sentirai vraiment mal d’apprendre que mon fils est devenu un homme sans scrupule qui ose battre une femme, me confia-t-elle. Sur le coup, je compris en même temps que je devais garder pour moi l’incident de ce matin parce qu’essayer d’assassiner est pire que frapper. Je ne sais pas comment elle se sentira si je lui raconte tout ça. Vous n’avez pas à vous inquiéter, la rassurai-je. Asher et moi, on… nous avons souvent des différends mais… ça ne va pas si loin. Alors qu’est-ce qui s’est passé pour que tu sois venue jusqu’ici en larmes ? Et cette photo qui couronne tous les journaux ? Je… C’est…, balbutia-je en cherchant un mensonge adéquat. C’est l’adaptation de la vie de couple. Je ne suis pas habituée à supporter son fort caractère jour et nuit et donc… et donc, j’ai craqué. Elle pencha la tête sur le côté en balançant la tête du haut vers le bas. Est-ce que je peux rester ici ? lui demandai-je pour couper court à la conversation, ne voulant pas lui mentir encore plus. Juste pour l’après-midi. Je ne veux pas retourner à la villa. Mais bien sûr ! accepta-t-elle. Brad n’est pas là de la journée et je m’ennuie souvent ici, toute seule. Parfois, être Madame Pavarotti me manque ; mes journées n’étaient jamais oisives. Je lui souris avec compatissance tandis qu’elle se levait du canapé. Je vais de ce pas demander à Bethy de te préparer une chambre pour que tu puisses te reposer ; tu as les yeux tout bouffis. Nous pouffâmes de rire et j’essuyai les dernières larmes qui traînaient encore sur mes joues. Qu’adviendra-t-il de cette bonne entente quand la vraie Irina refera surface et que je serai obligée de partir ? Comprendra-t-elle que je n’avais pas eu le choix ?* *
*
… fais pas chier ! Je suis persuadé qu’elle est chez toi puisque sa mère ne sait pas où elle se trouve ! J’émergeai de mon sommeil, perturbée par des éclats de voix familières. Oui, elle est ici. Cependant, elle ne veut pas te voir ! Mais je m’en fous de ce qu’elle veut ; elle est mon épouse, c’est tout ! Tu sais qu’elle est ta femme et pourquoi tu ne la traite pas comme tel ? Je n’ai aucun compte à te rendre, bordel ! Pousse-toi de là. Tu baisse d’un ton avec moi, Asher ! Je suis encore et TOUJOURS ta mère ! Un silence plat s’en suivit tandis que j’étais descendue du lit pour sortir discrètement de la chambre. Je longeai le petit couloir et j’allai me dissimuler dans un coin pour épier la scène dans le séjour de l’appartement. Asher faisait les cents pas devant Ophélia qui était dos à moi afin de servir de barrage au jeune homme. Dans son costume sombre qui laissait entrevoir le haut d’une poitrine épilée de près où une phrase en italien que je n’ai jamais pu lire entièrement s’imposait sous un collier de perles blanches, il était comme à son habitude, impeccable et à couper le souffle. Ses cheveux n’avaient pas été coiffés comme d’habitude, se dispersant en boucles noires sur sa tête et son front. J’avais épousé un bel homme, c’était indéniable mais ce compliment n’était que physique parce qu’intérieurement, il n’y avait pas plus vilain. Va et dis à Irina qu’il est temps de rentrer à la maison, finit-il par ordonner en pointant du doigt le couloir. Je ne te reconnais plus, Ash. Depuis quand es-tu devenu si impulsif et mal poli ? Il s’arrêta d’aller et venir pour se tourner vers sa mère, le regard étincelant. Depuis que tu m’as abandonné pour ce Spencer, cracha-t-il. Tu as préféré prendre Ximena avec toi parce qu’elle est une fille et maintenant, tu apparais de nulle part pour essayer de recoller les morceaux ! Ne te fous pas de ma gueule ! C’est ce que ton père t’a raconté ? fit-elle d’une voix où transparaissait le choc. Peu importe, je n’ai plus rien à te dire, trancha-t-il immédiatement. Ramène-moi ma femme, que je me casse d’ici ! Ophélia soupira avant de secouer désespérément la tête. Qu’est-ce que tu lui as fait, mon fils ? s’enquit-elle. Que lui as-tu fait au point où elle soit si brisée ? Tu aurais dû voir la peur dans son regard quand je ne faisais qu’évoquer ton prénom, c’est malsain ! C’est entre Irina et moi, grommela-t-il pour toute réponse. Plus maintenant, contra sa mère. Plus maintenant que la photo de tes doigts sur sa peau parcoure le monde entier et qu’elle vienne ensuite se réfugier chez moi ! Je te l’ai déjà dit : « Je n’ai aucun compte à te rendre » ! Si tu veux des infos, demande à l’idiote qui me sert d’épouse. Asher Pavarotti ! le réprimanda-t-elle. Il eut un rictus ironique avant de jeter un coup d’œil à sa montre. Tu sais quoi ? articula-t-il ensuite avec amertume. Garde ta protégée mais dis-lui bien de ne pas oublier que c’est avec moi qu’elle est mariée, pas toi. Et sans même attendre de réponse, il tourna les talons et sortit en trombe de la pièce. Je m’appuyai contre le mur derrière moi en expirant alors qu’une larme coulait encore le long de ma joue. Je ne voulais définitivement pas de ce mariage. Mais j’avais passé un accord avec ma mère pour être la remplaçante adéquate en attendant que ma sœur ne soit apte à reprendre sa place ou sinon, je finis en prison. Mais honnêtement, je ne pense pas que la taule serait pire que le stress que je subis actuellement ; le stress de vivre à côté d’un homme dépourvu de sentiments…—Non! Je veux que toutes ses spéculations disparaissent avant ce soir !—Calmez-vous patron, nous allons nous charger de tout effacer, ne vous inquiétez pas !—Je ne m'inquiète pas, Moreni, je suis hors de moi !Collée contre le battant fermé du bureau de mon mari, je l'observais furtivement déverser son venin sur son bras droit debout devant lui, la mine impassible. Ce dernier se pencha vers la table pou attraper un journal et l'inspecta quelques minutes avant de secouer désespérément la tête.—Je vais régler ça, soyez tranquille.Sur ce, il tourna les talons pour sortir du bureau, emportant le journal avec lui. Dès qu'il me vit à la porte, il s'inclina respectueusement.—Madame Pavarotti.Je lui souris à mon tour et il s'éclipsa ensuite. Prenant une grande inspiration, je fis mon entrée dans le bureau avec tout le détachement dont j'étais capable. Asher leva deux billes furieuses vers moi, se retenant presque de me bondir dessus.—Ne me regarde pas comme ça, chéri, raillai-je. Je n'
Debout, le pied tapant nerveusement contre le sol, j'essayais de me laisser distraire par les tableaux autour de moi qui étaient à l'effigie des marques de chaussures populaires et tendances. Mais plus les secondes passaient et moins j'arrivais à garder mon calme.—Irina ?Je me tournai vers la femme aux cheveux poivrés qui m'observait avec surprise et confusion mêlés.À ce moment-là, le fait qu'elle m'ait appelé par le prénom de ma sœur m'irrita à tel point que j'eus envie de lui crier: « Moi, c'est Marya; pas Irina ! MARYA!»—Ça ne va pas ? s'enquit-elle. Viens, entre !Je courus presque pour traverser le seuil de la porte et me retrouver dans le grand séjour que j'avais quitté la veille de force.—Tu es toute pâle ma chérie, qu'est-ce qui se passe ? C'est Asher ?Comme un déclencheur, le prénom de l'homme que j'ai épousé deux semaines plus tôt fit exploses l'angoisse que je contenais et je fondis en larmes dans ses bras.Ma belle-mère m'accueillit gentiment, me serrant prestement c
—.... fais pas chier! Je suis persuadé qu'elle est chez toi puisque sa mère ne sait pas où elle se trouve !J'emergeai de mon sommeil, perturbée par des éclats de voix familières.—Oui, elle est ici. Cependant, elle ne veut pas te voir !—Mais je m'en fous de ce qu'elle veut ; elle est mon épouse, c'est tout !—Tu sais qu'elle est ta femme et pourquoi tu ne la traite pas comme tel ?—Je n'ai aucun compte à te rendre, bordel ! Pousse-toi de là!—Tu baisse d'un ton avec moi, Asher ! Je suis encore et TOUJOURS ta mère !Un silence plat s'en suivit tandis que j'étais descendue du lit pour sortir discrètement de la chambre. Je longeai le petit couloir et j'allai me dissimuler dans un coin pour épier la scène dans le séjour de l'appartement.Asher faisait les cents pas devant Ophélia qui était dos à moi afin de servir de barrage au jeune homme. Dans son costume sombre qui laissait entrevoir le haut d'une poitrine épilée de près où une phrase en italien que je n'ai jamais pu lire entièrement
-Irina !Irina chérie, ouvre cette porte !Aller, Irina, arrête tes caprices, ce n’est vraiment pas le moment !Ne lui parle pas comme ça, tu es folle ? Ahurie, je me tournai vers la femme aux cheveux blond platine qui me fusillait de ses yeux verts d’occasion, sourcils froncés.Ta fille s’enferme dans sa salle de bains le jour de son mariage et tu trouves que c’est moi qui délire ? Ça va, maman, t’exagères là !Tout ça, c’est ta faute, Marya ! m’accusa-t-elle méchamment. C’est entièrement ta faute !Pardon ? m’offusquai-je. Je te rappelle qu’il n’y avait aucun problème ce matin quand je vous ai laissées pour que tu l’aides à se coiffer ; je ne lui ai rien fait !J’avais prévenu Irina de ne pas t’inviter à ce mariage, cracha-t-elle. Tu portes la poisse !Arrête maman, tais-toi ! Tais-toi, tu me pourris la vie, ARRÊTE ! Je soufflai bruyamment par la bouche, épuisée de toutes ces disputes. Bien qu’Irina et moi soyons sorties du même utérus, notre génitrice n’aurait aucun
Le front collé contre la vitre de la Range Rover, je regardais les immeubles de Los Angeles circuler sous mes yeux, Mama de Jonas Blue et William Singe en boucle dans mes AirPods Max. Le printemps était une saison particulièrement belle et frétillante avec son lot de couleurs, de fraîcheur et surtout de vie. On profitait de la pluie et du soleil en même temps en attendant gaiement les vacances. Pour moi, c’était la meilleure saison par apparence mais l’été restait la reine à cause de sa période libertine et les journées à la plage. Le défilement du décor ralentit, signe que nous étions arrivés à destination. Je retirai promptement mon casque pour le ranger dans mon sac quand ma main frôla par inadvertance le bras de l’homme assis à côté de moi, le regard plongé dans son iPad et des oreillettes aux tympans.…pour demain ! Je ne veux pas savoir que tu prépares un dîner avec Barack Obama ! Cheveux noirs coiffés avec élégance, yeux gris-bleu surmontés de longs cils épais, nez
—.... fais pas chier! Je suis persuadé qu'elle est chez toi puisque sa mère ne sait pas où elle se trouve !J'emergeai de mon sommeil, perturbée par des éclats de voix familières.—Oui, elle est ici. Cependant, elle ne veut pas te voir !—Mais je m'en fous de ce qu'elle veut ; elle est mon épouse, c'est tout !—Tu sais qu'elle est ta femme et pourquoi tu ne la traite pas comme tel ?—Je n'ai aucun compte à te rendre, bordel ! Pousse-toi de là!—Tu baisse d'un ton avec moi, Asher ! Je suis encore et TOUJOURS ta mère !Un silence plat s'en suivit tandis que j'étais descendue du lit pour sortir discrètement de la chambre. Je longeai le petit couloir et j'allai me dissimuler dans un coin pour épier la scène dans le séjour de l'appartement.Asher faisait les cents pas devant Ophélia qui était dos à moi afin de servir de barrage au jeune homme. Dans son costume sombre qui laissait entrevoir le haut d'une poitrine épilée de près où une phrase en italien que je n'ai jamais pu lire entièrement
Debout, le pied tapant nerveusement contre le sol, j'essayais de me laisser distraire par les tableaux autour de moi qui étaient à l'effigie des marques de chaussures populaires et tendances. Mais plus les secondes passaient et moins j'arrivais à garder mon calme.—Irina ?Je me tournai vers la femme aux cheveux poivrés qui m'observait avec surprise et confusion mêlés.À ce moment-là, le fait qu'elle m'ait appelé par le prénom de ma sœur m'irrita à tel point que j'eus envie de lui crier: « Moi, c'est Marya; pas Irina ! MARYA!»—Ça ne va pas ? s'enquit-elle. Viens, entre !Je courus presque pour traverser le seuil de la porte et me retrouver dans le grand séjour que j'avais quitté la veille de force.—Tu es toute pâle ma chérie, qu'est-ce qui se passe ? C'est Asher ?Comme un déclencheur, le prénom de l'homme que j'ai épousé deux semaines plus tôt fit exploses l'angoisse que je contenais et je fondis en larmes dans ses bras.Ma belle-mère m'accueillit gentiment, me serrant prestement c
—Non! Je veux que toutes ses spéculations disparaissent avant ce soir !—Calmez-vous patron, nous allons nous charger de tout effacer, ne vous inquiétez pas !—Je ne m'inquiète pas, Moreni, je suis hors de moi !Collée contre le battant fermé du bureau de mon mari, je l'observais furtivement déverser son venin sur son bras droit debout devant lui, la mine impassible. Ce dernier se pencha vers la table pou attraper un journal et l'inspecta quelques minutes avant de secouer désespérément la tête.—Je vais régler ça, soyez tranquille.Sur ce, il tourna les talons pour sortir du bureau, emportant le journal avec lui. Dès qu'il me vit à la porte, il s'inclina respectueusement.—Madame Pavarotti.Je lui souris à mon tour et il s'éclipsa ensuite. Prenant une grande inspiration, je fis mon entrée dans le bureau avec tout le détachement dont j'étais capable. Asher leva deux billes furieuses vers moi, se retenant presque de me bondir dessus.—Ne me regarde pas comme ça, chéri, raillai-je. Je n'
Non ! Je veux que toutes ses spéculations disparaissent avant ce soir !Calmez-vous patron, nous allons nous charger de tout effacer, ne vous inquiétez pas !Je ne m’inquiète pas, Moreni, je suis hors de moi ! Collée contre le battant fermé du bureau de mon mari, je l’observais furtivement déverser son venin sur son bras droit debout devant lui, la mine impassible. Ce dernier se pencha vers la table pour attraper un journal et l’inspecta quelques minutes avant de secouer désespérément la tête. Je vais régler ça, soyez tranquille. Sur ce, il tourna les talons pour sortir du bureau, emportant le journal avec lui. Dès qu’il me vit à la porte, il s’inclina respectueusement.Madame Pavarotti. Je lui souris à mon tour puis il s’éclipsa ensuite. Prenant une grande inspiration, je fis mon entrée dans le bureau avec tout le détachement dont j’étais capable. Asher leva deux billes furieuses vers moi, se retenant presque de me bondir dessus.Ne me regarde pas comme ça, chéri,
Le front collé contre la vitre de la Range Rover, je regardais les immeubles de Los Angeles circuler sous mes yeux, Mama de Jonas Blue et William Singe en boucle dans mes AirPods Max. Le printemps était une saison particulièrement belle et frétillante avec son lot de couleurs, de fraîcheur et surtout de vie. On profitait de la pluie et du soleil en même temps en attendant gaiement les vacances. Pour moi, c’était la meilleure saison par apparence mais l’été restait la reine à cause de sa période libertine et les journées à la plage. Le défilement du décor ralentit, signe que nous étions arrivés à destination. Je retirai promptement mon casque pour le ranger dans mon sac quand ma main frôla par inadvertance le bras de l’homme assis à côté de moi, le regard plongé dans son iPad et des oreillettes aux tympans.…pour demain ! Je ne veux pas savoir que tu prépares un dîner avec Barack Obama ! Cheveux noirs coiffés avec élégance, yeux gris-bleu surmontés de longs cils épais, nez
-Irina !Irina chérie, ouvre cette porte !Aller, Irina, arrête tes caprices, ce n’est vraiment pas le moment !Ne lui parle pas comme ça, tu es folle ? Ahurie, je me tournai vers la femme aux cheveux blond platine qui me fusillait de ses yeux verts d’occasion, sourcils froncés.Ta fille s’enferme dans sa salle de bains le jour de son mariage et tu trouves que c’est moi qui délire ? Ça va, maman, t’exagères là !Tout ça, c’est ta faute, Marya ! m’accusa-t-elle méchamment. C’est entièrement ta faute !Pardon ? m’offusquai-je. Je te rappelle qu’il n’y avait aucun problème ce matin quand je vous ai laissées pour que tu l’aides à se coiffer ; je ne lui ai rien fait !J’avais prévenu Irina de ne pas t’inviter à ce mariage, cracha-t-elle. Tu portes la poisse !Arrête maman, tais-toi ! Tais-toi, tu me pourris la vie, ARRÊTE ! Je soufflai bruyamment par la bouche, épuisée de toutes ces disputes. Bien qu’Irina et moi soyons sorties du même utérus, notre génitrice n’aurait aucun