Les vêtements d'Élodie, après leur petit théâtre de la veille, étaient complètement froissés.Constatant cela, Victor lui a lancé nonchalamment une chemise blanche.Élodie l'a saisie et s'est dirigée vers la salle de bain.Lorsque la porte s'est refermée, Victor a distingué la silhouette gracieuse d'Élodie à travers la paroi semi-transparente. La flamme qu'il pensait avoir maîtrisée s'est instantanément ravivée.Le bruit de l'eau qui coule a envahi la pièce.Malgré ses efforts pour paraître détaché, Victor n'a pas pu s'empêcher d'être troublé par ce simple son.Quand Élodie est sortie de la salle de bain, Victor était installé sur le canapé, feignant d'être absorbé par son journal. Elle a lancé : « J'ai vidé ton gel douche, je te dois quelque chose ? »« Je ne suis pas à un flacon de gel douche près. »Victor s'est levé et, en se retournant, a découvert Élodie vêtue de sa chemise.Grande et élancée, avec des jambes particulièrement longues, Élodie portait la chemise qui lui ar
Élodie a ouvert la bouche pour s'expliquer, mais avant qu'elle ne puisse dire un mot, la grand-mère de Victor lui a fait signe de s'approcher : « Élodie, ma chérie, j'attends de toi que tu me donnes rapidement un arrière-petit-fils ! »En entendant ces paroles, les yeux de Sophie se sont remplis instantanément de larmes.L'instant d'après, elle s'est enfuie en pleurant de la maison des Moreau.Victor, voyant cela, s'est précipité à sa poursuite : « Sophie ! »Avant de disparaître, il a lancé un regard glacial à Élodie.Le regard d'Élodie s'est assombri.Même si elle ne craignait pas les mauvaises interprétations de Victor, cette sensation d'être injustement accusée lui était insupportable.Mme Moreau semblait avoir prévu la réaction de son petit-fils, mais n'en a pas paru inquiète. Elle a dit à Élodie : « Assieds-toi, ma petite. »« Madame, avez-vous fait exprès de dire cela à l'instant ? »Remarquant le ton accusateur d'Élodie, la vieille dame est restée imperturbable : « Les
Face à l'expression éhontée de Colette, le regard d'Élodie s'est fait encore plus glacial : « Tu te trompes complètement. Victor doit me détester à l'heure qu'il est, jamais il n'aidera notre famille. »En entendant cela, Colette est restée stupéfaite.« Comment ça ? Mais pourquoi ? »Élodie n'avait aucune envie de s'attarder sur ces futilités. Elle a tourné les talons et a grimpé l'escalier, laissant sa belle-mère seule en désarroi.À cet instant précis, le portable de Colette s'est mis à sonner. L'actionnaire au bout du fil s'est écrié avec angoisse : « Mme Mercier ! Nous sommes au bord du gouffre ! Avez-vous enfin trouvé une solution pour renflouer les caisses ? »« M. Durand, ne vous alarmez pas, je suis justement en train d'y remédier ! »Avant même qu'elle ne puisse terminer sa phrase, un second appel est entré sur son téléphone.Contrainte, elle a dû prendre l'autre ligne.« Mme Mercier », a lancé un partenaire commercial visiblement agité, « quelle est exactement la sit
...Colette s'est sentie totalement désorientée par le brouhaha qui régnait dans la salle de conférence.Soudain, les paroles d'Élodie lui sont revenues en mémoire.Si la famille Mercier faisait faillite, c'est elle, Colette, qui devrait personnellement rembourser toutes les dettes !À cette pensée, elle a été prise d'une panique incontrôlable.« C'est la vérité ! L'entreprise a bel et bien été confiée à Élodie ! »Sur ces mots, elle a fouillé dans son sac pour en sortir un document : « Nous avons signé un contrat ! C'est Élodie qui gère la société depuis plusieurs jours déjà ! »Dans sa précipitation, Colette a renversé tout le contenu de son sac sur la table et a effectivement mis la main sur le contrat qu'elle avait signé avec Élodie.Ils en avaient fait deux exemplaires à l'époque, l'un pour Élodie, l'autre pour elle-même.En constatant l'authenticité du document, l'assemblée s'est échangée des regards consternés.« C'est la fin... le groupe Mercier est véritablement cond
Pas un seul actionnaire ne semblait accorder le moindre crédit à Élodie.Ils voulaient tous simplement qu'elle liquide l'entreprise pour récupérer leur mise.Face à cette réaction hostile, Élodie n'était nullement décontenancée. Elle s'y était préparée.À cet instant précis, elle a échangé un regard significatif avec son avocat.Celui-ci a aussitôt placé son ordinateur portable bien en évidence devant l'assemblée.L'avocat n'a pressé qu'une seule touche, et soudain, le compte bancaire de l'entreprise s'est retrouvé crédité de deux milliards d'euros.« Regardez attentivement, messieurs : deux milliards d'euros. »À ces mots, un silence de plomb s'est abattu sur l'assistance.Deux milliards ?D'où Élodie pouvait-elle bien tenir une telle fortune ?Colette elle-même était abasourdie.Depuis quand Élodie disposait-elle de tels moyens financiers ?Voyant les actionnaires se bousculer pour vérifier l'authenticité de la transaction, Élodie s'est contentée d'un sourire assuré : « M
À ces mots, Colette a écarquillé les yeux : « Élodie ! Qu'est-ce que tu sous-entends exactement ? »Tous les regards se sont braqués sur Élodie.M. Bernard, sentant la tension monter, s'est avancé d'un air conciliant : « Mademoiselle, vous êtes encore jeune et inexpérimentée... Madame Mercier ne pense qu'à l'intérêt de l'entreprise... »Avant même qu'il ne puisse achever sa phrase, Élodie l'a interrompu d'un ton tranchant : « M. Bernard, dans cette salle de conférence, vous êtes certainement la dernière personne à pouvoir vous permettre de défendre ma belle-mère. »« Mlle Mercier, que... qu'insinuez-vous par là ? »M. Bernard semblait sincèrement désarçonné, comme s'il ne comprenait pas où elle voulait en venir.Élodie a affiché un sourire glacial avant de poursuivre : « En principe, je préfère éviter d'étaler en public les affaires de famille. J'avais même l'intention d'épargner à ma belle-mère cette humiliation, mais votre effronterie dépasse l'entendement. Je fais preuve de cl
« Dégage ! »La femme, comme possédée, s'est acharnée sur Colette en hurlant des menaces.Le visage de Colette était déjà couvert de griffures, et ses cris de douleur ont résonné dans toute la salle.Élodie a contemplé ce spectacle avec une satisfaction à peine dissimulée.Pendant ce temps, la nouvelle de la résolution de la crise du groupe Mercier et de la prise de pouvoir d'Élodie est parvenue aux oreilles de Victor.Déjà préoccupé par les événements de la journée, Victor a froncé davantage les sourcils en apprenant cette information : « La crise du groupe Mercier est résolue ? Comment ? »« Je l'ignore, monsieur... mais il semblerait que ce soit Mlle Mercier qui ait résolu la situation. »« Élodie ? »En apprenant que c'était Élodie qui avait sauvé l'entreprise, le regard de Victor s'est assombri dangereusement.Paul, remarquant sa réaction, a suggéré : « Monsieur, souhaitez-vous vous rendre personnellement au siège du groupe Mercier ? »« Cette Élodie... hier encore, elle
Élodie venait à peine de saisir sa tasse de thé lorsque Victor l'a bloqueé d’un geste sec.D'un geste vif, il l'a projetée sur le côté, la faisant voler en éclats.« Élodie, tu es vraiment impitoyable. Hier soir, j'ai failli tomber dans ton piège. »« M. Moreau, de quoi parlez-vous ? Je ne comprends pas. »Élodie a levé vers Victor un regard empli d'innocence feinte.Mais Victor a répliqué froidement : « Tu as comploté avec ma grand-mère, tu as délibérément arrangé cette rencontre en tête-à-tête, et tu as fait en sorte que Sophie nous surprenne pour qu'elle se méprenne sur notre relation. Tout ça pour ces deux milliards, n'est-ce pas ? »En écoutant les accusations de Victor, Élodie a compris qu'il soupçonnait que l'argent utilisé pour sauver son entreprise provenait de Mme Moreau.« M. Moreau, vous vous faites vraiment des idées. »Élodie a fixé Victor avec un sérieux apparent : « Les événements d'hier soir n'ont absolument rien à voir avec moi. Quant aux deux milliards, je le
« Quelle étrange domestique tu fais. »Élodie a dit : « Je n'ai été invitée par M. Moreau qu'hier. Pourquoi aurais-je coupé les caméras sans raison ? Même si j'ai vécu trois mois dans cette maison, je ne suis pas une employée de la famille Moreau. Comment saurais-je où se trouve le panneau de contrôle des caméras ? Par contre, toi, aujourd'hui, tu sembles être la seule à travailler ici, n'est-ce pas ? Et puis, en tant que jeune femme de bonne famille, quel intérêt aurais-je à te calomnier ? »« Ce n'est pas moi ! Ce n'est pas moi ! »Sylvie s'est empressée d'expliquer à Victor : « Monsieur ! Elle m'accuse injustement ! »« Ça suffit ! »Victor a froncé les sourcils.Il n'ignorait pas que le personnel de la maison Moreau maltraitait Élodie en secret.Mais il n'avait jamais pris la peine de la défendre.Il espérait même que ces difficultés finiraient par la décourager.Cette fois, cependant, Sylvie était allée trop loin.Victor a dit froidement : « La maison Moreau n'a pas beso
« De quoi parlez-vous, M. Moreau ? »Élodie a regardé Victor avec un air parfaitement innocent : « Je prends tranquillement ma douche, et c'est vous qui faites irruption. En quoi est-ce ma faute ? »« Tu... »Victor a contemplé Élodie.Elle se tenait là, enveloppée dans sa serviette, ses longues jambes blanches et élancées exposées, ses cheveux mouillés cascadant sur une épaule, des gouttelettes d'eau brillant encore sur ses clavicules, d'une séduction irrésistible.Remarquant le regard de Victor sur elle, Élodie a remonté légèrement sa serviette : « Vous désiriez quelque chose ? »« Qui t'a permis de déchirer l'uniforme ? »Face à cette accusation, Élodie a demandé avec une expression innocente : « Quel uniforme déchiré ? De quoi parlez-vous ? »« Élodie, arrête ton cinéma. »Victor a lancé froidement : « Pourquoi as-tu déchiré ces vêtements ? Pour me défier ? Ou pour attirer délibérément mon attention ? »« Je ne comprends vraiment pas de quoi vous parlez. »Élodie a feint
*Clac !*Une gifle cinglante s'est abattue sur la joue de la domestique.Celle-ci, la main plaquée sur sa joue rougie, a affiché un visage décomposé.Élodie a dévisagé froidement cette jeune femme séduisante : « Sylvie, c'est bien ça ? Puisque tu m'appelles 'Mlle Mercier', tu dois connaître mon statut. Qui t'a autorisée à m'appeler par mon prénom ? »« Toi ! »Sylvie, forte de son ancienneté chez les Moreau et fière de son joli minois, n'avait jamais considéré Élodie comme quelqu'un d'important.Elle avait été témoin de l'humiliation d'Élodie dans cette maison par le passé.Élodie se rappelait que, dans sa vie antérieure, Sylvie lui avait plusieurs fois donné de mauvais conseils, la faisant passer pour une idiote devant Victor.Aujourd'hui, voyant Sylvie se pavaner devant elle, Élodie n'était plus disposée à se laisser faire.« Mlle Mercier, je reste une employée de la maison Moreau ! Me frapper, c'est insulter M. Moreau ! Je vais tout lui raconter ! Vous avez découpé les vête
« Les hommes qui papillonnent, c'est la chose la plus naturelle du monde. Et les femmes, elles, doivent savoir se contenter de ce qu'elles ont. »Quelle logique tordue !« Je veux bien faire comme si je n'avais rien vu aujourd'hui. Va régler cette affaire. »Puis, comme si elle venait de se rappeler quelque chose, Mme Moreau a ajouté : « Au fait, tu as pris une année sabbatique, n'est-ce pas ? »« Oui. »« Puisque tu as déjà interrompu tes études, ne te préoccupe plus des affaires de l'université. »Mme Moreau a poursuivi : « En tant que future Mme Moreau, même sans mettre les pieds en cours, ton diplôme te tombera dans les mains tout seul. »« Madame... »« Occupe-toi de ça. Tu n'as qu'à réfléchir à comment conquérir le cœur de Victor, pour le reste, rien ne mérite ton attention. D'ailleurs, tu es sur le point de te marier, continuer tes études te rendrait ridicule. »Le ton de Mme Moreau ne souffrait aucune contestation.Élodie, même mécontente, devait acquiescer.Sans la
« Madame ! »Le visage de Nicolas est devenu livide.Après tant d'années au service de Mme Moreau, s'il lui était déjà arrivé de faire des gaffes, c'était la première fois qu'elle le sanctionnait aussi durement !« Madame, c'était juste un dérapage verbal ! Je voulais seulement... »« Faites-le sortir. »Madame Moreau n'a même pas daigné lui jeter un regard. Ses hommes de main l'ont relevé et l'ont entraîné dehors.Jusqu'à présent, Élodie n'avait connu que le visage bienveillant de Mme Moreau, jamais son côté impitoyable.Peut-être avait-elle toujours été ainsi, ne montrant qu'une façade de bonté aux étrangers.Car une personne véritablement bienveillante aurait-elle viré un employé fidèle pour une simple maladresse ?« Élodie, je t'ai fait venir aujourd'hui pour te demander si tu étais au courant de ce qui circule dans la presse ? »« De quoi parlez-vous exactement, Madame ? »Élodie a feint la surprise en regardant Mme Moreau.Celle-ci lui a tendu son téléphone, où s'affi
Réalisant la gravité de la situation, le chauffeur est immédiatement remonté en voiture pour rattraper Élodie.En voyant le chauffeur la poursuivre frénétiquement, Élodie s'est contentée d'un sourire glacial.Quand les patrons sont trop conciliants, leurs employés en profitent et dépassent les bornes.Elle était tout de même l'héritière des Mercier, une invitée, et ce chauffeur n'était qu'un employé qui se permettait d'être aussi impoli envers une invitée de son patron.Avant, elle ravalait sa fierté.Cette fois-ci, elle ne tolérerait plus ce genre de comportement.Rapidement, le taxi s'est arrêté devant le portail de la résidence Moreau.Mme Moreau avait déménagé, et bien que ce ne soit pas la demeure principale des Moreau, c'était tout de même une villa dans un quartier résidentiel huppé.Quand elle a aperçu Élodie descendre d'un taxi par la fenêtre, Mme Moreau a fait la grimace : « Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? N'avais-je pas envoyé Nicolas la chercher ? Où est-il
C'est à ce moment que le chauffeur a remarqué l'absence de sourire dans les yeux d'Élodie.Le cœur du chauffeur a fait un bond, mais il s'est vite rassuré.Cette héritière des Mercier n'était pas si impressionnante après tout, n'était-elle pas complètement sous l'emprise de leur patron ?« Mlle Mercier, ne croyez pas que plaire à Mme Moreau suffira. Notre patron déteste les héritières avec trop de caractère ! Mlle Laurent, elle, est douce et élégante. Si vous ne faites pas d'efforts, la place de Mme Moreau pourrait bien vous échapper ! »Le chauffeur savait qu'Élodie tenait par-dessus tout à devenir Mme Moreau et craignait Sophie.Sinon, pourquoi aurait-elle imité Sophie pour plaire à Victor ?Se croyant en position de force, le chauffeur a été pris au dépourvu quand Élodie a ordonné froidement : « Arrêtez la voiture ! »Cette injonction a fait que le chauffeur a pilé net.« Mlle Mercier, vous... »Avant même qu'il ne puisse terminer sa phrase, Élodie était déjà descendue.Le
En entendant Victor prendre la défense d'Élodie, le visage de Sophie s'est assombri.Sophie avait toujours été témoin de la façon dont Victor détestait Élodie.Non seulement il ne prenait jamais sa défense, mais c'était déjà un miracle quand il ne l'humiliait pas.Comment se faisait-il maintenant que...Se pourrait-il que Victor veuille vraiment épouser Élodie ?De son côté, Lucie, voyant que personne ne les poursuivait, a enfin poussé un soupir de soulagement. Elle s'est tapotée la poitrine : « Ouf ! Heureusement qu'ils ne nous ont pas suivies ! Ce Victor fait vraiment flipper ! Pourquoi ramener toute une armée ? On se serait cru dans un film policier. »Puis, se tournant vers Élodie, elle l'a réprimandée : « Et toi alors, pourquoi lui faciliter la tâche ? Tu aurais dû laisser Sophie et Victor se prendre la tête. Maintenant, on te fait passer pour une aguicheuse qui copie les autres pour séduire M. Moreau. Franchement, tu n'y gagnes rien. »« Je ne l'ai pas fait pour Victor, ma
Sur ces mots, Sophie est entrée dans le bâtiment A, entourée de Justine et Camille.Le hall était rempli de gardes du corps du groupe Moreau.Justine a aperçu Victor et lui a fait signe : « M. Moreau ! »Victor a froncé les sourcils et s'est retourné, découvrant Sophie qui venait d'apparaître non loin.Au même moment, Sophie a enfin vu Élodie face à Victor.En voyant Victor tenir fermement le bras d'Élodie, Sophie a soudain pâli.« Élodie ? Comment se fait-il que... »Le visage de Justine s'est également décomposé. Elle a échangé un regard avec Camille.Elles pensaient que Victor était venu pour Sophie, qui aurait imaginé qu'il cherchait en fait Élodie ?L'atmosphère au rez-de-chaussée est devenue extrêmement tendue.« Victor... que se passe-t-il ? »Sophie a demandé, réprimant difficilement son mécontentement.Élodie a dégagé son bras de l'emprise de Victor : « M. Moreau, vous n'êtes pas venu chercher Mlle Laurent ? Elle est là maintenant, je vais donc m'en aller. »Sur c