J'ai pris mon gobelet et je me suis brossé les dents avec de l'eau, sans regarder Lorraine, mais elle ne m'a pas quittée des yeux une seconde, me regardant de la tête aux pieds sans cesse.« Claire, voici Lorraine » a déclaré Caroline.J'ai fait un signe de tête à Lorraine avec du dentifrice dans la bouche.Son visage était rond, elle n'était pas grosse. Elle était vêtue d'une robe à fleurs, son maquillage montrait qu'elle avait pris soin de se préparer.« Lorraine, c'est la Claire que tu voulais voir. Regarde comment elle est belle ».Quand Lorraine m'a regardée, il y a eu un instant de gêne, mais elle n'a pas voulu l'admettre : « Elle est jeune, évidemment qu'elle est belle. Quand j'avais son âge, j'étais belle aussi. »Caroline a fait une grimace, et Lorraine lui a lancé un regard noir. Je les ai regardées se donner en spectacle.Pendant que je finissais de me brosser les dents, Lorraine a pris la parole : « Claire, tu es venue ici en visite ou juste pour t’amuser ? »« Pour m'amuse
J’ai levé les yeux et vu le visage de Léon. Non seulement il m’avait retenue, mais il avait aussi rattrapé la pastèque.Cette scène dans le film, se déroulait pourtant réellement devant moi.Il m’a aidée à me remettre sur mes pieds et a lâché prise. Mais dès que j’ai bougé, une douleur vive s’est propagée dans ma cheville.J’ai agrippé son bras. « Aïe... »Il a suivi mon regard et remarqué que ma cheville fine et pâle était déjà rouge. « Une entorse ? ».Léon était tout près de moi, sa voix grave était extraordinairement sexy et agréable.J’ai hoché la tête. La seconde d’après, il m'a fourré la pastèque dans les mains avant de me prendre dans ses bras.En toutes ces années avec Luc, il ne m’avait jamais prise ainsi. Et à ce moment-là, les actions de Léon ont fait battre mon cœur plus vite instantanément.J’ai entendu des murmures autour de nous, c’étaient les voisins et les passants. Probablement que dans un si petit village, les gens n’étaient pas encore habitués à une telle scène.Lé
Luc m'avait aussi massé les pieds il n'y a pas longtemps. À ce moment-là, je me sentais touchée mais je ne ressentais pas la même chose qu'aujourd'hui. Je ne connaissais pas la raison, mais c'était probablement une technique différente.Léon avait presque fini de me masser les pieds quand j'ai entendu la voix de Caroline : « Écoutez bien ! Si quelqu’un ose s’en prendre à mes proches, il aura affaire à moi ! »« Que se passe-t-il ? » ai-je demandé doucement.Léon a reposé mon pied sur l’autre banc de pierre, puis s’est redressé. C’était alors que j’ai remarqué un léger rougissement sur son visage.J’ai d’abord pensé qu’il avait chaud, mais ses mots, la seconde suivante, m'ont fait comprendre la raison.Il a dit : « Ici, tu devrais éviter de porter des jupes. »J’ai baissé les yeux vers ma jupe, en soie saphir, moulante, avec une fente sur le côté. En étant assise ainsi, elle s’était légèrement remontée, dévoilant une partie de ma cuisse. Pendant qu’il me massait la cheville, il avait sa
C'était la première fois de ma vie que je disais quelque chose d'aussi direct.Léon est resté un peu stupéfait, puis a répondu très froidement : « Tu penses trop. »Il s'est retourné et a coupé la pastèque, la plaçant sur l'assiette de manière très ordonnée.En regardant la pastèque dans l'assiette, j'ai soudain eu envie d'explorer à nouveau sa chambre.Caroline est venue me taquiner : « Pourquoi ne la manges-tu pas ? Ça te suffit de regarder ? » J'ai découvert que cette Caroline n'est pas une personne ordinaire, elle pouvait croiser les bras en jurant, elle était aussi prévenante et douce lorsqu'elle s'occupait des gens, et elle pouvait même lancer des plaisanteries osées sans la moindre gêne.Je lui ai dit en riant, en lui tendant la plus grosse part de pastèque : « J’attendais ton arrivée. Merci de t'être battu pour moi !»Caroline l’a acceptée sans hésiter, mordant avec plaisir. « Il est bien sucré, mais avec ma glycémie, il ne faudrait pas que j’en mange trop. »J’ai aussi goûté
J'étais ici depuis quelques jours et je n'ai vu aucun de ses enfants lui rendre visite, alors je ne posais pas de questions, mais j'avais l'impression qu'elle nous considérait, Léon et moi, comme ses enfants.Le soir, alors que je m'apprêtais à m'endormir, j'ai reçu un appel de Clémence, qui me demandait quand je comptais revenir. J'ai répondu que je n'y avais pas pensé, que j'étais vraiment heureuse dans cette petite rue. C’était la période la plus heureuse que j'ai vécue depuis que mes parents étaient partis. J'ai même envisagé de prolonger mes vacances, jusqu'à ce que je m'en lasse.Clémence m’a taquinée : « Tu n’as pas envie de quitter ton petit amant, c’est ça ? »En pensant aux quelques moments avec Léon, j'ai répondu, « Ce n’est pas la raison, mais tant qu’il est là, je me sens vraiment bien. »Clémence a rigolé : « Bon, on dirait que tu es toujours aussi doué pour te guérir toi-même. »Je n'ai rien dit et Clémence est restée silencieuse quelques secondes avant de prendre la par
Je ne me suis pas affolée et lui ai simplement demandé : « Prends ton temps, explique-moi ce qui se passe. »Marie m'a expliqué le problème, en gros, l'éclairage était complètement incompatible avec la conception du projet. C’était soit un problème de qualité de la part du fournisseur, soit un problème d’installation.« Si tu sais déjà d’où vient le problème, va chercher les responsables. Même si je rentre, je vais devoir faire exactement ça, » ai-je répondu d’un ton calme.Marie a presque éclaté en sanglots : « Claire, tu dois revenir, je ne peux vraiment pas gérer ça toute seule ! Ces derniers jours, M. Luc devient complètement fou, il passe beaucoup de temps au parc d’attractions. À chaque fois qu’il revient, il y a encore plus de problèmes. Je suis sur le point de craquer ! », le ton de Marie était au bord des larmes.En pensant au message que Luc m'a envoyé, je ne pouvais m'empêcher de me demander s'il créait des difficultés à Marie pour me faire revenir. Après toutes ces années,
C'était effectivement l‘endroit le plus haut. À travers la vidéo, je pouvais tout voir le parc d'attractions sous les lumières. Dans l'ensemble, ça n’avait pas l'air trop mal, mais par rapport aux rendus du design, la couleur de fond des lumières était totalement différente. Le design initial avait prévu un dégradé de bleu. Maintenant, c'était tout bleu uniforme, sans dégradé. Et en plus c'était un bleu très saturé. Bien qu'il s'agisse d'une couleur saturée, il manquait quelque chose.« C'est tout, je ne sais pas si le problème vient de l’équipe de construction ou du fournisseur des lumières, » m'a dit Marie, sa voix montrant sa frustration.J'ai demandé : « Tu as communiqué avec les deux parties ? Qu'est-ce qu'ils ont dit ? » Marie semblait vraiment découragée : « L’équipe de construction dit qu'ils ont suivi les instructions, le fournisseur de lumières affirme qu’ils ont livré exactement ce qu’on leur avait demandé. Aucun des deux ne veut admettre qu’il y a un problème, alors je ne
La salle de billard.Luc a raté complètement son coup.À côté, Vincent secouait légèrement la tête pendant qu’il essuyait soigneusement sa queue de billard : « Claire ne t’a toujours pas répondu ni contacté ? »Luc est resté silencieux. Vincent a visé la boule la plus difficile à atteindre sur la table et a tiré. Dans un bruit sec, la boule a tracé une courbe élégante sur la table et est tombée dans le trou.« C’était illogique. Même quand elle t’a entendu parler d’elle comme ça, elle ne l’a pas pris à cœur et ne t’en a pas tenu rigueur. Pourquoi est-elle si têtue cette fois-ci ? » S’est interrogé Vincent, perplexe.Luc a pensé au jour où Claire était venue jouer ici, donc il a demandé : « Que t’a-t-elle demandé cette fois-là ? »Vincent a réussi un autre coup, il s’est assis avec désinvolture sur la table de billard, a visé une autre boule et, dans un nouveau bruit sec, l’a parfaitement mise dans le trou.« Je te l’ai déjà dit, non ? Elle m’a demandé s’il s’était passé quelque chose e
Je me suis tendue, il n’allait pas encore penser ça, hein ? Après tout, l’amour et le désir ont toujours été des instincts naturels. Même les plus stoïques ont fini par céder.Léon m’a embrassée avec une intensité, mais mon esprit s’est mis à vagabonder.Un léger mordillement sur mes lèvres m’a ramenée à la réalité. Léon m’avait déjà allongée sur le lit, son corps s’était doucement pressé contre le mien.Dans ses yeux, une lueur brûlante s’est allumée. Sa pomme d’Adam a bougé lentement. Ses bras puissants ont encadré mon corps.Sa chaleur et son souffle, m’ont fait perdre tous mes raisons. Une sensation étrange a envahi mon corps. Et je savais exactement ce que cela signifiait : mon désir a été éveillé.Mais une pointe de crainte m’a saisie. Les douleurs d’hier n’étaient pas totalement disparu, et si tout cela reprenait, je craignais de ne pas pouvoir le supporter.Si, comme Clémence l’avait dit, je me blessais, risquais une infection, ou même que cela affecte ma fertilité… Ce serait v
« Je sais, » ai-je répondu, avant de marquer une pause, « je ne suis plus une enfant. »Luc a compris l’allusion dans mes paroles et a esquissé un sourire amer. « C'est moi qui me suis trop inquiété. »Je n’ai rien ajouté, alors il a continué : « Concentre-toi quand tu marches, ne te laisse pas distraire. »J’ai acquiescé d’un simple « Oui. » Mais soudain, l’image de mon rêve, où il apparaissait couvert de sang, m'est soudain revenu à l'esprit. Mon cœur s’est serré, et avant même de m’en rendre compte, j’ai demandé : « Pourquoi es-tu là, à l’hôpital ? »Luc a ouvert la bouche, mais il n’a rien répondu.« Tu ne... »Avant que je ne puisse finir ma phrase, une voix féminine, lointaine mais familière, a interrompu notre échange : « Luc, dépêche-toi ! »C’était Madeleine. La grande silhouette de Luc bloquait mon champ de vision, mais je n’avais aucun doute sur l’identité de la voix. J’ai immédiatement compris pourquoi il se trouvait ici : il était venu accompagner Madeleine.Sans qu’il ai
« À quoi tu penses ? Je suis sûre qu’Élodie t’aime. » ai-je affirmé avec conviction.Je l’ai dit en toute certitude, parce que le regard qu’Élodie posait sur Clémence était plein d’amour. Le problème, c’était que Clémence manquait de confiance en elle. Ce n’était pas vraiment de sa faute : elle avait gardé son amour pour Élodie secret pendant des années, sans oser le lui avouer, convaincue qu’il était trop parfait pour elle. Peut-être que seule une réponse claire d’Élodie pourrait vraiment la guérir de ses doutes. En tout cas, ce n’était pas à moi, en tant que spectatrice, de m’épuiser à la convaincre.« Je rentre chez moi. Prépare-toi bien pour ce soir, organise ton emploi du temps à l’avance, et quoi qu’il arrive, n’annule pas ce rendez-vous, même en cas d’urgence. » ai-je insisté auprès de Clémence.Elle a ri, puis m’a regardée en plaisantant : « Même ma mère n’est pas aussi inquiète que toi. »« Courage ! » ai-je dit en levant le poing pour l’encourager, « je te laisse. »« Attends
« Je voulais juste dîner avec toi. » a dit Élodie directement.Clémence, visiblement surprise, n’a pas répondu tout de suite.Alors que je pensais que cette idiote allait encore refuser, elle a simplement lâché : « D’accord. »Elle n’était finalement pas si bête, puisqu’elle n’a pas laissé filer une si belle occasion.J’ai imaginé déjà le merveilleux rendez-vous entre Clémence et Élodie, mais voilà qu’Isabelle, en jouant les trouble-fête, a dit : « Depuis la fin des études, on ne s’est pas retrouvés tous les trois. Il est donc temps de diner ensemble. »J’ai vu clair dans le jeu d’Isabelle, elle a manifestement voulu empêcher Clémence et Élodie d’avoir un moment partagé. Clémence a rassemblé tout son courage pour accepter cette invitation, et voilà qu’elle rencontrait un problème. Alors que je m’apprêtais à intervenir, Clémence a dit d’un ton assuré : « Isabelle, j’ai des affaires personnelles à discuter avec Élodie. »J’ai été bouche bée, Clémence, bravo ! Elle n’a pas laissé filer s
Élodie a pris l’initiative de parler le premier : « Clémence, tu avais quelque chose à me dire ? » Clémence s’est rapidement ressaisie et avait répondu : « Voici Claire, dont je t’ai parlé. Juliette, c’est sa belle-sœur. »Élodie m’avait adressé un signe de tête, et je lui ai immédiatement tendu le dossier médical de Juliette.Il l’a feuilleté rapidement, et après un instant, il a hoché la tête. « J’ai déjà pris connaissance de son cas, l’opération peut être réalisée, et plus elle est effectuée tôt, mieux ce sera. J’ai déjà fait une demande pour une greffe de cœur. Dès qu’un cœur sera disponible, nous pourrons procéder à l’opération. »Clémence, la professionnelle, a directement demandé : « Tu veux dire que Juliette devrait être hospitalisée dès maintenant pour se préparer à une greffe ? »« Oui, exactement, le plus tôt possible. » a confirmé Élodie en la regardant.N’était-ce qu’une illusion de ma part, ou bien son regard était-il empreint de douceur ? Était-il possible qu’Élodie épr
C’était un compliment sincère. Même une novice comme moi avait parfaitement compris son exposé. Grâce à la présentation d’Élodie, j’avais pu entrevoir la grandeur de la médecine contemporaine.Clémence a ignoré mon commentaire pour se concentrer sur mon état : « Qu’est-ce qui t’arrive ? Pourquoi tu as l’air si fatiguée ? » Pas étonnant, elle travaillait en gynécologie. Avec son œil de lynx, elle avait immédiatement remarqué que quelque chose n’allait pas chez moi, et surtout, elle semblait avoir deviné la raison exacte.J’ai fait une petite moue : « Je suis juste un peu épuisée. »Clémence a écarquillé les yeux :« Avec qui ? »J’ai jeté un coup d’œil autour de nous. Heureusement, il n’y avait personne à proximité. J’ai mordillé la lèvre. « Tu devines ? »Elle m’a observée quelques secondes avant de murmurer : « Léon ? »Je n’ai pas répondu, Clémence a hoché la tête : « Alors là, je ne l’aurais jamais cru. Dix ans avec Luc… et c’est finalement Luc qui est ensemble avec toi. »Elle m’a
Je n’ai pas déjeuné avec eux, car Clémence m’avait donné rendez-vous. Elle m’a expliqué que son ancien camarade de classe, désormais professeur invité dans leur hôpital, venait donner une conférence. Elle voulait que je le rencontre pour discuter des détails du traitement de Juliette.« Alors, je vais emmener Léon avec moi. » ai-je proposé. Après tout, c’était sa sœur, s’il était présent, il était utile pour qu’il puisse prendre une décision concernant l’opération. Clémence a hésité un instant, son silence m’a semblé étrange, alors j’ai demandé : « Il y a un problème ? Ce n’est pas possible qu’il vienne ? »« Ce serait mieux que tu viennes seule. Il est occupé, et nous n’aurons que quelques minutes pour discuter. » m’a-t-elle expliqué.Je suis donc partie seule, le dossier médical de Juliette à la main, en direction de l’hôpital. Clémence m’attendait dans le hall et, après avoir jeté un coup d’œil rapide au dossier, elle m’a entraînée vers l’amphithéâtre.« Il est extrêmement occupé,
En voyant son air sérieux, un homme de son âge ne pouvait pas être comparé à un jeune comme Gobert, parce qu’il était plus charmant. De nos jours, beaucoup de jeunes femmes préféraient les hommes comme Léon, ceux qui incarnaient la maturité. Pourtant, en voyant qu’il n’était pas content, je comprenais qu’il était inconscient de son charme. J’ai avancé d’un pas vers lui et ai dit : « Tu as dans les trente ans, tu n’es effectivement plus très jeune. Surtout face à ce gamin qui n’a même pas dix-huit ans. Qu’il te dise que tu es vieux n’a rien d’étonnant. »« Toi aussi, tu trouves que je suis vieux ? » m’a-t-il coupée avant que je ne termine ma phrase.Son ton était plus grave, et il semblait clairement contrarié. Je n’aurais jamais pensé qu’il était aussi sérieux quand il s’agissait de son âge.Dans ce cas, j’ai continué : « Ce que je veux dire, c’est que tu n’es effectivement pas jeune, mais cela ne veut pas dire que... »Il m’a de nouveau interrompue : « Tout le monde peut dire que je
Son ton semblait poli, mais à mes oreilles, cela sonnait comme un ordre. Et je savais que ce n’était pas pour le travail. Hier, il avait déjà posé des questions sur le bouquet envoyé par un jeune homme, et aujourd’hui, il venait d’être témoin d’une autre scène. Allait-il continuer à m’interroger ?C’est à ce moment-là que j’ai réalisé qu’avoir un petit ami pouvait être un vrai casse-tête. Si je n’avais rien eu avec Léon, j’aurais juste repoussé Gobert. Mais maintenant, c’était différent. Il fallait que je fasse face à Léon. Eh bien, il n'y avait vraiment aucun homme qui soit généreux.Mes collègues observaient la scène, et je ne pouvais pas parler librement. Je n’avais d’autre choix que de suivre Léon dans son bureau.Son bureau n’était pas loin du mien, décoré simplement mais rempli d’équipements électroniques. Je ne savais pas exactement à quoi tout cela servait, mais cela devait justifier un salaire annuel d’au moins 30 000 euros.Alors que j’examinais son bureau, j’ai entendu le br