J’ai levé les yeux et vu le visage de Léon. Non seulement il m’avait retenue, mais il avait aussi rattrapé la pastèque.Cette scène dans le film, se déroulait pourtant réellement devant moi.Il m’a aidée à me remettre sur mes pieds et a lâché prise. Mais dès que j’ai bougé, une douleur vive s’est propagée dans ma cheville.J’ai agrippé son bras. « Aïe... »Il a suivi mon regard et remarqué que ma cheville fine et pâle était déjà rouge. « Une entorse ? ».Léon était tout près de moi, sa voix grave était extraordinairement sexy et agréable.J’ai hoché la tête. La seconde d’après, il m'a fourré la pastèque dans les mains avant de me prendre dans ses bras.En toutes ces années avec Luc, il ne m’avait jamais prise ainsi. Et à ce moment-là, les actions de Léon ont fait battre mon cœur plus vite instantanément.J’ai entendu des murmures autour de nous, c’étaient les voisins et les passants. Probablement que dans un si petit village, les gens n’étaient pas encore habitués à une telle scène.Lé
Luc m'avait aussi massé les pieds il n'y a pas longtemps. À ce moment-là, je me sentais touchée mais je ne ressentais pas la même chose qu'aujourd'hui. Je ne connaissais pas la raison, mais c'était probablement une technique différente.Léon avait presque fini de me masser les pieds quand j'ai entendu la voix de Caroline : « Écoutez bien ! Si quelqu’un ose s’en prendre à mes proches, il aura affaire à moi ! »« Que se passe-t-il ? » ai-je demandé doucement.Léon a reposé mon pied sur l’autre banc de pierre, puis s’est redressé. C’était alors que j’ai remarqué un léger rougissement sur son visage.J’ai d’abord pensé qu’il avait chaud, mais ses mots, la seconde suivante, m'ont fait comprendre la raison.Il a dit : « Ici, tu devrais éviter de porter des jupes. »J’ai baissé les yeux vers ma jupe, en soie saphir, moulante, avec une fente sur le côté. En étant assise ainsi, elle s’était légèrement remontée, dévoilant une partie de ma cuisse. Pendant qu’il me massait la cheville, il avait sa
C'était la première fois de ma vie que je disais quelque chose d'aussi direct.Léon est resté un peu stupéfait, puis a répondu très froidement : « Tu penses trop. »Il s'est retourné et a coupé la pastèque, la plaçant sur l'assiette de manière très ordonnée.En regardant la pastèque dans l'assiette, j'ai soudain eu envie d'explorer à nouveau sa chambre.Caroline est venue me taquiner : « Pourquoi ne la manges-tu pas ? Ça te suffit de regarder ? » J'ai découvert que cette Caroline n'est pas une personne ordinaire, elle pouvait croiser les bras en jurant, elle était aussi prévenante et douce lorsqu'elle s'occupait des gens, et elle pouvait même lancer des plaisanteries osées sans la moindre gêne.Je lui ai dit en riant, en lui tendant la plus grosse part de pastèque : « J’attendais ton arrivée. Merci de t'être battu pour moi !»Caroline l’a acceptée sans hésiter, mordant avec plaisir. « Il est bien sucré, mais avec ma glycémie, il ne faudrait pas que j’en mange trop. »J’ai aussi goûté
J'étais ici depuis quelques jours et je n'ai vu aucun de ses enfants lui rendre visite, alors je ne posais pas de questions, mais j'avais l'impression qu'elle nous considérait, Léon et moi, comme ses enfants.Le soir, alors que je m'apprêtais à m'endormir, j'ai reçu un appel de Clémence, qui me demandait quand je comptais revenir. J'ai répondu que je n'y avais pas pensé, que j'étais vraiment heureuse dans cette petite rue. C’était la période la plus heureuse que j'ai vécue depuis que mes parents étaient partis. J'ai même envisagé de prolonger mes vacances, jusqu'à ce que je m'en lasse.Clémence m’a taquinée : « Tu n’as pas envie de quitter ton petit amant, c’est ça ? »En pensant aux quelques moments avec Léon, j'ai répondu, « Ce n’est pas la raison, mais tant qu’il est là, je me sens vraiment bien. »Clémence a rigolé : « Bon, on dirait que tu es toujours aussi doué pour te guérir toi-même. »Je n'ai rien dit et Clémence est restée silencieuse quelques secondes avant de prendre la par
Je ne me suis pas affolée et lui ai simplement demandé : « Prends ton temps, explique-moi ce qui se passe. »Marie m'a expliqué le problème, en gros, l'éclairage était complètement incompatible avec la conception du projet. C’était soit un problème de qualité de la part du fournisseur, soit un problème d’installation.« Si tu sais déjà d’où vient le problème, va chercher les responsables. Même si je rentre, je vais devoir faire exactement ça, » ai-je répondu d’un ton calme.Marie a presque éclaté en sanglots : « Claire, tu dois revenir, je ne peux vraiment pas gérer ça toute seule ! Ces derniers jours, M. Luc devient complètement fou, il passe beaucoup de temps au parc d’attractions. À chaque fois qu’il revient, il y a encore plus de problèmes. Je suis sur le point de craquer ! », le ton de Marie était au bord des larmes.En pensant au message que Luc m'a envoyé, je ne pouvais m'empêcher de me demander s'il créait des difficultés à Marie pour me faire revenir. Après toutes ces années,
C'était effectivement l‘endroit le plus haut. À travers la vidéo, je pouvais tout voir le parc d'attractions sous les lumières. Dans l'ensemble, ça n’avait pas l'air trop mal, mais par rapport aux rendus du design, la couleur de fond des lumières était totalement différente. Le design initial avait prévu un dégradé de bleu. Maintenant, c'était tout bleu uniforme, sans dégradé. Et en plus c'était un bleu très saturé. Bien qu'il s'agisse d'une couleur saturée, il manquait quelque chose.« C'est tout, je ne sais pas si le problème vient de l’équipe de construction ou du fournisseur des lumières, » m'a dit Marie, sa voix montrant sa frustration.J'ai demandé : « Tu as communiqué avec les deux parties ? Qu'est-ce qu'ils ont dit ? » Marie semblait vraiment découragée : « L’équipe de construction dit qu'ils ont suivi les instructions, le fournisseur de lumières affirme qu’ils ont livré exactement ce qu’on leur avait demandé. Aucun des deux ne veut admettre qu’il y a un problème, alors je ne
La salle de billard.Luc a raté complètement son coup.À côté, Vincent secouait légèrement la tête pendant qu’il essuyait soigneusement sa queue de billard : « Claire ne t’a toujours pas répondu ni contacté ? »Luc est resté silencieux. Vincent a visé la boule la plus difficile à atteindre sur la table et a tiré. Dans un bruit sec, la boule a tracé une courbe élégante sur la table et est tombée dans le trou.« C’était illogique. Même quand elle t’a entendu parler d’elle comme ça, elle ne l’a pas pris à cœur et ne t’en a pas tenu rigueur. Pourquoi est-elle si têtue cette fois-ci ? » S’est interrogé Vincent, perplexe.Luc a pensé au jour où Claire était venue jouer ici, donc il a demandé : « Que t’a-t-elle demandé cette fois-là ? »Vincent a réussi un autre coup, il s’est assis avec désinvolture sur la table de billard, a visé une autre boule et, dans un nouveau bruit sec, l’a parfaitement mise dans le trou.« Je te l’ai déjà dit, non ? Elle m’a demandé s’il s’était passé quelque chose e
Je suis descendue de l’avion et, sans même déposer mes bagages, je suis allée directement au parc d’attractions.Marie était là aussi et m’a prise dans ses bras dès qu’elle m’a vue : « Sœur Claire, tu es enfin revenue. » Comme elle était joyeuse de me revoir !J’ai tapé légèrement sur son épaule pour la calmer, et ensuite j’ai dit : « Viens, accompagne-moi d’abord visiter quelques endroits. »La nuit dernière, je n’avais presque pas dormi, car je réfléchissais sans cesse aux points qui pouvaient poser des problèmes. J’étais déterminée à en trouver la racine.Bien que je suspecte les entrepreneurs et les fournisseurs d’éclairage, en y réfléchissant, je savais que la probabilité qu’ils commettent une erreur n’était pas grande. Après tout, c’était un projet important, s’ils avaient fait une erreur, ils auraient tout perdu, le risque de la faillte était un monstre qui les poussait à mener leur travail à bien.Donc, après une longue réflexion, je supposais qu’il devait y avoir un autre prob
Léon avait accepté, et cela m’avait surprise. Mais plus encore, cela m’avait brisé le cœur. Il n’était pas prêt à accepter, et pourtant, il respectait son choix.Juliette, sans doute par peur qu’il change d’avis, a immédiatement sorti son téléphone pour remplir le formulaire d’inscription en ligne. En la voyant inscrire sérieusement ses informations, je me suis soudain rendu compte à quel point cette petite fille était courageuse.« Léon, faisons-le aussi. » ai-je dit sans trop réfléchir.Léon a tourné son regard vers moi, et même Juliette a arrêté ce qu’elle faisait : « Quoi ? »« D’accord. » a répondu Léon sans hésitation, prenant lui aussi son téléphone.Juliette semblait émue et inquiète à la fois. Il était toujours plus facile de prendre une décision pour soi-même que d’accepter que les autres faisaient de même. Pourtant, elle ne nous a pas arrêtés. À la place, elle a transformé son inquiétude en un sourire : « Alors, on s’inscrit tous ensemble. Mais j’espère que dans plusieurs dé
Juliette a appuyé ma tête contre l’épaule de Léon et a dit : « Reste comme ça. J’aime vous voir amoureux. »Ses yeux clairs nous regardaient avec douceur : « Je comptais attendre encore un peu avant d’en parler, mais comme on évoque ce sujet, alors je le dis maintenant. »J’ai tout de suite eu un mauvais pressentiment, j’ai prévenu : « Ne dis pas n’importe quoi. »Mais Léon a simplement répondu : « Laisse-la parler. »Juliette lui a lancé un sourire complice : « Ça, c’est bien mon frère ! Il me comprend toujours. »Puis elle m’a regardée : « Écoute-moi jusqu’au bout. »Elle a laissé échapper un petit rire, s’est éclairci la voix comme pour préparer son discours, et a resserré sa prise sur nos mains : « Je commence. »Léon et moi sommes restés silencieux, mais nous avons instinctivement retenu notre souffle.« Je veux faire un don d’organes. »Ses paroles nous a non seulement surpris, mais aussi profondément bouleversés.« Qu’est-ce que tu racontes ? »La voix de Léon s’est faite plus g
Léon a dit : « J’ai acheté le bubble tea, allons-y. »Il a pris tous les fruits et s’est dirigé vers la chambre. Il ne m’a posé aucune question, mais je savais qu’il avait tout vu. Pourtant, j’avais le cœur trop serré pour expliquer quoi que ce soit. Alors, je l’ai simplement suivi dans la chambre.Juliette s’est écriée avec enthousiasme : « Claire, le bubble tea est enfin là ! Je n’ai même pas encore bu, je t’attendais ! »Léon était déjà en train de ranger les fruits dans la cuisine. Je lui ai jeté un regard avant d’aller vers Juliette.« Claire, j’ai tout préparé ! » a-t-elle dit en disposant plusieurs gobelets sur la petite table.Mais je n’avais pas du tout la tête à boire du bubble tea.« Tu peux tout boire si tu veux. » ai-je répondu.« Vraiment ? » a dit-elle, ses yeux illuminés.Mais malgré ma proposition, elle a tout de même réparti les boissons en marmonnant : « Pourquoi as-tu mis autant de temps ? Mon frère s’inquiétait pour toi. »« J’ai croisé un ami en chemin. » lui ai-j
Robert s’est levé et s’est dirigé vers la fenêtre. Je ne savais pas ce qu’il voulait faire, alors j’ai avancé prudemment vers le lit.En m’approchant, j’ai remarqué que, mis à part sa beauté, elle me ressemblait vraiment. Si mes parents étaient encore là, je serais sûrement allée leur demander s’ils n’avaient pas eu une autre fille…J’ai baissé les yeux vers la plaquette accrochée au chevet du lit : Manon Bernard, vingt-huit ans.« Manon, bonjour, je suis Claire ! » ai-je murmuré intérieurement en la regardant.« Tu peux revenir maintenant. » a dit Robert en appelant l’aide-soignante.Peu après, l’aide-soignante est revenue et j’ai suivi Robert hors de la chambre.Il est resté silencieux un moment, puis, après quelques pas, il a enfin pris la parole : « Les médecins disent qu’il n’y a aucun espoir de guérison, alors sa famille a décidé d’abandonner. »« Et toi, tu ne veux pas, n’est-ce pas ? » ai-je deviné.Robert a ralenti le pas et a murmuré d’une voix presque inaudible : « On dit bi
Robert s’est figé un instant, en me regardant avec étonnement.J’ai pris conscience de mon impulsivité et j’ai tenté de m’expliquer : « C’est juste que… »« D’accord ! » m’a interrompu Robert.« Avant son accident, elle était très vive, elle adorait rencontrer de nouvelles personnes. Te voir lui ferait sûrement plaisir. »Il n’a pas croisé mon regard en parlant, comme s’il se parlait à lui-même. Et à cet instant, il avait l’air tellement fragile.Il a dit : « Viens avec moi. »Sur ce, il a repris sa marche. Je l’ai suivi, observant son dos robuste.Pour la première fois, cette silhouette m’a semblé lourde, comme s’il portait un fardeau invisible.Robert m’a emmenée dans une chambre de soins. L’endroit était aussi confortable qu’une chambre VIP, ce qui signifiait que la patiente venait d’une famille aisée.À la porte, Robert s’est tourné vers moi, hésitant, j’ai cru qu’il voulait se raviser, alors j’ai dit : « Si ce n’est pas le bon moment, on peut oublier… »« Tu lui ressembles beaucou
Je n’avais rien avec Léon, c’était juste cette sensation persistante d’être trompée qui me gênait.Mais je ne pouvais pas en parler à Juliette, son cœur était fragile, et elle était trop sensible.J’ai répondu en souriant : « Rien du tout. Tu vois bien que ton frère et moi, tout va bien. »Juliette m’a fixée, ses yeux brillants.J’ai levé la main pour détourner son regard : « Vraiment rien. Si tu ne me crois pas, tu pourras interroger ton frère quand il reviendra. »Juliette a attrapé mon bras et a posé sa tête sur mon épaule : « Si mon frère fait quelque chose de mal, ne le quitte pas, bats-le, dispute-le, mais ne le quitte pas. »Sa voix était faible, comme une demande.J’ai frotté doucement ma tête contre la sienne : « D’accord, je te laisserai le punir. »Juliette a hoché la tête : « Je serai toujours de ton côté. »Elle avait peur, peur que je parte. C’était la première fois que je réalisais à quel point quelqu’un pouvait tenir à moi.« Si un jour je ne suis plus là, et que toi au
François m’invitait à dîner, et plus tôt, pendant que je faisais ma prise de sang, Léon m’en avait parlé à l’oreille. À ce moment-là, j’avais pensé qu’il essayait juste de me distraire, inventant quelque chose sur le moment. Mais apparemment, c’était vrai.« C’est François ? » a demandé Léon, comme s’il savait déjà.Je l’ai regardé : « Léon, c’est toi qui as demandé à François de m’inviter, n’est-ce pas ? »Il était le véritable patron de François, n’importe quels ordres et François n’aurait eu d’autre choix que d’obéir.Léon a légèrement froncé les sourcils : « Non. »J’ai esquissé un sourire moqueur, prenant son démenti pour une tentative de masquer son identité.Léon a ajouté une explication : « Il me l’avait juste dit à l’avance. »Était-ce vrai ? Mais je n’avais pas envie de deviner. Après tout, un dîner offert, ça ne se refuse pas.« J’ai accepté. Tu viens avec moi ? »« Oui. » a-t-il répondu simplement.Mais il a ajouté : « Je n’ai pas l’habitude de laisser ma petite amie dîner
« Tu aurais fait ça plus tôt, Luc ne se serait pas enfui. » a lancé Clémence. Je savais qu’elle ne voulait pas me nuire, et ce n’était pas non plus une idiote. Je me suis tournée vers elle, et elle m’a fait un clin d’œil. J’ai compris : elle voulait tester Léon, voir sa réaction.Aucun homme n’était indifférent aux ex de sa copine. Clémence voulait observer son attitude. Mais elle était vraiment audacieuse, sans craindre de me faire perdre Léon à cause de ses provocations.J’ai jeté un regard furtif vers Léon pour voir que son expression n’avait pas changé.Clémence a insisté : « Léon, tu ne trouves pas ? »« Claire ne fait ça que pour moi. » a répondu Léon.Une douceur sucrée s’est répandue dans l’air, sa réponse était parfaite.Clémence a commenté : « Léon a l’air insensible, mais en fait, il est romantique. »Léon a haussé un sourcil avant d’expliquer : « En chimie, il y a un phénomène appelé réaction quantique. Chaque réaction est différente, car elle est dictée par des lois quant
Clémence n’a pas répondu à ma question. À la place, elle a regardé dehors et a demandé : « Combien de temps va encore prendre Léon ? »Dehors, l'homme était sur le point de s'agenouiller devant Léon. Ce dernier, une main dans la poche de son pantalon, était baigné par la lumière du matin, ce qui semblait le faire briller. Je ne pouvais détacher mes yeux de lui.Que nos chemins se croisent avait été un hasard. À ce moment-là, je cherchais juste à m'amuser, à oublier la douleur de ma rupture avec Luc. Mais maintenant, je réalisais que j'avais trouvé un véritable trésor.« Je te parle ! » m'a rappelée Clémence en me donnant un léger coup d'épaule, voyant que je ne répondais pas.J'ai cligné des yeux. « Ça ne devrait plus tarder. »Si je ne me trompais pas, l'homme dehors devait être en train de supplier Léon. Juliette m'avait déjà dit qu'il savait remettre les os en place, une compétence qu'il avait apprise d'un vieil homme du village. La raison ? Juliette, petite, se déboîtait souvent l'