Théo a plissé les yeux, mais son sourire n’était pas disparu, alors qu’il réfléchissait à quelque chose.Je ne me suis pas souciée de ses pensées et ai poursuivi directement : « Si ça te gêne, laisse tomber. »Il a ri avant de répondre : « Non, non, pas du tout. »Sur ce, Théo a éclaté de rire avant de faire un geste vers la table : « À toi de commencer. »Je me suis concentrée et, sans perdre de temps, j’ai réussi à empocher toutes les boules en un seul tour.Théo, loin d’être contrarié, a applaudi en s’exclamant : « Impressionnant ! Mais à mon tour de jouer. »Il a pris sa queue de billard et, tout aussi rapidement, a nettoyé la table. Le processus n’a pris qu’une minute de moins que le mien. Je n’ai pas hésité à l’applaudir également : « Tu es vraiment plus fort que moi. »Il a dit : « Selon nos règles, c’est quand même toi qui gagnes. Alors, dis-moi ce que tu veux que je fasse. » Cela dit, il a plissé ses yeux en attendant ma réponse.J’ai pris une profonde inspiration avant de dé
« Pas du tout, c’est toi qui es meilleur. Tu l’as bien vu, je suis une simple amatrice. » ai-je répondu humblement.Théo a plissé les yeux avec un sourire narquois : « Tu ne ressembles pas à une débutante comme Vincent te l'a enseignée. Qui t'a appris alors ? »En effet, j'ai appris à jouer au snooker en observant Luc. Il ne m'a pas vraiment appris, je regardais quand il jouait, puis quand je m'ennuyais, je me suis mise à jouer toute seule.Avant que je ne réponde, une voix familière a retenti derrière nous : « Depuis quand tu te mêles autant des affaires des autres ? »Je n’ai même pas eu besoin de me retourner, Je reconnaîtrais que c’était la voix de Luc.Il s’est placé à mes côtés, n’a rien dit de plus, mais cela suffisait pour que Théo comprenne.« Ha, je me disais bien que son style ressemblait au tien... Alors c’est... » Théo s’est arrêté, jetant un regard à Luc et à moi. Tout à coup, il a dit : « Ne me dis pas que c’est ta fiancée ? »Ce mot, je ne l’avais pas entendu depuis de
« Hein ? » Léon était déconcerté.J’ai fait un pas vers lui, réduisant la distance entre nous jusqu’à pouvoir percevoir le léger parfum de savon qui émanait de sa peau.« Tu ne serais pas le Chef Lebrun ? » lui ai-je demandé en le fixant.Léon a froncé les sourcils et a baissé les yeux sur moi : « Tu as bu combien de verres pour confondre les gens à ce point ? »Un seul verre, mais il l’a senti. Sa parole m’a fait sourire, saisissant le collet de sa chemise entre deux doigts, je l’ai tiré légèrement : « Ne fais pas semblant, Léon. Tu ne serais pas super riche ? Tu es le patron, c’est ça ? »Sa mâchoire s’est serrée, signe évident de tension : « Je n’ai pas compris ce que tu racontes. »Il a reculé légèrement, essayant de mettre de la distance entre nous.« Tu fais semblant de ne pas comprendre, ou tu ne comprends vraiment rien ? » ai-je insisté, avançant à nouveau.Léon n’a pas répondu, il s’est contenté de me regarder, et moi, j’ai soutenu son regard.Dans la lumière tamisée de l’esca
J'ai pensé à ce contrat, « Ton père aurait dû être impliqué par mon père, je suis le seul à pouvoir faire toute la lumière sur cette affaire ! Léon m'a regardé, « Tu sais quelque chose ? »« Et toi ? Pourquoi Maël, pourquoi le soupçonnes-tu ? » ai-je rétorqué, les yeux rivés sur lui.Il s’est levé et s’est dirigé vers la fenêtre. Sa silhouette, droite et imposante, dégageait une impression de sécurité.En le regardant ainsi, j’ai posé ma tasse et me suis levée pour le rejoindre : « Je comprends que tu en sais probablement plus que moi, que c'est dangereux et que tu ne veux pas m'impliquer, mais comme il s'agit de mes parents, je ne peux pas rester à l’écart. »Regardant la lune à travers la fenêtre, j’ai ajouté : « Je ne suis pas stupide. Je saurai me protéger. Et puis, tu es là, n’est-ce pas ? »Léon a tourné légèrement la tête vers moi, son regard empreint d’intensité. Après un instant de silence, il a dit : « Tu es toujours aussi obstinée que quand tu étais enfant. »Ces mots m’ont
Cette personne m’a ajoutée, et à cette telle heure...La sensibilité féminine m’a tout de suite fait comprendre que ce n’était pas normal.Bien que Vincent m’ait dit que, grâce à lui, Théo n’oserait rien faire, je préférais rester sur mes gardes.J’ai fait semblant de ne pas avoir vu la notification et continué à discuter avec Clémence. J’ai entendu alors sa réponse : « Le succès de son opération précédente, il l’a partagé avec la personne qu’il aime. »La mélancolie dans la voix de Clémence était claire pour moi.Ayant déjà connu l’amour, je comprenais combien il était précieux de partager des sentiments réciproques.Je ne poursuivais pas ce sujet. Nous avons parlé d’autres choses avant de raccrocher.Après cela, Je restais alors fixée sur la demande d’ami de Théo pendant un moment, en proie à la réflexion.Cet homme était dangereux, je le sentais déjà. Mais pour découvrir la vérité sur la mort de mon père, je n’avais pas d’autre choix que de courir ce risque.Alors que je m’apprêtais
Ses paroles m'ont immédiatement fait penser à Léon, et j'ai aussi repensé à ce que Vincent avait dit hier à propos d'un ami nommé Lebrun qui lui avait investi beaucoup d'argent.Je l'ai regardé et j'ai demandé : « De quoi parles-tu exactement ? Ou tu as un ami comme ça ? »François a toussé légèrement. « C’est difficile à décrire, c’est ce genre d’homme un peu plus viril, un peu comme... »Il a pointé le grand écran de télévision dans le restaurant où le défilé militaire était diffusé.En voyant ces soldats pleins, j'ai de nouveau pensé à Léon, et j'ai eu l'impression que François faisait allusion à quelqu’un.Lebrun ? Un homme viril ? Un militaire ? Mais ce n’était pas Léon, ça ?Je l'ai regardé, tandis qu’il fixait l'écran en silence, perdu dans ses pensées. Sans prévenir, j’ai posé la question : « Ton ami s'appelle Léon ? »François a tourné les yeux vers moi : « Euh, quoi ? » Je ne savais pas s’il n’avait pas bien entendu ou s’il faisait semblant de ne pas comprendre.« Tu as un a
J'ai donné du fil à retordre à François, aussi pour savoir qui était le grand patron. Bien que j'aie rejeté l'idée que ce soit Léon, car après tout, Léon était trop pauvre pour être ce genre de personne, je ne pouvais pas m'empêcher de penser que le grand patron derrière François ressemblait beaucoup à Léon.L'après-midi, après une réunion, je n'avais rien de prévu, alors j'ai ouvert WhatsApp.J'ai vu le nouvel ami ajouté, Théo, qui n’a pas envoyé aucun message.À cette heure, il avait sûrement vu la notification que j'avais accepté son invitation, mais il l'avait ignorée. Clairement, c'était sa manière de réagir à mon refus de l'ajouter hier soir.Ce type était vraiment quelqu'un qu'il ne fallait pas provoquer. Rien qu’à travers ce petit geste, on pouvait voir qu'il était rancunier.Je commençais à comprendre pourquoi Léon et Luc m'avaient tous les deux conseillé de rester loin de lui. Mais étant donné que j'avais déjà attiré son attention, il n'était plus possible de faire comme si
Le téléphone, qui n'avait cessé de sonner, s'est soudainement arrêté. En un instant, il n'y avait plus que le bruit de la cuisine et de nos cœurs battant à toute vitesse. À cette distance si proche, je pouvais sentir notre souffle se mêler, et j'ai clairement vu l'étincelle dans les yeux de Léon... J'avais un pressentiment que quelque chose allait se passer.Juste à ce moment-là, on a frappé la porte, on a entendu la voix de Madame d'en bas : « Léon, l'eau de chez moi coule très lentement, tu peux voir ce qui se passe ? »Léon a visiblement reculé et j'en ai profité pour m'échapper et m'asseoir sur le canapé.Quelques instants plus tard, Léon est sorti de la cuisine, s'est dirigé vers la porte et l'a ouverte : « On y va. »Madame a jeté un coup d'œil à l'intérieur et m'a vu, puis elle m'a saluée poliment : « Claire, merci, à tout à l’heure. »Je lui ai répondu taquinement : « Ce n’est rien, à tout à l’heure. »« Haha, d'accord, d'accord. » a répondu la voisine, et Léon l'a suivie.J'ai
Léon avait accepté, et cela m’avait surprise. Mais plus encore, cela m’avait brisé le cœur. Il n’était pas prêt à accepter, et pourtant, il respectait son choix.Juliette, sans doute par peur qu’il change d’avis, a immédiatement sorti son téléphone pour remplir le formulaire d’inscription en ligne. En la voyant inscrire sérieusement ses informations, je me suis soudain rendu compte à quel point cette petite fille était courageuse.« Léon, faisons-le aussi. » ai-je dit sans trop réfléchir.Léon a tourné son regard vers moi, et même Juliette a arrêté ce qu’elle faisait : « Quoi ? »« D’accord. » a répondu Léon sans hésitation, prenant lui aussi son téléphone.Juliette semblait émue et inquiète à la fois. Il était toujours plus facile de prendre une décision pour soi-même que d’accepter que les autres faisaient de même. Pourtant, elle ne nous a pas arrêtés. À la place, elle a transformé son inquiétude en un sourire : « Alors, on s’inscrit tous ensemble. Mais j’espère que dans plusieurs dé
Juliette a appuyé ma tête contre l’épaule de Léon et a dit : « Reste comme ça. J’aime vous voir amoureux. »Ses yeux clairs nous regardaient avec douceur : « Je comptais attendre encore un peu avant d’en parler, mais comme on évoque ce sujet, alors je le dis maintenant. »J’ai tout de suite eu un mauvais pressentiment, j’ai prévenu : « Ne dis pas n’importe quoi. »Mais Léon a simplement répondu : « Laisse-la parler. »Juliette lui a lancé un sourire complice : « Ça, c’est bien mon frère ! Il me comprend toujours. »Puis elle m’a regardée : « Écoute-moi jusqu’au bout. »Elle a laissé échapper un petit rire, s’est éclairci la voix comme pour préparer son discours, et a resserré sa prise sur nos mains : « Je commence. »Léon et moi sommes restés silencieux, mais nous avons instinctivement retenu notre souffle.« Je veux faire un don d’organes. »Ses paroles nous a non seulement surpris, mais aussi profondément bouleversés.« Qu’est-ce que tu racontes ? »La voix de Léon s’est faite plus g
Léon a dit : « J’ai acheté le bubble tea, allons-y. »Il a pris tous les fruits et s’est dirigé vers la chambre. Il ne m’a posé aucune question, mais je savais qu’il avait tout vu. Pourtant, j’avais le cœur trop serré pour expliquer quoi que ce soit. Alors, je l’ai simplement suivi dans la chambre.Juliette s’est écriée avec enthousiasme : « Claire, le bubble tea est enfin là ! Je n’ai même pas encore bu, je t’attendais ! »Léon était déjà en train de ranger les fruits dans la cuisine. Je lui ai jeté un regard avant d’aller vers Juliette.« Claire, j’ai tout préparé ! » a-t-elle dit en disposant plusieurs gobelets sur la petite table.Mais je n’avais pas du tout la tête à boire du bubble tea.« Tu peux tout boire si tu veux. » ai-je répondu.« Vraiment ? » a dit-elle, ses yeux illuminés.Mais malgré ma proposition, elle a tout de même réparti les boissons en marmonnant : « Pourquoi as-tu mis autant de temps ? Mon frère s’inquiétait pour toi. »« J’ai croisé un ami en chemin. » lui ai-j
Robert s’est levé et s’est dirigé vers la fenêtre. Je ne savais pas ce qu’il voulait faire, alors j’ai avancé prudemment vers le lit.En m’approchant, j’ai remarqué que, mis à part sa beauté, elle me ressemblait vraiment. Si mes parents étaient encore là, je serais sûrement allée leur demander s’ils n’avaient pas eu une autre fille…J’ai baissé les yeux vers la plaquette accrochée au chevet du lit : Manon Bernard, vingt-huit ans.« Manon, bonjour, je suis Claire ! » ai-je murmuré intérieurement en la regardant.« Tu peux revenir maintenant. » a dit Robert en appelant l’aide-soignante.Peu après, l’aide-soignante est revenue et j’ai suivi Robert hors de la chambre.Il est resté silencieux un moment, puis, après quelques pas, il a enfin pris la parole : « Les médecins disent qu’il n’y a aucun espoir de guérison, alors sa famille a décidé d’abandonner. »« Et toi, tu ne veux pas, n’est-ce pas ? » ai-je deviné.Robert a ralenti le pas et a murmuré d’une voix presque inaudible : « On dit bi
Robert s’est figé un instant, en me regardant avec étonnement.J’ai pris conscience de mon impulsivité et j’ai tenté de m’expliquer : « C’est juste que… »« D’accord ! » m’a interrompu Robert.« Avant son accident, elle était très vive, elle adorait rencontrer de nouvelles personnes. Te voir lui ferait sûrement plaisir. »Il n’a pas croisé mon regard en parlant, comme s’il se parlait à lui-même. Et à cet instant, il avait l’air tellement fragile.Il a dit : « Viens avec moi. »Sur ce, il a repris sa marche. Je l’ai suivi, observant son dos robuste.Pour la première fois, cette silhouette m’a semblé lourde, comme s’il portait un fardeau invisible.Robert m’a emmenée dans une chambre de soins. L’endroit était aussi confortable qu’une chambre VIP, ce qui signifiait que la patiente venait d’une famille aisée.À la porte, Robert s’est tourné vers moi, hésitant, j’ai cru qu’il voulait se raviser, alors j’ai dit : « Si ce n’est pas le bon moment, on peut oublier… »« Tu lui ressembles beaucou
Je n’avais rien avec Léon, c’était juste cette sensation persistante d’être trompée qui me gênait.Mais je ne pouvais pas en parler à Juliette, son cœur était fragile, et elle était trop sensible.J’ai répondu en souriant : « Rien du tout. Tu vois bien que ton frère et moi, tout va bien. »Juliette m’a fixée, ses yeux brillants.J’ai levé la main pour détourner son regard : « Vraiment rien. Si tu ne me crois pas, tu pourras interroger ton frère quand il reviendra. »Juliette a attrapé mon bras et a posé sa tête sur mon épaule : « Si mon frère fait quelque chose de mal, ne le quitte pas, bats-le, dispute-le, mais ne le quitte pas. »Sa voix était faible, comme une demande.J’ai frotté doucement ma tête contre la sienne : « D’accord, je te laisserai le punir. »Juliette a hoché la tête : « Je serai toujours de ton côté. »Elle avait peur, peur que je parte. C’était la première fois que je réalisais à quel point quelqu’un pouvait tenir à moi.« Si un jour je ne suis plus là, et que toi au
François m’invitait à dîner, et plus tôt, pendant que je faisais ma prise de sang, Léon m’en avait parlé à l’oreille. À ce moment-là, j’avais pensé qu’il essayait juste de me distraire, inventant quelque chose sur le moment. Mais apparemment, c’était vrai.« C’est François ? » a demandé Léon, comme s’il savait déjà.Je l’ai regardé : « Léon, c’est toi qui as demandé à François de m’inviter, n’est-ce pas ? »Il était le véritable patron de François, n’importe quels ordres et François n’aurait eu d’autre choix que d’obéir.Léon a légèrement froncé les sourcils : « Non. »J’ai esquissé un sourire moqueur, prenant son démenti pour une tentative de masquer son identité.Léon a ajouté une explication : « Il me l’avait juste dit à l’avance. »Était-ce vrai ? Mais je n’avais pas envie de deviner. Après tout, un dîner offert, ça ne se refuse pas.« J’ai accepté. Tu viens avec moi ? »« Oui. » a-t-il répondu simplement.Mais il a ajouté : « Je n’ai pas l’habitude de laisser ma petite amie dîner
« Tu aurais fait ça plus tôt, Luc ne se serait pas enfui. » a lancé Clémence. Je savais qu’elle ne voulait pas me nuire, et ce n’était pas non plus une idiote. Je me suis tournée vers elle, et elle m’a fait un clin d’œil. J’ai compris : elle voulait tester Léon, voir sa réaction.Aucun homme n’était indifférent aux ex de sa copine. Clémence voulait observer son attitude. Mais elle était vraiment audacieuse, sans craindre de me faire perdre Léon à cause de ses provocations.J’ai jeté un regard furtif vers Léon pour voir que son expression n’avait pas changé.Clémence a insisté : « Léon, tu ne trouves pas ? »« Claire ne fait ça que pour moi. » a répondu Léon.Une douceur sucrée s’est répandue dans l’air, sa réponse était parfaite.Clémence a commenté : « Léon a l’air insensible, mais en fait, il est romantique. »Léon a haussé un sourcil avant d’expliquer : « En chimie, il y a un phénomène appelé réaction quantique. Chaque réaction est différente, car elle est dictée par des lois quant
Clémence n’a pas répondu à ma question. À la place, elle a regardé dehors et a demandé : « Combien de temps va encore prendre Léon ? »Dehors, l'homme était sur le point de s'agenouiller devant Léon. Ce dernier, une main dans la poche de son pantalon, était baigné par la lumière du matin, ce qui semblait le faire briller. Je ne pouvais détacher mes yeux de lui.Que nos chemins se croisent avait été un hasard. À ce moment-là, je cherchais juste à m'amuser, à oublier la douleur de ma rupture avec Luc. Mais maintenant, je réalisais que j'avais trouvé un véritable trésor.« Je te parle ! » m'a rappelée Clémence en me donnant un léger coup d'épaule, voyant que je ne répondais pas.J'ai cligné des yeux. « Ça ne devrait plus tarder. »Si je ne me trompais pas, l'homme dehors devait être en train de supplier Léon. Juliette m'avait déjà dit qu'il savait remettre les os en place, une compétence qu'il avait apprise d'un vieil homme du village. La raison ? Juliette, petite, se déboîtait souvent l'