En entendant ces mots, Clermont a esquissé un léger sourire. Ses yeux marron ont plongé droit dans les miens, et il a parlé d’une voix douce, mais chaque mot était clair, avec une intonation légèrement relevée à la fin :« Oui, tu es Mia, ma fiancée. »C’était une affirmation, une déclaration.« Clermont… »Mes pensées étaient confuses, mais un sentiment de soulagement a émergé.« Merci de ne jamais, jamais avoir abandonné. »À chaque moment où j’avais besoin de lui, il était là.Quand mon identité a été usurpée, il a tout fait pour rétablir la vérité.Alors que tout le monde avait renoncé à moi, lui, il ne l’a pas fait.Il m’a emmenée dans un restaurant privé près de la maison des Hugo.Le serveur nous a guidés jusqu’à une salle privée.C’est là que j’ai réalisé que nous n’étions pas seuls.Charles était là aussi.Quand il nous a vus entrer, il s’est levé brusquement. Son regard s’est fixé sur moi, et cet homme de près de soixante ans s’est mis à pleurer.Dans ses mains, il tenait le
Je baissais les yeux, encore réticente à accepter cette réalité.L'idée me glaçait d'effroi.Pour m’empêcher de revenir dans la famille Hugo, elle aurait été jusqu’à empoisonner ma grand-mère...…Comparés à elle et à père Hugo, je préférais les souvenirs de mes parents d’enfance, ceux qui semblaient me chérir plus que tout.Mais la vie est cruelle : je n’avais été qu’un substitut pour quelqu’un d’autre.Clermont m’a soudain demandé :« L’hôpital a-t-il encore les archives de l’obstétrique de l’époque ? Ou des proches de la famille Hugo auraient-ils accouché à ce moment-là ? »Charles a secoué la tête.« C’est… trop ancien. Ces informations sont introuvables. »Après le dîner, je voulais retourner à l’hôpital.Clermont s’y est opposé :« Ça ne sert à rien. C’est l’hôpital de la famille Hugo. Grand-mère y est entourée d’une équipe médicale professionnelle. Si tu y vas, non seulement tu ne pourras pas l’aider, mais tu perdras ton énergie à te disputer avec Estelle. »« Mais… »Mon esprit
« J’arrive tout de suite. »En apprenant la nouvelle, mon cœur a fait un bond, et j’ai immédiatement accepté.Cécile, voyant mon visage livide, a demandé :« Il s’est passé quoi de son côté ? »Tout en rassemblant rapidement mes affaires, j’ai répondu :« Ma tante est en danger de mort. Je dois rentrer à Ville J sans tarder. »En pensant aux manigances d’Estelle, je ne pouvais m’empêcher de me demander si cette situation était vraiment due à une aggravation de sa maladie, ou si c’était lié à moi.« En danger de mort ? »Cécile a tout de suite pris une décision :« Cédric doit venir te chercher, c’est ça ? Écoute, arrête de t’embêter à faire tes affaires. Laisse-moi m’en occuper. Cet après-midi, je boucle le travail ici, et je ramènerai tes affaires avec les miennes. Toi, pars dès maintenant. »Pressée et inquiète, je n’ai pas hésité longtemps :« D’accord, Cécile, merci beaucoup. »Cécile m’a tendu mon téléphone et mon chargeur portable avant de me pousser vers la sortie :« Pas de quo
Je suis restée figée un instant. « Quoi ? »Il a doucement secoué la tête et répondu d’un ton calme : « Rien. »Mais dans ses yeux, une détermination profonde était évidente.…Quand nous sommes arrivés à l’hôpital Sacré-Cœur, le personnel soignant venait de sortir de la salle de réanimation.Le directeur de l’hôpital s’est avancé vers nous, secouant la tête avec regret.« Monsieur Fu, Mme Baudet, nous avons fait tout notre possible, mais l’état de santé s’est aggravé trop rapidement. Les médecins n’ont rien pu faire. »J’ai voulu confirmer : « C’était juste une aggravation naturelle de l’état de santé ? »Il a hoché la tête. « Oui, exactement. »Mon cœur a sombré, et mes yeux se sont humidifiés. « N’y a-t-il vraiment rien d’autre à essayer ? Peu importe le coût, peu importe les moyens… »Même si j’avais appris que j’étais de la famille des Hugo et n’avais aucun lien de sang avec ma tante, c’est elle qui m’avait donné le plus d’amour et de présence dans ma vie.Le directeur a soupiré :
Ma tante s’est figée, son expression s’est raidie.« Qui t’a dit ça ? »« Tante, ne me cache plus rien. »Je me suis mordillé les lèvres avant de poursuivre :« Cette fois… je suis sûre de ce que j’avance. Je sais maintenant que je viens de la famille Hugo de Ville Josier. »« Hugo ? La famille Hugo ? Ton père biologique est un Hugo ? »Elle a soudainement eu l’air très agitée, malgré sa voix affaiblie. Elle a enchaîné les questions d’un ton inquiet :« Ce sont eux qui t’ont retrouvée ? Comment ça s’est passé ? Ils ne t’ont pas mal traitée, j’espère… »Ses mots ont confirmé mes soupçons : ma tante savait quelque chose sur cette histoire depuis le début.Je me suis empressée de la questionner davantage :« À l’époque… comment suis-je arrivée chez les Martin ? »« À l’époque… »Elle a réfléchi un instant, avant de me regarder avec compassion.« Tes parents avaient perdu leur fille, et les médecins leur avaient dit que ta mère ne pourrait plus avoir d’enfant. Ensuite, ils sont allés à Vil
« Je sais… Je sais tout. Pourquoi vous en voudrais-je ? »J’ai rempli un verre d’eau tiède, mis une paille et l’ai tendu à ma tante :« Tenez, buvez un peu d’eau. »…En fin d’après-midi, après qu’elle se soit endormie, Cédric et moi sommes partis. On comptait rentrer, prendre une douche et revenir pour veiller sur elle.Le médecin avait été clair… Ma tante pouvait partir à tout moment.Sur le chemin, je suis allée consulter ses frais médicaux.Sur le compte de Cédric, des centaines de milliers avaient été dépensés.C’était pour tester des traitements et des médicaments expérimentaux venus de l’étranger. Deux interventions chirurgicales avaient même été réalisées par des experts internationaux spécialement invités.Ce n’était pas seulement coûteux, cela demandait aussi d’avoir des connexions.Sans tout ça, ma tante n’aurait sûrement pas tenu jusqu’à la fin de l’année.Et pourtant, Cédric ne m’en avait jamais parlé.Assise à l’arrière de la voiture, je l’ai regardé de côté :« Cédric, m
Un homme toujours si élégant et fier, prêt à aller aussi loin pour moi.Qu’ai-je fait pour mériter cela ?Mais ce que nous sommes devenus aujourd’hui ne peut pas changer du jour au lendemain. Et cela n’a rien à voir avec le style de vêtements qu’il porte.Même s’il s’habillait exactement comme Clermont, il resterait Cédric, inchangé.« Je me suis juste rendu compte que m’habiller comme ça était plutôt confortable. »Dehors, vêtu d’une tenue décontractée, sa prestance restait intacte. Mais en levant les yeux vers les valises dans le salon, son regard s’assombrit soudainement.« Tu pars pour Ville Josier ? »« Oui. »« Pour voir Clermont ? »« Exactement. »J’ai répondu clairement, sans la moindre hésitation.Quant à ce qu’il pouvait imaginer à propos de ma rencontre avec Clermont, je n’avais pas envie d’expliquer.S’il pouvait ainsi abandonner son obsession, ce serait un heureux hasard.Contre toute attente, un éclat de colère a traversé les yeux sombres de Cédric, mais il a gardé son c
Je me suis permis de poser une question, un peu perplexe :« Janvier, tu voulais me parler de quelque chose ? »« Non, rien. »« Oh, d'accord. »J’ai souri légèrement, puis jeté un coup d'œil à l'heure.« Il est temps, je dois partir pour Ville Josier. »« Tu… »Il a hésité un moment avant de demander :« Toi et Cédric… il n’y a vraiment plus aucune chance ? »« Janvier. »J’ai laissé échapper un petit rire résigné.« Je n’ai pas la tête à penser à ça pour l’instant. Et si tu es ici pour plaider sa cause, ce n’est pas la peine. »« Je ne suis pas là pour ça. »Il m’a observée un instant, hésitant, avant de continuer :« C’est juste… il y a une chose que je ne sais pas si je devrais te dire. »« De quoi s’agit-il ? »« À propos de cette fausse héritière des Hugo. Luna m’en a parlé. »Janvier a choisi ses mots avec soin.« Tu as déjà réfléchi à comment elle a pu prendre ta place ? Et qui a pu l’aider en coulisses ? »« Probablement Estelle et les autres. »Peut-être même quelqu’un d’autr
Quand Joseph a raccroché, tout s’éclairait : Clermont était en couple !Avec qui ? Quelle femme avait réussi à lui faire oublier son « premier amour » pour se jeter dans une nouvelle histoire ?Mais au fond, peu importe.Depuis cette histoire, il y a deux ans, tous les potes de Clermont n’avaient qu’un souhait : voir Clermont tourner la page et se reconstruire.Et maintenant, c’était fait.Qu’importe l’identité de sa copine. Pour eux, séduire Clermont relevait déjà de l’exploit.Joseph était prêt à tout pour protéger cette relation naissante. Pas question que cette Chloé débarque et sème la zizanie entre Clermont et sa copine.En entendant ça, Cécile, encore plus abasourdie que Joseph, s’est écriée, les yeux ronds :« Quoi ? Il a une petite amie ?! »À peine une demi-heure plus tôt, Chloé lui avait demandé de l’attendre ici avec Jade pendant qu’elle partait seule retrouver Clermont à Marjila.Et maintenant, Joseph affirmait que Clermont avait une copine ?Mais qu’est-ce que ça voulait
Deux ans plus tôt, je ne l’avais jamais vu fumer. Jamais une seule fois je n’avais senti l’odeur de cigarette sur lui. Cela devait forcément signifier qu’il… qu’il avait traversé des moments particulièrement difficiles.Ses baisers étaient un mélange parfait de tendresse et de passion, comme s’il concentrait tout son amour naissant sur moi. Mon corps vacillait, et c’était seulement grâce à sa main, posée autour de ma taille, que je parvenais à rester debout.Sentant que je perdais l’équilibre, il m’a attirée doucement contre lui, reculant jusqu’au canapé. Une fois assis, il a glissé ses grandes mains, bien dessinées, sur mes jambes, m’installant à califourchon sur lui. Ensuite, il m’a serrée contre lui et m’a embrassée avec une intensité déconcertante.« Clermont… »Ma voix était à peine un souffle. J’avais du mal à respirer.« Hmm ? Ça te dérange ? »Il m’a laissé un moment pour reprendre mon souffle avant de recommencer. Sa main s’est glissée sous ma robe, remontant lentement, sa pau
« C’est Doriane qui m’a demandé de les acheter. »Clermont, avec ses yeux bruns profonds, m’a regardée avec un petit sourire malicieux avant d’ajouter :« Elle m’a dit que si je voulais te séduire, il fallait être prêt à cohabiter. Donc, prévoir tout le nécessaire, y compris ces trucs-là. »« … »Mes oreilles ont commencé à chauffer.« Qui parle de cohabitation avec toi ? Et on est juste amis, pour l’instant ! »« D’accord, d’accord. »Il m’a attirée dans ses bras et, avant que je ne puisse réagir, il a effleuré mes lèvres d’un baiser furtif. Un geste rapide, mais qui laissait une brillance subtile sur les siennes.« Amis qui peuvent s’embrasser et se tenir dans les bras, ça te va ? »« Espèce de voyou ! »Rougissante et un peu furieuse, je me suis dégagée pour me lever, mais il a gardé ma main dans la sienne.Il a levé les yeux vers moi, un sourire joueur sur les lèvres.« Alors, dis-moi, on est quoi ? »« Je ne dirai rien. »Je lui ai lancé un regard agacé. « Franchement, qui essaie
À peine avait-il terminé sa phrase que la porte de son bureau s’est brusquement ouverte.Yvette est entrée, le visage sombre, les yeux furieux, les dents serrées, fixant Tristan avec une intensité glaciale.Après un moment de silence gênant, Tristan a repris la parole :« Clermont, je vais devoir te laisser. Si tu as besoin de quoi que ce soit, appelle-moi. Je t’enverrai aussi les documents nécessaires par mail. »Clac !À peine avait-il raccroché que la gifle est tombée. Violente.Tristan a inspiré profondément, a essuyé du pouce le filet de sang au coin de sa lèvre, puis a esquissé un léger sourire :« On voit que tu es ceinture noire. Même une gifle devient un coup de maître. »« Tristan, tu es ignoble ! »Sous ses lunettes noires, les yeux d’Yvette lançaient des éclairs.« De quel droit as-tu raconté ça à Clermont ?! »« Du droit que c’est mon équipe qui a découvert ces informations. »Il a haussé les épaules. « Et du droit que Clermont m’a offert la vie que je mène aujourd’hui. To
En entendant cela, Clermont m’a de nouveau attirée contre lui, gardant volontairement un air sévère. « Et quoi encore, Chloé ? Dis-moi tout. »J’ai eu un léger moment d’hésitation. « Qu’est-ce que tu as découvert d’autre ? »« Qu’est-ce que je devrais avoir découvert ? »Mon regard a vacillé un instant, incertaine.J’ignorais jusqu’où s’étendaient réellement ses relations. Mais puisqu’il avait pu découvrir que l’appartement où je vivais appartenait à Janvier, il devait sans doute en savoir bien plus…Je l’ai serré dans mes bras, hésitante. « Clermont, ce n’est pas si grave… Et en plus, c’est déjà guéri. »Cette fois, c’était lui qui a été pris au dépourvu.« Guéri ? »« Oui. »J’ai hoché la tête. « Janvier m’a présenté une psychologue très compétente. Une femme douce et bienveillante, qui m’a beaucoup aidée. »« Une psychologue ? »D’un coup, il a attrapé mes épaules pour m’éloigner légèrement de lui, ses yeux reflétant une agitation intense.C’était là que j’ai réalisé : « Tu… tu n’en
Je suis restée figée sur place.Jade s'est dégagé de son emprise, comme une petite bête sauvage, et s'est précipité à nouveau vers moi pour s'accrocher à mes jambes, les larmes roulant sur ses joues.« Ce n’est pas vrai, tonton, tu es trop méchant ! »À ces mots, Clermont a esquissé un sourire et m’a fixée intensément :« Ah oui ? Ce n’est pas vrai ? »J’ai deviné ce qu’il pensait. Il avait mal interprété quelque chose, et ses paroles, à cet instant précis, n’étaient qu’une mise à l’épreuve.Son regard était ancré sur moi, attendant que je le contredise.C’était probablement sa dernière tentative pour me laisser une chance.Je me suis lentement détournée, puis je me suis accroupie pour prendre dans mes bras le pauvre Jade en pleurs. Je lui ai essuyé les larmes.« Chut, Jade. J’ai tort, d’accord ? Tu pourrais laisser un peu de temps à Chloé pour qu’elle explique les choses à tonton ? Tu veux bien ? »Le petit garçon a cligné ses longs cils encore humides et a répondu d’une voix douce :
« Clermont... »Yvette a baissé légèrement la voix, jouant parfaitement le rôle de la confidente. « Peut-être que Chloé a cru que tu étais mort dans l'explosion. C'est peut-être pour ça qu'elle a pris cette décision. Ce n'est pas sa faute. Après tout, même la police avait annoncé ta mort... »Clang !Au bout du fil, un bruit violent de quelque chose qui s’est brisé a retenti, suivi d'un long silence ponctué par des grésillements.Yvette a esquissé un sourire satisfait, puis s’est replongée dans son travail.Après tant d'années passées aux côtés de Clermont, elle avait appris une chose : l'échec n'était pas une option.Autrefois, elle ne voulait pas décevoir Clermont.Aujourd'hui, elle refusait d'être déçue elle-même.Les yeux de Clermont étaient injectés de sang, d’un rouge vif.Il était à bout de nerfs, au point d’avoir oublié la douleur dans sa jambe, et d’un coup de pied, il a envoyé valser une poubelle.Mais plus il se défoulait, plus la rage en lui grandissait, comme un feu qui re
« Yvette… »Tristan a dégluti, réprimant l'agitation teintée de désir dans ses yeux. « Ne fais pas ça, une jeune femme doit rester digne ! »Yvette l’a regardé fixement, comme si elle sondait jusqu’au fond de son âme. « Tu ne m’aimes pas ? »À l’époque, Clermont avait sélectionné six personnes : deux femmes et quatre hommes.L’autre femme vivait en Europe du Nord.Pour ces hommes, la femme qu’ils fréquentaient le plus était elle.Qu’ils aient fini par l’aimer ne l’a pas surprise du tout.…Après ma sieste, Jade, tenant mon téléphone, a appelé Clermont.Il a décroché rapidement.« Tonton, joyeux anniversaire ! Tu es au bureau ou à la maison ? »« À la maison. »« Alors ce soir, on vient tous à ta fête d’anniversaire ? »« D’accord. »Clermont, visiblement de bonne humeur, a accepté sans hésitation. Mais, comme si quelque chose lui était revenu à l’esprit, son ton s’est refroidi : « Et ta tata ? »« Quelle tata ? »« Qu’en penses-tu ? »« Oui ! Tata ! »Jade, triomphant, m’a tendu le té
J'ai répondu : « D'accord, merci, Doriane. »Juste après ma réponse, Doriane m'a envoyé l’adresse.Pensant peut-être que Jade serait là, elle n’avait pas réservé un bar, mais un club célèbre de la ville Josier, avec un environnement calme, où les enfants pouvaient aussi aller.Cécile s'est approchée et a demandé :« Est-ce un message de Clermont ? »« Non, de sa grande sœur. »Je lui ai tendu mon téléphone en disant :« C'est l'anniversaire de Clermont demain, ça te dirait de sortir ? »Cécile était encore bouleversée en pensant à l'après-midi.« Tu es sûre de vouloir y aller ? »« Ce doit être un malentendu, son ami sera probablement là aussi, pourquoi ne pas nous rencontrer demain et tu pourras lui demander en face à face ? »Puisque c'était un malentendu, il serait bon de trouver une occasion d'en parler.Cécile m'a jeté un regard impuissant et a dit :« Pour ton bien, d'accord ! »« Tu es si sympathique ! »Je lui ai fait un clin d'œil et j'ai pris Jade sur le tapis avant de dire