DEMAIN SERA BEAU
Mawugnon parti pour Lomé, se met à se promener sans même savoir où il va. Il n'adresse parole à personne. Surtout, il ne veut pour une quelconque raison montrer à qui que ce soit qu'il vient d'arriver dans cette ville et qu'il y est complètement nouveau...
La nuit est là. Au bord d'une route, il se trouve une table devant une boutique pour se coucher dessus, et en faire sa couche jusqu'au petit matin, à risque et péril de sa vie, après s'être gavé du pain et d'arachides. C'est alors qu'il passe ses nuits devant les magasins ou sur les tables du marché.Au lever du jour, il va de magasin en boutique à la recherche d'un job, mais où en trouver ? Personne n'a du boulot pour lui. Durant environ un mois, il va ici et là à la capitale. Sa petite économie ramenée du village, finement gérée à se nourrLundi matin, Mawugnon se lève. Il nettoie la voiture de son bienfaiteur ; monsieur Agbémaplé N'SOUGAN. Il arrose les fleurs, et va se préparer, en attendant ce que lui dira celui-ci. Agbémaplé une fois prêt, le fait venir. Mawugnon arrive, dans un air poli et rassuré ; sans aucun stress. « Bonjour, Dady ! » salue-t-il.-Comment tu vas, Mawugnon ?-Je vais bien, Dady.-Es-tu prêt pour ton premier jour de travail ?-Oui Dady, je me suis préparé depuis.-Très bien. Allons-y !Ils sortent. Arrivés dans la cour, Agbémaplé est émerveillé par la propreté des fleurs. Imaginant qu'il s'agissait de son gardien qui a fait l'aménagement, (chose qu'il n'a jamais faite d'ailleurs) il décide de le faire venir pour le remercier. « Kossiiiiiiiii, Kossiiiiiiiii, Kossiiiiiiiii ! », l'appelle-t-il en criant. Ce de
Gentil prend le temps de bien se contempler dans le miroir de sa chambre ; il venait de sortir de la salle de bain. Pour s'habiller, il met un t-shirt rouge bordeaux qui lui descend à sa convenance sur les fesses. Il a déjà mis un Jeans pantalon noir cassé sur les cuisses. Il porte des chaussures de sport blanches, met une casquette de même couleur que les chaussures. Il se contemple une fois encore dans le miroir et affiche un air fier de lui. Il passe son parfum, met son bracelet au poignet gauche, une petite chaîne en or alliage avec argent au cou, avec une médaille en scorpion. En plus, un anneau à l'oreille gauche aussi de la même image de la médaille de sa chaîne. Il s'admire une énième fois de plus et sort au salon. Il y voit sa maman, assise dans un fauteuil, en train de siroter un jus de fruits, tout en bouquinant. « Maman, je n'ai vu depuis le matin, ni Dady, ni Mawugnon. Où
Mawugnon fait une descente surprise au village pour visiter sa maman, accompagné d’Amé, quelques jours après sa prise de contrôle du commerce.À leur arrivée, à motos zémidjan (taxis moto), Senam est assise devant la chambre. Elle trie du haricot sur un couvercle.-N'daaaaaaaaa ! émet un cri euphorique, Mawugnon, toujours comme un petit enfant, pour appeler sa maman.Senam redresse la tête à la perception de la voix de son fils. Elle laisse tomber le couvercle avec le haricot pour courir se jeter à son cou.-Voilà mon fils o ! Voilà mon Mawugnon !Ils se prennent fort dans leurs étreintes comme s'ils allaient fusionner. Senam, ne cesse d'exulter.-Evinye yeyi lo, evi dze na ame (voici mon fils, qu'il est beau d'avoir un fils).Son fils lui répond avec la même euphorie. Elle le fait tourner pour beaucoup plus le contempler
Le temps passe si bien, la vie bat sa plénitude. Aucun incident, ni pour Mawugnon, ni pour sa maman, encore moins pour son travail et sa nouvelle famille. Au contraire, tout est de jour en jour fleurissant et le sourire s'intensifie dans son cœur ainsi que dans celui de sa maman. Les lésions de leur passé misérable ont disparu pour laisser place à la lumière éblouissante dans leur vie. L'horizon est pimpant, ils s'y pâment.Les hôtes de Mawugnon sont aussi chaque jour plus satisfaits de lui pour tout ce qu'il leur apporte. Mawugnon est une bénédiction sous leur toit. Même sa seule présence à leurs côtés quand ils sont ensemble, les ravit et élargit leurs sourires. Les bénédictions de ses grands-parents à son père qui lui est inconnu jailliraient sur lui comme une pluie diluvienne. Et c'est le commerce de son "papa" Agbémapl&
CONFIANCE INÉBRANLABLELa nuit est encore venue. Mawugnon dans son sommeil de prisonnier meurtri, revoit cet homme qu'il a déjà vu dans son sommeil de la rue et qui l'avait fait traverser la forêt. Cet homme se tient à ses côtés, les bras croisés, regard rivé sur lui, pendant qu'il (Mawugnon) est assis adossé à un arbre, la main au menton dans une grande tristesse et médite.-Mon fils ! l’appelle t-il.Mawugnon sursaute en levant la tête.-Mon fils, pourquoi veux-tu t'abandonner dans la forêt de ta vie ? As-tu déjà oublié ? C'est maintenant que tu dois tenir en homme ; tu dois te battre. Ne te laisse pas abattre. Ne te vois pas perdu. Ce que tu crois perdre, n'est qu'une illusion. Tu as ton homme à bâtir avec ton courage, ta volonté d'atteindre le faîte. La nuit est affreuse mais le jour est prodigieux. O
Messieurs Mawuéna et Séménya rendent visite à Senam au centre psychiatrique ce matin. Une infirmière les mène où elle est. Ils restent figés à la regarder, un moment, dans ses grimaces, avant que Mawuéna ne s'adresse à l'infirmière :-Infirmière, pensez-vous qu'elle pourrait retrouver sa lucidité ?-Le psychiatre continue toujours son travail.« Où est mon Mawugnon ? Rendez-moi mon Mawugnon ! Senyon, tu vois ce qu'ils ont fait de mon enfant ? Et puis toi, tu ne dis rien ! Moi, je veux mon Mawugnon ! » tels sont les seuls propos que scande Senam même dans leurs oreilles.-C'est qui Mawugnon ? demande l'infirmière. Elle n'a que ce nom qu’elle prononce, et des fois, Senyon comme vous venez de l'entendre vous-mêmes.-Mawugnon est son unique enfant. Et Senyon était probablement son mari. Mais, lui serait mort depuis
À l'école, Amé est distraite. Elle n'a plus ses esprits en classe pendant les cours. Ce matin, leur professeur de Mathématiques qui la remarquait depuis un certain temps, la remarque de nouveau, et l'approche. Même le professeur à sa hauteur, Amé ne s'en rend pas compte. Seul son stylo, elle a dans la bouche.-N'SOUGAN ! N'SOUGAN...!Le prof vient de l'appeler, et à deux reprises avant qu'elle ne sursaute : « oui monsieur ! »-Tu cherchais quoi dans les airs ?-Rien, monsieur.-Ah bon ! Montre-moi ton cours ; ce que tu as déjà copié.Amé n'a rien de noté dans son cahier à montrer. D'ailleurs, elle ne savait même pas que ses camarades copiaient un quelconque cours.-Tu veux bien me dire ce qui se passe avec toi depuis un certain temps ?Elle reste en sourdine, le professeur reprend sa question :-C'est la deuxième fois,
VENT D'ESPOIRLe docteur finit par sortir de la salle des soins. Entre temps, Lucie aussi est venue au plus vite, appelée par son fils. Elle est aux côtés de son mari dans la salle d'attente. Tous y sont. Très angoissés. À la sortie du docteur avec un peu de soupirs, ils l'arrosent tous de questions.-Calmez-vous, calmez-vous, leur dit le docteur. Tout va pour le mieux. Elle a eu la chance d'être amenée encore plus tôt, sinon, le pire ce serait.Lucie plus qu'angoissée avec de la phobie qui s'enflamme dans ses yeux :-Comment elle va maintenant, docteur ? Je peux la voir ? Je veux voir ma fille, s'il vous plaît !-Oui, vous pouvez la voir mais ne la fatiguez pas. Elle est sous perfusion et a besoin du calme surtout. Mais Monsieur N'SOUGAN, vous autre me suivez au bureau pour le moment.-D'accord, Docteur !Agbémaplé suit docteur Samah dans son bureau. Il s'assi