La situation me semble confuse.C’était beaucoup plus facile pour moi de détester Sinclair quand il était autoritaire et dominateur. Je ne sais pas quoi faire de toute cette gentillesse. Tout ceci semble trop beau pour être vrai, et c’est clairement un signal d'alerte. J’ai appris à mes dépens en grandissant comme orpheline : si ça semble trop beau pour être vrai, c’est que c’est le cas.En même temps, je n’arrive pas à m’éloigner de Sinclair. Il continue de me tenir et de me bercer avec une tendresse que je n’aurais jamais imaginée. Quelqu'un m’a-t-il déjà tenu de cette manière ? Mike ne l’a certainement pas fait, et bien que Cora m’ait toujours réconfortée dans les moments difficiles, mais ses câlins ne font pas les mêmes effets que ceux de Sinclair. De ce que je ressens, la présence de Sinclair n’est pas fraternelle, j’ai l’impression d’être brûlée par sa chaleur, et je me demande si les loups-garous ont une température corporelle plus élevée que les humains.Je me dis soudainement
Je suis encore en plein dans mes pensées quand je sens des doigts calleux caresser ma joue, attirant mon attention vers Sinclair. « Personne ne s’est jamais assez soucié de vous pour vous fixer des limites ? », demande-t-il en scrutant mon visage. Dit sur un mauvais ton, cela aurait pu ressembler à un rappel cruel, mais sa voix est comblée d’une véritable sympathie.« Je suis orpheline, vous vous souvenez ? », je réplique, la voix empreinte d’émotion. « Personne ne s’est jamais soucié de moi—pas de la manière dont vous parlez. »« Alors ça sera différent dès maintenant. », proclame fermement Sinclair, ne laissant aucune possibilité à la négociation. « Je reviens dans une minute. »Je reste dans ma chambre, essayant de me ressaisir et de comprendre cette nouvelle relation étrange avec Sinclair. Je suis très confuse par son comportement et mes propres sentiments. Mon corps réagit à lui comme il n’a jamais réagi à personne—c’est comme si je m’éveillais après un très long sommeil—mais je m
Je ne sais pas comment répondre à cette femme étrange à cet instant. Suis-je prête à commencer à apprendre comment devenir une reine ? Quelqu’un l’a déjà été ? C’est le genre de travail qui demande une préparation de toute une vie, et je ne connais même pas la moitié du vocabulaire que ces gens utilisent. « Suis-je censée savoir ce qu’est un Bêta ? », je chuchote à Aileen, regardant Sinclair sortir de la pièce avec une expression indéchiffrable sur le visage. « Un Bêta est comme un second en commandement. », elle sourit chaleureusement, s’avançant et prenant mes deux mains dans les siennes. Maintenant que nous sommes seules, elle me regarde avec un hochement de tête approbateur. « Et bien, vous êtes une petite chose ravissante, je dois dire. Quand Sinclair nous a expliqué la situation, je ne savais pas trop quoi en penser, mais maintenant que je vous vois, cela a plus de sens. Tout homme serait chanceux d’avoir vos gènes dans ses petits. »Je me hérisse à cette déclaration. Le comp
Là, c'est une nouvelle information. « La déesse ? »« La déesse de la lune, elle règne sur toutes les créatures. », m’informe Aileen, comme si cela devait être un savoir basique.« Pourquoi n’en ai-je jamais entendu parler ? », demande-je en me tenant la tête, perplexe.« Les humains sont plus éloignés du divin. Vous ne la connaissez pas, parce que vous ne pouvez pas sentir sa magie et son influence. Nous, nous le pouvons. », déclare Aileen de manière factuelle.« Mon dieu, c’est beaucoup à digérer. », murmure-je, essayant d’imaginer ce que cela pourrait être de ressentir le pouvoir céleste, de communier d'une manière ou d'une autre avec les dieux de la création. Je n'ai jamais cru qu'une telle chose était possible. Je n’ai même jamais cru en un dieu–comment aurais-je pu ? Je n’ai jamais eu de bénédictions dans ma vie. Il est difficile de croire en une puissance supérieure quand tout ce que vous connaissez est la souffrance. Pendant que je suis perdue dans mes pensées, un jeune garçon
« Quoi ! » m'exclamai-je, incapable d’accepter cette idée. « Mais je ne suis pas prête ! »« Vous le serez. », promet Sinclair. « Aileen continuera à travailler avec vous demain, puis nous irons faire du shopping pour que vous ayez la tenue adéquate. Ce n'est qu'un repas, personne ne vous interrogera sur la politique des loups-garous. »« Je ne sais pas. », je m'inquiète, « tt si je disais quelque chose d'incorrect ? »« Je serai avec vous tout du long. », jure Sinclair. « Ne vous inquiétez pas, je ne vous laisserai pas dire de bêtises. »Cela me rassure un peu, mais je suis encore loin de me sentir confiante à jouer le rôle d’une espèce complètement différente. « Ne pourrions-nous pas attendre un peu plus longtemps ? », je demande anxieusement. « Je promets de ne jamais manquer un autre événement, j’ai juste besoin d’un peu plus de temps. »« Ella, les élections sont dans trois mois. », dit Sinclair avec une voix douce. « Nous n’avons pas beaucoup de temps à perdre. Très peu de person
Je dis ce que je pense à Sinclair, mais il se contente de me sourire. Comment notre relation a-t-elle changé si rapidement ? Il y a à peine quelques jours, il me lançait des regards noirs, et maintenant il semble toujours me regarder avec tendresse. « Vous n'avez rien trouvé sur mes dépenses financières lorsque vous avez enquêté ? »« La recherche n'est pas de l'espionnage. », réponds-je d'un ton neutre. Cependant, le souvenir remonte, et je me rappelle qu'il donne au moins la moitié de sa fortune aux personnes dans le besoin. « Si vous avez encore autant à dépenser pour de simples vêtements après avoir donné une telle somme, peut-être devriez-vous donner encore plus. »Sinclair me surprend complètement. Il hoche la tête pensivement. « Je le devrais peut-être. ». Je peux seulement cligner des yeux, Mike n'écoutait jamais mes conseils–ou quoi que ce soit que je dise–avec autant d'attention. C'est seulement maintenant que je vois ce qu'est une véritable considération, que je réalise à qu
Ella L’inconnu ressemble beaucoup à Sinclair, et le mot « frère » attire mon attention. S’ils sont frères, pourquoi Sinclair le regarde-t-il avec autant de dureté ? Ils ne semblent pas du tout amicaux.« Voici Ella. », annonce Sinclair, en passant son bras autour de ma taille. « Ma future compagne, et la mère de mon petit. »« Notre petit. », les mots sortent de ma bouche avant que je puisse les arrêter. Je ne suis pas sûre pourquoi je l’ai dit, mais la façon dont Sinclair a déclaré le petit comme étant le sien–comme s’il lui appartenait et non à moi–a fait ressortir mes instincts maternels. J’ai même grogné un peu en revendiquant ma part, ce qui fait sourire Sinclair avec amusement.« Vous ne croyez pas vraiment ça, si ? », l’homme ricane. « Je ne vous ai jamais vue ou entendue avant, je n’avais pas la moindre idée que mon frère attendait un enfant, et il ne vous a même pas marquée. ». Je réalise qu’il a raison. Sinclair avait mentionné qu’il devrait me marquer avant le dîner de camp
Une partie de moi a envie de courir après Roger et de lui donner un coup de pied bien mérité, je n'arrive pas à croire ce qui vient de se passer. Je ne blâme pas Sinclair non plus, je ne pense pas que son agressivité ait quoi que ce soit à voir avec le fait qu'il ne soit pas marqué, je pense que c'était parce qu'il se sent tellement protecteur de son bébé, et par extension, de moi. De plus, son frère doit savoir à quel point ses problèmes de fertilité sont un sujet sensible. Quelle cruauté faut-il pour évoquer une chose pareille ?« Je suis désolé pour ce qui vient de se passer, Ella. », Sinclair me dit, son attention déjà de nouveau sur moi. « Je n'aurais pas dû perdre le contrôle de cette façon. »« Si j'avais été assez forte pour l'attaquer, je l'aurais fait moi-même. », je confie, me blottissant dans sa chaleur. Son énergie est encore très agitée, et tous mes instincts me poussent à le réconforter de la même manière qu'il m'a réconfortée aujourd'hui. « Que vouliez-vous dire à propo
EllaLorsque Sinclair et Hugo quittent enfin pour le quartier général de la meute, Henry et moi nous installons dans notre salon préféré, retournant au puzzle que nous avons commencé à résoudre ensemble plus tôt cette semaine. Assise en face de l’ancien loup, je fais semblant de chercher les pièces qui s’assemblent, mais en réalité, je le observe en cachette. « Alors, qu’est-ce que tu penses de tout ça ? » je demande, curieuse. « Lydia et le Prince ? »Henry grimace. « Je n’ai jamais aimé cette femme. Mais essayer de discuter avec des jeunes alpha têtus convaincus d’avoir trouvé leur âme sœur, c’est comme se cogner la tête contre un mur. » Il me sourit tendrement. « Tu verras bien un jour. Tu peux essayer de donner à tes petits toutes les clés pour comprendre le monde et leur apprendre les leçons importantes, mais au final, tu devras les laisser faire leurs propres erreurs. C’est la seule manière pour eux d’apprendre. »« Est-ce que ça fait moins mal, avec le temps ? Est-ce que c’est
« Évidemment que non. » ricane Hugo, « Pas besoin de convoquer une commission d’experts pour te dire que tout ça, c’est un sacré bordel. »« Non, je veux dire, j’ai l’impression qu’il me manque quelque chose. » répond Sinclair, d’un ton agacé. « Il y a un truc qui me chiffonne, mais je n’arrive pas à mettre le doigt dessus. »« Eh bien, tu disais dès le début que la mort de la princesse Angeline avait un petit air suspect - comme un complot politique. » je dis doucement.« Oui, mais c’est un complot que le prince n’a pas l’imagination suffisante pour orchestrer. » confirme Hugo.Les yeux de Sinclair s’élargissent brièvement, avant qu’il ne ferme les paupières avec force, serre son poing et jure violemment. « Quoi ? »« Tu sais qui n’est pas trop limité dans ses idées ? » gronde Sinclair, balayant nos visages inquiets du regard.« Lydia. » répond Henry, d’une voix calme. « Et bien que le prince Damon ait pu voir sa compagne comme un simple trophée, ce n’est pas le genre à détruire impul
EllaHugo, Sinclair et moi fixons tous la télévision, les yeux écarquillés et la bouche ouverte, incapables de digérer les images qui défilent à l’écran. Chaque fois qu’on pense avoir fait un pas en avant, Lydia et le Prince réussissent à nous faire reculer - et cette fois-ci ne fait pas exception.« Ça n’a aucun sens, » exprime Hugo, visiblement submergé. « Pourquoi risquer de perdre la sympathie du clan en se promenant avec une autre femme aussi peu de temps après la mort de sa femme ? »« Fais-moi confiance, Hugo - Damon n’est pas celui qui prend les décisions ici. Tout ça, c’est Lydia, » déclare Sinclair d’un ton grave. « Elle va se frayer un chemin vers le trône, d’une manière ou d’une autre. Là, elle joue la compagne compatissante, mais croyez-moi, à la fin des élections, elle sera dans son lit. »« C’est grave, tout ça ? » je demande, en levant les yeux vers le visage séduisant de Sinclair. « Est-ce qu’elle a des informations qui pourraient te nuire ? »Sinclair me serre les épa
« Chut, » Sinclair me place sous son menton, caressant doucement ma colonne vertébrale. « Ça va, petit loup. Je sais. » « Arrête de me réconforter ! C’est à moi de te consoler, pas l’inverse. » Je me plains, essayant en vain de me dégager de ses bras. « Mais tu me consoles, » ment-il - ce rat. « Juste le fait de te tenir ainsi, ça me réconforte. » Je me calme et décide de changer de tactique. « Tu te rends compte de la fierté qu’aurait ta mère si elle pouvait te voir aujourd’hui ? » Je lui demande doucement, espérant alléger sa douleur, tout en parlant avec honnêteté. « Tu es devenu l’homme qu’elle espérait que tu sois. Tu n’as jamais perdu de vue ce qui est vraiment important, même quand tout le monde était contre toi. Tu as choisi de mener avec l’amour plutôt qu’avec la peur, et tu sais bien que la force ne rime pas avec cruauté. » « Tu me flattes, là. » Sinclair gronde, amusé. « Non, je ne flattes pas. » Je réponds vivement. « Tu te souviens de notre première rencontre, qu
EllaLes larmes coulent sur le visage de Sinclair alors qu’il revit la mort de sa mère, et je lutte pour ne pas éclater en sanglots. Mon cœur se serre pour le petit garçon qu’il était et pour le fardeau qu’il porte encore aujourd’hui. En écoutant cette histoire, je comprends que sa dernière conversation avec sa mère l’a profondément marqué et a façonné l’homme qu’il est devenu. « Après, j’ai appris qu’elle avait réussi à faire sortir Roger de la maison, mais elle s’est rendue compte que je n’étais pas là. » continue Sinclair, essuyant ses yeux. « Elle est retournée à l’intérieur pour me chercher, même si les gardes ont essayé de l’arrêter. » Il poursuit : « Tu vois, c’est pour ça que Roger m’en a toujours voulu... et il n’avait pas tort. Si je l’avais écoutée la première fois, si j’étais sorti quand elle m’a dit de le faire, elle serait encore en vie aujourd’hui. » « Mais Pancake ne serait pas là. » Je lui rappelle, la voix nouée. Les coins de ses lèvres se soulèvent légèrement.
La porte était fermée, et il n’y avait pas d’autre issue, mais je ne peux m’empêcher de gronder le petit chat tigré. « Pancake, qu’est-ce que tu fais ? Tu ne sais pas ce que veut dire une alarme incendie ? Ça veut dire qu’il faut sortir ! » Je secoue la tête, tout en prenant le chat tout duveteux dans mes bras. « Et tu fais quoi dans une pièce fermée, hein ? »Je me retourne vers la porte et soudain me souviens de mes cours sur la conduite à tenir en cas d’incendie. En ouvrant la porte, j’ai laissé entrer un vent d’air frais, alimentant les flammes. Un véritable mur de feu bloque la sortie, et tout ce que je peux faire, c’est glisser Pancake sous mon t-shirt, espérant que je sois assez rapide. Je me précipite et saute à travers les flammes, battant des étincelles qui s’accrochent à mes cheveux de l’autre côté. Je tousse et m’étouffe, avant de me rappeler qu’il faut ramper près du sol, là où l’air est moins vicié. Je continue à ramper, une main tenant fermement Pancake, quand j’entends
« Maman, je suis un chasseur redoutable. » Je la corrige avec indignation, roulant les yeux face à sa bêtise. Il y a des choses que les mamans ne peuvent tout simplement pas comprendre. « Les prédateurs mortels ne sont pas mignons. » « Qui te dit ça ? » Elle demande, un peu offusquée. « Eh bien, tout le monde. » Je réponds, comme si c’était la chose la plus évidente au monde. « Les guerriers alpha ne rentrent pas de la guerre et ne courent pas se jeter dans les bras de leur maman pour des câlins. Ils vont boire, chasser et embrasser des louves. » « Et qu’est-ce que tu sais toi de boire et d’embrasser des louves ? » Ma mère réplique, un sourire taquin sur les lèvres. « T’as été au pub en cachette, toi ? » Elle me saisit les bras, feignant l’indignation. « Combien de femmes t’as ? Dis-moi tout de suite ! » « Aucune ! » Je rigole. « Je te le promets ! » Bien sûr, elle n’a pas besoin de savoir que j’ai déjà une copine. Vu comment les mères s’inquiètent, elle risquerait de péter un
Sinclair« Hmm, où donc pourrait être mon petit loup ? » La voix douce et veloutée de ma mère résonne juste de l’autre côté de l’armoire où je me cache. Je presse mes mains sur ma bouche pour retenir mes rires, mais quelques petits bruits s’échappent malgré moi. « Aha ! » Maman ouvre d’un coup les portes d’une armoire à deux pas, éclatant de triomphe avant de se reprendre, son ton devenant plus pensif. « Pas là. » Elle réfléchit à haute voix, et je peux presque la voir se frotter le menton, perplexe. Alors qu’elle s’approche, je grimpe silencieusement le long des étagères, me faufilant entre les serviettes et les chiffons, avant de m’installer dans l’armoire qu’elle venait de fouiller. Un rayon de lumière éclaire l’intérieur des placards quand ma mère ouvre la porte où je me cachais. Une nouvelle exclamation de surprise franchit ses lèvres. Elle ne semble pas déçue d’avoir échoué encore une fois, bien au contraire, elle semble presque impressionnée. « Ah, ce petit malin. » Elle s
« Non, je sais que tu l’apprécies. » répond Ella, le visage tout rouge. « En fait, je pense que tu l’apprécies peut-être un peu trop. » ajoute-t-elle en souriant, ce qui me fait éclater de rire. Je sais qu’elle se sent un peu accablée par mon obsession de la faire toucher les étoiles aussi souvent que possible, mais je n’éprouve aucun remords à ce sujet. Elle mérite tout ça, et bien plus encore. « Mais moi aussi j’aime donner du plaisir. » finit-elle par admettre. « Et je me sens coupable que tu n’aies jamais... tu sais, ta récompense. » Je devrais avoir compris qu’une personne aussi généreuse qu’Ella voudrait offrir de l’affection autant, voire plus, que d’en recevoir, mais je n’étais pas sérieux quand je parlais de mes problèmes de contrôle. « Désolé, bébé. » dis-je sincèrement, en déposant un baiser profond et prolongé sur ses lèvres. « Je sais que c’est difficile. Et crois-moi, j’aimerais que les choses soient différentes. J’aimerais pouvoir être enterré dans ton doux p - » « D