À travers la paroi vitrée de mon studio, la chatte m’observe. Depuis quelque temps, elle fait le siège de ma terrasse. C’est une chatte de gouttière tigrée, efflanquée avec une longue queue. Elle reste immobile des heures dans le froid, sans doute à attendre quelques signes chaleureux de ma part.
Pourquoi m’a-t-elle choisi ?
J’ai toujours vécu avec des chats et ils m’ont toujours apprécié, c’est comme si on était connectés.
Celle-ci ne demande qu’un foyer. Je regarde la guirlande que je tiens entre les mains et le sapin que je décore. Je pousse un soupir. Après tout, c’est Noël ! Cette chatte avec ses beaux yeux verts mérite que je la recueille et puis elle me fera de la compagnie !
J’entrouvre la porte vitrée. D’abord elle ne bouge pas. Avec un claquement de langue, je lui fais comprendre qu’elle peut rentrer à l’intérieur. Elle me fixe avec ses grands yeux. Jamais je n’ai vu un regard de chat aussi profond. Elle me fait penser à cette nouvelle vendeuse au rayon « langues étrangères », Séléna – elle aussi possède des yeux magnifiques. C’est une jeune femme sur laquelle je fantasme. Malheureusement, au cours de nos conversations, je n’ai pas réussi à l’amener sur un terrain un tant soit peu personnel, on s’en tient à des banalités alors que mon désir est tout autre. Il se dégage d’elle un mystère qui me captive. Coïncidence ou pas, Séléna est apparue dans mon horizon en même temps que ma nouvelle compagne féline.
Je m’éloigne de la fenêtre en me disant que sans doute je l’effraie. Je fais comme si je ne prêtais pas attention à elle. La chatte me suit du regard puis décide de se faufiler dans l’appartement. Elle renifle les meubles et objets disséminés dans la pièce, se frotte contre eux. « Ça y est, elle marque son territoire », me dis-je.
Je me rapproche d’elle, j’aimerais la caresser. Mais elle se rétracte sur ses pattes arrière, prête à s’enfuir. Du coup, je me recule. Rassérénée, elle continue son inspection du propriétaire.
« Bon, si ça te dérange pas, je vais te baptiser Séléna, au moins j’aurais un exemplaire à la maison ! »
La chatte me regarde l’air d’apprécier la proposition. Il me reste plus qu’à aller lui chercher à manger à la supérette du coin.
*
**
« Tiens, aide-moi, prends cette pile de livres ! » Séléna se penche. Mon regard plonge immédiatement dans l’entrebâillement de son tee-shirt et surprend ses seins blancs qui se balancent. Je fais mine de rien et elle aussi. Ses longs cheveuxchâtains sont noués en chignons, je ne les ai jamais vus libérés, sans doute lui arrivent-ils jusqu’aux reins. Parfois, il m’arrive de l’observer à la dérobée quand il y a un moment de creux. L’arête fine de son nez me fascine. Je prends les ouvrages qu’elle me tend et l’aide à les ranger dans ses rayons. Ce sont de beaux livres qui feront de jolis cadeaux de Noël.
« Tu as prévu quelque chose ce midi ?
— Non, rien de particulier, pourquoi ?
— Hum, j’aimerais t’inviter au “voyageur”.
— Au restaurant ou à l’hôtel ? sourit Séléna.
— Euh au restau, y a des étapes avant l’hôtel !
— D’accord, ça me va. »
Finalement, c’est aussi simple que ça.
Le déjeuner passe rapidement, trop rapidement. Une fois de plus, je n’arrive pas à l’emmener vers un terrain plus intime. Nous nous en tenons à des généralités. Pourtant, en nous dirigeant vers « Le voyageur », on avait plaisanté à nouveau sur la confusion possible entre notre désir de manger ou coucher.
Elle se tient face à moi, les mains croisées en dessous de ses seins, pressées sur la table, ce qui a pour effet de les faire remonter. Le haut des bonnets de son soutien-gorge est incliné vers moi. Elle me parle de sa passion pour les langues mortes et les chats égyptiens, mais je pense à toute autre chose.
« Tu connais la déesse Bastet ?
— Euh non, moi je garde la tête toujours haute.
— Gros malin ! C’est la séduisante déesse égyptienne à tête de chat, sacrée, protectrice des femmes et des enfants, elle détient le pouvoir magique qui stimule l’amour et l’“énergie charnelle”.
— Woow, tout un programme ! Hum, justement, j’ai recueilli une chatte chez moi, il n’y a pas longtemps à peu près au moment où tu es arrivée à la librairie.
— Ah oui ? »
Nos mains se rapprochent sur la table, l’attraction est là, irrésistible, mais je n’ose les prendre. Ses ongles sont longs, bien manucurés – c’est l’un des seuls signes de coquetterie que je lui connais. En un éclair, je fais l’association avec les griffes de ma chatte que j’aime tripoter. Cette inaction ne me ressemble pas. Son regard indéchiffrable me trouble et me laisse pantois.
« Hum, je sais pas si tu viens d’Égypte ou de la lune, mais tu as tout d’une déesse ! » – Mon dieu quel dragueur je fais !
Elle me regarde sans répondre.
Cette fille-là, je ne sais jamais jusqu’où je peux plaisanter avec elle.
Fin de cette journée de travail avant les fêtes, me voilà revenu chez moi, Séléna est étendue sur son coussin au pied du sapin de Noël.
Quand je rentre, elle s’étire puis vient se frotter contre mes mollets. Je m’imagine un instant raconter à ma collègue que ma chatte porte son nom, et que je passe mes soirées devant la télé à la cajoler. Je me demande comment elle le prendrait. Mieux vaut me taire pour l’instant.
« C’est Noël Séléna ! Pour l’occasion, je vais te donner du Sheba ! »
Avec Séléna, ma chatte, on s’est apprivoisés. Depuis le temps, elle a grossi, et sa bonne mine me réjouit le cœur. Comme cadeau, je lui ai offert un collier imitation argent.
La nuit est déjà tombée, la lune est grosse et blanche dans le ciel. En pensant à l’étymologie de son prénom, je me dis que peut-être Séléna est tombée de la lune1. Décidément, je pense trop à elle ! Je me prépare à manger. J’ouvre une demi-douzaine d’huîtres et me prépare des sashimis de saumon. J’accompagne le tout d’un bon vin blanc sec. Silence dans la pièce. Séléna vient à côté de moi après avoir dévoré son Sheba. Je la caresse, ma nouvelle amie fait le dos rond. Elle miaule pour en demander plus et ronronne de contentement. Le calme dans mon studio est prégnant. Je repense à mes histoires amoureuses qui se sont toutes soldées par des échecs. Difficile d’entrevoir la lumière à force. La chatte me fixe sans ciller. Je plonge mon regard dans le sien.
Je regarde la télé. Les images et les sons sans signification défilent jusqu’à ce que la torpeur me gagne. Ma main gourmande le ventre de Séléna qui se roule sur le dos, s’entortille autour de mon avant-bras. Minuit arrive, l’heure de la libération, je déplie mon canapé-lit. Séléna vient s’allonger sur moi. Je n’ai pas fermé le volet de ma baie vitrée. La blancheur de l’astre nocturne illumine la pièce et fait scintiller la décoration argentée et bleue de mon sapin.
En ce soir de Noël, je fais le vœu naïf que ma chatte se transforme en la jeune femme qui occupe mes pensées. Pour l’instant, elle se contente de se rouler en boule au pied de mon lit.
*
**
D’abord, je ne comprends pas ce qui m’arrive. Juste un sentiment agréable. Puis je prends conscience d’une longue chevelure qui caresse mes pectoraux et des lèvres chaudes qui aspirent mon membre encore ensommeillé. Des mains aux ongles prononcés qui s’enfoncent dans mes hanches. Je soulève le drap. Séléna sans s’arrêter de me sucer me fixe de son regard félin qui me rend d’humeur all câline. Je rabats immédiatement le linge sur sa tête de peur que le rêve ne s’interrompe. Mais c’est tout le contraire qui se produit. La chaleur de la jeune femme se communique à mon corps. Je sens sa chair blanche se confondre dans la mienne, ses jambes s’entremêler aux miennes.
Comprenant que je vis une nuit spéciale, magique, que tout est possible, je m’enhardis et découvre à nouveau le drap. La chevelure de Séléna complètement dénouée s’enroule autour de mon ventre et de mes hanches. Ma main avance timidement vers sa tête tandis que je ne peux m’empêcher de tendre mes reins vers sa bouche.
La coquine féline nullement timide fait valser le drap dans la pièce d’un coup de pied puis relève son voluptueux postérieur blanc. Une lune bien pleine. La vue est magnifique. Puis je découvre avec stupeur une chaîne de hanche en argent reliée à une longue queue tigrée. Tandis que Séléna me pompe, que mon pénis subit le plus délicat des cadeaux, que mon membre durcit dans la bouche, j’admire la croupe de la jeune femme qui danse langoureusement. Je jouis une première fois dans un feulement. Séléna lape mon sperme et s’essuie les lèvres avec sa langue. Son sourire s’étire.
Elle se relève sur ses coudes, me donnant l’occasion d’admirer ses seins laiteux dans la pénombre de la pièce. Elle vient vers moi d’une démarche de chatte. Son regard m’hypnotise, je ne suis qu’un ah devant ses appâts. Je prends ses seins dans mes mains, les embrasse tour à tour. Elle miaule de plaisir. Sa bouche s’entrouvre découvrant des canines pointues. Nos lèvres s’écrasent dans un baiser. Mes mains caressent sa peau douce, ses bras recouverts d’un duvet soyeux de poils, ses fesses rondes. Sa queue me caresse l’avant-bras. J’embrasse chaque recoin de sa peau. Depuis le temps que je rêve d’elle, mon désir est immense. Je la tiens nue entre mes bras, abandonnée, à la recherche de plaisirs sous mes caresses. Je baise l’intérieur doux de ses cuisses ; mes mains caressent ses seins, la douce paroi de son ventre, explorent ses hanches, s’infiltrent vers son pubis.
Enfin, j’arrive à sa chatte. Humide. « Paul, embrasse ma chatte », me supplie-t-elle en un gémissement.
Ma langue explore les commissures de ses lèvres extérieures, en apprécie l’onctuosité, la douceur. Je me régale du bouquet de sa liqueur intime. Ses jambes écartées se replient autour de moi, ses mains me pressent convulsivement vers le brasero de sa jouissance. Son souffle s’accélère sous mes coups de langue et le va-et-vient de mes doigts. J’introduis mes doigts dans ses orifices. Double pénétration orgasmique profonde et diabolique qui emmène Séléna au sommet du plaisir. Un immense soubresaut déchire son corps accompagné d’un cri dans l’obscur.
Elle ferme les yeux. Mes lèvres remontent vers son cou puis sa bouche. Nous nous enlaçons. La pente est glissante, Séléna profite et introduit mon pénis. Je goûte sa chatte par petits mouvements de reins bien placés. Je m’immobilise pour jouir de la sensation. Séléna m’agrippe le cou et me dévisage intensément, le souffle court. Elle plante ses griffes dans mes fesses. Je crie de surprise. Je me redresse la queue bien dure.
« Séléna, j’ai envie de te prendre en levrette. »
La jeune femme me sourit. « Moi aussi, je rêve que tu me prennes comme ça. » Elle fantasme sur moi, elle aussi ?
Elle se met à genoux sur le lit, ses bras étendus devant, sa longue chevelure châtain se déploie sur la couette crème. Je caresse sa croupe. Je veux la pénétrer, mais dans l’obscurité, ce n’est pas facile. « Attends. »
Elle se saisit de mon pénis et l’introduit. Je positionne mes mains sur ses hanches. Je m’enfonce lentement, les muqueuses de sa chatte étroite s’écartent et entourent mon membre. Je me presse contre son dos, elle tourne la tête vers mes lèvres en quête. Long baiser extatique. Nous avons atteint le plateau du plaisir. Tandis que je bouge en elle doucement.
« J’ai envie de baiser tes fesses. »
Séléna soupire, gémit et tend vers moi son postérieur. Je le dévore de baisers. Sous l’assaut, la jeune femme ne bouge pas et ferme les yeux. Inclinée comme si elle était en prière musulmane, la tête dans ses bras, elle jouit. Mes lèvres affolent la chair de son cul, explorent le pourtour de son anus, le bouffe, mes doigts s’introduisent tour à tour de façon douce ou insistante dans sa grotte humide. Séléna geint au même rythme que les intrusions salaces. Je reviens vers sa bouche et mes doigts violent son entrée, elle mord mes doigts. Mon pénis amolli heurte la chair de ses fesses. Elle tend la main en dessous d’elle pour le prendre et le branler. J’introduis un doigt dans son anus.
Séléna crie : « Oui, oui, j’adore ! » Un deuxième doigt, elle souffle. Courageuse, généreuse, déchaînée. Va-et-vient indécent de ces dextres qui l’emballent ainsi sans la moindre retenue, index qui fouaille sa chatte et caresse son clitoris.
Je pourlèche mes doigts et enduis le cul de la jeune femme. Elle tend son postérieur vers le ciel. J’appuie ma queue sur son anus, et commence de faire jouer mon poids pour frayer une entrée. Elle gémit d’attente, et peut-être de douleur à supporter. Je m’enfonce, mais lui laisse le temps de récupérer. Elle bouge des fesses, c’est bon, je le prends comme elle le souhaite. Mon pénis coulisse dans son puits secret. Elle gémit en mesure, au moindre mouvement. Séléna a lâché prise. Mes mains appuyées sur sa croupe ou qui claquent sa chair faible et dépravée. Plaisir indicible. Les yeux fermés, j’accélère et tire les cheveux de la jeune femme. Séléna encourage mes assauts. On dirait qu’elle ne sait plus où elle est. Ma bite se tend, au bord du lâchage de foutre, Séléna jouit. Je veux me retenir pour goûter encore son cul quelques secondes, mais ne peux plus, j’éjacule en spasmes douloureux et foudroyants. Séléna se contracte en même temps pour être balayée par cette explosion de sperme qui la baigne en ce lieu interdit.
*
**
Petit matin. Je me réveille, la chatte pelotonnée à mes pieds. Dans la nuit, il a neigé. Une flaque de sperme inonde mon bas ventre et le haut de mes cuisses. Mes poils sont collés par le jus poisseux. Mon pénis mou est encore gonflé des plaisirs de la nuit.
Je me dirige rapidement vers la douche. L’eau chaude glisse sur mon corps et me met de la meilleure des humeurs. Je me frotte.
Selena miaule, certainement de faim.
Je prends une boîte de Sheba mais j’hésite à lui donner. Après ce qui s’est passé, un moment, je ne suis plus sûr que ce soit vraiment une chatte.
*
**
Des semaines passent. Je n’ai rien dit de mon rêve érotique à la jeune femme. Avec Séléna, les jeux de la séduction ont franchi un nouveau cap. Arrive le grand jour, cette fois-ci la deuxième option est choisie ! On va à l’hôtel ! Nous sommes dans la chambre, Séléna m’apostrophe :
« Ferme les yeux, j’ai une surprise pour toi ! »
Quand je les rouvre, je vois la désirable jeune femme avec pour seul habit une chaîne de hanche en argent équipée d’une queue tigrée. Son pubis recouvert d’un joli duvet m’invite au meilleur des banquets.
*
**
Dédicacée à ma chatte.
1Selon la mythologie grecque, Séléné est la déesse de la pleine lune.
La lumière crue de ma lampe de bureau éclaire les pages du manuel de pharmacologie. Je caresse distraitement la tranche des pages en méditant la phrase suivante de Paracelse:«Tout est poison et rien n’est sans poison: seule la dose fait l’absence de poison.»Ce médecin qui traînait aussi une réputation sulfureuse d’alchimiste et d’occultiste avait des aphorismes d’une clarté absolue. Même l’eau peut devenir poison si vous en avalez en trop grande quantité.À travers la cloison qui sépare ma chambre de celle de ma sœur, j’entends une conversation étouffée, dont la vibration basse et pleine de chuchotis me donne à penser que la discussion est intime et peut-être coquine.
Kim est une jolie asiatique, sage-femme, féministe. Son mari est aux petits soins pour elle, il fait les courses, se charge du petit et lui prodigue de merveilleux cunis. Pourtant il manque quelque chose à notre pulpeuse asiatique aux longs cheveux noirs. Pour repeindre la chambre de son fils, elle rencontre Gökan un peintre en bâtiment d’origine turque, au regard noir et à la fougue de bad boy. Leur rencontre improbable fera naître des étincelles et Gökan en fera voir de toutes les couleurs à Kim.** *«Tu prends un café Kim?—Oui avec plaisir, l’
e regarde mon frère. Il est allongé sur le matelas gonflable dans la tente que nous partageons tous les deux, il lit couché sur le ventre comme s’il craignait qu’on surprenne le titre du livre qu’il est en train de dévorer. Plongé dans sa lecture, il ne fait plus attention au monde qui l’environne. Je détaille ses longues jambes musclées par la course, son léger duvet de poils sur l’arrière des cuisses, ses fines chevilles, ses fesses recouvertes par un caleçon de bain, son dos bronzé par le soleil de Mimizan.Finalement, je plonge dans l’ouverture et me roule sur mon matelas. Précipitamment, il cache son livre sous son lit de fortune.«Qu’est-ce que tu me caches?—Rien, ça te
Je soulève les blocs de fonte. Il est indispensable dans cet environnement de semi-pesanteur artificielle de pratiquer des exercices pour garder nos muscles en bonne forme. Je jette un coup d’œil à la glace qui me fait face. De tous les hommes qui s’entraînent, je suis le plus massif. De mon père, je tiens un thorax exceptionnellement puissant qui durant des années a été soumis aux exercices militaires. Dans cette salle étroite du Mulnyon, l’on n’entend guère de conversations, seulement des respirations haletantes entrecoupées de chocs des barres d’haltères sur leurs supports métalliques.Voilà j’ai terminé mes six séries de développés-couchés. Je recouvre d’une serviette mon torse luisant de sueur tandis que je me dirige vers les douches.
ILaval ne se souvenait plus depuis combien de temps il sculptait. L’atelier, à l’image du type de pierre qu’il taillait, était un endroit froid, dédié à l’esprit et à la recherche quasi-maladive de l’artiste. Sur une table étaient posés divers outils qu’il allait utiliser. Dernièrement, une obsession avait pris possession de son esprit: mettre à nu sa femme idéale.Il taillait la pierre, c’était sa page blanche à lui, sauf qu’à l’inverse de l’auteur qui noircit les pages de signes, son labeur consistait à tailler des croupes dans la pierre, à la dépouiller de tout superflu jusqu’à trouver la courbe sensuelle dont il rêvait, et lui insuffler la vie. Ce qu’on ap
«Tu peux nous laisser un instant Magali?»Ma maquilleuse s’éloigne tandis que ma femme s’isole avec moi dans la loge. Ma femme, Monica, me regarde l’air espiègle. Brune, la quarantaine rayonnante, pulpeuse, les deux grossesses n’ont fait que renforcer ses rondeurs féminines. Directrice de rédaction, elle est aimée et respectée de ses collaborateurs et collaboratrices.Je caresse mon alliance et des instants ardents de notre nuit de noce me reviennent en tête. Ses yeux brillants, son bikini noir sur sa peau hâlée, nous dans la mer tropicale et moi qui la pénètre. J’entends le vent dans les feuilles des palmiers.Ce soir, elle a le même regard de braise, de baise. Un regard coquin, cette flamme en elle qui me fait b
Avant le combat, je pratique comme d’habitude mes étirements. J’entends le public de Bercy qui gronde et bave d’excitation devant la violence de ce qu’il voit. Nous sommes les nouveaux gladiateurs. J’imagine la cage en fer, le célèbre octogone, où les combattants de MMA1 s’affrontent avec un maximum de coups autorisés: coups de coude, coups de pied, coups de poing avec des gants très fins, clés de bras et de jambes. Les KO et les blessures sont fréquents.Même si je sors gagnant de cette épreuve, je sais que mon visage en sortira tuméfié, mes côtes auront encaissé douloureusement des impacts, que mes jambes auront durement souffert des coups de mon futur adversaire. Mais je sais aussi que celui qui doit avoir peur ce n’est pas moi. Avec mes deux m&egrav
Avertissement:L’informatique tape sur le système (d’exploitation). Parole de geek1.Je regarde le balai des nuages et du soleil qui jouent à cache-cache dans le ciel quand arrive l’appel, celui qui marque toute une vie comme un cataclysme. En avril, ne te découvre pas d’un fil. Et au bout du fil, j’entends la voix de la femme icône2.«Allô «Ghost buffer et compagnie, dépannage informatique en tout genre»?—Bonjour, ici, Sonia Traumsen, je suis victime d’un fâcheux désagrément, mon ordinateur refuse de lire le CD-ROM sur lequel j’
Avertissement:L’informatique tape sur le système (d’exploitation). Parole de geek1.Je regarde le balai des nuages et du soleil qui jouent à cache-cache dans le ciel quand arrive l’appel, celui qui marque toute une vie comme un cataclysme. En avril, ne te découvre pas d’un fil. Et au bout du fil, j’entends la voix de la femme icône2.«Allô «Ghost buffer et compagnie, dépannage informatique en tout genre»?—Bonjour, ici, Sonia Traumsen, je suis victime d’un fâcheux désagrément, mon ordinateur refuse de lire le CD-ROM sur lequel j’
Avant le combat, je pratique comme d’habitude mes étirements. J’entends le public de Bercy qui gronde et bave d’excitation devant la violence de ce qu’il voit. Nous sommes les nouveaux gladiateurs. J’imagine la cage en fer, le célèbre octogone, où les combattants de MMA1 s’affrontent avec un maximum de coups autorisés: coups de coude, coups de pied, coups de poing avec des gants très fins, clés de bras et de jambes. Les KO et les blessures sont fréquents.Même si je sors gagnant de cette épreuve, je sais que mon visage en sortira tuméfié, mes côtes auront encaissé douloureusement des impacts, que mes jambes auront durement souffert des coups de mon futur adversaire. Mais je sais aussi que celui qui doit avoir peur ce n’est pas moi. Avec mes deux m&egrav
«Tu peux nous laisser un instant Magali?»Ma maquilleuse s’éloigne tandis que ma femme s’isole avec moi dans la loge. Ma femme, Monica, me regarde l’air espiègle. Brune, la quarantaine rayonnante, pulpeuse, les deux grossesses n’ont fait que renforcer ses rondeurs féminines. Directrice de rédaction, elle est aimée et respectée de ses collaborateurs et collaboratrices.Je caresse mon alliance et des instants ardents de notre nuit de noce me reviennent en tête. Ses yeux brillants, son bikini noir sur sa peau hâlée, nous dans la mer tropicale et moi qui la pénètre. J’entends le vent dans les feuilles des palmiers.Ce soir, elle a le même regard de braise, de baise. Un regard coquin, cette flamme en elle qui me fait b
ILaval ne se souvenait plus depuis combien de temps il sculptait. L’atelier, à l’image du type de pierre qu’il taillait, était un endroit froid, dédié à l’esprit et à la recherche quasi-maladive de l’artiste. Sur une table étaient posés divers outils qu’il allait utiliser. Dernièrement, une obsession avait pris possession de son esprit: mettre à nu sa femme idéale.Il taillait la pierre, c’était sa page blanche à lui, sauf qu’à l’inverse de l’auteur qui noircit les pages de signes, son labeur consistait à tailler des croupes dans la pierre, à la dépouiller de tout superflu jusqu’à trouver la courbe sensuelle dont il rêvait, et lui insuffler la vie. Ce qu’on ap
Je soulève les blocs de fonte. Il est indispensable dans cet environnement de semi-pesanteur artificielle de pratiquer des exercices pour garder nos muscles en bonne forme. Je jette un coup d’œil à la glace qui me fait face. De tous les hommes qui s’entraînent, je suis le plus massif. De mon père, je tiens un thorax exceptionnellement puissant qui durant des années a été soumis aux exercices militaires. Dans cette salle étroite du Mulnyon, l’on n’entend guère de conversations, seulement des respirations haletantes entrecoupées de chocs des barres d’haltères sur leurs supports métalliques.Voilà j’ai terminé mes six séries de développés-couchés. Je recouvre d’une serviette mon torse luisant de sueur tandis que je me dirige vers les douches.
e regarde mon frère. Il est allongé sur le matelas gonflable dans la tente que nous partageons tous les deux, il lit couché sur le ventre comme s’il craignait qu’on surprenne le titre du livre qu’il est en train de dévorer. Plongé dans sa lecture, il ne fait plus attention au monde qui l’environne. Je détaille ses longues jambes musclées par la course, son léger duvet de poils sur l’arrière des cuisses, ses fines chevilles, ses fesses recouvertes par un caleçon de bain, son dos bronzé par le soleil de Mimizan.Finalement, je plonge dans l’ouverture et me roule sur mon matelas. Précipitamment, il cache son livre sous son lit de fortune.«Qu’est-ce que tu me caches?—Rien, ça te
Kim est une jolie asiatique, sage-femme, féministe. Son mari est aux petits soins pour elle, il fait les courses, se charge du petit et lui prodigue de merveilleux cunis. Pourtant il manque quelque chose à notre pulpeuse asiatique aux longs cheveux noirs. Pour repeindre la chambre de son fils, elle rencontre Gökan un peintre en bâtiment d’origine turque, au regard noir et à la fougue de bad boy. Leur rencontre improbable fera naître des étincelles et Gökan en fera voir de toutes les couleurs à Kim.** *«Tu prends un café Kim?—Oui avec plaisir, l’
La lumière crue de ma lampe de bureau éclaire les pages du manuel de pharmacologie. Je caresse distraitement la tranche des pages en méditant la phrase suivante de Paracelse:«Tout est poison et rien n’est sans poison: seule la dose fait l’absence de poison.»Ce médecin qui traînait aussi une réputation sulfureuse d’alchimiste et d’occultiste avait des aphorismes d’une clarté absolue. Même l’eau peut devenir poison si vous en avalez en trop grande quantité.À travers la cloison qui sépare ma chambre de celle de ma sœur, j’entends une conversation étouffée, dont la vibration basse et pleine de chuchotis me donne à penser que la discussion est intime et peut-être coquine.
À travers la paroi vitrée de mon studio, la chatte m’observe. Depuis quelque temps, elle fait le siège de ma terrasse. C’est une chatte de gouttière tigrée, efflanquée avec une longue queue. Elle reste immobile des heures dans le froid, sans doute à attendre quelques signes chaleureux de ma part.Pourquoi m’a-t-elle choisi?J’ai toujours vécu avec des chats et ils m’ont toujours apprécié, c’est comme si on était connectés.Celle-ci ne demande qu’un foyer. Je regarde la guirlande que je tiens entre les mains et le sapin que je décore. Je pousse un soupir. Après tout, c’est Noël! Cette chatte avec ses beaux yeux verts mérite que je la recueille et puis elle me fera de la compagnie!