Eden
L'air dans le manoir est plus lourd qu'à l'extérieur. Il est saturé d'une odeur que je ne peux pas définir, un mélange de cuir, de feu de bois et d'une note plus sombre… quelque chose d'animal. Quelque chose qui m'évoque un piège.
Aleksandr me tient toujours le menton, ses doigts ancrés dans ma peau comme un avertissement. Ses yeux, sombres et insondables, scrutent chaque frisson qui me parcourt, chaque mouvement de ma poitrine sous ma respiration encore saccadée.
— Tu peux me tuer maintenant, ce serait plus simple.
Ma voix est ferme, mais il y a une lueur d’ironie dans mon regard. Je sais qu’il ne le fera pas. Pas tout de suite. Pas comme ça.
Il esquisse un sourire. Lent. Prédatoire.
— Pourquoi abîmer un trésor si rare ?
Il caresse ma joue du pouce. Le geste semble presque tendre, mais il n'y a rien de doux chez lui.
— Tu ne comprends pas encore, mais tu comprendras bientôt.
Ses doigts glissent lentement le long de ma gorge.
Un frisson me traverse. Pas de peur. Pas uniquement. Il y a autre chose, plus insidieux, plus dérangeant.
Il le sent.
Il s’amuse.
— Monte.
Il relâche enfin mon menton et désigne l'escalier d'un geste paresseux. Je ne bouge pas.
— Si tu crois que je vais gentiment obéir comme un animal de compagnie…
— Eden.
Mon nom roule sur sa langue avec une lenteur exaspérante. Il n'élève pas la voix, mais il y a une menace implicite dans sa douceur feinte.
Je n’ai pas le choix.
Je monte.
Les marches de marbre froid sous mes pieds nus envoient une onde glacée jusqu’à mes os. Derrière moi, je l’entends. Ses pas sont lents, calculés, mais ils portent une intensité qui me donne la chair de poule.
Quand j’atteins l’étage, je m’arrête.
Le couloir est plongé dans une pénombre tamisée. Seules quelques lampes murales diffusent une lueur dorée. Les murs sont ornés de tableaux anciens, de portraits aux regards perçants qui semblent suivre mes moindres mouvements.
— Avance.
Je serre les dents.
— Je ne suis pas un chien.
Un rire bas.
— Pas encore.
Je le déteste.
Mais je marche.
À la troisième porte sur la droite, il me dépasse et l’ouvre.
La pièce qui s’offre à moi est… un piège de velours.
Un immense lit à baldaquin, des draps noirs froissés, une cheminée où brûle un feu paresseux. Il y a un fauteuil en cuir sombre dans un coin, un bureau massif contre le mur, et des étagères remplies de livres anciens.
Une odeur me frappe.
La sienne.
C’est sa chambre.
Mon cœur se serre.
— Pourquoi ici ?
Aleksandr s’appuie nonchalamment contre le chambranle de la porte, les bras croisés. Un sourire imperceptible flotte sur ses lèvres.
— Parce que c’est ici que je te veux.
Un frisson incontrôlable me parcourt.
Je déteste la façon dont sa voix s’attarde sur chaque syllabe, la façon dont il joue avec mes nerfs comme s’il en tissait un fil invisible.
Je me retourne pour lui faire face.
— Et si je refuse ?
Il ne répond pas tout de suite. Il s’avance lentement, et je recule par instinct. Un pas. Deux. Jusqu’à ce que mes jambes butent contre le lit.
Il est devant moi. Trop près.
Son regard descend sur moi, lentement, comme s’il prenait son temps pour me déshabiller sans même poser une main sur moi.
— Tu refuses ?
Sa voix est presque amusée.
Je ne réponds pas.
Son doigt effleure mon poignet, là où la corde a laissé une marque rougeâtre. Il remonte jusqu’à mon cou, frôle la peau fine sous mon oreille.
Je retiens mon souffle.
— Tu ne comprends pas encore ta place, Eden.
Il s’approche davantage, son souffle caressant ma joue.
— Mais je vais te l’apprendre.
Il recule d’un pas, puis désigne la porte derrière lui.
— Tu es libre de partir.
Mon cœur manque un battement.
— Quoi ?
— Va. Sors. Si tu en es capable.
Un test.
Mon regard se pose sur la porte ouverte.
Je n’hésite pas. Je fonce.
Je franchis le seuil à toute vitesse, traverse le couloir, dévale les escaliers. Je cours jusqu’à la grande entrée.
Mais au moment où je tends la main vers la poignée…
Un bruit sec.
Un claquement.
Le verrouillage automatique.
— Ah…
Sa voix résonne derrière moi.
Je me fige.
Aleksandr est là. À quelques pas. Il m’a laissée croire, il m’a donné l’illusion du choix, juste pour me voir échouer.
Je me retourne lentement.
Il s’appuie contre la rambarde de l’escalier, les mains dans les poches, un sourire presque paresseux sur les lèvres.
— Regarde-toi.
Son regard brille d’une lueur moqueuse.
— Tellement prévisible.
Mon souffle est court.
— Tu voulais voir si j’allais courir, hein ?
Il hoche lentement la tête.
— Et maintenant, tu sais.
Il descend les dernières marches et s’arrête devant moi.
— Tu voulais partir. Maintenant, tu ne le peux plus.
Ma respiration est erratique.
Son bras se tend, et ses doigts viennent saisir une mèche de mes cheveux.
Il la fait rouler entre ses doigts avant de la glisser lentement derrière mon oreille.
— Tu as si peur… et pourtant, tu ne bouges pas.
Il s’amuse.
— Peut-être que ça t’excite.
Mes joues s’embrasent.
Il me provoque. Il joue avec moi. Il me manipule.
Et le pire ?
C’est que je ressens quelque chose.
Quelque chose de brûlant.
Aleksandr le sent aussi.
Son sourire s’élargit.
— Mon ange noir.
Ses lèvres frôlent ma tempe.
— Tu apprendras à aimer ça.
Il me soulève comme si je ne pesais rien.
Et cette fois…
Il ne me laisse pas le choix.
EdenLa porte claque derrière nous.Je recule d’un pas. Puis un autre.Mon souffle est court, mes muscles tendus comme des cordes prêtes à rompre. L’ombre d’Aleksandr s’étire sous la lumière tamisée, menaçante. Il n’a pas besoin de parler pour que l’air s’alourdisse. Sa simple présence est une prison invisible, un étau qui se referme lentement autour de moi.— Tu comptes aller où ? demande-t-il, sa voix basse et traînante, presque moqueuse.Je me raidis.— Loin de toi.Un sourire étire ses lèvres. Il s’avance d’un pas.Je recule encore, jusqu’à heurter le lit derrière moi.— Et tu crois pouvoir m’échapper ?— Je crois surtout que je n’ai pas l’intention de me laisser faire.Il secoue légèrement la tête, amusé, et glisse une main dans la poche intérieure de sa veste. Son regard ne me lâche pas une seconde.— Tu ne fais que retarder l’inévitable.— C’est ce qu’on verra.Je me jette sur le côté, rapide, visant la porte.Mais Aleksandr anticipe.Il m’attrape au vol, ses doigts se referman
EdenL’air est lourd dans la chambre.Ma poitrine se soulève rapidement sous l’effet du combat qui vient de s’achever. Mais est-ce vraiment fini ? Aleksandr est là, tout près, accroupi au bord du lit, le regard plongé dans le mien. Il n’a pas besoin de m’attacher pour que je sois prisonnière. Son simple regard m’enchaîne.J’ai encore l’impression de sentir ses doigts sur mes poignets, sa poigne d’acier, cette façon qu’il a eue de me maintenir sans effort, comme si je n’étais qu’un caprice dans ses bras.— Tu es trop belle quand tu luttes.Sa voix est un murmure, un souffle chaud contre ma peau brûlante.— Va te faire voir.Il sourit.Un sourire qui fait naître un frisson d’avertissement le long de mon échine.Je ne devrais pas l’énerver.Je ne devrais pas jouer à ce jeu.Mais quelque chose en moi refuse de plier.Il se redresse lentement, sa silhouette se découpant sous la lumière tamisée. Il retire sa veste d’un geste lent, maîtrisé, la jetant sur le fauteuil en velours sombre près d
EdenSon regard est un piège.Une mer d’ombres et de lumières qui me noie lentement. Aleksandr est là, si proche que je sens chaque souffle qu’il expulse, chaque tressaillement imperceptible de son corps. Il ne bouge pas. Il attend. Il me laisse croire que j’ai encore un choix, alors que nous savons tous les deux que ce n’est qu’une illusion.J’ai perdu la bataille bien avant de la livrer.J’ai beau me le répéter, une part de moi refuse d’accepter cette vérité. Je veux lutter. Je veux continuer à me battre contre lui, contre moi-même, contre ce désir qui rampe sous ma peau comme une malédiction.Mais Aleksandr est patient.Il sait que la lutte ne dure jamais éternellement.AleksandrJe la regarde se débattre avec elle-même.Eden est un paradoxe fascinant. Un feu indomptable qui refuse de s’éteindre, mais qui brûle d’autant plus fort à chaque souffle d’air que je lui donne. Elle est piégée dans ses propres contradictions, incapable de choisir entre la haine et l’acceptation.Je pourrai
EdenL’erreur est là, entre nous.Accrochée à ses lèvres. Gravée dans mon souffle court, dans mes doigts crispés sur sa chemise.Je viens de l’embrasser.Je viens de lui donner ce qu’il attendait, ce qu’il voulait depuis le premier instant.Et le pire ?Je l’ai voulu aussi.La prise qu’il exerce sur moi se relâche légèrement. Juste assez pour me faire croire que j’ai encore un échappatoire. Mais je connais déjà la vérité : il ne me retient pas. C’est moi qui ne pars pas.Ma respiration est saccadée. Mon cœur bat trop vite.Aleksandr me regarde, et je devine ce qu’il va dire avant même qu’il ouvre la bouche.— Tu te mens à toi-même, Eden.Il murmure ces mots avec une douceur assassine, une certitude tranchante qui me donne envie de hurler.Alors je fais ce que je fais de mieux.Je le repousse violemment.Son dos heurte le mur avec un bruit sourd. Mais il ne riposte pas.Il se contente de me fixer avec cet air suffisant, ce sourire arrogant qui me donne envie de le frapper.— Ne crois p
EdenJe tombe.Pas au sens littéral. Pas cette fois.Mais je sombre dans quelque chose de plus profond, de plus dangereux.Aleksandr me prend. Sans hésitation. Sans douceur inutile.Il ne m’offre pas d’échappatoire. Il ne m’accorde aucun répit.Et moi, je m’y abandonne.Sa bouche s’écrase sur la mienne avec une brutalité qui me coupe le souffle.C’est sauvage. Cru. Affamé.Je devrais lutter. Mon corps devrait protester contre cette emprise impitoyable.Mais au lieu de ça, je le retiens plus fort.Mes doigts s’accrochent à ses épaules, mes ongles s’enfoncent dans sa peau nue sous sa chemise entrouverte.Je le déteste pour ce qu’il me fait ressentir.Et j’en veux encore plus.Aleksandr m’entraîne avec lui, me plaquant contre le mur dans un choc sourd.Ses mains explorent mon corps sans la moindre hésitation. Il ne demande pas la permission. Il prend.Et moi, je le laisse faire.Mon souffle se mélange au sien. Ma tête tourne.Je suis prise au piège, oui.Mais est-ce vraiment lui qui me r
EdenLe jour s’étire lentement, traînant son poids lourd et pesant sur mes épaules.Je devrais déjà être partie.Je devrais être loin de lui, loin de cet appartement où le luxe dissimule à peine la brutalité qui règne entre ces murs.Mais je suis toujours là.Toujours enfermée dans cette chambre, toujours piégée dans cette emprise que je prétends refuser, mais qui m’attire avec une force contre laquelle je ne peux pas lutter.Aleksandr est là aussi.Immobile. Assis sur le bord du lit, le dos tourné vers moi.Il est torse nu, son corps sculpté d’ombres et de lumière dans la semi-pénombre du matin.Je devrais détourner les yeux.Mais je les laisse traîner sur les cicatrices qui marquent sa peau.Preuves silencieuses d’un passé dont je ne sais rien.— Tu comptes me fixer encore longtemps, Eden ?Sa voix est basse, traînante.Je sursaute légèrement, prise en faute.Mais je ne réponds pas.Je ne vais pas lui donner ce plaisir.Il tourne légèrement la tête, et ses yeux noirs se posent sur m
EdenJe le fixe, le souffle court.Ses mots résonnent encore dans ma tête."Tu restes avec moi. Entièrement. Sans demi-mesure."Je devrais rire. Me moquer de lui. Lui dire qu’il rêve, que je ne suis pas une femme qu’on enferme et qu’on possède.Mais les mots restent coincés dans ma gorge.Parce que je sais.Je sais que je suis déjà à lui, d’une manière qui me terrifie.Aleksandr attend, patiemment.Il sait que je vais répondre.Il sait que, malgré ma fierté, je ne peux pas me contenter de silence.Alors, je fais ce que je fais de mieux : je le provoque.— Et si je préfère te briser plutôt que de me laisser conquérir ?Un sourire carnassier s’étire sur ses lèvres.— Tu crois pouvoir me briser, Eden ?Il s’approche, lentement.Trop lentement.Et mon cœur tambourine dans ma poitrine, indécis entre la peur et l’excitation.— Je crois que personne n’est invincible. Pas même toi.Je le fixe, relevant le menton pour ne pas lui laisser voir à quel point sa proximité me trouble.Il s’arrête à
EdenJe suis piégée.Contre cette porte, entre ses bras, entre cette envie qui me consume et cette raison qui hurle de fuir.Aleksandr ne bouge pas, mais sa présence est une cage invisible, un piège dont je ne peux m’échapper. Son souffle est là, contre ma peau, un rappel constant du pouvoir qu’il exerce sur moi.Je devrais me dégager.Je devrais dire non.Mais je ne fais rien.— Tu ne me repousses pas.Ses doigts glissent lentement le long de mes bras, son contact brûlant chaque centimètre de ma peau.Je retiens mon souffle.— C’est ce que tu voulais ? Ma voix est rauque, troublée malgré moi.Aleksandr rit doucement.— Ce que je veux ? Il se penche, sa bouche frôlant l’angle de ma mâchoire. Tu n’as aucune idée de ce que je veux, Eden.Sa main se referme sur ma hanche, m’attirant un peu plus contre lui. Mon corps répond avant même que je ne puisse le contrôler. Je sens la tension de ses muscles sous sa chemise, l’électricité dans l’air qui nous entoure.— Alors dis-moi.C’est un défi.
EdenIl veut que je craque.Que je me brise sous son regard.Que je baisse les yeux, que je me morde la lèvre sous l’effet du doute, que je cède.Mais ce serait trop facile.— Tu pensais m’intimider ?Ma voix est un murmure.Aleksandr ne bouge pas. Il m’observe.Lentement.Comme si j’étais une énigme qu’il voulait résoudre. Ou un jouet qu’il allait briser.— Je veux voir jusqu’où tu iras, Eden.Ses mots résonnent dans l’air, pesants.Un frisson coule dans mon dos.Ce n’est pas de la peur.Pas encore.— Tu te crois toujours en contrôle ?Je joue avec le feu.Et il adore ça.Son regard s’assombrit.Un défi.Un avertissement.Il s’avance, mes talons frappent le mur derrière moi. Piégée.Mais je ne me dérobe pas.Je l’attends.Ses doigts frôlent mon poignet, remontent lentement, un effleurement qui me brûle autant qu’il m’ensorcelle.Je retiens mon souffle.Il le sent. Bien sûr qu’il le sent.— Tu trembles.— D’impatience.Un sourire. Féroce. Cruel.— Menteuse.Et puis, il recule.Aussi v
EdenSon défi me glace autant qu’il m’enflamme.J’ai cru le surprendre. J’ai pensé, l’espace d’un instant, que je pouvais inverser les rôles.Que je pouvais lui faire perdre pied.Erreur fatale.Parce qu’au moment où il me plaque contre le mur, où son souffle caresse ma peau brûlante, je réalise une chose essentielle :Aleksandr ne perd jamais.Ses mains encadrent mon visage, m’emprisonnent sans violence, mais avec une autorité qui ne laisse aucune place au doute.— Tu veux le contrôle ?Sa voix est basse, dangereusement douce.Je veux répondre. Lui prouver que je n’ai pas peur.Mais il ne m’en laisse pas le temps.Il s’empare de ma bouche, me coupe le souffle, m’arrache tout ce qu’il me reste d’oxygène.Ses lèvres sont exigeantes, brûlantes, et pourtant, je m’accroche à lui, comme si je pouvais le consumer autant qu’il me consume.Je sens son sourire contre ma peau.Il sait.Il sait que je me perds dans cette guerre.Et le pire…C’est que je m’y abandonne.Ma main glisse contre sa nu
EdenSon rire résonne contre mes lèvres.Je le sens vibrer contre moi, grave, profond, dangereux.Il pense avoir gagné.Il a tort.J’en profite.Avec toute la force que je peux rassembler, je lève mon genou et frappe.Son rire s’étrangle dans sa gorge.Un souffle coupé. Une seconde d’hésitation.C’est suffisant.Je me libère de son emprise et je cours à nouveau.Cette fois, je ne me jette pas sur la porte.Je fonce droit sur la table basse et je saisis un couteau.Ma poitrine se soulève violemment sous l’effort.Je tourne lentement sur moi-même, le couteau levé.Aleksandr est toujours debout.Il s’est plié en deux une fraction de seconde, mais il se redresse déjà.Je vois la douleur briller une seconde dans ses yeux.Puis elle disparaît.Son sourire revient.Putain.— J’aurais dû m’en douter.Il roule les épaules et avance vers moi, lentement.Trop lentement.Il veut me faire comprendre.Rien de ce que je ferai ne l’arrêtera.— Je ne vais pas me laisser faire, Aleksandr.— Je compte b
EdenSon regard est braqué sur moi, brûlant, insondable. Mais il ne bouge pas.Aleksandr me laisse faire.Je sens la tension dans ses muscles, pourtant il ne me repousse pas. Il se contente de me fixer, de me laisser croire que je le tiens.C’est grisant.C’est dangereux.Et je ne suis pas assez naïve pour penser que j’ai réellement gagné.— Tu es bien silencieux, Aleksandr, je murmure, mes doigts effleurant sa mâchoire avec une lenteur calculée. Ce n’est pas ton genre.Son sourire est imperceptible.— Continue, Eden. Sa voix est grave, presque un murmure. Fais-moi croire que tu contrôles la situation.Son ton en dit long.Il attend.Il attend que je me piège moi-même.Un frisson parcourt ma peau, mais je ne recule pas. Je glisse mes lèvres près de son oreille, juste pour le provoquer davantage.— Et si c’était toi qui avais déjà perdu ?Sa main bouge.Tellement rapide que je n’ai pas le temps de réagir.Ses doigts glissent le long de ma colonne vertébrale. Une caresse presque tendre…
EdenL’air est chargé d’électricité.Je suis allongée sous lui, mes poignets piégés dans son emprise, mon souffle court.Aleksandr me fixe, son regard sombre brûlant d’une intensité qui me fait perdre pied.— Tu crois que je vais me soumettre ? je murmure, un défi au bord des lèvres.Son sourire est lent, cruel.— Je crois que tu es déjà en train de céder, Eden.Je serre les dents.— Jamais.Je me débats, tirant sur mes poignets. Il resserre sa prise, me maintenant fermement contre le matelas.— Continue, souffle-t-il contre ma joue. J’aime quand tu résistes.Un frisson me parcourt.Il le sent.Il sait exactement ce qu’il me fait.Son poids contre moi est une cage, une prison à laquelle je devrais vouloir échapper.Mais au lieu de ça…Je lève le menton, provocante.— Si tu penses pouvoir me briser, Aleksandr, tu te trompes.Sa main libre effleure ma joue, lentement, avant de descendre le long de mon cou.— Briser, non. Ses doigts effleurent mon clavicule. T’ouvrir. Te révéler. T’oblig
EdenJe sens encore la brûlure de ses doigts sur ma peau.Ses mots résonnent dans ma tête."Tu es déjà à moi."Les battements de mon cœur sont encore chaotiques. Je devrais partir, m’éloigner avant que ce jeu ne me consume.Mais je n’en ai pas envie.Je veux voir jusqu’où il ira.Jusqu’où nous irons.Aleksandr me regarde toujours, son verre de whisky posé sur la table basse, son regard sombre accroché au mien.Le silence est une tempête prête à éclater.— Tu fuis ? demande-t-il, sa voix un murmure venimeux.Je croise les bras, feignant une assurance que je ne ressens pas tout à fait.— Fuir ? Pourquoi je fuirais ?Son sourire lent me met en garde.— Pourquoi, en effet ?Et en un instant, il se lève.Il ne me touche pas.Mais il est trop près.Je recule d’un pas, mon dos rencontrant la table. Il suit. Un prédateur. Son ombre m’engloutit.— Tu joues avec moi, Eden.— Et si c’était toi qui jouais avec moi ? je réplique, le souffle court.Un rictus effleure ses lèvres.— Oh non, princesse
EdenIl me laisse là.Brûlante. Tremblante. Consumée.L’air est encore saturé de lui, de son parfum, de la fièvre de ce baiser qui m’a laissée au bord du précipice. Mes lèvres picotent sous le souvenir de son contact. Mon corps entier est un champ de bataille, tiraillé entre colère et désir, fureur et manque.Je serre les poings.Respire.Ravale ce cri de frustration qui menace d’éclater dans l’air.Il croit qu’il peut jouer avec moi, me pousser au bord puis me laisser retomber seule ?Il croit qu’il peut imposer ses règles, dicter le tempo, contrôler ce qui se passe entre nous ?Non.Je refuse d’être une marionnette entre ses mains.Je veux inverser le jeu.Je veux le faire plier.Aleksandr pense avoir le contrôle. Il va comprendre qu’il se trompe.---AleksandrLa porte claque derrière moi, et je m’appuie contre le mur, inspirant profondément.Merde.Je passe une main sur mon visage, tentant d’éteindre l’incendie qu’elle a déclenché en moi.Eden…Ce n’était pas censé être ainsi.J’a
EdenJe suis piégée.Contre cette porte, entre ses bras, entre cette envie qui me consume et cette raison qui hurle de fuir.Aleksandr ne bouge pas, mais sa présence est une cage invisible, un piège dont je ne peux m’échapper. Son souffle est là, contre ma peau, un rappel constant du pouvoir qu’il exerce sur moi.Je devrais me dégager.Je devrais dire non.Mais je ne fais rien.— Tu ne me repousses pas.Ses doigts glissent lentement le long de mes bras, son contact brûlant chaque centimètre de ma peau.Je retiens mon souffle.— C’est ce que tu voulais ? Ma voix est rauque, troublée malgré moi.Aleksandr rit doucement.— Ce que je veux ? Il se penche, sa bouche frôlant l’angle de ma mâchoire. Tu n’as aucune idée de ce que je veux, Eden.Sa main se referme sur ma hanche, m’attirant un peu plus contre lui. Mon corps répond avant même que je ne puisse le contrôler. Je sens la tension de ses muscles sous sa chemise, l’électricité dans l’air qui nous entoure.— Alors dis-moi.C’est un défi.
EdenJe le fixe, le souffle court.Ses mots résonnent encore dans ma tête."Tu restes avec moi. Entièrement. Sans demi-mesure."Je devrais rire. Me moquer de lui. Lui dire qu’il rêve, que je ne suis pas une femme qu’on enferme et qu’on possède.Mais les mots restent coincés dans ma gorge.Parce que je sais.Je sais que je suis déjà à lui, d’une manière qui me terrifie.Aleksandr attend, patiemment.Il sait que je vais répondre.Il sait que, malgré ma fierté, je ne peux pas me contenter de silence.Alors, je fais ce que je fais de mieux : je le provoque.— Et si je préfère te briser plutôt que de me laisser conquérir ?Un sourire carnassier s’étire sur ses lèvres.— Tu crois pouvoir me briser, Eden ?Il s’approche, lentement.Trop lentement.Et mon cœur tambourine dans ma poitrine, indécis entre la peur et l’excitation.— Je crois que personne n’est invincible. Pas même toi.Je le fixe, relevant le menton pour ne pas lui laisser voir à quel point sa proximité me trouble.Il s’arrête à