AnnaUne vague de chaleur explose dans mon corps, et mes pouvoirs éclatent dans l’air. Un vent noir balaie le couloir, projetant Léo et Éthan contre les murs.Angel me tient toujours, son sourire s’élargissant.— Voilà. C’est ça.Je le regarde, tremblante.— Qu’est-ce que je suis devenue ?— Toi-même, murmure-t-il.Ses lèvres frôlent ma joue, et je frissonne, envahie par une terreur et une excitation inexplicables.— Maintenant, Anna… il est temps de régner.La nuit est lourde, saturée de tensions électriques. L'air vibre autour de moi, chargé de cette force obscure qui pulse dans mes veines depuis qu'Angel a éveillé quelque chose en moi. Je marche dans le long couloir du manoir, le cœur battant, le souffle court.Angel.Il est partout. Dans mon esprit. Dans mon corps. Son toucher brûle encore ma peau, et pourtant j’en veux plus. Cette soif me terrifie autant qu’elle me captive.Je m'arrête devant une porte entrouverte. La lueur tremblante des flammes d’un feu crépite à l’intérieur. U
AnnaLe silence après la tempête est plus oppressant que la tempête elle-même.Je suis allongée sur le lit, le souffle court, le corps encore parcouru par les frissons du lien qu’Angel a scellé entre nous. Mon esprit est en ébullition. Tout ce que je ressens, tout ce que je perçois est amplifié. Chaque battement de son cœur, chaque mouvement de son souffle contre ma peau… c’est comme si nous ne faisions qu’un.Angel est allongé à côté de moi, torse nu, une main glissée derrière sa tête. Ses yeux sombres m'observent avec une intensité qui me brûle de l’intérieur. Son bras libre se tend vers moi et il effleure ma joue du bout des doigts.— Tu le ressens, murmure-t-il.Je ferme les yeux. Oui. Je le ressens. Ce lien. Cette connexion qui vibre dans tout mon être.— Tu m’as liée à toi, soufflé-je, ma voix tremblante.— Je t’ai revendiquée, corrige-t-il.J’ouvre les yeux.— Pourquoi ?Son regard s’assombrit, une lueur dangereuse y dansant.— Parce que Léo et Éthan n’auraient jamais renoncé à
AnnaAngel s’installe à côté de moi, m’attirant contre lui.— Maintenant, tu es à moi.Je ferme les yeux, une larme solitaire glissant sur ma joue. Parce que je sais… qu’il n’y aura plus de retour en arrière.Je suis debout devant la fenêtre de la chambre, le regard perdu dans le vide. La nuit est tombée depuis longtemps, mais je suis incapable de dormir. Mon cœur bat encore trop vite, ma poitrine comprimée par un mélange de culpabilité, de peur… et d’un désir inavouable.Angel est étendu sur le lit derrière moi, torse nu, son bras replié sous sa tête. Ses yeux sombres m’observent dans la pénombre, perçants, inévitables.— Tu ne dors pas, murmure-t-il.Je ne réponds pas. Comment pourrais-je ? L’image de Léo et Éthan quittant la pièce après ce que je leur ai dit me hante. L’expression dévastée de Léo, le regard glacé d’Éthan… Ils ne me pardonneront jamais.— Tu réfléchis trop, ajoute Angel en se levant du lit.Je l’entends s’approcher. Sa chaleur m’enveloppe avant même que ses mains ne
AnnaLe silence est oppressant. Assise sur le bord du lit, j’entends encore le bruit de la porte qui claque derrière Léo et Éthan. Leur colère, leur douleur… tout s’est inscrit dans l’air comme une tension palpable.Angel est debout face à la fenêtre, le dos tendu, son regard plongé dans l’obscurité de la nuit. Il ne dit rien, mais je sens l’énergie sombre qui émane de lui, ce pouvoir brut et dangereux qui l’entoure comme une seconde peau.— Ils reviendront, dis-je finalement d’une voix tremblante.— Oui, répond-il sans se retourner.— Et cette fois, ils n’hésiteront pas.— Alors je les briserai.Je me lève, le cœur battant.— Tu ne peux pas continuer comme ça. Ce jeu de pouvoir… cette guerre…Il se retourne lentement, son regard noir brillant sous la lueur de la lune.— Ce n’est pas un jeu, Anna. C’est une lutte pour la survie.— La survie ? répété-je, incrédule.— Tu crois qu’ils te laisseront tranquille ? Que Léo ou Éthan accepteront de te voir mienne ? Ils n’abandonneront jamais.
AnnaLe silence qui s’installe après l’explosion d’énergie est glacial. Léo et Éthan sont toujours au sol, leurs corps tendus par le choc. Angel est le seul debout, son regard noir fixé sur moi avec une intensité presque dévorante.Je respire difficilement, mon cœur battant à un rythme effréné. Mes doigts tremblent encore, la lumière argentée s’éteignant lentement autour de mes mains.— Anna…, murmure Léo en se redressant péniblement.Mon regard se pose sur lui, sur le filet de sang qui s’écoule de sa lèvre. Éthan se remet debout à son tour, son regard sombre brillant d’émotions contradictoires.— Ce n’est pas possible, souffle-t-il.— Et pourtant, répond Angel avec un sourire froid.Je fais un pas en arrière, complètement dépassée par ce qui vient de se produire. La pièce semble rétrécir autour de moi, et la tension est insoutenable.— Qu’est-ce qui m’arrive ? demandé-je d’une voix tremblante.Angel s’approche lentement, une lueur prédatrice dans les yeux.— Ton pouvoir s’est éveillé
AngelJe reste immobile, le regard fixé sur la porte qu’Anna vient de franchir. Le silence qui s’installe après son départ est oppressant, presque suffocant.Elle m’a repoussé.Elle a brisé le lien.Ma mâchoire se contracte alors que la réalité s’impose brutalement. Anna n’est plus sous mon influence. Elle s’est libérée.— Tu l’as perdue, murmure Léo, le ton chargé de satisfaction.Je me tourne lentement vers lui, mes yeux noirs brûlant d’une lueur sombre.— Ne crois pas une seconde que c’est terminé.Léo s’avance, son aura dorée vibrant autour de lui.— Elle a fait son choix.— Non, elle a repris le contrôle. Ce n’est pas la même chose.— Tu es pathétique, Angel, intervient Éthan, son ton moqueur. Tu pensais vraiment qu’elle se laisserait manipuler éternellement ?Je pivote vers lui, la tension montant d’un cran.— Je ne l’ai jamais manipulée.— Vraiment ? Alors pourquoi as-tu toujours tout fait pour la garder sous ta coupe ? réplique Éthan, un rictus méprisant aux lèvres.— Parce qu
AnnaLe vent souffle doucement à travers le jardin, agitant les feuilles dans une mélodie légère et apaisante. Pourtant, à l’intérieur de moi, c’est une tempête. Mon cœur bat encore trop vite, mes lèvres brûlent encore sous le contact d’Angel.Je serre mes bras autour de ma poitrine, cherchant à contenir ce frisson qui ne veut pas disparaître.Pourquoi est-ce si compliqué ?Pourquoi est-ce que je ne peux pas simplement… le repousser ?— Tu comptes rester là toute la nuit ?Je sursaute, me retournant vivement. Léo est appuyé contre un arbre, les bras croisés sur son torse, son regard doré braqué sur moi avec une intensité troublante.— Qu’est-ce que tu fais ici ? murmuré-je.— Je te cherche.Il s’approche lentement, sa silhouette se découpant dans la lumière de la lune.— Pourquoi ?— Parce que tu es en train de glisser.Je fronce les sourcils.— Je ne comprends pas.Il s’arrête juste devant moi, son regard brillant.— Tu crois vraiment pouvoir échapper à Angel ?Mon cœur rate un batte
AnnaMon souffle s’accélère. Léo s’approche, son regard inquiet.— Anna…Je recule encore, sentant l’énergie brûler dans mes veines.— Ne m’approchez pas…Angel sourit toujours.— Trop tard.Le silence s’installe, lourd et oppressant, tandis que la vérité flotte encore dans l’air.Je tremble, incapable de détacher mon regard de mes mains, là où cette lumière argentée s’est manifestée. Elle est partie aussi vite qu’elle est apparue, mais je peux encore sentir son écho dans mes veines. Une chaleur froide, électrique, prête à ressurgir.Angel et Léo se tiennent face à moi, leurs regards brillants de tension et d’incrédulité.— Anna… souffle Léo en s’avançant.Je recule instinctivement.— Ne t’approche pas !Il s’arrête net, la douleur passant brièvement dans son regard doré.— Ce que tu as fait… commence Angel, sa voix plus grave que jamais.Je secoue la tête, mon souffle court.— Je ne sais pas ce qui s’est passé ! Je…Angel s’approche lentement, son regard noir brillant d’une lueur obs
AnnaLa pluie tombe doucement sur le monde. Chaque goutte semble porter une part de ce que j’ai vécu, de ce que j’ai dû traverser. Elle effleure la terre, se pose sur les feuilles des arbres, et je la sens, ici, contre ma peau, comme un dernier souvenir de tout ce qui a été. Le vent, lui, murmure des promesses brisées, des mots d’adieu non dits, mais je les accueille. Car c’est tout ce qui reste à la fin : l’écho de ce qui a été, la résonance de ce que l’on a traversé ensemble.Il est là, à mes côtés. Léo. Angel. Les deux hommes qui m’ont redéfinie. L’un par sa douceur, l’autre par sa passion. L’un par son regard de feu, l’autre par ses bras solides, prêts à me soutenir quoi qu’il arrive. Leur présence me fait me sentir complète, comme si le vide en moi, celui que j’ai toujours cherché à combler, était enfin comblé. Parce que, je le sais, ce n’est pas une question de tout avoir, mais de savoir choisir ce que l’on garde."Tu es prête ?" La voix de Léo brise le silence, doux et clair co
AnnaLe silence, enfin.Pas celui qui oppresse, pas celui qui serre la gorge et fait trembler les mains.Non.Celui qui enveloppe, celui qui rassure, celui qui crée un espace entre les battements du cœur et les soubresauts du monde extérieur.Je suis allongée entre eux, dans cette étrange sérénité où le temps semble suspendu, comme si le monde ne pouvait exister au-delà de la chaleur de leurs corps.La lumière du matin filtre à travers la toile fine qui nous abrite, tremblante, timide. Elle s’invite, comme un rayon secret, et danse sur nos peaux. Elle trouve ses chemins dans les creux, sur les courbes, sur les lignes de vie et de combat.Léo est encore plongé dans un sommeil profond, son visage détendu, marqué par les traces des heures passées à lutter contre tout ce qui nous sépare. Ses mains reposent sur mon ventre, doucement, comme un ancrage. Comme un souffle.Il n’a pas bougé. Pas encore.Angel, lui, se tient un peu à l’écart. Il ne dort pas. Ses yeux sont ouverts, mais il ne me
AnnaIls dorment.Ou ils essaient.Moi, je reste au bord.Assise contre la pierre froide.À distance de leurs souffles.Je ne veux pas les réveiller.Parce que cette nuit… ce n’est pas d’eux que j’ai peur.C’est de moi.Je tremble.Pas de froid. De cette tension que je retiens depuis trop longtemps. Ce cri qui n’est jamais sorti. Cette rage, ce chagrin, cette solitude que j’ai recouverte de silence.Alors je me lève.Je marche dans l’obscurité. Pieds nus.Le vent accroche ma peau. Mais c’est bon.Ça me rappelle que je suis encore là.Je m’éloigne. Un peu.Mais pas assez.Car il me suit.Eliel.Toujours lui.Je m’arrête. Il ne dit rien. Je ne dis rien.Puis je craque.« Tu crois que c’est facile ? » ma voix explose sans prévenir.Elle tremble. Elle se brise.Il ne répond pas.Alors je continue. Parce que si je m’arrête, je m’effondre.« Tu crois que j’ai choisi ça ? Que j’ai choisi de porter un pouvoir qui me consume ? Que j’ai demandé à aimer des gens que je vais sûrement tuer sans le
LéoJe la cherche du regard.Même à travers le chaos, même dans ce monde qui s’effondre, je saurais reconnaître sa silhouette.Même brisée. Même changée.Surtout changée.Parce que ce n’est plus la même Anna.Et pourtant, elle est toujours là.Je l’ai vue s’effondrer. Je l’ai vue se relever.Et quand j’ai cru qu’elle ne reviendrait jamais, qu’elle s’était trop éloignée de nous, j’ai compris : c’est à moi de faire le chemin.Alors j’avance.Angel est à mes côtés.Silencieux, comme toujours.On ne se parle pas.Mais on sait pourquoi on est là.AngelJe n’ai jamais cessé de l’aimer.Même quand elle s’est éloignée. Même quand elle a choisi d’être autre chose.Même quand elle m’a oublié, un peu.Ce n’était pas une décision. C’était une évidence. Une fatalité.Elle vit dans chaque battement de mon cœur, même quand il se fend.Et Léo le sait. Je le vois à sa mâchoire serrée, à ses doigts crispés sur son arme.On est deux à aimer la même fille.Mais on n’est pas ennemis.On est les deux phare
ElielSa main dans la mienne. Elle tremble.Et pourtant, c’est elle qui m’a tendu la sienne.Elle, l’éclat brisé.Elle, la fille que le monde regarde comme un danger.Elle, l’ultime espoir.Je la sens prête à fuir, à se retirer au moindre signe. Mais elle reste.Alors je serre doucement ses doigts, comme on attrape une flamme. Sans vouloir l’éteindre.AnnaJe l’ai choisi.Pas comme on choisit un sauveur. Pas comme on choisit un soldat.Je l’ai choisi comme on choisit une vérité : en sachant qu’elle fera mal.Il me regarde. Je ne détourne pas les yeux.« Il faut entrer dans le cercle, Anna. » dit-il.Je hoche la tête.On y entre. Ensemble.Le sol est marqué de symboles anciens. Le vent se lève. Quelque chose s’éveille sous la terre. Quelque chose de très vieux. Très pur. Ou très terrible.Je sens mes os vibrer.Eliel« Le feu va te tester. » je dis.Elle ne bouge pas.« Tu peux encore faire demi-tour. »« Non. »Sa voix est claire. Inflexible.Alors je recule.Elle s’avance.Et la lumi
AnnaMais ce n’est pas le Eliel que j’ai connu. Pas celui qui avait encore l’espoir au bord des lèvres. Son visage est plus dur. Son regard, plus sombre. Il a vu des choses. Et il porte quelque chose en lui. Une douleur vivante.« Pourquoi es-tu là ? » ma voix tremble malgré moi.Il s’approche d’un pas, puis s’arrête.« Parce que le monde va se fendre, Anna. Et que toi seule peux empêcher qu’il s’effondre. »Je déglutis. Chaque mot est une lame.« Tu savais, n’est-ce pas ? Tu savais ce que j’étais. »Il ferme les yeux. Puis, d’une voix basse :« Je savais que tu étais plus que ce qu’on t’avait dit. Mais je ne savais pas que tu étais… l’éclat brisé. »« L’éclat brisé ? »Il me regarde avec une intensité glaciale.« Celle qui a le pouvoir de refaire le monde… ou de le détruire entièrement. »Le silence tombe, plus lourd que jamais.Je sens mon cœur battre dans mes tempes.« Et toi ? Tu viens m’aider ? Ou m’arrêter ? »Un silence. Long. Tranchant.Puis il murmure :« Je ne sais pas encor
AnnaUn cercle de pierres se dessinait dans la clairière, parfaitement symétrique. Au centre, une colonne de lumière bleutée s’élevait du sol, sans source apparente. L’air y vibrait, distordu, chargé d’une magie ancienne et inaltérable. C’était comme si le monde retenait son souffle.Je sentis mes jambes trembler, mais je restai droite. Pas cette fois. Je voulais savoir. Je voulais tout affronter.« Qu’est-ce que c’est ? » soufflai-je, hypnotisée.« Le seuil. » La voix de ma mère était douce mais ferme. « Le lien entre ce qui a été et ce qui peut être. C’est ici que les gardiens veillent. C’est ici que tu sauras. »« Les gardiens ? »Elle me regarda, et pour la première fois, j’y lus de la peur.« Ils ont connu la vérité avant nous. Ils ont vu les erreurs, les sacrifices, les serments trahis. Et maintenant… ils attendent ton choix. »Je reculai d’un pas.« Mon choix ? »« Tu es celle qui brise le cycle, Anna. Mais tu es aussi celle qui peut en créer un nouveau. »Un grondement sourd m
AnnaLe sol sous mes pieds vibre à chaque pas. Une pulsation sourde, presque imperceptible, comme si la terre elle-même réagissait à notre passage. Ma main ne quitte pas celle de ma mère. Je sens sa chaleur, sa force, son énergie fluide, ancrée en moi comme une certitude. Nous avançons en silence, mais nos pensées sont bruyantes.Je sens le poids du monde s'alléger. Non pas parce que le danger a disparu, mais parce que, pour la première fois, j'avance sans fuir. J'avance pour comprendre. Pour choisir. Pour affronter.La forêt s'efface lentement, remplacée par des clairières où la lumière lunaire coule comme du lait sur les feuilles argentées. Puis un sentier, une ouverture dans l’obscurité, bordée de pierres anciennes, couvertes de mousse. L’air change. Il devient plus dense, chargé de souvenirs que je ne reconnais pas mais que mon corps semble connaître. Mon sang palpite d’une mémoire plus vieille que moi.« Nous y sommes presque », souffle ma mère, la voix tremblante d’un pressentim
AnnaEt au fond de moi, je savais que même si les ombres du passé ne disparaîtraient jamais complètement, j'étais prête à affronter quoi que ce soit. Avec ma mère à mes côtés, nous pourrions braver toutes les tempêtes à venir. L'héritage de nos ancêtres continuait de vivre à travers nous, et ensemble, nous étions invincibles.Mais quelles autres ombres se cachaient encore dans les recoins de notre avenir ?Alors que le silence s'étendait autour de nous, je me relevai lentement, encore tremblante d'émotions. La forêt, autrefois assombrie par l'angoisse et le danger, semblait maintenant vibrant d'une nouvelle énergie. Le souffle du vent caressait ma peau, porteur d'un ressenti de renouveau. Mais les luttes passées assombrissaient toujours mes pensées. Que se passerait-il maintenant ? Ma mère se tenait à mes côtés, une aura de sérénité émanant de sa présence. Je pouvais lire dans ses yeux qu'elle ressentait la douleur et la fatigue que je portais dans mon cœur. Mais elle avait aussi une