Le silence était lourd de non-dits dans la camionnette conduite par Gabriel, tandis qu’il se rendait avec Émilie chez Alaric. Ils avaient cruellement conscience d’être au pied du mur : ils devaient persuader le frère d’Alba de faire profil bas, pour sa propre sécurité, et celle de tous les habitants de Sombreval. Ils se refusaient à évoquer ce qui arriverait s’ils échouaient à lui faire entendre raison.
En arrivant à destination, alors qu’ils marchaient en direction du chalet, Gabriel attira l’attention d’Émilie, se tapotant le nez d’un air entendu : « On nous surveille… » murmura-t-il aussi discrètement que possible.
&A
Dans la cuisine de Sombreval, Pierre et Béatrice attendaient anxieusement le retour de Gabriel et Émilie. Lucas et Alba s’affrontaient dans une partie d’échecs au salon, et Jacques était sorti sans prendre la peine de dire où il allait. Pierre brisa le silence oppressant qui s’était installé entre eux:«Tu veux bien me parler de ta famille?» demanda-t-il à Béatrice.La jeune femme soupira. Elle, toujours si chaleureuse, enjouée et bienveillante, semblait rattrapée par un passé douloureux depuis l’arrivée de son frère. Sa chevelure blond vénitien, d’une teinte légèrement plus chaude que celle de Lucas, retombait autour de son visage tourmenté dans une cascade de boucles flamboyantes.«C
Les jours qui suivirent donnèrent raison à Gabriel: Alaric ne fit plus parler de lui sur les réseaux sociaux. Il avait manifestement pris l’avertissement au sérieux et semblait s’être résigné à se montrer discret. La timidité maladive d’Alba avait cédé la place à une étonnante assurance, la symbiose avec sa louve se renforçant jour après jour. Pierre et Béatrice semblaient unis par une nouvelle complicité depuis leur conversation sur les origines de la jeune femme. Le temps s’écoulait paisiblement à Sombreval, ponctué par les remarques acerbes de Jacques, et chacun attendait son départ avec impatience.Dans sa chambre, Alba tentait de choisir une tenue pour rendre visite à son frère. Une
Tout le monde était rassemblé devant la grande cheminée de Sombreval, y compris Alaric, qui n’avait pas lâché la main de sa sœur pendant tout le trajet jusqu’au domaine. Jacques était dans sa chambre, il avait besoin de nourriture et de repos pour se remettre de ses blessures, et personne ne s’était proposé pour rester à son chevet.Lucas avait raconté les exploits d’Alba, ses yeux brillant d’admiration et de fierté. Tout le monde avait écouté, ponctuant son récit d’exclamations et de rires. Béatrice ne cacha pas sa satisfaction en apprenant que son frère avait été remis à sa place, mais Gabriel semblait préoccupé.«Je suis heureux que tout se soit bien terminé…» finit-il par dire. «Mais les choses auraient pu très mal tourner!»«J’étais
Lucas et Alba étaient montés se coucher, Alaric se retrouva seul avec ses pensées. Il se remplit une tasse de café chaud, attrapa une boite de cigarillos qu’il conservait dans un tiroir du buffet. Il fumait occasionnellement, essayant de ne pas en faire une habitude, mais la journée avait été suffisamment riche en émotions pour qu’il s’autorise ce petit plaisir. Il s’installa sous le porche et savoura l’association agréable du breuvage amer avec les saveurs du tabac. Une étrange silhouette se dégagea soudain de l’obscurité, une femme, engoncée dans des jupons à volants et des foulards multicolores, avançait dans sa direction.«Bonsoir Mr Voss!» lança l’étrange femme en arrivant à sa hauteur. «Je suis Marie Laveau, je vous ai contacté par message privé suite à votre problème de loup-garou.»Le cœur d’Alaric
Pierre déposa Émilie Chez Hélène en même temps que sa livraison du matin. La commerçante était toujours avide de potins, et contrairement à son habitude, Émilie décida d’entrer dans son jeu.«Bonjour Hélène!» lança-t-elle joyeusement en apercevant la commerçante. Elle balaya la salle d’un rapide coup d’œil et repéra Marie Laveau, attablée devant une tasse de thé fumante. Elle ne passait pas inaperçue avec son turban multicolore et le cliquetis des ses innombrables bijoux, s’entrechoquant à chacun de ses mouvements.Hélène surprit son regard et leva les yeux au ciel pour montrer ce qu
L’imprimante du bureau de Gabriel fonctionnait à plein régime depuis plusieurs minutes. Jacques avait reçu par E-mail la liste des objets achetés sur Internet par Marie Laveau, avec les photos et les capacités de chaque objet. Béatrice prétendait que sa famille était une véritable bibliothèque du surnaturel. Visiblement, elle avait raison. Gabriel, n’y tenant plus, attrapa la première page de la pile et commença sa lecture:L'Œil de l'Aurore: Une amulette qui protège des cauchemars et apporte des rêves lucides.Le Cœur de l'Éther: Un talisman qui renforce les pouvoirs psychiques et la connexion spirituelle.Le Cristal de l'Harmonie: Une amulette qui équilibre les émotions et favorise la paix intérieure.
La nuit était tombée sur la forêt, enveloppant les arbres d’une obscurité épaisse. Gabriel, Jacques et Béatrice se tenaient côte à côte en bordure de la clairière. Face à eux se tenait le vieux chêne aux amoureux, ses branches tordues s’élevant vers le ciel étoilé, tel un témoin silencieux de l’affrontement à venir. Pierre et Lucas, dissimulés dans le sous-bois sous leur forme de loup, attendaient patiemment, les sens aux aguets. L’air se chargea de tension lorsque le vent apporta avec lui un parfum d’encens et d’herbes aromatiques, mêlé à une odeur qu’ils reconnurent tous: Émilie!«On a un problème…» murmura Gabriel, les mâchoires serrées, une lueur mordoré s’allumant au fond de ses yeux bleus. Les autres acquiescèrent, leurs muscles tendus, prêts à intervenir.Au centre de la clairière éclairée par la
Le lendemain matin, la bonne humeur était revenue dans la pièce à vivre de Sombreval, autour de l’imposante cheminée, tandis que Lucas racontait à Alaric et Alba les événements de la nuit précédente avec son enthousiasme communicatif.«Pourquoi Flash Girl?» demanda Alba à Jacques avec des yeux rieurs, lorsqu’il eut terminé son récit. Toute trace d’animosité entre eux avait disparu.«Au départ, c’était une version super-héro de La Fille à l’Appareil Photo, ce qui était ironique, dans la mesure où elle était la seule à ne pas avoir de supers-pouvoirs!&
Le lendemain matin, la bonne humeur était revenue dans la pièce à vivre de Sombreval, autour de l’imposante cheminée, tandis que Lucas racontait à Alaric et Alba les événements de la nuit précédente avec son enthousiasme communicatif.«Pourquoi Flash Girl?» demanda Alba à Jacques avec des yeux rieurs, lorsqu’il eut terminé son récit. Toute trace d’animosité entre eux avait disparu.«Au départ, c’était une version super-héro de La Fille à l’Appareil Photo, ce qui était ironique, dans la mesure où elle était la seule à ne pas avoir de supers-pouvoirs!&
La nuit était tombée sur la forêt, enveloppant les arbres d’une obscurité épaisse. Gabriel, Jacques et Béatrice se tenaient côte à côte en bordure de la clairière. Face à eux se tenait le vieux chêne aux amoureux, ses branches tordues s’élevant vers le ciel étoilé, tel un témoin silencieux de l’affrontement à venir. Pierre et Lucas, dissimulés dans le sous-bois sous leur forme de loup, attendaient patiemment, les sens aux aguets. L’air se chargea de tension lorsque le vent apporta avec lui un parfum d’encens et d’herbes aromatiques, mêlé à une odeur qu’ils reconnurent tous: Émilie!«On a un problème…» murmura Gabriel, les mâchoires serrées, une lueur mordoré s’allumant au fond de ses yeux bleus. Les autres acquiescèrent, leurs muscles tendus, prêts à intervenir.Au centre de la clairière éclairée par la
L’imprimante du bureau de Gabriel fonctionnait à plein régime depuis plusieurs minutes. Jacques avait reçu par E-mail la liste des objets achetés sur Internet par Marie Laveau, avec les photos et les capacités de chaque objet. Béatrice prétendait que sa famille était une véritable bibliothèque du surnaturel. Visiblement, elle avait raison. Gabriel, n’y tenant plus, attrapa la première page de la pile et commença sa lecture:L'Œil de l'Aurore: Une amulette qui protège des cauchemars et apporte des rêves lucides.Le Cœur de l'Éther: Un talisman qui renforce les pouvoirs psychiques et la connexion spirituelle.Le Cristal de l'Harmonie: Une amulette qui équilibre les émotions et favorise la paix intérieure.
Pierre déposa Émilie Chez Hélène en même temps que sa livraison du matin. La commerçante était toujours avide de potins, et contrairement à son habitude, Émilie décida d’entrer dans son jeu.«Bonjour Hélène!» lança-t-elle joyeusement en apercevant la commerçante. Elle balaya la salle d’un rapide coup d’œil et repéra Marie Laveau, attablée devant une tasse de thé fumante. Elle ne passait pas inaperçue avec son turban multicolore et le cliquetis des ses innombrables bijoux, s’entrechoquant à chacun de ses mouvements.Hélène surprit son regard et leva les yeux au ciel pour montrer ce qu
Lucas et Alba étaient montés se coucher, Alaric se retrouva seul avec ses pensées. Il se remplit une tasse de café chaud, attrapa une boite de cigarillos qu’il conservait dans un tiroir du buffet. Il fumait occasionnellement, essayant de ne pas en faire une habitude, mais la journée avait été suffisamment riche en émotions pour qu’il s’autorise ce petit plaisir. Il s’installa sous le porche et savoura l’association agréable du breuvage amer avec les saveurs du tabac. Une étrange silhouette se dégagea soudain de l’obscurité, une femme, engoncée dans des jupons à volants et des foulards multicolores, avançait dans sa direction.«Bonsoir Mr Voss!» lança l’étrange femme en arrivant à sa hauteur. «Je suis Marie Laveau, je vous ai contacté par message privé suite à votre problème de loup-garou.»Le cœur d’Alaric
Tout le monde était rassemblé devant la grande cheminée de Sombreval, y compris Alaric, qui n’avait pas lâché la main de sa sœur pendant tout le trajet jusqu’au domaine. Jacques était dans sa chambre, il avait besoin de nourriture et de repos pour se remettre de ses blessures, et personne ne s’était proposé pour rester à son chevet.Lucas avait raconté les exploits d’Alba, ses yeux brillant d’admiration et de fierté. Tout le monde avait écouté, ponctuant son récit d’exclamations et de rires. Béatrice ne cacha pas sa satisfaction en apprenant que son frère avait été remis à sa place, mais Gabriel semblait préoccupé.«Je suis heureux que tout se soit bien terminé…» finit-il par dire. «Mais les choses auraient pu très mal tourner!»«J’étais
Les jours qui suivirent donnèrent raison à Gabriel: Alaric ne fit plus parler de lui sur les réseaux sociaux. Il avait manifestement pris l’avertissement au sérieux et semblait s’être résigné à se montrer discret. La timidité maladive d’Alba avait cédé la place à une étonnante assurance, la symbiose avec sa louve se renforçant jour après jour. Pierre et Béatrice semblaient unis par une nouvelle complicité depuis leur conversation sur les origines de la jeune femme. Le temps s’écoulait paisiblement à Sombreval, ponctué par les remarques acerbes de Jacques, et chacun attendait son départ avec impatience.Dans sa chambre, Alba tentait de choisir une tenue pour rendre visite à son frère. Une
Dans la cuisine de Sombreval, Pierre et Béatrice attendaient anxieusement le retour de Gabriel et Émilie. Lucas et Alba s’affrontaient dans une partie d’échecs au salon, et Jacques était sorti sans prendre la peine de dire où il allait. Pierre brisa le silence oppressant qui s’était installé entre eux:«Tu veux bien me parler de ta famille?» demanda-t-il à Béatrice.La jeune femme soupira. Elle, toujours si chaleureuse, enjouée et bienveillante, semblait rattrapée par un passé douloureux depuis l’arrivée de son frère. Sa chevelure blond vénitien, d’une teinte légèrement plus chaude que celle de Lucas, retombait autour de son visage tourmenté dans une cascade de boucles flamboyantes.«C
Le silence était lourd de non-dits dans la camionnette conduite par Gabriel, tandis qu’il se rendait avec Émilie chez Alaric. Ils avaient cruellement conscience d’être au pied du mur: ils devaient persuader le frère d’Alba de faire profil bas, pour sa propre sécurité, et celle de tous les habitants de Sombreval. Ils se refusaient à évoquer ce qui arriverait s’ils échouaient à lui faire entendre raison.En arrivant à destination, alors qu’ils marchaient en direction du chalet, Gabriel attira l’attention d’Émilie, se tapotant le nez d’un air entendu: «On nous surveille…» murmura-t-il aussi discrètement que possible.&A