NaïaLe silence après la disparition de la femme en noir est écrasant. Caleb respire encore difficilement, son visage pâle sous la lueur vacillante de la lune. Je l’aide à se relever, mon cœur battant à un rythme effréné. Ses yeux cherchent les miens, une détresse sourde dans son regard.— Qu’est-ce qui t’arrive ? murmuré-je.Il secoue la tête, incapable de répondre. Un frisson me parcourt l’échine. Cette femme a éveillé quelque chose en lui, et j’ignore encore si c’est une force ou une malédiction.— On doit bouger, dit Raven d’une voix sèche. Restons pas là.Il a raison. Nous ne savons pas si elle est partie pour de bon ou si elle nous observe encore, tapie dans l’obscurité. Caleb parvient à faire quelques pas, vacillant légèrement. Je passe son bras autour de mes épaules pour le soutenir.Nous progressons prudemment dans la forêt, les branches mortes craquant sous nos pieds. Chaque ombre me semble menaçante, chaque murmure du vent un avertissement.CalebJe sens mon corps me trahir
NaïaL’énergie qui s’échappe de Caleb est insoutenable. Mon corps tout entier hurle sous la pression de cette force déchaînée, mais je ne cède pas. Pas encore. Je m’accroche à l’unique certitude qui me reste : il est encore là, quelque part sous cette ombre vorace qui cherche à le consumer.— Caleb, je ne partirai pas !Ma voix tremble, pourtant je refuse de baisser les bras. Mon regard s’ancre au sien, cherchant la moindre faille, l’infime brèche qui me permettrait de le ramener. Mais l’obscurité danse dans ses pupilles, si profonde, si affamée…Il lève la main. Une onde glaciale me traverse, me clouant au sol. Mon souffle se coupe sous l’intensité de la pression. Je lutte, mais mes muscles ne répondent plus. Il me tient.CalebJe ne suis plus maître de mon corps. Une force impitoyable m’entrave, me tire vers le gouffre. Mais sa voix… Sa voix me heurte comme un coup de tonnerre.Naïa.Je vois sa silhouette, vacillante mais debout. Elle ne recule pas. Elle défie la tempête qui gronde
CalebL’air devient irrespirable, saturé d’une force qui dépasse tout ce que j’ai connu. L’ombre de l’inconnu se tord autour de moi, s’immisce dans mes pensées, caresse mes pires souvenirs. Des images de mon passé se bousculent, floues et distordues, comme si l’obscurité elle-même cherchait à faire saigner mes entrailles. Je lutte, je résiste, mais une part de moi vacille. Une voix murmure à mon oreille, douce et implacable.— Tu es fait pour la nuit, Caleb. Regarde ce que tu es devenu.Je serre les dents, essayant de repousser l’emprise de ses mots. Mes poings tremblent sous la tension, la chaleur de la douleur envahissant mes membres. L’obscurité danse au bout de mes doigts, réagissant à l’appel muet de cette entité. Je sais ce qu’il essaie de faire. Il veut que je cède. Que je plonge dans l’abîme sans retour. Que j’accepte mon destin.— Non… pas comme ça…Les ténèbres s’infiltrent sous ma peau, m’étouffent, me tordent l’âme. La voix se fait plus insistante, plus familière, comme si
NaïaLa poussière se dissipe lentement, dévoilant Caleb, debout au centre du chaos. Je ne reconnais plus l’homme que j’ai connu. Ses traits sont marqués par une force obscure, son regard brûle d’un éclat qui me glace jusqu’aux os.Je me redresse avec difficulté, le souffle court, les membres tremblants. L’air est chargé d’une tension insoutenable. Autour de moi, les autres peinent à se relever. Raven pose une main sur son épaule, le regard fixé sur Caleb avec une incompréhension mêlée de terreur.— Caleb… murmuré-je, incertaine.Il tourne lentement la tête vers moi, et mon cœur se serre. Ce ne sont plus ses yeux. Ce ne sont plus les siens. Une voix étrangère, plus profonde, plus menaçante, s’élève de sa gorge.— Naïa…Un frisson me parcourt. Quelque chose en lui est brisé. Ou plutôt… remplacé.RavenJe sens le danger avant même qu’il ne bouge. L’aura sombre qui l’entoure crépite, des éclairs noirs serpentent autour de ses doigts. Son pouvoir est instable, incontrôlable. Si nous ne fai
CalebDes voix. Tant de voix. La sienne, celle de Naïa, celle de l’ombre. Elles se superposent dans mon esprit, un écho discordant qui menace de me briser.Je veux m’arrêter. Je veux les écouter. Mais l’obscurité me chuchote des promesses enivrantes, des illusions de pouvoir, d’invincibilité.Et pourtant… leur douleur me transperce. Raven, accablé mais debout. Naïa, tremblante mais résolue. Ils se battent pour moi. Pas contre moi.Un frisson me parcourt. Mon corps chancelle.— Arrête… murmuré-je, mais ma propre voix me semble lointaine.NaïaIl y a une faille. Je le vois. Une lumière ténue, un battement d’hésitation.Je me redresse en titubant, puis je me jette sur lui avant qu’il ne puisse se reprendre. Mes bras l’entourent, et je le serre contre moi, ignorant la tempête d’énergie qui menace de nous engloutir.— Reviens, Caleb. Reviens.Il hurle, luttant, ses doigts s’agrippant à mes épaules comme s’il hésitait entre me repousser et s’accrocher à moi.L’ombre vacille.Et enfin, il s’
NaïaNous marchons sans un mot, chacun perdu dans ses pensées, mais l’air autour de nous est lourd, comme une ombre qui ne veut pas disparaître. Caleb est plus silencieux que d’habitude, et je vois la lutte se jouer sur son visage. Parfois, son regard se voile, comme s’il se noyait à nouveau dans quelque chose de plus sombre, mais chaque fois, il semble revenir à lui-même. C’est comme une bataille constante, sans fin.Je garde les yeux rivés sur lui, mon esprit tourné vers ce que l’avenir nous réserve. Nous devons nous éloigner de ce lieu, mais plus encore, nous devons comprendre ce qui a provoqué la chute de Caleb. L’ombre en lui ne semble pas être un simple pouvoir corrompu, mais quelque chose de plus ancien, de plus insidieux.Nous marchons depuis des heures, les ruines du monde qui nous entoure créant un décor désolant. La terre, autrefois fertile, est maintenant stérile, fissurée par des vagues d’énergie noire qui ont ravagé le paysage. L’air est épais, chargé de souffrance, et c
NaïaL’ombre qui se dresse devant nous est une menace palpable. Chaque mouvement qu’il fait, chaque pas qu’il franchit semble envoyer des vagues d'énergie noire à travers l'air. L’atmosphère se fait plus lourde, comme si le temps lui-même avait décidé de ralentir, suspendu à cet instant. Je vois Caleb se tendre, son corps tout entier en alerte, ses mains prêtes à se refermer sur quelque chose, mais il n’y a rien à saisir. L’ombre, elle, se rapproche, inexorablement, comme un prédateur certain de sa victoire.Je me place entre Caleb et cet inconnu, mon esprit en alerte. Je ne sais pas ce qu’il est, mais je sais qu’il n’est pas humain, pas complètement. Son regard vide me glace jusqu’aux os. C’est comme s’il ne voyait pas simplement avec ses yeux, mais qu’il scrutait l’intérieur de chacun de nous, perçant nos âmes.RavenJe n’aime pas ça. Pas du tout. Je suis derrière eux, mais j’observe avec une intensité accrue, la gorge serrée. Cet inconnu… il n’a rien d’un simple humain errant dans
NaïaLe vent s'est levé, fouettant les cendres de cette terre morte. Le ciel au-dessus de nous, toujours aussi chargé de nuages sombres, semble nous observer. J’ai l’impression que tout est figé, suspendu à un fil fragile. Chaque souffle d’air, chaque mouvement de l’inconnu devant nous, tout semble se dérouler au ralenti, comme si le monde attendait le moment décisif.Je sens mon cœur battre fort, trop fort. Les battements s'accordent avec la pression qui monte en moi. L’ombre ne nous quitte pas. Elle est là, insidieuse, se tordant autour de nous, nous cerclant lentement, prête à frapper dès que nous abaisserons notre garde.Raven, silencieux et tendu, se tient près de moi. Ses yeux ne quittent pas l’inconnu, ses mains serrent fermement son arme. Nous savons tous que cette confrontation pourrait nous coûter plus que ce que nous sommes prêts à sacrifier.Mais c’est Caleb qui occupe toutes mes pensées. Je sens l’air autour de lui vibrer d’une énergie sombre. Chaque muscle de son corps s
CalebJe l’entoure de mes bras, sentant son souffle sur ma peau. Je la veux entièrement, dans chaque endroit de son cœur, chaque recoin de son âme. Alors que nous atteignons ensemble ce sommet de passion, je sens que cette union est plus que physique. C'est une communion de nos désirs, de nos rêves et de notre essence même.— Naïa… murmuré-je, les paroles peinant à sortir tant l’intensité de ce moment est vive.Et nous continuons cette danse, pulsant au rythme de nos cœurs unis, redécouvrant à chaque instant la beauté de l’amour et la profondeur de notre connexion.NaïaJe sens la chaleur de ses bras autour de moi, mais c'est bien plus que cela. C’est l’étreinte du destin, un lien invisible et puissant qui nous unie pour l’éternité. Mes pensées sont un tourbillon, mes émotions une mer déchaînée, mais en lui, je trouve la paix. Caleb, l’homme qui m’a bouleversée, m’a fait découvrir une vérité que je n’avais jamais osé croire : l’amour véritable.Les souvenirs de nos luttes, de nos pein
NaïaLa lumière douce du matin pénètre à travers les feuilles, une légère brise caresse ma peau, et j’émerge lentement de mon sommeil. Je sens encore la chaleur de notre nuit ensemble, la douceur des échanges de nos âmes qui vibrent en moi. Mes yeux s’ouvrent lentement, et je me tourne vers Caleb, allongé à mes côtés. Sa silhouette est paisible, et un sourire s’étire sur mes lèvres en le voyant dormir. Il est magnifique ainsi, les traits détendus, les cheveux en désordre. Je me rappelle chaque instant de la nuit précédente et les souvenirs m’envahissent comme une vague douce et réconfortante. Je n’aurais jamais cru qu’un moment, une rencontre, une seule nuit pourraient créer une telle intimité, une telle compréhension entre nous. Je me penche légèrement pour déposer un baiser furtif sur sa joue. Au contact de mes lèvres, il s’éveille, ses yeux s’ouvrent avec une lueur d’émerveillement, presque incrédule. En un instant, il se souvient et un sourire heureux illumine son visage.— Bonj
NaïaLe monde autour de nous semble s’effacer, comme si le temps avait suspendu son cours. Je sens les battements de mon cœur résonner dans tout mon être, chaque pulsation amplifiant la tension palpable entre Caleb et moi. Ses yeux plongent dans les miens, et tout ce que je savais ou pensais connaître s’efface sous l’éclat de cette révélation. Mon regard lui répond sans même que je sois consciente de mes pensées. J’ai envie de l’atteindre, de le rassurer, de lui montrer que je ressens tout le poids de ses mots.Il se rapproche, et je peux sentir la chaleur de son corps, comme un rayon de soleil perçant à travers les nuages sombres. Je suis en proie à une tempête intérieure, un mélange d'appréhension et d'anticipation. Et puis, il rompt le silence ; sa voix est un murmure dans un souffle.— Naïa, je... je ne veux pas que ce soit une simple mémoire, une promesse fictive. Je veux que tu sois à mes côtés, maintenant et pour l’éternité.À cet instant, tout semble possible. Je peux voir la
NaïaLes heures défilent, mais je suis comme suspendue dans un instant, dans cet espace entre nous où tout semble plus intense. Caleb et moi, nous avons traversé tant de choses ensemble, des épreuves, des batailles. Mais aujourd'hui, il y a quelque chose de différent dans l'air. Une tension palpable, non plus entre nous et le monde, mais entre nos cœurs. Nous marchons côte à côte, sans dire un mot, mais tout semble se dire dans le silence. Nos regards se croisent de temps à autre, et chaque fois, je sens ce frisson parcourir mon échine.Il est là, à mes côtés, et pourtant, il est bien plus proche. Ses mouvements sont plus lents, plus réfléchis, comme s'il cherchait à ne pas briser l’équilibre fragile que nous avons construit. Quand je lève les yeux vers lui, je vois quelque chose de plus en lui, quelque chose que je n'avais pas remarqué jusque-là : une vulnérabilité cachée sous ses traits marqués, une ouverture que je n'avais pas vue.— Naïa, murmure-t-il, sa voix rauque, mais douce,
NaïaNous avançons toujours, mais quelque chose a changé. Le silence qui nous entourait semble plus doux, comme si l’air lui-même s’était allégé. Caleb, bien qu’encore torturé par les ténèbres qui le consument, semble plus présent à chaque pas. Je le vois, ses yeux se posant sur moi avec une intensité que je n'avais jamais remarquée auparavant. C’est presque comme si nous étions dans un monde à part, hors du temps, hors de tout ce qui nous a blessés.À chaque mouvement, je le ressens un peu plus près, et cela me fait un étrange bien. Sa souffrance, bien que palpable, n'est plus un mur entre nous. Au contraire, elle semble lier nos âmes dans une danse fragile et précieuse. Nous ne parlons pas beaucoup, mais les silences entre nous sont pleins de compréhension, de mots non dits.Je lève les yeux vers lui, l’espace d’une fraction de seconde, et il répond par un petit sourire, un sourire qui, bien qu’éphémère, fait fondre quelque chose en moi. Il est là, avec moi. Et c’est tout ce qui com
RavenJe sens la pression s’alourdir autour de moi, une entité implacable, oppressante. Le sol tremble sous nos pieds comme s’il se préparait à nous engloutir. Le temps se distend encore, me donnant la sensation que chaque seconde dure une éternité. La créature nous attend. Je le sais, je le sens dans chaque fibre de mon être. Elle n’est plus une simple présence dans l’obscurité, elle est devenue une partie de nous, une ombre en nous, se tordant et se mélangeant à nos peurs, à nos souvenirs.Mais je ne m’arrêterai pas. Pas ici. Pas maintenant. La seule chose qui me permet de continuer, c’est l’idée que je ne peux pas laisser mes compagnons derrière. Naïa. Caleb. Je sens leur présence juste à mes côtés, tout aussi déterminés que moi, même si je sais qu’ils ressentent la même pression. Mais nous sommes ensemble, et c’est tout ce qui compte.La silhouette se dessine devant nous, une forme indistincte, une ombre informe qui semble tout engloutir sur son passage. Une voix profonde résonne
RavenJe suis au bord du gouffre. Pas seulement physiquement, mais mentalement aussi. L’obscurité nous engloutit peu à peu, chaque pas dans ce vide infini me tirant un peu plus loin de la réalité. Chaque mouvement semble plus lourd que le précédent, comme si l’air lui-même devenait un fardeau. La créature n’est plus juste une présence. Elle est en moi, dans mes pensées, dans mes peurs. Ses murmures glissent comme des serpents dans mon esprit, serpentant autour de mes doutes, de mes fragilités, cherchant à me détruire.Mais quelque part, au fond de moi, une petite voix me dit de tenir bon. Nous avons traversé des ténèbres plus profondes encore, n'est-ce pas ? Cette épreuve n’est que l’ultime frontière. Et ce n’est pas ici que je vais tomber."Raven," dit Naïa, sa voix presque étouffée par la pression. "Elle nous ronge. Nous devons rester unis."J’acquiesce, bien qu’un frisson me traverse. Oui, c’est l’unité qui nous a toujours permis d’aller plus loin. Nous ne devons pas laisser l’obsc
RavenChaque souffle que je prends est lourd, presque douloureux. L’air est épais, comme une brume glacée qui se fige dans mes poumons. Nous avons traversé le seuil de l’inconnu, et tout autour de nous, l’obscurité s’étend sans fin. Elle n’est pas simplement noire. C’est une obscurité vivante, palpitante, qui respire comme une bête. Elle nous observe, nous attend.Le sol sous nos pieds se déforme à chaque mouvement. Chaque pas nous enfonce un peu plus dans un abîme invisible, comme si la réalité elle-même commençait à se fissurer. Ce n’est pas un simple test, une simple épreuve. C’est le dernier des défis. L’ultime frontière entre ce que nous avons été et ce que nous allons devenir.Je jette un coup d’œil à Naïa. Ses yeux sont fermés, comme si elle cherchait à se concentrer sur autre chose, sur une réalité plus stable que celle qui l’entoure. Mais je sais qu’au fond d’elle, elle lutte tout autant que moi. Ce n’est pas juste un combat physique. C’est un combat mental, spirituel, contre
RavenLa terre tremble sous nos pieds, chaque vibration résonne comme un coup de marteau contre le crâne. Nous avançons, mais la créature, cette forme colossale, fait de même. L’air autour de nous se fait plus épais, chargé d'une énergie que je n'ai jamais ressentie auparavant. C’est comme si tout, absolument tout, était suspendu à un fil, prêt à céder à tout moment.À chaque pas que nous faisons, l’obscurité autour de nous semble se tordre et s’étirer, envahissant chaque espace, chaque centimètre. Le vent ne souffle plus. Il n’y a plus que cette étrange lourdeur qui nous enveloppe, cette atmosphère qui oppresse le cœur et fait couler le sang plus lentement dans nos veines.Naïa marche à mes côtés, son visage impassible, mais je vois ses poings serrés, son corps tendu. Elle lutte contre l'appel, tout comme moi. Caleb, plus loin devant, semble déjà avoir accepté l’inévitable. Il avance avec cette détermination froide qui lui est propre, sans une once de doute. Il est prêt. Mais est-ce