Mais je ne veux pas être celle qui gâche son bonheur, » répondit-elle, sa voix presque inaudible. « Je ne veux pas être la raison de ses souffrances. Il a besoin de quelqu’un de… meilleur. Pas de moi. Je ne suis qu’une oméga. Et il mérite plus que cela. »Léonie s’approcha encore un peu plus, son regard perçant mais empli de compassion. Elle attrapa doucement le menton de Ryse pour la forcer à la regarder dans les yeux.« Tu te trompes, Ryse. Ce n’est pas ce que tu es qui définit ce que tu mérites. Ce qui compte, c’est ce que vous avez vécu ensemble, ce que vous ressentez l’un pour l’autre. Nigel a besoin de toi. Pas d’une oméga idéale dans l’imaginaire, mais de toi, celle qu’il connaît depuis l’enfance, celle qui le comprend mieux que personne. »Ryse sentit une boule se former dans sa gorge, la vérité de ces mots la frappant de plein fouet. Mais elle était terrifiée. Terrifiée à l’idée de vivre dans l’ombre de quelqu’un d’autre, terrifiée à l’idée de ne pas pouvoir être à la hauteur
Le matin se leva sur le domaine Harris, enveloppant la demeure d’une lumière douce et dorée. Dans la cuisine, Ryse s’activait déjà, les mains occupées à ranger les ustensiles et à préparer le petit-déjeuner. Le cliquetis des couverts, le doux parfum du pain grillé et du café chaud emplissaient l’espace. Elle tentait de se concentrer sur sa tâche, d’oublier les événements de la veille, mais son esprit était encore alourdi par les paroles de Léonie et la vision de Nigel quittant la maison avec Éloïse.Elle se répéta en silence qu’elle n’attendait rien de lui. Qu’elle n’avait jamais voulu ce mariage. Pourtant, une sensation amère lui restait au fond de la gorge.— Tu as une mine affreuse ce matin, fit remarquer une voix derrière elle.Ryse sursauta légèrement avant de se retourner. Lorna, une des servantes avec qui elle s’entendait bien, était adossée contre la table, un torchon à la main. Son regard pétillait d’une curiosité mal dissimulée.— Alors, c’est vrai ? demanda-t-elle avec un s
Elle voulait fuir.Mais elle était prisonnière. Prisonnière de ses phéromones. Prisonnière de cette situation absurde et terrifiante.Un Alpha en proie à ses instincts les plus primaires.Et elle, incapable de se défendre.La lumière du matin perçait à travers les rideaux épais de la chambre. Un mal de tête lancinant tambourinait contre les tempes de Nigel alors qu’il émergeait lentement du brouillard de l’alcool. Ses membres étaient lourds, son corps engourdi, et une sensation étrange flottait autour de lui.Il ouvrit difficilement les yeux, sa vision trouble s’ajustant progressivement à son environnement.Puis il la vit.Ryse.Assise à l’autre bout du lit, recroquevillée sur elle-même, le regard perdu et fuyant.Un frisson de malaise parcourut Nigel alors qu’il essayait de bouger… et réalisa qu’il ne portait rien.La panique le frappa de plein fouet.Son cœur rata un battement tandis qu’il arracha précipitamment la couverture pour la remonter sur lui.— Qu’est-ce que tu as fait ?! r
Elle voulait croire aux paroles de Léonie, croire que cette nuit ne la définissait pas, que ce n’était pas sa faute.Mais quelque chose en elle restait brisé.Elle voulait juste disparaître.Nigel referma violemment la porte derrière lui, son souffle encore irrégulier. Il passa une main tremblante sur son visage, cherchant à reprendre le contrôle de ses pensées.Il se sentait vidé, comme si un ouragan avait balayé tout sur son passage.Éloïse, assise sur le canapé, releva la tête en le voyant entrer. Elle posa le livre qu’elle feuilletait distraitement et observa son fiancé avec une expression intriguée.— Tu es enfin là. dit-elle doucement. Tu es parti hier soir , sans rien dire. Où est-ce que tu étais ?!Nigel ferma les yeux un instant. Il ne voulait pas en parler. Pas maintenant.Il retira sa veste et la jeta négligemment sur le dossier d’une chaise. Il se sentait sale, prisonnier d’une odeur qui ne voulait pas le quitter.Une odeur d’oméga.Son cœur se serra à cette pensée.Éloïs
Le regard de Ryse était éteint, mais une lueur d’émotion passait dans ses yeux quand elle se leva lentement.— Je ne veux pas non plus te forcer à m’épouser, Nigel. répondit-elle d’une voix faible. Mais je suis enceinte.Le monde sembla s’arrêter autour d’eux. Nigel, Léonie et Éloïse étaient figés, incapables de réagir immédiatement.Nigel sentit son cœur s’arrêter dans sa poitrine. L’odeur d’oméga qui émanait de Ryse le frappait comme un coup de poing. C’était une odeur différente cette fois, comme une nouvelle réalité qu’il n’avait pas choisie, mais qui s’imposait à lui.— Quoi ? Éloïse articula à peine le mot, son visage blême de confusion. Elle tourna ses yeux vers Nigel, cherchant une explication. Tu… tu es enceinte ?Ryse baissa les yeux, les mains tremblantes. C’était comme si la révélation venait de la frapper elle-même, mais elle devait la dire.— Oui. Elle prit une grande inspiration avant de continuer. Je ne voulais pas que cela arrive. Je… je ne voulais pas…, et j’ai…Mai
Elle se tourna brusquement vers elle, ses yeux remplis de colère. “Laissez-moi partir, Léonie. Je ne veux plus avoir rien à voir avec cette maison, ni avec lui. Je m’en vais.”Mais à ces mots, Nigel perdit tout contrôle. Il se leva brusquement, s’approcha d’elle d’un pas rapide et, dans un mouvement rapide et incontrôlé, lui saisit la main avec une force qui la fit sursauter. Son regard était dur, presque menaçant, et il la fixa dans les yeux avec une intensité qu’elle n’avait jamais vue chez lui auparavant.“Ne parle pas comme ça,” gronda-t-il, sa voix rauque de colère et de frustration. “Ne jamais avoir un écart de langage avec moi !”Ryse tenta de retirer sa main, mais sa prise était ferme, implacable. Il ne la lâcherait pas. Elle sentit ses doigts lui serrer la peau, sa force écrasant presque ses os, mais elle n’osait pas réagir, ne sachant si elle devait fuir ou affronter cette situation une dernière fois.“J’ai fait une erreur,” poursuivit-il, son regard toujours empli de reproc
Le frottement du chiffon contre le bois poli résonnait doucement dans la chambre baignée de lumière. Ryse s’appliquait, passant le tissu humide sur chaque surface avec la minutie d’un travail qu’elle connaissait par cœur. Elle venait de finir de faire le lit, et les draps blancs parfaitement tendus donnaient à la pièce un aspect immaculé. Ici, tout devait être parfait, impeccable, sans la moindre trace de poussière ou de négligence. Elle repoussa une mèche de cheveux blonds derrière son oreille et recula de quelques pas pour inspecter son travail. La grande chambre d’amis, qui n’avait pas été occupée depuis des mois, était désormais prête. D’un geste automatique, elle ramassa son seau et son chiffon, puis se dirigea vers le couloir silencieux. Les journées de Ryse étaient toujours les mêmes : du matin au soir, elle s’occupait du nettoyage, du linge, parfois de la cuisine quand on avait besoin d’aide. C’était une routine bien rodée, une existence discrète au sein de cette immense d
Sa voix était calme, posée, sans trace d’émotion apparente. Après tout, elle n’était qu’une domestique ici, rien de plus. Mais dans ses souvenirs, il avait été bien plus que cela. Peut-être qu’au fond, une petite part d’elle espérait voir un éclat de reconnaissance, une lueur dans ses yeux qui lui prouverait que ces années partagées n’avaient pas été totalement effacées.Mais il n’en fut rien.Nigel baissa les yeux vers sa main tendue, la scrutant comme s’il s’agissait d’un objet étranger. Un silence pesant s’installa.Puis, il détourna simplement le regard.Il ne la salua pas. Il ne prit pas sa main. Il ne lui adressa même pas un mot.L’air autour d’eux sembla se figer. Madame Harris observa la scène sans dire un mot, les lèvres légèrement pincées, tandis qu’Éloïse jetait un regard curieux à Ryse, comme si elle tentait de comprendre qui elle était pour oser s’adresser à Nigel ainsi.Un nœud se forma dans l’estomac de Ryse. Elle sentit ses doigts se crisper légèrement avant de se refe
Elle se tourna brusquement vers elle, ses yeux remplis de colère. “Laissez-moi partir, Léonie. Je ne veux plus avoir rien à voir avec cette maison, ni avec lui. Je m’en vais.”Mais à ces mots, Nigel perdit tout contrôle. Il se leva brusquement, s’approcha d’elle d’un pas rapide et, dans un mouvement rapide et incontrôlé, lui saisit la main avec une force qui la fit sursauter. Son regard était dur, presque menaçant, et il la fixa dans les yeux avec une intensité qu’elle n’avait jamais vue chez lui auparavant.“Ne parle pas comme ça,” gronda-t-il, sa voix rauque de colère et de frustration. “Ne jamais avoir un écart de langage avec moi !”Ryse tenta de retirer sa main, mais sa prise était ferme, implacable. Il ne la lâcherait pas. Elle sentit ses doigts lui serrer la peau, sa force écrasant presque ses os, mais elle n’osait pas réagir, ne sachant si elle devait fuir ou affronter cette situation une dernière fois.“J’ai fait une erreur,” poursuivit-il, son regard toujours empli de reproc
Le regard de Ryse était éteint, mais une lueur d’émotion passait dans ses yeux quand elle se leva lentement.— Je ne veux pas non plus te forcer à m’épouser, Nigel. répondit-elle d’une voix faible. Mais je suis enceinte.Le monde sembla s’arrêter autour d’eux. Nigel, Léonie et Éloïse étaient figés, incapables de réagir immédiatement.Nigel sentit son cœur s’arrêter dans sa poitrine. L’odeur d’oméga qui émanait de Ryse le frappait comme un coup de poing. C’était une odeur différente cette fois, comme une nouvelle réalité qu’il n’avait pas choisie, mais qui s’imposait à lui.— Quoi ? Éloïse articula à peine le mot, son visage blême de confusion. Elle tourna ses yeux vers Nigel, cherchant une explication. Tu… tu es enceinte ?Ryse baissa les yeux, les mains tremblantes. C’était comme si la révélation venait de la frapper elle-même, mais elle devait la dire.— Oui. Elle prit une grande inspiration avant de continuer. Je ne voulais pas que cela arrive. Je… je ne voulais pas…, et j’ai…Mai
Elle voulait croire aux paroles de Léonie, croire que cette nuit ne la définissait pas, que ce n’était pas sa faute.Mais quelque chose en elle restait brisé.Elle voulait juste disparaître.Nigel referma violemment la porte derrière lui, son souffle encore irrégulier. Il passa une main tremblante sur son visage, cherchant à reprendre le contrôle de ses pensées.Il se sentait vidé, comme si un ouragan avait balayé tout sur son passage.Éloïse, assise sur le canapé, releva la tête en le voyant entrer. Elle posa le livre qu’elle feuilletait distraitement et observa son fiancé avec une expression intriguée.— Tu es enfin là. dit-elle doucement. Tu es parti hier soir , sans rien dire. Où est-ce que tu étais ?!Nigel ferma les yeux un instant. Il ne voulait pas en parler. Pas maintenant.Il retira sa veste et la jeta négligemment sur le dossier d’une chaise. Il se sentait sale, prisonnier d’une odeur qui ne voulait pas le quitter.Une odeur d’oméga.Son cœur se serra à cette pensée.Éloïs
Elle voulait fuir.Mais elle était prisonnière. Prisonnière de ses phéromones. Prisonnière de cette situation absurde et terrifiante.Un Alpha en proie à ses instincts les plus primaires.Et elle, incapable de se défendre.La lumière du matin perçait à travers les rideaux épais de la chambre. Un mal de tête lancinant tambourinait contre les tempes de Nigel alors qu’il émergeait lentement du brouillard de l’alcool. Ses membres étaient lourds, son corps engourdi, et une sensation étrange flottait autour de lui.Il ouvrit difficilement les yeux, sa vision trouble s’ajustant progressivement à son environnement.Puis il la vit.Ryse.Assise à l’autre bout du lit, recroquevillée sur elle-même, le regard perdu et fuyant.Un frisson de malaise parcourut Nigel alors qu’il essayait de bouger… et réalisa qu’il ne portait rien.La panique le frappa de plein fouet.Son cœur rata un battement tandis qu’il arracha précipitamment la couverture pour la remonter sur lui.— Qu’est-ce que tu as fait ?! r
Le matin se leva sur le domaine Harris, enveloppant la demeure d’une lumière douce et dorée. Dans la cuisine, Ryse s’activait déjà, les mains occupées à ranger les ustensiles et à préparer le petit-déjeuner. Le cliquetis des couverts, le doux parfum du pain grillé et du café chaud emplissaient l’espace. Elle tentait de se concentrer sur sa tâche, d’oublier les événements de la veille, mais son esprit était encore alourdi par les paroles de Léonie et la vision de Nigel quittant la maison avec Éloïse.Elle se répéta en silence qu’elle n’attendait rien de lui. Qu’elle n’avait jamais voulu ce mariage. Pourtant, une sensation amère lui restait au fond de la gorge.— Tu as une mine affreuse ce matin, fit remarquer une voix derrière elle.Ryse sursauta légèrement avant de se retourner. Lorna, une des servantes avec qui elle s’entendait bien, était adossée contre la table, un torchon à la main. Son regard pétillait d’une curiosité mal dissimulée.— Alors, c’est vrai ? demanda-t-elle avec un s
Mais je ne veux pas être celle qui gâche son bonheur, » répondit-elle, sa voix presque inaudible. « Je ne veux pas être la raison de ses souffrances. Il a besoin de quelqu’un de… meilleur. Pas de moi. Je ne suis qu’une oméga. Et il mérite plus que cela. »Léonie s’approcha encore un peu plus, son regard perçant mais empli de compassion. Elle attrapa doucement le menton de Ryse pour la forcer à la regarder dans les yeux.« Tu te trompes, Ryse. Ce n’est pas ce que tu es qui définit ce que tu mérites. Ce qui compte, c’est ce que vous avez vécu ensemble, ce que vous ressentez l’un pour l’autre. Nigel a besoin de toi. Pas d’une oméga idéale dans l’imaginaire, mais de toi, celle qu’il connaît depuis l’enfance, celle qui le comprend mieux que personne. »Ryse sentit une boule se former dans sa gorge, la vérité de ces mots la frappant de plein fouet. Mais elle était terrifiée. Terrifiée à l’idée de vivre dans l’ombre de quelqu’un d’autre, terrifiée à l’idée de ne pas pouvoir être à la hauteur
Dans le hall de la maison, ils croisèrent Ryse, qui les observa sans un mot, un mélange de confusion et de tristesse sur son visage. Elle comprenait que quelque chose venait de se briser, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de se demander si elle ne l’avait pas un peu précipitée, cette rupture.Ryse se retrouva seule dans sa chambre, son esprit tourbillonnant, submergé par les images qui se bousculaient dans son esprit. Elle venait tout juste de croiser Nigel et Éloïse, en train de quitter la maison, et la scène se répétait inlassablement dans sa tête. Ils étaient partis, ensemble, sans un mot, sans un regard pour elle. Elle se laissa tomber sur le lit, un frisson glacé traversant son corps.Elle ferma les yeux et, lentement, les souvenirs de son enfance commencèrent à refaire surface, aussi clairs et vivants que si c’était hier. Un autre temps, un autre lieu, un autre elle.Flashback - Quand Ryse était enfantIl faisait chaud ce jour-là, l’air chargé de la douceur de l’été, et Ryse
Nigel ouvrit la bouche pour répliquer, mais aucun son n’en sortit.Sa mère continua :« Tu crois que je ne comprends pas ton rejet, tes craintes ? Je ne suis pas aveugle, Nigel. Je sais que quelque chose te hante, quelque chose lié aux omégas. Mais ce n’est pas une raison pour ignorer ce que tu es. »Elle marqua une pause, puis ajouta avec une fermeté implacable :« Ryse sera ta femme. Je ne veux plus en entendre parler. »Le silence qui s’installa fut écrasant.Nigel dévisagea sa mère, une lueur de colère et d’incompréhension dans les yeux.Il aurait voulu crier, argumenter, tout envoyer valser… mais face à l’assurance tranquille de Léonie, il se sentit impuissant.Léonie se leva à son tour, lissant les plis de sa robe avec une élégance mesurée.« Tu as toujours été un homme fier, Nigel. Mais réfléchis bien à ce que je t’ai dit. Car cette fois, il n’y aura pas d’alternative. »Et sur ces mots, elle tourna les talons et s’éloigna lentement, le laissant seul avec ses pensées tourmentée
Ryse hésita, ses doigts se resserrant involontairement autour du plateau. Mais elle n’avait jamais su désobéir à cette femme qui, malgré son statut, l’avait toujours traitée avec une certaine bienveillance.Elle reposa le plateau sur une desserte et s’approcha lentement.Le fauteuil qu’elle occupait était grand, imposant, et contrastait avec la silhouette délicate de la vieille femme qui lui faisait signe de s’asseoir juste à côté d’elle.Ryse s’exécuta, gardant les yeux baissés, le cœur battant fort dans sa poitrine.Léonie Harris prit une profonde inspiration avant de poser sa main sur la sienne.« Il est temps de parler sérieusement, Ryse. »L’oméga se raidit légèrement.Elle ne savait pas pourquoi, mais une angoisse sourde se répandait en elle.Madame Harris attendit quelques secondes avant d’annoncer d’une voix calme mais ferme :« Tu vas épouser Nigel. »Le monde de Ryse bascula en une fraction de seconde.Elle releva brusquement les yeux vers la matriarche, les lèvres entrouver