Les Ombres de la Trahison
Le retour vers la Meute de la Rivière Rapide fut silencieux, oppressant. Marcus marchait devant, ses épaules raides, son pas lourd et colérique. Élodie le suivait à distance, les mains serrées contre sa poitrine, comme pour se protéger d'une menace invisible. Elle sentait la tension dans l'air, comme une corde trop tendue prête à se rompre. Chaque pas la rapprochait de la réalité qu'elle avait fuie pendant quelques heures, et son cœur se serrait à l'idée de retrouver sa cabane, ses chaînes invisibles.
Quand ils arrivèrent enfin au camp, Marcus se tourna vers elle, son regard glacé. « Tu as osé, grogna-t-il. Tu as osé danser avec lui. »
Élodie baissa les yeux, incapable de soutenir son regard. « Je... je n'ai pas eu le choix, murmura-t-elle. Il m'a demandé. »
Un rire sec et cruel échappa à Marcus. « Le Roi Alpha t'a demandé de danser ? Et tu as accepté ? Tu crois que tu mérites ça, toi ? Une Oméga faible, inutile ? »
Elle ne répondit pas. Les mots lui brûlaient la langue, mais elle savait que toute réponse ne ferait qu'empirer les choses. Marcus s'approcha, sa présence écrasante, menaçante. Elle recula instinctivement, mais il la saisit par le bras, ses doigts serrant comme des griffes.
« Tu m'appartiens, Élodie, dit-il d'une voix basse et dangereuse. N'oublie jamais ça. Si tu me fais honte encore une fois, tu regretteras d'être née. »
Il la lâcha brusquement, la faisant trébucher. Elle tomba à genoux, les larmes aux yeux, mais elle ne pleura pas. Elle avait appris à retenir ses larmes, à les garder pour elle, dans l'obscurité de sa cabane, où personne ne pouvait la voir.
Marcus partit sans un mot de plus, la laissant seule dans la clairière. Élodie resta un moment à genoux, les mains tremblantes, essayant de reprendre son souffle. Elle sentait le poids de ses paroles, de sa colère, comme une ombre qui planait sur elle.
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**Pendant ce temps, dans la Meute de l'Éclipse Lunaire :**
Théo se tenait sur le balcon de son château, les yeux fixés sur l'horizon. La lune, pleine et brillante, éclairait son visage austère. Il ne pouvait pas chasser l'image d'Élodie de son esprit. Sa fragilité, sa force silencieuse, la manière dont elle avait répondu à sa présence... tout cela le troublait.
Gabriel apparut à ses côtés, discret comme toujours. « Vous semblez préoccupé, Théo. »
Théo ne répondit pas tout de suite. Ses pensées étaient tourmentées, comme si une partie de lui-même avait été laissée dans cette salle de bal, avec Élodie. « Elle est différente, Gabriel, dit-il enfin. Je le sens. »
Gabriel hocha la tête, comprenant sans avoir besoin d'explications. « La lune ne se trompe jamais, Théo. Si vous sentez qu'elle est importante, alors elle l'est. »
Théo soupira, tournant son regard vers la forêt, vers les terres lointaines où Élodie était retournée. Il savait qu'il ne pouvait pas la laisser là-bas, dans cette meute qui la maltraitait. Mais il ne pouvait pas non plus agir impulsivement. Il était le Roi Alpha, et chaque décision qu'il prenait avait des conséquences.
« Rassemble les gardes, ordonna-t-il enfin. Nous partons demain matin. »
Gabriel inclina la tête, sans poser de questions. Il savait que Théo avait pris sa décision, et que rien ne le ferait changer d'avis.
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**Dans la cabane d'Élodie :**
Élodie était assise sur son lit de paille, les bras enroulés autour de ses genoux. La nuit était silencieuse, mais son esprit était en ébullition. Elle repensait à la danse, à la manière dont Théo l'avait regardée, comme si elle était importante, comme si elle comptait.
Mais elle savait que c'était une illusion. Elle n'était qu'une Oméga, une servante, une ombre dans son propre monde. Théo était le Roi Alpha, et il ne pouvait pas s'intéresser à elle. C'était impossible.
Pourtant, une petite voix insistante murmurait dans son esprit, lui disant que quelque chose avait changé. Elle ne savait pas quoi, ni comment, mais elle sentait que sa vie était sur le point de basculer.
Elle se leva et s'approcha de la fenêtre, contemplant la lune. Elle se sentait étrangement calme, comme si elle savait que quelque chose d'important allait se produire.
Et elle avait raison.
Le lendemain matin, le camp de la Meute de la Rivière Rapide s'éveilla dans une atmosphère tendue. Les membres de la meute vaquaient à leurs occupations, mais leurs regards se tournaient souvent vers la cabane d'Élodie, où Marcus avait passé la nuit. Les murmures allaient bon train, les rumeurs se propageant comme une traînée de poudre. Élodie, elle, restait cloîtrée chez elle, les volets clos, essayant de se cacher du monde extérieur.
Mais elle ne pouvait pas échapper à Marcus. Il entra sans frapper, son visage dur et impassible. « Lève-toi, ordonna-t-il. Tu as du travail à faire. »
Élodie obéit sans protester, sachant que toute résistance serait inutile. Elle le suivit à l'extérieur, où les autres membres de la meute l'attendaient, leurs regards mêlés de pitié et de mépris. Elle baissa les yeux, essayant de se faire aussi petite que possible, mais elle sentait le poids de leurs regards sur elle.
Marcus la conduisit à la lisière de la forêt, où un tas de bois attendait d'être coupé. « Tu ne reviens pas avant que ce soit fini, dit-il. Et si tu essaies de fuir, tu sais ce qui t'attend. »
Elle hocha la tête, trop effrayée pour répondre. Marcus partit sans un mot de plus, la laissant seule avec sa hache et son désespoir.
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**Pendant ce temps, dans la Meute de l'Éclipse Lunaire :**
Théo rassemblait ses gardes, son visage impassible mais ses yeux trahissant une détermination farouche. Gabriel se tenait à ses côtés, silencieux mais attentif.
« Nous partons dans une heure, annonça Théo. Préparez-vous. »
Les gardes hochèrent la tête, sans poser de questions. Ils étaient habitués aux ordres de Théo, à sa manière de faire les choses. Mais cette fois, ils sentaient que quelque chose était différent. Théo semblait plus déterminé, plus intense, comme si cette mission était personnelle.
Gabriel s'approcha de Théo, baissant la voix. « Vous êtes sûr de vouloir faire ça ? demanda-t-il. Marcus ne va pas apprécier. »
Théo tourna son regard vers Gabriel, ses yeux froids et déterminés. « Je ne demande pas son approbation, répondit-il. Élodie n'appartient à personne. Et si Marcus a un problème avec ça, il devra me faire face. »
Gabriel hocha la tête, comprenant sans avoir besoin d'explications. Il savait que Théo avait pris sa décision, et que rien ne le ferait changer d'avis.
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**Dans la forêt :**
Élodie travaillait sans relâche, ses mains couvertes d'ampoules, son corps épuisé. Mais elle ne pouvait pas s'arrêter. Elle savait que Marcus reviendrait, et qu'il ne tolérerait aucune faiblesse.
Alors qu'elle levait la hache pour abattre un autre arbre, elle entendit un bruit derrière elle. Elle se retourna, le cœur battant, et vit une silhouette se détacher des arbres. C'était Théo.
Elle laissa tomber la hache, trop surprise pour réagir. Théo s'approcha lentement, son regard intense mais apaisant. « Élodie, dit-il simplement. Viens avec moi. »
Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais les mots lui manquèrent. Elle sentait une étrange connexion entre eux, comme si quelque chose d'invisible les reliait. Elle ne pouvait pas l'expliquer, mais elle savait que c'était réel.
« Je... je ne peux pas, murmura-t-elle enfin. Marcus... »
Théo l'interrompit d'un geste de la main. « Marcus n'a aucun pouvoir sur toi, dit-il. Tu es libre, Élodie. Viens avec moi. »
Elle hésita, son esprit en ébullition. Elle savait que si elle partait avec Théo, elle ne pourrait jamais revenir. Mais elle savait aussi qu'elle ne pouvait pas rester ici, dans cette vie de souffrance et de peur.
Elle prit une profonde inspiration, puis hocha la tête. « D'accord, dit-elle. Je viens avec vous. »
Théo lui tendit la main, et elle la prit, sentant une étrange chaleur l'envahir. Ils partirent ensemble, laissant derrière eux la forêt, la meute, et la vie qu'Élodie avait toujours connue.
La Rupture des ChaînesLa forêt semblait plus silencieuse que jamais, comme si elle retenait son souffle, attendant de voir ce qui allait se passer. Élodie marchait aux côtés de Théo, sa main toujours enveloppée dans la sienne. Elle sentait la chaleur de sa peau, la fermeté de sa prise, et cela la rassurait malgré l'incertitude qui planait sur elle. Elle jetait des regards furtifs vers lui, essayant de comprendre ce qui avait poussé le Roi Alpha à venir la chercher. Pourquoi elle ? Pourquoi maintenant ?Théo, de son côté, gardait les yeux rivés sur le sentier devant eux. Son visage était impassible, mais Élodie pouvait sentir la tension dans son corps, comme s'il était prêt à affronter n'importe quel danger pour la protéger. Il ne disait rien, et elle n'osait pas rompre le silence. Les mots semblaient superflus, comme si tout avait déjà été dit dans ce simple geste de lui tendre la main.Ils marchèrent ainsi pendant un moment, jusqu'à ce qu'ils atteignent une clairière où les gardes
Les Ombres de la LuneLa nuit enveloppait la Meute de l'Éclipse Lunaire comme un voile sombre et impénétrable. Les arbres gigantesques, aux branches entrelacées, se dessinaient dans l'obscurité, leurs silhouettes tordues semblant veiller sur l'imposant château au cœur de la forêt. La lune, haute dans le ciel, était une ombre pâle et froide, baignant la vallée d'une lumière spectrale. Élodie se tenait à la fenêtre de sa chambre, les bras croisés sur le rebord, les yeux fixés sur le paysage qui défilait sous elle. L'air frais de la nuit se glissait à travers la fenêtre ouverte, caressant son visage et ses cheveux éparpillés autour de ses épaules.Elle se sentait comme un étranger dans ce lieu. Le silence était oppressant, et pourtant, elle avait la sensation que tout bouillait en elle, que des forces invisibles la tiraient dans des directions opposées. Les ombres des arbres semblaient se déplacer dans la pénombre, des murmures portés par le vent faisaient vibrer ses pensées.Elle n'avai
Le Fracas des CieuxLe vent soufflait violemment à travers les fenêtres ouvertes de la grande salle, faisant virevolter les draperies sombres qui ornaient les murs de pierre. La tension était palpable, un silence lourd flottait dans l'air alors que les membres de la meute prenaient place autour de la grande table ovale. Théo s'assit à l'une des têtes, ses yeux fixant l'horizon, là où l'aube peinait à se lever. Élodie s'installa à ses côtés, sentant son cœur battre plus fort à chaque battement. L'angoisse s'empara de ses membres, bien qu'elle tentait de rester stoïque.Elle n'avait jamais été une combattante, ni une guerrière. Pourtant, ce soir-là, elle savait que sa vie allait changer de manière irréversible. Que tout ce qu'elle avait connu, tout ce qu'elle avait cru, allait s'effondrer sous la pression de la guerre qui s'annonçait. Les portes de la grande salle s'ouvrirent dans un fracas soudain, et un groupe de guerriers fit son entrée. Ils étaient tous armés, leurs visages graves e
La brume enveloppait la vallée, un voile silencieux et glacé qui semblait contenir tous les murmures et les échos des combats à venir. Chaque souffle, chaque mouvement semblait suspendu dans le temps. Élodie et Théo avancèrent dans la forêt, leurs pas résonnant faiblement sur le sol humide, dissimulés par l'épaisse brume qui dévorait tout autour d'eux. Les guerriers de la meute, encadrant le couple, se mouvaient avec la discrétion des ombres, prêts à répondre à tout signe de danger.Élodie sentit l'anxiété se serrer autour de sa poitrine. Les battements de son cœur résonnaient dans ses oreilles. Elle n'était pas prête pour la violence qui se préparait, mais elle n'avait plus de retour possible. Les larmes qu'elle avait versées pour Marcus étaient encore fraîches dans ses souvenirs. Le souvenir de ses promesses, de ses gestes tendres, tout cela semblait désormais perdu dans un océan d'incertitude.À côté d'elle, Théo marchait, un calme surnaturel dans ses mouvements. Il semblait tout s
Le Poids du DestinLes bruits de la bataille se rapprochaient, comme un écho déformé par la distance. Élodie pouvait entendre les bruits sourds des coups, les grognements des loups, les cris d'agonie qui s'élevaient dans l'air lourd de poussière. Son cœur battait plus fort à chaque seconde, chaque battement résonnant comme une cloche prête à annoncer la fin d'un cycle, un choix inévitable.Théo se tenait devant elle, les yeux brûlants de ferveur, comme un guerrier prêt à se sacrifier pour ce qu'il aimait. « Élodie, » dit-il d'une voix qui vibrait d'urgence, « nous n'avons pas le temps. »Il n'avait pas besoin de dire davantage. Elle savait. Elle savait que l'instant était venu. L'instant où elle devait choisir, où elle devait trancher entre la sécurité d'une vie forgée à l'intérieur de la Meute de l'Éclipse Lunaire, et la douleur d'un amour révolu, dévoré par la guerre.Derrière lui, Marcus s'avançait, sa silhouette se découpant dans la brume matinale, son regard aussi perçant que le
L'Ombre de la MeuteLes cris de la bataille s'étaient dissipés, comme des murmures lointains que l'on laisse derrière soi pour se concentrer sur l'essentiel. Théo tenait Élodie près de lui, son regard scrutant les alentours avec une vigilance de prédateur. Ils s'étaient enfoncés dans les bois sombres, loin des lieux de conflit, mais la tension n'était pas retombée. L'air était lourd de secrets, et Élodie sentait son cœur encore brisé, la douleur de son choix la rongeant.Elle n'avait pas voulu cette guerre. Elle ne voulait pas être la cause de cette fracture, de cette déchirure entre deux hommes qui avaient partagé son cœur à différents moments de sa vie. Mais il était trop tard pour les regrets. Ce qu'elle avait fait ne pouvait être effacé, et maintenant, elle devait faire face à la réalité de ses choix.Théo la regardait, mais son regard, bien que protecteur, portait aussi un poids que jamais Élodie n'avait vu chez lui auparavant. Ce n'était plus le regard d'un homme en quête d'amou
L'Appel du LoupLe vent s'intensifiait, balayant les arbres, secouant les branches et faisant hurler les âmes des anciens, les esprits tourmentés des loups errants. Le cercle se resserrait autour d'Élodie, mais c'était comme si le temps s'était suspendu, comme si la réalité elle-même hésitait à avancer. Chaque battement de cœur d'Élodie résonnait dans l'air lourd, chaque souffle devenant une lutte entre la loyauté, l'amour et la survie.Marcus s'avança d'un pas. Son regard était sombre, plongé dans une mer d'incertitudes, mais une détermination féroce brillait dans ses yeux. Les autres membres de la Meute s'étaient dispersés légèrement autour d'eux, surveillant la scène avec méfiance, mais aucun d'eux n'osait intervenir. Marcus n'avait pas besoin de leur autorisation pour parler, pour agir.« Tu te crois encore une reine parmi nous, Élodie ? » Sa voix était glaciale, comme un vent d'hiver prêt à engloutir tout sur son passage. « Tu as fait ton choix, mais tu n'as pas compris ce que c
L'Alpha de l'OmbreL'Alpha, silhouette imposante, émergea de l'ombre comme une ombre vivante, ses yeux brillants d'une lueur dangereuse, imprégnée d'un pouvoir ancien. Il se tenait là, impassible, son regard se portant sur Élodie comme un prédateur qui retrouve sa proie. L'air autour d'elle sembla se figer, suspendu dans une tension insoutenable. Tout ce qu'elle avait appris, tout ce qu'elle avait vécu, l'avait conduite à cet instant.Son cœur battait fort, comme s'il voulait briser sa cage thoracique. Le loup en elle, cette part animale qui se réveille lorsque l'on se trouve face à l'inévitable, grondait à l'intérieur, réclamant sa place. Pourtant, Élodie ne bougea pas. Elle ne savait pas encore si elle était prête à affronter cet Alpha, mais une chose était certaine : elle n'allait pas fuir.Théo, toujours à ses côtés, se tendit. Il savait que ce moment allait décider de tout. Il savait que face à cet Alpha, il n'y avait pas de retour possible. Mais il ne laisserait pas Élodie affro
Les Ombres du PasséLe matin se leva sur la vallée, mais l'air était encore lourd de l'incertitude de la veille. La meute s'était dispersée après la confession de Kalen, chacun partant dans son coin pour digérer ce qu'il avait révélé. Élodie resta près de lui, son soutien palpable, mais la vérité avait laissé des marques profondes, non seulement sur Kalen, mais aussi sur chaque membre du groupe.Ils marchaient désormais sur un terrain incertain, un terrain où l'ombre de la trahison persistait. Kalen savait qu'il fallait agir vite, mais les blessures infligées par ses décisions passées ne seraient pas faciles à refermer. Il ressentait déjà la pression de l'inévitable confrontation à venir.Le feu de camp de la veille était désormais éteint, mais les braises rougeoient, dégageant une chaleur ténue. Kalen se tenait à l'écart, plongé dans ses pensées. Le vent frais du matin faisait danser les branches des arbres, comme pour chasser les dernières traces de l'oraison de la nuit.« Kalen, »
Le Poids de la VéritéLe soir tombait sur la vallée, enveloppant la forêt d'une brume légère. La lumière du crépuscule filtrait à travers les arbres, créant une atmosphère presque mystique. La meute s'était rassemblée autour du feu, chaque membre assis en cercle, les yeux fixés sur Kalen qui se tenait au centre. Il n'avait pas besoin de mot dire, pourtant, il savait que c'était le moment de s'ouvrir totalement, de révéler la vérité.Élodie était restée à ses côtés, une présence silencieuse mais puissante. Elle savait ce qu'il allait faire, ce qu'il allait dire. Ce n'était pas une simple confession, c'était un acte qui allait redéfinir sa place parmi les siens.« Ce que je vais vous dire ce soir, je l'ai gardé trop longtemps pour moi, » commença Kalen, sa voix grave résonnant dans la nuit. « C'est un poids que j'ai porté seul, un fardeau que j'ai cru pouvoir ignorer. Mais je ne peux plus. »Il marqua une pause, cherchant ses mots. Les regards des membres de la meute étaient lourds, cha
Le Réveil de la MeuteLe vent soufflait fort sur la crête des montagnes, chassant les nuages et laissant place à un ciel d'un bleu pur. La forêt semblait vibrer au rythme de la meute, une énergie nouvelle circulant entre ses membres, palpable et presque tangible. Kalen se tenait sur un promontoire, observant la vaste étendue de terre qui s'étendait devant lui. Il pouvait sentir la présence de ses semblables derrière lui, leurs regards fixés sur lui, leur alpha. Mais cette fois, il ne ressentait pas la même pression, le même poids écrasant qui l'avait accompagné pendant tant d'années.Élodie, toujours à ses côtés, observait également l'horizon, un regard mêlé de sérénité et de détermination. Elle savait que, pour Kalen, ce moment était crucial. Il avait pris une décision, mais la route serait encore semée d'embûches. Cependant, elle était convaincue qu'il n'était plus le même homme qu'autrefois. Les changements qu'il avait entamés en lui-même étaient réels. Il avait pris conscience de
L'Aube d'une Nouvelle EreLa lueur de l'aube commençait à effleurer l'horizon, teignant le ciel d'orange et de rose, mais la bataille d'hier semblait encore suspendue dans l'air, figée. La clairière où la confrontation s'était terminée, empreinte de l'énergie tumultueuse du combat, était désormais calme, presque irréelle dans sa tranquillité.Kalen se tenait debout, regardant fixement l'endroit où Élodie l'avait désarmé, non seulement physiquement, mais aussi émotionnellement. Il n'était plus l'alpha dévoré par la rage. Ses yeux, à présent moins féroces, cherchaient des réponses, comme s'il tentait de comprendre comment il avait pu sombrer si bas. Il n'était plus certain de ce qu'il avait poursuivi, ni même pourquoi il avait voulu détruire tout ce qu'il avait autrefois aimé.Élodie, à quelques pas de lui, respirait profondément, sentant la fatigue de la bataille se dissiper lentement, mais une inquiétude persistait en elle. Kalen n'était pas encore sauvé. Il n'était pas guéri, et la r
La lumière de la lune, éclatante mais distante, semblait marquer le passage du temps d'une manière différente, comme si la nuit elle-même avait pris une dimension nouvelle. Élodie, Théo, et les quelques membres de la meute qui les accompagnaient se faufilaient à travers les bois, chaque mouvement calculé, chaque silence lourd de conséquences. Le vent soufflait fort, faisant frémir les feuilles des arbres autour d'eux, comme si la nature elle-même était témoin de ce qu'ils s'apprêtaient à accomplir.Élodie sentait l'étau de l'inquiétude se resserrer autour de sa poitrine, et pourtant, une étrange sérénité habitait son esprit. La décision était prise. Elle devait arrêter Kalen. Il n'y avait pas de place pour l'hésitation. Mais chaque pas vers l'inconnu semblait les entraîner encore plus loin dans un abîme dont ils ne savaient pas s'ils ressortiraient vivants.La tension palpable entre eux était palpable, mais chacun savait ce qu'il avait à faire. Théo, toujours aussi déterminé, gardait
La lune montait lentement dans le ciel, envoyant ses rayons argentés éclairer la forêt silencieuse. Les bruits du camp se calmaient peu à peu, et seule la respiration profonde des membres épuisés de la meute se faisait entendre, ponctuée de quelques murmures, ici et là. Élodie marchait lentement entre les tentes, son esprit toujours en ébullition. Le poids de la victoire semblait s'alourdir à chaque pas qu'elle faisait.Elle se dirigea vers un petit sentier qui serpentait à travers les arbres, à l'écart du camp. Là, elle espérait trouver un peu de solitude pour réfléchir. Mais alors qu'elle s'éloignait de la lumière des feux, une silhouette familière se dressa devant elle.C'était Théo, encore une fois, mais ce soir, il semblait plus nerveux que d'habitude. Ses yeux, normalement si sûrs, étaient chargés de questions non dites. Il se tenait là, dans l'ombre, comme s'il attendait quelque chose, quelque chose d'important.« Élodie... » commença-t-il, sa voix hésitante.Elle s'arrêta, un
L'Assaut FinalL'aube se leva sur un ciel dénué de nuages, mais lourd de présages. La brise qui soufflait sur la vallée était fraîche, mais elle portait en elle une tension palpable, comme si la nature elle-même retenait son souffle avant l'affrontement. La meute se préparait silencieusement, les rangs alignés avec une discipline millimétrée. Chaque loup savait ce qu'il devait faire, chaque guerrier comprenait la gravité de l'instant. Aucun mot n'était nécessaire. Les gestes suffisaient, les regards échangés étaient plus éloquents que n'importe quelle parole.Élodie se tenait en tête, sa silhouette imposante au sommet de la colline qui surplombait le campement. Son regard était fixé sur l'horizon, où les premières lueurs du jour effleuraient les montagnes lointaines. La crainte de l'inconnu pesait sur ses épaules, mais elle ne laissait rien paraître. Elle était la Luna, et dans ses yeux brûlait une détermination inébranlable.Théo était là, à ses côtés, une ombre silencieuse qui veill
Le Poids des ChoixLes jours suivants furent marqués par une frénésie inédite. L'annonce de la victoire avait enflé les espoirs de la meute, mais pour Élodie, c'était un fardeau qui ne cessait de croître. Chaque décision, chaque mouvement semblait peser sur ses épaules comme un fardeau qu'elle n'était pas sûre de pouvoir porter.Les alliés se rassemblaient, mais la menace n'était pas totalement écartée. Les clans restants, traqués et battus, cherchaient encore des failles, des faiblesses dans la meute d'Élodie. Rien n'était jamais acquis, surtout lorsque le vent du doute soufflait constamment dans leurs arrières-pensées.Élodie passait de longues heures dans la salle du conseil, en compagnie des lieutenants, scrutant cartes et rapports. Théo, toujours aussi discret mais implacable dans son soutien, était là, prêt à écouter et à conseiller, mais jamais à imposer. Leur relation, bien qu'intense et pleine de non-dits, était marquée par une étrange complicité. Cependant, Élodie n'arrivai
L'Après-BatailleLes échos du combat se dissipèrent lentement, laissant place à un silence lourd, comme si la forêt elle-même retenait son souffle. Les corps, trempés de sueur et de sang, gisaient dans la clairière, témoins d'une lutte sans merci. Le sol, désormais scarifié, portait les marques de la bataille, tout comme les âmes des loups qui y avaient pris part. Mais à travers ce chaos, une lumière perça. La meute d'Élodie était debout, solidaire, plus forte que jamais.Le loup solitaire était à terre, son corps inerte, ses yeux fermés. Élodie se tenait au-dessus de lui, le regard fixé sur la silhouette silencieuse, observant la fin de cet adversaire redoutable. Elle ne ressentait pas de triomphe, mais plutôt un vide. Un vide qui ne pouvait être comblé que par une paix véritable, une paix qu'elle savait fragile et difficile à atteindre, mais qui était désormais à portée de main.Elle se détourna du corps de l'Ombre et se tourna vers sa meute. Leurs visages étaient fatigués, mais le