Rosalie descendit du véhicule, encore sonnée par son rêve particulièrement déroutant. Ses yeux foncés se mirent à louvoyer entre les différents bâtiments qui faisaient partie du décor externe. L’architecture était très ancienne, grise, un peu moyenâgeuse en raison de leur toit et de leurs petites fenêtres, mais c’était ce qui faisait le charme de l’université. Certaines bâtisses étaient à juste titre des sites où se déroulaient la plupart des cours magistraux et des travaux pratiques, d’autres étaient tout simplement des endroits pour s’y loger. Les édifices n’étaient pas aussi gigantesques que les gratte-ciels à New-York, néanmoins ils n’étaient pas moins imposants et nombreux.
La rouquine ne savait plus où regarder. A droite, à gauche ou
Les deux colocataires passèrent toute l’après-midi à discuter de tout et de rien après avoir ordonné leurs affaires et installé quelques jolies décorations à leur goût, tels que des posters de leurs groupes de musique favoris placardés sur les murs, ou encore des petites figurines exposées sur la table de nuit et sur le bureau. C’était avec une immense joie qu’elles se trouvèrent énormément de point en commun. Emma avait le même âge qu’elle, elle avait passé le plus clair de son enfance au Canada puisqu’elle en était originaire, mais elle habitait à Boston avec sa mère. Rosalie apprit également que les parents de cette dernière étaient divorcés, mais elle lui avait confiée que c’était mieux ainsi puisqu’ils ne cessaient de se disputer lorsqu’ils étaient à deux. C’était de son propre chef qu’elle avait décidé d’étudier loin de sa ville et loin d’eux pour prendre sa vie en main; surtout après lui avoir avouée noir sur blanc qu’elle échappait plus précisément son ex-petit-ami, ma
Il était sept heures du matin lorsque Rosalie ouvrit les yeux, réveillée grâce à la lumière du jour qui resplendissait dans la pièce, tel un embrasement presque aveuglant. Elle se frotta les paupières douloureuses avant d’étouffer un bâillement contre son poing, puis elle posa son regard vers le visage endormi d’Emma. Un sourire étira ses lèvres rondes, elle était soulagée d’être tombée sur une jeune fille aussi paisible et agréable. Il était vrai qu’il était encore trop tôt pour se prononcer à propos de son véritable tempérament, mais il y avait quelque chose en elle qui plaisait beaucoup à la rouquine. Peut-être parce qu’elle lui rappelait énormément sa meilleure amie. Certes, Sarah était irremplaçable, néanmoins Rose semblait avoir trouvé une
Septembre 2015Rosalie se promenait tranquillement dans une forêt. Elle sentait la fraîcheur du vent lui transpercer la peau et fouetter son visage. Elle sourit en fermant les yeux, c’était tellement bien de se trouver dans les bois.Toujours les paupières closes, elle écoutait attentivement les bruits qui l’entouraient: le chant des oiseaux, l’eau qui s’écoulait dans la rivière, le vent qui rugissait autour d’elle, les feuilles mortes qui tombaient délicatement sur l’herbe. Elle arrivait à distinguer tout cela en même temps, rien ne lui semblait étrange. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle découvrit de nombreux arbres qui l’encerclaient, quelques champignons ronds sur le sol et des fleurs poussant à l’état sauvage. Elle déambula en parcourant la forêt du regard. C’&eac
Le samedi matin, Rosalie se réveilla de bonne heure, certainement en raison de son horloge interne qui commençait tout juste à s’acclimater de nouveau mode de vie. Emma, quant à elle, dormait toujours profondément pendant que sa colocataire se hâtait pour un petit jogging bien matinal. La petite rousse enfila une tenue de sport et attacha ses cheveux en un gros chignon. Elle n’était pas spécialement fan de la course à pied, mais elle avait trouvé un prétexte pour se balader dans le campus, de plus qu’elle ressentait au plus profond d’elle-même une envie de se défouler. Elle sortit de la résidence, humant l’air toujours aussi chaud malgré la fin de l’été, puis elle se mit en route en direction de la cafétéria, à proximité de l’université.Ses yeux papillonnèrent tandis qu’e
Les basses des hauts parleurs retentissaient jusque dans leur poitrine. Rosalie sentait son cœur battre en même temps que les percussions dans le fond, mais il remuait tout aussi bien d’une certaine émotion. Il palpitait à mesure qu’elle s’introduisait dans la forêt, l’appréhension était de taille, mais cette nouvelle expérience la mettait de bonne humeur, elle était excitée d’en apprendre plus et de vivre les meilleurs instants de son existence. Ce sentiment s’accentua dans son être lorsqu’elle examina toutes les décorations dans la clairière. Ethan avait raison: ils avaient accroché des enceintes sur les arbres pour qu’ils résonnent tel un écho, les fils tous reliés à une multiprise. La jeune fille marcha sans faire exprès sur ces derniers, seulement elle n’était très certainement
Au cœur de la pénombre, Rosalie avait énormément de mal à distinguer la silhouette d’Arno. Tout ce qu’elle voyait n’était que ses tremblements incontrôlables, et par-dessus tout ses yeux terriblement glacials. Il était énervé, c’était évident, mais le coup qu’elle avait reçu à la tête la rendait indolente. La jeune fille se redressa difficilement tout en se massant l’arrière de son crâne. La douleur pulsait incroyablement, la souffrance était intolérable, quelques vertiges la prenaient, bien qu’elle demeurât encore assise. Elle avait un mal fou à récupérer, de plus que ses repères étaient profondément chamboulés.Les questions inondaient incessamment son esprit et celle qui resta au plus profond de son être était bien évidemment la ra
La douleur la frappait dès son réveil. C’en était absolument saisissant. Son front pulsait en même temps que son cœur, sa bouche, elle, semblait si desséchée qu’elle avait la sensation d’avoir été privée d’eau durant plus de trois jours. Mais ce n’était pas le pire…ça non…elle n’avait plus de souvenir de la veille et cela l’alarmait énormément, puisqu’aucune réponse à ses innombrables questions n’étaient plausibles. Blackout total, un noir inquiétant de cette soirée dont elle se rappelait vaguement les débuts. La forêt, la musique, ses amis…et Arno. Elle se remémorait juste qu’elle le dévisageait, là où elle se trouvait, et que parfois il la prenait sur le fait, se moquant gentiment de sa personne.Expirant un sombre râle
L’appréhension. C’était un étrange sentiment. Elle bouillait en elle si intensément qu’elle en perdait toute notion du temps. Wivine le sentait, au plus profond d’elle-même. Cette sensation la prenait à la gorge, elle descendait jusqu’à sa poitrine, affolant les battements de son cœur et faisait trembler ses membres un à un. Ses bras, ses mains puis ses jambes. Ça tressautait, ça vibrait. De plus en plus fort, de plus en plus vite. Les poils blonds de ses bras se redressèrent soudainement. Une vision rouge sang prit place dans son esprit et lui glaça entièrement les veines. Une intuition, voilà ce que c’était, et ça, Wivine ne pouvait l’ignorer. Ce n’était jamais de bon augure, ce genre de pressentiment. Cela signifiait bien souvent le malheur, la souffrance, la peur. Et la mort. Et ce dernier songe était hélas le pire d’entre tous. Une nouvelle essence prit part de son être: l’adrénaline. Elle la fit lever d’un bond de sa table, renversant toutes les fioles da
La douleur la frappait dès son réveil. C’en était absolument saisissant. Son front pulsait en même temps que son cœur, sa bouche, elle, semblait si desséchée qu’elle avait la sensation d’avoir été privée d’eau durant plus de trois jours. Mais ce n’était pas le pire…ça non…elle n’avait plus de souvenir de la veille et cela l’alarmait énormément, puisqu’aucune réponse à ses innombrables questions n’étaient plausibles. Blackout total, un noir inquiétant de cette soirée dont elle se rappelait vaguement les débuts. La forêt, la musique, ses amis…et Arno. Elle se remémorait juste qu’elle le dévisageait, là où elle se trouvait, et que parfois il la prenait sur le fait, se moquant gentiment de sa personne.Expirant un sombre râle
Au cœur de la pénombre, Rosalie avait énormément de mal à distinguer la silhouette d’Arno. Tout ce qu’elle voyait n’était que ses tremblements incontrôlables, et par-dessus tout ses yeux terriblement glacials. Il était énervé, c’était évident, mais le coup qu’elle avait reçu à la tête la rendait indolente. La jeune fille se redressa difficilement tout en se massant l’arrière de son crâne. La douleur pulsait incroyablement, la souffrance était intolérable, quelques vertiges la prenaient, bien qu’elle demeurât encore assise. Elle avait un mal fou à récupérer, de plus que ses repères étaient profondément chamboulés.Les questions inondaient incessamment son esprit et celle qui resta au plus profond de son être était bien évidemment la ra
Les basses des hauts parleurs retentissaient jusque dans leur poitrine. Rosalie sentait son cœur battre en même temps que les percussions dans le fond, mais il remuait tout aussi bien d’une certaine émotion. Il palpitait à mesure qu’elle s’introduisait dans la forêt, l’appréhension était de taille, mais cette nouvelle expérience la mettait de bonne humeur, elle était excitée d’en apprendre plus et de vivre les meilleurs instants de son existence. Ce sentiment s’accentua dans son être lorsqu’elle examina toutes les décorations dans la clairière. Ethan avait raison: ils avaient accroché des enceintes sur les arbres pour qu’ils résonnent tel un écho, les fils tous reliés à une multiprise. La jeune fille marcha sans faire exprès sur ces derniers, seulement elle n’était très certainement
Le samedi matin, Rosalie se réveilla de bonne heure, certainement en raison de son horloge interne qui commençait tout juste à s’acclimater de nouveau mode de vie. Emma, quant à elle, dormait toujours profondément pendant que sa colocataire se hâtait pour un petit jogging bien matinal. La petite rousse enfila une tenue de sport et attacha ses cheveux en un gros chignon. Elle n’était pas spécialement fan de la course à pied, mais elle avait trouvé un prétexte pour se balader dans le campus, de plus qu’elle ressentait au plus profond d’elle-même une envie de se défouler. Elle sortit de la résidence, humant l’air toujours aussi chaud malgré la fin de l’été, puis elle se mit en route en direction de la cafétéria, à proximité de l’université.Ses yeux papillonnèrent tandis qu’e
Septembre 2015Rosalie se promenait tranquillement dans une forêt. Elle sentait la fraîcheur du vent lui transpercer la peau et fouetter son visage. Elle sourit en fermant les yeux, c’était tellement bien de se trouver dans les bois.Toujours les paupières closes, elle écoutait attentivement les bruits qui l’entouraient: le chant des oiseaux, l’eau qui s’écoulait dans la rivière, le vent qui rugissait autour d’elle, les feuilles mortes qui tombaient délicatement sur l’herbe. Elle arrivait à distinguer tout cela en même temps, rien ne lui semblait étrange. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle découvrit de nombreux arbres qui l’encerclaient, quelques champignons ronds sur le sol et des fleurs poussant à l’état sauvage. Elle déambula en parcourant la forêt du regard. C’&eac
Il était sept heures du matin lorsque Rosalie ouvrit les yeux, réveillée grâce à la lumière du jour qui resplendissait dans la pièce, tel un embrasement presque aveuglant. Elle se frotta les paupières douloureuses avant d’étouffer un bâillement contre son poing, puis elle posa son regard vers le visage endormi d’Emma. Un sourire étira ses lèvres rondes, elle était soulagée d’être tombée sur une jeune fille aussi paisible et agréable. Il était vrai qu’il était encore trop tôt pour se prononcer à propos de son véritable tempérament, mais il y avait quelque chose en elle qui plaisait beaucoup à la rouquine. Peut-être parce qu’elle lui rappelait énormément sa meilleure amie. Certes, Sarah était irremplaçable, néanmoins Rose semblait avoir trouvé une
Les deux colocataires passèrent toute l’après-midi à discuter de tout et de rien après avoir ordonné leurs affaires et installé quelques jolies décorations à leur goût, tels que des posters de leurs groupes de musique favoris placardés sur les murs, ou encore des petites figurines exposées sur la table de nuit et sur le bureau. C’était avec une immense joie qu’elles se trouvèrent énormément de point en commun. Emma avait le même âge qu’elle, elle avait passé le plus clair de son enfance au Canada puisqu’elle en était originaire, mais elle habitait à Boston avec sa mère. Rosalie apprit également que les parents de cette dernière étaient divorcés, mais elle lui avait confiée que c’était mieux ainsi puisqu’ils ne cessaient de se disputer lorsqu’ils étaient à deux. C’était de son propre chef qu’elle avait décidé d’étudier loin de sa ville et loin d’eux pour prendre sa vie en main; surtout après lui avoir avouée noir sur blanc qu’elle échappait plus précisément son ex-petit-ami, ma
Rosalie descendit du véhicule, encore sonnée par son rêve particulièrement déroutant. Ses yeux foncés se mirent à louvoyer entre les différents bâtiments qui faisaient partie du décor externe. L’architecture était très ancienne, grise, un peu moyenâgeuse en raison de leur toit et de leurs petites fenêtres, mais c’était ce qui faisait le charme de l’université. Certaines bâtisses étaient à juste titre des sites où se déroulaient la plupart des cours magistraux et des travaux pratiques, d’autres étaient tout simplement des endroits pour s’y loger. Les édifices n’étaient pas aussi gigantesques que les gratte-ciels à New-York, néanmoins ils n’étaient pas moins imposants et nombreux.La rouquine ne savait plus où regarder. A droite, à gauche ou
Deux semaines complètes s’étaient écoulées depuis sa fameuse découverte. Elles avaient passé à une vitesse folle, malgré le fait que Rosalie s’ennuyait quelquefois. Sa meilleure amie, Sarah, était désormais loin d’elle pour se préparer pour la rentrée, alors aucune activité ne semblait être assez satisfaisante pour tuer le temps. Elle reprenait de temps à autre le dessin, toujours focalisée sur cette ombre en pleine nuit, mais ses pensées restaient en permanence centrées sur le pendentif qu’elle avait trouvé dans le parc. Et ses questionnements également.De maintes et maintes fois, elle avait effectué des infructueuses recherches à son sujet, mais elle ne trouva rien de très intéressant, la plupart des liens sur Google la dirigeant sans cesse vers des sites de bijouteries. Elle l’a