Chapitre 0007

Maman et moi sommes arrivées au mémorial de Lily Nelson. Ce n’était pas le seul ici, nous commémorions tous les guerriers et membres de la meute qui avaient sacrifié leur vie pour la meute. Cependant, celui de Lily était le plus grand. Maman avait fait créer une statue en pierre en forme d’une femme aux ailes d’ange veillant sur sa meute.

Nous apportions une variété de fleurs et de plantes au mémorial toutes les semaines. Cette semaine, nous avons apporté des poinsettias, du jasmin d'hiver, des aconits d'hiver et des perce-neiges. Comme toujours, maman s’est approchée de la statue, a posé sa main sur les mains jointes de la statue en murmurant : « Merci, Lily, pour ton sacrifice. Je t’ai dit que je ne t’oublierais jamais, et je me ferais. »

Ensuite, nous avons commencé à travailler silencieusement aux alentours. Nous avons enlevé la neige, retiré les plantes mortes ou mourantes et les avons remplacés par celles que nous avions apportées.

« Maman, as-tu déjà rencontré la fille des Nelson ? » ai-je demandé.

« Cara ? Bien sûr, tu ne l’as jamais rencontrée ? »

J’ai secoué la tête. « Je ne pense pas. Personne ne me l’a jamais introduite. Comment est-elle ? »

Ma mère n’a pas arrêté son travail quand elle répondait à ma question. « C’est une fille adorable, calme et intelligente. » Elle s’arrêtée et a levé les yeux vers la statue. « Elle ressemble à sa mère, mais pas les yeux, elle a les yeux de son père. Lily était une femme forte et belle. » Elle a affiché un sourire doux, ses yeux semblaient se perdre dans ses souvenirs lointains. « Elle ne se laissait dominer par personne, y compris ton père. »

Je me suis arrêtée d’un air surpris. « Quoi ? » Je n’avais jamais entendu parler de cela.

Maman a repris son travail en souriant. « Je me souviens de ce jour-là où ton père avait besoin de guerriers pour aller sur les territoires d’une autre meute qui nous consistait une menace. Il prévoyait lancer un ultimatum et les forcer à changer d’avis sur la guerre, en leur montrant la force de nos guerriers. Lily était enceinte de Cara à ce moment-là et ton père pensait qu'il valait mieux qu'elle reste en arrière. » Le sourire sur son visage est devenu encore plus beau, elle a enchaîné en mettant une main contre son ventre. « Elle a dit à ton père que son état ne changeait rien, elle était toujours une Gardienne. S’il pensait qu’elle ne devait pas rester à la première ligne, il se trompait. Il a essayé de lui infliger un ordre d’Alpha, mais a échoué. Puis, elle a proposé un duel, s’il gagnait, elle resterait là où elle devait être. Si elle gagnait, il devait la lisser rester à la première ligne. »

Ma mère se perdait de nouveau dans ses souvenirs. « Et il n’a pas gagné ? C’est ça ? » ai-je demandé.

« Non. Lily a renversé ton père en moins de 15 minutes. C’était quelque chose que je n’avais pas vu de toute ma vie. Ton père était tellement fort et sûr de lui qu’il n’arrivait pas y croire. Au cours du duel, Clint restait assis fièrement en regardant sa femme abattre ton père comme si tout était normal. Ils sont donc allés faire face à l’autre meute menaçante, Lily aussi, bien sûr, pour montrer que non seulement nous avions un Alpha fort, mais aussi deux Gardiens très compétents, et l’Alpha de l’autre meute s’est finalement reculé. »

Quand ils sont revenus, ton père l’a assignée à moi, puis à moi et à toi, comme notre Gardienne.

« Qu’est-ce qui est arrivé à l’autre meute ? » ai-je demandé.

« L’Alpha de l’autre meute était avide, mais pas intelligent et certainement pas aussi fort qu’il le pensait. Après peu de temps, il a défié Alpha Leander. Il fallait savoir que cette meute n’avait pas de Gardien et qu’elle était ainsi faible. Alpha Leander a gagné, l’autre Alpha avait été tué et sa meute et ses territoires ont été conquis par la meute de Cascade de l’Ombre. »

Je regardais ma mère d’un air étonné. « Pourquoi n’ai-je pas entendu parler de cette histoire avant ? Attends, le père d’Alpha Liam a vaincu l’Alpha de la meute qui voulait nous attaquer ? Pourquoi papa n’a-t-il pas simplement combattu et pris le contrôle de sa meute ? »

« Ton père ne voulait pas de guerre, en plus, j’étais enceinte de toi à ce moment-là. Il craignait qu’il arrive quelque chose de mal arrive à moi, et à toi, ou à nous deux. Et ce n’était pas un risque qu’il voulait prendre, de toute façon, ce n’était pas nécessaire. À l’époque, notre meute était la plus grande et la plus forte dans tout le pays. La guerre avec la meute de Cascade de l’Ombre et ses terres conquis lui ont fait la plus grande meute du pays, mais nous étions toujours la meute la plus forte. Cependant, ils ont subi des pertes considérables à cause de cette guerre. C’était à cause de cette guerre que Leander et la mère de Liam, Luna Estella, sont décédés. À l’époque, il n’avait que six ans. Leander n’avait jamais été le même après avoir le mort de sa compagne. Il a essayé de tenir le plus longtemps possible, mais quand Liam avait 16 ans, il a finalement renoncé et a laissé la Déesse le prendre. »

« La vie de Liam était difficile. Il a pris en charge de la meute alors qu’il était très jeune. Les responsabilités étaient trop lourdes pour un jeune homme à assumer, mais il a bien fait avec les aides de sa meute. Ton père a offert de le former et il a accepté son offre. C’était la raison pour laquelle nous avons encore une forte alliance avec eux, jusqu’à aujourd’hui. »

Je n’arrivais pas à imaginer être l’Alpha de ma meute depuis déjà deux ans. Ma vie était relativement facile, en comparaison de celle d’Alpha Liam. Je ne savais pas du tout qu’il avait commencé à êrte un Alpha depuis un si jeune âge. Je me souvenais avoir entendu parler de la mort de son père et de sa prise de pouvoir, mais je n’avais que 10 ans à l’époque et je n’y ai donc pas beaucoup réfléchi. Maintenant, je ne pouvais pas imaginer diriger de ma meute, en pleurant la mort de mes parents.

J’y réfléchissais sur notre chemin de retour. À la maison de la meute, ma mère m’a demandé d’aller dans son bureau. Et je savais que ce n’était pas bon signe, car c’était là où se passaient toutes nos « discussions ». Nous sommes entrés dans son bureau. Avant de commencer, elle nous a versé un verre de vin. « Assieds-toi, mon fils. »

J’ai pris une gorgée de vin et a regardé ma mère. « T’ai-je contrariée, maman ? » ai-je demandé.

Au lieu de s’asseoir, elle se tenait devant la fenêtre donnant sur l’arrière de la maison et la forêt. « Je sais pour les filles, Rik, » a-t-elle déclaré sans même me regarder.

Zut ! Je croyais que j’étais assez prudent, comment l’a-t-elle su ?

Avant que je ne trouve une excuse, elle s’est tournée vers moi. « Es-tu surpris ? Je suis la Luna de cette meute, et tu crois que je ne sais pas ce qui se passe sous mon nez ? »

Elle a affiché un sourire mais ce sourire a rapidement disparu. « Chéri, tu seras bientôt l’Alpha de cette meute. Si tu as de la chance, tu trouveras ta compagne à ton anniversaire. En tant que femme, je peux te dire la vie ensemble d’un couple sera difficile, si tu continues à draguer toutes les femmes de cette meute. Crois-moi, le rôle de Luna est déjà assez difficile, elle se fatiguera si elle doit gérer des femmes jalouses et rancunières dans ta meute. Tu es un jeune Alpha, je comprends, mais si tu continues à faire ainsi, considère au moins d’abord à des femmes qui ne sont pas de notre meute, pour que ta future Luna n’ait pas à voir tes anciennes amantes tous les jours, ou pire, entendre parler toujours de tes moments intimes avec elles. »

C’était probablement la conversation qui me mettait mal à l’aise le plus. Ma mère était une femme gentille, aimante, gracieuse, protectrice et loyale envers sa meute. Elle était tout ce qu’une Luna devait être et elle avait exactement ce que j’espérais de ma future compagne.

Je lui ai répondu de la seule manière possible : « Je t’ai entendue, maman, et je comprends ce que tu dis. Tu as raison, comme toujours. Je voudrais que ma compagne soit heureuse avec moi et je ne voudrais absolument pas qu’on démarre notre vie en couple avec des malentendus ou des inquiétudes concernant mes comportements dans le passé. »

Elle a souri en s’approchant de moi pour me serrer dans ses bras. « Je t’aime, mon fils. Et oui, tu seras toujours mon chéri. » J’ai souri et l’ai serrée dans mes bras. « Je t’aime aussi, maman. »

Elle a ajouté avant de me laisser partir : « S’il te plaît, autant que je veuille des petits-enfants, je les veux au bon moment, pas avec un coup de nuit. N’oublie pas de mettre une capote. »

Je lui ai répondu en laissant entendre mon irritation inconfortable de cette conversation : « Maman, tu ne m’as pas élevé, et je ne suis pas un imbécile. Je te rappelle que je suis presque adulte, je sais comment utiliser un préservatif, et c’est ce que je fais chaque fois. »

Maman s’est légèrement reculée et m’a regardé. « D’accord, chéri. Bonne nuit. »

« Toi aussi, maman. » Je me suis échappé avant qu’elle ne puisse dire autre chose qui me mettrait mal à l’aise.