Chapitre 0006

Quand je suis arrivé à la maison, mon père était prêt. Il préparait probablement l'entraînement pour la soirée quand j’étais à l'école. Il avait une variété de modes d’entraînement et il les mélangeait chaque jour et je ne savais pas ce qui m’attendait tous les jours. Parfois, c'était axé sur l'équilibre, au cas où je perdais l'usage d'une jambe ou d'un bras en combat et devrais donc me battre avec un membre cassé ou blessé. Parfois, il me privait des sens, au cas où je devais compter uniquement sur ma vue ou mon ouïe. Il y arrivait même qu’il m’en privait les deux et je devais me battre uniquement avec mon sens du toucher, du goût et mes instincts. C'était misérable. J'ai été renversée plus que n'importe autre quel. Mais c'était un excellent entraînement qui faisait de moi le meilleur et le plus fort combattant possible.

« Salut papa », ai-je dit en m'approchant de la table pour déposer mon sac à dos avant de poser un baiser sur sa joue.

« Salut chérie, comment s'est passée ta journée ? »

« Bien. Les cours deviennent plus difficiles, comme la fin de l'année s'approche, mais ça va. »

« Tu as toujours des A ? » m’a-t-il demandé. Mes études occupaient une place aussi importante que mes compétences en combat.

'Tu ne peux pas entraîner uniquement les muscles de tes bras et de tes jambes, Cara, tu dois aussi utiliser celui qui est dans ta tête.' Il s'est assuré que je concentre sur l'anatomie, la physiologie et la chimie. Cette dernière était importante pour que, si jamais j’étais empoisonnée, je pourrais identifier le poison et trouver ce dont j'avais besoin pour me guérir.

Certaines de mes formations au fil des années consistaient à ce que mon père me donne du poison pour que j’observe ce qui arrivait à mon corps et comment je réagissais. Il était toujours très prudent pour s'assurer qu'il avait le bon antidote. En plus, le médecin de la meute était prêt à intervenir au cas où quelque chose ne tournait pas comme prévu. Bien que je n'aime pas ces jours d'entraînement et que je me sentais généralement mal le reste de la soirée, parfois même plus longtemps, c'était très utile. En plus, mon père était toujours très prudent. J'ai ainsi développé une immunité à la belladone depuis des années. Ma tolérance était assez élevée après ces entraînements et j’étais presque immunisée. Papa continuait de me donner des doses chaque jour. Ma guérison de loup-garou l'éliminait de mon système plus rapidement au fur et à mesure que je m'y habituais.

La session d'entraînement de ce jour-là était axée sur l'agilité.

Il m'a préparé un parcours intérieur à achever sous forme humaine et un autre à l'extérieur à achever sous forme humaine ou de loup. Je devais chercher à contourner les obstacles et les « mines » qu'il installait pour moi. L’entraînement n’était pas seulement axé sur l’agilité, mais aussi sur ma concentration et de la sensibilisation de tous mes sens pour m'assurer que j’étais rapide tout en restant consciente de ce qu’il avait autour de moi à tout moment.

L'entraînement d'aujourd'hui comprenait des bûches volantes qui visaient à me renverser et ou me paralyser, des prises de main et de pied glissantes et tranchantes qui étaient censées me faire tomber, donc je devais trouver d’autres moyens d'avancer même si j’étais blessée. Pour des entraînements sous forme de loup, il y avait des pièges dressés pour moi, et des couteaux volants que je devais évitais ou supporter si je n’étais pas assez vite pour les esquiver, et des pièges qui tombaient de nulle part essayant de me capturer.

Papa et son loup, Donovan, donnaient à Artemis et moi des conseils et des astuces pendant au cours de notre entraînement. Artemis et moi étaient épuisées après l'entraînement, comme d'habitude.

« Monte et prends une douche avant l’arrivée de l'Alpha Anders, on va commencer le dîner. » Papa nous a enfin libéré de l'entraînement et je suis montée pour prendre une douche. Je restais sous la douche, laissant l’eau chaude détendre mes muscles endoloris.

« Nous devenons de plus en plus fortes chaque jour », a dit Artemis.

J’ai souri. « Oui, c’est vrai. Ce qui s’est passé hier en est la preuve. »

Si les loups pouvaient sourire, Artelis l’aurait fait à ce moment-là.

Nous sommes nés pour être une gardienne, j’ai hérité de mes parents de bons gènes pour arriver là où j’étais actuellement. Oui, nous étions fortes.

J’ai entendu qu’on sonnait à la porte alors que j’enfilais mon jean et mon t-shirt confortable après la douche. J’ai attaché mes cheveux à une queue de cheval un peu désordonnée. Alpha Anders était comme un oncle pour moi. Nos dîners sont devenus informels et décontractés depuis longtemps.

Je suis descendue des escaliers en sautillant pour aller ouvrir la porte.

« Salut Anders. »

Il y a des années, il m’a dit que je n’avais pas besoin d’utiliser son titre lorsqu’il venait pour dîner. Après qu’il avait martelé cela plusieurs fois et que j’ai obtenu l’approbation de mon père, j’ai finalement cédé.

Je me suis reculée pour le laisser entrer. « Papa est dehors, il allume le grill. Puis-je t’offrir une bière ? »

« Merci, petite méchante, j'adorerais de la bière. »

J’ai roulé mes yeux. « Mais toi aussi ? » me-suis-je plaint devant mon Alpha. Il a simplement souri en disant : « Si le nom te convient… » Bon.

« Je vais rejoindre ton père pour voir s'il a besoin d'aide », a-t-il dit en souriant. Nous savions tous les deux que mon père ne le laisserait pas faire le travail, mais c’était une partie de leur plaisanterie toutes les semaines.

J’ai pris une bière du réfrigérateur, et a demandé si mon père en avait besoin d’une aussi, puis, j’en ai pris une deuxième pour lui. J'ai ouvert les bouteilles et les a emmenées sur la terrasse. Papa et Alpha Anders discutaient de mon entraînement de la semaine dernière, papa lui a donné des mises à jour sur mon dernier entraînement. Alpha Anders m’a regardée puis a demandé à mon père, « Cara t'a-t-elle dit qu'elle a un nouveau surnom ? »

Mon père m’a regardée et j’ai roulé des yeux si loin en arrière que je pensais avoir vu mon cerveau.

« C’est quoi ? Je ne le savais pas », a-t-il demandé d’un air attendu.

« Apparemment, mon nouveau surnom est Petite Méchante. »

Le mouvement de mon père s’est soudainement arrêté, il a vérifié en regardant Alpha Anders : « C’est vrai ? » Il a tourné son regard vers moi et a demandé : « Qu’est-ce que tu as fait pour obtenir un tel surnom ? »

« Bah… » Je trainais mes mots en jetant un regard à Alpha Anders.

« Elle m'a plaqué en 15 minutes, » a répondu Alpha Anders pour moi. Un sourire plus large que jamais est apparu sur le visage de mon père, et il m’a regardée avec fierté dans les yeux.

« Apparemment, tel père, telle fille », a-t-il enchaîné.

Mon père a pris une gorgée de sa bière. « C'est bien ma fille, » a-t-il dit doucement.

Alpha Anders regardait mon père d’un air sérieux. « Clint, je le répète, nous avons vraiment besoin de toi à l'entraînement des guerriers. Je suis prêt à supplier si c'est ce qu'il faut. »

Papa a pris une inspiration profonde. « Anders, tu sais que je ne peux pas le faire. » J’ai souri et est retournée à l'intérieur. C'était une conversation qui a duré depuis des années. Alpha Anders voulait que papa revienne sur le terrain d'entraînement et papa pensait qu'il n'apporterait pas assez à la meute.

Pour le dîner, j’étais responsable de préparer les légumes. Papa avait mis des pommes de terre au four alors que je prenais ma douche. Alors j’ai vérifié les pommes de terre au four avant de commencer à préparer des choux de Bruxelles rôtis avec du bacon et un glaçage à l'érable. J’ai sorti les pommes de terre du four et a mis les légumes dans un plat de service quand papa et Anders rentraient. J’ai servi les plats sur la table et a pris une autre bière pour les deux hommes. Puis, nous nous sommes assis tous les trois pour manger.

Leur conversation n’était pas compliquée, ils parlaient du bon vieux temps et des problèmes de la meute, des guerriers et des techniques à les enseigner et celles à entraîner les jeunes membres. Comme d’habitude, papa a demandé des nouvelles de Luna Calista et Rik, et Anders n’a toujours pas oublié de me demander comment se passait ma journée, sur la vie et ce qui se passait autour de moi. Je ne lui ai pas parlé de ma petite conversation avec son fils, mieux vaut qu’il ne sache pas que je n’étais pas une grande fan de Rik.

À la fin du dîner, j’ai servi le dessert qu’Anders avait apporté. « Cali a fait ses célèbres brownies pour nous aujourd'hui, » nous a dit Anders. J’ai soupiré de plaisir en goûtant le chocolat. Luna Calista faisait des brownies incroyables ! La table est devenue silencieuse alors que nous savourions tous le dessert, sauf quand papa a demandé à Anders de remercier Luna Calista pour nous.

Quand nous avons fini le dessert, j’ai débarrassé la table et a fait la vaisselle avant de m’excuser. Avant que je n’embrasse mon père, l'Alpha Anders a tendu une enveloppe vers moi. « Je crois que c’est une invitation à la fête d'anniversaire des 18 ans de Rik le week-end prochain, de la part de ma femme. Elle serait déçue si tu n'assistais pas. » Ugh.

J’ai regardé l’enveloppe et l’a ouverte. C’était bien une invitation pour samedi prochain, pour assister à ce grand événement.

J’ai forcé un sourire et a dit à mon père, qui regardait Alpha Anders : « Bon, tu vas être ma compagne, papa. »

J’ai dit bonne nuit à papa et à l’Alpha Anders avant de monter pour faire mes devoirs. Ils discutaient jusqu’au tard la soirée. J’étais déjà au lit quand je les ai entendu se dire au revoir. Alpha Anders a dit à papa qu’ils se verraient la semaine prochaine.