Dante OrsiniLe lendemainIsolde ValentyneQuand la porte s’ouvre, je suis déjà debout.Dante me fixe, immobile.— Viens.Pas d’ordre. Pas de menace.Juste ça.Viens.Je ne bouge pas.Il ne répète pas.Il attend.Le temps s’étire entre nous.Puis je cède.Parce que je veux voir. Parce que je veux comprendre.Je le suis à travers le couloir, puis le salon.Raphaël est là, accoudé au bar, un sourire effleurant ses lèvres.— Regarde ça. Elle obéit.Je l’ignore.Dante ouvre une porte que je n’ai jamais franchie.Une bibliothèque.Imposante. Sombre. Des étagères jusqu’au plafond, une cheminée éteinte, des fauteuils en cuir.Un bureau massif au fond.Dante s’approche d’un meuble.Ouvre un tiroir.Sort un dossier.Il le pose sur le bureau et me regarde.— Assieds-toi.Je m’exécute, méfiante.Il ouvre le dossier.Je sens mon cœur ralentir.Une photo.Moi.D’autres pages. Des informations. Des détails.Tout sur moi.— Tu crois qu’on ne sait rien de toi ?Je relève les yeux, furieuse.— C’est q
Isolde Valentyne— Tu comptes aller où comme ça ?Ma gorge se serre.Une silhouette se détache dans l’ombre.Dante.Son regard brille dans l’obscurité.Je fais un pas en arrière.Il s’avance lentement.— Tu es obstinée, Isolde.Je ne réponds pas.Il s’approche encore.Mon dos heurte le mur.— Je me demande… Tu es plus déterminée à fuir, ou à nous défier ?Sa main effleure ma joue.Je frappe.Il attrape mon poignet avant que mon coup ne l’atteigne.Un sourire fugace traverse son visage.— Toujours aussi vive.Je me débats, mais il me plaque contre le mur.— Tu n’as jamais compris, pas vrai ?Son souffle est si proche.— Ce n’est pas nous qui te retenons ici.Je fronce les sourcils, furieuse.— Ah oui ? Alors laisse-moi partir.Son regard s’assombrit.— Tu ne partiras pas.Je serre les dents.— Vous ne pouvez pas me forcer à rester.Il incline la tête.— Alors pars.Je cligne des yeux.Son emprise se relâche.Je reste figée.Je devrais courir. Ouvrir cette porte.Mais je ne bouge pas.P
Isolde ValentyneJe suffoque. L’air me manque. Mes doigts se crispent autour de la photo, la froissent, la tordent, mais je ne peux pas la lâcher. Mila. Ils l’ont trouvée. Ils savent. Mon cœur cogne dans ma poitrine. Une vague de panique, brûlante, oppressante. Je tourne en rond dans ma chambre, comme un animal en cage. Mes pensées s’entrechoquent. Je dois la prévenir. Je dois trouver un moyen de la protéger.Mon regard balaie la pièce. Mon téléphone ? Confisqué. Accès à l’extérieur ? Verrouillé. Surveillance ? Permanente.Je me mords la lèvre jusqu’au sang.— Pense, Isolde. Réfléchis.Ils ont tout prévu. Tout anticipé. Mais pas ça. Pas moi.J’ouvre ma commode, tire un tiroir avec rage. Rien d’utile. Rien pour écrire. Rien pour communiquer. Ils ont nettoyé chaque recoin, effacé chaque possibilité.Je serre la photo contre ma poitrine, ferme les yeux un instant. L’angoisse monte, vicieuse.Non. Pas maintenant. Pas comme ça.Je rouvre les paupières, inspirant profondément. Il y a toujou
Isolde Valentyne— Ne la touche pas.Il me fixe, impassible.— Je t’ai dit qu’il ne lui arriverait rien.— Et je devrais te croire ?— Tu n’as pas le choix.Ma colère explose. Je le pousse violemment, de toutes mes forces.— Tu penses tout contrôler, hein ? Tu crois que tu peux tout posséder, tout décider ?Son regard ne vacille pas.— Tu es en colère.— Non. Je suis en cage.Un muscle tressaute dans sa mâchoire.— Une cage dorée.— Une cage quand même.Il ne répond pas. Ses doigts effleurent sa montre, un tic nerveux qu’il a quand il réfléchit. J’aimerais croire qu’il doute. J’aimerais croire qu’il regrette. Mais ce serait une illusion. Dante Orsini ne regrette jamais.Raphaël MoreauJ’observe Dante depuis le salon, une coupe de vin à la main. Son dos est droit, son regard fixe, mais je le connais trop bien. Quelque chose le trouble. C’est fascinant. Je n’ai jamais vu Dante perdre le contrôle. Pas une seule fois. Mais avec elle… il se fissure.Je souris et m’appuie contre le dossier
Isolde ValentyneMon souffle se coupe.— Non.— Oh, pas comme ça, calme-toi. Il sourit. On va juste la mettre à l’abri.Je ne les crois pas.— Où ?Dante ne répond pas.Je me précipite vers lui, le frappe du plat de mes mains, de toutes mes forces.— OÙ ?!Il ne bouge pas. Il me laisse frapper.Puis, lentement, il saisit mes poignets. Son emprise est ferme, mais pas brutale.— Si tu fais ce qu’on te dit, elle sera en sécurité.Je lutte, je me débats, mais il ne me lâche pas.— Tu es un monstre.Il ne réagit pas.— Dites-moi où elle est.— Non.Un silence.Puis il relâche mes poignets et recule.— Tu as une heure pour te préparer. Tu sors avec nous.Je cligne des yeux, déboussolée.— Quoi ?— Si tu veux qu’on garde Mila hors de ça, il va falloir prouver que tu n’es pas une menace.Je serre les poings.— C’est du chantage.— Évidemment.Raphaël rit doucement.— Bienvenue dans notre monde, princesse.Je suis debout devant le miroir, les mains crispées sur le bord du lavabo. Une heure. Un
Isolde ValentyneL’air est chargé de musique et d’alcool, de murmures et de regards voilés de sous-entendus. Je me tiens droite face à Selene, mon cœur battant plus vite que je ne voudrais l’admettre. Ses yeux noirs sont braqués sur moi, perçants, scrutateurs. Je me sens mise à nu sous son regard, comme si elle pouvait voir au-delà de mes défenses, au-delà de ma rage et de ma peur.Dante est silencieux à mes côtés, mais je sens sa tension. Il n’aime pas cette situation. Il n’aime pas que quelqu’un d’autre ait un quelconque pouvoir sur moi.— Alors, Isolde… Selene fait un pas de plus, réduisant la distance entre nous. Tu sais qui je suis, n’est-ce pas ?Je soutiens son regard.— J’ai entendu parler de vous.Elle sourit, amusée.— Et qu’as-tu entendu ?Je ne réponds pas.Raphaël, assis sur un fauteuil en velours, observe la scène avec un sourire indéchiffrable. Il joue avec la bague à son doigt, l’air détendu, mais je sais qu’il est attentif au moindre détail.Selene rit doucement.— Oh
Isolde ValentyneLe silence me hurle dans les oreilles. Mes mains tremblent encore alors que le corps d’Anton est emporté par deux hommes. Une traînée de sang s’efface déjà sous un chiffon humide. Comme si rien ne s’était passé. Comme si une vie ne venait pas d’être effacée sous mes yeux.Selene a disparu, avalée par l’ombre et le bruit du club, mais sa présence plane encore, oppressante, étouffante. Je sens Dante tout près de moi, son regard pesant, brûlant. Il attend quelque chose. Une réaction. Une faiblesse.Je refuse de lui donner ce plaisir.Je me détourne, me dirige vers la sortie du salon privé.— Où crois-tu aller ?Sa voix est un mur.Je m’arrête sans me retourner.— Loin d’ici.— Ce n’est pas une option.Mon souffle se bloque.Je serre les poings, lutte contre l’adrénaline, contre la peur qui rampe sous ma peau. Puis je me retourne lentement.— Je viens de passer votre foutu test. J’ai fait ce que vous vouliez. Alors pourquoi suis-je encore une prisonnière ?Raphaël ricane,
Isolde ValentyneL’obscurité de la chambre m’oppresse. Je suis debout près de la fenêtre, les bras croisés, le regard fixé sur la ville illuminée en contrebas. Derrière moi, je l’entends bouger, retirer sa veste, déboutonner sa chemise. Son silence est une présence en soi, une ombre qui m’enveloppe, me pousse à la limite de ma propre résistance.Je refuse de le regarder.Je refuse d’admettre la tension qui crépite dans l’air, ce tiraillement violent entre la rage et… autre chose.Dante n’a rien dit depuis notre arrivée ici. Il n’a pas tenté de m’attraper, pas tenté d’imposer sa volonté autrement qu’en m’obligeant à partager cette pièce avec lui. Mais je sais que c’est une stratégie. Il veut voir si je vais me briser seule.Il veut que je vienne à lui par moi-même.Jamais.Le lit grince légèrement quand il s’y installe.— Tu comptes rester debout toute la nuit ? Sa voix est basse, rauque.Je ne réponds pas.Il soupire, et je l’entends bouger à nouveau, s’approcher.Mon corps se tend, c
IsoldeLe silence dans la pièce est lourd de promesses et d’émotions retenues. Chaque souffle, chaque mouvement semble résonner avec une force qui dépasse l’ordinaire. Je me tiens toujours près de la fenêtre, regardant la lumière déclinante du crépuscule, ses teintes or et rose se fondant sur l'horizon. Une lumière douce, presque irréelle, envahit la pièce et enveloppe tout autour de moi dans un halo chaleureux. Mais, au-delà de cette scène tranquille, c’est la présence de Dante qui me marque, me hante, me nourrit.Je n’ai pas à me tourner pour savoir qu’il est là, derrière moi. Il est la constante qui me définit, la force invisible qui me retient à cet endroit, à ce moment précis. Je le sens, presque avant de le voir. Il n’a pas besoin de parler pour que je le ressente. Sa présence est une pression douce, familière, réconfortante. Il est tout ce que je cherchais, tout ce dont j’avais besoin et bien plus.Je ferme les yeux un instant, m’immergeant dans l’instant, dans cette sensation
IsoldeLa nuit qui tombe sur la demeure de Dante est une couverture silencieuse, un voile opaque qui m’isole de tout ce que j’ai pu connaître. La pièce autour de nous semble se rétrécir, comme si le monde entier s’effondrait pour ne laisser que lui et moi, pris dans l’étreinte glaciale de son pouvoir. Son regard est fixé sur moi, une lueur triomphante qui éclaire ses traits avec une certitude glacée.Je le sens, cette emprise de plus en plus forte, cette force qui me presse de tous côtés. Il n’y a plus de répit, plus de fuite possible. Je suis là, dans cet espace où ses mots sont des chaînes et ses gestes des ordres que je me sens incapable de contester.— Tu as peur de ce qui se passe, n'est-ce pas ? me dit-il, sa voix basse et douce, mais l'ombre d’un sourire pervers se dessine sur ses lèvres.Je le fixe en silence, mes lèvres serrées, une partie de moi hurle de s’échapper, mais une autre, plus profonde, plus enfouie, accepte cette réalité avec une amertume douce. Je sais que je sui
IsoldeIl me libère enfin de son emprise, mais le monde autour de moi semble vaciller. Ses mains, maintenant froides, s’éloignent de ma peau, me laissant un vide que je peine à combler. Il recule d’un pas, me dévisageant avec une intensité qui me transperce. Ses yeux, d’un bleu glacé, sont comme deux océans dans lesquels je pourrais me noyer, noyée dans ses mensonges et ses vérités cruelles.— Tu as peur, n’est-ce pas ? me demande-t-il, la voix basse, presque murmurée, comme une caresse meurtrière.J’aspire à la fuite. J’ai envie de courir, de m’échapper de cette pièce étouffante, mais mes jambes sont figées, mes pensées emprisonnées par un enchevêtrement de désir et de terreur. Je sais que je ne peux pas fuir. Pas cette fois.— Peur ? Non, je ne ressens rien, Dante. Rien du tout, lâche-je d’une voix brisée, mais le déni ne me protège plus.Il sourit alors, un sourire à la fois cruel et satisfait, comme s’il venait de découvrir un secret que même moi, je ne connaissais pas.— Mentir n
IsoldeL’aube, timide, peine à se lever. Les premiers rayons hésitent à effleurer les toits de la ville, tandis que Dante, silencieux et sombre, s’avance dans la pénombre, me tirant presque à sa suite. Sa main se ferme autour de mon poignet avec une douceur glacée, une douceur qui trahit pourtant l’intensité de ses pensées. Je n’ose m’opposer à lui. Mes jambes, lourdes de fatigue, m’emprisonnent dans une inertie silencieuse.Nous avançons ainsi, sans un mot. Ses pas sont assurés, rapides, comme si un urgent besoin le poussait à fuir tout ce qui pourrait le retenir. Je le suis, sans réfléchir. Peut-être par crainte. Peut-être parce que, malgré ma volonté de m’échapper, il est celui qui m’enserre encore.Après un long chemin à travers des rues désertées, nous atteignons une demeure imposante, dissimulée dans l’ombre d’arbres centenaires. La silhouette de la bâtisse se découpe dans la brume matinale. Elle est majestueuse, mais froide, presque intimidante dans sa grandeur.— C’est ici, di
IsoldeLe soleil grimpe lentement dans un ciel d’une pureté indécente. Tout autour de moi, la ville s’éveille sans savoir qu’elle marche sur les cendres d’un amour en ruines. Je marche longtemps, sans but, le cœur étranglé par cette scène qui se répète en boucle dans mon esprit. Le regard de Dante. Les larmes de Raphaël. Et moi… incapable de choisir. Incapable de sauver qui que ce soit.Le poids de la solitude me brise les épaules. Mes pas me ramènent là où tout a commencé : ce vieux parc oublié au bord du fleuve, où Dante m’a prise dans ses bras pour la première fois, où Raphaël m’a fait rire quand plus rien n’existait. Le vent soulève mes cheveux, caresse ma peau gelée. Et tout me semble dérisoire.Le bruit de pas derrière moi me fait sursauter. Raphaël. Évidemment. Son visage est ravagé, ses yeux rougis par la colère et la douleur.— Tu fuis encore, Isolde ?Je ne réponds pas. Je n’ai plus la force. Je m’assieds sur ce vieux banc qui menace de s’effondrer et je fixe l’eau trouble d
IsoldeQuand j’arrive enfin, Dante est là. Assis sur le capot de sa voiture, une clope au bec. L’air plus mort que vivant.Il ne dit rien. Il attend.Je m’arrête face à lui. Silence.— Tu savais que je viendrais.Un sourire amer déforme sa bouche.— Ouais. Mais je préfère te l’entendre dire.Je déglutis.— Je suis là.Il écrase sa clope, se lève. Me jauge comme si j’étais déjà à genoux devant lui.— Pourquoi ?— Parce qu’il y a plus rien d’autre. Parce que même si je pars, je crève pareil.Dante hoche la tête. Son regard me brûle.— Je voulais pas que ça finisse comme ça.— Moi non plus.Il s’approche. Son souffle caresse mon visage.— Dis-moi, Isolde. Si je le bute… tu m’en voudras ?Mes lèvres tremblent.— Oui. Mais tu le feras quand même.Un silence terrible. Puis sa main se lève et effleure ma joue.— Il t’a prise, hein ?Je ferme les yeux. La honte me dévore.— Je t’aime encore. Malgré ça.Je suffoque. Je voudrais hurler. Lui dire d’arrêter. Mais je reste là. Parce que je suis dé
IsoldeLa nuit est longue. Sale. Et je ne dors pas. Pas vraiment.Raphaël conduit sans un mot jusqu’à son repaire, une villa planquée au sommet de la ville, là où personne n’ose grimper sans invitation. Les souvenirs me frappent à chaque virage, à chaque pierre. Je connais cet endroit. Je l’ai aimé. J’y ai souffert. Et maintenant, je reviens. Comme une traîtresse. Comme une amante en fuite.Il me pousse à l’intérieur sans douceur, claque la porte derrière lui et me plaque contre le mur. Son souffle est court. Ses yeux noirs de désir et de rage.— Dis-moi que tu es là parce que tu veux de moi. Pas pour lui briser le cœur. Dis-le, Isolde.Je ne dis rien. Parce que je ne sais plus. Parce que je me déteste autant que je le désire.Ses lèvres s’abattent sur les miennes. C’est brutal, violent. C’est Raphaël. Pas d’amour, pas de promesses. Juste le feu. Le besoin de posséder, d’effacer Dante de ma peau, de mes veines.— Tu es à moi ce soir, murmure-t-il contre ma gorge. Et je te jure que dem
IsoldeUn bruit de porte claque derrière moi. Je me fige. Dante. Il est là. Dans l’ombre. Le regard noir. Figé comme une statue.Raphaël se redresse, sûr de lui, arrogant.— Tiens, voilà le roi déchu.Dante ne parle pas. Mais sa main glisse lentement sous sa veste. Il est prêt à tuer. Je le sens. Et Raphaël aussi.— Arrête, Dante. Pas ici. Pas maintenant.Raphaël rit doucement.— Tu croyais quoi, Dante ? Qu’elle t’appartenait ? T’es qu’un passage, un foutu refuge. Mais moi, je suis son chaos. Je suis son mal.Je serre les poings.— Ferme-la, Raphaël.Il se tourne vers moi.— Non. Tu m’écoutes. Tu as deux options, Isolde. Tu restes là à crever à petit feu, ou tu me suis. On se barre. On crame ce monde et on recommence ailleurs. Juste toi et moi.Dante gronde, prêt à exploser. Mais je lève la main.— Pas un mot.Le silence tombe. Le vent hurle. Le choix me déchire.— Et si je refuse ?Raphaël sourit. Lentement.— Tu refuseras pas. Parce que tu n'as jamais su me dire non.Il m’embrasse.
IsoldeIl n’y a plus de roi.Plus d’ennemi à abattre. Plus de guerre à mener.Le silence est une malédiction.On s’est terrés dans la maison au bord de la mer. Celle que Dante ne regardait jamais vraiment, planquée entre les falaises. Il disait que c’était leur tombe, qu’ils y finiraient quand tout serait fini. J’ai ri la première fois. Maintenant, j’y suis. Et je ne ris plus.Dante ne parle pas.Il se lève tôt. Disparaît des heures. Revient les mains sales, le regard vide. Parfois, il me regarde dormir comme s’il n’était plus sûr de qui je suis, de ce que nous sommes sans la guerre, sans la rage.Moi, je compte les heures.Je regarde la mer et j’attends.— On est morts, hein ?Ma voix brise le silence. Il lève à peine les yeux.— Non.Mais il ment. Je le vois. Je le sens. On est morts ce soir-là, dans l’entrepôt. Ce qui reste, c’est juste deux corps qui respirent par habitude.Je me lève. J’enfile un vieux sweat à lui, trop grand, troué. Et je sors. Pieds nus dans le sable froid. La