Alina
Le silence de la forêt est oppressant. L’obscurité pèse sur mes épaules comme une chape de plomb, chaque craquement de branche sous mes pieds résonnant trop fort dans la nuit. Mon souffle court s’échappe en petits nuages de vapeur, témoignant du froid mordant qui s’infiltre jusque dans mes os. Mes jambes sont fatiguées, mes muscles endoloris, mais je n’ai pas le droit de m’arrêter. Pas maintenant. Pas quand je suis si près de la frontière du territoire.
Je cours depuis des heures, traquée comme une proie, mon cœur battant à un rythme frénétique. Derrière moi, le bruit des pas se rapproche. Des loups. Des chasseurs. Mes frères de meute… ou plutôt ceux qui devraient l’être. Mais une oméga faible comme moi ne mérite aucune loyauté, aucun respect. J’ai été abandonnée, offerte en sacrifice à une meute rivale en échange d’un traité de paix fragile. Une monnaie d’échange, une offrande destinée à apaiser la colère de l’Alpha le plus craint de la région : Damon.
Son nom seul suffit à glacer le sang. Damon est une légende, un monstre dont les récits de cruauté se murmurent à voix basse dans toutes les meutes. Il est à la tête d'un empire souterrain, une alliance impitoyable entre loups et mafia. On raconte qu’il ne connaît ni la pitié ni la compassion, qu’il prend ce qu’il veut sans jamais rendre de comptes à personne. Et maintenant… je suis son dû.
Mais je ne veux pas devenir sa propriété. Je préfère fuir, quitte à mourir dans la forêt plutôt que de finir entre les griffes d’un alpha sanguinaire.
Un hurlement résonne dans la nuit, profond et menaçant. Mon cœur rate un battement. Ils m’ont repérée. Mes jambes brûlent sous l’effort, mais je pousse encore plus fort, ignorant la douleur qui irradie dans mes muscles fatigués. Les branches griffent mes bras, ma robe déchirée claque contre mes cuisses, mais je ne ralentis pas. Si je ralentis… je suis morte.
Un bruit sourd derrière moi. Puis une ombre. Une forme massive et sombre se déplace dans l’obscurité avec une vitesse surnaturelle.
Je me jette sur le côté juste avant qu'une patte griffue ne me frôle. Je roule sur le sol, le souffle coupé, avant de me redresser maladroitement. Un loup noir, immense, se tient devant moi, les yeux brillants d’un éclat doré dans l'obscurité. Ses babines retroussées dévoilent des crocs effilés. Il grogne, un son rauque et menaçant qui vibre dans l'air.
Je me redresse sur mes genoux, tremblante. Je ne peux pas fuir. Pas face à lui.
— Tu pensais vraiment pouvoir m’échapper ?
Sa voix est grave, vibrante, marquée par une froideur implacable. Il se transforme devant mes yeux, son corps puissant se redressant lentement alors que ses membres reprennent une forme humaine. Quand il se dresse devant moi, nu et dominant, sa silhouette est encore plus terrifiante que celle du loup.
Ses cheveux noirs sont ébouriffés, encadrant un visage anguleux marqué par une beauté sombre et cruelle. Ses yeux dorés brillent d’un éclat perçant, son torse musclé parcouru de cicatrices témoignant de son passé violent. Il s’avance vers moi avec une grâce prédatrice, chaque pas semblant calculé pour me rappeler ma place : celle de la proie.
Je me recroqueville, la tête baissée, le souffle court.
— Relève-toi.
Je tremble, incapable de bouger.
— Je ne répéterai pas deux fois.
Damon s’agenouille devant moi, son regard brûlant planté dans le mien. Il tend la main et attrape mon menton, me forçant à le regarder dans les yeux.
— Je t'ai déjà sauvée une fois. Ne me fais pas regretter cette décision.
— Pourquoi ? je souffle d’une voix cassée. Pourquoi ne pas simplement me laisser mourir ?
Il penche légèrement la tête, son regard glissant lentement sur mon corps tremblant. Un rictus naît sur ses lèvres.
— Parce que tu es à moi.
Je frissonne. Cette affirmation ne laisse place à aucun doute, aucune échappatoire. Damon ne parle pas de manière figurée. Dans le monde des loups, une telle déclaration signifie une revendication. Il m’a sauvée non pas par pitié, mais par possession.
— Je ne suis pas à toi… murmuré-je.
Son sourire s’élargit légèrement, mais il n’a rien de rassurant. Il caresse lentement ma joue du bout de ses doigts, son contact froid contrastant avec la chaleur brûlante de son regard.
— Alors pourquoi ton cœur bat-il si vite ?
Mes lèvres s’entrouvrent, mais aucun son n’en sort. Damon glisse sa main derrière ma nuque, m’attirant brusquement contre son torse nu. Mon souffle s'accélère. Son odeur m’entoure, boisée, sombre, entêtante.
— Tu es faible, Alina. Mais je vais faire de toi une oméga digne d’un alpha.
Son souffle effleure mon oreille et je ferme les yeux, paralysée entre la peur et l’excitation troublante qui s’insinue dans mes veines.
— Je vais te briser, te posséder… jusqu'à ce que tu ne puisses plus respirer sans moi.
Mon cœur s'emballe tandis que ses lèvres effleurent ma gorge. Un frisson parcourt mon échine. Tout en moi hurle de m’échapper, mais une autre partie — celle que je refuse d’admettre — me supplie de rester.
— Tu es à moi, Alina.
Je lutte pour contrôler mon souffle. Mais quand Damon s'écarte légèrement, son regard doré encré au mien, je comprends une vérité terrifiante :
Il a déjà commencé à me posséder.
Damon
Le sang pulse encore dans mes veines alors que je m’éloigne de la clairière, Alina fragile dans mes bras. Sa respiration est rapide, son corps tremblant contre le mien. Je sens son cœur battre à une cadence effrénée sous ma main, son odeur douce et subtile s’infiltrant dans mes poumons comme un poison sucré. Elle est légère, trop frêle pour une louve. Une oméga née pour obéir, pour plier face à un alpha. Mais elle ne le fait pas.
DamonElle me défie. Malgré sa faiblesse, malgré sa peur, je vois cette lueur dans ses yeux – celle d’une louve qui refuse de s’abandonner complètement. C’est ce qui m’attire chez elle. Sa fragilité dissimule une force brute, une étincelle qu’aucune humiliation n’a réussi à éteindre.Je la ramène dans mon domaine, traversant la forêt d’un pas sûr. Mes hommes se tiennent en retrait, observant l’ombre qui glisse à travers les arbres. Ils savent mieux que de s’approcher lorsque je suis dans cet état. Je ne suis pas d’humeur à discuter. Pas après la chasse.Les grandes grilles en fer s’ouvrent devant moi et je pénètre dans le territoire protégé de ma meute. Mon domaine s’étend sur plusieurs hectares, un manoir imposant dominant le cœur de la forêt. Les pierres sombres et les grandes fenêtres noires créent une atmosphère froide, impénétrable – à mon image.Les portes du manoir s’ouvrent avant même que je n’atteigne le perron. Élias, mon second, m’attend à l’entrée, son regard sombre et per
AlinaJe me réveille en sursaut, le souffle court. Mon cœur tambourine violemment dans ma poitrine, écho douloureux de la peur qui s’attarde encore dans mon esprit. L'obscurité de la pièce m'oppresse, chaque ombre projetée par la faible lumière du clair de lune semblant me surveiller.Je porte une main tremblante à ma gorge, sentant encore la chaleur de son souffle contre ma peau. Damon. Ses yeux noirs hantent mes pensées. Ce regard brûlant, ce sourire cruel… Il m’a sauvée, mais à quel prix ?Je suis allongée dans un lit immense, recouverte de draps noirs qui sentent son odeur – bois de santal et cuir. Trop tentante. Trop dangereuse. Je me redresse lentement, mes muscles douloureux protestant au moindre mouvement. Ma robe est déchirée, exposant ma peau nue par endroits. Un frisson me parcourt l'échine lorsque je me souviens de la façon dont il m’a tenue, de la chaleur de son corps contre le mien.— Tu es à moi maintenant.Ses paroles résonnent encore dans ma tête. Je secoue la tête, r
AlinaLa voix profonde de Damon résonne à travers le bois massif de la porte. Le ton n’admet aucune réplique.— Je ne suis pas une esclave, murmuré-je entre mes dents.Un second coup, plus fort cette fois, me fait sursauter.— Alina.Je serre les draps autour de moi, mon loup intérieur frémissant d’angoisse. Pourquoi cette soumission instinctive face à lui ? Pourquoi mon corps réagit-il ainsi alors que mon esprit rejette cette domination ?— Si tu ne sors pas dans dix secondes, je viens te chercher.La menace est claire. Mes muscles se tendent sous l’effet d’un frisson involontaire. Finalement, je me lève, mes pieds nus rencontrant le sol glacé. Je serre les mâchoires et avance jusqu’à la porte.Je l’ouvre brusquement.Damon est là, appuyé contre le cadre de la porte, les bras croisés sur son torse nu. Ses cheveux sombres sont légèrement en bataille, une ombre de barbe soulignant les lignes tranchantes de sa mâchoire. Ses yeux sombres parcourent mon corps d’un regard pénétrant.Je sui
AlinaLa lumière froide du petit matin filtre à travers les grandes fenêtres du manoir. Mes muscles me brûlent encore de l’entraînement de la veille. Chaque coup, chaque chute, chaque contact avec Damon m’a laissée à bout de souffle, le corps en feu et l’esprit en ébullition.Je suis allongée sur le lit, les draps froissés autour de moi. Mon cœur bat encore trop vite en repensant à la manière dont Damon m’a plaquée au sol, son corps puissant écrasant le mien, sa respiration rauque contre ma peau.Pourquoi est-ce que je ressens ce frisson brûlant chaque fois qu’il me touche ?Pourquoi cette attirance me déchire-t-elle alors que je devrais le haïr ?Un coup sec contre la porte me tire de mes pensées.— Alina, descends. Maintenant.La voix froide et tranchante de Damon résonne à travers le bois massif. Il ne demande pas. Il ordonne.Je me redresse lentement, frottant mes poignets endoloris. Une partie de moi veut lui désobéir, juste pour voir jusqu’où il ira. Mais une autre partie, plus
DamonLa nuit est épaisse, silencieuse, mais mon esprit est en ébullition. Alina dort paisiblement dans le lit à côté de moi, sa respiration régulière apaisant temporairement la rage qui gronde dans mes veines. Pourtant, même dans son sommeil, elle m’attire irrésistiblement. Son odeur sucrée emplit l’air, et mon loup lutte pour ne pas céder à l’instinct.AlinaLe silence du manoir est oppressant. Seuls le crépitement discret du feu dans l'âtre et le bruit de mes pas résonnent dans le long couloir de pierre. Les paroles de Viktor tournent en boucle dans mon esprit : "Si tu ne la marques pas, quelqu'un d’autre le fera."Un frisson me parcourt l’échine. Je déteste l’idée d’être vue comme une proie. Une oméga est censée être soumise, obéissante, destinée à se plier au bon vouloir d’un alpha. Mais je ne suis pas une oméga ordinaire.Je m’arrête devant une grande porte en bois massif. Derrière, je peux sentir la présence de Damon. Son aura sombre et puissante pulse à travers le bois, une fo
DamonJe me redresse lentement, glissant hors du lit sans bruit. Mon regard reste fixé sur elle, son visage serein baigné par la lumière de la lune qui filtre à travers les rideaux. Une mèche sombre tombe sur sa joue, et l’envie de la toucher me brûle la peau.Contrôle-toi.Je passe une main dans mes cheveux, inspirant profondément. Mon corps est en tension constante depuis qu’elle est entrée dans ma vie. La marquer… l’idée même déclenche une déferlante de chaleur dans mes veines. Mais je ne peux pas céder. Pas encore.Je sors de la chambre, descendant les escaliers du manoir d’un pas silencieux. Les membres de la meute dorment encore, mais je perçois les bruits lointains de la nuit : le froissement des feuilles dans le vent, le craquement d’une branche sous le poids d’un prédateur.Dans le salon, Viktor est là, assis dans un fauteuil en cuir. Il tient un verre de whisky entre ses doigts, le liquide ambré reflétant la lueur du feu dans la cheminée.— Tu comptes rester là toute la nuit
AlinaJe me réveille en sursaut, le cœur battant à tout rompre. L’obscurité de la pièce m’enveloppe, et la fraîcheur de la nuit glisse sur ma peau nue. Damon n’est plus là. Je le sens avant même de vérifier. Son odeur musquée, ce mélange de pin et de cuir, est encore présente dans l’air, mais son absence est une évidence.Je m’assois lentement dans le lit, passant une main dans mes cheveux épars. Mon cœur bat encore trop vite, une angoisse sourde me comprimant la poitrine. Damon est parti. Mais pourquoi ?Le manoir est silencieux, à peine troublé par le bruit du vent qui siffle contre les fenêtres. Une brise froide glisse sous la porte de la chambre, soulevant un frisson le long de ma colonne vertébrale.Je me lève, enroulant une couverture autour de mes épaules, et m’avance vers la porte. Mon pied nu frôle le tapis en soie, et l’écho de mes pas résonne dans le couloir vide.Un grondement sourd monte du rez-de-chaussée. Instinctivement, mes jambes me mènent vers le bruit.Damon.Je le
AlinaLe soleil est à peine levé lorsque je me réveille, le cœur lourd. La nuit a été agitée, et malgré la chaleur du lit, le froid s'est infiltré en moi, me laissant une impression de vide. Damon n'est pas là. Encore une fois.Je passe une main dans mes cheveux en bataille et me redresse lentement. La couverture glisse sur ma peau nue, et un frisson me parcourt. Mon corps porte encore la marque invisible de sa présence — la chaleur de ses mains sur ma peau, la pression de son souffle contre mon cou, le grondement profond de son loup résonnant dans ma poitrine.Je me lève, enfilant un fin peignoir de soie, et m’avance vers la fenêtre. Le jardin du manoir est noyé dans une brume légère, le soleil peinant à percer à travers le voile gris. L’air est froid, mordant.Mon regard se pose sur Damon, à l’extérieur. Torse nu, en pantalon de combat noir, il est en train de s’entraîner dans la cour. Ses muscles roulent sous sa peau alors qu’il frappe un sac de sable suspendu à une poutre. Son sou
AlinaLe silence après l’explosion de lumière est assourdissant. Mon souffle est court, mes mains tremblent encore sous l’effet de la décharge d’énergie qui a ravagé la clairière. Damon est allongé sur le sol, son torse se soulevant faiblement sous le poids de son souffle haché.Je me penche vers lui, le cœur battant à un rythme démentiel.— Damon… ?Ses paupières frémissent avant de s’ouvrir lentement. Ses yeux sombres croisent les miens, brillants d’une lueur d’inquiétude et d’étonnement.— Alina… Qu’est-ce que tu as fait ?Je secoue la tête, encore étourdie par la puissance qui a jailli de moi quelques instants plus tôt. Mes paumes picotent, comme si une énergie résiduelle vibrait encore sous ma peau.— Je ne sais pas… murmuré-je.Damon gémit en essayant de se redresser, mais je le retiens aussitôt.— Ne bouge pas. Tu es blessé.— Je vais bien.Je fronce les sourcils en voyant le sang qui perle au coin de ses lèvres. Il n’a rien de "bien". Il a encaissé le choc de plein fouet, et l
AlinaJe hurle son nom.— Damon !Son corps s’effondre lourdement sur le sol, son souffle coupé. La lueur écarlate du cercle magique pulse encore sous lui, comme un cœur malade prêt à céder. Je me précipite vers lui, glissant sur la terre humide, mes mains tremblantes se posant sur son torse immobile. Son souffle est faible. Trop faible.— Non… Non, non, non…J’appuie mes mains sur sa poitrine, cherchant désespérément un signe de vie. La brume noire qui s’élève autour de nous semble s’épaissir, me coupant le souffle. Cillian se tient à quelques pas, le visage éclairé par une satisfaction glaciale.— Oh, Alina… Tu ne pensais tout de même pas que ce serait aussi facile ?Mon regard se lève vers lui, chargé d’une rage noire.— Espèce de monstre ! Qu’est-ce que tu lui as fait ?!Il s’approche lentement, son pas silencieux résonnant dans l’atmosphère pesante. Il s’accroupit devant moi, son regard rouge sang brillant d’amusement.— Ce que j’ai fait ? Je n’ai fait que réclamer ce qui m’appar
DamonJe sens encore la chaleur d'Alina contre ma peau, son souffle tremblant, la peur dans ses yeux. Elle est là, juste à côté de moi, sa main posée sur mon torse nu, mais je ressens le vide glacé laissé par le pacte que j'ai scellé avec Cillian. Ce vide est comme une plaie ouverte, un gouffre sombre qui s’étend dans mes entrailles.La nuit est lourde, saturée d’un silence oppressant. La lune, pleine et brillante, éclaire la chambre à travers les rideaux entrouverts. Les ombres dansent sur le plafond, étranges et inquiétantes. Alina dort, sa respiration calme et régulière, mais moi… je suis éveillé. Impossible de fermer l’œil quand je sens cette chose en moi, ce poison noir qui pulse dans mes veines.Je me lève doucement, prenant soin de ne pas réveiller Alina. Je me dirige vers la fenêtre, mon regard se posant sur la forêt sombre qui borde le manoir. Une brise fraîche s’infiltre par l’entrebâillement de la vitre, mais elle n’apaise pas le feu qui brûle en moi.Cillian m’a pris quelq
AlinaLe silence dans la pièce est étouffant. Seul le bruit irrégulier de la respiration de Damon trouble la quiétude de la nuit. Je suis assise à côté de lui, une main posée sur son front brûlant. Sa peau est glacée malgré la sueur qui perle sur son torse nu. Ses paupières tremblent, son souffle est haché, comme s’il luttait contre une douleur invisible.Je serre les dents, la rage et la peur m'envahissant. Je l’ai vu signer ce pacte. J’ai vu Cillian sourire avec cette lueur malsaine dans le regard quand Damon a versé son sang sur cette maudite dague. Et maintenant… il est là, à moitié mort, prisonnier d’un pouvoir qui le consume de l’intérieur.— Damon, réveille-toi…Ma voix tremble, mais il ne réagit pas. Ses lèvres sont sèches, son torse se soulève péniblement. Ses muscles sont crispés, tendus par une force obscure qui pulse dans ses veines.— Merde !Je me redresse et commence à faire les cent pas dans la chambre. La lune filtre à travers la fenêtre, projetant une lumière blafard
DamonJe suis debout face à la pleine lune, le vent glacial s’engouffrant dans mes cheveux noirs, écorchant ma peau nue. Le ciel est d'un noir d'encre, percé seulement par la lueur blafarde des étoiles. Chaque muscle de mon corps est tendu, chaque respiration est lourde.Alina dort encore. Ou du moins, je l’espère. Je l’ai laissée dans notre lit, son souffle paisible caressant ma peau alors que je me suis échappé dans la nuit. Si elle savait où je suis en ce moment, elle m’arrêterait — ou du moins, elle essaierait. Mais je ne peux pas lui laisser le choix. Ce pacte, je dois le faire. Pour elle. Pour nous.Un bruissement derrière moi. Une présence. Mon instinct de loup s’éveille aussitôt. Mon dos se raidit, et mes crocs percent ma lèvre inférieure.— Tu es prêt ?La voix de Cillian est douce, presque charmeuse, mais elle suinte de poison. Il émerge de l’ombre, vêtu d’un long manteau noir qui claque dans le vent. Ses cheveux blonds sont parfaitement coiffés, et son sourire… ce maudit so
AlinaJe me réveille en sursaut, le souffle court, la peau moite. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, et la sensation d’un souffle glacé effleure encore ma nuque. Les images de mon cauchemar me hantent : le visage déformé de Cillian, son rire cruel, et la douleur suffocante de ses mains autour de ma gorge.Mes doigts tremblants glissent sur ma peau nue, et je réalise que je suis seule dans le lit. La place de Damon est froide. Je me redresse lentement, les draps glissant le long de mes hanches. La chambre est plongée dans la pénombre, mais la lumière blafarde de la lune se glisse à travers les rideaux entrouverts, dessinant des ombres sinistres sur les murs.— Damon ?Pas de réponse.Je glisse mes jambes hors du lit et me lève, enfilant rapidement une chemise trop large — celle de Damon. Son odeur est encore imprégnée dans le tissu, une fragrance brute de cuir et de bois qui apaise légèrement la tension dans mes muscles.Je sors de la chambre, mes pieds nus effleurant le parquet gla
DamonLa nuit est lourde, chargée de cette tension électrique qui précède une tempête. La lune est haute dans le ciel, son éclat blafard se reflétant sur la surface noire du lac. Je me tiens au bord de l’eau, mes mains enfoncées dans les poches de mon manteau de cuir.Le vent s’engouffre dans mes cheveux, soulevant les mèches sombres qui encadrent mon visage. Mon regard est fixé sur les reflets mouvants du lac, mais mes pensées sont ailleurs. Elles sont avec Alina. Son goût est encore sur mes lèvres, son odeur imprégnée dans ma peau.Elle croit que je peux la protéger. Elle a foi en moi. Mais ce que je ressens est plus sombre, plus viscéral. Une rage sourde monte dans mes veines, une pulsion primitive que je lutte pour contenir.Cillian.Son nom suffit à réveiller ce feu noir qui brûle dans mes entrailles. Il l’a touchée. Il l’a menacée. Et pour ça, il va mourir.— Je t’ai connu plus calme, Damon.Je ne bouge pas. La voix glaciale de Nikolai résonne derrière moi. Il sort des ombres av
DamonJe l’embrasse tendrement, mes lèvres pressant les siennes avec une douceur inhabituelle.— Toujours.Mais au fond de moi, je sais que Cillian ne renoncera pas. Il attendra dans l'ombre, prêt à frapper au moment le plus vulnérable.Et cette fois, je serai prêt.AlinaLa lumière du jour filtre à travers les rideaux, caressant ma peau nue d’une chaleur réconfortante. Mon corps est encore engourdi par la nuit dernière, et la présence de Damon à mes côtés est une ancre dans ce tourbillon de danger et de tentation.Je sens son souffle chaud contre ma nuque, le poids de son bras enroulé autour de ma taille. Il dort, pour une fois. Je me demande combien de temps il pourra encore se reposer avant que la réalité ne le rattrape. Avant que Cillian ne frappe à nouveau.Je me retourne lentement, mon regard glissant sur son visage endormi. Damon est beau d'une manière sombre et brute. Ses traits sont marqués par la tension, même dans son sommeil. Sa mâchoire forte, la ligne de ses sourcils, le
DamonLe silence dans la pièce est presque oppressant. Allongée sous moi, Alina dort, sa respiration douce et régulière. Sa peau nue luit faiblement sous la lueur de la lune qui filtre à travers les rideaux. Mon bras repose sur sa taille fine, mes doigts effleurant machinalement la courbe de sa hanche.Mais malgré la chaleur de son corps contre le mien, une ombre froide me ronge de l’intérieur. Cillian.Je le sens dans mes veines, comme un poison insidieux. La manière dont il a regardé Alina, le sourire tordu sur son visage… Il n’a pas abandonné. Il reviendra. Et cette fois, je le tuerai.Mes mâchoires se crispent tandis que je me redresse doucement. Alina gémit dans son sommeil, cherchant ma chaleur, mais je glisse hors du lit, la couvrant délicatement avec les draps. Mon regard s’attarde un instant sur son visage paisible, une beauté fragile dans un monde brutal.Je m’écarte, mes pieds nus effleurant le parquet froid. La fenêtre est entrouverte, et la brise nocturne porte l’odeur du