DamonJe suis dans mon bureau, assis derrière le grand bureau en acajou, les mains jointes sous mon menton. Le silence de la pièce est presque assourdissant, uniquement troublé par le tic-tac régulier de l’horloge accrochée au mur. Mon regard est fixé sur le dossier ouvert devant moi : des photos, des rapports, des noms. Des ennemis. Des menaces potentielles.Je devrais me concentrer. Il y a des affaires à régler, des alliances à protéger, des territoires à défendre. Mais mon esprit est ailleurs. Coincé dans le souvenir du goût de la bouche d'Alina, du frisson de sa peau sous mes mains, de la chaleur de son souffle contre ma gorge.Je grogne, refermant le dossier d'un geste sec. Une ombre passe devant la porte. Un coup discret résonne.— Entrez.La porte s’ouvre, et Caël apparaît, son expression sévère. Il se tient droit, comme toujours, son regard métallique sondant la pièce avant de poser ses yeux sur moi.— On a un problème, dit-il d’un ton neutre.Je me lève lentement.— Lequel ?
AlinaLe silence dans le manoir est presque pesant. Depuis le départ de Damon, une tension sourde s’est installée dans l’air, comme si le bâtiment lui-même retenait son souffle en attendant son retour.Je suis assise sur le grand canapé du salon, les jambes repliées sous moi, une couverture posée sur mes genoux. La lumière tamisée des lampes projette des ombres dans la pièce, mais je n’arrive pas à me sentir en sécurité. Pas quand Damon est là-bas, confronté à cet homme — Dominic.Le nom de Dominic me brûle la gorge. Je n’ai jamais rencontré cet homme, mais je ressens déjà le danger qu’il représente. Damon ne m’a pas tout dit. Il essaie de me protéger, mais je sais que le monde dans lequel il évolue est impitoyable.Caël entre dans la pièce, son pas silencieux sur le tapis. Ses yeux perçants me scrutent un instant avant qu'il ne s’approche de la cheminée. Il reste debout, les mains croisées derrière le dos.— Tu devrais aller dormir, dit-il d’une voix calme.Je secoue la tête.— Je n’
DamonLa nuit est tombée depuis longtemps, plongeant la forêt environnante dans une obscurité pesante. Le silence est seulement troublé par le bruit sourd de mes pas sur le sol couvert de feuilles mortes. La lune, pâle et glaciale, filtre à travers le feuillage, projetant des ombres mouvantes sur le sentier.Le goût du sang est encore sur ma langue. Le sang de Dominic. Ce bâtard a osé me défier, oser menacer Alina. J’aurais dû lui arracher la gorge, le laisser se vider de son sang au pied de son trône factice. Mais je ne suis pas encore prêt à mettre fin à ce jeu. Pas tant que je n’aurai pas tout pris de lui.Je m’arrête au bord d’une clairière, les muscles tendus, les sens en alerte. L’odeur de la nuit est saturée d’un mélange de bois humide et de terre. Mais sous cette senteur familière, il y a autre chose. Une présence.— Tu es en retard, Damon.La voix de Caël s’élève derrière moi.Je ne me retourne pas.— Je n’ai pas de compte à te rendre.Il sort des ombres, son visage impassibl
AlinaLa tension dans l’air est palpable. J’entends les battements sourds de mon cœur résonner dans ma poitrine alors que je suis Damon à travers le dédale sombre de la forêt. La lune éclaire faiblement le sentier, projetant des ombres mouvantes qui semblent danser autour de nous. Chaque bruit, chaque bruissement de feuille semble amplifier l’angoisse qui ronge mes entrailles.Damon marche devant moi, son dos large et tendu sous la chemise sombre qu’il porte. Ses épaules sont rigides, sa posture féline, prête à bondir. Il est concentré, son regard fixé droit devant lui. L’odeur de la forêt est mêlée à celle, métallique, du sang. Je sais qu'il a déjà commencé à préparer le terrain.— Tu es sûr de ton plan ? je murmure.Il ne ralentit pas, mais je vois ses doigts se crisper légèrement.— Dominic mordra à l’hameçon. Il ne pourra pas résister.— Et si ça tourne mal ?Il s’arrête net, se retournant vers moi. Son regard doré brille dans l’obscurité, féroce et intense.— Alors je le tuerai.
DamonLe goût du sang glisse sur ma langue, métallique et chaud. Je me tiens au centre du cercle, les corps mutilés des loups ennemis jonchant le sol autour de moi. L’odeur de la chair et du sang fraîchement versé flotte dans l’air, un parfum macabre qui éveille mes instincts les plus sombres. Ma respiration est lourde, mes muscles tendus sous l’effort.Alina est à mes côtés, son souffle court. Sa silhouette féline est tendue, ses griffes encore maculées de sang. Sa respiration est saccadée, son regard brûlant. Elle est magnifique dans cet état de rage animale. La lune éclaire son visage, projetant une lueur argentée sur sa peau pâle et ses yeux flamboyants.Je tends la main vers elle. Elle frissonne au contact de mes doigts sur sa joue.— Ça va ?Elle hoche la tête, mais son regard glisse vers le corps d’un loup au sol. Sa gorge est ouverte, ses yeux vitreux fixant le ciel.— Je n’aurais pas dû te suivre, murmure-t-elle.— Si tu n’étais pas venue, je serais peut-être mort.Elle lève
DamonLe cercle de pierre est froid sous mes pieds nus. L’air nocturne est lourd, chargé de la tension électrique du combat à venir. Le silence règne, seulement troublé par le murmure du vent et le battement sourd de mon cœur contre ma poitrine. Mon père se tient face à moi, torse nu, son corps sculpté par des années de combat et de domination. Ses yeux dorés brillent dans l’obscurité, perçant mon âme comme deux lames acérées.Autour de nous, la meute est rassemblée, formant un cercle parfait. Des visages familiers et hostiles nous observent en silence. Alina est là, juste derrière la foule, son regard brûlant d’inquiétude. Ses doigts sont crispés sur le bord de son manteau.Je sens son angoisse, son cœur battant à tout rompre. Mais je ne peux pas la regarder maintenant. Je dois me concentrer.— Prêt ? murmure mon père, un sourire cruel étirant ses lèvres.Je serre les poings, mes muscles tendus à l’extrême.— Toujours.Mon père fait craquer ses phalanges.— Alors voyons ce que tu vau
AlinaLe silence est oppressant dans la forêt. La lune est haute dans le ciel, sa lumière blanche filtrant à travers les branches épaisses des arbres. Je marche pieds nus sur le sol froid, mes doigts tremblants effleurant l’écorce d’un vieux chêne. L’air est chargé d’humidité, et chaque bruissement dans les buissons fait accélérer mon cœur.Je ne devrais pas être là.Mais je n’ai pas le choix.Depuis la victoire de Damon sur son père, la meute est en pleine mutation. Il est devenu l’Alpha incontesté, imposant sa domination avec une force brute et une autorité naturelle. Les guerriers se sont inclinés, les anciens l’ont reconnu. La meute lui appartient.Mais dans l’ombre, le malaise grandit.Des rumeurs circulent. Certains loups contestent encore sa légitimité. Ils murmurent que sa force vient de la noirceur qu’il porte en lui. De la partie sombre de son loup, celle qu’il a libérée lors du combat.Et cette noirceur, elle grandit.Je l’ai vu dans ses yeux.Chaque nuit, il quitte notre c
DamonLa nuit est lourde, étouffante. L’odeur de la forêt est saturée de terre humide, de sève et du parfum subtil d’Alina qui s’accroche à ma peau. Mon souffle est irrégulier, mes muscles tendus sous la pression de mon propre corps.Je cours à travers les bois, pieds nus, le vent fouettant mon visage. Les branches me griffent, mais je ne ressens rien. Pas la douleur. Pas la fatigue. Juste cette rage bouillonnante qui pulse dans mes veines, incontrôlable.Je me suis approché trop près d’elle.J’aurais pu la marquer.J’aurais pu la briser.Mes crocs sont encore sensibles, mes mains tremblantes alors que je frappe violemment le tronc d’un arbre. L’écorce éclate sous la force du coup, et une gerbe d’éclats de bois vole dans l’air.Je grogne, le son guttural résonnant dans la nuit.Je perds le contrôle.Je sens la présence dans mon esprit, ce murmure sombre qui m’enveloppe depuis le jour où j’ai tué mon père. Ce n’est pas juste le pouvoir d’un Alpha. C’est autre chose. Quelque chose de pl
AlinaLe silence après l’explosion de lumière est assourdissant. Mon souffle est court, mes mains tremblent encore sous l’effet de la décharge d’énergie qui a ravagé la clairière. Damon est allongé sur le sol, son torse se soulevant faiblement sous le poids de son souffle haché.Je me penche vers lui, le cœur battant à un rythme démentiel.— Damon… ?Ses paupières frémissent avant de s’ouvrir lentement. Ses yeux sombres croisent les miens, brillants d’une lueur d’inquiétude et d’étonnement.— Alina… Qu’est-ce que tu as fait ?Je secoue la tête, encore étourdie par la puissance qui a jailli de moi quelques instants plus tôt. Mes paumes picotent, comme si une énergie résiduelle vibrait encore sous ma peau.— Je ne sais pas… murmuré-je.Damon gémit en essayant de se redresser, mais je le retiens aussitôt.— Ne bouge pas. Tu es blessé.— Je vais bien.Je fronce les sourcils en voyant le sang qui perle au coin de ses lèvres. Il n’a rien de "bien". Il a encaissé le choc de plein fouet, et l
AlinaJe hurle son nom.— Damon !Son corps s’effondre lourdement sur le sol, son souffle coupé. La lueur écarlate du cercle magique pulse encore sous lui, comme un cœur malade prêt à céder. Je me précipite vers lui, glissant sur la terre humide, mes mains tremblantes se posant sur son torse immobile. Son souffle est faible. Trop faible.— Non… Non, non, non…J’appuie mes mains sur sa poitrine, cherchant désespérément un signe de vie. La brume noire qui s’élève autour de nous semble s’épaissir, me coupant le souffle. Cillian se tient à quelques pas, le visage éclairé par une satisfaction glaciale.— Oh, Alina… Tu ne pensais tout de même pas que ce serait aussi facile ?Mon regard se lève vers lui, chargé d’une rage noire.— Espèce de monstre ! Qu’est-ce que tu lui as fait ?!Il s’approche lentement, son pas silencieux résonnant dans l’atmosphère pesante. Il s’accroupit devant moi, son regard rouge sang brillant d’amusement.— Ce que j’ai fait ? Je n’ai fait que réclamer ce qui m’appar
DamonJe sens encore la chaleur d'Alina contre ma peau, son souffle tremblant, la peur dans ses yeux. Elle est là, juste à côté de moi, sa main posée sur mon torse nu, mais je ressens le vide glacé laissé par le pacte que j'ai scellé avec Cillian. Ce vide est comme une plaie ouverte, un gouffre sombre qui s’étend dans mes entrailles.La nuit est lourde, saturée d’un silence oppressant. La lune, pleine et brillante, éclaire la chambre à travers les rideaux entrouverts. Les ombres dansent sur le plafond, étranges et inquiétantes. Alina dort, sa respiration calme et régulière, mais moi… je suis éveillé. Impossible de fermer l’œil quand je sens cette chose en moi, ce poison noir qui pulse dans mes veines.Je me lève doucement, prenant soin de ne pas réveiller Alina. Je me dirige vers la fenêtre, mon regard se posant sur la forêt sombre qui borde le manoir. Une brise fraîche s’infiltre par l’entrebâillement de la vitre, mais elle n’apaise pas le feu qui brûle en moi.Cillian m’a pris quelq
AlinaLe silence dans la pièce est étouffant. Seul le bruit irrégulier de la respiration de Damon trouble la quiétude de la nuit. Je suis assise à côté de lui, une main posée sur son front brûlant. Sa peau est glacée malgré la sueur qui perle sur son torse nu. Ses paupières tremblent, son souffle est haché, comme s’il luttait contre une douleur invisible.Je serre les dents, la rage et la peur m'envahissant. Je l’ai vu signer ce pacte. J’ai vu Cillian sourire avec cette lueur malsaine dans le regard quand Damon a versé son sang sur cette maudite dague. Et maintenant… il est là, à moitié mort, prisonnier d’un pouvoir qui le consume de l’intérieur.— Damon, réveille-toi…Ma voix tremble, mais il ne réagit pas. Ses lèvres sont sèches, son torse se soulève péniblement. Ses muscles sont crispés, tendus par une force obscure qui pulse dans ses veines.— Merde !Je me redresse et commence à faire les cent pas dans la chambre. La lune filtre à travers la fenêtre, projetant une lumière blafard
DamonJe suis debout face à la pleine lune, le vent glacial s’engouffrant dans mes cheveux noirs, écorchant ma peau nue. Le ciel est d'un noir d'encre, percé seulement par la lueur blafarde des étoiles. Chaque muscle de mon corps est tendu, chaque respiration est lourde.Alina dort encore. Ou du moins, je l’espère. Je l’ai laissée dans notre lit, son souffle paisible caressant ma peau alors que je me suis échappé dans la nuit. Si elle savait où je suis en ce moment, elle m’arrêterait — ou du moins, elle essaierait. Mais je ne peux pas lui laisser le choix. Ce pacte, je dois le faire. Pour elle. Pour nous.Un bruissement derrière moi. Une présence. Mon instinct de loup s’éveille aussitôt. Mon dos se raidit, et mes crocs percent ma lèvre inférieure.— Tu es prêt ?La voix de Cillian est douce, presque charmeuse, mais elle suinte de poison. Il émerge de l’ombre, vêtu d’un long manteau noir qui claque dans le vent. Ses cheveux blonds sont parfaitement coiffés, et son sourire… ce maudit so
AlinaJe me réveille en sursaut, le souffle court, la peau moite. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, et la sensation d’un souffle glacé effleure encore ma nuque. Les images de mon cauchemar me hantent : le visage déformé de Cillian, son rire cruel, et la douleur suffocante de ses mains autour de ma gorge.Mes doigts tremblants glissent sur ma peau nue, et je réalise que je suis seule dans le lit. La place de Damon est froide. Je me redresse lentement, les draps glissant le long de mes hanches. La chambre est plongée dans la pénombre, mais la lumière blafarde de la lune se glisse à travers les rideaux entrouverts, dessinant des ombres sinistres sur les murs.— Damon ?Pas de réponse.Je glisse mes jambes hors du lit et me lève, enfilant rapidement une chemise trop large — celle de Damon. Son odeur est encore imprégnée dans le tissu, une fragrance brute de cuir et de bois qui apaise légèrement la tension dans mes muscles.Je sors de la chambre, mes pieds nus effleurant le parquet gla
DamonLa nuit est lourde, chargée de cette tension électrique qui précède une tempête. La lune est haute dans le ciel, son éclat blafard se reflétant sur la surface noire du lac. Je me tiens au bord de l’eau, mes mains enfoncées dans les poches de mon manteau de cuir.Le vent s’engouffre dans mes cheveux, soulevant les mèches sombres qui encadrent mon visage. Mon regard est fixé sur les reflets mouvants du lac, mais mes pensées sont ailleurs. Elles sont avec Alina. Son goût est encore sur mes lèvres, son odeur imprégnée dans ma peau.Elle croit que je peux la protéger. Elle a foi en moi. Mais ce que je ressens est plus sombre, plus viscéral. Une rage sourde monte dans mes veines, une pulsion primitive que je lutte pour contenir.Cillian.Son nom suffit à réveiller ce feu noir qui brûle dans mes entrailles. Il l’a touchée. Il l’a menacée. Et pour ça, il va mourir.— Je t’ai connu plus calme, Damon.Je ne bouge pas. La voix glaciale de Nikolai résonne derrière moi. Il sort des ombres av
DamonJe l’embrasse tendrement, mes lèvres pressant les siennes avec une douceur inhabituelle.— Toujours.Mais au fond de moi, je sais que Cillian ne renoncera pas. Il attendra dans l'ombre, prêt à frapper au moment le plus vulnérable.Et cette fois, je serai prêt.AlinaLa lumière du jour filtre à travers les rideaux, caressant ma peau nue d’une chaleur réconfortante. Mon corps est encore engourdi par la nuit dernière, et la présence de Damon à mes côtés est une ancre dans ce tourbillon de danger et de tentation.Je sens son souffle chaud contre ma nuque, le poids de son bras enroulé autour de ma taille. Il dort, pour une fois. Je me demande combien de temps il pourra encore se reposer avant que la réalité ne le rattrape. Avant que Cillian ne frappe à nouveau.Je me retourne lentement, mon regard glissant sur son visage endormi. Damon est beau d'une manière sombre et brute. Ses traits sont marqués par la tension, même dans son sommeil. Sa mâchoire forte, la ligne de ses sourcils, le
DamonLe silence dans la pièce est presque oppressant. Allongée sous moi, Alina dort, sa respiration douce et régulière. Sa peau nue luit faiblement sous la lueur de la lune qui filtre à travers les rideaux. Mon bras repose sur sa taille fine, mes doigts effleurant machinalement la courbe de sa hanche.Mais malgré la chaleur de son corps contre le mien, une ombre froide me ronge de l’intérieur. Cillian.Je le sens dans mes veines, comme un poison insidieux. La manière dont il a regardé Alina, le sourire tordu sur son visage… Il n’a pas abandonné. Il reviendra. Et cette fois, je le tuerai.Mes mâchoires se crispent tandis que je me redresse doucement. Alina gémit dans son sommeil, cherchant ma chaleur, mais je glisse hors du lit, la couvrant délicatement avec les draps. Mon regard s’attarde un instant sur son visage paisible, une beauté fragile dans un monde brutal.Je m’écarte, mes pieds nus effleurant le parquet froid. La fenêtre est entrouverte, et la brise nocturne porte l’odeur du