LénaLes flammes des bougies vacillent, projetant des ombres mouvantes sur les murs délabrés du manoir.Tout mon corps tremble sous l’intensité du lien.C’est comme si chaque cellule de mon être s’ouvrait à lui. Comme si je percevais ses pensées, ses émotions, ses désirs avec une acuité terrifiante.Et ce que je ressens en ce moment…C’est vertigineux.Alexio est une tempête sous contrôle, un prédateur aux abois. Il lutte contre lui-même, contre moi, contre cette chose qui nous lie désormais.Joran s’écarte légèrement, nous laissant seuls dans le cercle d’incantation.— Il va falloir que vous alliez au bout du processus.Sa voix est basse, presque amusée.— Ou alors, tout ça n’aura servi à rien.Je l’ignore.Mon regard est rivé sur Alexio.Il est tendu. Son torse se soulève rapidement, ses prunelles sont noires d’un désir qu’il s’efforce de contenir.Et pourtant, je ne ressens aucune peur.Seulement cette attraction dévorante qui pulse entre nous.— Léna… Sa voix est rauque, comme un
AlexioLa nuit est lourde. Chargée d’électricité.Chaque ombre semble nous observer, chaque souffle du vent murmure un avertissement.Léna marche à mes côtés, mais je ressens sa fébrilité. Elle lutte contre le pacte. Contre ce feu dévorant qui pulse entre nous.Et moi aussi.Nous avons quitté Joran sans un mot de plus. Son sourire narquois nous hante encore, ses paroles résonnant dans mon esprit."Un pacte de sang doit être nourri, sinon il vous dévorera."Je n’arrive pas à m’en défaire.Parce que je ressens déjà cette faim.Un besoin primitif, viscéral.Pas seulement de sang.Pas seulement de pouvoir.Mais d’elle.Et c’est ce qui me terrifie le plus.— On doit trouver un endroit sûr, murmure Léna.Je hoche la tête, les mâchoires serrées.Nous avançons dans les ruelles sombres, nos pas silencieux sur les pavés humides. La ville dort, inconsciente de la tempête qui gronde dans nos veines.Léna vacille légèrement.Je la rattrape avant qu’elle ne tombe.Son corps est brûlant sous mes doi
AlexiosLa lune trône haut dans le ciel, son éclat spectral peignant les rues d’une lueur argentée. Sous son regard silencieux, la ville sommeille, bercée par l’illusion de sécurité que la nuit accorde aux ignorants. Mais moi, je sais. Les ombres ne dorment jamais. Elles respirent, elles observent, elles attendent. Et ce soir, elles chuchotent son nom.Léna.Je m’arrête au milieu d’une ruelle déserte. L’air est chargé d’humidité, un parfum de pluie à venir flottant dans le silence. Mais ce n’est pas la météo qui me retient. Non. C’est autre chose. Une présence, à peine perceptible. Pourtant, je la ressens comme un frisson sur ma peau morte.Elle est là.Tapie quelque part dans l’obscurité, elle croit pouvoir m’échapper, me surprendre. Une pensée amusée traverse mon esprit. Pauvre enfant. Elle ne sait pas encore à quoi elle s’attaque.— Je pensais que tu n’oserais pas venir.Ma voix s’élève doucement, se fondant dans la nuit. Elle n’est pas un défi. Plutôt une constatation. J’attends.
LénaLe vent nocturne mord ma peau, glisse entre les fibres de mon manteau comme des doigts fantomatiques. Je cours, mes pas résonnant sur les pavés humides, la respiration saccadée. Pas à cause de l’effort. Non.À cause de lui.Alexios.Je maudis son nom en silence, le roule dans mon esprit comme un poison que je voudrais recracher. Mais il est déjà là, infiltré dans mes pensées, imprégné sous ma peau.Je m’arrête enfin, le dos contre un mur froid, une main plaquée sur ma poitrine. Mon cœur tambourine, encore secoué par ce qui vient de se passer.Je le revois.Ses yeux sombres, insondables. Son sourire, à peine esquissé, chargé d’une promesse dangereuse. La façon dont il s’est approché, trop près, beaucoup trop près, et cette sensation…Je secoue la tête violemment, furieuse contre moi-même. Je n’ai pas fui. Je me suis retirée stratégiquement. C’est différent.Je me répète ces mots comme un mantra, mais au fond, je sais.J’ai perdu ce duel.Pas à la lame, pas au combat.Mais à son re
AlexiosLa nuit m’appartient.Elle pulse autour de moi, vivante, lourde de secrets murmurés dans le vent. Chaque ruelle est un théâtre d’ombres, chaque battement de cœur une mélodie qui danse à mes oreilles. Je les entends tous. Leurs espoirs, leurs peurs, leurs désirs inavoués. Mais un seul cœur m’intéresse ce soir.Léna.Je peux encore sentir son odeur sur ma peau, la chaleur infime de sa présence malgré la distance qui nous sépare désormais. Son regard brûle dans mon esprit, une flamme vacillante mais indomptable. Elle pense m’avoir échappé.Elle se trompe.Je me tiens au sommet d’un immeuble, observant la ville en contrebas. Leurs lumières artificielles n’ont aucun éclat pour moi. Elles ne sont qu’une pâle imitation de la lueur qu’elle dégage, elle.Une femme qui ne sait pas encore à quel point elle est déjà à moi.Un sourire effleure mes lèvres alors que je ferme les yeux. Il est temps.Je laisse mon essence s’étendre, glisser dans l’air comme un murmure insidieux. Je l’appelle.
LénaJe devrais fuir.Tout en moi hurle de partir, de ne pas m’approcher davantage. Pourtant, mes pieds restent ancrés au sol, incapables de reculer. Alexios n’a pas bougé, mais sa présence m’enveloppe comme une étreinte invisible.Son regard est un piège.Je refuse d’être prise au piège.— Je ne suis pas venue pour toi.Les mots sonnent faux, même à mes propres oreilles.— Oh ? Il incline la tête, amusé. Et pourtant, te voilà, à errer seule dans la nuit, jusqu’à moi.Ma gorge se serre. Il a raison. Je suis venue. Parce que quelque chose m’a attirée, quelque chose de plus fort que ma raison.Non. Je refuse de l’accepter.— Tu as utilisé un tour de vampire.Il sourit, un éclat amusé dans ses prunelles sombres.— Si c’était le cas, tu ne serais pas en train de me résister.Il a encore raison. Sa voix m’a hantée, mais je suis toujours maître de moi.Alors pourquoi suis-je là ?Je serre les poings.— Je devrais te tuer.Cette fois, il rit doucement, un rire bas et velouté qui me caresse l
LénaJe ne suis pas partie.Je me hais pour ça.Mon corps aurait dû obéir à ma raison, tourner les talons, s’éloigner de ce piège avant qu’il ne soit trop tard. Mais je suis toujours là, face à lui, suspendue entre la peur et une attirance que je refuse de nommer.Alexios m’observe avec ce sourire indéchiffrable, comme s’il savait déjà quel choix j’allais faire. Peut-être le savait-il. Peut-être l’a-t-il toujours su.— Viens.Ce n’est pas un ordre. Pas une supplication. Juste un mot, posé entre nous comme un défi.Je devrais dire non.Mais mes pieds bougent avant que ma bouche ne puisse refuser.Un frisson me traverse alors que je le rejoins sous la lueur blafarde du lampadaire. L’ombre d’Alexios s’étire jusqu’à moi, effleurant mes jambes comme une menace silencieuse.— Où allons-nous ? demandé-je, ma voix plus ferme que je ne l’aurais cru.— Là où personne ne pourra nous interrompre.Il m’observe, attendant de voir si je vais prendre peur.Je soutiens son regard.— Tu as intérêt à te
LénaJe ne réponds pas.Je ne peux pas répondre.Parce que si j’ouvre la bouche, ce ne sont pas des mots de défi qui en sortiront, mais une vérité que je refuse d’admettre.Alexios ne bouge pas. Il attend.Son souffle est là, fantôme sur ma peau, et pourtant il ne me touche pas. Il me laisse le choix.Ou peut-être joue-t-il avec mon esprit, m’enfermant dans cette attente insoutenable.— Tu veux fuir ? murmure-t-il.Il tend la main, paume ouverte, et je sais que c’est un piège.Mais je suis déjà tombée dedans.Ma main tremble quand je la pose dans la sienne.Et aussitôt, il referme ses doigts sur moi.Une étreinte ferme, possessive.Un frisson me traverse, irrépressible.— Tu es à moi maintenant.Les mots résonnent dans l’air comme un pacte silencieux.Je devrais protester.Je devrais lui rappeler que personne ne me possède.Mais ses lèvres frôlent les miennes, et toute pensée rationnelle s’évanouit.---Il m’entraîne plus loin, à travers ce lieu qui lui appartient.Chaque pièce est un
AlexioLa nuit est lourde. Chargée d’électricité.Chaque ombre semble nous observer, chaque souffle du vent murmure un avertissement.Léna marche à mes côtés, mais je ressens sa fébrilité. Elle lutte contre le pacte. Contre ce feu dévorant qui pulse entre nous.Et moi aussi.Nous avons quitté Joran sans un mot de plus. Son sourire narquois nous hante encore, ses paroles résonnant dans mon esprit."Un pacte de sang doit être nourri, sinon il vous dévorera."Je n’arrive pas à m’en défaire.Parce que je ressens déjà cette faim.Un besoin primitif, viscéral.Pas seulement de sang.Pas seulement de pouvoir.Mais d’elle.Et c’est ce qui me terrifie le plus.— On doit trouver un endroit sûr, murmure Léna.Je hoche la tête, les mâchoires serrées.Nous avançons dans les ruelles sombres, nos pas silencieux sur les pavés humides. La ville dort, inconsciente de la tempête qui gronde dans nos veines.Léna vacille légèrement.Je la rattrape avant qu’elle ne tombe.Son corps est brûlant sous mes doi
LénaLes flammes des bougies vacillent, projetant des ombres mouvantes sur les murs délabrés du manoir.Tout mon corps tremble sous l’intensité du lien.C’est comme si chaque cellule de mon être s’ouvrait à lui. Comme si je percevais ses pensées, ses émotions, ses désirs avec une acuité terrifiante.Et ce que je ressens en ce moment…C’est vertigineux.Alexio est une tempête sous contrôle, un prédateur aux abois. Il lutte contre lui-même, contre moi, contre cette chose qui nous lie désormais.Joran s’écarte légèrement, nous laissant seuls dans le cercle d’incantation.— Il va falloir que vous alliez au bout du processus.Sa voix est basse, presque amusée.— Ou alors, tout ça n’aura servi à rien.Je l’ignore.Mon regard est rivé sur Alexio.Il est tendu. Son torse se soulève rapidement, ses prunelles sont noires d’un désir qu’il s’efforce de contenir.Et pourtant, je ne ressens aucune peur.Seulement cette attraction dévorante qui pulse entre nous.— Léna… Sa voix est rauque, comme un
AlexioL’air à l’intérieur du manoir est épais, chargé de poussière et d’un silence inquiétant. Les murs sont tapissés de vieilles bibliothèques, les meubles recouverts de draps jaunis. Le temps semble s’être figé ici, comme si aucun souffle de vie n’avait traversé ces pièces depuis des siècles.Joran referme la porte derrière nous.Un verrou claque.Léna sursaute légèrement, et son regard se pose sur moi. Elle attend. Mais moi, je scrute l’homme devant nous. Joran n’a pas changé. Toujours cette même posture décontractée, cette même lueur cynique dans les yeux. Pourtant, quelque chose est différent. Une tension sous-jacente.— Tu es plus imprudent que dans mes souvenirs, Alexio.Il se laisse tomber dans un fauteuil de velours élimé et croise les jambes.— Ramener une humaine ici… c’est suicidaire.Léna serre les poings, mais je l’arrête d’un regard.— J’ai besoin de ton aide.Joran ricane.— Je me doutais bien que tu n’étais pas venu pour le plaisir de revoir un vieil ami.— On nous t
AlexioLa porte explose dans un fracas assourdissant.Une rafale d’air glacial envahit la pièce.Ils sont trois.Trois vampires aux yeux d’un rouge incandescent.Le premier est grand, élancé, un sourire carnassier aux lèvres.Le second est plus massif, son visage marqué par des cicatrices anciennes.Le troisième…Je me fige.Le troisième, je le connais.— Raphaël.Son sourire s’élargit.— Alexio. Ça faisait longtemps.Léna frissonne contre moi.Raphaël…L’un des plus anciens vampires que j’aie jamais connus.Un monstre parmi les monstres.Et il est ici pour elle.— Tu as fait une erreur, Alexio. Son ton est presque affectueux. Tu sais ce que ça signifie, n’est-ce pas ?Je serre les dents.— Laisse-la partir.Raphaël éclate de rire.— Partir ? Oh, mais non. Il s’approche, lentement. Tu l’as réclamée. Nous venons voir si elle en vaut la peine.Je m’interpose immédiatement entre lui et Léna.— Elle n’est pas un jouet.— Non. Mais elle est à toi. Et ça, mon frère, c’est bien pire.Il fait
AlexioJe la contemple, immobile, le goût de son sang encore brûlant sur ma langue.Léna ne bouge pas.Elle ne fuit pas.Elle me regarde comme si rien n’avait changé.Mais tout a changé.Son souffle est plus court, son cœur bat un peu plus vite. Elle est à moi, maintenant. Ce lien, je ne peux plus le briser.Et elle ne le pourra jamais.— Tu ne devrais pas être si calme.Elle passe ses doigts sur la morsure encore fraîche à sa gorge.— Je savais ce que je faisais.Je serre les poings.— Non, Léna. Tu crois comprendre, mais tu es loin du compte.Elle fronce les sourcils, défiante.— Alors explique-moi.Je me lève brusquement, l’obscurité de la pièce me paraissant soudain trop lourde, trop étouffante.— Tu sens ? Je ferme les yeux, inspirant profondément. Ton sang pulse en moi. Je ressens chaque battement de ton cœur comme si c’était le mien. Tu as franchi une limite qu’aucun humain ne devrait franchir.Elle ne détourne pas le regard.— Et qu’est-ce que ça change, Alexio ?Je ricane, am
AlexioLa nuit est tombée depuis longtemps, mais je ne ressens pas la fatigue. Seule la faim demeure.Pas celle du sang.Pas celle qui me déchire habituellement le ventre, celle qui me pousse à traquer, à tuer.Celle-ci est différente. Plus sourde, plus insidieuse.C’est la faim d’elle.De Léna.De sa peau brûlante sous mes doigts.De ses lèvres contre les miennes.De ce qu’elle m’offre sans même s’en rendre compte : une place dans sa lumière.Mais cette lumière, je vais l’éteindre si je la garde près de moi.— Tu ne devrais pas rester ici.Ma voix est rauque, plus dure que je ne l’aurais voulu.Elle ne recule pas.Ses yeux s’accrochent aux miens, brûlants d’une détermination que je connais trop bien.— Et si je décide de rester ?Son souffle effleure ma peau. Une tentation.Un supplice.Je ferme les yeux une seconde.Me battre contre elle, c’est comme tenter de résister à l’appel du sang après des siècles de famine.C’est inutile.C’est douloureux.— Léna…Je tends la main, frôle son
LénaJe ne peux plus bouger.Je le regarde, les yeux écarquillés, incapable d’inspirer, incapable d’accepter ce que je vois.Alexio, couvert de sang, immobile devant moi.Le vampire qu’il vient de tuer gît sur le sol, le corps brisé.Il n’y a plus rien d’humain en lui.Il n’a pas juste combattu.Il l’a détruit.Et maintenant, il se tourne vers moi.Ses prunelles sont encore sombres, sauvages, habitées par cette rage qu’il n’a pas complètement éteinte.Un frisson glacé me traverse.Il tend une main vers moi.— Léna…Ma respiration se bloque.Je devrais fuir.Je devrais m’éloigner de lui.Mais mes jambes ne répondent plus.Je me sens piégée, acculée entre lui et ce monde dont je ne fais pas partie.Et pourtant, quand il fait un pas de plus, quand son regard s’adoucit malgré la violence qui l’habite encore…Je vacille.— Tu as peur de moi.Ce n’est pas une question.C’est une évidence.Une douleur invisible traverse son regard, aussi brève qu’un éclair.Je le vois.Mais je ne peux pas lu
AlexioJe suis à un fil de la rupture.Mon cœur, ma raison, mon désir…Tout se fracasse en elle.Elle ne bouge pas.Elle me défie du regard, refusant de fuir.Mais elle ne comprend pas.Je ne suis pas un homme.Je suis un vampire.Et elle est trop proche de la seule chose qui peut me faire basculer.Je grogne.Je recule, me forçant à mettre de la distance entre nous.Mais elle me suit.Son courage est aussi admirable que suicidaire.— Je ne partirai pas.Son murmure est une promesse.Une menace.Mon souffle s’accélère.Puis, sans prévenir, je disparais dans la nuit.Avant de faire ce que je regretterais à jamais.---LénaIl est parti.Me laissant seule, bouleversée, et avec mille questions brûlant en moi.Mais une seule chose m’obsède :Il lutte pour me protéger.Mais combien de temps avant qu’il ne cède ?LénaL’obscurité l’a englouti.Il a disparu dans la nuit, me laissant seule avec mon souffle court, mes pensées éparpillées et cette brûlure encore présente sur mes lèvres.Alexio.
AlexioSofia.Elle n’aurait pas dû être là.Pas maintenant.Son regard fouille mon âme, cherchant des fissures, des failles où planter ses griffes.Je serre les dents.— Que veux-tu ?Elle cligne lentement des yeux, un air faussement innocent sur le visage.— Moi ? Seulement parler. Après tout, nous avons tant à nous dire…Son regard se pose sur Léna.— Mais peut-être devrions-nous être seuls pour cela ?— Non.Le mot fuse, tranchant.Elle rit, amusée.— Comme tu voudras.Puis elle s’avance encore.Trop près.Elle lève la main.Et avant que je puisse réagir, ses doigts froids effleurent mon visage.Un frisson me parcourt.— Tu es toujours aussi beau… murmure-t-elle.Je repousse sa main violemment.— Ne joue pas à ça avec moi, Sofia.Son sourire s’élargit.— Comme tu es devenu sérieux…Mais ses yeux brillent d’autre chose.D’un savoir qu’elle ne partage pas encore.Puis, sans prévenir, elle murmure :— Tu crois que tu peux la protéger ?Mon corps se tend.Sofia penche légèrement la têt