LénaJe n’ai jamais vu Alexio se battre comme ça.C’est… effrayant.Il bouge avec une rapidité surnaturelle, ses coups précis, brutaux. Chaque ennemi qui s’approche est fauché en un instant.Mais ce qui me terrifie le plus…C’est son sourire.Un sourire froid, inhumain.— Alexio !, crié-je.Il ne m’entend pas.Ou il ne veut pas m’entendre.Son poing s’abat sur l’un des assaillants avec une violence qui fait craquer les os. L’homme hurle, s’effondre, mais Alexio ne s’arrête pas.L’ombre en lui prend le contrôle.Et je ne sais pas comment l’arrêter.Lysandre me retient avant que je ne fasse quelque chose de stupide.— Laisse-le faire., murmure-t-il.— Il va le tuer !— Ils nous auraient tués sans hésiter.Ce n’est pas ce qui me dérange.Ce qui me terrifie, c’est qu’Alexio prend plaisir à les détruire.Quand enfin le dernier ennemi s’écroule dans un râle, Alexio reste debout, haletant, les poings ensanglantés.Il ne bouge pas tout de suite.Puis, lentement, il tourne la tête vers moi.So
AlexioLe silence nous avale.La nuit est tombée depuis longtemps, mais ici, sous les lumières blafardes de la ville, le temps semble suspendu. Lysandre marche devant, un spectre parmi les ombres. Léna est près de moi, trop près. Chaque mouvement de son corps effleure le mien, chaque respiration est une provocation silencieuse.Je lutte.Contre ce qui gronde en moi. Contre cette noirceur qui me pousse à serrer les poings jusqu’au sang.Mais Léna refuse de reculer.Elle est là, à portée de main, me fixant avec cette foutue intensité qui me fait vaciller.— Tu comptes me dire ce qui se passe ?Sa voix est calme, posée. Mais je la connais trop bien. Elle est tendue, sur le fil.Je ferme les yeux un instant, inspirant profondément.— Léna…— Ne commence pas avec ça., coupe-t-elle, agacée.Je rouvre les yeux et elle me défie, le menton légèrement relevé, son regard brûlant.— J’ai besoin de comprendre, Alexio., insiste-t-elle.Elle s’approche encore, envahissant mon espace, et cette proxim
AlexioLéna serre ma main, mais son regard me transperce comme une lame glacée. Je sais ce qu’elle a vu. Ce que je suis.Lysandre ouvre la marche. On sort de l’appartement comme des fantômes, silencieux, l’odeur du sang collée à nos vêtements. L’attaque n’était qu’un avertissement. Un rappel que nos ennemis sont partout.— On va où ? demande Léna d’une voix rauque.— Quelque part où on pourra respirer deux secondes., grogne Lysandre.Le garage souterrain nous engloutit dans sa pénombre. Je monte à l’avant, Léna glisse à l’arrière, les bras croisés sur sa poitrine comme une barrière invisible.Je démarre.Le moteur gronde et on disparaît dans la nuit.LénaLes lumières de la ville défilent, trop rapides, trop floues.Je devrais avoir peur. Après tout, je viens de voir Alexio abattre des hommes sans une hésitation. Mais ce n’est pas la peur qui m’étrangle. C’est autre chose.Un vertige. Un désir dangereux.Parce qu’une part de moi accepte ce qu’il est.Et cette prise de conscience me te
Léna Lysandre nous attend déjà dans le couloir, arme à la main.— On bouge., annonce-t-il en nous voyant arriver.L’hôtel est calme. Trop calme.Chaque pas que nous faisons résonne comme une menace.Alexio me fait passer devant lui, sa main pressée contre le creux de mon dos.— Si je te dis de courir, tu cours., murmure-t-il à mon oreille.Un frisson glacé me traverse.On atteint le parking souterrain.Et c’est là qu’ils nous attendent.AlexioJe les vois avant qu’ils ne bougent.Trois voitures, moteurs allumés, vitres teintées.Des ombres se détachent, avançant lentement vers nous.Un piège.Mais je suis né dans ce monde.Je lève la main, et en une fraction de seconde, Lysandre dégaine.Les balles fusent.Léna se fige. Je l’attrape et la plaque derrière une colonne.— Reste là !Je me retourne et tire à mon tour.L’un des hommes s’effondre, mais d’autres surgissent.Bordel.Ils ont prévu le coup.Lysandre balance une grenade fumigène.Un écran blanc nous engloutit.— Bouge !, hurlé-
AlexioL'odeur métallique flotte encore dans l'air. Autour de nous, les corps des vampires que j’ai massacrés jonchent le sol, leurs chairs déchirées, leurs yeux éteints. Mais ce n’est pas fini. Ce n’est jamais fini.Léna me fixe, le souffle court, et dans son regard, je lis mille émotions contradictoires. Peur. Fascination. Horreur. Désir.Je fais un pas vers elle.Elle ne recule pas.— Tu as vu ce que je suis, Léna.Ma voix est rauque, teintée de la soif qui brûle encore dans mes veines.— Et pourtant, tu restes.Ses lèvres s’entrouvrent, mais aucun son n’en sort. Elle tremble, et je ne sais pas si c’est à cause du froid de la nuit ou de la tension qui pulse entre nous.Je pourrais l’attraper.Je pourrais la plaquer contre cette voiture, sentir son cœur battre contre le mien, son souffle saccadé contre ma peau.J’ai encore le goût du sang sur la langue.Et elle sent trop bon.Léna finit par lever une main tremblante. Elle l’approche de mon visage, effleure ma joue du bout des doigts
AlexioSa voix est basse, mais je perçois la frustration dans son ton.Je me retourne vers elle, mon regard brûlant d’un mélange de colère et de désir inassouvi.— Tu crois que je fuis ?Je me rapproche, si près qu’elle doit lever le menton pour me fixer.— Je choisis mes batailles, Léna.Elle se tait, mais son souffle est erratique.Le silence s’épaissit entre nous.Puis, sans prévenir, elle se hisse sur la pointe des pieds et frôle mes lèvres des siennes.Un simple effleurement.Un défi silencieux.Et je cède.Je l’écrase contre moi, mes mains enserrant sa taille avec une possessivité brutale. Mon baiser est féroce, désespéré.Elle gémit contre ma bouche.Et cette fois, je ne me retiens pas.Je l’entraîne dans un renfoncement sombre, la presse contre un mur de briques froides.Mes doigts glissent sous son pull, caressant la peau brûlante de son ventre.Elle frissonne.— Dis-moi d’arrêter., je grogne contre sa gorge.Elle agrippe mes épaules.— Non.Alors je continue.Je mords légère
AlexioLéna est là, devant moi. Son cœur bat sous mes doigts, et je l’entends comme un appel. Comme une incantation ensorcelante.— Je suis à toi, Alexio. Depuis le début.Ces mots me hantent.Je devrais la repousser. Lui dire qu’elle se trompe, qu’elle court à sa perte. Mais je suis un menteur. Je suis un vampire. Et je suis égoïste.Je la veux.Là, maintenant, tout de suite.Ma main glisse sur sa nuque, remonte jusqu’à sa mâchoire. Je sens son frisson, cette hésitation infime avant qu’elle se laisse aller contre moi.Ma bouche capture la sienne, et cette fois, il n’y a plus de contrôle.Plus de retenue.Ses doigts agrippent mes cheveux, son corps se tend contre le mien. Et moi, je la plaque contre le mur, ma soif se mêlant au désir qui me consume.Mon autre main descend sur sa taille, la serre avec une possessivité animale. Je la veux contre moi, sous moi, mienne d’une façon qui dépasse la raison.Son souffle est court.Son odeur est enivrante.Et son cou… son cou m’appelle.Je recu
AlexioLa nuit s’estompe, la lumière pâle de l’aube effleurant les rideaux tirés. Léna dort toujours, son corps enveloppé dans les draps, sa respiration douce et régulière. Pourtant, en moi, tout est chaos.Je me lève lentement, en silence. Mon corps réclame encore le sien, mais mon esprit est déjà ailleurs. Le monde que j’ai voulu lui cacher nous rattrape, plus vite que je ne l’aurais cru.Une présence.Je me fige.Quelqu’un est là.Je traverse la pièce sans un bruit, déverrouille la porte, et l’ombre m’attend de l’autre côté.— Tu pensais pouvoir la garder pour toi sans conséquences ?La voix de Rafael est basse, tranchante. Son regard glisse vers l’intérieur de la chambre, là où Léna dort toujours, inconsciente de ce qui se joue autour d’elle.Je referme la porte derrière moi, lui barrant l’entrée.— Tu n’as rien à faire ici.Rafael sourit. Un sourire sans chaleur.— Elle porte ton empreinte. Ça fait d’elle une cible.La rage pulse dans mes veines.— Elle ne fait pas partie de notr
Le silence après le départ de cette mystérieuse femme est assourdissant. Léna et moi restons figés, son dernier avertissement résonnant encore en nous.Léna— La clé est en nous… Qu’est-ce que ça veut dire ?Je passe une main dans mes cheveux, cherchant à organiser mes pensées, mais rien ne fait sens.Alexio— Si cette clé est en nous, cela signifie que nous avons déjà une partie de la réponse. Mais nous devons comprendre comment l’utiliser.Léna croise les bras, son regard noir de frustration.Léna— Et comment on fait ça, Alexio ? On fouille dans nos souvenirs ? On cherche une cicatrice mystique sur nos corps ?Son sarcasme est une carapace. Je le sais. Je le ressens.Je m’approche d’elle et attrape doucement son poignet.Alexio— On réfléchit. Toi et moi, nous sommes liés. Depuis le début, nos vies ont été entremêlées. Cette prophétie parle d’amour, de sacrifice… et d’un choix qui n’est pas le nôtre.Léna frissonne sous ma prise, mais elle ne se recule pas.Léna— Tu penses qu’on a
Le silence qui suit les paroles de Damon est plus pesant qu’un millénaire de secrets enfouis. Léna se fige, et je vois l’ombre d’une tension traverser ses traits.AlexioJe fixe Damon, le regard acéré. Il est le messager de l’Ancienne, la plus vieille et la plus puissante de notre espèce. Chaque mot qu’il prononce a le poids d’une sentence.— Explique-toi, je lâche d’un ton tranchant.Damon ne cille pas. Son regard se pose sur moi avec la gravité de celui qui sait déjà l’issue.Damon— L’Ancienne a eu une vision. L’équilibre est en train de se rompre, Alexio. Toi et Léna… vous êtes au centre de cette chute.Je sens Léna se tendre à mes côtés. Je tourne légèrement la tête vers elle. Son souffle est court, ses yeux brûlent d’une lueur incandescente.— Et qu’est-ce que cela signifie ? demande-t-elle d’une voix dure.Damon se rapproche lentement. Il est toujours aussi calme, aussi implacable.Damon— Que l’un de vous devra faire un choix. Un sacrifice.Mon corps se tend malgré moi. Ce mot
AlexioL’odeur du sang est partout.Elle imprègne l’air, s’accroche à notre peau, glisse entre nos lèvres.Mais ce n’est pas ce qui me trouble.C’est Léna.Elle se tient immobile, le corps raide, les yeux rivés sur le vide.Ses doigts, encore souillés du cœur qu’elle vient d’écraser, tremblent imperceptiblement.Je connais ce regard.Je sais ce qui l’envahit.Le pacte.Il gronde en elle, réclame plus.C’est une faim qui ne se contente jamais, qui consume tout sur son passage.Et je sens que ce soir, elle a franchi un seuil.Je m’approche lentement, mes mouvements mesurés.— Léna…Elle ne réagit pas immédiatement.Puis, d’un battement de cils, elle revient à moi.Son regard s’ancre au mien, vacillant entre lucidité et ténèbres.— On doit partir, murmure-t-elle finalement.Elle a raison.Nous sommes trop exposés ici.Mais avant que nous puissions bouger, une autre présence surgit.---LénaUne silhouette se détache de l’ombre.Grande. Élégante.Ses pas sont lents, presque paresseux, com
AlexioLa nuit est lourde. Chargée d’électricité.Chaque ombre semble nous observer, chaque souffle du vent murmure un avertissement.Léna marche à mes côtés, mais je ressens sa fébrilité. Elle lutte contre le pacte. Contre ce feu dévorant qui pulse entre nous.Et moi aussi.Nous avons quitté Joran sans un mot de plus. Son sourire narquois nous hante encore, ses paroles résonnant dans mon esprit."Un pacte de sang doit être nourri, sinon il vous dévorera."Je n’arrive pas à m’en défaire.Parce que je ressens déjà cette faim.Un besoin primitif, viscéral.Pas seulement de sang.Pas seulement de pouvoir.Mais d’elle.Et c’est ce qui me terrifie le plus.— On doit trouver un endroit sûr, murmure Léna.Je hoche la tête, les mâchoires serrées.Nous avançons dans les ruelles sombres, nos pas silencieux sur les pavés humides. La ville dort, inconsciente de la tempête qui gronde dans nos veines.Léna vacille légèrement.Je la rattrape avant qu’elle ne tombe.Son corps est brûlant sous mes doi
LénaLes flammes des bougies vacillent, projetant des ombres mouvantes sur les murs délabrés du manoir.Tout mon corps tremble sous l’intensité du lien.C’est comme si chaque cellule de mon être s’ouvrait à lui. Comme si je percevais ses pensées, ses émotions, ses désirs avec une acuité terrifiante.Et ce que je ressens en ce moment…C’est vertigineux.Alexio est une tempête sous contrôle, un prédateur aux abois. Il lutte contre lui-même, contre moi, contre cette chose qui nous lie désormais.Joran s’écarte légèrement, nous laissant seuls dans le cercle d’incantation.— Il va falloir que vous alliez au bout du processus.Sa voix est basse, presque amusée.— Ou alors, tout ça n’aura servi à rien.Je l’ignore.Mon regard est rivé sur Alexio.Il est tendu. Son torse se soulève rapidement, ses prunelles sont noires d’un désir qu’il s’efforce de contenir.Et pourtant, je ne ressens aucune peur.Seulement cette attraction dévorante qui pulse entre nous.— Léna… Sa voix est rauque, comme un
AlexioL’air à l’intérieur du manoir est épais, chargé de poussière et d’un silence inquiétant. Les murs sont tapissés de vieilles bibliothèques, les meubles recouverts de draps jaunis. Le temps semble s’être figé ici, comme si aucun souffle de vie n’avait traversé ces pièces depuis des siècles.Joran referme la porte derrière nous.Un verrou claque.Léna sursaute légèrement, et son regard se pose sur moi. Elle attend. Mais moi, je scrute l’homme devant nous. Joran n’a pas changé. Toujours cette même posture décontractée, cette même lueur cynique dans les yeux. Pourtant, quelque chose est différent. Une tension sous-jacente.— Tu es plus imprudent que dans mes souvenirs, Alexio.Il se laisse tomber dans un fauteuil de velours élimé et croise les jambes.— Ramener une humaine ici… c’est suicidaire.Léna serre les poings, mais je l’arrête d’un regard.— J’ai besoin de ton aide.Joran ricane.— Je me doutais bien que tu n’étais pas venu pour le plaisir de revoir un vieil ami.— On nous t
AlexioLa porte explose dans un fracas assourdissant.Une rafale d’air glacial envahit la pièce.Ils sont trois.Trois vampires aux yeux d’un rouge incandescent.Le premier est grand, élancé, un sourire carnassier aux lèvres.Le second est plus massif, son visage marqué par des cicatrices anciennes.Le troisième…Je me fige.Le troisième, je le connais.— Raphaël.Son sourire s’élargit.— Alexio. Ça faisait longtemps.Léna frissonne contre moi.Raphaël…L’un des plus anciens vampires que j’aie jamais connus.Un monstre parmi les monstres.Et il est ici pour elle.— Tu as fait une erreur, Alexio. Son ton est presque affectueux. Tu sais ce que ça signifie, n’est-ce pas ?Je serre les dents.— Laisse-la partir.Raphaël éclate de rire.— Partir ? Oh, mais non. Il s’approche, lentement. Tu l’as réclamée. Nous venons voir si elle en vaut la peine.Je m’interpose immédiatement entre lui et Léna.— Elle n’est pas un jouet.— Non. Mais elle est à toi. Et ça, mon frère, c’est bien pire.Il fait
AlexioJe la contemple, immobile, le goût de son sang encore brûlant sur ma langue.Léna ne bouge pas.Elle ne fuit pas.Elle me regarde comme si rien n’avait changé.Mais tout a changé.Son souffle est plus court, son cœur bat un peu plus vite. Elle est à moi, maintenant. Ce lien, je ne peux plus le briser.Et elle ne le pourra jamais.— Tu ne devrais pas être si calme.Elle passe ses doigts sur la morsure encore fraîche à sa gorge.— Je savais ce que je faisais.Je serre les poings.— Non, Léna. Tu crois comprendre, mais tu es loin du compte.Elle fronce les sourcils, défiante.— Alors explique-moi.Je me lève brusquement, l’obscurité de la pièce me paraissant soudain trop lourde, trop étouffante.— Tu sens ? Je ferme les yeux, inspirant profondément. Ton sang pulse en moi. Je ressens chaque battement de ton cœur comme si c’était le mien. Tu as franchi une limite qu’aucun humain ne devrait franchir.Elle ne détourne pas le regard.— Et qu’est-ce que ça change, Alexio ?Je ricane, am
AlexioLa nuit est tombée depuis longtemps, mais je ne ressens pas la fatigue. Seule la faim demeure.Pas celle du sang.Pas celle qui me déchire habituellement le ventre, celle qui me pousse à traquer, à tuer.Celle-ci est différente. Plus sourde, plus insidieuse.C’est la faim d’elle.De Léna.De sa peau brûlante sous mes doigts.De ses lèvres contre les miennes.De ce qu’elle m’offre sans même s’en rendre compte : une place dans sa lumière.Mais cette lumière, je vais l’éteindre si je la garde près de moi.— Tu ne devrais pas rester ici.Ma voix est rauque, plus dure que je ne l’aurais voulu.Elle ne recule pas.Ses yeux s’accrochent aux miens, brûlants d’une détermination que je connais trop bien.— Et si je décide de rester ?Son souffle effleure ma peau. Une tentation.Un supplice.Je ferme les yeux une seconde.Me battre contre elle, c’est comme tenter de résister à l’appel du sang après des siècles de famine.C’est inutile.C’est douloureux.— Léna…Je tends la main, frôle son