Le lendemain soir, après avoir couvert ses arrières, elle se posta discrètement près de cet immeuble, observant les allées et venues. Il y avait peu d’activité, mais au bout de quelques heures, Alexandra arriva, vêtu simplement, mais avec son éternelle assurance. Elle le regarda entrer, puis attendit une dizaine de minutes avant de se faufiler derrière lui. Elle trouva une porte dérobée et parvint à l’ouvrir sans déclencher d’alarme. L’intérieur était sombre, silencieux. Elle avançait prudemment, cherchant des indices. Puis elle entendit des voix. Elle se cacha derrière un mur et tendit l’oreille. — Rodrigo s’est fait neutraliser. La voix d’Alexandre. — Par qui ? — Je ne sais pas encore. Mais cette personne est entraînée, c’est certain. Elena plissa les yeux. Il ne savait pas que c’était elle… mais il était sur ses traces. — Tu crois que c’est lié à Sébastien ? Elle retint son souffle. — Impossible à dire. Elle fronça les sourcils. Pourquoi mentionner Sébas
La femme – Ruchi, si elle avait bien entendu – eut un petit rire surpris, mais elle se laissa faire, glissant une main sur la veste d’Elena. — Vous êtes audacieux, monsieur… Elena haussa un sourcil, amusée. — Oh, tu n’as encore rien vu. Elle jeta un coup d’œil à Alexandre, un sourire provocateur aux lèvres. — Quoi, tu es jaloux ? Alexandre arqua un sourcil, mais son sourire ne disparut pas. — Amusant… Tu n’étais pas aussi joueur avant. Elena haussa légèrement les épaules, caressant nonchalamment la taille de Ruchi du bout des doigts. — Peut-être que j’ai simplement appris à m’amuser autrement. Ruchi, elle, semblait prendre plaisir à cette petite scène. — Dois-je rester, monsieur ? Elena pencha la tête d’un air faussement pensif. — Hm… Tentant, mais je suis ici pour parler affaires. Une autre fois, peut-être. Elle laissa ses doigts glisser lentement sur la hanche de la danseuse avant de la relâcher. Ruchi se leva avec un sourire, lançant un regard aguicheu
Adam lui lança un regard blasé. — Je ne pensais pas à un plan aussi foireux, mais… — Trop tard, j’adore l’idée ! Avant qu’il ne puisse protester, Elena attrapa son téléphone et composa le numéro d’Alexandre. Après quelques sonneries, une voix grave et posée résonna dans l’écouteur. — Duval. Elena s’éclaircit la gorge, un sourire malicieux aux lèvres. — M. Duval, c’est Sébastien. Un silence. Puis une réponse prudente : — Que puis-je faire pour vous ? — On devrait discuter, vous et moi. Ce serait dommage de rester sur des malentendus. — Je suis d’accord, mais j’ai du mal à croire que vous soyez du genre à vouloir “discuter”. Elena laissa échapper un léger rire. Clever boy. — Touché. Mais disons que je vous offre une trêve. Ce soir, au Silver Club. Vous aimez le whisky ? — J’apprécie le bon whisky, mais… le Silver Club n’est-il pas un peu trop extravagant pour une simple discussion ? Elle sourit. — Justement, ce sera plus intéressant. À moins que vous ayez p
Le Silver Club Elena était déjà installée à une table près du bar, son verre de whisky à la main, l’air aussi détendu qu’une reine sur son trône. Pourtant, derrière son sourire amusé, elle était en alerte. Alexandre Duval n’était pas un homme à sous-estimer. Il arriva, impeccable comme toujours, et prit place en face d’elle avec un calme étudié. — Pile à l’heure. Elle haussa un sourcil, taquine. Vous avez peur que je m’ennuie sans vous ? — Je préfère éviter de vous laisser trop de temps pour mijoter un nouveau mensonge. Elena éclata de rire et leva son verre. — Oh, vous me flattez ! Alors dites-moi, quelle théorie farfelue avez-vous encore pondu sur moi cette fois ? Alexandre ne mordit pas à l’hameçon. Il posa tranquillement son téléphone sur la table et fit défiler quelques documents. — Elena Moreau, brillante militaire, rentre au pays en convalescence il y a quelques semaines. Aucun déplacement, aucune apparition publique. Il leva les yeux vers elle. Et pile à ce mo
Alexandre était un homme méthodique, toujours en contrôle de lui-même et des situations qu’il gérait. Mais face à Sébastien ou plutôt Elena , quelque chose lui échappait. L’invitation était trop soudaine, trop calculée. Si c’était vraiment Sébastien, pourquoi insister autant pour qu’il vienne ? Et si ce n’était pas lui… alors qui était vraiment la personne en face de lui ? Il fit tourner lentement son verre entre ses doigts, réfléchissant à toute vitesse. Accepter, c’était entrer dans le jeu de Moreau. Refuser, c’était éveiller encore plus de soupçons. — Tu hésites, Duval ? La voix moqueuse d’Elena le tira de ses pensées. Elle s’était légèrement rapprochée, un sourire joueur aux lèvres, ses yeux brillant d’une lueur provocante. — Tu serais pas en train d’avoir peur, quand même ? Il posa son verre avec calme. — J’ai juste l’habitude d’évaluer mes options avant d’agir. — Ohh, bien sûr… Elle s’appuya contre la table, posant son menton dans sa main. C’est vrai que dire “ou
Elle ouvrit la porte d’un geste brusque et traversa le hall à grandes enjambées, montant directement à l’étage. — Elena ! cria-t-elle en entrant dans son bureau sans frapper. Son frère, vêtu d’un simple t-shirt et d’un pantalon de jogging, releva la tête de son écran. En voyant son air paniqué, il fronça les sourcils. — Qu’est-ce que t’as encore fait ? demanda-t-il d’un ton las. Elena prit une profonde inspiration avant de lâcher d’un trait : — J’ai invité Alexandre Duval à déjeuner ici demain. Un silence glacé tomba sur la pièce. Adam la fixa, comme s’il espérait avoir mal entendu. — Tu as fait QUOI ?! Il se leva d’un bond, envoyant sa chaise rouler en arrière. — T’es complètement cinglée ! s’écria-t-il en passant une main sur son visage. Tu fonces tête baissée avant même de réfléchir ! Triple idiote ! — Oh ça va ! rétorqua Elena, agacée. J’ai improvisé, c’est pas la fin du monde ! Adam écarquilla les yeux, incrédule. — Pas la fin du monde ?! Tu réalises au
— Bonne chance pour trouver ça, franchement. — Pourquoi pas toi ? tenta-t-elle, un brin d’espoir dans la voix. Adam la fixa avec un air profondément blasé. — T’es sérieuse ?! — Bah quoi ? On a le même visage, avec une bonne perruque, du maquillage et des lentilles, ça pourrait passer ! — Ah ouais, et mes épaules plus larges, mon torse et mes bras plus musclés, on en fait quoi ?! — Un bon pull ample et une posture plus féminine et ça passe ! Adam la regarda comme si elle avait perdu la tête. — Alors là, c’est hors de question. — Tu pourrais au moins essayer ! — Non ! Et puis, je refuse catégoriquement de porter une perruque ou de me faire un faux tatouage. Elena roula des yeux. — T’es vraiment pas joueur… — Et toi, t’es vraiment désespérée. Elle soupira et tapota ses doigts contre le canapé, réfléchissant toujours. — Il doit bien y avoir quelqu’un qui peut m’aider… Adam secoua la tête. — Honnêtement, la meilleure option, c’est tata. — NON ! Il écla
À sa grande surprise, sa tante ne broncha pas. — Très bien, je comprends… Mais dans ce cas, j’ai une petite condition supplémentaire. Elena sentit une sueur froide lui parcourir le dos. — Tata… qu’est-ce que tu mijotes ? Sa tante afficha un sourire malicieux avant de prendre une gorgée de thé. — Un simple arrangement, ma chérie. Tu accepteras des rendez-vous arrangés pendant un mois avec un jeune homme que je vais te présenter. Un silence pesant s’installa. Puis— — QUOI ?! s’écria Elena, manquant de faire tomber sa tasse. Adam, qui était assis à côté d’elle, s’étouffa littéralement de rire. — Tata, tu plaisantes, hein ?! — Absolument pas. Elena lança un regard assassin à son frère, qui riait à gorge déployée. Mais Tata Sophie n’en avait pas fini. Elle se tourna soudainement vers Adam, les yeux plissés. — Et toi, mon cher neveu, puisque tu trouves ça si drôle, tu viendras aussi à notre dîner ce week-end. Je te présenterai une charmante demoiselle. Cette fo
— Merde… murmura-t-il. Il n’avait jamais cherché à jouer avec elle. Ce qu’il ressentait pour Elena n’avait rien d’une simple attirance passagère. Il n’avait jamais ressenti cela pour qui que ce soit auparavant. Ce n’était ni un caprice, ni un défi. C’était profond, sincère… déroutant. Et il ne voulait pas s’éloigner d’elle. Son regard se perdit sur l’horizon. Comment lui faire comprendre ça ? Elle qui était si fière, si arrogante, toujours sur la défensive… Elle ne le croirait jamais s’il se contentait de simples mots. Il va falloir que je lui prouve. Alexandre retourna calmement au jardin où les invités étaient toujours présents, échangeant des rires et des conversations légères. Pourtant, son esprit était ailleurs. Il balaya rapidement la foule du regard avant de s’approcher de tante Sophie, qui discutait avec quelques convives. —
Après tout ce qu’il s’était passé, il ne pouvait pas simplement laisser les choses traîner. Il se dirigea donc vers l’extérieur, décidé à trouver Elena et, peut-être, mettre un terme à cette tension qui était devenue trop palpable pour les ignorer. Elena fixait le lac, perdue dans ses pensées, le regard troublé par des émotions qu’elle ne comprenait pas. L’eau calme reflétait le ciel nocturne, mais en elle, tout était en tumulte. Depuis quand je ressens ce genre de choses ? Elle n’avait jamais été du genre à se laisser troubler par qui que ce soit. Toujours arrogante, toujours provocatrice, elle aimait garder le contrôle, imposer son rythme, dicter les règles. Pourtant, ce soir, quelque chose avait changé. Pourquoi Alexandre me fait cet effet-là ? Le souvenir de Sabrina posant sa main sur lui la fit serrer les poings. Ce pic d’agacement, cette jalousie soudaine… c’était un territoire inconnu pour elle. El
Le regard d’Alexandre, ses gestes, Sabrina et son insupportable flirt… Tout cela bouillonnait dans sa tête. Elle avait besoin de s’éloigner un peu de la situation avant de se poser à table. D’un geste agacé, elle posa le plat sur le comptoir et se tourna légèrement vers la fenêtre de la cuisine. Elle fixa un instant l’extérieur, cherchant à se détacher de l’atmosphère pesante qui régnait dans la pièce adjacente. Ses pensées étaient en ébullition, et elle n’était pas prête à faire face à toute la famille dans cet état. Après quelques minutes, elle se sentait un peu plus calme, ou du moins, elle espérait l’être. Elle prit une dernière inspiration et retourna à la table, son regard traversant rapidement celui d’Alexandre avant de se poser ailleurs, volontairement. Elle s’assit sans un mot, espérant que cette pause l’aiderait à reprendre son calme. Mais au fond d’elle, elle savait que cela n’allait pas être aussi simple.
Mais il ne comptait pas abandonner si facilement. Sabrina, assise à la gauche d’Alexandre, ne perdait pas une occasion de flirter avec lui. Son regard langoureux, ses sourires charmeurs, et surtout sa voix mielleuse rendaient la scène insupportable aux yeux d’Elena. — Alors, Alexandre, tu es célibataire ? demanda Sabrina en jouant avec une mèche de ses cheveux. Alexandre haussa un sourcil avant de répondre avec une pointe de mystère : — Je ne sais pas… tout dépend d’une certaine personne. Alexandre, amusé, esquissa un sourire. Il savait parfaitement ce qu’il faisait. Il répondit vaguement, sans vraiment confirmer ni infirmer, laissant planer le doute. Il voulait voir jusqu’où Elena pouvait supporter la scène. Mais Sabrina ne comptait pas s’arrêter là. Profitant d’un moment où Alexandre semblait détendu, elle osa aller plus loin : du bout des doigts, Sabrina effleura lentement des cercles sur la manch
Alexandre, toujours poli et respectueux, secoua doucement la tête. — Non, merci. Je ne voudrais pas vous déranger davantage. — Oh, mais reste donc avec nous, Alexandre ! Ce n’est vraiment pas un dérangement, et je suis sûre que tout le monde serait ravi de t’avoir parmi nous. Ses cousines, qui jusque-là murmuraient entre elles, firent écho à l’invitation. Les yeux de toutes les femmes dans la pièce se tournèrent instantanément vers lui, avec des regards pleins d’intérêt et d’anticipation. Elena, se sentant de plus en plus mal à l’aise, sentit son estomac se serrer. Elle s’efforça de garder un visage impassible, mais l’idée que Alexandre reste là, à côté d’elles, la perturbait au plus haut point. Elle prit une grande inspiration, tentant de garder son calme. Pourquoi fallait-il qu’il reste ? Elle pensait, à la fois agacée et intriguée. Mais malgré tout, la tante ne semblait pas prête à laisser partir Alexandre. Et po
Alexandre est bien plus beau, avec son corps athlétique, ses épaules larges et son regard perçant… Elle secoua discrètement la tête, agacée par ses propres pensées. — Qu’est-ce que je suis en train de penser, moi ?! Alexandre, sors de ma tête, putain… Essayant de se recentrer sur la conversation, elle lança d’un ton léger : — Où est Adam, au fait ? Sophie parut surprise. — Justement, j’allais te demander… Elena éclata de rire. — J’en étais sûre ! Mon frère a une copine, impossible !
D’un geste lent, il baissa légèrement son col, révélant le suçon marqué sur son cou. Elena écarquilla les yeux et devint instantanément rouge. — Non… Impossible. Elle plaqua ses mains sur son visage, tentant de masquer sa réaction. Alexandre, lui, savourait pleinement la scène. C’était bien la première fois qu’il voyait Elena dans cet état. D’habitude, elle avait toujours une répartie cinglante pour détourner la situation. Mais là… rien. Juste un silence gêné et son visage cramoisi. Un sourire carnassier s’étira sur ses lèvres. Il s’approcha lentement d’elle, baissant légèrement la tête pour murmurer d’une voix provocante : — Tu m’as marqué, princesse. Il va f
— J’aime bien ton visage, Alexandre. Il garda les yeux fixés sur elle, son cœur se mettant soudainement à battre plus fort, dans une cadence qu’il n’avait jamais connue. Il rougit instantanément. Il n’avait jamais ressenti ça pour quelqu’un d’autre. C’était étrange, presque inexplicable. Un mélange de trouble et de chaleur dans sa poitrine. Il détourna les yeux un instant, essayant de reprendre contenance, mais ses pensées étaient en désordre. Comment Elena pouvait-elle lui dire ça, même dans cet état ? Ce n’était pas juste de l’alcool, il en était sûr. Il se sentait… attiré par elle, d’une manière qu’il n’aurait jamais imaginée. Mais il se battait contre ce sentiment, ne sachant pas ce que cela signifiait pour lui, pour eux. Elena, quant à elle, était déjà presque endormie, son souffle devenu régulier. Mais dans cet
Alexandre soupira, posant ses mains sur le comptoir. — Écoute, Olivier Castella est un homme d’affaires redoutable, c’est vrai. Mais jusqu’ici, il a toujours été un concurrent, pas un criminel. Et Mia… elle n’avait jamais vraiment été sous les projecteurs avant cette histoire. Elena haussa un sourcil. — Peut-être parce qu’elle jouait un jeu. Peut-être qu’elle était l’instrument parfait pour approcher Sébastien sans éveiller de soupçons. Alexandre eut un léger frisson. — Si c’est le cas… ça voudrait dire que tout était prévu depuis longtemps. Un silence pesant s’installa. Elena serra les poings, sentant son irritation monter. — Je ne peux p