«—Ça fait combien de temps que t’es là, déjà? me demande Josh en s’essuyant le front d’un revers de main.Je m’agrippe à la poignée de la portière tandis que le véhicule fait un bond sur un nid de poule.—Six mois.—T’in, ça passe vite.Je garde le silence. Ouais. Six mois que je suis dans ce trou à rat, putain. J’en peux plus. Il faut que je me tire de là. Il faut que je les retrouve. Maintenant que j’ai totalement récupéré, je n’ai plus aucune raison de rester ici.—À quoi tu penses, poupée?Je grince des dents. Pourquoi les mecs se sentent toujours obligés d’affubler les femmes de surnoms ridicules. Est-ce que moi je l’appelle playboy? À cette idée, je me mets à ricaner toute seule sous le regard inquisiteur de Josh.—Qu’est-ce qui te fait marrer?—Toi.—Et puis-je savoir pourquoi, poupée?Et en plus c’est qu’il persiste et signe, le
mercredi 17 avril 2109- Lui -Mes yeux se posent sur le lit. Putain, j’aime cette fille à en crever. Couchée sur le côté, sa chevelure blonde emmêlée forme une auréole autour de sa tête et sur ses épaules. Elle respire profondément et le drap, collé sur son corps, laisse deviner ses formes exquises. Une de ses jambes dépasse et j’aimerais poser ma main sur sa cheville, remonter le long de son mollet et de sa cuisse puis explorer à nouveau chaque parcelle de son corps afin de m’enivrer de sa peau si douce. Mais je ne le ferai pas. Elle a fini par s’endormir et son visage paisible suffit pour l’instant à me combler de bonheur.Notre première rencontre a été houleuse et il s’en est fallu de peu qu’elle ou moi ne sorte son flingue afin d’en finir avec l’autre. Pourtant… elle s’est retenue et moi aussi. Ce que j’ai vu dans son regard ce jour-là… je ne sais pas. L’espace d’une seconde, elle s’est mise à nue devant moi. Ses yeux m’ont
vendredi 11 novembre 2129vendredi 14 avril 2124Mon Aurore,Si tu lis cette lettre, sache qu’où que je sois, quoi qu’il me soit arrivé, tu es et resteras ma plus grande fierté. J’aurais tellement voulu continuer à contempler ton si joli sourire, à observer tes yeux innocents découvrir le monde et ton visage s’illuminer avec émerveillement. Malheureusement, j’ai été rattrapée par l’appel du devoir, tout comme ton père. C’est avec un déchirement sans pareil que nous avons décidé de te laisser derrière, à l’abri du danger. Nous aurions pu t’emmener, mais quelle vie nous t’aurions offerte? Ici, tu seras toujours plus en sécurité qu’à côté de nous, sur le front.Heureusement, je garde en mémoire les merveilleuses années que j’ai pu passer auprès de toi, et notamment les mois entourant la naissance de ton frère. Tu n’avais que cinq ans alors, peut-être en as-tu gardé quelques souvenirs? Ces longues journées passées au bord de
Née en 1988, Lysiah Maro a grandi en région parisienne. Dès le plus jeune âge, Lysiah s’est découvert une passion pour la lecture, dont le premier coup de cœur a été pour La nuit des temps de René Barjavel, bien que son auteur préféré reste David Gemmel.Cette passion lui a donné des rêves plein la tête. Des rêves qui ont fini par se transformer en histoires pour atterrir sur papier. Horizons est l’une d’entre elles et a vu les premiers rayons du jour pendant ses années de lycée pour se construire au fil des ans, sur des feuilles volantes, des carnets... Une dizaine d’années plus tard, Horizons devient son premier roman publié chez les Editions Inceptio.
mercredi 29 février 2108Un cri rauque, mélange de peur et de rage, s’échappe de ma gorge et je me redresse d’un coup. D’un geste vif, j’arrache toutes les électrodes et le capteur avant de sortir en courant de la pièce, mon manteau sous le bras. Je dois fuir cet endroit. Je dois mettre le plus de distance entre lui et moi. Comment... comment ai-je pu me laisser avoir de cette façon?! Tout tourne autour de moi. J’ai mal au crâne, mal aux tripes et le cœur au bord des lèvres. Impossible d’avancer droit dans ces conditions; je dois me retenir aux murs pour ne pas tomber.—Xalyah?Je lève la tête. Au bout du couloir de l’hôpital–plongé dans la pénombre –, Thomas marche dans ma direction, l’air inquiet. Soulagée de voir un visage amical, je lâche le vêtement qui m’encombre puis m’élance dans sa direction pour me jeter dans ses bras et enfouir mon visage contre sa poitrine. Je tremble des pieds à la tête. Le jeune homme
lundi 5 mars 2108Ce lundi, il n’y aura pas de rencontre avec le Prophète. Et cette fois-ci, c’est à mon initiative que le rendez-vous hebdomadaire est annulé. Belary m’a contactée la veille pour me demander de venir plus tôt que prévu à la base afin de faire le point sur les avancées de mon bataillon. De cette réunion–ou plutôt de cette évaluation–découlera notre avenir au sein de la Résistance. J’essaye de me raisonner en me disant que je ne suis plus au lycée et qu’au fond je me fiche bien de leur avis, néanmoins je ne peux m’empêcher de ressentir ces picotements qui me tordaient le ventre avant chaque examen important.Devant le miroir de la salle d’eau, je contemple mon reflet à la lumière de la guirlande lumineuse me servant d’éclairage. Pour l’occasion, j’ai demandé à Rakia de rafraîchir un peu mon dégradé et ainsi redonner un peu de volume à mes cheveux. La jeune femme en a profité pour les décolorer légèrement sur les pointes ac
«Ça fait des jours qu’ils cherchent à m’arracher les vers du nez. Pourtant, je n’en sais toujours pas plus sur cette pseudo tentative d’évasion. En était-ce bien une, d’ailleurs? Je n’ai pas revu Matieu depuis. J’aurais bien aimé lui poser une ou deux questions. Peut-être a-t-il fini comme Soraya? Enfin, même si c’était le cas, je n’irai pas pleurer sur son sort…Deux mastodontes font irruption dans ma cellule, m’arrachant à mes pensées. Sans ménagement, ils m’éjectent de la petite pièce sombre. Je m’affale de tout mon long sur le sol, avant de me relever avec quelques difficultés. Du regard, je les défie de recommencer, alors l’un d’eux sort sa matraque et commence à m’asséner de violents coups sur le corps.Je résiste un petit peu, tentant de parer l’objet métallique et froid qui cherche mes côtes avec avidité, puis, épuisée, je finis par me laisser faire. Le deuxième garde me relève par un bras, comme si j’étais une poupée désarticulée.—&nb
mardi 6 mars 2108Un cri meurt dans ma bouche et quelqu’un me secoue violemment par l’épaule. Je me redresse et regarde autour de moi.—Xalyah? Qu’est-ce qui se passe?Effrayée, je recule et le dévisage. Thomas. Dans la pénombre, il a l’air inquiet. J’ai chaud, j’ai froid. Je n’arrive pas à contrôler les tremblements de mon corps.—Je… j’ai… il…Il s’assied à côté de moi et me serre contre lui. Je ferme les yeux et m’agrippe à ses bras avec la même force que dans l’hôpital en construction. La douleur me vrille le cerveau, me déchire le flanc.—Je n’ai rien pu faire…, murmuré-je d’une voix vacillante.L’obscurité s’abat à nouveau sur moi et je replonge dans mes souvenirs cauchemardesques. Un œil vert, un œil marron. Tous deux me regardent avec insistance.—Comment tu fais pour sortir de la simulation? s’étonne-t-il. Théo