LA MAGIE DE L'INATTENDU
Djifa, debout à la portière, ouverte, enlève ses vêtements qu'elle dépose sur le siège duquel elle venait de se lever. Elle ramasse ses chaussures enlevées par terre et les met aussi dans la voiture sur le tapis. Elle n'est maintenant que dans son soutien-gorge, et un tanga.
Agbé de l'autre côté de la voiture se déshabille autant. Il se débarrasse de son tee-shirt qu'il laisse contrairement à Djifa, sur le capot. Il tire aussi son Jean pantalon qu'il laisse sur le tricot.
-Voilà, Princesse ! dit-il.
Il passe par devant la voiture et vient à Djifa qui offre à sa contemplation, un magnifique corps. Il ne peut s’empêcher de s’en exclamer :
-Waouh ! Que la nature a fait des merveilles !
Il admire la sublime créature en face de lui et l'harmonie de son corps de rêve qu'elle offre à sa vue. Elle est simplement splendide...
-Allons-y maintenant ! L'eau fraîche nous attend pour notre plus grande relaxation, Divine Princesse, lui dit-il finalement en lui tendant la main.
Djifa est aussi émerveillée par le buste d'Agbé. Il a un beau corps d'athlète pour faire craquer toute femme qui adore la forme divinement taillée de l'homme. Elle fait un petit sourire de rien et lui tend la main à son tour :
-Comme le veut mon bon et beau compagnon de nulle part dont je suis sous son autorité absolue, ce soir, sans pouvoir me faire raison.
Agbé sourit encore à ces mots. Il lui prend la main qu'elle lui tend et ils se dirigent vers l'eau. Sur le bord, il la relâche. Elle y reste. Il descend les pas dans la piscine et l'y invite. Elle le suit sans se faire prier malgré sa timidité encore. Elle descend les pas, puis, se jette dans l'eau à sa poursuite pour lui en avoir envoyé au visage et prendre la fuite à la nage.
Toujours assis dans son salon tel un endeuillé, Dodo laisse libre cours à ses réflexions.
« Où pourrait-elle être sans faire signe de vie et à être injoignable ? Elle ne me pardonnera jamais. Je l'ai poignardée au point de non-retour, bien conscient de sa sensibilité. Au moins, qu'elle fasse signe de vie pour rassurer que rien de fâcheux ne lui est arrivé ; telle est la seule chose qui m'importe. Sinon, comment m'y prendrais-je si un mal lui arrivait ? Ce vieux m'enverrait croupir en taule, en me tenant responsable pour avoir ouvert mon clapet et lancer dans le vide à sa sœur au téléphone que je suis impardonnable. Impardonnable de quoi ? Je m'expliquerais. Même si raison suffisante n'y est pas pour m'écrouer, cet homme me le ferait payer d'une manière ou d'une autre. À moins que je fuie ce pays. »
Son portable se met à sonner. Il saute dessus :
-Allô !
Abla depuis leur salon avec son père.
-Oui, Allô ! Tu as eu écho de ma sœur ?
-Dis-moi, tu en as eu, s'il te plaît, Abla ? Rien de mon côté...
-Écoute-moi bien, je ne sais pas ce que tu as fait à ma sœur pour qu'elle se résigne à rester dehors. Mais si quelque chose lui arrive, crois-moi, je te le ferai payer amèrement.
-S'il te plaît, Abla, je te comprends ! Mais ce n'est pas l'heure des menaces pour que tu m'en produises aussi à la chinoise comme papa. Dis-moi si vous avez de ses échos, je t'en conjure ! La pression, j'en ai de trop dans ma petite tête déjà.
-Elle venait d'envoyer un SMS et est redevenue du coup injoignable. À cause de je ne sais quoi tu as fait à ma sœur, elle passe sa nuit dehors pour la première fois, sans même dire où elle est et ce qu'elle a. Croise les doigts qu'elle aille bien. Sinon, tu ne me croiras pas capable.
Elle raccroche. Dodo est quant à lui soulagé, qu'ils ont de ses nouvelles maintenant, et qu'aucune persécution ne lui pèsera plus dessus. En tout cas, pas pour le moment.
-Ouf ! soupire-t-il, ils ont de ses nouvelles. Si une fille grande comme elle décide de passer la nuit dehors parce qu'elle a pour raison avoir vu son partenaire dans le lit avec une autre femme, c'est son choix. Elle se porte bien pour faire signe de vie aux siens, Dieu merci alors ! Elle n'a alors aucun mal pour me faire endosser la responsabilité. Ce vent passera et la vie ne va quand même pas s'arrêter. Elle va continuer son courant normal. Après tout, je suis un homme non ? Je m'inquiétais même pourquoi ? Maintenant, que les menaces pleuvent et aillent se loger où elles veulent...
À la piscine, Agbé et Djifa sont tous heureux. Ils se plaisent agréablement bien. Comme des amoureux. Et des vrais. Des habitués qui s'adonnaient depuis à de telle sortie de romantisme dans une ambiance aussi sensuelle.
Nageurs nocturnes, l'eau est bien fraîche, bien douce, sous ce ciel, radieusement étoilé, pour les accueillir. De délectable moment, ils se pourvoient. Djifa se détend complètement : elle en avait vraisemblablement besoin. Et pareille à une fatidique coïncidence, Agbé qui traverse aussi le même abîme qu'elle, s'est retrouvé sur son chemin pour mieux la comprendre et l'emmener à cette merveilleuse et rédemptrice partie inopinée.
Il se plaît aussi profondément, Agbé, avec une certaine béatitude. Djifa lui est une félicité au plus merveilleux des cieux qui a croisé son chemin. Il est bienheureux.
Alors que Djifa se réjouit, elle, profitant de ce délicieux moment d'être tombée sur quelqu'un de bon, telle une providence sur son chemin cependant que le ciel s'écroulait sur son monde, pour égailler un temps peu son malheur et lui faire oublier son fiel, elle ne peut tout simplement pas imaginer un seul instant, ce qu'elle apporte à ce bienfaiteur, son ami, à être en sa compagnie.
Pour Agbé même, il reçoit de Djifa, tellement de choses incroyables plus qu'il ne lui en donne. Il ne s'attendait pas à une telle délectation, à un tel laisser-aller dans la nébulosité de son monde. Cette jeune femme guérit tellement ses blessures profondes : cet état d'âme pénible, qu'il cache à sa famille, pour le traîner, comme un lourd fardeau fatal duquel il ne pourra point se débarrasser, en tenant bon la rampe, solitairement...
Pour lui, que dame Nature peut avoir pitié de lui pour être si juste et si merveilleuse, lui envoyant, providentiellement sur son chemin, une fée pour éteindre en un temps record les bûchers de son tréfonds ! Elle le sort de sous les débris de son univers affaissé. Elle le comble de bonheur. Elle lui apporte à profusion, un confort qu'il n'a jamais ressenti auparavant !
Il ne s'était pas autant senti heureux et comblé, même le jour de son mariage, ni à sa nuit de noces. Rien de spécial, cette jeune femme qu'il venait de rencontrer, et de la pire manière, lui fait certes, pour lui procurer de tels sentiments inouïs. Mais, juste la toucher, être à ses côtés, conférer avec elle, rire aux éclats ensemble, entendre sa voix, sentir sa peau raffinée glisser contre la sienne qui fourmille aux contacts comme ne voulant plus s'en débarrasser, le dotent d'une sensation indescriptible. Une tranquillité absolue d'esprit. Un épanouissement sublimé de l'âme. L'émotion est grande, l'évasion est subtile. Djifa, est un salut.
En tout cas, chacun est le salut de l'autre. Frénétiquement, ils poursuivent leurs amusements dans la douceur de l'eau.
Agbé prend Djifa au dos et nage avec elle.
Djifa se détache de lui et lui envoie de l'eau au visage.
Agbé répond à sa provocation. Il lui en envoie aussi à son tour.
Ils se font face tous les deux, et s'envoient l'eau au visage, se bidonnant de leurs taquineries à oublier le reste du monde et à se concentrer sur l'instant salvateur. Ils en profitent au maximum.
Les jets d'eau d'Agbé deviennent de plus en plus forcenés. Ils font reculer Djifa qui se débat aussi de toutes ses forces, toujours en se poilant tous les deux.
Agbé la domine toujours, il la poursuit, de plus belle. Entre la force physique de l'homme et celle d’une femme, il y a bien un grand fossé.
Djifa continue de reculer encombrée avec ses esclaffements joviaux à se plaire dans l'eau avec son compagnon, et se voit stopper à la paroi de la piscine juste près des pas.
Agbé vient se coller à elle.
Ils arrêtent leur jeu d'un coup. Qu'est-ce qui leur arrive là ? Ils se regardent dans les yeux, attirés tous les deux subitement par quelque chose de sensationnel qui leur est très unique. Réciproque.
Leurs lèvres se rapprochent en frissonnement. Leur cœur chantant l'ineffable instant. Les poils de leur corps se hissent comme s'ils s'appelaient à se joindre les uns aux autres, captivés par le même sentiment et leurs corps se magnétisent encore plus. Les haleines s'accélèrent pendant que les lèvres vont lestement plutôt les unes aux autres, les yeux fermés.
Elles se rapprochent. Elles se rapprochent. La volupté bat son tambour..., et elles se rapprochent. Leurs lèvres. Elles se touchent. Elles commencent à se déguster, posément, délicatement, les yeux toujours fermés, dans un rythme harmonieux. La magie de l'inattendu.
Djifa, à peine quelques coups de lèvres tendres avec cet inconnu ami de ce soir, et lui vient en boucle à l'esprit, la scène de l'après-midi : son fiancé au lit avec une autre femme.
Elle se détache soudain d'Agbé, avec ce choc encore revenu et sort précipitamment de la piscine. Elle va ramasser ses effets dans la voiture, et se précipite hors du parc en larmes. Aussi, avec de la culpabilité en elle d'avoir cédé aussi facilement face à un inconnu sous un coup de tête comme une fille frivole ; chose qui n'est pas de sa nature et qu'elle n'a jamais faite auparavant. Quand le désarroi pousse à l'extrême ! Ne dit-on pas que, celui qui se noie s'accroche désespérément à tout ce qui se retrouve à l'atteinte de ses mains sans s'en rendre compte ? Et les mœurs même font fi de leurs prix pour se parer des instants en face !
Agbé reste interloqué par le geste brusque de Djifa. Il ne revient en lui que quelques secondes plus tard pour sortir de l'eau à sa poursuite. Hélas, Djifa a disparu dans la nuit sans qu'il ne la sente nulle part. Juste quelques secondes de stupeur et il n'a pas su la rattraper. Il devient très furieux, il s'en veut. Passant les mains au visage, il se dit :
-Je ne l'aurais pas dû..., merde ! Elle me prendrait pour un profiteur. Et c'est un tel personnage, vil, je suis, en l'embrassant pour la pousser dans le vide encore cette nuit, alors qu'elle avait juste besoin d'attentions et d'affections pour sortir de ce gouffre abyssal. Oh, non ! Comment n'ai-je pas pu me contrôler face à une désespérée ?
Il reste devant le parc à s'accuser à tort et à raison, anxieux, nerveux, comme pour voir sortir d'un coin, la Djifa.
La nuit a bien avancé déjà et tout est calme, signalant que les âmes ont quitté les corps pour ne laisser que des dépouilles. Elles sont allées à l'évasion, reviendront les pénétrer à l'orée du jour.
Abla sort de sa chambre, en robe de nuit. Elle perçoit étonnée sous les lumières faibles, leur père toujours dans le salon.
-Papaaaa ! Tu es toujours ici ? l'approche-t-elle pâlement. Va te coucher, s'il te plaît ! Tu t'es privé de nourriture et tu te prives du repos aussi ?
-Comment veux-tu que j'aille au lit et être tranquille, ma fille ? Ma fille est au dehors, je ne sais pour quel motif, je ne sais dans quelle condition et où. Comment pourrais-je dormir, dis-moi ?
-Je sais, mais il faut se tranquilliser, papa ! Rester ici et te punir ne va pas changer les choses ou la faire rentrer cette nuit. Au moins, elle a fait signe de vie. Et on sait que rien de mal ne lui est arrivé. Alors, lève-toi et va te coucher pour moi, mon papounet !
-Tu ne comprends pas, Abla. Tu ne comprends pas, ma fille ! Vous êtes tout ce que j'ai de plus précieux et c'est une partie de moi perdue quelque part dans la nature cette nuit comme ça sans que je n'aie la force de la retrouver pour me compléter.
-Bien sûr que je comprends. Comment ne le pourrais-je pas ? Tu es notre seule maman depuis toutes ces années et nous, tes épouses. Alors, comment ne pas comprendre ? Je comprends, mon papa. C'est pourquoi je te prie d'aller te coucher pour moi. Dagan va rentrer saine et sauve demain et on saura ce qu'il y a.
Son papa abasourdi dans le divan, elle lui prend un bras et l'amène à se lever en le consolant.
Le père se lève timidement, la fille le conduit à sa porte avant de le laisser. Elle va chercher à la cuisine, un verre d'eau pour lequel elle est sortie. Puis, de retourner dans sa chambre.
Monsieur AFATODJI Nubukpo (papa Djifa), cinquante-quatre ans, entrepreneur bâtiment, technicien plombier de formation universitaire : forage, fosse septique, etc., et topographe, a élevé seul, ses filles Abla et sa grande sœur Djifa depuis que Abla avait huit ans et Djifa treize, à la mort de leur maman. Aujourd’hui, elles ont vingt et vingt-cinq ans.
Depuis la mort de sa femme, Nubukpo n'a plus cherché à refaire sa vie et à s'engager avec une autre femme, de peur qu'elle ne vienne maltraiter ses enfants si précieuses pour lui, que sa femme bien aimée a laissées derrière elle, à sa charge. Alors, il s'est consacré uniquement à les élever seul. Elles sont sa seule joie, et ses amies avec lesquelles il passe plus de temps ensemble. Et aujourd'hui, il a deux grandes filles ; deux femmes déjà et qui font sa fierté...
4LA TOURMENTECe matin, Djifa est dans les toilettes de sa chambre qu'elle s'est payée dans un hôtel de renom de Lomé pour y passer la nuit après sa fuite à la piscine la veille. Elle est devant le miroir, face à son reflet, appuyée de ses mains au lavabo. Tout son chagrin emplit ses yeux encore irrités et pleins de larmes, son visage garde toujours le deuil à ce lever du soleil.-Ne suis-je pas belle ? N'ai-je pas un corps bien fait pour lui ? Ne pourrait-il plus faire de sortie avec moi ? Ne me suis-je pas donnée à fond pour notre relation ? Ne lui inspire-je pas du bonheur ? Elle a quoi de mieux que moi ? Et qu'est-ce qu'elle pourra bien lui offrir sans que moi, je n'en sois pas capable ? Depuis quand tout ceci ? Pourquoi fallait-il qu'il me fasse ça au lieu de me le dire, que je ne lui convenais plus ? Pourquoi fallait-i
EFFORTS !Agbé se décide à aller se faire un portrait de Djifa afin d'accentuer sa recherche. Cette matinée, désertant le bureau, le voilà chez le portraitiste dans son atelier, et qui lui fait sur papier, une vraie représentation de sa perle rare perdue.Il donne les indications comme il le peut de sa sollicitation au peintre pendant que celui-ci fait son travail. Quelques temps après, comme une photo, une représentation exacte du visage de Djifa sort de cette confusion de coups de crayon du peintre. Une vraie merveille, un bel art de talentueux artiste.Agbé reçoit sa commande. Il paie le portraitiste très satisfait, va monter dans sa voiture et s'en va. Sa malchance, c'est de n'avoir pas soutiré plus d'informations à Djifa: son quartier de résidence, son contact téléphonique, sa rue, sa maison..., même ce qu'elle fai
LA SECRÉTAIRE GADOCe soir, sur le balcon, Agbé est plongé dans le lointain, sculptant l'horizon de son regard triste. Oui, c'est vraiment l'horizon, ce terminus devant soi qui s'éloigne au fur et à mesure que l'on l'approche.Tous ses esprits sont calqués sur Djifa devenue carrément en lui, tout ce que l'on peut appeler Pensée, Besoin, Désire, Volonté, Volupté, Renaissance, Vie ; les sept composantes harmonieuses même de la quintessence de l'existence.Il n'arrive point à se l'imaginer, que rencontrer une personne pour la toute première fois, après quelques jours seulement de son mariage tout frais brisé, puisse l'emmener à oublier radicalement ce cauchemar et, à s'implanter à ce point dans son cœur. Tout son tréfonds la lui réclame. Mais la voilà, cette femme qui lui a paru comme un salut,
CONQUÊTESewa, rentre du boulot le soir dans les environs de dix-huit heures sur sa moto qu'elle immobilise au portail de sa maison : une cour unique de deux chambres salon ; toilettes, cuisine internes, et dotée d'un garage, qu'elle s'est louée à Attiégou, Togo 2000.Elle descend de la moto et va pour ouvrir le portail. À peine elle met la clef sortie de son sac dans la serrure, qu'elle entend la voix d'un homme qu'elle n'a pas vu venir la saluer par derrière:-Bonsoir, mademoiselle !Elle se retourne dans cette salutation surprise. Son regard tombe sur un jeune homme, un peu plus âgé qu'elle de même, un livreur de fleur sans aucun doute, souriant, avec un bouquet de roses-roses et de blanches en main.-Oui, bonsoir, monsieur !-Ceci est vôtre, mademoiselle, s'il vous plaît ! lui tend le bouquet, le livreurSewa ahurie:-Mi
LE MYSTÈRESewa arrive ce dimanche matin chez ses parents à Kégué. Avec immense joie de ces derniers, elle se fait accueillir.Son père monsieur GADO Amenyon et sa mère madame GADO Kafui sont à leur salon devant leur petit écran lorsqu'elle toque à la porte, mettant un peu le rideau de côté pour entrer sur eux. Arborant un sac à main, elle est bien habillée en tenue pagne.-Ma fille, woézon ! Quelle bonne surprise ce matin ! s'écrie heureuse, sa maman qui se lève avec un large sourire à sa vue.-Mamaaaaaan !Elles se prennent dans les bras et se câlinent affectueusement.Détachée de sa maman, Sewa va à son père toujours assis, très souriant à son tour de la voir leur rendre visite. Elle lui fait la bise en se rabaissant et ils se câlinent.-Mon papa ch
PAS POSSIBLEDjifa recherchée depuis trois ans déjà, qui n’est jamais vue nulle part à ce jour, dans une foulée! Là où l’on ne peut même l'imaginer! De la magnificence !-Excuse-moi, frangin, je te rappelle. Je viens de voir ma Perle dans la rue ici se mêler aux passagers, dit Agbé à son frère.Il coupe l'appel sans plus attendre même un mot du frère. Il se met à la poursuite de sa Djifa pour la rattraper.Cette dernière se mêle plus aux passagers, pressant plus les pas comme si s'étant rendue compte être suivie. Il ne la quitte pas non plus des yeux, il la suit. Elle prend un virage en quittant la grande voie pour une ruelle. Il la pourchasse, arrive au niveau de la ruelle et la descend à son tour.Devant lui, il la voit et elle prend de nouveau un autre virage.Les main
LE CHOC-Agbétõzounkè, que penses-tu du comportement de notre fils aîné ? demande, alors qu'ils se retrouvent seuls au salon, Gbétiafa à sa femme sur Agbé.Il se rend compte qu'il souffre d'un mal inquiétant mais essaie de tout leur cacher.-J'espère que tu vois la même chose que moi, et qui m'inquiète sérieusement? Il est notre premier enfant, l'haleine de cette maison. Nous ne pouvons pas le regarder continuer ces comportements bizarres pour sombrer dans la dépression.-Agbévidé ne va pas du tout bien. Il nous faut vite agir!-Je ne savais pas que tu le voyais autant que moi, ésrõ nyé (mon époux). Mon cœur de mère saigne en voyant mon fils ainsi, et que je sois impuissante de l'aider, car ne permettant aucune aide. D'ailleurs, il fait semblant d'aller mieux pour nous cache
PENDULE À L'HEURE-Explique-moi vite ce bordel ! crie Dodo en pénétrant atrabilaire son séjour, jetant des papiers sur sa "femme" assise dans le salon devant le petit écran et limant minutieusement ses ongles.-Et c'est quoi qui met monsieur dans cet état, cette irascibilité? lui demande cette dernière ironiquement.-Tu me prends donc pour un plaisantin ?-Parce que tu étais déjà quelqu'un de sérieux ? Arrête de me donner du fil à retordre !-Du fil à retordre ! fait-il ahuri. Tu vides mon compte en usurpant ma signature. Et je te donne du fil à retordre! Tu sais ce qui t'attend ?-Rectificatif, monsieur ! Notre compte. J'y ai bel et bien le plein droit ! Qu'est-ce que tu crois ? Tu m'as mise ici, sous ce toit, et j'y suis en tant que ta femme. D'ailleurs, prends-le comme prix payé pour services rend
PROMESSESTrois jours déjà, Agbé cherche partout en vain Afiyo. Après qu'elle les a quittés à la réception des résultats, son ombre ne fait apparition nulle part. Même monsieur Anoumou ne lui donne aucune réponse convaincante, car dit-il, ne sachant pas non plus où se trouve sa fille et ne l'avait pas vue aussi à son retour à la maison.Il fait donc un nombre incalculable de va-et-vient à leur maison, à longueur de journée, durant ces trois jours déjà. Il quitte même le bureau à tout moment, juste pour essayer de la prendre par surprise au cas où elle réapparaîtrait discrètement, hélas ! Il en devient anxieux. Son cœur de père bat fort pour son enfant dont il vient de prendre connaissance de son existence. Et Afiyo, peut être capable de tout.De l'autre cô
LE RESULTATDjifa ne fait que dormir profondément ces derniers jours et se fait réveiller par sa fille qui la devance. Cela fait déjà quelques temps que c'est devenu pour elles une tradition matinale, un rituel, un peu comme leur mélodie de bonheur au réveil.Sépopo se réveille en premier. Et quand sa maman ne fait pas pareille après une ou deux minutes, elle monte sur elle ou la taquine de quelque manière à la réveiller. Ça devient un jeu pour la fille et la mère qui des fois, est bien réveillée mais attend que son enfant passe à l'action, faisant semblant donc de toujours dormir. Elles en rient dans le lit en s'y roulant. Très beau, très plaisant, Djifa serre chaleureusement sa fille contre soi. Elle la couvre de bisous pendant quelques minutes de complicité et de partage avant de se lever pour rentrer dans les toil
ÉVIDENCE ET RÉALITÉKoudzo et Sessimé sont estomaqués. Ils s'irritent face aux nouvelles de cette rencontre au retour de leurs parents à la maison. Pas parce que Afiyo tente d'attribuer un enfant à leur aîné, mais, le comportement inouï de cette femme sans aucune dignité pour ne pas éprouver un minimum de remords et avoir un peu de honte et de réserve, ou faire un semblant au moins. Et qui au contraire, est très fière pour de telles réactions dont elle fait preuve. Comment arrive-t-elle à être apte à de tels raisonnements ! Comment une femme qui veut revenir au foyer d'un homme après avoir commis un tel adultère et tout ce qui a suivi, ne se rabaisse même pas pour exprimer une petite désolation, mais se montre encore autant insolente ! Impensable!-Fogan, ne sous-estime pas cette Afiyo. Elle ne c
INSTALLATION DU DOUTEAgbé et ses parents arrivent chez son ex-beau-père. Il y a trois jours, Anoumou les a appelés, ses parents et lui, à travers le père, pour leur demander calmement un tête-à-tête pour discuter d'une importance. Gbétiafa lui a donné son accord pour même lui fixer le rendez-vous chez lui.Un tel accord n'a pas du tout plu Agbé. Il ne voulait même pas y répondre, car ressortant de l'embêtement de cette fille. Mais les parents étant parents et avec leurs expériences qu'ils ont de plus, surtout dans ces choses-là, ils ont fini par le convaincre.Installés, Anoumou appelle Afiyo. Elle descend, tenant la main de son garçonnet, sous les regards interrogateurs de la «belle-famille». Elle prend place aussi dans un fauteuil, mine amère, avec un "mìa woézon" sec
TOI SEULE ME SUFFISDodo va maintenant beaucoup mieux. Aujourd’hui il quitte l'hôpital et rentre chez lui. Il redécouvre après plus d'une semaine d'hospitalisation, ses meubles. Il soupire en ouvrant la porte avant de mettre les pieds à l'intérieur. Il suivi par Mablé, toujours à son chevet, cette pauvre jeune femme vraiment très gentille.Il prend place dans le sofa et fixe sa bienfaitrice dans sa noblesse. Cette dernière, après l'avoir aidé à s'installer, et arrangé les quelques effets avec lesquels ils sont rentrés, se donne la tâche de faire un peu de ménage dans la maison avant de s'en aller.Elle arrange et met plus au propre le séjour. Elle en fait pareille à la cuisine et donne quelques coups de balais à la cour de la maison. Ensuite, elle va à la cuisine lui préparer du manger.Dodo,
19JE SUIS LA LOI AUSSIIl sonne environ dix heures ce matin. Une Nissan Murano vient de garer devant CORE@P. La portière s'ouvre. Au volant, une femme. Elle sort en refermant, réajuste ses lunettes et prend le chemin de l'entrée, un sac en main. Elle entre et demande à la secrétaire à voir le DG.-C'est sur rendez-vous, s'il vous plaît, madame ? demande la secrétaire.-Pas vraiment ! Mais ne vous inquiétez pas. Informez-le juste qu'une femme veuille le voir.La secrétaire prend le téléphone et appelle la direction générale, passe la commission et reçoit l'accord de la laisser entrer.Agbé a les yeux rivés sur son ordinateur de bureau lorsqu'il entend toquer à la porte.-Oui, entrez ! autorise-t-il sans quitter du regard, l'écran.La porte s'ouvre. La perso
18ELLE S'APPELLE DJIFALa vie est belle par ici, cet après-midi: week-end, à "Novelas Star" à Avépozo, dans le sable fin de la plage. La mer, véhémente, aux flux qui s'affaissent sur la berge, avec sa mélodie prodigue et son vent débonnaire du lointain, est en parfaite harmonie avec le ciel. Sur ses bords, la vie bat son plein. Les eaux accueillent quelques têtes de nageurs amateurs. Jeunes, hommes comme femmes.Dans la foulée, sur la grève, Agbé, Djifa, la sœur Abla ainsi que la petite Sépopo y sont. Agbé et sa dulcinée savourent la belle vie dans le sable doux.Ils ont opté pour ce rencard sur la plage pour se donner du plaisir. Chose qui évente encore leurs flammes, rend plus vifs encore leurs sentiments, leur cœur chantant la ballade.Une balade romantique proposée par Agb&ea
17LES COULEURS DE LA NUITSewa est nerveuse. Très nerveuse d'ailleurs. À peine Koudzo serre la voiture à sa devanture au sortir du banquet pour la déposer chez elle, qu'elle sort toute colérique. Elle ouvre le portail et rentre fougueusement. Koudzo se précipite derrière elle pour la calmer, hélas ! Et quand elle rentre dans son séjour, elle lance son sac dans le salon avec rage, s'assoit et se met à pleurer. Toute sa joie d'il y a peu de temps a terni. Son visage a perdu tout son éclat heureux. Seule la déception et la nervosité s'y lisent.-Pourquoi ! Pourquoi ! Pourquoi! crie-t-elle.-Calme-toi, s'il te plaît, mon amour ! lui demande Koudzo agacé qui s'évertue à la consoler.-Pourquoi cette décision ? Pourquoi faut-il que mon travail prenne le coup de ma relati
LE BANQUETLe toit AZIANYO-DUMADEY redevient la végétation qui retrouve sa splendide verdure au retour de la saison pluvieuse. La joie y est de nouveau pour être effective. Agbé, enfin, la femme que son cœur lui réclamait tant, retrouvée, c'est le sourire au quotidien. Plus enthousiaste, plus jovial, et plus souriant, il est. Et plus de temps, il passe avec les siens désormais. Plus de ces moments où il s'enfermait dans sa chambre pour vivre son amertume. C'est alors toute la famille qui retrouve au quotidien son vrai sourire d'antan. La vie semble renaître de ses cendres maintenues toujours chaudes.Ne peut-on pas négliger aussi que s'il n'y avait pas Sessimé qui le traitait comme une maman dorlotant son petit garçonnet, il n'aurait pas pu supporter autant. Il aurait claqué malgré les affaires dans lesquelles il se fourrait pour faire évoluer l'en