Charnelle
Je restai là, assise dans mon bureau, le cœur battant à tout rompre. Le silence s’était installé, lourd et oppressant, comme un manteau invisible qui m’écrasait. Ses mots tournaient dans ma tête, se bousculaient, se superposaient. Chaque phrase, chaque inflexion de sa voix, semblait résonner en moi, me laissant dans un état de confusion totale. Que voulait-il dire par "explorer cette situation" ? Et pourquoi ce silence après ? Pourquoi ne pas avoir été plus clair, plus précis ? Était-ce un jeu ? Une manière de me tester ? Ou avait-il réellement l'intention de faire quelque chose ?
Je me levai brusquement de mon bureau, incapable de rester assise plus longtemps. Mon esprit était en ébullition. Je marchai d’un pas agité, tentant de trouver une quelconque logique dans ce qui venait de se passer. Mais plus je réfléchissais, plus je me sentais perdue. Il y avait cette tension entre nous, cette attraction indéniable, et pourtant je n’avais jamais eu l’intention de laisser quoi que ce soit se développer. Je n’étais pas là pour ça. Je n'étais qu'une simple secrétaire, lui le patron. Ce n'était pas le genre de situation dans laquelle je devais me retrouver.
Je m’agrippai à l’idée de la frontière professionnelle. C’était simple, n’est-ce pas ? Une relation de travail. Rien de plus. Mais à chaque pensée, chaque question, chaque doute qui m’effleurait, je me sentais de plus en plus en équilibre précaire, sur le point de basculer. Comment pouvais-je être aussi influencée par la présence de cet homme ? Ce n’était pas normal. Je m’étais toujours tenue à distance. Toujours. Pourquoi aujourd'hui cela semblait-il différent ?
Je savais que je devais retrouver mon calme, retourner à mes tâches. Mais ce n'était pas aussi simple. Mes mains tremblaient légèrement, ma respiration était plus rapide. J’avais l’impression de ne plus avoir de prise sur ce qui se passait autour de moi. Comme si tout était en train de m’échapper. Chaque moment passé à penser à lui me déstabilisait encore plus. J'étais perdue dans un tourbillon de sentiments contradictoires.
Puis, comme un miroir de mon agitation intérieure, je reçus un message sur mon téléphone. C’était Adrien.
« As-tu réfléchi à ce dont nous avons parlé ? »
Ces quelques mots me frappèrent en plein cœur. Comment pouvait-il être aussi direct ? Aussi… déterminé ? Était-ce un test ? Une simple invitation à approfondir ce que nous venions de commencer à effleurer ? Ou était-ce juste un message innocent, sans sous-entendu ? Je n’avais aucune idée de comment répondre, aucune idée de ce qu'il attendait de moi.
Je posai le téléphone sur le bureau, fixant l'écran sans vraiment le voir. Mes doigts se crispèrent autour de l’objet. Cette pression. Cette constante tentation. Je n’arrivais plus à être objective. À quel moment cette relation, qui n'était au départ qu’une simple relation professionnelle, s'était-elle transformée en quelque chose d’autre ?
Je pris une profonde inspiration. Peut-être était-il temps de répondre. Peut-être était-il temps de mettre un terme à cette spirale, de dire que je ne voulais rien de plus. Mais est-ce que je voulais vraiment ça ? La question me tourmentait. Une part de moi, la part rationnelle, me criait de poser des limites, de remettre de l’ordre dans mes priorités. Mais l'autre, celle que j'essayais de réprimer, semblait aspirer à quelque chose de plus. C'était cette part de moi qui me terrifiait le plus.
Je finis par répondre, mes doigts tapant sur le clavier sans vraiment réfléchir.
« Je ne sais pas ce que tu attends de moi. »
Quelques secondes passèrent avant qu’une réponse ne vienne. C'était rapide, trop rapide. Je me tendis, mon cœur s'accélérant à chaque instant d'attente.
« Je veux juste que tu sois honnête avec toi-même, Charnelle. »
Je fixai le message. Je savais qu’il n’était pas question de simple honnêteté. Ses mots étaient plus que ça. Ils étaient une invitation. Une invitation à franchir une ligne que je n’avais jamais imaginé franchir. Une ligne invisible entre ce qui était acceptable et ce qui ne l’était pas. Mais je n’étais pas prête à le franchir. Pas encore. Pas comme ça.
Alors pourquoi ma main se tendait-elle vers le téléphone à nouveau ? Pourquoi avais-je le sentiment qu’une partie de moi était prête à céder à cette pression, à ce jeu qu’il semblait vouloir initier ?
Je pris le téléphone et supprimai le message, me maudissant intérieurement pour cette faiblesse qui me poussait à répondre à ses provocations silencieuses. J’étais censée être plus forte que ça. J’étais censée savoir où je voulais aller. Mais à chaque regard qu’il me lançait, à chaque mot qu’il prononçait, je perdais un peu plus de cette certitude.
Je décidai de sortir prendre l’air. Peut-être que l’espace et le temps m’aideraient à clarifier mes pensées. Je pris mon sac et me dirigeai vers la sortie du bureau, évitant les regards curieux des autres employés. Dehors, l’air frais me frappa en plein visage, mais je n’avais pas l’impression que cela suffirait à calmer le tumulte intérieur. Je marchais d’un pas rapide, mon esprit tourbillonnant.
C’est là que je la vis. Camille, l’une des collègues d’Adrien. Elle était en train de discuter avec une autre personne près du café, son rire éclatant résonnant dans l’air. Camille, elle, avait toujours été présente dans la vie d’Adrien. Je savais qu’ils se connaissaient bien. Bien plus que moi, en tout cas. Et même si cela n’avait jamais été un sujet de conversation direct, je ne pouvais m’empêcher de ressentir un léger pincement à la vue de sa proximité avec lui.
Elle me remarqua presque aussitôt, et son sourire se fit plus large en me voyant. "Charnelle, ça va ? Tu as l'air préoccupée," dit-elle, d’un ton amical, mais avec une pointe d’insistance que je ne pouvais ignorer.
Je me forçai à sourire, mais c'était un sourire nerveux, forcé. "Oui, ça va, merci," répondis-je, en espérant ne pas paraître trop déstabilisée. Mais Camille me fixa un instant, comme si elle avait remarqué quelque chose d’autre en moi.
"Tu sais, Charnelle," dit-elle lentement, en posant une main amicale sur mon bras, "Adrien… il a toujours l'air un peu distant avec tout le monde. Mais je sais qu’il y a des choses qu’il garde pour lui. Tu es l’une des rares à avoir un peu plus d’espace dans sa vie. Ne te laisse pas berner par ce qu’il montre."
Je la regardai, surprise par ses paroles. Camille parlait d’Adrien de manière… protectrice, presque. Elle semblait savoir des choses que moi je n'avais jamais osé questionner.
"Qu’est-ce que tu veux dire ?" demandai-je, bien que je sentais déjà que je n’étais pas prête à entendre la réponse.
Elle haussait les épaules, son regard se perdant un instant dans la foule. "C’est juste que… parfois, ce que l’on croit être une simple relation professionnelle peut se transformer en autre chose. Mais il faut être prête à ça."
Je me sentis soudainement prise dans un piège, une réalité que je n’avais pas envisagée. Pourquoi me disait-elle cela maintenant ? Pourquoi me parlait-elle d’Adrien avec une telle assurance, une telle complicité ?
Je la remerciai rapidement et m’éloignai, mon esprit en ébullition. Camille avait raison, en quelque sorte. Une part de moi savait que je n'étais plus sur le même chemin. Il n'était plus question de simplement être une secrétaire pour lui. Il y avait autre chose, une attirance, une tension, et il était clair qu’il ne comptait pas la laisser passer inaperçue.
Je savais que je me retrouvais à un carrefour. Et ce que je choisirais de faire à ce moment-là pourrait déterminer tout ce qui viendrait après.
Charnelle Je rentrai chez moi ce soir-là épuisée, mais pas de la manière habituelle. Ce n’était pas la fatigue de la journée de travail qui m’accablait, c’était plutôt ce tourbillon de pensées qui ne cessait de m’envahir. Chaque geste, chaque parole échangée avec Adrien m’avait laissée perplexe, comme si j’étais plongée dans une sorte de rêve éveillé que je ne parvenais pas à contrôler. Le simple fait de repenser à nos échanges, à ses regards, à la tension palpable, me faisait frémir.Je m’assis dans mon canapé, un soupir échappant de mes lèvres. Je n’arrivais pas à échapper à la question qui me hantait : pourquoi est-ce que je me sentais ainsi ? Pourquoi était-ce lui, de tous les hommes, qui avait ce pouvoir sur moi ? D’habitude, j’étais bien plus rationnelle, capable de maintenir mes émotions sous contrôle. Mais avec Adrien, tout était différent. Il me perturbait de manière que je n’avais jamais imaginée, et chaque fois que je pensais avoir trouvé une réponse, il me la faisait oubl
Charnelle Le matin suivant, je me réveillai avec un poids sur la poitrine, comme si la conversation de la veille avait laissé une empreinte indélébile sur moi. J'avais essayé de me convaincre que tout cela n'était qu'une illusion, un moment d'égarement. Mais je savais, au fond de moi, que c'était bien plus que cela. Adrien avait fait tomber une porte que je n'avais même pas réalisé avoir laissée entreouverte. Et désormais, je ne savais plus comment la refermer.Je me levai lentement, le visage encore marqué par une nuit sans véritable repos. Les images de notre conversation se répétaient en boucle dans mon esprit, et je me demandais pourquoi je m’étais laissée emporter. Pourquoi avais-je accepté d'entrer dans ce jeu, même si je ne savais pas vraiment quelles en étaient les règles ?Le trajet jusqu’au travail se fit dans une sorte de torpeur. Je n’étais pas vraiment présente, mes pensées vagabondant sans cesse entre les limites que j’avais toujours cherché à poser et la réalité qui se
Charnelle La journée passa en un brouillard de tâches et de gestes mécaniques. Tout semblait flou, distordu par les pensées envahissantes que je n’arrivais pas à repousser. Adrien n’était plus simplement le patron auquel je devais rendre des comptes, il était devenu quelque chose de beaucoup plus complexe, une énigme qui me déstabilisait, m'attirait et m’effrayait à la fois. Chaque fois que je croisais son regard, je ressentais une tension palpable, une énergie presque électrique dans l’air, comme si nous étions en équilibre sur le bord d’un précipice, prêts à nous laisser emporter par ce qu'il y avait entre nous.Je me retrouvais à l'éviter dans les couloirs, à feindre de ne pas le voir lorsqu'il se rapprochait. Pourtant, chaque mouvement de ma part semblait attirer son attention encore plus. Il savait. Je le savais. Et à chaque instant où nos regards se croisaient, c’était comme si le temps ralentissait, que tout le reste du monde disparaissait autour de nous.L’après-midi arriva,
Charnelle Je passai le reste de la journée dans une sorte de léthargie, me forçant à travailler, à répondre aux emails, à participer aux réunions, mais chaque geste était automatique. Mon esprit, lui, était ailleurs. Il n'arrêtait pas de revenir à Adrien, à ce qu'il avait dit, à la manière dont il s'était comporté. C’était comme si ses mots tournaient en boucle dans ma tête, de plus en plus présents, de plus en plus insistant.Je savais que je ne pouvais pas continuer ainsi. Que je devais prendre une décision. Mais chaque tentative de rationaliser les choses échouait. L'attirance que j'éprouvais pour lui n'était pas simplement physique. C'était bien plus complexe. C'était comme un enchevêtrement de désirs, de peurs et de curiosités que je n'arrivais pas à démêler. Et chaque minute passée à lui résister ne faisait que renforcer l'intensité de ce que je ressentais.Quand je partis du bureau ce soir-là, le soleil était encore bas, mais une chaleur étouffante envahissait l'air. Mes pensé
Charnelle Je posai le téléphone sur la table, mon cœur battant à tout rompre. Je savais que ce message allait marquer le début d’un chemin que je ne pouvais plus arrêter. Et maintenant, la question qui se posait était simple : jusqu'où irais-je ?Je me trouve à un moment crucial, un carrefour où chaque choix semble avoir des conséquences. Les journées passent et, malgré le confort de ma position auprès de lui, quelque chose en moi s’effrite lentement. J’ai toujours cru pouvoir jongler entre mon rôle de secrétaire et les attentes, de plus en plus envahissantes, qu’il a envers moi. Mais aujourd'hui, je commence à me poser des questions : ai-je encore une place pour moi-même dans cette dynamique ?Les tâches s’accumulent sur mon bureau. Je les exécute sans discuter, mais je sens que chaque geste, chaque tâche, me lie un peu plus à lui. À la fin de la journée, il l'appelle dans son bureau et il me tend un document :- C'est un contrat de soumission . Tu as jusqu'à demain matin pour le li
CharnelleJe me suis levée tôt ce matin-là, le regard fixé sur le contrat posé sur la table. La lumière du matin filtrait à peine par les rideaux, et l’air était encore frais, presque glacé. Mon esprit était engourdi, mais chaque fibre de mon corps était en éveil, consciente de l’importance de ce moment. Le contrat reposait devant moi, comme un fardeau silencieux, et pourtant, il n'y avait aucun moyen d'y échapper. Il était là, inévitable, et il me marquait d'une manière que je n'avais pas encore pleinement acceptée.Je le relus une nouvelle fois, mes yeux traçant chaque ligne avec une attention presque maniaque. Il y avait beaucoup à absorber, plus que je ne l'avais imaginé la veille, quand il me l’avait tendu dans son bureau. J'avais lu rapidement, pris quelques notes mentales, et lui avais donné ma réponse : il n'y avait rien à changer, tout semblait parfaitement en ordre. Mais ce matin, la réalité de ce contrat me frappait de plein fouet.C'était plus qu'un simple accord de travai
Charnelle « Tu sais ce que j'attends de toi ce soir, n'est-ce pas ? » me demande-t-il, sa voix basse et assurée.Je sens un frisson parcourir mon dos, mais je ne peux m'empêcher de répondre, presque par habitude : « Oui, je sais. » Pourtant, dans mon esprit, un petit doute s’installe. Pourquoi ai-je accepté cela, encore une fois ? Pourquoi suis-je incapable de dire non ?Quand il se tourne pour partir, je le regarde partir avec un mélange de soulagement et de frustration. Je ne comprends même plus ce que je ressens exactement. C’est comme si une partie de moi, un peu cachée, voulait s’échapper, mais je suis prisonnière de mes propres choix.Je suis seule dans le bureau, face à ma réflexion. Un peu plus tôt, j'avais eu une discussion avec lui sur un dossier important. Mais, au fond de moi, je savais que ce n'était pas vraiment le dossier qui comptait. C’est lui que je regarde, c’est lui qui occupe toutes mes pensées. Pourtant, quelque chose me dérange dans cette relation. Il est mon p
Charnelle Le bruit de mes talons résonne dans le couloir alors que je me dirige vers mon bureau, encore marqué par les événements de la veille. Aujourd'hui, je me sens partagée entre la tension palpable dans l'air et l'irrésistible attrait de ce que je sais qu'il attend de moi. C'est comme si chaque moment avec lui me rapprochait un peu plus d'un abîme dont je ne sais pas si je veux m’échapper.Je suis à mon poste, prête à commencer la journée, quand il entre sans crier gare. Ses pas lourds sur le sol carrelé me rappellent à quel point il domine cet espace. Je lève les yeux, et là, ce sourire qui me fait fondre et m'effraye tout à la fois, s'étend sur ses lèvres.« Tu es en retard, » me dit-il, mais il n’y a pas de colère dans sa voix. Plutôt une sorte de constat. Il s’avance et se pose près de mon bureau, toujours aussi sûr de lui.Je n’ose répondre tout de suite. L’air entre nous semble soudainement plus lourd, et j’ai cette sensation de déjà-vu, celle qui précède un moment de tens
Charnelle Le bureau est silencieux, un silence lourd, presque oppressant. Je suis assise à mon bureau, feignant de me concentrer sur un dossier, mais chaque mot, chaque ligne me semble floue. Mon esprit, pourtant capable de travailler sous pression, semble incapable de se focaliser. C’est comme si une tempête invisible soufflait en moi, emportant tout sur son passage.Le regard de mon patron m’obsède. Je ne sais plus combien de fois je l’ai croisé aujourd’hui, mais à chaque fois, quelque chose en moi se serre. Ce n'est pas simplement un regard, c’est une demande silencieuse, une attente. Il veut plus. Il veut que je franchisse cette ligne. Et moi, je suis là, paralysée par la peur. Peur de ce qui pourrait se passer si je cède, peur de me perdre dans cette relation qui me consume déjà un peu plus à chaque instant passé à ses côtés.Je me sens vulnérable, plus que jamais. Le moindre geste, le moindre mot, semble prendre une signification qu’il n’avait pas auparavant. Avant, il était si
Charnelle La tension dans la pièce est palpable, comme une corde tendue sur le point de céder. Mon cœur bat plus vite, chaque battement résonnant dans mes oreilles alors qu’il s’approche. Je peux sentir une vague de chaleur m'envahir alors que nos regards se croisent, et je comprends que nous sommes sur le point d’entrer dans un nouveau territoire, un domaine où nos rôles respectifs de collègues vont être remis en question.Il fixe un point derrière moi, mais je sais qu'il est pleinement conscient de ma présence, de la façon dont mon corps réagit à sa proximité. Je suis coincée entre l'envie de reculer et celle d'avancer, de céder à la pulsion qui m'embrase de l'intérieur. Pourtant, ce n'est pas un simple jeu de séduction ; c'est quelque chose de plus profond, une exploration où les frontières entre le désir et le professionnalisme sont floues.- "Tu sembles tendue. Est-ce que quelque chose te tracasse ?" Sa voix, bien que neutre en apparence, contient une note provocante qui attire
Charnelle Je ne suis plus sûre de rien. Depuis quelques jours, je me réveille avec ce sentiment étrange, comme si la réalité et l’illusion se confondaient. Je suis perdue entre les attentes de mon travail, mes désirs, et les non-dits qui s’imposent entre lui et moi. Chaque moment que je passe à ses côtés me fait vaciller, m’éloigne un peu plus de ce que je pensais être moi. Pourtant, c’est une douleur douce, une fragilité que je ne veux pas laisser prendre le dessus, mais qui est là, en moi, grandissante.Ce matin-là, comme d'habitude, il arrive dans le bureau, et comme d'habitude, il prend son temps. Il n'y a plus d'étonnement, plus de surprise. Chaque interaction semble désormais écrite à l'avance. Lui, avec sa présence écrasante, moi, à essayer de masquer ma confusion sous un masque de professionnalisme. Mais ce masque commence à se fissurer. À chaque nouvelle rencontre, je sens de plus en plus difficile de maintenir cet équilibre, de ne pas succomber à ce qui se cache derrière se
Charnelle Le matin suivant, une lourdeur persistante règne dans l’air. Je suis là, assise à mon bureau, mais rien ne semble normal. Le poids des événements des jours précédents pèse sur mes épaules. Ce regard, ces gestes... ce silence chargé de sous-entendus. Tout cela tourne en boucle dans ma tête, et l’espace du bureau, autrefois si familier, semble maintenant étranger. Je n’arrive pas à me concentrer sur le travail. Chaque dossier, chaque note semble m’échapper, noyée sous l’onde de ce malaise que je ressens chaque fois que je pense à lui.Je sais que je devrais être plus professionnelle, rester centrée sur ma tâche, mais cette tension entre nous, palpable et croissante, rend tout plus difficile. L’envie de l’échapper, de l’ignorer, se mêle à une attraction irrésistible qui me paralyse. Est-ce vraiment ce que je veux ? Cette question me hante, mais je n’ai pas de réponse. Chaque fois que je pense avoir trouvé une direction, un chemin, quelque chose me fait douter. Et à chaque inst
Charnelle L’air du bureau est lourd ce matin-là, comme une promesse de quelque chose que je ne peux encore appréhender. Je m’assois à mon bureau, les mains un peu tremblantes, bien que je ne puisse expliquer pourquoi. Le silence autour de moi me pèse, mais il est loin d’être apaisant. Il est saturé de tension, une tension que je commence à ressentir au plus profond de moi-même.Je m’efforce de me concentrer sur les dossiers qui s’empilent devant moi, d’ordonner mes pensées, mais une partie de mon esprit erre, captée par l’image de lui. C’est fou, mais depuis qu’il a franchi cette limite entre nous, il occupe chaque recoin de mon esprit. Chaque mouvement, chaque parole qu’il prononce semble désormais résonner plus fort. Plus personnel. Plus envahissant.Je souris un peu, nerveusement. Cela n'a aucun sens, je me dis. Mais la pensée s'évanouit dès qu’il entre dans la pièce.Le bruit de la porte qui s'ouvre me tire brusquement de mes pensées. Il est là. Ce n’est même plus une surprise, e
Charnelle Le bruit de mes talons résonne dans le couloir alors que je me dirige vers mon bureau, encore marqué par les événements de la veille. Aujourd'hui, je me sens partagée entre la tension palpable dans l'air et l'irrésistible attrait de ce que je sais qu'il attend de moi. C'est comme si chaque moment avec lui me rapprochait un peu plus d'un abîme dont je ne sais pas si je veux m’échapper.Je suis à mon poste, prête à commencer la journée, quand il entre sans crier gare. Ses pas lourds sur le sol carrelé me rappellent à quel point il domine cet espace. Je lève les yeux, et là, ce sourire qui me fait fondre et m'effraye tout à la fois, s'étend sur ses lèvres.« Tu es en retard, » me dit-il, mais il n’y a pas de colère dans sa voix. Plutôt une sorte de constat. Il s’avance et se pose près de mon bureau, toujours aussi sûr de lui.Je n’ose répondre tout de suite. L’air entre nous semble soudainement plus lourd, et j’ai cette sensation de déjà-vu, celle qui précède un moment de tens
Charnelle « Tu sais ce que j'attends de toi ce soir, n'est-ce pas ? » me demande-t-il, sa voix basse et assurée.Je sens un frisson parcourir mon dos, mais je ne peux m'empêcher de répondre, presque par habitude : « Oui, je sais. » Pourtant, dans mon esprit, un petit doute s’installe. Pourquoi ai-je accepté cela, encore une fois ? Pourquoi suis-je incapable de dire non ?Quand il se tourne pour partir, je le regarde partir avec un mélange de soulagement et de frustration. Je ne comprends même plus ce que je ressens exactement. C’est comme si une partie de moi, un peu cachée, voulait s’échapper, mais je suis prisonnière de mes propres choix.Je suis seule dans le bureau, face à ma réflexion. Un peu plus tôt, j'avais eu une discussion avec lui sur un dossier important. Mais, au fond de moi, je savais que ce n'était pas vraiment le dossier qui comptait. C’est lui que je regarde, c’est lui qui occupe toutes mes pensées. Pourtant, quelque chose me dérange dans cette relation. Il est mon p
CharnelleJe me suis levée tôt ce matin-là, le regard fixé sur le contrat posé sur la table. La lumière du matin filtrait à peine par les rideaux, et l’air était encore frais, presque glacé. Mon esprit était engourdi, mais chaque fibre de mon corps était en éveil, consciente de l’importance de ce moment. Le contrat reposait devant moi, comme un fardeau silencieux, et pourtant, il n'y avait aucun moyen d'y échapper. Il était là, inévitable, et il me marquait d'une manière que je n'avais pas encore pleinement acceptée.Je le relus une nouvelle fois, mes yeux traçant chaque ligne avec une attention presque maniaque. Il y avait beaucoup à absorber, plus que je ne l'avais imaginé la veille, quand il me l’avait tendu dans son bureau. J'avais lu rapidement, pris quelques notes mentales, et lui avais donné ma réponse : il n'y avait rien à changer, tout semblait parfaitement en ordre. Mais ce matin, la réalité de ce contrat me frappait de plein fouet.C'était plus qu'un simple accord de travai
Charnelle Je posai le téléphone sur la table, mon cœur battant à tout rompre. Je savais que ce message allait marquer le début d’un chemin que je ne pouvais plus arrêter. Et maintenant, la question qui se posait était simple : jusqu'où irais-je ?Je me trouve à un moment crucial, un carrefour où chaque choix semble avoir des conséquences. Les journées passent et, malgré le confort de ma position auprès de lui, quelque chose en moi s’effrite lentement. J’ai toujours cru pouvoir jongler entre mon rôle de secrétaire et les attentes, de plus en plus envahissantes, qu’il a envers moi. Mais aujourd'hui, je commence à me poser des questions : ai-je encore une place pour moi-même dans cette dynamique ?Les tâches s’accumulent sur mon bureau. Je les exécute sans discuter, mais je sens que chaque geste, chaque tâche, me lie un peu plus à lui. À la fin de la journée, il l'appelle dans son bureau et il me tend un document :- C'est un contrat de soumission . Tu as jusqu'à demain matin pour le li