CharnelleJe me suis levée tôt ce matin-là, le regard fixé sur le contrat posé sur la table. La lumière du matin filtrait à peine par les rideaux, et l’air était encore frais, presque glacé. Mon esprit était engourdi, mais chaque fibre de mon corps était en éveil, consciente de l’importance de ce moment. Le contrat reposait devant moi, comme un fardeau silencieux, et pourtant, il n'y avait aucun moyen d'y échapper. Il était là, inévitable, et il me marquait d'une manière que je n'avais pas encore pleinement acceptée.Je le relus une nouvelle fois, mes yeux traçant chaque ligne avec une attention presque maniaque. Il y avait beaucoup à absorber, plus que je ne l'avais imaginé la veille, quand il me l’avait tendu dans son bureau. J'avais lu rapidement, pris quelques notes mentales, et lui avais donné ma réponse : il n'y avait rien à changer, tout semblait parfaitement en ordre. Mais ce matin, la réalité de ce contrat me frappait de plein fouet.C'était plus qu'un simple accord de travai
Charnelle « Tu sais ce que j'attends de toi ce soir, n'est-ce pas ? » me demande-t-il, sa voix basse et assurée.Je sens un frisson parcourir mon dos, mais je ne peux m'empêcher de répondre, presque par habitude : « Oui, je sais. » Pourtant, dans mon esprit, un petit doute s’installe. Pourquoi ai-je accepté cela, encore une fois ? Pourquoi suis-je incapable de dire non ?Quand il se tourne pour partir, je le regarde partir avec un mélange de soulagement et de frustration. Je ne comprends même plus ce que je ressens exactement. C’est comme si une partie de moi, un peu cachée, voulait s’échapper, mais je suis prisonnière de mes propres choix.Je suis seule dans le bureau, face à ma réflexion. Un peu plus tôt, j'avais eu une discussion avec lui sur un dossier important. Mais, au fond de moi, je savais que ce n'était pas vraiment le dossier qui comptait. C’est lui que je regarde, c’est lui qui occupe toutes mes pensées. Pourtant, quelque chose me dérange dans cette relation. Il est mon p
Charnelle Le bruit de mes talons résonne dans le couloir alors que je me dirige vers mon bureau, encore marqué par les événements de la veille. Aujourd'hui, je me sens partagée entre la tension palpable dans l'air et l'irrésistible attrait de ce que je sais qu'il attend de moi. C'est comme si chaque moment avec lui me rapprochait un peu plus d'un abîme dont je ne sais pas si je veux m’échapper.Je suis à mon poste, prête à commencer la journée, quand il entre sans crier gare. Ses pas lourds sur le sol carrelé me rappellent à quel point il domine cet espace. Je lève les yeux, et là, ce sourire qui me fait fondre et m'effraye tout à la fois, s'étend sur ses lèvres.« Tu es en retard, » me dit-il, mais il n’y a pas de colère dans sa voix. Plutôt une sorte de constat. Il s’avance et se pose près de mon bureau, toujours aussi sûr de lui.Je n’ose répondre tout de suite. L’air entre nous semble soudainement plus lourd, et j’ai cette sensation de déjà-vu, celle qui précède un moment de tens
Charnelle L’air du bureau est lourd ce matin-là, comme une promesse de quelque chose que je ne peux encore appréhender. Je m’assois à mon bureau, les mains un peu tremblantes, bien que je ne puisse expliquer pourquoi. Le silence autour de moi me pèse, mais il est loin d’être apaisant. Il est saturé de tension, une tension que je commence à ressentir au plus profond de moi-même.Je m’efforce de me concentrer sur les dossiers qui s’empilent devant moi, d’ordonner mes pensées, mais une partie de mon esprit erre, captée par l’image de lui. C’est fou, mais depuis qu’il a franchi cette limite entre nous, il occupe chaque recoin de mon esprit. Chaque mouvement, chaque parole qu’il prononce semble désormais résonner plus fort. Plus personnel. Plus envahissant.Je souris un peu, nerveusement. Cela n'a aucun sens, je me dis. Mais la pensée s'évanouit dès qu’il entre dans la pièce.Le bruit de la porte qui s'ouvre me tire brusquement de mes pensées. Il est là. Ce n’est même plus une surprise, e
Charnelle Le matin suivant, une lourdeur persistante règne dans l’air. Je suis là, assise à mon bureau, mais rien ne semble normal. Le poids des événements des jours précédents pèse sur mes épaules. Ce regard, ces gestes... ce silence chargé de sous-entendus. Tout cela tourne en boucle dans ma tête, et l’espace du bureau, autrefois si familier, semble maintenant étranger. Je n’arrive pas à me concentrer sur le travail. Chaque dossier, chaque note semble m’échapper, noyée sous l’onde de ce malaise que je ressens chaque fois que je pense à lui.Je sais que je devrais être plus professionnelle, rester centrée sur ma tâche, mais cette tension entre nous, palpable et croissante, rend tout plus difficile. L’envie de l’échapper, de l’ignorer, se mêle à une attraction irrésistible qui me paralyse. Est-ce vraiment ce que je veux ? Cette question me hante, mais je n’ai pas de réponse. Chaque fois que je pense avoir trouvé une direction, un chemin, quelque chose me fait douter. Et à chaque inst
Charnelle Je ne suis plus sûre de rien. Depuis quelques jours, je me réveille avec ce sentiment étrange, comme si la réalité et l’illusion se confondaient. Je suis perdue entre les attentes de mon travail, mes désirs, et les non-dits qui s’imposent entre lui et moi. Chaque moment que je passe à ses côtés me fait vaciller, m’éloigne un peu plus de ce que je pensais être moi. Pourtant, c’est une douleur douce, une fragilité que je ne veux pas laisser prendre le dessus, mais qui est là, en moi, grandissante.Ce matin-là, comme d'habitude, il arrive dans le bureau, et comme d'habitude, il prend son temps. Il n'y a plus d'étonnement, plus de surprise. Chaque interaction semble désormais écrite à l'avance. Lui, avec sa présence écrasante, moi, à essayer de masquer ma confusion sous un masque de professionnalisme. Mais ce masque commence à se fissurer. À chaque nouvelle rencontre, je sens de plus en plus difficile de maintenir cet équilibre, de ne pas succomber à ce qui se cache derrière se
Charnelle La tension dans la pièce est palpable, comme une corde tendue sur le point de céder. Mon cœur bat plus vite, chaque battement résonnant dans mes oreilles alors qu’il s’approche. Je peux sentir une vague de chaleur m'envahir alors que nos regards se croisent, et je comprends que nous sommes sur le point d’entrer dans un nouveau territoire, un domaine où nos rôles respectifs de collègues vont être remis en question.Il fixe un point derrière moi, mais je sais qu'il est pleinement conscient de ma présence, de la façon dont mon corps réagit à sa proximité. Je suis coincée entre l'envie de reculer et celle d'avancer, de céder à la pulsion qui m'embrase de l'intérieur. Pourtant, ce n'est pas un simple jeu de séduction ; c'est quelque chose de plus profond, une exploration où les frontières entre le désir et le professionnalisme sont floues.- "Tu sembles tendue. Est-ce que quelque chose te tracasse ?" Sa voix, bien que neutre en apparence, contient une note provocante qui attire
Charnelle Le bureau est silencieux, un silence lourd, presque oppressant. Je suis assise à mon bureau, feignant de me concentrer sur un dossier, mais chaque mot, chaque ligne me semble floue. Mon esprit, pourtant capable de travailler sous pression, semble incapable de se focaliser. C’est comme si une tempête invisible soufflait en moi, emportant tout sur son passage.Le regard de mon patron m’obsède. Je ne sais plus combien de fois je l’ai croisé aujourd’hui, mais à chaque fois, quelque chose en moi se serre. Ce n'est pas simplement un regard, c’est une demande silencieuse, une attente. Il veut plus. Il veut que je franchisse cette ligne. Et moi, je suis là, paralysée par la peur. Peur de ce qui pourrait se passer si je cède, peur de me perdre dans cette relation qui me consume déjà un peu plus à chaque instant passé à ses côtés.Je me sens vulnérable, plus que jamais. Le moindre geste, le moindre mot, semble prendre une signification qu’il n’avait pas auparavant. Avant, il était si
Charnelle Adrien me serre plus fort, et je sens sa respiration devenir plus irrégulière. Ses doigts se crispent autour de moi, comme s’il avait besoin de me sentir, de se rassurer.— Oui, il a accepté. Il… il m’a dit qu’il me laissait tout. Tout ce qu’il a bâti. Et qu’il voulait que je prenne ma place, ma véritable place.Je le regarde, cherchant une trace de doute dans ses yeux, mais il n’y en a pas. Il est déterminé. Plus que jamais.— Alors, c’est fini. Il n’y a plus d’obstacles, n’est-ce pas ? Je le regarde, cherchant dans ses yeux une réponse, une confirmation.Il hoche la tête, une lueur de soulagement et de fierté dans son regard.— Oui. Plus rien ne pourra nous séparer, Charnelle. Nous allons avancer, et ce que ton père n’a pas pu accepter, nous le ferons ensemble. Pour notre futur. Pour ce que nous sommes. Et pour notre enfant.Je souris, le cœur léger. Peu importe ce qui se passera demain. Nous avons franchi cette étape. Et désormais, nous allons écrire notre histoire à deu
CharnelleLes jours passent, et chaque instant qui s’écoule me rapproche un peu plus de ce futur que nous avons imaginé, ensemble. Mon ventre s'arrondit doucement, et avec chaque mouvement de cet enfant qui grandit en moi, je sens une force nouvelle s’éveiller en moi. Une force que je n’avais pas imaginée, mais qui semble guider mes pas. Adrien et moi avançons côte à côte, une main dans l'autre, dans une harmonie nouvelle, plus forte que jamais.La décision de son père, ce changement de dynamique, continue de me travailler. Adrien n’a plus à se battre contre une ombre. Le poids de l’héritage, des attentes, semble enfin avoir été levé. Pourtant, je sais que le chemin devant lui ne sera pas forcément plus simple. Il devra assumer ce rôle avec une force nouvelle, une conviction nouvelle. Et je serai là, toujours. Pour le soutenir. Pour l’aimer.Ce matin-là, après un petit-déjeuner tranquille, nous décidons de sortir de la villa pour prendre l’air. Un moment pour nous deux, loin des respo
CharnelleLes jours qui suivent sont empreints d’une énergie nouvelle, comme si chaque instant était chargé de promesses. Adrien et moi avons pris le temps de célébrer ce moment, cette nouvelle étape qui s’ouvre devant nous. Mais au fond de moi, une certitude s'est installée : je suis prête. Prête à devenir mère, prête à affronter ce futur aux côtés d’Adrien. Ensemble, nous avons traversé tant d’obstacles, et aujourd’hui, un tout nouveau chapitre s’écrit.Ce matin-là, comme tant d’autres, le soleil se lève doucement, effleurant les rideaux de notre chambre avec une lumière dorée. Adrien dort à mes côtés, son corps chaud et rassurant contre le mien. J’aime ces moments de calme, ces instants où la réalité semble s’éloigner, où nous ne sommes plus qu’unis dans la quiétude. Mais mon esprit est aussi rempli de pensées. La nouvelle, cette annonce que j’ai faite à Adrien, résonne encore dans ma tête comme un doux écho : nous allons être parents. Et c’est un bonheur simple, pur, qui me traver
Adrien Je me lève de la table, le cœur battant plus fort maintenant que j’ai pris ma décision. Mon père a peut-être voulu me pousser dans une direction stratégique, mais ce n’est pas pour cela que j’agirai. Ce sera parce que j’aime Charnelle, parce que je suis prêt à l’unir à moi pour la vie. Et cela, c’est ma propre décision.Je lui adresse un dernier regard, un regard déterminé.— Je reviendrai vers toi quand le moment sera venu.Je quitte la pièce, mon esprit déjà tourné vers ce qui doit arriver. Ce n’est pas une simple question de pouvoir. C’est une question de cœur.CharnelleLes jours ont passé, mais quelque chose dans l’air semble encore plus lourd que d’habitude. Adrien est plus distant ces derniers temps, plus concentré sur l'avenir, ses pensées tournées vers des décisions qu’il ne me partage pas encore. Pourtant, je sens cette tension qui persiste entre nous, même lorsque ses mains effleurent les miennes avec une tendresse qui dissimule bien des tourments.Il m’a promis qu’
AdrienLa soirée s'étire dans une atmosphère de tension palpable, alors que je me gare devant la demeure de mon père. La maison, imposante comme toujours, me regarde comme un monstre silencieux. Je la connais bien, chaque recoin, chaque pièce où les secrets se cachent et où l’ombre de mon père semble toujours peser sur tout ce qui se passe sous son toit. Ce soir, je ne suis pas ici pour recevoir des leçons sur le pouvoir ou sur les affaires. Non, ce soir, il y a quelque chose d’autre qui m’attend.Je prends une profonde inspiration et monte les marches menant à l’entrée. Le serveur me laisse entrer et m’accompagne jusqu’à la salle où il m’attend. Je le vois, là, à la tête de la table, son regard toujours aussi acéré, scrutant chaque geste, chaque parole comme une arme. Il me fait signe de m’installer.— Prends place, me dit-il d’un ton neutre, sans chaleur, comme d’habitude.Je m’assois en face de lui, son regard me transperçant. Il semble plus vieux ce soir, fatigué, mais toujours au
AdrienCharnelle et moi échangeons un regard, partagé entre la gratitude et la méfiance. Ce dîner a peut-être été l’occasion de nous annoncer à la famille, mais il a aussi révélé tout un réseau de tensions sous-jacentes, de pouvoirs en jeu et de futurs compromis. La famille, l’entreprise, la nouvelle génération… Tout cela se mêle en une seule et même entité, prête à engloutir ce que nous avons de plus précieux.Et alors que nous nous préparons à partir, je suis plus que jamais convaincu qu’à partir de maintenant, il nous faudra être plus forts que jamais. Pour le bébé. Pour notre avenir. Pour nous.Les jours suivant le dîner ont été une suite d’entretiens avec des partenaires d’affaires, de réunions interminables et de décisions stratégiques. Mon père a fait en sorte de maximiser la visibilité de notre annonce, et maintenant tout le monde sait que nous attendons un enfant. Il n'y a plus de place pour les doutes, et tout le monde attend de voir ce que nous allons faire ensuite.Je le s
AdrienLe jour du dîner arrive rapidement. Mon père a insisté pour organiser une soirée en l'honneur de l’annonce de la grossesse, et même si je sais qu’il agit ainsi pour renforcer son image de patriarche bienveillant, je suis loin d’être convaincu que ce n’est pas une façon de contrôler la situation. Mais, malgré tout, il a insisté, et il est hors de question de refuser son invitation. Charnelle est d'accord pour l'accompagner, bien qu'elle soit un peu nerveuse. Ce genre de réunion ne lui a jamais plu, surtout avec mon père. Je le ressens dans le regard qu'elle porte sur moi, un mélange d'incertitude et de désir de protéger ce qu’on a, ce qu’on est.Quand nous arrivons au restaurant privé de mon père, un endroit aussi élégant qu'exclusif, un silence étrange s’abat sur moi. L’éclairage tamisé, les tables de marbre, les serveurs en costume... Tout cela me paraît irréel. Comme si ce monde dans lequel je suis né était une illusion.— Ne t’inquiète pas, tout ira bien, me dit Charnelle en
AdrienLa nouvelle s’est installée dans la villa, dans le calme qui suit la tempête. Charnelle et moi n’avons pas échangé beaucoup de mots depuis, chaque instant étant un peu trop chargé de ce que nous venons d’apprendre. Elle est là, à mes côtés, et pourtant, quelque chose en elle a changé. Je ne sais pas exactement quoi, mais je peux le sentir, comme une tension dans l’air, une attente silencieuse qui pèse sur nos épaules.Ce matin-là, je suis à mon bureau, plongé dans des papiers que je n’arrive même pas à lire. Mes pensées sont ailleurs. Je ne sais même pas comment réagir face à cette grossesse, ce changement qui surgit dans nos vies de manière inattendue. Mon père, lui, va probablement réagir d'une manière différente. Ce genre de nouvelles l’intéresse toujours, mais il y a cette part de moi qui redoute ses réactions. Que va-t-il en penser ? Je me doute qu'il s’attendait à autre chose de moi. Peut-être pas un enfant, pas maintenant.Je fais une pause, en pensant à ce que j'ai cons
CharnelleEnfin, quand l’extase nous emporte tous les deux, il y a une douceur dans la folie. Une douceur infinie, qui s’étire dans le silence, un silence qui est notre seule réponse à ce que nous venons de vivre. Nous restons là, l’un contre l’autre, le corps fatigué mais le cœur plein de cette vérité qu’aucune peur, aucun obstacle ne pourra jamais effacer.Il est à moi, et je suis à lui. Et cette nuit-là, nous nous appartenons, à jamais.Deux jours après notre escapade, nous sommes de retour en ville. La transition entre les moments de passion intense et la réalité quotidienne est toujours aussi brutale. Adrien est là, à mes côtés, et pourtant, quelque chose en moi semble s'être modifié. Je ne peux l'expliquer, mais une étrange sensation de malaise s'est installée en moi, comme une brume persistante, un poids invisible.Le retour à la villa est calme. Trop calme. Adrien se plonge immédiatement dans le travail, mais je sens qu'il est différent, comme si quelque chose bouillonnait sou