Chapitre 10 : les années lycée.
-Cyrielle
Le chauffeur me dépose en même temps que le père de Jasmine. Je descends de la voiture et me dirige vers eux pour les saluer.
Tonton Bouba avec son accent que je kiff : princesse Cycy, bonjour.
Il m’appelle ainsi en référence au dessin animé.
Moi avec un large sourire : bonjour tonton Bouba. Comment tu vas ?
Tonton Bouba : je vais bien al hamdou-li-Llah. Et chez toi ?
Moi : tout le monde se porte bien par le Grâce de Dieu.
Tonton Bouba : ah c’est bien. Il faut saluer tes parents pour moi.
Jasmine impatiente : papa tu bloques la circulation.
Tonton Bouba : eh pardon ! Bon bonne journée sous la protection du très Haut.
Jasmine : amine !
Moi : amen !
Tonton Bouba et maman Maï sont l’un guinéen, l’autre malienne. Ils n’ont que Jasmine (15 ans) et Malick (9 ans). C’est ma famille ouest-africaine préférée. Ils sont trop cool et maman Maï est trop belle. Elle a super beau teint caramel et de très long cheveux, long jusqu’à ses hanches je vous assure, et surtout naturels. Son mari et elle aiment rirent du coup il y a toujours de la bonne humeur chez eux. Tonton Bouba lui est très grand et très noir, avec des dents toutes blanches. Jasmine a hérité du corps de mannequin de son père mais du teint de sa mère, elle n’a pas d’aussi long cheveux que sa maman mais est tout aussi jolie.
Je chemine jusqu’en classe avec elle en parlant de tout et rien. C’est ma seule amie dans ce pays. Comme moi elle est très religieuse, avec elle je peux débattre des heures et des heures durant sur la religion dans le respect des différences bien entendu. C’est d’ailleurs ce qui intrigue autant les autres, comment peut-on débattre on se basant sur deux enseignements différents ? Pas si différent que ça. La vérité est que les Écritures et la compréhension humaine sont deux choses totalement différentes, quand tu te concentres uniquement sur les écritures en oubliant les croyances populaires, tu te rends compte que les principes sont plus ou moins les mêmes. Après on a pas la prétention de connaître parfaitement les Écritures, mais on apprend tous les jours.
Jasmine : finalement je ferai une fête pour mon anniversaire. Peut-être que Nate y sera.
Moi : comment tu fais pour être amoureuse d’un garçon aussi hautain, imbu de sa personne ?
Jasmine : c’est parce que tu ne le connais pas assez. J’ai appris avec lui l’année dernière, il s’asseyait juste derrière moi avec la clique à Arnaud.
Moi : je ne l’apprécie pas beaucoup. Tu mérites mieux.
Jasmine : je te promets que si tu lui prêtes plus attention tu verras que c’est un garçon bien.
Moi pas convaincue : hum…
Nate sincèrement je ne l’apprécie pas. C’est le genre à vouloir rabaisser pour être élevé, le genre peste comme dans les films. Il se prend trop pour le centre de cette école. Tout ça à cause des filles qui lui tournent autour.
Jasmine en est folle amoureuse depuis l’année scolaire précédente. Comme il était en couple avec Noëmie, elle a dû battre en retraite. Mais là c’est officiel, c’est fini entre eux. Sauf que Jasmine n’est pas la seule à fantasmer sur l’ex de la guadeloupéenne. Je me demande vraiment ce qu’elles lui trouvent toutes. Oui il est mignon mais sans plus quoi. Bref !
On a passé nos temps libres Jasmine et moi à planifier sa fête d’anniversaire. On avait le code vestimentaire : rose et blanc, la liste d’invités, mais on cherchait toujours une esquisse pour les cartes d’invitation. C’était vraiment important pour nous.
Après les cours, le chauffeur dépose Jasmine à Mindoumbe 1 avant de me déposer à la Sablière. C’est certes un détour mais je ne vais quand même pas laisser ma meilleure amie galérer les taxis alors que j’ai un chauffeur. Les parents n’y voient aucun inconvénient alors…
M. Patrick (le chauffeur) : on va chercher le petit Gabriel.
Moi : d’accord !
Mon petit frère vient de moins en moins à la maison, sa mère ne veut pas le laisser seul avec maman Yoyo car il est encore trop petit (3 ans). Papa a plusieurs fois menacé mais elle n’en fait qu’à sa tête. Mais bon… ce sont des histoires que je ne maîtrise pas vraiment.
Une fois devant le portail de l’école primaire, on a appris que Gabriel était parti avec sa mère. Je sais que ce soir papa sera encore de mauvaise humeur mais bon.
-Yolande
Dès que j’ai su que le chauffeur n’avait pas pu prendre Gabriel, je me suis préparée psychologiquement à passer une soirée loin de Cyril. Parce que quand Patricia fait son désordre, ce sont les gens avec qui il vit qui en paient les frais.
Après le boulot je suis allée faire quelques petites courses et je suis rentrée retrouver Cyrielle qui était devant la télé. Dès qu’elle m’a vue, elle l’a éteinte pour me suivre en cuisine.
Moi : lave déjà la laitue, je vais me changer.
Cyrielle : d’accord !
C’est difficile d’être une femme, à peine tu sors du boulot qu’il faut passer en cuisine. Et quand Monsieur OKOUMBA va rentrer, c’est pour jouer avec tes nerfs à cause de son ex. J’ai échangé mon tailleur africain pour une petite robe en pagne, bijoux retirés, babouches aux pieds et rasta relevé en chignon, je suis retournée à la cuisine. Cyrielle avait déjà apprêté tous les légumes, un vrai amour cet enfant.
On a parlé de nos journées. Sa meilleure amie organise bientôt son anniversaire, elles sont tout excitées. C’est dans cette bonne humeur que Cyril nous a trouvées.
Cyril le visage fermé : bonsoir.
Nous : bonsoir.
Cyril : Yolande tu peux venir s’il te plaît ?
Je n’en avais évidemment aucune envie mais bon. Je l’ai suivi dans la chambre.
Cyril : tu vois ce que Patricia fait ?
Moi : …
Cyril : parce que c’est toi qui m’as demandé de la laisser faire. Tu vois ?
Moi : …
Cyril : tu ne parles plus ?
Moi : pour dire quoi ? Gabriel n’a que 3 ans, tu ne peux pas l’arracher à sa mère. C’est ce que je te dis depuis là et c’est ce que tu ne veux pas entendre.
Cyril furax : mais elle elle peux m’empêcher de voir mon fils.
Moi : …
Cyril : je te parle Yolande.
Moi m’énervant : tu veux que je te dise quoi ? Fais ce que tu veux.
Je me suis levée ouvrir la porte et sortir de cette pièce. Ça commence à bien faire cette histoire.
Moi : Cyrielle va mettre des chaussures on va au cinéma.
Je n’ai même pas terminé ma cuisson. Je préfère sortir de là avant de moi aussi péter un câble. Après le ciné on a traîné dehors histoire que je me calme complètement et nous sommes rentrées.
Cyril : vous étiez où ?
Moi froidement : au cinéma.
Cyril : vous avez mangé mais moi ?
Moi en retirant mes chaussures : demande à ton ex de venir te faire à manger.
Cyril sourcils froncés : tu es jalouse ?
Moi me couchant : …
Il s’est allongé à côté de moi en posant sa paume sur mon ventre.
Cyril : qu’est-ce qu’il y a ? Tu penses vraiment que je la vois toujours ?
Moi : non. Mais j’en ai vraiment par dessus la tête de devoir vivre selon ses humeurs, ses actions. J’en ai marre que son ombre traîne toujours dans cette maison. C’est la mère de ton fils et je sais combien tu aimes tes enfants, mais c’est insultant de toujours avoir à la subir. A chaque fois qu’elle est dans les parages tu es de mauvaise humeur et c’est moi qui en fais les frais. J’en ai ma claque.
Cyril me faisant un bisou dans le cou : je suis désolé [un autre bisou] je n’avais pas réalisé que ça te mettait autant mal à l’aise [un autre bisou] tu me pardonnes ?
Moi : …
Cyril imitant la voix de sa fille : maman Yoyo ?
Moi éclatant de rire : tu es nul. Tu n’as vraiment rien mangé ?
Cyril : la laitue avec l’huile et le sel.
Moi amusée : pitié !
On est descendu ensemble lui faire un steak et des frites en parlant de son boulot.
Moi : tu veux mon avis ?
Cyril : je t’écoute.
Moi : laisse la politique et investi. Ton frère est de plus en plus détesté à cause de sa mauvaise gestion. Ce qu’il fait n’est pas bien, et même si toi tu es une bonne personne, parce que c’est ton cousin et que vous travaillez ensemble, on vous mettra dans le même panier. Pourquoi tu n’ouvres pas ton usine comme tu le voulais avec ton ami ébéniste ?
Cyril : ce n’est pas une mauvaise idée.
Moi : tu sais ce que je pense de ton cousin et de sa manière de gouverner le pays. Je te préférerais loin sa politique.
Croyez le ou pas mais Cyril la ne possède que trois villas, avec tout l’argent qu’il a.
Cyril : Casimir me propose des parts dans la compagnie nationale de pétrole.
Moi : voilà déjà un investissement.
Cyril : ça sera alors l’héritage du bébé qu’on aura.
Moi ne sachant pas quoi dire : …
Cyril : je veux un bébé Yolande.
-Janelle
Maman : non Janelle je ne t’achèterai pas ça. C’est normal l’acné à ton âge tu dois juste bien nettoyer ton visage. Tu fais un gommage miel-sel-citron, un masque à l’argile et tu hydrates bien ta peau. A la limite je peux t’acheter Eau précieuse, il parait que c’est efficace.
Moi boudant : mais maman !
Maman : j’ai dit non. Tu es encore trop jeune pour tous ces produits. En plus ce ne sont que deux petits boutons sur le front.
Elle ne comprend pas, elle ne comprend pas que j’ai une réputation à tenir au lycée. Je suis la tête d’un groupe de cinq.
-Justine : c’est la plus parvenue de toutes. C’est son oncle qui est allé la ramasser au village pour qu’elle fasse un peu l’école. Elle a connu l’argent hier hier la, ses parents sont pauvres, mais il ne faut pas l’entendre parler aux gens.
Justine est aussi mon alliée le plus sûr. Son oncle a beau avoir de l’argent, il ne lui donne que le strict minimum. C’est grâce à moi qu’elle a cette côte de popularité, qu’elle côtoie les grandes têtes de l’école.
-Ariette : c’est la reine du groove, ma meilleure amie. Elle aime trop le show, c’est la personne sur qui compter pour organiser et se faire inviter aux fêtes les plus dingues. Elle est enfant unique comme moi, n’a que sa mère comme moi, et comme la mienne sa mère est jeune. Sauf que MD (la mère d’Ariette) est plus cool et fun. C’est elle qui nous met toujours au courant des dernières modes.
-Doriane : elle c’est la matérialiste, profiteuse par définition. Plus chiche qu’elle tu meurs. En vrai elle nous colle pour pouvoir s’amuser sans dépenser et c’est la plus vielle de nous tous, elle a 14 ans alors qu’on a tous 12 ans.
-et enfin Dan. On se connaît depuis la maternelle, et depuis la maternelle il est amoureux de moi. Mais pas moi. C’est le garçon de la troupe, notre protecteur. Les jaloux le traitent de pédé mais en secret rêvent d’être à sa place.
Bref, c’est pour toutes ces raisons que ce n’est pas « juste » de l’acné. Je dois toujours être parfaite.
Maman a fini par gagner, l’esthéticienne n’a utilisé que des produits naturels sur mon visage. On s’est ensuite occupé de mes cheveux et enfin de mes ongles. Je n’échangerais ma vie d’enfant unique pour rien au monde. Maman gagne bien sa vie et tout ce qu’elle a c’est pour moi, elle travaille pour moi (c’est elle-même qui le dit). J’ai presque toujours tout ce que je veux, elle est pas belle la vie ?
Ce lundi comme tous les jours je me suis levée à 6h. Un de mes six polos propres, un jean bleu, une paire de Vans, mon fourre tout et je descends prendre mon petit-déjeuner. Maman me dépose le matin et au retour je me débrouille. Ainsi je peux aisément me balader après les cours vu que maman ne rentre jamais avant la tombée de la nuit.
Justine : la go il y a la nouveauté.
Moi : raconte.
Justine : il parait que Tom et Céline ont rompu.
Moi intéressée : c’est faux !
Ariette nous rejoignant : vous êtes au courant ?
Moi : Tom et Céline ?
Ariette : tout le monde en parle.
Moi fière : elle pensait vraiment qu’elle pouvait me voler mon mec comme ça ? J’ai marqué Tom au fer.
Justine : paraît qu’il l’a trompée avec Sarah.
Ariette et moi : Sarah ?!!
Wow ! Attendez, on va se calmer. Que Tom me quitte pour Céline, je veux bien. Mais ajouter Sarah sur le tableau, pas question ! Cette mocheté ? La meuf est juste ideuse ! Non mais oh !
On a décortiqué la nouvelle de toute la journée. Bien sûr je n’ai aucune de retourner avec Tom, mais comme j’ai une réputation à tenir. Je dois montrer à cette petite sotte qu’elle ne peut pas rivaliser avec moi. Et pour ce genre de conversation, je prends ma bestoune sur le côté pour en parler.
Ariette : ça tombe bien, il y a une go de Blaise Pascal (lycée français de Libreville) qui fête son anniversaire samedi en 15.
Moi dépassée : tu sais ça comment ?
Ariette : reste tranquille. La meuf a invité Arnaud (son copain) et Samuel (le grand frère de Tom) donc Tom y sera. Je ne voulais pas y aller parce que c’est une musulmane donc forcément il n’y aura pas d’alcool et donc pas intéressant pour moi. Mais on peut y aller, tu pourras te rapprocher de Tom.
Moi : c’est un bon plan.
Ariette : je dis alors à Arnaud qu’on vient. Mais bon, on s’est pris la tête donc je ne sais pas trop.
Moi : qu’est-ce qu’il y a ?
Ariette : il me met la pression pour qu’on le fasse.
Ah je ne vous l’ai pas dit. Ariette et moi nous sommes promises de rester vierges jusqu’à l’obtention de notre Bac.
Ariette : et la dernière fois j’étais vraiment à ça de céder.
Justine : qu’est-ce que vous faites ?
Putain ! Elle a le don de toujours débarquer au mauvais moment elle. On a dû changer de sujet. Pas question qu’elle sache pour l’anniversaire.
-Inelle
Johnattan : tu n’en as pas marre de ce jeu ? On dirait deux adolescents.
Moi après un soupir : ce n’est pas facile.
Johnattan : en quoi ? En quoi Inelle ? Ça fait trois ans maintenant. Tu crois que je vais continuer ainsi jusqu’à quand ?
Moi : j’ai moi aussi envie de dormir et me lever avec toi John crois-moi. Mais je ne peux pas t’imposer comme ça dans la vie de ma fille. Je suis en train de la préparer doucement mais sûrement. J’ai déjà perdu une fille.
Johnattan l’air désolé : oh ! Je ne savais pas.
Moi en larmes : ma fille est en vie, dans cette ville mais son père m’interdit de l’approcher. J’ai pleuré, crié, fait le pied de grue devant sa maison… en vain.
Johnattan révolté : mais pourquoi ?
Moi : il me puni pour mes erreurs passées. Je ne sais pas où apprend mon enfant, ce qu’elle aime ou pas. Alors s’il te plaît laisse-moi prendre mon temps avec Janelle. Je ne veux pas me retrouver à devoir choisir entre elle et toi.
Johnattan : tu es son parent Inelle et non le contraire. Ça fait 3 ans que ça dure et je n’en peux plus, je n’ai plus seize ans.
J’ai peur. Depuis l’épisode de JB j’ai peur de présenter un homme à Janelle. Johnattan est tellement bien Seigneur, je veux tellement que ça marche entre nous. J’ai peur de le perdre, que ça se passe mal avec ma fille.
Je suis rentrée au alentours de 20h triste. Je vis tellement mal cette situation. Je n’en peux plus de la solitude, j’ai besoin de compagnie, d’un adulte avec qui discuter… de Johnattan.
Janelle : j’ai fini mes devoirs et étudier mes leçons maman.
Moi fière : c’est bien mon bébé. Doris a préparé ?
Janelle avec dégoût : en tout cas je n’ai pas mangé ça. J’ai bu un verre de lait.
Moi : c’est bien.
Janelle : maman ? Je peux aller à un anniversaire avec Ariette samedi de la semaine prochaine ?
Moi : l’anniversaire de qui ?
Janelle : une amie à Ariette. MD nous dépose.
Moi : d’accord !
Janelle : merci mamounette. Bonne nuit.
Là elle est partie pour toute la soirée. Je suis allée me coucher moi aussi. Sauf que je n’ai pas réussi à trouver le sommeil.
Moi par messagerie « viens me retrouver s’il te plaît »
John après cinq minutes « exceptionnellement ce soir »
Moi « merci »
On a même pas couché, je voulais juste sentir sa présence. Ne pas dormir seule. Sophie dit que j’en fais trop, que je ne devrais pas attendre l’autorisation de Janelle car c’est moi la mère. Je ne crois pas à cette philosophie mais bon.
John : bonjour.
Moi : coucou.
John : ta fille t’attend.
Moi : elle prendra le taxi.
J’ai mis un peignoir, mon portefeuille en main et je suis allée lui donner des sous pour le taxi.
Janelle : le taxi le matin comme ça ? Si c’est pas la ceinture qui te salit ce sont les gens qui te collent avec leurs odeurs.
Moi : je ne me sens pas bien. Et je te rappelle que c’est toi-même qui a congédié ton chauffeur.
Janelle mécontente main tendue : l’argent.
Je lui ai remis deux billets de dix mille pour qu’elle s’en aille enfin. Et j’ai rejoint John dans la chambre pour une grasse matinée bien méritée.
-Cyrielle
Je pense qu’on a bien travaillé, la fête sera parfaite. Il n’y aura aucun parents, que des jeunes. L’avantage d’avoir la confiance aveugle de ses parents.
Maman Maï : donc c’est moi qui dois préparer votre fête pendant que vous êtes au salon de coiffure ? Fête à laquelle je ne suis même pas invitée.
Nous en cœur : on t’aime.
Maman Maï : deux vilaines comme ça qui veut votre amour ? J’y vais, je serai de retour à 20h pile.
Jasmine : maman !
Maman Maï s’en allant : 20h tapante Jasmine BARRY.
Jasmine déçue : pff ! On avait dit 21h.
Moi : la fête sera belle même si elle rentre à 19h t’inquiète.
On s’est mise dans les derniers préparatifs et à 15h les invités commençaient à venir timidement.
*plus tard dans la soirée*
Moi : c’est qui les petites avec la bande à Arnaud ?
Jasmine : si seulement je pouvais savoir. Des petites filles comme ça regarde comment elles suivent les hommes, pitié hein.
Moi : surtout la petite avec le jean blanc.
Jasmine : bref viens m’aider avec le gâteau s’il te plaît.
Une fois devant le gâteau nous nous sommes rendues compte qu’il n’y avait pas d’allumettes pour allumer les bougies. Je suis donc sortie en acheter. A mon retour la petite de tout à l’heure était devant la concession une cigarette à la bouche en larmes.
Moi inquiète : ça va ?
Elle : oui t’inquiète.
Le portail s’est ouvert brusquement et une autre petite en est sortie.
La 2e fille : Janelle ? Qu’est-ce que tu fais là ?
Janelle : Tom est un gros con, je rentre.
Donc c’est même une histoire de pipi ? Je suis retournée dans la concession avec ma boîte d’allumettes.
Jasmine excitée : fais vite avec les allumettes.
Moi : j’arrive BARRY. Ou la la ! Je n’imagine même pas le jour de ton mariage.
Chapitre 11 : les garçons-YolandeCyril est rentré tard ce soir là, le boulot. Il me croyait sûrement endormie vu comment il se débattait pour faire le moins de bruit possible. Il n’a toujours pas compris que sans sa paume chaude sur mon ventre, mon sommeil est léger. Et dire qu’au début je trouvais ça étrange, il pouvait soulever ma chemise de nuit pour sentir le contact avec ma peau. Aujourd’hui je suis habituée.Cyril : tu ne dors pas ?Moi : non.Cyril : j’ai travaillé tard ce soir désolé. Ça va ?Moi : oui. Et toi ?Cyril : on en reparle demain. Et oui j’ai mangé.J’ai éclaté de rire.Cyril : et pour le bébé ?Moi : on en reparle demain.Il m’a attirée vers lui et nous nous sommes endormi
Chapitre 12 : Johnattan AYO-YolandeMoi : qu’est-ce que tu as bien pu dire à Patricia pour qu’elle accepte de te laisser son fils pour toute une semaine ?Cyril l’air de rien : que bientôt j’aurai un autre enfant.Moi dépassée : Cyril ! Je ne suis même pas encore enceinte !Cyril : ça viendra je ne m’en fais pas.Moi : mais ça peut venir dans deux, trois ans. Voire même plus.Cyril me prenant dans ses bras : dans deux mois grand maxi tu seras enceinte. J’en suis sûre.Moi : hum !Cyril : j’ai hâte de te voir avec un gros ventre.Moi sans réfléchir : et moi avec la bague au doigt.Je l’ai senti se raidir. J’ai posé ma tête sur son torse et ma paume gauche sur son épaule.Moi : je ne suis pas entrain de te faire du
Chapitre 13 : Anastasie-JanelleJ’étais assise sur mon lit, le menton posé sur les genoux à pleurer. Pleurer sur la tournure qu’a pris ma vie.Avant c’était moi, moi, moi et le reste pour ma mère. Avant seul mon bonheur lui importait. Avant j’étais tout ce qu’il y a d’important pour elle. Mais aujourd’hui elle regarde sans rien dire un inconnu me maltraiter. J’ai beau l’appeler à l’aide des yeux, elle ne dit rien.Maintenant j’ai peur. J’ai peur d’être mise à l’écart. J’ai peur de ne plus compter face à sa nouvelle famille. J’ai peur qu’aujourd’hui ça ne soit lui, elle, leur bébé et le reste pour ma mère.Cet homme ne m’aime pas. Je ne lui ai pourtant rien fait mais il me déteste. Je ne peux plus parler
Chapitre 14 : la punition.-JohnattanCe matin je suis sortie très tôt acheter du pain. En partant j’ai réveillé les filles, la maison doit briller à mon retour. Doris ne touche à rien. J’ai aussi appelé MD pour lui dire que sa fille était avec nous. Il était 22h, elle semblait dormir mais sûrement pas chez elle.J’ai apporté à Inelle son petit déjeuner à l’hôpital. Elle ne veut toujours pas parler, je n’ai pas insisté. Je l’ai regardé manger et prendre ses médicaments en silence. Quand elle a fini je suis parti. Ma petite soeur prendra le relais à midi, moi j’ai appelé le boulot pour signaler que je ne pourrai pas venir pour urgence familiale.A la maison, les petites avaient fini le nettoyage. Elles se douchaient à mon arrivé.
Chapitre 15 : first love-Yolande**Mai**Bientôt les vacances. Pendant que Cyrielle sera en colonie de vacances à Londres, son père et moi essaierons de lancer les activités de la scierie. Il y aura le magasin pour vendre les produits finis mais le client pourra toujours venir avec son modèle. Depuis fin janvier ce projet m’empêche de dormir avec mon homme et enfin il tire vers sa fin. Il devrait nous être livré la fin du mois prochain. Ce n’est vraiment pas trop tôt.Cyrielle : maman Yoyo ?Moi : oui ?Cyrielle : je peux te parler ?Moi : oui.Cyrielle toute honteuse : j’ai eu mes premières règles.Moi prise de court : oh ! Euh… viens je vais te passer une serviette hygiénique.J’étais toute maladroite. Elle a déjà 15 ans, c’est normal qu’elle voi
Chapitre 16 : le bonheur-YolandeJe pleure de joie et de soulagement en écoutant le docteur. J’avais beau demander à Cyril d’être patient, j’avais beau lui expliquer que ça pouvait prendre du temps, mais j’ai bien vite été prise par la panique. J’avais peur d’être stérile, j’avais peur de devoir attendre la veille de la ménopause. Alors la nouvelle que le docteur me donne actuellement me soulage à un point.J’avais hâte que Cyril ne rentre pour lui annoncer la nouvelle mais il est rentré bien tard. Je dormais déjà profondément, je ne l’ai même pas entendu rentrer.En ouvrant les yeux, je suis tombée sur le regard de Cyril.Cyril : bonjour.Moi : bonjour.Cyril : bien dormi ?Moi : hum. Je ne t’ai pas entendu rentrer.&nb
Chapitre 17 : “une vraie femme”-JanelleJe n’arrive pas à croire que maman va me faire passer les grandes vacances au Gabon à cause de Johnattan et ses enfants. Ils vont venir m’envahir, envahir mon espace.Maman : tu n’es pas contente ? Tu auras de la compagnie pour jouer.Moi : je voulais aller en vacances.Maman : il y aura d’autre vacances.Moi : je ne veux pas partager ma chambre avec eux.Maman après un soupir : Janelle fais un effort s’il te plaît.Moi : …Maman : tu sais que tu auras bientôt un petit frère ? Qu’est-ce que tu en penses ?Moi : c’est mieux qu’une fille.Maman étonnée : pourquoi ?Moi : je ne veux pas de soeur, je veux être la seule fille.Maman : mais il y a Sacha.Moi catégoriq
Chapitre 18 : touche pas à ma fille-CharlesCarine (ma première femme) : tu vas te présenter avec quel background politique ? Même dans ton village personne ne te connaît en tant que politicien. Les législatives tu ne vois pas ? Toi c’est directement la présidentielle ? Même si la politique dans ce pays est une vraie blague mais quand même ! Tu te lèves un bon matin, sors de nulle part pour dire « votez pour moi je serai un bon président »[Silence]Carine : à cause des conneries d’une idiote écervelée tu vas aller jeter l’argent par les fenêtres. Elle sait que tu as deux enfants à l’étranger pour leurs études universitaires ? Elle sait que tu as trois enfants dehors dont il faut s’occuper ? Qu’on a quatre enfants en bas âge toi et moi ? Elle le sait ? Donc au lieu de te mettre des
-Olivier**5 ans plus tard**Moi la fixant : je suis fier de toi. Tu le mérites.Anita en larmes : je n’y crois pas moi-même. DCM, Directrice Commercial et Marketing.Moi la prenant dans mes bras : tu reviens de loin, ceci n’est pas la fin mais le commencent d’une nouvelle vie.Anita : on trinque ?Moi : pour ça il va falloir qu’on ait de quoi le faire ?Anita éclatant de rire : je t’invite alors.Nous sommes allés dans un restaurant bar vers Rénovation. Elle était toute excitée, son visage rayonnait et elle était encore plus belle.Anita : qu’est-ce qu’il y a ?Moi : tu es belle quand tu souris.Elle a souri encore plus.Anita : on va en boîte ?Moi : c’est ton jour.Nous sommes rentrés et à peine la porte
Chapitre 57 : mariage ou pas ?-JanelleLamine va aller travailler à Lille, nous sommes en train d’y déménager ses affaires. Honnêtement, à ce moment précis, je me pose énormément de questions sur le futur de ce couple. Il y a une chose que je sais d’ores et déjà, c’est qu’une fois mon diplôme en main je me casse de ce pays. Je ne supporte plus de vivre ici au milieu de ces gens qui ont la facilité d’ouvrir leur gueule pour dire que tu es inférieure à eux mais sont incapables de le prouver. J’ai fait mes preuves ici, la seule sous moyenne que j’ai eu était un 12. Le respect que je voulais, je l’ai obtenu. Mais uniquement dans mon entourage. Dans le bus, le métro, ils ne savent pas qui est Janelle et se permettent de l’ouvrir pour me débiter des conneries.Ce qui me fait chier c’est
Chapitre 56 : 1,5 million d’habitants.-Olivier**5 mois plus tôt**Moi : tes petits 850.000f de salaire c’est avec ça que tu fais la bouche ?Cyrielle : le SMIG est à combien dans ce pays ? 80.000. Je touche plus de 10 fois le SMIG. Donc je peux me vanter.Moi : je gagne 965.000f avec les primes parfois j’atteins le million.Cyrielle : je ne parle même plus avec toi.Moi éclatant de rire : c’est mieux.Cyrielle allant vers la cuisine : tchip !Elle est retournée à ses casseroles et lorsque ce fut presque prêt, elle m’a demandé de faire la table. Travail d’équipe.Cyrielle : après le mariage on ne viendra pas vivre ici ? Si ?Moi : pourquoi pas ?Cyrielle : parce que l’homme doit quitter son père et sa mère sur tous les plans. Ce q
Chapitre 64 : l’appel-CyrielleJe n’arrive pas à détacher mon regard de ma bague. Si simple et pourtant si belle. Ni insignifiante, ni trop voyante. Elle est juste parfaite.Mme KODJI : tu n’arrives pas à en détacher ton regard n’est-ce pas ?Moi lui souriant : …Mme KODJI : je n’ai pas eu de bague de fiançailles, on a sauté cette étape. Mais je me rappelle que c’était pareil avec mon alliance.Moi : comment vous avez connu M. KODJI ? Comment vous avez su qu’il était the one ?Mme KODJI les yeux qui brillent : ah ma chérie ! Boris et moi venons de famille extrêmement pauvre. On s’est connus au primaire, nous étions dans la même école. Après l’entrée en 6e on s’est perdus de vu et puis quand j’allais en 3e sa famille s’est in
Chapitre 54 : le choix d’Olivier-OlivierJe ne sais pas pourquoi il n’y a que de filles bizarres dans cette boîte. Celles qui sont intéressantes sont soit mariées, soit trop maniérées. Le reste ce n’est même pas la peine. Après je parle plus de mon département et ceux alentours. Bref aucune à mon goût ici, mais il faut croire que moi je leur plais. Je vois les regards et j’entends les murmures sur mon passage. Je sais, je plais. Je suis beau, c’est normal.[Alerte WhastApp : ma déesse]C’était une photo de son billet. Elle sera là dans deux petits mois. Enfin elle rentre.Je n’ai pas répondu, je l’appellerai plus tard. Je me suis remis au boulot et ce jusqu’à 17h. Je suis directement rentré prendre une douche, manger en racontant avec maman et ensuite appeler ma femme.&
Chapitre 53 : la nature a horreur du vide-Yolande“Yolande parle à ta fille”“Maman parle à ton mari”Depuis que Cyrielle est rentrée voilà la chanson. J’ai beau essayer de les raisonner tous les deux en étant neutre mais impossible.Cyrielle ne voit pas en quoi c’est mal que son copain vienne se présenter afin qu’ils puissent se voir officiellement. Cyril trouve cette étape inutile, limite dégradante.Bref l’ambiance à la maison est plutôt tendue. Et heureusement on avait prévu une lune de miel Cyril et moi. Deux semaines au Venezuela rien que lui et moi. On en avait grand besoin, toute la maison.Cyrielle : mais est-ce qu’il a parlé de mariage ? Il a pris son diplôme, il va rentrer chercher un boulot. On voulait de simples présentations cette année et l’
Chapitre 52 : papa Cyril-JanelleJ’ai pris un taxi pour la maison. Les vacances sont finies, retour en France. Retour dans la desh, la fraîcheur, la solitude, les responsabilités. La voiture de Lamine était à sa place, j’ai déposé mes valises et je suis montée le voir. 3 mois c’est énorme, j’étais en manque.Mais il n’était pas seul. Ses cousines étaient là, ainsi que son ex. Personne, même pas Lamine n’a répondu convenablement à mes salutations.Moi : je dérange ?Une cousine : un peu oui.J’ai fixé Lamine qui m’a demandé de la tête d’avancer.Moi : Lamine je peux te voir un instant s’il te plaît ?Il s’est levé et on est allé dans sa chambre. Je l’ai embrassé, il a r&eac
Chapitre 51 : les filles d’Inelle-JanelleAriette par messagerie « Je ne comprends pas pourquoi tu te fâches. Ta vie n’est-elle pas parfaite avec une mère qui t’aime ? Un beau-père qui t’a acceptée comme sienne ? Et un petit ami parfait ? Qu’est-ce que j’ai dit de mal ? »Les paroles d’Ariette m’ont vraiment choquée, attristée. C’est comme ça que la sorcellerie commence. Est-ce que j’ai demandé à ce que ma vie soit meilleure que la sienne ? En quoi ma vie est-elle meilleure d’ailleurs ? Lamine peut se révéler être un connard, je peux perdre mes parents, sur quelle base elle va dire que ma vie est meilleure ? Elle connaît mes aspirations ? Mes plus profonds désirs ? Elle est sûre que j’ai la vie dont je rêve ?Sa mère fait des efforts pour r&e
Chapitre 50 :aime-moi je te fuis-Cyril**juin**J’ai envoyé à Cyrielle son billet pour Washington DC. Elle y va en vacances chez sa copine la petite BARRY pour cinq semaines. Ça fait longtemps aussi que ma femme et moi avons voyagé. La fin de cette année je vais essayer d’organiser ça. Mais pour l’heure, je dois déposer ma lettre de démission sur la table du président.Ya Florentin : je comptais sur toi pour les prochaines présidentielles.Moi : je me retire de la politique.Ya Florentin : ce n’est pas la volonté de ta mère.Moi : ce n’est pas la vie de ma mère. J’ai des investissements qui me prennent assez de mon énergie comme ça.Ya Florentin : je vois ça. Ta fille doit être la seule OKOUMBA qui ne passe pas ses vacances à dépenser