Romanov finit par détourner les yeux, mais je vois la colère brûler en lui.— Vous êtes tous des joueurs, murmure-t-il finalement. Mais certains jeux sont plus dangereux que d’autres.Puis, sans un mot de plus, il se tourne brusquement et s’éloigne. Sa silhouette se fond dans l’obscurité du couloir, laissant derrière lui une promesse de chaos.— Ne vous attendez pas à ce que ça se termine ainsi, dit-il, sa voix résonnant dans l’immensité de la villa.Je sens mon cœur battre plus fort dans ma poitrine. Il sait ce qu’il fait. Il sait que la partie n’est pas finie. Et pourtant… quelque chose en moi me dit qu’il est déjà trop tard pour faire marche arrière.---EvaJe suis seule dans la pièce, à peine quelques secondes après le départ de Romanov, mais déjà l’air semble plus lourd, presque étouffant. Les murs de cette villa semblent respirer avec moi, chaque respiration empreinte d’une tension palpable, d’une menace qui flotte dans chaque recoin. Léo et Mira sont silencieux, leurs visages
EvaLa nuit est tombée lourdement, comme une couverture oppressante, enveloppant chaque recoin de la ville dans une obscurité menaçante. J’essaie de garder mon calme, mais le poids de la décision que nous avons prise, ce qui nous attend, me presse contre le sol. Le plan est en marche, mais il y a des parties de moi qui hurlent de reculer.La route jusqu’à ce lieu, cet entrepôt que Romanov utilise comme façade pour ses affaires illégales, me paraît interminable. Je regarde les autres. Léo, toujours aussi calme et réfléchi, mais j’ai vu l’ombre de l’hésitation dans ses yeux plus tôt. Mira, elle, n’a pas cessé de fixer l’horizon, un sourire insaisissable sur les lèvres, comme si elle se délectait de chaque instant de ce jeu dangereux. Noah, lui, semble plus tendu que jamais. Ses mains se crispent autour de la poignée de la voiture. Je devine qu’il se demande si nous avons réellement le contrôle de la situation.Je ne sais même pas si nous avons un contrôle quelconque.Nous avons pénétré
EvaLe fracas des portes qui s’ouvrent fait écho dans l’immensité de l’entrepôt. Il n’y a pas de place pour la surprise, plus aucun moment pour réfléchir. Les hommes de Romanov envahissent la pièce, leurs visages masqués par des balaclavas sombres, leur présence aussi implacable que la mer en furie. Leurs armes brillent sous la lumière vacillante des réverbères, et l’air devient lourd, saturé de cette tension électrique qui précède une explosion.Je sens le sol trembler sous mes pieds. Léo se place immédiatement devant nous, ses bras prêts à riposter. Mira, toujours aussi calme, sort une paire de gants en cuir de sa poche. Ses yeux ne quittent pas Romanov, et je sais que son esprit est déjà en train de calculer, d’analyser chaque possibilité. Noah, quant à lui, est déjà en mouvement, cherchant la meilleure issue. Mais moi… je ne bouge pas. Je reste là, figée.Parce que quelque chose en moi sait que tout a changé. Romanov a toujours été le maître du jeu, mais maintenant, il a un autre
EvaLa lumière revient brusquement, mais ce n’est pas la lumière que j’attendais. Des néons rouges clignotent, vifs et agressifs, illuminant l’entrepôt d’une lueur malsaine. C’est un signal de danger, un avertissement que tout va basculer. La sueur coule sur mon front, mes yeux se cherchant frénétiquement dans cette lumière incandescente, mais je sais qu’il est trop tard pour douter. Tout autour de moi, le bruit des pas lourds résonne, et l’atmosphère devient aussi brûlante que la forge d’un forgeron.Romanov n’est plus qu’à quelques mètres. Je le vois se détacher des ombres, sa silhouette imposante, sa démarche calme, presque trop calme. Il n’a pas peur. Il sait. Il sait que nous sommes piégés.— Je vois que tu n’as pas appris, Eva, dit-il d’une voix basse, presque amicale, mais je peux sentir la menace sous chaque mot. Tu penses que tu peux m’échapper ? Que vous pouvez me battre ? Vous êtes des enfants jouant avec des forces que vous ne comprenez pas.Je respire profondément, malgré
EvaJe le regarde. Léo. Son regard est intense, mais il n’y a aucune hésitation. Nous avons franchi la ligne. Ce qui se passe maintenant est inévitable. Il n’y a plus de retour en arrière. La tension entre nous est palpable, lourde de ce qui nous attend. La guerre n’est pas finie. Elle ne fait que commencer. Mais cette fois, nous ne lutterons pas seulement pour survivre. Nous allons faire un choix. Le bon ou le mauvais, tout dépend de nous.Je serre les poings, l’air lourd de poussière, de sueur et de peur. Le bâtiment autour de nous, autrefois majestueux, est désormais en ruines, chaque coin, chaque pièce marquée par les violences du passé. La guerre a laissé ses cicatrices partout, et nous, nous sommes pris dans le tourbillon de ce monde dévasté. Mais plus rien ne m’effraie. Ni la peur ni le doute. Léo et moi, nous avons une mission. Nous devons la mener à bien. Peu importe ce qu’il en coûtera.— C’est maintenant, dit Léo d’une voix grave, presque un murmure.Je hoche la tête. Il a
EvaLe silence qui suit la chute de Romanov est presque assourdissant. Le corps du tyran est là, au sol, inerte, tandis que Léo se tient debout à mes côtés. Ses yeux sont fixés sur lui, mais son corps tremble légèrement, comme si l’adrénaline, enfin, commençait à se dissiper. C’est à cet instant précis que je me rends compte de l’ampleur de ce qui vient de se passer. Nous avons vaincu l’ennemi, mais la victoire a un goût amer, teinté de la conscience que tout cela n’a fait qu’empirer ce qui nous attend.Nous n’avons pas le temps de savourer notre triomphe. À peine ai-je le temps de poser ma main sur l’épaule de Léo, de lui montrer que tout va bien, que le bruit des sirènes retentit dans le lointain. D’abord un murmure, puis un grondement sourd. Ils arrivent. La police. Une vague de panique m’envahit, plus rapide que l’éclair. Je sais ce qui va se passer. Je sais ce que Léo a fait, ce qu’il a traversé pour arriver ici. Mais je sais aussi que la loi n’a pas d’indulgence pour lui. Et cet
LéoLe bruit des portes qui se ferment derrière moi est lourd, presque oppressant. Je suis conduit à travers des couloirs sombres, entouré de gardiens dont les pas résonnent sur le béton froid. Chaque coin, chaque couloir de cette prison m’est familier, comme une vieille peau dont on ne peut se débarrasser, une blessure qu’on a crue guérie mais qui se rouvre toujours. C’est ma deuxième maison, et pourtant, chaque fois que je traverse ces murs, je sens qu’ils m’étouffent un peu plus.Les policiers ne disent rien, leur silence pesant comme une chape de plomb. Je pourrais leur parler, leur crier ce que je ressens, mais à quoi bon ? Ils savent déjà. Ils connaissent mon histoire, mes erreurs. La fuite de Romanov, le meurtre, les trahisons. Tout cela m’a conduit ici, dans cette cellule froide, là où je ne peux plus fuir.Une main sur mon bras me tire hors de mes pensées, et je lève les yeux pour croiser le regard du gardien qui me guide. Ses yeux sont vides, sans expression, comme ceux de t
Léo MorganJe me sens comme un homme sur le fil du rasoir, un seul faux pas et tout peut basculer. Depuis le moment où les policiers m'ont remis entre les mains du système judiciaire, j'ai eu l'impression que la liberté s'était définitivement échappée de mes mains. Léo Morgan. Ce nom, ce passé, tout cela me poursuit, comme une ombre insaisissable. Et pourtant, je suis toujours là, dans cette cellule froide, entouré de murs qui me rappellent sans cesse où je me trouve.Je n'ai pas toujours été ce Léo Morgan, celui qu'on enferme. Il fut un temps où mes rêves étaient plus grands que les barreaux, où mon nom ne portait pas la lourdeur du destin qu’on m’a assigné. Mais la vie a cette façon de vous ramener à la réalité, de vous forcer à accepter ce que vous êtes devenu, même si ça vous broie de l'intérieur.Je suis là, dans cette cellule, à me demander comment j’ai pu en arriver là. La question se pose encore et encore, comme un écho assourdissant dans ma tête. Comment ai-je pu me laisser e
Sasha HarringtonLe bureau de Dalia reste dans mes pensées comme un décor figé, une scène de théâtre où je suis l’actrice principale sans même avoir choisi le rôle. Elle m’a laissée là, seule, à digérer la vérité qu’elle a imposée à ma réalité. Il y a des moments où l’on se sent soudainement perdu, comme si le sol sous nos pieds devenait trop incertain. Ce soir, je suis cette personne-là, celle qui ne sait plus à qui faire confiance.Je traverse les couloirs du complexe, mes pas résonnant contre les murs froids, presque comme un écho lointain de mes propres doutes. Il y a quelque chose d’assommant dans cette solitude, une pression grandissante qui me fait réfléchir à tout ce que je viens de découvrir. La corruption des gardiennes… Dalia, la directrice, les autres. Tout est relié, une toile invisible mais solide, tissée avec des fils de manipulations, de transactions, de faiblesses humaines. Et au centre, moi, qui croyait encore à un idéal. Qui croyait qu’il y avait un côté lumineux à
Léo Je me sens englouti par ses mots. Elle a raison, je le sais au fond de moi. Je ne contrôle rien. Et plus je tente de lutter, plus elle me prend. Chaque parole est un poison, chaque mouvement un piège. Et je suis là, piégé, dans l’attente de ce qui va venir.— Qu’est-ce que tu veux de moi, Sasha ? demande-je, une lueur de désespoir dans la voix.Elle prend une grande inspiration, comme si elle savourait le moment.— Tout, Léo. Je veux tout. Et quand tu seras prêt, tu m’appartiendras corps et âme. Mais pour ça… il faut que tu sois prêt à tout sacrifier.Je déglutis difficilement. Le choix qui s’offre à moi est aussi clair que le ciel d’une nuit sans lune : tout ou rien. Je dois faire un choix. Un choix qui changera ma vie à jamais. Et même si je sais que ce choix est déjà fait, même si je sais que je vais sombrer dans l’obscurité, je ne peux m’empêcher de me demander : est-ce que je vais réussir à en sortir intact ?Sasha, d’un dernier regard, m’emmène encore plus loin dans l’abîme
Léo MorganJ’ai l’impression que tout est en train de s’effondrer autour de moi. Ce n’est plus une question de résistance ou de soumission, c’est une question de survie. Mais qui suis-je en train de devenir dans cette danse ? À chaque mouvement, chaque geste de Sasha, je me perds un peu plus. Chaque parole qu’elle prononce est un coup de marteau sur les fondations de ce que j’ai cru être ma vie. Une vie qui semble désormais être une illusion. Un voile que je commence à peine à percer, et pourtant, il y a quelque chose en elle, dans sa manière de m’observer, qui me fait comprendre que je ne suis plus qu’un pion dans une partie d’échecs dont les règles m’échappent.Je suis dans ma cellule, encore une fois. Cette fois, je ne lutte pas contre l’envie de fuir. Je ne me cache pas derrière une façade d’indifférence. Je suis complètement à sa merci, à la merci de ce jeu dans lequel elle me force à entrer, encore et encore. Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce que je me laisse faire ?Il y a cette
Léo MorganLe temps semble suspendu. Dans le silence de cette pièce, après l'étreinte de Sasha, je me sens plus perdu que jamais. Il y a quelque chose d’étrange dans l’air, un poids qui m’étouffe, mais c’est une sensation familière. Le genre de poids qu’on ressent quand on sait qu’on est en train de faire une erreur, mais qu’on est déjà trop loin pour revenir en arrière.Sasha, elle, semble presque satisfaite, comme une créature qui a joué avec sa proie et se repose maintenant. Elle s’assoit, implacable, sur la chaise en face de moi. Ses yeux ne quittent pas les miens. Et cette fois, je vois clairement ce qu’elle cherche : elle veut savoir jusqu’où je suis prêt à aller. Jusqu’où je vais la suivre, pour quel prix. Parce que, je le sais maintenant, elle est prête à tout pour me perdre.Je veux la détester. Vraiment. Mais il y a quelque chose dans sa manière d’être, dans cette confiance qu’elle dégage, qui me pousse à la comprendre, à la désirer encore plus. Elle joue avec ma volonté, el
Léo MorganJe suis seul. À peine quelques heures se sont écoulées depuis la rencontre avec Sasha, et déjà, le souvenir de nos corps entrelacés, de sa voix murmurant des promesses menaçantes à mon oreille, hante mes pensées. Je me suis retrouvé à tourner en rond dans ma cellule, incapable de trouver une quelconque tranquillité d’esprit. La sensation de sa peau contre la mienne me brûle encore, mais plus que tout, c'est la prise de pouvoir qu'elle a exercée sur moi qui m’effraie. Ce n’est pas seulement physique. Non. C'est un contrôle plus subtil, plus pervers. Elle m’a pénétré, pas seulement avec ses mains, mais avec son esprit.Elle joue avec moi. Je le sais. Elle me pousse à me dévoiler, à m’abandonner sans même que je ne m’en aperçoive. Mais j’ai un problème. Je ne suis pas sûr d’avoir envie de lutter. Dans ses bras, je n’ai pas ressenti ce vide, cette angoisse sourde qui me dévore habituellement. Il y a un soulagement, une sorte d’apaisement, mais à quel prix ?Une porte grince dan
Léo MorganJe suis perdu. Il n’y a pas d’autre mot pour décrire l’état dans lequel Sasha m’a laissé après notre rencontre. Elle a joué avec mes nerfs, avec mes faiblesses, comme un chat avec sa proie. Et moi, je me suis laissé prendre au piège. C’est absurde. Je ne devrais pas être ici, ni dans cette position. Mais il y a quelque chose en elle, quelque chose qui m’attire, même si je le déteste. C’est un jeu de pouvoir, je le sais. Mais qui, au fond, est vraiment en contrôle ?Je suis de retour dans ma cellule, mais je ne peux pas me concentrer. Le bruit de mes pensées est plus fort que celui des gardes qui passent dans le couloir. Sasha. Ses mots, ses gestes. Chaque détail m’obsède. Quand elle a dit qu’elle me voulait, je l’ai entendu, mais je n’ai pas voulu le croire. Pourtant, il y a une vérité derrière tout ça. Elle a l'air de savoir exactement ce qu'elle fait. Et moi, je ne suis qu'un pion dans son jeu.Je tente de repousser l'idée, de l'éloigner, mais son image reste là, ancrée d
Léo MorganJe me tiens là, dans l'ombre de cette cellule froide, tentant de faire sens de ce qu’il vient de se passer. Sasha. Son regard, son sourire énigmatique. Ses paroles qui résonnent encore dans ma tête comme un écho que je ne peux pas échapper. Elle sait exactement ce qu’elle fait. Elle sait me manipuler, me pousser dans une direction que je ne veux pas prendre. Mais, à bien y réfléchir, ai-je vraiment le choix ?Je repense à son offre, à ce qu’elle a insinué. Elle veut "tout de moi". Un frisson me traverse. Pas seulement parce qu’il y a une menace cachée dans ses mots, mais parce qu’il y a un appel, un pouvoir qu’elle exerce sur moi, qui commence à s’installer lentement. Une attraction sombre, irrésistible. Mais si je cède à cela, je serai perdu. C’est un piège. Un piège subtil, tissé de manière si intelligente que je commence à en douter moi-même.Je me laisse tomber sur le banc en bois de ma cellule, mes mains entre mes tempes, essayant de faire le vide. Je dois garder mon c
Léo MorganJe n’ai jamais aimé les jeux de pouvoir. Ils m’ont toujours semblé être un piège insidieux, une danse où chaque faux pas peut être fatal. Pourtant, depuis que je suis ici, dans cette prison, je n’ai eu d’autre choix que de m’y plier. Et aujourd’hui, je me rends compte que ce n’est pas seulement un jeu auquel je suis en train de jouer. C’est une guerre silencieuse. Une guerre qui pourrait décider de mon destin.Je retourne dans ma cellule, mes pensées agitées par les paroles de Sasha. Je la vois encore, son regard, son sourire. Chaque mot qu’elle a prononcé reste ancré dans ma tête. Elle m’a dit que j’avais besoin d’elle. Et une partie de moi, celle que je tente de maintenir dans l’ombre, reconnaît qu’elle n’a peut-être pas tort.Mais je n’aime pas être vulnérable. Pas ici, pas dans cet endroit. L’isolement est mon bouclier, la distance ma seule défense. Alors, je me concentre sur mon objectif : survivre. Pas d’émotion, pas d’attachement. Juste le poids de mes erreurs et le
Léo MorganJe me réveille dans ma cellule, le son strident du réveil résonnant dans l’air froid de la pièce. Ce matin-là, comme tous les autres, je suis seul. Mais il y a quelque chose d’étrange, une sensation qui m’oppresse le torse. Je me redresse lentement, mes yeux ajustant la lumière faible de la cellule. Les murs clos et l’odeur humide du béton me rappellent constamment que je suis encore ici, enfermé dans ce monde de béton et d’acier.J’ai l’impression d’être surveillé. Ce n’est pas une nouveauté, après tout. Mais aujourd’hui, c’est différent. Je sens une présence, une attention qui me scrute, me teste. C’est cette sensation qu’on ressent lorsqu’un regard se fixe sur nous sans relâche, et je sais exactement d’où elle vient. Sasha.Elle a disparu pendant quelques jours, mais aujourd’hui, j’ai comme une certitude. Elle revient. Elle veut quelque chose, et je suis de plus en plus certain que ça a à voir avec moi.Je me lève, secouant la tête pour chasser ces pensées. C’est une dis