Chapitre 1

Sarina

« Qu’est-ce que… », commence Maxime Salonga, mon employeur, sa phrase s’interrompt lorsque je laisse tomber le plateau de nourriture que je lui apportais.

Comment pourrais-je faire autrement, alors que je le trouve assis nu dans son fauteuil roulant ?

« Es-tu idiote ? Comment peux-tu être aussi négligente ? », s’exclame-t-il, surpris par le fracas des assiettes et des verres qui se brisent sur le sol.

« Pourquoi es-tu nu ? », je demande sans détour.

Je travaille pour Maxime depuis trois mois, et il est toujours incroyablement grincheux. Mais j’ai la langue acérée et je réplique souvent. Mis à part me licencier, il ne peut pas faire grand-chose, étant donné qu’il est à la fois en fauteuil roulant et aveugle.

« La dernière fois que j’ai vérifié, c’était ma chambre, donc je fais ce que je veux. Tu aurais dû frapper avant d’entrer », rétorque-t-il.

« J’ai frappé. »

« Tu aurais dû attendre que je te laisse entrer au lieu de faire irruption », insiste-t-il.

« Tu savais que je venais avec ton repas. Si tu voulais te mettre en valeur comme ça, tu aurais pu attendre que je finisse de te servir avant de te déshabiller », je réplique.

« Ou peut-être plus tard, quand tout le monde sera endormi », j’ajoute en nettoyant les morceaux brisés.

J’essaie de ne pas regarder sa queue, mais elle est dressée. Même si ses jambes sont affaiblies, il semble que son plaisir et ses perspectives d’avenir soient toujours bien actifs – apparemment bien entraînés à la main.

« Si tu continues à me fixer comme ça, c’est que tu me désires. Ne devrais-tu pas m’apporter des vêtements plutôt que de te concentrer sur le sol ? », dit-il, son ouïe fine ne ratant rien.

Et même si je le désirais, ce n’est pas comme si je pouvais l’agresser.

« Tu as réussi à te déshabiller, alors tu devrais aussi pouvoir t’habiller tout seul », je lance.

« Ou peut-être que tu veux que je reste nu pour que tu puisses admirer mon… »

Je lui jette ses vêtements, qui traînaient sur le lit, pour le faire taire. Je ne peux pas m’empêcher de lever les yeux au ciel.

« Voilà, je t’ai couvert. Maintenant, tais-toi et laisse-moi nettoyer ce bazar », dis-je, ce qui le fait enfin se taire.

Je me remets rapidement à nettoyer sans le regarder. Je ne veux pas être tentée d’attraper sa bite dressée et de commencer à chanter « Baby Be Mine ».

Non ! Non ! Non ! Je secoue rapidement la tête, et quand je me relève, je le surprends en train de me fixer. Je le regarde en retour, clignant des yeux plusieurs fois, mais il ne cligne même pas une fois.

Merde ! Il est vraiment aveugle, mais pourquoi a-t-on l’impression qu’il voit ? Je ne sais pas, et honnêtement, je m’en fiche.

À part lever les yeux au ciel quand il me gronde, je ne fais rien de mal. Bon, lever les yeux au ciel n’est peut-être pas bien, mais ce n’est pas un crime. Je ne lui veux aucun mal, c’est sûr.

« Veux-tu que je t’habille avant de sortir ces débris, ou préfères-tu manger d’abord ? », je demande.

« Je veux manger d’abord », dit-il, toujours en train de me fixer comme s’il pouvait voir à travers moi.

Je secoue à nouveau la tête, essayant de clarifier les pensées qui me traversent l’esprit.

« Très bien, je vais te chercher à manger. Mais d’abord, je vais te trouver des vêtements, juste au cas où », dis-je, pensant que c’est la meilleure option.

Il ne répond pas, alors je vais lui chercher de nouveaux vêtements. Ceux que je lui ai jetés pour couvrir sa nudité sont déjà de côté.

« Voilà, M. Salonga. Vous pouvez vous habiller maintenant », dis-je en quittant la pièce.

Maxime est un homme d’affaires bien connu, non seulement pour sa richesse, mais aussi pour sa beauté et son charme. Et, je dois l’admettre, pour sa bite impressionnante. Peu importe combien je lutte, je ne peux pas m’empêcher de le regarder. Je l’admire et le désire, même si je me déteste pour ça.

Il est réputé pour être un playboy, ce qui ne m’enchante guère. Peut-être suis-je comme les autres femmes, attirée par son sex-appeal, mais je refuse d’être une de ses conquêtes.

Les autres employés disent qu’il avait une petite amie avant son accident. Mais pourquoi est-il toujours vu avec des femmes différentes avant cela ? C’est sûrement pour cela qu’elle l’a quitté quand il avait le plus besoin d’elle.

Elle aurait au moins pu attendre qu’il se rétablisse avant de partir, pour ne pas paraître si cruelle. Ou mieux encore, le quitter avant l’accident.

Ugh, pourquoi les hommes sont-ils des coureurs de jupons ?

D’après ce que j’ai entendu dans la maison, Maxime aimait profondément son ex. Quand elle l’a quitté, il a perdu l’envie de vivre et a refusé tout traitement.

Avec tant d’argent, pourquoi refuser de guérir ? S’il l’aimait tant, pourquoi l’a-t-il trompée ?

Même à l’hôpital, les infirmières ne pouvaient s’empêcher de l’admirer à cause de sa beauté. Mais cela s’arrêtait là.

Ugh, j’en ai fini avec les hommes.

Après avoir préparé le repas, je retourne à ma chambre. Je vois les femmes de chambre discuter, mais je les ignore. Je ne veux pas entendre Maxime encore se plaindre.

Je frappe fort avant d’entrer, pour éviter qu’il m’accuse plus tard.

Quand je reviens, il est toujours assis dans son fauteuil roulant, dos tourné.

Je tire la table roulante pour déposer le plateau et m’approche pour l’aider à se mettre au lit. « Qu’est-ce que c’est, M. Salonga ? », je lâche.

Il porte un t-shirt, mais toujours rien en dessous, et tient le t-shirt que je lui avais jeté plus tôt, l’utilisant pour s’essuyer.

« Bon timing », dit-il, levant la main avec le t-shirt, me le tendant.

Je jette un coup d’œil à sa queue, puis au t-shirt.

« Pourquoi tu ne prends pas le t-shirt ? », demande-t-il, me ramenant à la réalité.

« Es-tu si désespéré que tu ne puisses pas t’empêcher de te soulager ? », je réplique, incrédule. « Et que suis-je censée faire de ça ? »

« Si tu veux, tu peux le porter », dit-il avec un sourire narquois.

« M. Salonga, c’est plein de ton sperme. » Je rougis aussitôt, mes yeux s’écarquillent. Je suis sûre que mon visage est aussi rouge qu’une tomate.

« Alors lave-le ou jette-le. Où est passé ton bon sens, Sarina Sanchez ? »

Je prends le t-shirt pour éviter de prolonger la discussion et je le jette à la poubelle. Il est hors de question que je lave ce truc !

« Un short ! », crie-t-il alors que je sors de la salle de bain.

Je lève les yeux au ciel et vais chercher quelque chose pour le couvrir dans son dressing.

« Peu importe, donne-moi juste un peignoir. Je veux prendre un bain après avoir mangé », dit-il finalement.

Je l’aide à enfiler le peignoir et commence à le nourrir. À chaque bouchée, il me fixe, toujours comme s’il pouvait réellement me voir.

Il vient de finir son verre d’eau quand il parle brusquement : « Sarina. »

Je nettoie le plateau pour le sortir de la pièce, mais sa voix me fige. Je me tourne vers lui, nos yeux se croisent.

« Je veux te baiser », déclare-t-il, sans aucune hésitation.