— Je pense qu'ils veulent te forcer à réaliser un lien d'accouplement, m'indiqua-t-il en jetant un œil par-dessus son épaule.
Mon regard suivit le sien... et mon monde s'écrasa autour de moi. Je ne pus pas respirer alors que je tentais de donner un sens à ce que je voyais.
Des corps jonchaient le sol. Tous de ma meute.
Papa et moi utilisâmes les larges arbres de la forêt pour nous cacher à une centaine de mètres pendant que ma meilleure amie Zoé rampait pour traverser de la route jusqu'à l'herbe, essayant de se débarrasser de ses attaquants. Du sang inondait ses bras et je pouvais dire qu'elle mobilisait toute sa force pour survivre.
Un homme habillé de noir courut vers elle et plaqua un pistolet au niveau de sa tempe.
— Je dois l'arrêter.
Je bougeai pour intervenir, mais des mains chaudes et puissantes s'enveloppèrent autour de ma taille et m'attirèrent en arrière. Papa plaça ses mains sur mes épaules et s’approcha de mon visage.
La grande explosion du pistolet révolta mon estomac.
— Sterlyn, concentre-toi sur moi, dit-il Papa d'un ton brusque alors qu'une odeur épicée de peur émanait de lui.
— Mais... commençai-je en poussant contre ses bras. Je dois les sauver.
— Ces hommes n'ont aucune intention de nous laisser vivre à part toi, grogna-t-il sous la douleur. Il y en a trop pour les repousser. La plupart des connexions de la meute sont froides à présent. Presque tout le monde est mort.
— Quoi ? m'interloquai-je alors que mon corps se figeait. Maman ?
— Oui, et je suivrai bientôt, affirma-t-il en faisant un signe vers son flanc.
Maintenant qu'il ne le maintenait plus, je pouvais voir sa blessure. L'entaille était si profonde que le muscle était visible, et la façon dont s'en déversait le sang, je sus qu'ils avaient dû toucher une artère principale. Même avec la guérison d'un métamorphe, personne ne pouvait survivre à ça.
— Non. Je vais t'emmener à l'hôpital.
— Je m'accroche à peine en l'état actuel des choses, dit-il avec une larme qui dévala sa joue. Je devais rester en vie jusqu'à ce que je te trouve. Tu dois fuir. Va à Shadow City. L'alpha, Atticus Bodle, te protègera, mais ne fais confiance qu'à lui avec ce que tu es réellement.
— Papa, comment sait-on que ce n'est pas lui qui nous attaque ?
Ma voix se fissura. Atticus était la seule personne en dehors de notre meute qui connaissait notre existence, alors cela paraitrait logique que cette agression provienne de ses ordres.
— Atticus est un homme bien. Je n'ai jamais senti une intention négative en lui. Je suis certain qu'il n'est pas derrière ça, mais sois prudente et ne fais confiance à personne d'autre. L'un des attaquants a dit qu'ils étaient là pour te trouver. Nous ne pouvons pas les laisser t'attraper.
— Je... Je ne veux pas te quitter.
Non seulement il s'attendait à ce que je le laisse derrière, mais il souhaitait que j'aille dans une ville dont je ne savais presque rien.
— Petite fille, je t'aime, mais tu le dois, déclara-t-il en posant un baiser sur ma joue. Ils rassemblent un petit groupe pour te chercher. Pars. Avant qu'il ne soit trop tard.
— L'alpha a disparu, hurla quelqu'un à proximité. Il cherche peut-être la fille.
Je regardai mon père une dernière fois, essayant de me souvenir de son odeur, de son visage et de son contact.
— Papa.
— Je suis désolé, mais je dois te protéger.
Ses yeux brillèrent d'un argent plus lumineux alors qu'il appelait son ultime part de force.
— Pars, dit-il alors que la volonté de l’alpha enlaçait ses mots. Maintenant. Et ne reviens pas.
Ma louve hurla de protestation alors que je me tournais et que mes pieds bougeaient de leur plein gré, suivant l'ordre de notre alpha. Je jetai un coup d'œil par-dessus mon épaule pour le regarder une fois de plus.
— Je t'aime, Papa.
Je replaçai le couteau dans l'étui de ma cheville et décollai alors que je l'entendais tomber.
— Il est là, cria un autre gars.
Ma louve bondit en avant, m'aidant à courir alors que des sanglots me tenaillaient. Je ne voulais pas partir, mais je ne pouvais pas désobéir à mon alpha.
Les voix devinrent plus fortes alors que les multiples bruits de pas se précipitaient vers mon père.
— Je la sens, s'exclama quelqu'un. Elle est dans les bois.
Respirant à nouveau profondément pour me calmer, je me concentrai sur le fait de mettre un pied devant l'autre. Je devais sortir d'ici avant qu'ils m'attrapent. Le sacrifice de ma meute ne pouvait pas être en vain.
— Son odeur est forte, hurla l’un des hommes. Elle ne peut pas être loin.Merde, il n’y avait même pas une distance de quatre cents mètres entre nous. Je devais reprendre mes esprits ou ils me captureraient.L'urgence de ma situation nécessitait de la concentration. Au moins, cela m’offrait un sursis à la peine accablante qui voulait me faire suffoquer.Essuyant l'humidité de mes yeux et la morve de mon nez, j'augmentai mon allure. Ils avaient peut-être l’avantage du nombre sur moi, mais je connaissais le pays.Je virai vers la gauche, demeurant assez profondément dans les bois pour ne pas être vue s'ils prenaient les routes. Je courus sur un tracé sporadique, espérant qu'ils ne devinent pas que je me dirigeais vers la ville la plus proche, située à peu près à six ou huit kilomètres de là. Heureusement, la route menait au sud-ouest vers Shadow City et me permettait de rester à proximité de la civilisation. Cela forcerait les gens me pourchassant à garder leurs côtés bestiaux à distanc
Étudiant attentivement le sol, je cherchai des parcelles de boue, de racines et des branches d'arbres qui pourraient me faire trébucher ou tomber. Malheureusement, cela me ralentit, mais c'était légèrement plus sûr que de me casser la gueule. Une raison supplémentaire d'être restée proche de la route, il y avait un sol plus stable.La pente vers le bas m'aida à courir plus vite. Les branches d'arbres coupèrent mes bras, provoquant des saignements, mais rien pour me décontenancer. Je sentis à peine la brûlure et la piqûre, mais ce qui fut trop simple à soupçonner c’était que j'étais leur putain de proie. Quelque chose qui mit en colère, à la fois mon loup et moi.Leurs bruits de pas devinrent plus forts, m'alertant du fait qu'ils me rattrapaient. Ils étaient plus grands que moi, alors la gravité jouait en leur faveur.Je n'avais pas bien réfléchi au plan, mais la rivière se rapprochait.Du moment que je l'atteignais avant qu'ils regagnent leur retard, je devrais être bonne. Mon plan co
— Qui es-tu ?Je n'avais aucune idée de la façon dont j'allais me sortir de là. Je n'avais pas la force de me maintenir debout, pour l'amour de Dieu.— Je suis Killian, dit-il avant de bouger lentement sa main vers son nez et d'en pincer l'arête. Killian Green. Je t'ai aperçue flotter sur la branche d'un arbre et ai pensé que tu devais avoir des ennuis.— Pourquoi penserais-tu ça ?Je gardai mon corps tourné vers l'avant alors que je balayais les alentours du regard pour voir s'il y avait d'autres potentiels attaquants. Ils se cachaient probablement dans les bois, en attendant le signal.— N'as-tu pas entendu ce que j'ai dit ? demanda-t-il alors que les coins de sa bouche s'inclinaient vers le haut. Tu étais évanouie, flottant sur la branche d'un arbre au milieu de la rivière. C'est dangereux de nager maintenant après les grosses tempêtes qui ont eu lieu.— Et tu te trouvais là par hasard ?J'avais du mal à le gober.— À pécher, dit-il en pointant du doigt un arbre au bord de l'eau.C
Elle devait être morte.Le visage de Papa vacilla dans ma tête. Maman. Zoé. La peine essaya de me submerger, mais je ne pouvais la laisser. Du moins, pas encore. Je n'étais pas en sécurité.— Je suis désolée d'avoir cassé ton nez, mais je dois partir.— C'est ce que j'en ai déduit, dit-il, mais son emprise ne se relâcha pas.— Ils vont ratisser la rivière, et cela ne prendra pas longtemps avant qu'ils arrivent ici.En réalité, je n'avais aucune idée d'où je me trouvais.— Si tu me libères, je m'en irai sans te causer davantage de problèmes.— Est-ce qu'on est bon à présent ? demanda-t-il après avoir desserré légèrement son bras.— Ouais, dis-je en lâchant le couteau, lui faisant comprendre que je n'avais aucune intention de l'utiliser.— Dieu merci, dit-il en me laissant partir et se tenant là. Qui diable te pourchasse ?C'était la question que je me posais.— Aucune idée.Je ramassai mon couteau, ce qui le fit se tendre.— Je pensais que tu avais dit qu'on était bon, dit-il alors que
— Vas-tu bien ? demanda-t-il en se penchant sur moi alors qu'il examinait mon visage.— Non, je ne vais pas bien.La dureté de la vérité explosa comme une bombe. Je n'aurais pas dû l'admettre, mais il l'aurait su si j'avais menti.— Atticus était mon seul espoir. Je n'ai pas d'argent ou même de vêtements. Je ne sais pas quoi faire.Me voilà me confiant à un étranger, mais cela semblait la chose à faire d'une certaine manière.— Bien, alors je suppose que c'est une putain de bonne chose que je t'aie trouvée.Il frotta ma joue là où il m'avait giflée. Ses doigts étaient rugueux et chauds.Je n'avais jamais été touchée comme ça par quiconque excepté mes parents, mais les sensations différentes que je m'attendais à ressentir ne vinrent pas.— Que veux-tu dire ?— Mon meilleur ami pourrait être capable de t'aider, me dit-il en me faisant un clin d'œil. Et j'ai une énorme maison juste pour moi.— Tu possèdes une maison ? demandai-je de façon incrédule.Il ne pouvait pas être tant plus vieux
Le fait qu'il avait perdu sa propre famille et qu'il m'avait à présent trouvée devait être le destin. Nous pouvions tous les deux comprendre la douleur de la perte.Choisissant de ne pas porter ses sous-vêtements, j'enfilai un épais tee-shirt noir et un jogging gris. Mon estomac gargouilla et j'attrapai mes habits mouillés ainsi que la serviette, puis je retournai à la cuisine.Killian n'était nulle part en vue, alors je mis mes fringues sur la table circulaire en verre de la cuisine et utilisai la serviette pour éponger l'eau que j'avais fait goutter sur le parquet. Je m'étais accroupie pour finir d'essuyer le sol quand je l'entendis dehors sur le porche arrière.— Hé, mec, chuchota-t-il. Ouaip, je ne vais pas venir ce soir. Quelque chose est arrivé.Bien, j'interférai déjà avec sa vie sociale. Je me serais sentie mal, mais il avait insisté pour que je reste.Après un moment, il parla à nouveau.— Ouaip, il y a cette fille dont je veux te parler.— Non.Il avait promis de n'en parler
— Il n'y aura pas de condition, juste de l'exclusivité, dit-il en faisant un geste entre nous. Tu as besoin d'un endroit où vivre, et j'ai besoin de la pression de sortir avec quelqu'un pour partir. C'est gagnant-gagnant.— Tu ne veux pas sortir avec quelqu'un, mais tu me demandes de sortir avec toi ?Ma tête tournait, et j'étais assez certaine que ce n'était pas du fait de m'être presque noyée.— Je peux comprendre pourquoi tu t'avancerais doucement vers la porte, dit-il en secouant la tête. Mais ce n'est pas aussi dément qu'il y parait. Comme je l'ai dit, nous sortirions ensemble et serions exclusifs, mais nous serons des amis sortant ensemble sans la pression romantique. Il y a cette fille qui est intéressée par mon meilleur ami et elle pousse sa meilleure amie vers moi. Je ne suis pas intéressé, mais je n'arrive pas à ce que Luna me fiche la paix.Wow, tellement d'informations en une fois, mais je n'avais nulle part d'autre où aller.— Donc, tu veux vraiment sortir avec moi, mais
— Notre groupe est plus stable. Pas beaucoup de nouveaux visages, alors le fait que j'ai une petite-amie sera plus plausible avec une nouvelle en ville. En particulier depuis que j'ai en quelque sorte déjà couché avec presque tout le monde ici.Bien sûr qu'il l'avait fait.— Wow. C'est une bonne chose que le sexe ne soit pas de mise, dis-je en voulant le refaire sourire. Sans parler des types de MSTs que j'aurais pu avoir autrement.— Ha. Ha, dit-il en me lançant un regard noir. Nous ne pouvons pas attraper des MSTs.— Eh bien… tu as tenté ? plaisantai-je en retour, me sentant étrangement à l'aise.— Je crois au fait d'essayer tout ce qui est sympa, dit-il en me faisant un clin d'œil. Maintenant, va te rechanger. J'ai besoin de prendre une photo de toi pour l'envoyer à mon pote pour ta nouvelle carte d'identité, et puis je vais lancer quelques hamburgers. Nous devons te nourrir.Une alarme beugla, me faisant sursauter dans mon sommeil. Mes paupières furent si lourdes que je dusse pres
— Et ton couronnement, ajoutai-je en l’embrassant à nouveau. Je sais que tu es nerveuse, mais tu es déjà un bon chef. Ils t’admirent et te respectent.Le sourire de Mida en guise de réponse était tendre et doux.— J’en suis ravie. J’ai beaucoup de choses à rattraper.— Je peux t’aider.Mes mains se dirigèrent vers le dos de sa robe et la fermeture éclair qui s’y trouvait.— Tout ce que tu as à faire, c’est de faire exactement ce que je te dis.— C’est vrai, s’esclaffa Mida.Je dégrafai la robe et je la fis passer hors de ses épaules.— Oh, absolument. Je suis une mine d’expériences et de connaissances.Mida se leva et enleva la robe en se trémoussant, la laissant tomber à ses pieds.— Comment ai-je eu autant de chance ?Je me levai, et mes doigts se promenèrent sur les boutons de ma chemise.— Je ne sais pas, mais tu ferais mieux d’en profiter.Les mains de Mida se portèrent sur le bouton de mon pantalon. Il tomba en tas sur le sol, et j’en sortis, m’arrêtant pour le repousser d’un co
Chaque contact, chaque balayage, chaque caresse me rendait fou.Il ne fallut pas longtemps pour que je sorte d’elle en douceur et que j’y revienne en force.Encore et encore, je la pénétrai jusqu’à ce qu’elle se remette à haleter. J’enfouis de nouveau mon visage dans le creux de son cou et je respirai son parfum. Ensemble, nous bougeâmes, à un rythme lent et régulier, comme si nous avions tout notre temps.J’étais bel et bien à sa merci.Et elle était aussi à la mienne.Je relevai la tête, je la regardai en ralentissant mon rythme. Une myriade d’émotions dansait sur son visage tandis qu’elle enfonçait ses ongles dans mon dos. Je grognai et je plaçai mes mains de chaque côté d’elle.Vague après vague, le plaisir montait en moi.C’était ainsi que les choses devaient se passer entre nous.Comme si le monde entier n’existait pas en dehors de mes portes.Bientôt, mon rythme changea et je commençai à pousser avec un abandon sauvage et animal. Elle attacha ses jambes autour de ma taille et s
Elle frissonna légèrement et m’embrassa à son tour ; elle sentait les fleurs sauvages et le savon parfumé à la pêche. Mon sang grondait dans mes oreilles lorsque je me retirai et que je pressai mon front contre le sien.— Tu es toujours là pour une raison. Je ne vais pas te laisser tomber, ni nous laisser tomber, Mida, chuchotai-je.Elle ne dit rien quand je me levai et que je sortis de la pièce. Les jours suivants, je trouvais des excuses pour parler à Mida, pour passer le plus de temps possible avec elle, pour lui demander son avis sur les rénovations de la ville, sur les nouvelles lois qui allaient être mises en place dans la meute, et sur la question de savoir s’il fallait ou non traquer les sorciers.La détermination de Mida s’affaiblissait de jour en jour.À la fin du dixième jour, j’étais dans mon bureau en train de préparer une version révisée de notre pacte avec les humains lorsqu’elle entra. Sans mot dire, elle s’approcha de moi, me prit le verre des mains et le termina. Ave
— Nos familles étaient censées être unies parce que j’étais la fille de Rialus. Maintenant que la vérité a été révélée, je ne suis pas sûre que tu veuilles encore t’allier à moi.Les sourcils de Garian se froncèrent.— Tu n’es plus la fille d’un loup maudit. Je pense que c’est une bonne chose.— Pas si tu ne sais pas qui sont mes parents, fis-je remarquer en reculant de quelques pas. Au moins, avec Rialus, tu connaissais la vérité.— Mida–Je levai la main.— Tu es l’Alpha maintenant, Garian. Tu ne peux pas te permettre de voir ton rôle et ta position menacés, ou ta légitimité remise en question, surtout en t’alliant à moi. Tu as besoin d’une compagne forte, qui consolidera ta position d’Alpha.— Non.— Comment ça, non ?— C’est toi que je veux. Je ne veux pas quelqu’un d’autre à mes côtés.Garian me regarda droit dans les yeux en parlant, ses mots m’envoyant vague après vague d’émotions.— Je pensais avoir été clair.Je reculai d’un pas incertain.— Tu as été capable de me rejeter un
Apprendre que la vérité m’avait été cachée toute ma vie était pire.Au moins, quand j’étais la fille de Rialus, je savais qui j’étais.Maintenant, je n’étais plus personne, une orpheline sans nom que Rialus et sa femme avaient pris en pitié et élevée comme l’une des leurs.Pour tout le bien que cela m’avait fait.En secouant la tête, je poussai la porte du bureau et entrai, plissant les yeux devant la lumière vive du soleil qui pénétrait par la fenêtre ouverte. Garian était assis à son bureau, feuilletant une pile de papiers, ses cheveux ébouriffés sur le dessus de la tête. Lorsqu’il leva la tête, ses yeux bleus s’illuminèrent et il se leva.Je joignis les mains derrière le dos et me redressai.— As-tu rencontré le Conseil pour leur parler de moi ?Garian repoussa sa chaise en poussant un cri et se racla la gorge.— Je l’ai fait, mais je n’ai pas exigé d’eux des excuses, même si elles te sont dues.Je fronçai les sourcils.— Pourquoi pas ?— Parce que je voulais respecter ta volonté,
Puis nous allâmes voir le groupe qui garderait et prendrait soin de ma mère jusqu’à ce qu’elle soit mise en terre.— Merci.Ils hochèrent tous la tête avec tristesse, et je me sentis moins seul dans mon chagrin. Nous partîmes en direction du tombeau et, lorsque nous arrivâmes, il était en ruines. La structure avait été complètement détruite et n’était plus qu’un tas de pierres. J’étais soulagé de cette destruction, mais je savais que nous ne trouverions peut-être jamais la réponse à la question de savoir pourquoi le sang de Mida n’avait pas ressuscité Rialus.C’est alors que je compris. Si son sang ne fonctionnait pas, la réponse se trouvait peut-être du côté de Mida elle-même. Nous partîmes en ville pour voir qui travaillait sur les ancêtres et on nous emmena dans une ville voisine où l’on préleva le sang de Mida et où l’on chercha à savoir d’où elle venait. Nous attendîmes les résultats pendant que nous organisions un service pour ma mère. Les loups de toute la région et d’ailleurs
— Bonjour, mon fils, viens me faire un câlin, me demanda-t-elle d’une voix qui semblait soudainement émotionnelle.Elle ne m’avait jamais demandé de la prendre dans mes bras auparavant.Je le fis et la regardai longuement.— Comment te sens-tu ?— Si c’est ce que Mida a ressenti pendant tout ce temps, alors elle est assez forte pour être ta Luna, déclara ma mère, et même si son approbation me remplissait joie, elle me rendit prudent.Je savais que ma mère était malade, mais elle n’avait jamais parlé comme ça et avait peut-être ressenti la même peur que moi.— Comment va-t-elle ?La question de ma mère me sortit mes pensées.— Elle reprend des forces au fur et à mesure que nous parlons.J’étais fier de l’annoncer.— J’aurais dû t’écouter quand tu as dit que le Conseil était la pomme pourrie, et j’aurais dû te laisser avec elle. Je suis désolée, mon fils, avoua-t-elle avec des larmes qui dansaient au bord de ses yeux.— Ne t’inquiète pas, mère. Plus rien ne se mettra en travers de mon c
Je regardai le siège occupé par Garian, il était vide. Je repoussai la panique que je sentais monter dans mon estomac et je tentai de penser rationnellement. A ce moment précis, Garian revint avec des fleurs et du café.— À ta place, je serais déjà fou sans café, alors... dit Garian en me tendant délicatement le café et les fleurs.— Merci pour les deux, répondis-je, fronçant les sourcils en voyant à quel point les fleurs me touchaient.— De rien. Tu vas bien ? Comment te sens-tu ? demanda Garian, à nouveau inquiet.J’aurais presque cru qu’il se souciait de moi comme au bon vieux temps.— Je vais bien, je réfléchis. Comment allez-vous, les autres et toi, à la maison ? ajoutai-je, ne voulant pas l’interroger sur les choses que je voulais vraiment savoir. Je n’avais plus aucune idée de ce que nous représentions l’un pour l’autre. Quand il se passait tant de choses autour de nous, nous n’avions pas le temps d’y penser. Maintenant, je ne pensais plus qu’à ça, et c’était plus bouleversant
Je luttai contre mes paupières lourdes pour essayer de rester consciente pendant que Garian me bandait le bras avec un morceau de sa chemise qu’il avait arraché. Je me sentais mieux, mais j’avais froid, trop froid, et je savais que quelque chose n’allait pas.Je sentis Garian effleurer mes lèvres.— Mida, je suis désolé. Je t’en prie, reste éveillée.Son air inquiet me fit paniquer.— Garian, je vais bien. Ne t’inquiète pas trop, répondis-je pour le tranquilliser, mais mes paroles bredouillées m’inquiétèrent.Je me sentais étourdie, et rien ne me semblait réel. La douleur que j’avais ressentie avait disparu, et j’avais l’impression d’avoir rêvé. Il ne me restait plus qu’à fermer les yeux et à savourer le bonheur d’être dans ses bras. Cela m’avait toujours rendu plus forte. Une petite sieste serait-elle vraiment si mauvaise ?J’avais juste besoin de quelques minutes...Je me sentis sombrer dans le sommeil le plus paisible que j’avais jamais connu. Mon corps se détendait et me plongeait