Cendrillon— Ah, regardez qui voilà. Sa voix suintait de mépris. La petite Cendrillon est revenue.Son regard perça le mien, plein de malveillance. Elle regarda Marie, sans méfiance mais avec un dédain qui ne lui échappa pas.Elle se poussa pour nous laisser entrer. Ses filles étaient attablées comme souvent, il était tôt et la famille prenait le petit déjeuner. À voir ce qu’elles mangeaient, la pauvreté n’était plus un mot d’ordre dans la maison.Combien le comte avait-il payé pour ma virginité ? Avait-elle dû rembourser ? Oh, sûrement pas, à ce que je pouvais voir.Elle nous poussa presque à l’intérieur et referma la porte.— Je vous offre quelque chose à boire ? grogna-t-elle en nous regardant l’une et l’autre.— Un café ! fit Marie.— D’accord.Ma belle-mère s’éloigna. Elle sortit immédiatement son téléphone portable et le porta à son oreille, sans me lâcher du regard.— Oui, c’est elle, cette petite conne est revenue, dit-elle avec un sourire cruel. Faites venir quelqu’un ici, to
CENDRILLONJe le savais déjà et j’en restai bouche bée.Marie sortit alors une arme à feu et les menaça. Ma belle-mère prit une posture de suppliante, et Marie haussa le ton.— Personne ne sort, tout le monde se regroupe ! Elle se tourna vers moi. Et toi, ma petite, tu m’attaches tout ça !Je ne bougeais plus. Elle fronça les sourcils.— Allez, ma chérie, tu me les attaches.Je pris une profonde inspiration et attrapai la corde dans le sac a dos de Marie pour les attacher.Mes demi-sœurs pleuraient et suppliaient, elles n’étaient plus les pestes qui me traitaient plus bas que terre. Ma belle-mère, quant à elle, nous suppliait de laisser ses filles en vie.Marie prit place et se servit un café en riant.— La place est moins confortable quand on est de l’autre côté !Elle prit son téléphone.— Marco, ici Marie. Si tu veux, j’ai du premier choix et du dernier, mais pour un vieux bordel en Pologne, je pense que tu pourras en faire quelque chose.J’étais là, je ne bougeais plus, j’essayais
CENDRILLONJe revenais à moi quelques minutes plus tard, la tête encore lourde. Marie était toujours là, son regard fixé sur ma belle-mère qui tremblait de peur. Mes demi-sœurs étaient en larmes, leurs visages marqués par la terreur.— Tu vas écrire cette lettre, ordonna Marie d’une voix glaciale. Ou je te promets que ce sera bien pire pour toi et tes filles.Ma belle-mère, les mains tremblantes, prit le stylo et commença à écrire. Chaque mot semblait lui arracher une partie de son âme. Elle avoua tout : le meurtre du comte, la cupidité qui l’avait poussée à vendre ma virginité, et comment elle avait manipulé mon père jusqu’à le pousser au suicide.Marie lut la lettre attentivement, puis la plia et la rangea dans sa poche.On frappa avec énergie à la porte. Je regardai ma demi-sœur, son oreille saignant abondamment. Marie attrapa un torchon qu’elle plia et le scotcha à la tête de ma demi-sœur, puis elle me fit signe d’aller ouvrir. Quatre hommes apparurent devant moi, tous plus carrés
MICAHAlors que Marlène était solidement attachée à la chaise, elle nous lança un regard glacé, presque hautain, malgré les marques visibles de coups sur son visage. Ses lèvres, gercées mais fières, trahissaient une arrogance qui m’irrita instantanément. Ethan, juste à quelques pas, prêt à intervenir, jetait des regards en coin, méfiant. Quant à moi, je restai immobile, les bras croisés, essayant de garder mon calme tout en étudiant la moindre de ses réactions. L’odeur du café frais embaumait la pièce, un contraste amer avec l’atmosphère pesante de l’entrepôt.— On va te poser des questions, Marlène, commençai-je d’une voix froide, cherchant à la destabiliser. Et t’as intérêt à répondre clairement. Où est Roland ? Qu’est-ce que tu as fait de Cendrillon ?Un sourire insolent fendit ses lèvres. Elle secoua lentement la tête, comme si la situation l’amusait.— Je ne sais pas de quoi tu parles, répondit-elle d’une voix faussement calme. Je n’ai rien à voir avec Roland ni avec... cette pet
MICAHMarlène resta silencieuse un instant, observant attentivement nos réactions. Puis, d’un geste lent et délibéré, elle releva la tête, ses yeux étincelant d’une lueur de triomphe que je ne lui avais jamais vue auparavant. Son sourire réapparut, mais cette fois, il n’était pas seulement dédaigneux – il était calculé, froid, et sûr de lui.— Vous pensez vraiment avoir compris quoi que ce soit ?, lâcha-t-elle d’une voix calme, mais glaciale.Un frisson parcourut mon échine. Quelque chose n’allait pas. Ethan me lança un regard interrogatif, mais je gardai mes yeux fixés sur Marlène. Ce sourire… Il y avait quelque chose que nous ne voyions pas.— Je ne crois pas que vous compreniez réellement la situation, continua-t-elle, s’appuyant légèrement contre sa chaise, malgré ses poignets liés. Roland, même Cendrillon… Tous ces pions insignifiants n’ont jamais été qu’une distraction. Je ne suis pas la victime ici. Je suis celle qui tire les ficelles.— Qui t’a aidée ?— Personne, je n’ai beso
MicahElle sourit encore, son regard brillant d’un éclat de folie contrôlée. Elle se moquait clairement d'eux .— Mon plan ?, répéta-t-elle en un murmure presque doux. Prendre le contrôle total. Roland pensait me protéger avec ses cadeaux, mais il ne voyait pas que je visais bien plus haut. Lucius me devait une dette, une dette qu’il a finalement payée. Et vous deux, vous avez fait exactement ce que je voulais. Vous m’avez livré toutes les pièces dont j’avais besoin pour asseoir mon règne. Cendrillon n’a jamais été qu’un accident de parcours, vous n'auriez jamais du la ramenez avec vous, cette fille m'a tout de meme rapporter de l'argent, dommage que vous l'ayez baiser comme des pervers que vous êtes, enfin, c'est une belle fille, alors le prix a été bon, elle doit être dans le ferry pour un bordel en Angleterre a l'heure qu'il est.Et elle se remit a rire, je perdis patiente et me fit du bien en la giflant de nouveau si fort qu'elle cracha un énorme filet de sang. Elle pensait avoir g
CENDRILLONDe retour dans ce que Marie appelait son “carrosse”, je bouclai ma ceinture avec un soupir et tendis l’enveloppe contenant l’argent qu’elle m’avait donné. Je n’en voulais pas, cet argent me brûlait entre les doigts, comme si chaque billet était chargé du poids des erreurs et des trahisons. Pourtant, Marie refusa catégoriquement de le reprendre.— Écoute, petite, dit-elle en allumant une cigarette d’un geste brusque. Ce fric, c’est le tien. Tu l’as gagné honnêtement, ou du moins, aussi honnêtement que tu le pouvais.Je fronçai les sourcils, fixant l’enveloppe qui restait sur le tableau de bord, à côté du cendrier débordant de mégots. Elle me jeta un coup d’œil avant de poursuivre, son ton devenant presque blasé :— Arrête de te torturer pour ça. On appelle ça des dommages et intérêts dans la vraie vie. Allez, range ce fric et montre-moi où se trouve cette Marlène !L’idée me fit frémir. Je serrai l’enveloppe, hésitant, avant de répondre d’une voix tremblante :— Je ne sais p
CendrillonJe serrai les poings sur mes genoux, essayant d’étouffer les émotions contradictoires qui m’envahissaient. Ethan... chaque fois que je pensais à lui, je sentais une chaleur étrange, presque réconfortante, se répandre en moi. Mais Micah… lui, c’était différent. Il représentait tout ce que je redoutais, mais au fond de moi, je l’aimais aussi. Et pourtant, j’étais persuadée à présent qu’eux aussi étaient pris au piège de Marlène.— On doit trouver Roland avant tout, murmurai-je, mes pensées cherchant à s’organiser. Tant qu’il est entre ses mains, on ne pourra rien faire. Et je suis sûre qu’elle sait quelque chose.Marie acquiesça, puis plongea dans un silence calculateur. Elle prit une grande inspiration, son visage se durcissant légèrement.— Et tu sais où elle l’a planqué ? demanda-t-elle en expirant la fumée par le nez.Je fis non de la tête. Alors elle supposa :— Je ne sais pas, mais il y a bien un endroit qu’elle aime. Une vieille bâtisse, un entrepôt, une maison, une gr
Marie et Roland arrivèrent deux heures plus tard, la vieille camionnette de Marie crachant une fumée noire sur le parking. Roland descendit en premier, le visage creusé par la fatigue, une canne dans la main droite. Il avait l’air d’un homme qui portait le poids du monde sur ses épaules. Marie suivit, une cigarette au coin des lèvres, ses cheveux gris en bataille. Elle avait cette allure de guerrière usée mais indomptable qui me fascinait toujours.— Montrez-moi ça, dit-elle en jetant son mégot par terre.Ethan lui tendit la photo et le mot. Elle les examina en silence, ses yeux plissés comme si elle lisait un code invisible. Roland s’assit lourdement sur une chaise, son regard fixé sur la table.— Ça te dit quelque chose ? demanda Mica, croisant les bras.Marie releva la tête, son expression sombre.— Ouais, dit-elle enfin. Ça pue la pègre à plein nez. Ces messages cryptiques, ces vieilles photos… c’est leur façon de dire qu’ils vous ont dans le viseur.— Mais qui ? insistai-je. Mon
Cendrillon— Cendrillon… murmura Ethan, ses doigts effleurant mon épaule.Je ne répondis pas. Mes yeux étaient rivés sur le papier plié que Mica déplia lentement. Quelques mots griffonnés à l’encre noire, d’une écriture tremblante mais lisible : « Les contes finissent mal quand on oublie les dettes. »Un silence glacial s’abattit sur nous. Le bar, pourtant encore bruyant, sembla s’effacer autour de moi. Je sentis une sueur froide couler dans mon dos, et mes jambes vacillèrent. Mica froissa le papier dans son poing, ses jointures blanchissant sous la pression.— C’est quoi cette merde ? grogna-t-il, ses yeux lançant des éclairs.Ethan, plus calme mais tout aussi tendu, ramassa la photo et l’examina de près.— Quelqu’un sait que t’es ici, dit-il doucement. Quelqu’un qui connaît ton passé.— Mon père est mort, articulai-je, la voix tremblante. Et ma belle-mère… Marie l’a vendue à des mafieux après ses aveux. Qui pourrait…Je m’interrompis, incapable de finir ma phrase. Les dettes. Ce mot
CendrillonLe bar-hôtel de Roland bourdonnait comme un essaim d’abeilles en pleine saison. Les rires des clients ricochaient sur les murs en bois, les verres s’entrechoquaient dans un tintement joyeux, et l’odeur de bière fraîche se mêlait à celle des frites tout juste sorties de la friteuse. C’était une soirée comme je les aimais : bruyante, vivante, un chaos organisé où je me sentais enfin chez moi. Un an s’était écoulé depuis ce jour où Ethan et Mica avaient scellé notre union sous les étoiles, un an depuis que j’avais dit oui à deux hommes qui avaient transformé ma vie de cendres en quelque chose de lumineux. Et pourtant, ce soir-là, alors que je servais une pinte à un habitué, une sensation étrange me nouait l’estomac.Je posai la main sur mon ventre, instinctivement. Rien ne se voyait encore – pas de courbe, pas de rondeur – mais je savais. Depuis quelques jours, un pressentiment grandissait en moi, confirmé ce matin par un test discret acheté à la pharmacie du coin. Deux petites
CENDRILLON— Vous êtes ma vie, dis-je simplement, les larmes coulant sur mes joues. Je vous aime tous les deux, d’un amour qui dépasse tout ce que j’aurais pu imaginer. Aujourd’hui, je vous promets de vous aimer, de vous soutenir, de partager chaque moment avec vous. Vous êtes mes âmes sœurs.Puis, dans un geste symbolique, Roland unit nos mains, et chacun des jumeaux déposa un baiser sur mes lèvres, scellant ainsi notre union.Le reste de la soirée se déroula dans une ambiance festive, remplie de rires et de joie. Les invités dansaient, et la musique résonnait dans toute la salle. J’avais l’impression d’être dans un rêve, mais c’était bien réel. J’étais mariée aux deux hommes que j’aimais plus que tout, et rien ne pouvait gâcher ce moment.Sous les étoiles, alors que la fête battait son plein, Micah, Ethan et moi nous éclipsâmes discrètement, profitant de quelques instants de tranquillité loin des regards. Ils m’entourèrent de leurs bras, et je sus que peu importe les épreuves à veni
CENDRILLON💋Dans l’élégant bar-hôtel de l’oncle Roland, l’effervescence battait son plein alors que les préparatifs du bal prenaient forme. Cela faisait maintenant un an que Micah et Ethan m’avaient sauvée du comte, un an où, contre toute attente, ils avaient aussi conquis mon cœur. Cette année avait été marquée par des épreuves, des moments de doute, mais surtout, par un amour si puissant qu’il avait effacé les ombres de mon passé.Dans une semaine, Roland allait célébrer notre mariage. Bien sûr, ce ne serait pas un mariage légal, mais à mes yeux, cela importait peu. C’était mon mariage, celui qui scellerait notre amour, au-delà des lois et des conventions. Micah avait été le premier à me faire sa demande, dans son style typique, franc et direct. Ethan, avec son air plus calme, avait suivi. Je m’étais mise à rire, un rire sincère, avant de dire oui aux deux. Moi qui n’avais jamais réellement été aimée, moi qui avais passé tant de temps à fuir les faux-semblants et les pièges du mond
ETHANÀ la fin du repas, alors que nous finissions le dessert, Roland posa son verre de vin sur la table et se tourna vers Marie avec un regard sérieux, presque solennel.— Je voudrais te proposer de devenir ma cuisinière, dit-il en la fixant avec un léger sourire en coin, comme s’il attendait sa réaction.Marie éclata de rire, un rire franc et chaleureux qui résonna dans la pièce.— Cuisinière ? Sérieusement ? Elle secoua la tête avec amusement. J’aurais préféré une demande en mariage, Roland !Mon oncle la regarda intensément, ses yeux brillants d’une émotion qu’il avait rarement laissé transparaître.— Et si je te le demandais, Marie ? répondit-il doucement, laissant flotter la question dans l’air.Cette fois, Marie s’arrêta un instant, surprise, avant de reprendre son éclat de rire. Elle fouilla dans sa poche pour en sortir une cigarette qu’elle s’apprêtait à allumer. Mais Roland, rapide, lui prit délicatement la cigarette des mains.— Pas ici, ma belle, dit-il avec un sourire aff
ETHANMarlène hurla, sa terreur palpable.— Tu peux pas me faire ça ! Elle se débattait dans ses liens, ses yeux écarquillés d’horreur. Mais mon oncle ne bougea pas d’un centimètre.— Oh, si, je peux. En un geste rapide, il lui fourra son vieux bâillon dans la bouche, étouffant ses cris. Puis, d’un signe de tête, il appela Johnny. Emmenez-la.Johnny et deux autres hommes s’approchèrent. Marlène se débattait, mais ses efforts étaient vains. Ils l’attrapèrent fermement et la traînèrent hors de la pièce. Ses yeux étaient pleins de désespoir, mais aucune pitié ne se lisait dans ceux de mon oncle.Une fois la porte refermée derrière eux, Roland se tourna vers nous. Son visage fatigué, ridé par les années de secrets et de pouvoir, s’adoucit légèrement.— Mes chers neveux, je tenais à vous remercier pour tout ce que vous avez enduré pour moi.Micah hocha la tête.— C’est normal, tonton. Tu nous as sauvés de grand-mère, après tout.Roland esquissa un sourire, une ombre de nostalgie dans ses y
EthanNous sortions de la douche, et Cendrillon resplendissait. Son sourire radieux était une récompense à lui tout seul, illuminant la pièce bien plus que la lumière tamisée qui filtrait par la fenêtre. Son regard était différent, plus apaisé, comme si quelque chose en elle avait changé. Et je devais avouer que, moi aussi, je me sentais transformé. L’heure que nous venions de passer ensemble avait été un moment de pur bonheur, une parenthèse hors du temps.Nous devions redescendre. Cela faisait déjà une bonne heure que nous nous étions éclipsés, et même si je n’avais pas envie de quitter cette bulle de douceur, je savais que nous ne pouvions pas rester cachés indéfiniment. Pourtant, une pensée persistait dans mon esprit : j’avais adoré me perdre dans la chaleur et la douceur de Cendrillon, et je ne voulais pas que ce moment s’arrête.Quelque chose en elle avait changé, c’était indéniable. Peut-être était-ce cette lueur nouvelle dans ses yeux ou la façon dont elle se tenait plus droit
CENDRILLONÉthan prit mon visage entre ses mains et, après un instant d’hésitation, m’embrassa avec une passion contenue, presque délicate. Ses lèvres chaudes contre les miennes effacèrent toute pensée, ne laissant place qu’au moment présent, où rien d’autre n’existait que nous trois, ensemble.Pendant ce temps, Micah, sans un mot, continuait à parsemer de légers baisers le long de mon cou, ses mains parcourant mes épaules, puis descendant lentement le long de mon dos. Chaque contact envoyait des ondes de chaleur à travers moi, me faisant presque chavirer.Je me laissai aller à leurs caresses, sentant mon corps réagir à chaque toucher. Les mains d’Éthan glissèrent le long de mes bras, puis remontèrent pour se poser sur mes hanches, m’attirant plus près de lui. Son baiser se fit plus profond, plus intense, et je sentis une vague de désir monter en moi.Micah, derrière moi, pressa son corps contre le mien, je pouvais sentir son erection contre mon dos, il attrappa mon pantalon et le fit