LysandraL’air est encore chargé de chaleur et de tension quand je rouvre les yeux. Ciel est allongé à mes côtés, son souffle calme, sa main posée sur ma hanche comme s’il craignait que je disparaisse. Son corps est une source de chaleur rassurante contre le mien, mais mon esprit, lui, est loin d’être en paix.La malédiction… Nos vies passées… Notre destin brisé…Je serre les draps entre mes doigts. Nous avons succombé à ce lien qui nous attire inexorablement, mais à quel prix ?— Tu réfléchis trop, murmure Ciel, sa voix encore ensommeillée.Je sursaute légèrement, et il resserre son étreinte autour de ma taille.— Tu m’espionnes en dormant maintenant ? soufflé-je, tentant d’alléger l’atmosphère.Il esquisse un sourire, mais son regard est trop perçant.— Tu es tendue.Je soupire.— Comment ne pas l’être ? Je ressens toujours cette brûlure en moi. Comme si quelque chose essayait de se réveiller, ou pire… de nous consumer.Son expression s’assombrit. Il se redresse légèrement, me força
Lysandra Je le fixe, cherchant à comprendre, mais il détourne le regard, lointain.— J’ai entendu une voix, murmure-t-il. Une voix que je connais. Une voix qui me hante.Je resserre mes bras autour de moi, sentant la tension émaner de lui.— Qui était-ce ?Il inspire profondément avant de me regarder droit dans les yeux.— Toi.Le choc me fige sur place.— Moi ?— Oui. Mais ce n’était pas… toi, ici et maintenant. C’était toi dans une autre vie. Et tu souffrais.Un frisson glacé remonte le long de mon échine.Je ne sais pas pourquoi, mais ses mots résonnent en moi avec une évidence terrifiante.— Je t’ai entendue, continue-t-il, la voix rauque. Tu m’appelais… comme si j’étais la dernière chose que tu voulais voir avant de mourir.Sa main tremble légèrement quand il la passe sur son visage.— Je crois que je t’ai perdue, Lysandra. Dans une autre vie.Une vague de panique me serre la poitrine.— Et si ça recommence… ? souffle-t-il, comme si l’idée même était insupportable.Je prends son
CielMadame Ortega nous observe un moment, puis prend une profonde inspiration.— Dans votre vie passée… Il vous voulait.Je sens Ciel se raidir à mes côtés.— Vous voulez dire… qu’il l’aimait ?Madame Ortega secoue la tête.— Non. Ce n’était pas de l’amour. C’était une obsession. Il considérait Lysandra comme sienne.Mon cœur se serre.— Il m’a tuée, n’est-ce pas ?Elle ferme brièvement les yeux avant de murmurer :— Oui. Et il n’a jamais accepté votre perte.Le silence s’abat dans la pièce.Je jette un regard à Ciel, dont les poings sont si serrés que ses jointures blanchissent.— Et maintenant ? demande-t-il d’une voix rauque.Madame Ortega repose ma main avec délicatesse.— Il veut vous ramener à lui.Je sens la terre vaciller sous mes pieds.— Il veut me posséder… encore ?Elle me regarde avec gravité.— Il n’a jamais cessé d’essayer. Et cette marque… c’est la preuve qu’il est de retour.Le silence s’installe, lourd, pesant. La révélation de Madame Ortega s’infiltre en moi comme
Lysandra — Si c’est la seule façon de te protéger, alors je le ferai.Je frémis sous la certitude brute dans sa voix.— Ce n’est pas qu’un simple rituel, Ciel. Ce n’est pas juste un sort de protection.— Je sais.Il caresse ma joue, et dans son regard, je lis une promesse.— Tu me fais confiance ?Je hoche la tête.— Oui.— Alors faisons-le.Je retiens mon souffle.— Tu es sûr ?Il ne détourne pas les yeux.— Je suis sûr de toi.Une chaleur diffuse envahit ma poitrine.Je pose ma main sur la sienne, et à cet instant, je sais.— D’accord.Un sourire fugace éclaire son visage avant qu’il ne capture mes lèvres dans un baiser lent, possessif.Notre destin est scellé.Quoi qu’il arrive, nous ne pourrons plus faire marche arrière.CielLa pièce est éclairée par la lueur vacillante des bougies. L’air est lourd, chargé d’encens et d’une énergie qui fait frissonner ma peau. Lysandra est assise en face de moi, le regard ancré dans le mien. Son visage est impassible, mais je vois la tension dan
Ciel — Je l’ignore, dis-je enfin, la voix plus rauque que je ne l’aurais voulu. Mais on ne peut pas prendre ça à la légère.Lysandra hoche la tête, mais je vois son poing se serrer sur sa cuisse.— Si c’est lui… s’il est vraiment là…Elle ne termine pas sa phrase, mais je sais ce qu’elle veut dire."S’il est revenu, alors il voudra finir ce qu’il a commencé."Un frisson me parcourt.Je gare la voiture devant son immeuble et coupe le moteur. L’obscurité de la nuit semble plus oppressante que d’habitude. Une tension sourde flotte dans l’air, comme si quelque chose nous guettait dans l’ombre.— On devrait rester ensemble ce soir, dis-je en posant ma main sur son bras.Elle tourne son visage vers moi, et dans ses yeux, je vois la peur qu’elle tente de cacher.— D’accord.Nous entrons dans l’appartement, et dès que la porte se referme derrière nous, je sens son corps se tendre.— Il y a quelque chose d’étrange…Je fronce les sourcils et scrute la pièce. Tout semble en ordre, mais une sens
Lysandra — Je… je sais, soupiré-je, baissant les yeux. Mais rester inactifs, c’est le laisser gagner. Il joue avec nos peurs, avec nos doutes, Ciel. C’est de cela qu’il tire sa force.Ciel se rapproche, prenant doucement mon visage entre ses mains. Son regard se fait plus doux, mais je vois la détermination qui brûle en lui.— Ce n’est pas de la peur qui me paralyse, Lysandra. C’est l’amour.Je cligne des yeux, surprise par ses mots. Il pose son front contre le mien, fermant les yeux un instant.— L’amour est la seule chose qui me donne encore une raison de me battre. Mais je ne peux pas perdre ce que j’ai de plus précieux. Pas encore.Il me serre contre lui, et je sens cette chaleur, cette intensité, presque insoutenable. L’amour qui brille en lui, dans chacun de ses gestes, dans chaque mot. Mais ce même amour est aussi une prison, un fardeau qu’il porte comme une chaîne invisible.— Alors, comment briser cette chaîne ? demandé-je dans un souffle, mes lèvres frôlant les siennes.Il
LysandraLa salle est silencieuse, l’air lourd de tension. Une seule bougie vacille sur l'autel improvisé, projetant des ombres dansantes contre les murs de la pièce. Chaque mouvement, chaque souffle me semble amplifier la gravité de ce moment. Ciel est là, devant moi, aussi déterminé que moi à briser ce qui nous lie. Mais il y a une part de moi qui craint la vérité.Je ne devrais pas. Je l’ai voulu, cherché, espéré. Mais à mesure que nous avançons, je sens un poids plus lourd sur mes épaules, une pression invisible qui m’empêche de respirer.— Tu es prête ? La voix de Ciel résonne dans l’obscurité, brisant mes pensées.Je hoche lentement la tête, mes yeux ne quittant pas son visage. Il y a cette lueur d'incertitude dans ses yeux, mais aussi cette résolution que je reconnais.— Oui, je suis prête. Faisons-le.Ciel s’approche de l’autel, sa main effleurant les objets disposés sur la table. Les symboles du rituel sont gravés sur le sol autour de nous, et je sais que ce que nous allons f
Lysandra— Scalpel.Ma voix est calme, maîtrisée. Je tends la main sans détourner les yeux du champ opératoire, et Sarah place l’instrument chirurgical dans ma paume avec une efficacité habituelle. Autour de nous, l’équipe s’active en silence, rompant uniquement ce mutisme par des chiffres et des instructions techniques. La lumière vive des néons accentue l’éclat métallique des outils et le rouge profond du sang que j’aspire avec précision.— Les constantes sont stables, murmure l’anesthésiste.Je hoche la tête, concentrée. Chaque geste compte, chaque mouvement doit être exact. La moindre erreur pourrait coûter la vie à ce patient, un jeune homme victime d’un accident de la route. Je termine la dernière suture, vérifie une dernière fois les signes vitaux et lâche enfin un soupir discret.— L’opération est un succès. Fermez et stabilisez-le en salle de réveil.Je recule, retire mes gants et les jette dans la poubelle stérile. Mais au moment où je m’apprête à quitter la salle, une doule
LysandraLa salle est silencieuse, l’air lourd de tension. Une seule bougie vacille sur l'autel improvisé, projetant des ombres dansantes contre les murs de la pièce. Chaque mouvement, chaque souffle me semble amplifier la gravité de ce moment. Ciel est là, devant moi, aussi déterminé que moi à briser ce qui nous lie. Mais il y a une part de moi qui craint la vérité.Je ne devrais pas. Je l’ai voulu, cherché, espéré. Mais à mesure que nous avançons, je sens un poids plus lourd sur mes épaules, une pression invisible qui m’empêche de respirer.— Tu es prête ? La voix de Ciel résonne dans l’obscurité, brisant mes pensées.Je hoche lentement la tête, mes yeux ne quittant pas son visage. Il y a cette lueur d'incertitude dans ses yeux, mais aussi cette résolution que je reconnais.— Oui, je suis prête. Faisons-le.Ciel s’approche de l’autel, sa main effleurant les objets disposés sur la table. Les symboles du rituel sont gravés sur le sol autour de nous, et je sais que ce que nous allons f
Lysandra — Je… je sais, soupiré-je, baissant les yeux. Mais rester inactifs, c’est le laisser gagner. Il joue avec nos peurs, avec nos doutes, Ciel. C’est de cela qu’il tire sa force.Ciel se rapproche, prenant doucement mon visage entre ses mains. Son regard se fait plus doux, mais je vois la détermination qui brûle en lui.— Ce n’est pas de la peur qui me paralyse, Lysandra. C’est l’amour.Je cligne des yeux, surprise par ses mots. Il pose son front contre le mien, fermant les yeux un instant.— L’amour est la seule chose qui me donne encore une raison de me battre. Mais je ne peux pas perdre ce que j’ai de plus précieux. Pas encore.Il me serre contre lui, et je sens cette chaleur, cette intensité, presque insoutenable. L’amour qui brille en lui, dans chacun de ses gestes, dans chaque mot. Mais ce même amour est aussi une prison, un fardeau qu’il porte comme une chaîne invisible.— Alors, comment briser cette chaîne ? demandé-je dans un souffle, mes lèvres frôlant les siennes.Il
Ciel — Je l’ignore, dis-je enfin, la voix plus rauque que je ne l’aurais voulu. Mais on ne peut pas prendre ça à la légère.Lysandra hoche la tête, mais je vois son poing se serrer sur sa cuisse.— Si c’est lui… s’il est vraiment là…Elle ne termine pas sa phrase, mais je sais ce qu’elle veut dire."S’il est revenu, alors il voudra finir ce qu’il a commencé."Un frisson me parcourt.Je gare la voiture devant son immeuble et coupe le moteur. L’obscurité de la nuit semble plus oppressante que d’habitude. Une tension sourde flotte dans l’air, comme si quelque chose nous guettait dans l’ombre.— On devrait rester ensemble ce soir, dis-je en posant ma main sur son bras.Elle tourne son visage vers moi, et dans ses yeux, je vois la peur qu’elle tente de cacher.— D’accord.Nous entrons dans l’appartement, et dès que la porte se referme derrière nous, je sens son corps se tendre.— Il y a quelque chose d’étrange…Je fronce les sourcils et scrute la pièce. Tout semble en ordre, mais une sens
Lysandra — Si c’est la seule façon de te protéger, alors je le ferai.Je frémis sous la certitude brute dans sa voix.— Ce n’est pas qu’un simple rituel, Ciel. Ce n’est pas juste un sort de protection.— Je sais.Il caresse ma joue, et dans son regard, je lis une promesse.— Tu me fais confiance ?Je hoche la tête.— Oui.— Alors faisons-le.Je retiens mon souffle.— Tu es sûr ?Il ne détourne pas les yeux.— Je suis sûr de toi.Une chaleur diffuse envahit ma poitrine.Je pose ma main sur la sienne, et à cet instant, je sais.— D’accord.Un sourire fugace éclaire son visage avant qu’il ne capture mes lèvres dans un baiser lent, possessif.Notre destin est scellé.Quoi qu’il arrive, nous ne pourrons plus faire marche arrière.CielLa pièce est éclairée par la lueur vacillante des bougies. L’air est lourd, chargé d’encens et d’une énergie qui fait frissonner ma peau. Lysandra est assise en face de moi, le regard ancré dans le mien. Son visage est impassible, mais je vois la tension dan
CielMadame Ortega nous observe un moment, puis prend une profonde inspiration.— Dans votre vie passée… Il vous voulait.Je sens Ciel se raidir à mes côtés.— Vous voulez dire… qu’il l’aimait ?Madame Ortega secoue la tête.— Non. Ce n’était pas de l’amour. C’était une obsession. Il considérait Lysandra comme sienne.Mon cœur se serre.— Il m’a tuée, n’est-ce pas ?Elle ferme brièvement les yeux avant de murmurer :— Oui. Et il n’a jamais accepté votre perte.Le silence s’abat dans la pièce.Je jette un regard à Ciel, dont les poings sont si serrés que ses jointures blanchissent.— Et maintenant ? demande-t-il d’une voix rauque.Madame Ortega repose ma main avec délicatesse.— Il veut vous ramener à lui.Je sens la terre vaciller sous mes pieds.— Il veut me posséder… encore ?Elle me regarde avec gravité.— Il n’a jamais cessé d’essayer. Et cette marque… c’est la preuve qu’il est de retour.Le silence s’installe, lourd, pesant. La révélation de Madame Ortega s’infiltre en moi comme
Lysandra Je le fixe, cherchant à comprendre, mais il détourne le regard, lointain.— J’ai entendu une voix, murmure-t-il. Une voix que je connais. Une voix qui me hante.Je resserre mes bras autour de moi, sentant la tension émaner de lui.— Qui était-ce ?Il inspire profondément avant de me regarder droit dans les yeux.— Toi.Le choc me fige sur place.— Moi ?— Oui. Mais ce n’était pas… toi, ici et maintenant. C’était toi dans une autre vie. Et tu souffrais.Un frisson glacé remonte le long de mon échine.Je ne sais pas pourquoi, mais ses mots résonnent en moi avec une évidence terrifiante.— Je t’ai entendue, continue-t-il, la voix rauque. Tu m’appelais… comme si j’étais la dernière chose que tu voulais voir avant de mourir.Sa main tremble légèrement quand il la passe sur son visage.— Je crois que je t’ai perdue, Lysandra. Dans une autre vie.Une vague de panique me serre la poitrine.— Et si ça recommence… ? souffle-t-il, comme si l’idée même était insupportable.Je prends son
LysandraL’air est encore chargé de chaleur et de tension quand je rouvre les yeux. Ciel est allongé à mes côtés, son souffle calme, sa main posée sur ma hanche comme s’il craignait que je disparaisse. Son corps est une source de chaleur rassurante contre le mien, mais mon esprit, lui, est loin d’être en paix.La malédiction… Nos vies passées… Notre destin brisé…Je serre les draps entre mes doigts. Nous avons succombé à ce lien qui nous attire inexorablement, mais à quel prix ?— Tu réfléchis trop, murmure Ciel, sa voix encore ensommeillée.Je sursaute légèrement, et il resserre son étreinte autour de ma taille.— Tu m’espionnes en dormant maintenant ? soufflé-je, tentant d’alléger l’atmosphère.Il esquisse un sourire, mais son regard est trop perçant.— Tu es tendue.Je soupire.— Comment ne pas l’être ? Je ressens toujours cette brûlure en moi. Comme si quelque chose essayait de se réveiller, ou pire… de nous consumer.Son expression s’assombrit. Il se redresse légèrement, me força
Ciel Chaque contact m’enflamme un peu plus, un véhicule pour libérer un feu qui a toujours couvé en moi.Ses mains glissent dans mes cheveux, me tirant doucement vers elle, et je peux sentir la chaleur de son corps, un appel irrésistible. Alors que je l’embrasse, la passion s'intensifie — un mélange d’ardeur et de tendresse devenu presque hypnotique. Mes doigts se faufilent sous son haut, effleurant sa peau douce, la découvrant avec une délicatesse qui contraste avec l’urgence de nos baisers.Lysandra frissonne sous mes caresses, et je réprime un grognement de satisfaction. Chaque réaction, chaque mouvement témoigne de son désir partagé, et je me perds dans cette danse intime. Nos corps se cherchent, se découvrent, chaque fragment de peau en contact provoquant des étincelles qui illuminent l’obscurité de la pièce.Je lâche prise sur la pudeur et la prudence qui nous ont souvent entravés. Petit à petit, nous nous débarrassons des dernières barrières, révélant nos vulnérabilités et no
Ciel Je passe une main dans ses cheveux, effleurant sa joue du bout des doigts.— Je ne peux pas vivre sans toi.— Mais si être ensemble nous condamne…Je capture ses lèvres avant qu’elle ne termine sa phrase. Un baiser fiévreux, désespéré, comme si j’essayais d’ancrer en elle la seule vérité qui compte : je refuse de la perdre.Elle me rend mon baiser avec la même ardeur, ses doigts s’accrochant à ma nuque, son corps se pressant contre le mien.Quand nous nous séparons, essoufflés, je pose mon front contre le sien.— Nous trouverons une solution, je murmure.Elle ferme les yeux, et un soupir tremblant s’échappe de ses lèvres.— Promets-moi, Ciel. Promets-moi que, quoi qu’il arrive, nous nous battrons.Je prends son visage entre mes mains, ancrant mon regard au sien.— Je te le promets.Et dans cet instant suspendu, je me fais une promesse silencieuse :Je défierai le destin s’il le faut.Mais je ne la laisserai pas partir.LysandraJe fixe le plafond, incapable de trouver le sommeil